Affichage des articles dont le libellé est Ameer Makhoul. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Ameer Makhoul. Afficher tous les articles

16/09/2025

AMEER MAKHOUL
Netanyahou, le discours “spartiate” et la guerre des civilisations

Ameer Makhoul, Progress Center for Policies, 15/9/2025
Traduit par Tlaxcala

 


Dans son discours du 15 septembre au Département des comptables généraux du ministère israélien des Finances, Netanyahou a exposé sa vision de l’avenir et une dimension fondamentale de sa vision et de ses politiques, fondées sur la permanence de la guerre, déclarant : « Les dangers ne disparaissent pas, ils ne font que changer. » Netanyahou a souligné la nouvelle orientation consistant à contrer l’isolement international en se tournant vers une production militaire autonome.

On ne sait pas si le discours de Netanyahou, qui a coïncidé avec le sommet arabo-islamique de Doha et la visite du secrétaire d’État usaméricain, était lié à ces deux événements en termes de calendrier.

Analyse

Netanyahou reconnaît ouvertement l’isolement dans lequel se trouve Israël, tandis que sa conclusion est de renforcer davantage des politiques qui équivalent à un pari global et à une guerre perpétuelle jusqu’à la « victoire décisive ». Il semble convaincu qu’Israël est capable de l’atteindre, renforcé par les déclarations de Marco Rubio, qui a adopté la position et le récit d’Israël. En réalité, Netanyahou rejette toute main arabe tendue vers la compréhension ou la paix, quelle qu’en soit la forme ou la substance.

Plus dangereuse encore est l’affirmation de Netanyahou, dans le contexte des succès d’Israël dans la guerre contre l’Iran, qu’il existe de nouvelles menaces pesant sur Israël. Il a ajouté : « Même lorsqu’une force est éliminée, d’autres forces remontent à la surface… Je ne les nommerai pas. » Il a poursuivi, s’adressant aux hauts responsables du ministère des Finances : « Réfléchissez entre vous aux dangers. Les dangers ne disparaissent pas, ils ne font que changer. » Netanyahou faisait implicitement allusion à l’Égypte et à la Turquie, tout en justifiant une frappe contre le Qatar.

La question de la fabrication militaire indépendante est apparue sous la présidence de Biden, lorsque celui-ci a interdit la fourniture de bombes massives à Israël avant son occupation et sa destruction de Rafah. Biden considérait que l’armée israélienne les utiliserait contre des civils, tandis que les USA fournissaient à Israël des bombes et des équipements encore plus meurtriers pour la guerre contre le Hezbollah et l’Iran. Trump a depuis levé l’interdiction de Biden.

L’Allemagne a suivi cette ligne, interrompant l’exportation de certaines armes de destruction massive et de munitions pouvant être utilisées contre des civils lors de « l’opération Chariots de Gédéon 2 », selon la position allemande. Le Royaume-Uni et la France ont pris des mesures similaires, tandis que l’Espagne est allée plus loin en interdisant l’utilisation de ses ports pour le transfert d’armes usaméricaines vers Israël, suivie plus tard par l’Italie.

La guerre des civilisations et le “Grand Israël”

Netanyahou attribue l’isolement d’Israël à deux raisons principales : la première est « la migration illimitée des minorités musulmanes vers les pays d’Europe occidentale. Elles ne sont pas encore majoritaires, mais elles sont une minorité influente, bruyante et efficace, ce qui dissuade les gouvernements. Ces questions influencent les dirigeants, et ils ne le nient pas dans les conversations privées. »

L’Israël officiel et sa machine médiatique ont réagi de manière ostensible aux récentes manifestations racistes en Grande-Bretagne contre l’immigration, y exprimant leur soutien. Ils ont également cherché à alimenter le discours populiste européen contre les migrants, les présentant comme antisémites, anti-civilisation occidentale et manipulateurs des positions européennes. Cette rhétorique rappelle les discours de haine autrefois dirigés contre les Juifs européens lors de la montée de l’antisémitisme.

Netanyahou et son gouvernement considèrent la visite de Rubio, secrétaire d’État usaméricain dont les positions idéologiques s’alignent sur celles de Trump contre l’immigration (qu’il qualifie de « menace pour la sécurité nationale »), comme une opportunité d’inciter les deux à se débarrasser du « danger » en expulsant de force les migrants. Pour Netanyahou, la question de l’expulsion des migrants s’aligne logiquement avec ses intentions de déplacer la population de Gaza et même de la Cisjordanie.

Le second message, adressé principalement à Trump et à son administration a été l’affirmation de Netanyahou : « Des pays comme le Qatar et la Chine influencent l’opinion publique par d’énormes investissements dans des campagnes sur les réseaux sociaux. Cela change la position internationale d’Israël. Nous devrons investir des sommes énormes là-dedans. » Ce message visait également le ministère des Finances afin d’allouer des budgets à cet effet.

Netanyahou passe effectivement dans son discours de la doctrine du marché libre ouvert mondialement et intérieurement à celle d’une économie fermée basée sur l’autosuffisance et l’isolement défensif. Ce n’est pas une fin en soi, mais une partie d’une vision qui accepte les guerres perpétuelles comme une réalité. Il a déclaré : « Au moins dans les années à venir, nous devrons nous défendre et savoir comment frapper l’ennemi. » Il a ajouté qu’Israël devait être géré comme « Sparte », qui a mené de nombreuses guerres contre Athènes : « Nous devrons développer des industries d’armement ici. Nous serons à la fois Athènes et une grande Sparte. Nous n’avons pas d’autre choix. »

Conclusion

Netanyahou reconnaît que l’isolement international actuel d’Israël n’est pas temporaire ou éphémère, mais constant et durable, tandis qu’il mise sur les valeurs de Trump et sur les populistes européens.

S’il reste au pouvoir, l’approche de Netanyahou face à l’isolement international est de s’enfermer dans des intentions de guerre permanente, ne comptant que sur des solutions militaires sans aucune voie politique. Il ne s’intéresse ni à la normalisation ni même aux accords d’Abraham.

Il menace implicitement à la fois l’Égypte et la Turquie, indiquant que l’opération militaire israélienne à Doha n’est pas la fin du chemin.

Il défie les pays exportateurs d’armes en insistant sur la production indépendante de l’arsenal militaire d’Israël, ce qui nécessiterait des budgets sans précédent et peut-être indisponibles, même avec de grands changements économiques.

Netanyahou s’aligne presque totalement sur l’agenda et l’administration de Trump dans leur hostilité envers les immigrés, l’Islam et la Chine, embrassant la xénophobie et une théorie du « choc des civilisations » soutenu. Il se positionne aux côtés des forces populistes européennes — même celles qui sont antisémites — tant que leur rhétorique est anti-immigrés, cherchant à provoquer des affrontements internes en Europe avec les mouvements propalestiniens.

En exploitant la question des immigrés palestiniens et arabo-islamiques en Europe et en exigeant de gros budgets pour une propagande visant à promouvoir le récit israélien, Netanyahou cherche à ouvrir un front direct contre les mouvements de solidarité avec la Palestine, les diabolisant par une rhétorique raciste comme le produit de l’immigration et une menace pour la position « européenne blanche » selon le discours colonial.

En parallèle avec le mouvement isolationniste MAGA (« Make America Great Again »), Netanyahou promeut sa doctrine isolationniste « spartiate », que l’on pourrait résumer par MIGA : « Make Israel Great Again ».

Ces changements idéologiques dans la rhétorique de Netanyahou confirment que les évolutions des positions internationales en faveur des droits palestiniens isolent de plus en plus Israël. Pourtant, les conclusions de Netanyahou ne feront qu’approfondir et aggraver cet isolement, prouvant qu’il ne s’agit pas d’une phase passagère.

AMEER MAKHOUL
Netanyahu, el discurso “espartano” y la guerra de civilizaciones

Ameer Makhoul, Progress Center for Policies, 15/9/2025
Traducido por Tlaxcala

 


En su discurso del 15 de septiembre en el Departamento de Contadores Generales del Ministerio de Finanzas de Israel, Netanyahu expuso los rasgos del futuro y una dimensión fundamental de su visión y de sus políticas, basadas en la permanencia de la guerra, afirmando: «Los peligros no desaparecen, solo cambian». Netanyahu subrayó la nueva orientación de contrarrestar el aislamiento internacional mediante una producción militar autosuficiente.

No está claro si el discurso de Netanyahu, que coincidió con la cumbre árabe-islámica en Doha y la visita del secretario de Estado de USA, estaba relacionado con estos dos eventos en cuanto a su calendario.

Análisis

Netanyahu reconoce abiertamente el aislamiento en el cual se encuentra Israel, mientras que su conclusión es profundizar aún más en políticas que equivalen a una apuesta total y a una guerra perpetua hasta la “victoria decisiva”. Parece convencido de que Israel es capaz de lograrlo, respaldado por las declaraciones de Marco Rubio, quien ha adoptado la postura y la narrativa de Israel. En la práctica, Netanyahu rechaza cualquier mano árabe tendida hacia el entendimiento o la paz, sea cual sea su forma o sustancia.

Más peligrosa aún es la afirmación de Netanyahu, en el contexto de los logros de Israel en la guerra contra Irán, de que existen nuevas amenazas para Israel. Añadió: «Incluso cuando una fuerza es eliminada, otras fuerzas emergen... No las nombraré.» Continuó, dirigiéndose a altos funcionarios del Ministerio de Finanzas: «Piensen entre ustedes en los peligros. Los peligros no desaparecen, solo cambian.» Netanyahu insinúa implícitamente tanto a Egipto como a Turquía, además de justificar un ataque contra Catar.

El tema de la fabricación militar independiente surgió durante la presidencia de Biden, cuando él prohibió el suministro de bombas masivas a Israel antes de su ocupación y destrucción total de Rafah. La consideración de Biden era que el ejército israelí las usaría contra civiles, mientras que USA proporcionaba a Israel bombas y equipos aún más letales para la guerra contra Hezbolá e Irán. Trump ha levantado desde entonces la prohibición de Biden.

Alemania siguió esta línea, deteniendo la exportación de ciertas armas de destrucción masiva y municiones que podrían usarse contra civiles en la «Operación Carros de Gedeón 2», según la posición alemana. El Reino Unido y Francia tomaron medidas similares, mientras que España fue más allá al prohibir el uso de sus puertos para transferir armas usamericanas a Israel, seguida después por Italia.

La guerra de civilizaciones y el “Gran Israel”

Netanyahu atribuye el aislamiento de Israel a dos razones principales: la primera es “la migración ilimitada de minorías musulmanas a los países de Europa occidental. Aún no son mayoría, pero son una minoría influyente, ruidosa y efectiva, lo que disuade a los gobiernos. Estos asuntos influyen en los líderes, y ellos no lo niegan en conversaciones privadas”.

El Israel oficial y su maquinaria mediática respondieron de forma ostentosa a las recientes manifestaciones racistas en Gran Bretaña contra la inmigración, expresándoles su apoyo. También buscaron agitar el discurso populista europeo contra los migrantes, presentándolos como antisemitas, anti-civilización occidental y manipuladores de las posiciones europeas. Esta retórica recuerda al discurso de odio dirigido en su momento contra los judíos europeos durante el auge del antisemitismo.

Netanyahu y su gobierno ven la visita de Rubio, secretario de Estado usamericano cuyas posiciones ideológicas se alinean con las de Trump contra la inmigración (a la que llama “una amenaza para la seguridad nacional”), como una oportunidad para instar a ambos a librarse del “peligro” expulsando por la fuerza a los migrantes. Para Netanyahu, la cuestión de deportar migrantes se alinea lógicamente con sus intenciones de desplazar a la población de Gaza e incluso de Cisjordania.

El segundo mensaje, dirigido principalmente a Trump y a su administración, fue la afirmación de Netanyahu: “Países como Catar y China influyen en la opinión pública mediante enormes inversiones en campañas en redes sociales. Esto cambia la posición internacional de Israel. Tendremos que invertir sumas enormes en ello”. Este mensaje también iba dirigido al Ministerio de Finanzas para asignar presupuestos a tal efecto.

En su discurso, Netanyahu pasa efectivamente de la doctrina del mercado libre abierto global y nacional a la doctrina de una economía cerrada basada en la autosuficiencia y el aislamiento defensivo. Esto no es un fin en sí mismo, sino parte de una visión que acepta las guerras perpetuas como realidad. Declaró: “Al menos en los próximos años, tendremos que defendernos y saber cómo golpear al enemigo”. Añadió que Israel debe ser gestionado como “Esparta”, que libró muchas guerras contra Atenas: “Tendremos que desarrollar industrias armamentísticas aquí. Seremos tanto Atenas como una gran Esparta. No tenemos otra opción”.

Conclusión

Netanyahu reconoce que el aislamiento internacional actual de Israel no es temporal o pasajero, sino constante y sostenible, mientras apuesta por los valores de Trump y por los populistas europeos.

Si permanece en el poder, el enfoque de Netanyahu para enfrentar el aislamiento internacional es atrincherarse en intenciones de guerra permanente, confiando únicamente en soluciones militares sin ninguna vía política. No le interesa la normalización ni siquiera los Acuerdos de Abraham.

Amenaza implícitamente tanto a Egipto como a Turquía, señalando que la operación militar israelí en Doha no es el final del camino.

Desafía a los países exportadores de armas insistiendo en la producción independiente del arsenal militar de Israel, lo que requeriría presupuestos sin precedentes y posiblemente indisponibles, incluso con grandes cambios en la economía.

Netanyahu se alinea casi completamente con la agenda y la administración de Trump en su hostilidad hacia los inmigrantes, el Islam y China, abrazando la xenofobia y una teoría de “choque de civilizaciones” sostenido. Se posiciona dentro de las fuerzas populistas europeas —incluso aquellas que son antisemitas— mientras su retórica sea antinmigrante, buscando provocar enfrentamientos internos en Europa con los movimientos propalestinas.

Al explotar la cuestión de los inmigrantes palestinos y árabe-islámicos en Europa y al exigir grandes presupuestos para la propaganda destinada a promover la narrativa israelí, Netanyahu busca abrir un frente directo contra los movimientos de solidaridad con Palestina, demonizándolos con retórica racista como producto de la inmigración y como una amenaza a la postura “blanca europea” según el discurso colonial.

En paralelo con el movimiento aislacionista MAGA (“Make America Great Again”), Netanyahu promueve su doctrina aislacionista “espartana”, que podría resumirse como MIGA – “Make Israel Great Again”.

Estos cambios ideológicos en la retórica de Netanyahu confirman que las transformaciones en las posiciones internacionales a favor de los derechos palestinos aíslan cada vez más a Israel. Sin embargo, las conclusiones de Netanyahu solo profundizarán y empeorarán este aislamiento, demostrando que no se trata de una fase pasajera.

01/08/2023

AMEER MAKHOUL
La guerre d’Israël contre les camps de réfugiés vise à “corriger son erreur” de 1948

Ameer Makhoul, +972 Magazine, 1/8/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Les camps de réfugiés sont depuis longtemps un point nodal de l’oppression israélienne et de la résistance palestinienne. L’invasion de Jénine révèle une nouvelle étape dans cette bataille.

Décombres dans les rues de la ville de Jénine en Cisjordanie le 4 juillet 2023, suite à une offensive aérienne et terrestre israélienne majeure, l’une des plus grandes opérations militaires d’Israël dans le territoire palestinien depuis des années. (Nasser Ishtayeh/Flash90)

L’invasion destructrice de deux jours du camp de réfugiés de Jénine par Israël au début du mois de juillet a apporté une nouvelle preuve que l’État sioniste vise à éliminer la structure sociale et urbaine de ces camps palestiniens dans l’ensemble de la Cisjordanie occupée. Cela fait partie d’un plan stratégique de grande envergure visant à mettre fin au “problème” des réfugiés palestiniens - tant ceux qui vivent dans leur patrie que ceux qui vivent en diaspora dans les pays arabes et dans le monde entier.

Cette politique israélienne n’est pas nouvelle. On peut tracer une ligne droite entre la destruction du camp de réfugiés de Jabaliya à Gaza après 1967, le massacre de Sabra et Chatila pendant la guerre du Liban en 1982 et la réoccupation par Israël du camp de Jénine 20 ans plus tard pendant la deuxième Intifada. Pourtant, depuis un an et demi, cette ambition est devenue une priorité militaire, l’armée israélienne effectuant des raids quasi hebdomadaires dans les camps de Jénine et de Naplouse, dans le cadre de ce qu’elle appelle l’opération “Briser la vague”.

Aux yeux de l’occupant, les camps de réfugiés de Cisjordanie - dont ceux de Jénine, Naplouse, Jéricho, Ramallah, Bethléem et Hébron - sont le lieu où se développe la dynamique de la résistance palestinienne au régime militaire et aux colonies qui en découlent. En effet, depuis qu’ils existent, les camps offrent un abri et un environnement favorable à la planification et à l’organisation des organisations de résistance.

Israël a clairement intérêt à abolir tout statut spécial des camps de réfugiés et souhaite les réaménager de manière à permettre la libre circulation de sa machine de guerre et d’occupation. De là découle la politique de destruction des rangées de maisons et des allées étroites qui les séparent, empêchant l’accès entre les maisons et modifiant le tissu social des camps.

Les attaques incessantes contre l’Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA), qui fournit des services spécifiquement destinés aux réfugiés palestiniens, font également partie de la politique visant à éliminer le problème des réfugiés. Cette campagne a atteint son apogée sous l’administration Trump, lorsque la Maison Blanche a coupé tout financement à l’agence. Le président Joe Biden ayant rétabli l’aide usaméricaine, Israël a porté sa guerre contre les camps à un niveau supérieur.

De Kafr Qasem à Jénine

Lors de la récente invasion de Jénine, nous avons vu comment l’armée israélienne a déplacé des milliers de résidents de leurs maisons, créant des scènes qui rappellent la Nakba de 1948. Israël a toujours pensé que l’état de guerre pouvait être utilisé pour tenter d’expulser les Palestiniens, et le massacre de Kafr Qasem en est un exemple clair.

Jénine, 4 juillet 2023 (Nasser Ishtayeh/Flash90)

En 1956, alors que les troupes israéliennes envahissaient l’Égypte aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne pendant la guerre du Sinaï, les forces israéliennes ont abattu 49 citoyens palestiniens à Kafr Qasem. Ce massacre était une tentative des dirigeants israéliens de l’époque de “corriger l’erreur” de 1948, lorsqu’ils avaient laissé environ 150 000 Palestiniens à l’intérieur des frontières de l’État nouvellement formé. Avec la guerre du Sinaï comme diversion, ils ont cherché à procéder à une déportation massive des citoyens palestiniens en les effrayant au point qu’ils partent volontairement. Cette tentative a échoué, mais les efforts d’Israël pour “corriger l’erreur” n’ont jamais cessé.

À Jénine, l’occupation a traité le camp et sa population civile comme un terrain d’essai pour certaines de ses technologies militaires les plus innovantes. Ayant tiré les leçons des précédentes incursions de l’armée, les Palestiniens ont réussi non seulement à empêcher la surveillance israélienne de localiser les combattants, mais aussi à empêcher l’armée de fixer les termes de la bataille, au point que le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, s’est inquiété du faible nombre de combattants palestiniens qui ont été tués.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a déclaré que si les “terroristes” retournaient dans le camp de Jénine, l’armée ferait de même. Cependant, les Palestiniens estiment également que la résistance a été en mesure de contrecarrer les plans du gouvernement visant à réinstaller les habitants du nord de la Cisjordanie - en particulier les zones où les colonies ont été démantelées dans le cadre du désengagement de Gaza en 2005 - parce que les Israéliens ne s’y sentiront pas en sécurité en raison de l’activité des groupes armés.

Ainsi, sous le gouvernement actuel, Israël entre dans une nouvelle phase de sa guerre contre les camps. Par le biais de la refonte judiciaire, l’extrême droite entend lever tous les obstacles procéduraux et juridiques à son objectif d’épuration ethnique de masse. En effet, bien que la lutte semble être interne à Israël, ses conséquences seront ressenties avant tout par les Palestiniens, dont le “traitement” constitue le véritable ordre du jour de la coalition au pouvoir.

Leur résistance obstinée à l’occupation ne cessant de croître, les camps de réfugiés redeviennent le point nodal de l’oppression israélienne. Ce que nous avons vu à Jénine n’est probablement qu’un début.

28/07/2023

AMEER MAKHOUL
Crise judiciaire : Israël va-t-il entrer en guerre pour sauver son armée ?


Ameer Makhoul, Middle East Eye, 26/7/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Nous pouvons nous attendre à une double forme d’agression israélienne dans les jours à venir, visant à cibler la présence palestinienne et à affirmer la domination régionale.

Un soldat israélien pointe son fusil vers des manifestants palestiniens près de la colonie juive de Beit El en Cisjordanie occupée, le 26 janvier 2023 (AFP)

Si les USA ne semblent pas préoccupés par une guerre généralisée au Moyen-Orient, ils n’en restent pas moins déterminés à y disposer d’une force militaire hautement préparée : l’armée israélienne, qui fait partie intégrante des intérêts géopolitiques majeurs de Washington dans la région.

D’un point de vue pragmatique, le terme “préparé” implique une capacité claire, tangible et authentique à gérer et à contrôler habilement un conflit, et à remporter la victoire avec un minimum de pertes tout en sauvegardant les intérêts usaméricains, y compris la protection des troupes usaméricaines dans la région, le cas échéant.

Mais il y a des raisons majeures de douter de l’existence de cette préparation à l’heure actuelle. Israël est déchiré par des divisions internes, caractérisées par des clivages de plus en plus profonds, qui se traduisent par un refus national de se soumettre au service de réserve, par un affaiblissement de l’armée et de l’ensemble du système de gouvernement, ainsi que par les dangers potentiels d’une domination fasciste.

En Israël, le déclin actuel de l’état de préparation de l’armée signifie une incapacité à s’engager dans des actions militaires et un manque de vision pour planifier des guerres de manière stratégique ou même pour lancer des opérations à échelle limitée.

Bien que cela ne concerne pas directement la capacité de l’armée à faire face à un conflit immédiat, cela pourrait néanmoins avoir un impact crucial, brisant l’esprit de la population et du personnel militaire, ce qui pourrait avoir de graves conséquences. Certains en Israël considèrent même que la crise politique interne en cours en Israël constitue une plus grande menace que l’Iran.Haut du formulair

La période difficile et chaotique que traverse l’armée israélienne va bien au-delà d’un simple dilemme tactique. La crise politique a fait naître un profond sentiment de fragilité sociale et une relation politique fracturée avec l’État.

Cette situation a fait dérailler le système dirigeant, le privant de tout semblant de conscience et suscitant des inquiétudes quant à sa capacité à gouverner efficacement les affaires de l’État - en particulier lorsqu’il agit de manière immorale, sans consensus populaire.

La fragmentation au sein de l’armée israélienne est exacerbée par l’incapacité du ministre de la Défense à sauvegarder les intérêts de l’armée, la laissant exposée à des conflits politiques prolongés. Pire encore, l’armée doit maintenant faire face au choix difficile de donner la priorité à la loyauté aux principes de la loi plutôt qu’à l’allégeance au dirigeant. En fin de compte, une telle situation conduit à un état de désintégration qui ne cesse de s’étendre.

Des défis exponentiels

Compte tenu des réalités israéliennes sur le terrain, ces conflits présentent des défis exponentiels. Même si un véritable accord collectif visant à résoudre le conflit entre les partis d’extrême droite au pouvoir et l’establishment militaire et du renseignement était possible, à ce stade, ni les déclarations politiques ni un consensus interne ne permettraient de résoudre efficacement la crise de grande ampleur.

Au contraire, ce dont le pays a besoin de toute urgence, selon les perceptions internes, c’est d’une opération militaire limitée qui donnerait à l’armée l’occasion de retrouver une légère apparence de force, même si elle est finalement revendiquée comme une victoire par la partie adverse.

Par exemple, l’administration israélienne dirigée par le Premier ministre Ehud Olmert pendant la guerre du Liban de 2006 pensait avoir réussi à restaurer son pouvoir sur la frontière nord d’Israël, tout en ne reconnaissant pas l’établissement ultérieur d’une dissuasion mutuelle avec le Hezbollah.

Le lien entre la réforme judiciaire du gouvernement de coalition - qui vise à empêcher tout examen des accords qui ont conduit à la création de l’administration israélienne la plus à droite de l’histoire - et les ambitions plus larges du gouvernement mérite d’être examiné, en particulier après la redistribution des pouvoirs ministériels.

Parmi ces développements spectaculaires et notables figure la nomination du ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui a été chargé de superviser la légitimation, l’établissement et l’expansion des colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés, dans le but de remodeler à terme le statu quo juridique de la Cisjordanie occupée.

Parallèlement, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s’est vu confier des pouvoirs étendus pour réprimer les Palestiniens. Il a mené une campagne incessante d’attaques raciales contre la population palestinienne, tandis que le gouvernement a poursuivi sa politique de judaïsation de certaines parties de la Cisjordanie occupée, du Néguev (Naqab) et de la Galilée. Ce programme est au cœur du pouvoir religieux sioniste en Israël.

Une escalade plus large

Il n’est donc pas surprenant que la période à venir se traduise par une forme d’agression israélienne sur deux fronts. Tout d’abord, cette agression se déploiera contre la population palestinienne, avec notamment de nouveaux plans d’annexion de terres, dans le but ultime de modifier l’identité démographique des territoires occupés.

Deuxièmement, Israël s’efforcera de rétablir sa présence à sa frontière nord, ce qui pourrait conduire à une escalade plus large dans la région.

La coalition au pouvoir cherche à consolider et à maintenir son pouvoir en privant les partis et les communautés arabes de participation à la Knesset, dans le seul but de tirer parti des pouvoirs constitutionnels dévolus au gouvernement, au détriment du contrôle de la Cour suprême.

La société israélienne, dont une grande partie est désespérée, passe à un esprit de colère publique, tandis que certains envisagent d’émigrer et de se dissocier de l’État sioniste.

La question demeure : L’administration usaméricaine de Biden réévaluera-t-elle ses relations avec le gouvernement de Netanyahou et protégera-t-elle les Palestiniens et les Arabes des risques imminents qui émergent de plus en plus du résultat du vote de lundi ? Il s’agit d’une question qui peut sembler interne à Israël en apparence, mais qui vise en fin de compte à exploiter la lutte des Palestiniens pour la liberté.

09/07/2023

AMEER MAKHOUL
Les raisons de l’échec de l’offensive israélienne contre Jénine

Ameer Makhoul, Middle East Eye, 7/7/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Les événements sur le terrain ont prouvé que la résistance palestinienne avait anticipé l’invasion israélienne et la manière de l’affronter dans le cadre d’une bataille entre deux parties inégales.

Une bannière portant un slogan de solidarité avec le camp de réfugiés de Jénine et des photos de combattants est suspendue autour d’une fontaine dans le complexe de la mosquée Al Aqsa à Jérusalem pendant la prière du vendredi, le 7 juillet 2023 (AFP)

Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, s’est vanté que l’offensive contre Jénine avait “pleinement atteint” ses objectifs, affirmant que lorsque les combattants palestiniens reviendraient dans le camp de réfugiés, ils “ne le reconnaîtraient pas en raison de la gravité de l’attaque.

« La plupart d’entre eux ont quitté leur lieu de résidence, et ceux qui sont restés se sont cachés dans des endroits où ils étaient protégés par la population civile, comme les hôpitaux. C’est quelque chose qui indique plus que tout la lâcheté et le manque de courage qu’ils ont essayé de démontrer à l’extérieur », a déclaré Gallant.

La réaction de l’armée israélienne, en revanche, a été plus sérieuse. Elle a exprimé une réelle inquiétude quant à l’extension de la résistance et des tactiques palestiniennes - y compris l’utilisation d’engins explosifs - à diverses zones de la Cisjordanie occupée.

Gallant semble s’adresser au public israélien pour se promouvoir et accroître son influence politique en dissimulant l’échec de son offensive plutôt qu’en présentant une image honnête de ses résultats.

“Triomphe palestinien”

Cherchant à remonter le moral des Israéliens, Gallant s’est vanté que les combattants palestiniens avaient fui pendant l’attaque. Mais on peut aussi dire que l’armée israélienne - considérée comme l’une des plus avancées au monde et équipée de son aviation, de ses satellites, de ses forces d’élite et de sa technologie militaire de pointe - n’a pas réussi à avancer jusqu’au centre du camp de réfugiés de Jénine.

Au lieu de marcher, les soldats rampaient au sol pour éviter d’être pris pour cible. Lors de leur retrait du camp, il s’agissait plutôt d’une retraite en véhicules blindés et en véhicules de transport de troupes.

Les célébrations de la victoire des habitants du camp et des combattants après le retrait de l’armée israélienne ont été plus impressionnantes. Il s’agit de réfugiés dont les familles et les grands-parents ont été expulsés de Haïfa et de ses environs lors de la Nakba en 1948, et qui ont été récemment déplacés de leurs maisons que l’armée a saisies pour les utiliser comme boucliers et casernes militaires après les avoir détruites.

Alors que le déplacement a touché un tiers de la population du camp, cette scène populaire et spontanée de célébration illustre le triomphe palestinien.

Mais pourquoi le ministre israélien de la Guerre a-t-il utilisé le terme de “fuyards” pour désigner les résistants, dont le nombre ne dépasse pas quelques dizaines et qui ne possèdent aucune arme létale, alors que les médias militaires et civils israéliens les présentent comme une armée régulière dotée d’un arsenal militaire et d’un état-major ?

La réponse à cette question réside dans les objectifs de l’attaque contre Jénine, qui, comme l’ont indiqué les médias israéliens avant l’attaque, visait à transformer le camp de Jénine en un “cimetière pour terroristes”. Ron Ben-Yishai, analyste militaire israélien pour Ynet, a soulignéla “déception de l’armée face au faible nombre de morts” parmi les combattants palestiniens.

Steve Bell, The Guardian

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et Gallant considèrent le camp de Jénine comme la “capitale du terrorisme, tandis que l’agence israélienne de sécurité, le Shin Bet, a déclaré que l’objectif était d’éliminer l’“infrastructure terroriste” et les “capacités de combat avancées, y compris le développement de capacités rudimentaires de lancement de roquettes”.

Cependant, le directeur général de l’Institut pour les études de sécurité nationale et ancien chef de la division du renseignement militaire, le général Tamir Hayman, a estimé que la résistance “vit dans le cœur des Palestiniens” et n’a pas de capitale, et qu’elle ne peut donc pas être éliminée en prenant d’assaut le camp de Jénine.

Hayman a ajouté qu’Israël n’avait “que l’option militaire sans aucun horizon politique”.

Une nouvelle Nakba

Si nous considérons qu’il s’agit là de l’objectif central du gouvernement israélien, il n’a finalement pas réussi à l’atteindre. La résistance n’a pas été éliminée, pas plus que ses capacités ou les connaissances accumulées dans l’art du combat et de la confrontation.

Au contraire, les événements sur le terrain ont prouvé que la résistance avait anticipé l’invasion de l’armée d’occupation, surveillé ses mouvements et déterminé comment, où et quand l’affronter dans le cadre d’une bataille entre deux parties inégales. Les Palestiniens ont tenu bon face à l’arsenal de guerre israélien.

Un autre objectif israélien était de cibler la base populaire palestinienne, c’est-à-dire le peuple palestinien dans son ensemble et les résidents du camp en particulier, en les considérant comme faisant partie de l’“infrastructure terroriste”.

C’est la principale raison pour laquelle les civils ont été pris pour cible, les infrastructures ont été complètement détruites, l’eau, l’électricité et les services de communication ont été coupés, et 5 000 personnes ont été forcées de quitter leur maison, ce qui a rappelé aux Palestiniens la Nakba.

La destruction de biens, en revanche, leur rappelle les attaques menées par des bandes de colons, qui ont notamment incendié des villages et détruit des biens à Huwwara, Turmus Ayya, Um Safa et Masafer Yatta.

Les objectifs de ces diverses opérations sont intégrés et interdépendants. Ils sont alignés sur l’idéologie sioniste religieuse dominante qui donne la priorité à un “projet de résolution” pour les Palestiniens - en d’autres termes, au nettoyage ethnique - et à l’annexion plutôt qu’à l’occupation.

Cette idéologie vise à créer une situation où les Palestiniens ont intérêt à quitter leur patrie. Ce projet a été formulé par le ministre de la Sécurité, Betzalel Smotrich, qui est également le chef du parti Sionisme religieux et le responsable de la gestion des affaires et de la colonisation en Cisjordanie occupée.

L’occupation a cherché à étouffer la conscience des Palestiniens, à terroriser la population par des destructions massives et des expulsions, et à leur faire payer le prix d’avoir été l’incubateur populaire de la résistance.

Prélude à une autre vaste offensive sur la région nord de la Cisjordanie, dont Naplouse, l’objectif politique central de l’offensive contre Jénine est une reconfiguration démographique du nord de la Cisjordanie par l’installation de colons. Cette offensive intervient après l’annulation par le parlement israélien, en mars 2023, de la loi de 2005 sur le désengagement, qui prévoyait le retrait d’Israël de la bande de Gaza et des régions du nord de la Cisjordanie, et après le rétablissement de la colonie illégale de Homesh.

L’objectif est de construire des dizaines d’avant-postes dans la région, de la judaïser et de l’annexer conformément aux accords de coalition.

Politique d’annexion

Pour l’occupation, la réalisation de cet objectif passe par l’élimination de la résistance dans cette zone et la marginalisation du rôle de l’[In]Autorité palestinienne, d’autant plus que la résistance vise l’armée et les colons israéliens. Les colons israéliens ne déménageront pas pour vivre dans cette zone à moins que l’État ne leur assure la sécurité et la tranquillité, ce qui se fera aux dépens des Palestiniens.

Cela signifierait l’échec du projet de judaïsation et de colonisation du nord de la Cisjordanie, et un échec temporaire, au moins, du projet d’annexion, auquel les Palestiniens résisteront.

 Ce projet était initialement marginal dans la politique israélienne, mais il a pris de l’importance après que l’ancien président Donald Trump l’a approuvé, et suite à la montée en puissance du sionisme religieux, qui a une influence significative sur la politique israélienne et une forte conviction idéologique.

Cela pourrait conférer au projet d’annexion un poids politique alors que certains de ses aspects sont mis en œuvre sur le terrain dans les territoires palestiniens, dans le cadre de ce que l’on appelle l’annexion de facto, sans l’annoncer officiellement.

Les résultats de l’attaque contre Jénine ont été décevants pour ceux qui s’accrochaient au projet d’annexion.

 Par une décision politique, l’armée israélienne a cherché à procéder à une expulsion massive des réfugiés palestiniens du camp, ce qui montre que la mentalité du déplacement et de la Nakba est toujours profondément ancrée dans le régime israélien. Il y a des gens qui la soutiennent et plaident pour sa mise en œuvre.

Cependant, les Palestiniens ont réagi en retournant chez eux immédiatement après le retrait des forces d’occupation, tandis qu’une partie importante de la population a refusé de quitter son domicile malgré les menaces des soldats israéliens.

La mentalité de la Nakba et du déplacement n’a pas changé, mais la mentalité des Palestiniens, elle, a changé. Ils ne veulent pas quitter leurs maisons, leurs villes ou leurs terres. Ils insistent pour rester chez eux, quelle que soit la gravité de l’occupation ou de l’agression.

Pour les forces israéliennes, en particulier lors des opérations militaires, les Palestiniens sont des ennemis où qu’ils se trouvent et doivent être pris pour cible en tant que tels.

Sur le plan politique, Netanyahou a réussi sur deux points importants. Sur le plan intérieur, il a obtenu le soutien des chefs de l’opposition parlementaire concernant l’attaque et la décision du gouvernement. Il a également bénéficié du soutien unanime du consensus national sioniste, y compris de l’opposition populaire, qui n’a pas pris position contre l’agression, tandis que les grandes manifestations qui ont balayé le pays “pour la démocratie” ont ignoré l’opération.

Sur le plan international, Netanyahou a reçu un soutien sans équivoque de la part de l’administration Biden, ainsi que de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne, qui ont soutenu “le droit d’Israël à protéger ses citoyens” et condamné “le terrorisme palestinien”.

Selon les sondages, la popularité de Netanyahou a augmenté, d’autant plus que la société et les médias israéliens ne se soucient pas du nombre de victimes palestiniennes ni de l’ampleur des destructions. Ils se concentrent principalement et uniquement sur les pertes israéliennes.

La situation palestinienne fait l’objet d’une agression israélienne permanente dont les méthodes peuvent changer, mais dont l’essence persistera toujours.

La classe politique au pouvoir n’a aucune perspective de solution juste ni même de gestion efficace de l’occupation et du conflit. Elle s’appuie principalement sur la force militaire pour faire face aux crises ou les reporter. Mais en réalité, chaque agression provoque l’inverse des buts recherchés.

La résistance sortira de la récente offensive plus déterminée, plus expérimentée et avec un soutien populaire plus large.

Israël cherchera à provoquer des dissensions internes aux Palestiniens, notamment entre les deux principales factions politiques, le Fatah et le Hamas, afin d’atteindre ses objectifs militaires par l’intermédiaire des Palestiniens. C’est actuellement le scénario le plus dangereux.

L’agression d’Israël n’a pas changé les règles du jeu, mais a plutôt renforcé la politique israélienne persistante. L’armée d’occupation s’est peut-être retirée du camp de Jénine, mais sa prochaine offensive n’est qu’une question de temps, et le compte à rebours a déjà commencé.

La protection des Palestiniens est donc une nécessité urgente et doit devenir une priorité absolue.


Saad Hajo