Andreas Zumach, taz, 18/5/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
Andreas Zumach (Cologne, 1954) est correspondant du quotidien allemand die Tageszeitung (taz) auprès del’ONU à Genève depuis 1988. Il fait partie de l’Alliance pour la justice entre Israéliens et Palestiniens (BIP)
L'escalade au Moyen-Orient trouve également son origine dans l'inaction de l'Occident dans le passé. Les appels au dialogue sont malhonnêtes.
Qui expliquera à Angela Merkel, Gregor Gysi, Heiko Maas et maintenant aussi Annalena Baerbock que la « raison d'État » de l'Allemagne, qu'ils invoquent à l'égard d'Israël, est un concept déplacé, voire contre-productif ? En fait, il s'agit de la responsabilité particulière de l'Allemagne et de tous ses citoyens, pour des raisons historiques, de s'opposer résolument à toute forme d'hostilité à l'égard des Juifs et de défendre une existence sûre et durablement non menacée d'Israël.
Toutefois, cela ne peut et ne pourra exister que lorsque le droit des Palestiniens à l'autodétermination étatique, inscrit dans le droit international depuis 1947, sera mis en œuvre et que les droits de l'homme universels seront également devenus une réalité pour eux. Ni l'un ni l'autre ne sont possibles tant qu'un gouvernement israélien continue d'occuper et de coloniser la Cisjordanie en violation du droit international, d'isoler la bande de Gaza et de s'accrocher à sa revendication d’exclusivité sur l'ensemble de Jérusalem.
C'est le cœur du conflit. Le désespoir et la radicalisation des Palestiniens, leur soutien au Hamas, la fréquence et la férocité de la guerre et de la violence - tout cela continuera de croître tant que ce conflit central ne sera pas enfin abordé et surmonté.