La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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02/07/2021

GIDEON LEVY
La police des frontières israélienne a bloqué la voiture d'Ahmad, lui a tiré dessus à bout portant, puis est partie

Gideon Levy, Haaretz, 2/7/2021
Traduit par Fausto Giudice

Après une soirée, Ahmad 'Abdu est monté dans sa voiture dans une ville proche de Ramallah, où la police des frontières lui a tendu une embuscade et l'a abattu. Sa famille dit que les flics l'ont pris pour son oncle.

Ahmad 'Abdu. Photo :  avec l'aimable autorisation de la famille

Il y a longtemps qu'une telle liquidation n'avait pas eu lieu dans les territoires occupés. Un assassinat de sang-froid - une exécution sans procès, exactement comme le coup d'une organisation criminelle. Mais l'organisation qui a exécuté ce contrat opère au nom de l'État d'Israël : C'est l'Unité Spéciale Anti-Terroriste (Yamam) de la Police des Frontières.

Les images des caméras de sécurité dans la rue ne laissent aucune place au doute : Ahmad 'Abdu monte dans sa voiture garée, une MG bleue, dans un quartier résidentiel tranquille et aisé de la ville d'El Bireh, près de Ramallah. Il est 4h37 du matin et la rue est déserte. Il démarre la voiture, allume les lumières. Soudain, une Volkswagen Caddy grise apparaît. Trois officiers de Yamam en uniforme en sortent et ouvrent le feu sur la voiture d’ 'Abdu. Les éclairs des tirs sont visibles dans l'obscurité. 'Abdu tente d'ouvrir la porte mais tombe à la renverse, saignant abondamment. Les soudards le sortent de la voiture, peut-être pour vérifier le meurtre, et le traînent sur quelques mètres le long de la route. Ils laissent ensuite le corps ensanglanté là où il se trouve et repartent rapidement.

L'événement s'est produit à l'aube du 25 mai dans le quartier d'Umm al-Sharayet à El Bireh. Abdu, un jeune homme de 25 ans originaire du camp de réfugiés voisin d'Al-Amari, revenait d'une soirée avec des amis. Ils l'ont déposé à côté de sa voiture, qu'il avait garée sous une cabane en tôle à l'extérieur de l'immeuble Al-Kiswani ; son oncle, Mohammed Abu Arab, vit au sous-sol.

 

Les images montrent la police des frontières bloquant la voiture d'Ahmad 'Abdu et lui tirant dessus.