المقالات بلغتها الأصلية Originaux Originals Originales

Affichage des articles dont le libellé est UErope. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est UErope. Afficher tous les articles

07/06/2025

GABOR STEINGART
“Si tu veux la paix, parle à tes ennemis, pas à tes amis” : entretien avec Klaus von Dohnanyi

     NdT

“La plus grande menace pour l’Allemagne ne vient pas de Poutine, mais des conséquences sociales, humanitaires et démocratiques du changement climatique.”

Klaus von Dohnanyi, Hamburger Abendblatt, 23/6/2023

Klaus von Dohnanyi, 97 ans, est un dinosaure de la „bonne Allemagne”, celle qui n’a pas oublié l’histoire et qui a tout simplement une conscience. Il a de qui tenir : son père Hans fut un résistant, exécuté par les nazis en avril 1945 à Sachsenhausen, sa mère Christel échappa de peu à la pendaison, son oncle Dietrich, pasteur militant de l’Église confessante, fut lui aussi pendu, en avril 1945, au camp de concentration de Flossenburg. Klaus, militant du SPD depuis 1957, fut ministre de Willy Brandt et Premier maire de Hambourg de 1981 à 1988. Très critique à l’égard de la politique belliciste des dirigeants du SPD et des Verts, il a déclaré en juillet 2024 qu’il soutenait l’Alliance Sahra Wagenknecht pour ses positions sur la guerre d’Ukraine tout en restant membre du SPD. Ci-dessous un entretien avec von Dohnanyi, Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala 

 Gabor Steingart, The Pioneer, 7/6/2025

À 97 ans, Klaus von Dohnanyi est le témoin d’un siècle mouvementé. En tant qu’ancien membre du Bundestag, comment voit-il les événements mondiaux actuels ? Il s’entretient avec Gabor Steingart sur le pouvoir de la diplomatie, la sécurité de l’Europe dans l’ombre de la Russie et Donald Trump.

The Pioneer : Donald Trump affirme que l’UE a été fondée pour obtenir des avantages commerciaux vis-à-vis des USA. Les USAméricains, que nous avons connus comme des transatlantistes, sont-ils encore nos amis ?

Klaus von Dohnanyi : ça dépend des USAméricains auxquels vous faites référence. Dans l’ensemble, ils ne l’ont jamais été. Ils ont toujours eu leurs propres intérêts. L’USAmérique est toujours intervenue en Europe et nous a en réalité plus nui qu’aidé.

Mais au départ, l’Amérique nous a tout de même aidés – non seulement avec le plan Marshall, mais aussi plus tard avec l’OTAN, qui nous a énormément aidés à devenir le pays que nous sommes aujourd’hui. Ce ton hostile n’est apparu qu’avec Donald Trump. Ou diriez-vous plutôt que ce ton s’inscrit dans la continuité des intérêts ?

Il s’inscrit dans la continuité des intérêts, qui ont bien sûr évolué en fonction des circonstances. Pendant la guerre froide et après la chute du mur, c’était différent.

Devrions-nous donc nous imposer la sérénité et ne pas nous énerver autant ? Ou devrions-nous reconnaître nos intérêts, peut-être aussi européens, et répondre à la grossièreté par la grossièreté ?

Je trouve cette façon de penser trop euro-américaine. La Russie fait bien sûr partie de l’Europe et du reste du monde, d’une manière particulière. La Russie est voisine de l’Europe et n’est manifestement pas sans danger. Et plus un voisin est dangereux, plus il faut s’intéresser à lui et lui parler. J’ai lu récemment cette belle phrase : « Si tu veux la paix, parle à tes ennemis, pas à tes amis. »

C’est à mon avis un avertissement important. Nous nous sommes complètement laissé exclure de tout contact avec la Russie et continuons aujourd’hui encore à agir comme si les USAméricains étaient nos tuteurs – ils doivent tirer les marrons du feu pour nous, alors qu’ils ont en partie jeté eux-mêmes ces marrons dans le feu.

Ça veut dire que nous devons nous prendre en main et prendre notre destin en main, d’autant plus que l’homme à la Maison Blanche ne veut plus être notre tuteur.

C’est exact. Et pour ça, nous devons avoir le courage de faire deux choses : premièrement, parler nous-mêmes avec la Russie et Poutine. Et deuxièmement, expliquer aux USAméricains que c’est aussi notre devoir. Si nous suivons vraiment le principe « Si tu veux la paix, parle avec tes ennemis », je pense que nous avons plus de chances d’instaurer la paix en Europe que si nous attendons Trump.

Vladimir Poutine à Moscou le 26 mai 2025 © Imago

La Russie est-elle notre ennemie historique ?

Non, et la Russie ne doit pas être notre ennemie historique. Nous avons également connu de bonnes périodes et de bonnes formes de coopération, et le fait que nous n’y parvenions pas actuellement est d’ailleurs peut-être aussi un problème qui sert les intérêts des USA. Il existe un livre célèbre du politologue et conseiller à la sécurité du présidentus américain Jimmy Carter, Zbigniew Brzeziński, qui postule qu’une amitié entre la Russie et l’Allemagne serait dangereuse pour les USA. C’est pourquoi je pense que certains problèmes trouvent leur origine non seulement en Russie, mais sont également alimentés par les USA.

Vous voulez dire que USA ont intérêt à ce que nous ne nous engagions pas trop avec notre grand voisin géographique – qui nous surpasse à bien des égards, non seulement en termes de ressources naturelles, mais aussi en termes de superficie – du point de vue usaméricain ?

Tout à fait. Même en temps de paix, avant la guerre en Ukraine, les USAméricains sont intervenus dans le projet Nord Stream 1 et 2, car ils trouvaient que ça rapprochait trop l’Allemagne et la Russie. Cette relation historique, qui remonte à l’époque où le tsar a été l’un des libérateurs de l’Allemagne pendant la guerre napoléonienne, est une épine dans le pied des USAméricains. Brzeziński le décrit très intensément dans son ouvrage important intitulé Le grand échiquier.

Vous avez toutefois également constaté que vous vous étiez trompé dans votre évaluation des intérêts stratégiques de Poutine, d’où la réédition de votre livre. Comment le voyez-vous aujourd’hui ?

Lorsque j’ai écrit cela, je partais du principe que le président Joe Biden était un homme raisonnable et qu’il ne se laisserait pas entraîner à aller à l’encontre des intérêts des USA et de l’Europe en soulevant à nouveau la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Trump avait tout à fait raison lorsqu’il a déclaré récemment que nous étions d’accord, en USAmérique et en Occident, de ne pas accepter l’Ukraine dans l’OTAN. Pourquoi Biden doit-il revenir là-dessus en 2021, 2022 ? Lui et son secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, ont, à mon avis, une grande part de responsabilité dans cette affaire. C’était inutile et provocateur – et on peut comprendre que Poutine ne veuille pas de l’Ukraine dans l’OTAN et donc en Crimée.

Joe Biden, Olaf Scholz et Jens Stoltenberg (à droite) lors du sommet de l’OTAN le 10 juillet 2024 © dpa

Poutine a-t-il vraiment servi ses intérêts, même en gardant à l’esprit les exemples historiques, ou les a-t-il plutôt exagérés ? Même après trois ans de guerre, il n’a pas réussi.

Eh bien, que signifie « exagérés » ? Imaginez un peu : l’Ukraine conserve la Crimée. La Crimée décide de l’accès de la Russie à des eaux chaudes. Croyez-vous vraiment que Poutine serait resté les bras croisés jusqu’à ce que l’OTAN s’installe à Sébastopol ? Tout est lié.

Mais qu’est-ce que ça signifie pour la suite des événements ? Quel peut être notre intérêt, qu’avons-nous à lui offrir et qu’a-t-il à nous offrir ?

C’est très, très difficile à dire. Poutine veut une Ukraine faible qui ne se mette plus en travers de son chemin. Et l’Ukraine elle-même veut être forte et, si possible, récupérer tous les territoires conquis par la Russie. C’est une situation sans issue.

À l’époque, le SPD et le chancelier Helmut Schmidt, dont vous faisiez partie du cabinet, avaient organisé la situation grâce à toute une série d’accords et de négociations – par exemple la conférence d’Helsinki – sur la réorganisation de l’Europe et une coexistence fondée sur des règles entre le bloc communiste et le bloc capitaliste. Cela pourrait-il servir de modèle pour les négociations actuelles ?

Permettez-moi de revenir un peu en arrière : Lorsque Bismarck est parti en 1890, son successeur, le secrétaire d’État Holstein, a rompu le traité dit « de réassurance » deux ans plus tard, quelques années seulement après la démission de Bismarck. Plus tard, Willy Brandt – et j’en ai moi-même été témoin – a compris, avec Egon Bahr, au prix d’un travail minutieux, que la paix et la sécurité sont le fruit d’un travail quotidien. Ces efforts du gouvernement Brandt ont tout simplement été réduits à néant. Les gens disent que c’était une erreur, que c’était trop conciliant et que la politique de paix passe par le recours aux armes. C’est absurde. Bien sûr, la dissuasion peut garantir la sécurité, mais cela ne suffit pas. Il faut avoir la volonté d’instaurer la paix.

Congrès électoral du SPD en 1980 à Essen : Egon Bahr et Willy Brandt.  © Imago

C’est pourquoi, rétrospectivement, votre gouvernement de l’époque n’était pas pacifiste, mais a même investi une part plus importante du produit intérieur brut dans l’armement que le gouvernement actuel.

C’est vrai, Brandt n’était pas pacifiste. Brandt et Bahr étaient conscients de la nécessité de la force. Mais ils savaient aussi que cela ne suffisait pas. Si vous voulez la paix, vous devez respecter les intérêts de l’autre partie, même si vous ne les suivez pas toujours. Helmut Schmidt l’a très bien écrit dans son livre à l’époque : « S’il y a une réunification, nous devons d’abord veiller à ce qu’elle ne porte pas trop atteinte à la sécurité de l’Union soviétique. » Et malheureusement, nous ne l’avons pas fait. Dès la chute du mur, nous avons veillé à ce que les pays du côté soviétique soient admis dans l’OTAN. Ce fut une erreur fondamentale.

Beaucoup en Europe disent qu’il faut maintenant plus que jamais se réarmer pour montrer à Poutine où sont les limites. Ou diriez-vous qu’il faut abandonner l’Ukraine ?

Non, mais il faut discuter sérieusement avec l’Ukraine pour qu’elle rétablisse une situation qu’elle ne peut pas créer elle-même. Et les USAméricains disent actuellement que la patate est trop chaude pour eux. Il faut dire à Volodymyr Zelensky qu’il y a des choses sur lesquelles il ne peut pas insister. À mon avis, l’Ukraine n’a aucun droit sur la Crimée et le Donbass. Le Donbass est tellement russe dans sa structure que l’Ukraine doit comprendre que cette partie ne lui appartiendra pas à l’avenir. Et il va sans dire que la Crimée n’appartient pas à l’Ukraine. Elle appartient à la Russie depuis 1783.

Explosion en Crimée en août 2022. © Imago

Et l’Ukraine devrait se contenter de ce reste d’État amputé ? Pour garantir quoi ? Sa vie et sa survie à l’Ouest, dans l’UE et dans l’OTAN ?

Pas dans l’OTAN, mais dans l’UE. En ce qui concerne l’OTAN, je pense que la décision est prise depuis longtemps. Même les USAméricains ne le veulent plus, et ne l’ont d’ailleurs jamais voulu. Je ne comprends pas pourquoi Biden est revenu sur sa position. Je pense qu’il faut remonter plus loin que la période où il luttait pour la présidence pour comprendre l’état d’esprit de Biden.

L’Ukraine doit donc être pacifiée le plus rapidement possible – et après ?

L’Ukraine entrera dans l’UE, comme ça a été promis. Ce sera une situation très difficile pour l’UE, car il n’est pas facile d’avoir un membre qui est structurellement hostile à notre grand voisin. Mais c’est probablement la solution. L’Ukraine doit renoncer aux territoires qu’elle ne peut récupérer.

Si nous supposons un accord de paix sur cette base, que se passera-t-il ensuite ? Le commerce germano-russe reprendra-t-il là où il s’était arrêté avant les sanctions ?

Nous ne devons en aucun cas nous préparer à une hostilité permanente avec la Russie. La guerre en Ukraine, déclenchée par Poutine et la Russie, a considérablement compliqué la situation. Mais nous devons essayer de nous entendre à nouveau avec ce grand voisin. Il n’est pas nécessaire de viser immédiatement une amitié. Nous devons être prêts à parler nous-mêmes avec Poutine et ne pas laisser cette tâche à Trump. Nous ne sommes pas sous la tutelle de Washington.

Mais dans quel but ? La Russie a trouvé de nouveaux partenaires entre-temps.

Les relations commerciales ne seront plus ce qu’elles étaient avant la guerre en Ukraine, ni ce qu’elles étaient peut-être dans la grande tradition entre la Russie et l’Europe occidentale. Mais nous devons les relancer.

Le ministre-président de Saxe, Michael Kretschmer, se dit favorable à des discussions avec la Russie sur Nord Stream – les gazoducs pourraient être réactivés.

Les deux gazoducs ont en fait été abandonnés à cause des sanctions usaméricaines. Ces sanctions ont été mises en place par Biden et ses prédécesseurs, y compris Barack Obama. Elles pourraient être levées un jour avec Trump. Les USAméricains pourraient eux-mêmes avoir intérêt à rapprocher la Russie de l’Occident.

Friedrich Merz a trouvé votre point de vue sur l’USAmérique scandaleux. Pensez-vous être aujourd’hui plus proche de lui, ce qui pourrait être dû non seulement à sa candidature à la chancellerie, mais aussi à l’évolution de la situation avec l’USAmérique ?

Le président Trump reçoit le chancelier Merz à la Maison Blanche  © dpa

J’apprécie beaucoup Merz, c’est notre chancelier fédéral et je le soutiendrais partout si possible. Mais il s’est mis en travers de mon chemin et je pense qu’il ne le ferait plus aujourd’hui. Je pense qu’il doit reconnaître aujourd’hui que mon évaluation de l’égocentrisme des intérêts usaméricains s’est confirmée depuis lors et que je ne faisais pas fausse route.

Vous aviez déjà une attitude très, très critique envers les USA à l’époque. Depuis que Trump sévit, y compris envers ses amis allemands, on a l’impression que vous avez peut-être même minimisé les choses.

Un ancien Premier ministre anglais, Lord Palmerston, disait déjà au XVIIIe siècle : « En politique internationale, il n’y a pas d’amis, il n’y a que des intérêts. » C’est toujours vrai aujourd’hui. Si nos intérêts s’opposent, les USAméricains choisiront toujours les leurs – et je pense que l’Allemagne devrait en faire autant.

Votre livre s’intitule “Nationale Interessen” (Intérêts nationaux). Je ne fais pas partie de ceux qui veulent abandonner précipitamment l’État-nation. Néanmoins, sous la pression de l’USAmérique et de Moscou, quelque chose de nouveau est en train de se former. L’UE ne semble-t-elle pas heureusement se révéler être plus qu’une simple solution d’urgence après la guerre ?

Oui, c’est tout à fait vrai. Nous faisons également des progrès en matière de politique commerciale. En matière de politique étrangère, je ne pense pas que ce sera le cas, ne serait-ce que parce que les intérêts au sein de l’UE sont très divergents. Chacun est responsable de sa propre politique étrangère et il serait de notre devoir de diriger l’Europe en matière de politique étrangère.

Vous ne voyez donc pas de politique étrangère européenne, mais plutôt un rôle de leader pour l’Allemagne ? En matière de politique de défense, nous sommes déjà plus proches de la réalité paneuropéenne.

Je ne partage pas votre avis selon lequel nous sommes plus avancés en matière de politique de défense européenne. Essayez donc de trouver un point commun entre l’Espagne, la France et la Pologne. Je ne pense pas non plus que la bombe atomique française, ou même britannique, offre une quelconque protection à l’Europe.

L’Europe ne doit-elle pas alors se débrouiller seule et penser par elle-même, y compris en ce qui concerne l’OTAN ?

C’est une question très difficile. À l’heure actuelle, une stratégie de dissuasion sur le continent européen est inconcevable sans les USAméricains – et ils ne le souhaitent pas non plus. Car les USA savent que s’ils perdent leur domination en Europe, ils perdent aussi leur domination mondiale. La tête de pont est d’une importance cruciale pour la politique mondiale usaméricaine.

On ne peut pas être tout à fait sûr que Trump reconnaisse l’importance de cette tête de pont eurasienne pour la puissance mondiale usaméricaine.

Trump ne sera pas éternel. C’est pourquoi je pense que l’intérêt usaméricain pour l’Europe ne disparaîtra pas complètement.

Dans le même temps, on se demande où se situe votre parti, le SPD, dans ce débat stratégique sur l’Europe et les relations avec la Russie et les USA.

Vous me demandez où se situe le SPD en matière de politique étrangère et de sécurité ? Je vous réponds : nulle part.


Willy Brandt lors du congrès fédéral du SPD en 1972 © Imago

Comment est-ce possible ?

On a enterré l’héritage de Willy Brandt. On ne comprend toujours pas aujourd’hui l’importance qu’a eu cette tentative de maintenir et de développer un pont pendant la guerre froide.

Mais à qui revient-il de répondre à cette question aujourd’hui ? Le SPD occupe tout de même le poste de ministre de la Défense. Helmut Schmidt l’a également occupé pendant un certain temps – c’est une position qui permet, voire qui oblige à participer à ces débats.

Avez-vous déjà entendu le collègue Boris Pistorius [ministre SPD de la Défense, NdT] dire que la diplomatie est également un facteur de sécurité ? On ne l’entend parler que lorsqu’il s’agit de canons, de chars, de dépenses pour l’armement ou la Bundeswehr. Et c’est une erreur. La politique de sécurité dépend fortement de la diplomatie – et de la volonté de connaître son adversaire, de dialoguer avec lui et de le rallier à sa cause. Je trouve que c’est une véritable lacune de ce ministre de la Défense par ailleurs très estimé.

Lorsque le nouveau ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a récemment évoqué un budget de défense de 5 % du produit intérieur brut, soit le double, le ministre de la Défense du SPD s’est contenté de répondre qu’il était compétent en la matière. Cela ne m’a pas semblé être une réponse adéquate à cette demande. Que répondriez-vous ?

Je ne peux pas juger du montant nécessaire pour disposer d’une Bundeswehr dissuasive dans le cadre de la défense européenne. Mais je lierais toujours cela à la nécessité d’un dialogue diplomatique avec la Russie. Je n’ai jamais entendu Pistorius dire un mot à ce sujet. Et je trouve cela effrayant, car c’était toujours un thème central pour le ministre de la Défense Helmut Schmidt.

Le ministre des Finances Lars Klingbeil © dpa

Le président du SPD, Lars Klingbeil, aurait très bien pu briguer le poste de ministre des Affaires étrangères, qui avait servi de tremplin à Willy Brandt pour accéder à la chancellerie. Était-ce une erreur de se présenter au poste de ministre des Finances pour des raisons de politique intérieure ?

Si Klingbeil l’avait fait, cela n’aurait eu de sens qu’avec une autre politique étrangère. La politique étrangère doit reposer sur deux piliers : la sécurité, c’est-à-dire l’armement et le développement d’une capacité de défense, qui n’est toujours pas pleinement effective, et la tentative d’une politique de sécurité fondée sur la diplomatie, la conciliation des intérêts, etc. Tout l’héritage de Willy Brandt a été trahi, et ce dès l’époque d’Olaf Scholz.

Scholz sait ce que vous savez sur la politique étrangère, et il n’a fait aucune tentative sérieuse pour s’opposer aux souhaits de Washington en faveur d’un changement de régime à Moscou.

Je pense que c’est là que réside le grand échec du SPD. Le parti a toujours puisé sa grande force dans deux racines : la politique sociale et la politique de paix. On a trahi cette partie du SPD qui prônait la paix. On aurait peut-être dû s’armer davantage, en particulier à l’époque d’Angela Merkel. C’est possible, je n’y connais pas grand-chose. Mais on ne doit jamais renoncer à la nécessité de combiner l’armement avec le dialogue avec l’autre partie. On s’est laissé entraîner dans cette politique antirusse qui, à mon avis, n’était pas utile à la paix en Europe.

Conseilleriez-vous au nouveau chancelier de se rappeler la politique de détente de Brandt et Helmut Kohl et de ne pas se laisser mettre dans le pétrin ?

Je l’encouragerais principalement à poursuivre le développement des relations diplomatiques avec la Russie. D’après ce que je sais, l’ambassadeur allemand à Moscou, Alexander Graf Lambsdorff, est un ennemi déclaré de la Russie. Je ne sais pas si je le nommerais à ce poste, j’ai des doutes.

Avez-vous une meilleure nomination en tête ?

Non, mais il y a des gens intelligents qui pourraient éventuellement être recrutés. Les USA ont eu de grands ambassadeurs comme William Burns, qui est devenu plus tard le chef de la CIA sous Biden. Nous devons renouer avec cette tradition.

Aujourd’hui, de nombreux politiciens disent que c’est une image naïve et peut-être aussi romantique de Poutine. La situation a changé, l’homme n’est plus accessible par le dialogue.

Une chose est absolument certaine : si l’on n’engage pas les meilleurs diplomates pour traiter avec la Russie, on ne réussira pas.

The Pioneer : Il ne s’agit donc pas de simplifier l’adversaire, mais de laisser agir la diplomatie à long terme, avec une issue incertaine ?


Willy Brandt et Klaus von Dohnanyi, 1982. © Imago

Oui, tout est incertain dans la vie. Nous le savons bien. J’ai accompagné Willy Brandt pendant une grande partie de son travail, et lui aussi a connu des moments de désespoir où il pensait ne pas parvenir à ses fins dans les négociations avec l’Union soviétique. Et à la fin de sa carrière politique, il y avait aussi Mikhaïl Gorbatchev, si vous voulez. Du côté russe, une confiance s’est installée dans l’idée qu’il était vraiment possible de dialoguer et de traiter avec cette Allemagne. Le nouveau gouvernement fédéral doit comprendre que sa mission n’est pas de défendre le statu quo actuel, mais de le changer.

Vous avez vécu la Seconde Guerre mondiale, vous aviez dix ans au début du conflit. Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle phase d’entente ou au début d’une situation guerrière dans toute l’Europe ?

Il n’est pas nécessaire qu’il y ait une grande guerre. Il existe des possibilités de concilier les intérêts et de parvenir à nouveau à une entente, y compris avec la Russie et la Chine. Mais si l’on veut absolument avoir raison, si l’on se moque des intérêts de l’autre partie et que l’on considère que cette autre partie a de toute façon tort et est mauvaise, alors on ne pourra peut-être pas éviter la guerre.

Monsieur von Dohnanyi, merci beaucoup pour cet entretien.

 

31/03/2025

MAURIZIO LAZZARATO
Armar-se para salvar o capitalismo financeiro!
A lição de Rosa Luxemburg, Kalecki, Baran e Sweezy

Maurizio Lazzarato, 26/3/2025
Charges de Enrico Bertuccioli
Traduzido por Tlaxcala, editado por Helga Heidrich

Maurizio Lazzarato (1955), exilado na França após a repressão desencadeada em 7 de abril de 1979 contra o movimento Autonomia Operária Organizada, do qual foi ativista na Universidade de Pádua, é um sociólogo e filósofo independente italiano que vive em Paris. É autor de vários livros e artigos sobre trabalho imaterial, capitalismo cognitivo, biopolítica e bioeconomia, dívida, guerra e o que ele chama de máquina capital-estado. Livros em português

"Por maior que seja uma nação, se ela amar a guerra, ela perecerá; por mais pacífico que seja o mundo, se ele se esquecer da guerra, estará em perigo."

                           "Wu Zi", antigo tratado militar chinês

"Quando dizemos sistema de guerra, queremos dizer um sistema como o que está em vigor, que assume a guerra, mesmo que apenas planejada e não combatida, como o fundamento e o ápice da ordem política, ou seja, da relação entre os povos e entre os homens. Um sistema em que a guerra não é um evento, mas uma instituição, não uma crise, mas uma função, não uma ruptura, mas uma pedra angular do sistema, uma guerra sempre depreciada e exorcizada, mas nunca abandonada como uma possibilidade real".

                                             Claudio Napoleoni, 1986


O advento de Trump é apocalíptico, no sentido original da palavra apocalipse, revelação. Sua agitação convulsiva tem o grande mérito de mostrar a natureza do capitalismo, a relação entre guerra, política e lucro, entre o capital e o Estado, geralmente encoberta pela democracia, pelos direitos humanos, pelos valores e pela missão da civilização ocidental. 

A mesma hipocrisia está no centro da narrativa construída para legitimar os 800 bilhões de euros para rearmamento que a UE está impondo por meio do uso do estado de exceção aos estados-membros. Armar-se não significa, como diz Draghi, defender "os valores que fundaram nossa sociedade europeia" e que "garantiram por décadas a paz, a solidariedade e, com nosso aliado americano, a segurança, a soberania e a independência de seus cidadãos", mas significa salvar o capitalismo financeiro.

Não há nem mesmo necessidade de grandes discursos e análises documentadas para mascarar a escassez dessas narrativas. Foi preciso apenas outro massacre de 400 civis palestinos para trazer à tona a verdade sobre a conversa indecente sobre a singularidade e a supremacia moral e cultural do Ocidente.

Trump não é um pacifista, ele apenas reconhece a derrota estratégica da OTAN na guerra da Ucrânia, enquanto as elites europeias rejeitam as evidências. Para elas, a paz significaria voltar ao estado catastrófico ao qual reduziram suas nações. A guerra deve continuar porque para eles, assim como para os democratas e o estado profundo dos EUA, é o meio de sair da crise que começou em 2008, como foi o caso da grande crise de 1929. Trump acha que pode resolvê-la priorizando a economia sem negar a violência, a chantagem, a intimidação e a guerra. É muito provável que nenhum dos dois tenha sucesso porque eles têm um problema enorme: o capitalismo, em sua forma financeira, está em crise profunda e é precisamente de seu centro, os EUA, que estão chegando sinais "dramáticos" para as elites que nos governam. Em vez de convergir para os EUA, o capital está fugindo para a Europa. Ótima notícia, um sintoma de grandes rupturas imprevisíveis que correm o risco de serem catastróficas

O capital financeiro não produz bens, mas bolhas que incham nos EUA e estouram em detrimento do resto do mundo, provando ser armas de destruição em massa. As finanças americanas sugam o valor (capital) de todo o mundo, investem-no em uma bolha que, mais cedo ou mais tarde, vai estourar, forçando os povos do planeta à austeridade, ao sacrifício para pagar por seus fracassos: primeiro a bolha da Internet, depois a bolha dos subprimes que causou uma das maiores crises financeiras da história do capitalismo, abrindo a porta para a guerra. Eles também tentaram a bolha do capitalismo verde que nunca decolou e, finalmente, a bolha incomparavelmente maior das empresas de alta tecnologia. A fim de tapar os buracos dos desastres da dívida privada descarregada sobre as dívidas públicas, o Federal Reserve e o banco europeu inundaram os mercados com liquidez que, em vez de "pingar" na economia real, serviu para alimentar a bolha da alta tecnologia e o desenvolvimento de fundos de investimento, conhecidos como os "Três Grandes", Vanguard, BlackRock e State Street (o maior monopólio da história do capitalismo, administrando US$ 50 trilhões, principal acionista de todas as empresas listadas mais importantes). Agora, até mesmo essa bolha está se esvaziando.

Se você dividir toda a capitalização da lista da Bolsa de Valores de Wall Street por dois, ainda estaremos muito longe do valor real das empresas de alta tecnologia, cujas ações foram infladas pelos próprios fundos para manter os dividendos altos para seus "poupadores" (os democratas também estavam contando com a substituição do bem-estar social por financiamento para todos, assim como haviam se iludido anteriormente sobre a moradia para todos os americanos).

Agora a farra está chegando ao fim. A bolha atingiu seu limite e os valores estão caindo com um risco real de colapso. Se acrescentarmos a isso a incerteza que as políticas de Trump, representante de uma finança que não é a dos fundos de investimento, introduzem em um sistema que este último conseguiu estabilizar com a ajuda dos democratas, entenderemos os temores dos "mercados". O capitalismo ocidental precisa de outra bolha porque não conhece nada além da reprodução do mesmo de sempre (a tentativa trumpiana de reconstruir a manufatura nos EUA está destinada a um fracasso certo). 


A identidade perfeita de "produção" e destruição

A Europa, que já gasta 386 bilhões de euros [UE: 326 bilhões; Reino Unido: 60 bilhões] em armamentos, ou seja, 2,64 vezes mais do que a Rússia [146 bilhões] (a OTAN é responsável por 55% dos gastos mundiais com armas e a Rússia, por 5%), decidiu fazer um grande plano de investimento de 800 bilhões de euros para aumentar ainda mais os gastos militares.

A guerra e a Europa, onde as redes políticas e econômicas ainda estão ativas, centros de poder que se referem à estratégia representada por Biden, que foi derrotado na última eleição presidencial, são a oportunidade de construir uma bolha baseada em armamentos para compensar as dificuldades crescentes dos "mercados" dos EUA. Desde dezembro, as ações das empresas de armamentos já são objeto de especulação, subindo de um lado para o outro e atuando como um porto seguro para o capital que vê a situação dos EUA como muito arriscada. No centro da operação estão os fundos de investimento, que também estão entre os maiores acionistas das principais empresas de armamentos. Eles detêm participações significativas na Boeing, Lockheed Martin e RTX, influenciando a administração e as estratégias dessas empresas. Na Europa, eles também estão presentes no complexo militar-industrial: a Rheinmetall, empresa alemã que produz Leopard e viu o preço de suas ações subir 100% nos últimos meses, tem como principais acionistas a Blackrock, Société Générale, Vanguard, etc. A Rheinmetall, a maior fabricante de munições da Europa, ultrapassou a maior montadora de automóveis do continente, a Volkswagen, em termos de capitalização, o mais recente sinal do crescente apetite dos investidores por ações relacionadas à defesa.

A União Europeia quer coletar e canalizar a poupança continental para armamentos, com consequências catastróficas para o proletariado e uma maior divisão da União. A corrida armamentista não poderá funcionar como "keynesianismo de guerra" porque o investimento em armas intervém em uma economia financeirizada e não mais industrial. Construído com dinheiro público, ele beneficiará uma pequena minoria de indivíduos privados, enquanto piora as condições da grande maioria da população.

A bolha armamentista só pode produzir os mesmos efeitos que a bolha de alta tecnologia dos EUA. Depois de 2008, as somas de dinheiro capturadas para investimento na bolha de alta tecnologia nunca "escorreram" para o proletariado dos EUA. Em vez disso, elas produziram uma desindustrialização cada vez maior, empregos precários e sem qualificação, baixos salários, pobreza desenfreada, a destruição do pouco bem-estar social herdado do New Deal e a subsequente privatização de todos os serviços. Isso é o que a bolha financeira europeia, sem dúvida, produzirá na Europa. A financeirização levará não apenas à destruição completa do estado de bem-estar social e à privatização total dos serviços, mas também à fragmentação política do que resta da União Europeia. As dívidas, contraídas por cada estado separadamente, terão de ser pagas e haverá enormes diferenças entre os estados europeus quanto à sua capacidade onerar os débitos contratados. 

O perigo real não são os russos, mas os alemães com seus 500 bilhões para rearmamento e outros 500 bilhões para infraestrutura, que foi um financiamento decisivo para a construção da bolha. Da última vez que eles se rearmaram, combinaram desastres mundiais (25 milhões de mortos somente na Rússia Soviética, a solução final etc.), daí a famosa declaração de Andreotti contra a unificação alemã: "Amo tanto a Alemanha que prefiro duas". À espera dos novos desenvolvimentos do nacionalismo e da extrema direita, já com 21%, que o "Deutschland ist zurück" inevitavelmente produzirá, a Alemanha imporá sua habitual hegemonia imperialista sobre os outros países europeus. Os alemães abandonaram rapidamente o credo ordo-liberal que não tinha base econômica, apenas política, e abraçaram a financeirização anglo-americana até o fim, mas com o mesmo objetivo: governar e explorar a Europa. O Financial Times fala de uma decisão tomada por Merz, homem da Blackrock, e Kukies, ministro do tesouro da Goldman Sachs, com o endosso dos partidos de "esquerda" SPD e Die Linke, que, como seus antecessores em 1914, estão mais uma vez assumindo a responsabilidade pela carnificina futura.

Se o imperialismo doméstico alemão anterior se baseava na austeridade, no mercantilismo das exportações, no congelamento de salários e na destruição do estado de bem-estar social, este se baseará no gerenciamento de uma economia de guerra europeia hierarquizada nos diferenciais de taxas de juros a serem pagos para quitar a dívida contraída.

Os países já altamente endividados (Itália, França, etc.) terão que encontrar quem comprará seus títulos emitidos para pagar a dívida, em um "mercado" europeu cada vez mais competitivo. Será melhor para os investidores comprarem títulos alemães, títulos emitidos por empresas de armamentos com especulação em alta e títulos da dívida pública europeia, que certamente são mais seguros e mais lucrativos do que os títulos de países superendividados. O famoso "spread" ainda desempenhará seu papel como em 2011. Os bilhões necessários para pagar os mercados não ficarão disponíveis para os estados de bem-estar social. O objetivo estratégico de todos os governos e oligarquias nos últimos cinquenta anos, a destruição dos gastos sociais para a reprodução do proletariado e sua privatização, será alcançado.

27 egoísmos nacionais lutarão entre si sem nada em jogo, porque a história, que "somos os únicos que sabemos o que realmente é", nos colocou em um canto, inútil e irrelevante após séculos de colonialismo, guerras e genocídios. 

A corrida armamentista é acompanhada por uma justificativa martelante de "estamos em guerra" contra todos (Rússia, China, Coreia do Norte, Irã, Brics) que não pode ser abandonada e que corre o risco de se concretizar porque essa quantidade delirante de armas ainda precisa "ser consumida". 

A lição de Rosa Luxemburgo, Kalecki, Baran e Sweezy

Somente os desinformados podem se surpreender com o que está acontecendo. Tudo está se repetindo, só que está acontecendo em um capitalismo financeiro e não mais em um capitalismo industrial como no século XX.

A guerra e os armamentos têm estado no centro da economia e da política desde que o capitalismo se tornou imperialista. Eles também estão no centro do processo de reprodução do capital e do proletariado, em uma competição feroz entre si.  Vamos reconstruir rapidamente a estrutura teórica fornecida por Rosa Luxemburgo, Kalecki, Baran e Sweezy, firmemente plantada, em contraste com as inúteis teorias críticas contemporâneas, nas categorias de imperialismo, monopólio e guerra, o que nos oferece um espelho da situação contemporânea.

Comecemos pela crise de 1929, que teve suas raízes na Primeira Guerra Mundial e na tentativa de sair dela ativando os gastos públicos por meio da intervenção estatal. De acordo com Baran e Sweezy (doravante B&S), a desvantagem dos gastos do governo na década de 1930 era seu volume, incapaz de neutralizar as forças depressivas da economia privada. 

"Visto como uma operação de resgate para a economia dos EUA como um todo, o New Deal foi, portanto, um fracasso flagrante. Até mesmo Galbraith, o profeta da prosperidade sem ordens de guerra, reconheceu que, na década de 1930 a 1940, 'a grande crise' nunca terminou".

Foi somente com a Segunda Guerra Mundial que isso chegou ao fim: "Então veio a guerra, e com a guerra veio a salvação (...) os gastos militares fizeram o que os gastos sociais não conseguiram fazer", porque os gastos do governo aumentaram de US$ 17,5 bilhões para US$ 103,1 bilhões.

B&S mostram que os gastos do governo não trouxeram os resultados que os gastos militares trouxeram porque foram limitados por um problema político que ainda é nosso. Por que o New Deal e seus gastos não conseguiram atingir uma meta que "estava ao alcance, como a guerra provou mais tarde"? Porque a natureza e a composição dos gastos públicos, ou seja, a reprodução do sistema e do proletariado, desencadeiam a luta de classes. 

"Dada a estrutura de poder do capitalismo monopolista dos EUA, o aumento dos gastos civis quase atingiu seus limites extremos. As forças que se opunham a uma expansão maior eram poderosas demais para serem superadas". 

Os gastos sociais competiam com as corporações e oligarquias ou as prejudicavam, tirando-lhes o poder econômico e político. "Como os interesses privados controlam o poder político, os limites dos gastos públicos são rigidamente estabelecidos sem qualquer preocupação com as necessidades sociais, por mais vergonhosas que sejam". E esses limites também se aplicavam aos gastos, à saúde e à educação, que na época, ao contrário de hoje, não estavam competindo diretamente com os interesses privados das oligarquias. 

A corrida armamentista permite o aumento dos gastos públicos do Estado, sem que isso se transforme em aumento dos salários e do consumo do proletariado. Como o dinheiro público pode ser gasto para evitar a depressão econômica que o monopólio traz e, ao mesmo tempo, evitar o fortalecimento do proletariado? "Com armamentos, com mais armamentos, com mais e mais armamentos".

Michael Kalecki, trabalhando no mesmo período, mas na Alemanha nazista, consegue elucidar outros aspectos do problema. Contra todo o economicismo, que sempre ameaça a compreensão do capitalismo por meio de teorias críticas, até mesmo marxistas, ele enfatiza a natureza política do ciclo do capital:   "A disciplina nas fábricas e a estabilidade política são mais importantes para os capitalistas do que os lucros atuais".

O ciclo político do capital, que agora só pode ser garantido pela intervenção do Estado, precisa recorrer aos gastos com armas e ao fascismo. Para Kalecki, o problema político também se manifesta na "direção e nos propósitos dos gastos públicos". A aversão ao "subsídio ao consumo de massa" é motivada pela destruição que ele causa "dos fundamentos da ética capitalista 'você ganhará seu pão com o suor do seu rosto' (a menos que viva da renda do capital)".

Como garantir que os gastos do Estado não se transformem em aumento de emprego, consumo e salários e, portanto, na força política do proletariado? O inconveniente para as oligarquias é superado com o fascismo, porque a máquina do Estado fica sob o controle do grande capital e da liderança fascista, com "a concentração dos gastos do Estado em armamentos", enquanto "a disciplina da fábrica e a estabilidade política são asseguradas pela dissolução dos sindicatos e dos campos de concentração. A pressão política substitui a pressão econômica do desemprego".

Daí o imenso sucesso dos nazistas com a maioria dos liberais britânicos e americanos.

A guerra e os gastos com armas são fundamentais para a política americana, mesmo após o fim da Segunda Guerra Mundial, porque uma estrutura política sem uma força armada, ou seja, sem o monopólio de seu exercício, é inconcebível. O volume do aparato militar de uma nação depende de sua posição na hierarquia mundial de exploração. "As nações mais importantes sempre precisarão de mais, e a extensão de suas necessidades (de força armada) variará de acordo com o fato de haver ou não uma luta acirrada pelo primeiro lugar entre elas". 

 Os gastos militares, portanto, continuaram a crescer no centro do imperialismo: "É claro que a maior parte da expansão dos gastos do governo ocorreu no setor militar, que subiu de menos de 1% para mais de 10% do PNB, e que foi responsável por cerca de dois terços do aumento total dos gastos do governo desde 1920. Essa absorção maciça do excedente em preparações limitadas tem sido o fato central da história americana do pós-guerra". 

Kalecki ressalta que, em 1966, "mais da metade do crescimento da renda nacional é resolvido pelo crescimento das despesas militares".

Agora, após a guerra, o capitalismo não podia mais contar com o fascismo para controlar os gastos sociais. O economista polonês, um "aluno" de Rosa Luxemburgo, ressalta: "Uma das funções fundamentais do hitlerismo era superar a aversão do grande capital à política anticapitalista de larga escala. A grande burguesia havia concordado com o abandono do laisser-faire e com o aumento radical do papel do Estado na economia nacional, com a condição de que o aparato estatal estivesse sob controle direto de sua aliança com a liderança fascista e que o destino e o conteúdo dos gastos públicos fossem determinados pelos armamentos. Nos Glorious Thirties, sem o fascismo garantindo a direção dos gastos públicos, os estados e os capitalistas foram forçados a um compromisso político. As relações de poder determinadas pelo século de revoluções forçam o Estado e os capitalistas a fazer concessões que, de qualquer forma, são compatíveis com lucros que atingem taxas de crescimento até então desconhecidas. Mas mesmo esse compromisso é demais porque, apesar dos grandes lucros, "os trabalhadores se tornam 'recalcitrantes' em tal situação e os 'capitães da indústria' ficam ansiosos para 'dar-lhes uma lição'".

A contrarrevolução, que se desenvolveu a partir do final da década de 1960, teve como centro a destruição dos gastos sociais e o desejo feroz de direcionar os gastos públicos para os interesses únicos e exclusivos das oligarquias. O problema, desde a República de Weimar, nunca foi uma intervenção genérica do Estado na economia, mas o fato de o Estado ter sido investido pela luta de classes e ter sido forçado a ceder às demandas das lutas dos trabalhadores e do proletariado.

Nos tempos "pacíficos" da Guerra Fria, sem a ajuda do fascismo, a explosão dos gastos militares precisa de legitimação, garantida pela propaganda capaz de evocar continuamente a ameaça de uma guerra iminente, de um inimigo às portas pronto para destruir os valores ocidentais: "Os criadores não oficiais e oficiais da opinião pública têm a resposta pronta: os Estados Unidos devem defender o mundo livre da ameaça de agressão soviética (ou chinesa)".

Kalecki, para o mesmo período, especifica: "Jornais, cinema, estações de rádio e televisão que trabalham sob a égide da classe dominante criam uma atmosfera que favorece a militarização da economia".

Os gastos com armamentos não têm apenas uma função econômica, mas também uma função de produzir subjetividades subjugadas. A guerra, ao exaltar a subordinação e o comando, "contribui para a criação de uma mentalidade conservadora".

"Enquanto os gastos públicos maciços com educação e bem-estar tendem a minar a posição privilegiada da oligarquia, os gastos militares fazem o oposto. A militarização favorece todas as forças reacionárias (...) um respeito cego pela autoridade é determinado; uma conduta de conformidade e submissão é ensinada e imposta; e a opinião contrária é considerada antipatriótica ou até mesmo traidora."

O capitalismo produz um capitalista que, precisamente por causa da forma política de seu ciclo, é um semeador de morte e destruição, em vez de um promotor do progresso. Richard B. Russell, um senador conservador do sul dos EUA na década de 1960, citado pela B&S, nos diz: "Há algo nos preparativos para a destruição que induz os homens a gastar dinheiro de forma mais descuidada do que se fosse para fins construtivos. Não sei por que isso acontece, mas durante os cerca de trinta anos em que estive no Senado, percebi que, ao comprar armas para matar, destruir, varrer cidades da face da Terra e eliminar grandes sistemas de transporte, há algo que faz com que os homens não calculem os gastos com o mesmo cuidado que têm quando se trata de pensar em moradia decente e assistência médica para os seres humanos.

A reprodução do capital e do proletariado tornou-se politizada por meio das revoluções do século XX. A luta de classes também gerou uma oposição radical entre a reprodução da vida e a reprodução de sua destruição, que só se aprofundou a partir da década de 1930.


Como funciona o capitalismo

A guerra e os armamentos, praticamente excluídos de todas as teorias críticas do capitalismo, funcionam como discriminadores na análise do capital e do Estado.

É muito difícil definir o capitalismo como um "modo de produção", como fez Marx, porque a economia, a guerra, a política, o Estado e a tecnologia são elementos intimamente interligados e inseparáveis. A "crítica da economia" não é suficiente para produzir uma teoria revolucionária. Já com o advento do imperialismo, produziu-se uma mudança radical no funcionamento do capitalismo e do Estado, o que ficou muito claro com Rosa Luxemburgo, para quem a acumulação tem duas expectativas. O primeiro "diz respeito à produção de mais-valia - na fábrica, na mina, na exploração agrícola - e à circulação de mercadorias no mercado. Visto desse ponto de vista, a acumulação é um processo econômico cuja fase mais importante é uma transação entre o capitalista e o assalariado". O segundo aspecto tem o mundo inteiro como seu teatro, uma dimensão mundial irredutível ao conceito de "mercado" e suas leis econômicas. "Aqui os métodos empregados são a política colonial, o sistema internacional de empréstimos, a política das esferas de interesse, a guerra. A violência, o engano, a opressão, a predação se desenvolvem abertamente, sem máscara, e é difícil reconhecer as leis estritas do processo econômico no entrelaçamento da violência econômica e da brutalidade política".

A guerra não é uma continuação da política, mas sempre coexistiu com ela, como mostra o funcionamento do mercado mundial. Aqui, onde a guerra, a fraude e a predação coexistem com a economia, a lei do valor nunca funcionou de fato. O mercado mundial parece muito diferente daquele esboçado por Marx. Suas considerações parecem não se aplicar mais, ou melhor, precisam ser especificadas: somente no mercado mundial o dinheiro e o trabalho se tornariam adequados ao seu conceito, concretizando sua abstração e universalidade. Pelo contrário, o que podemos ver é que o dinheiro, a forma mais abstrata e universal de capital, é sempre a moeda de um Estado. O dólar é a moeda dos Estados Unidos e reina somente como tal. A abstração do dinheiro e sua universalidade (e seus automatismos) são apropriados por uma "força subjetiva" e são gerenciados de acordo com uma estratégia que não está contida no dinheiro.  

Até mesmo as finanças, assim como a tecnologia, parecem ser objeto de apropriação por forças subjetivas "nacionais", muito pouco universais.  No mercado mundial, mesmo o trabalho abstrato não triunfa como tal, mas, em vez disso, encontra outro trabalho radicalmente diferente (trabalho servil, trabalho escravo etc.) e é objeto de estratégias.

A ação de Trump, ao deixar cair o véu hipócrita do capitalismo democrático, nos revela o segredo da economia: ela só pode funcionar a partir de uma divisão internacional de produção e reprodução que é politicamente definida e imposta, ou seja, por meio do uso da força, o que também implica guerra. 

A vontade de explorar e dominar, gerenciando relações políticas, econômicas e militares simultaneamente, constrói uma totalidade que nunca pode se fechar em si mesma, mas sempre permanece aberta, dividida por conflitos, guerras e predações. Nessa totalidade dividida, todas as relações de poder convergem e governam a si mesmas. Trump intervém no uso das palavras, mas também nas teorias de gênero, ao mesmo tempo em que gostaria de impor um novo posicionamento global, tanto político quanto econômico, dos EUA. Do micro ao macro, uma ação política na qual os movimentos contemporâneos estão longe de sequer pensar.

A construção da bolha financeira, um processo que podemos acompanhar passo a passo, ocorre da mesma forma. Há muitos atores envolvidos em sua produção: a União Europeia, os Estados que precisam se endividar, o Banco Europeu de Investimento, os partidos políticos, a mídia e a opinião pública, os grandes fundos de investimento (todos dos Estados Unidos) que organizam o transporte de capital de uma bolsa de valores para outra e as grandes empresas. Somente depois que o choque/cooperação entre esses centros de poder der seu veredicto é que a bolha econômica e seus automatismos poderão funcionar. Há toda uma ideologia sobre o funcionamento automático que deve ser desmascarada. O "piloto automático", especialmente em nível financeiro, existe e funciona somente depois de ter sido politicamente estabelecido. Ele não existia na década de 1930 porque foi decidido politicamente; ele está funcionando desde o final da década de 1970, por vontade política explícita.

Essa multiplicidade de atores que vêm se agitando há meses é mantida unida por uma estratégia. Portanto, há um elemento subjetivo que intervém de maneira fundamental. Na verdade, dois. Do ponto de vista capitalista, há uma luta feroz entre o "fator subjetivo" Trump e o "fator subjetivo" das elites que foram derrotadas nas eleições presidenciais, mas que ainda têm forte presença nos centros de poder nos EUA e na Europa. 

Mas para que o capitalismo funcione, devemos considerar também um fator proletário subjetivo. Ele desempenha um papel decisivo porque ou se tornará o portador passivo do novo processo de produção/reprodução de capital ou tenderá a rejeitá-lo e destruí-lo. Dada a incapacidade do proletariado contemporâneo, o mais fraco, o mais desorientado, o menos autônomo e independente da história do capitalismo, a primeira opção parece ser a mais provável. Mas se ele não conseguir opor sua própria estratégia às contínuas inovações estratégicas do inimigo, capazes de se renovar continuamente, cairemos em uma assimetria de relações de poder que nos levará de volta ao período anterior à revolução francesa, a um novo/já visto "ancien régime".

28/03/2025

MAURIZIO LAZZARATO
Arming to save financial capitalism!
The lessons of Rosa Luxemburg, Kalecki, Baran and Sweezy

Cartoons by  Enrico Bertuccioli
Translated by  Tlaxcala, edited by John Catalinotto

Maurizio Lazzarato (1955), exiled in France following the crackdown on April 7, 1979 on the Organized Worker Autonomy movement, in which he was an activist at the University of Padua, is an Italian independent sociologist and philosopher living in Paris. He is author of numerous books and articles on immaterial labor, cognitive capitalism, biopolitics and the bioeconomy, debt, war and what he calls the Capital-State machine.

"However great a nation is, if it loves war it will perish; however peaceful the world is, if it forgets war it will be in danger."

from Wu Zi, ancient Chinese military treaty

"When we say system of war we mean a system such as the one in force that assumes war even if only planned and not fought as the foundation and culmination of the political order, that is, of the relationship between peoples and between men. A system where war is not an event but an institution, not a crisis but a function, not a rupture but a cornerstone of the system, a war always deprecated and exorcised but never abandoned as a real possibility."

Claudio Napoleoni, 1986


Donald Trump’s advent is apocalyptic, in the original meaning of the world apocalypse, revelation. His convulsive flailing has the great merit of demonstrating the true nature of capitalism, the relationship between war, politics and profit, between capital and the state usually hidden under the fig leaf of democracy, human rights, values and the mission of Western civilization. 

The same hypocrisy is at the heart of the narrative constructed to legitimize the 840 billion euros for rearmament that the EU has imposed on member states using the state of exception. Arming does not mean, as Draghi says, defending "the values that founded our European society" and have "guaranteed for decades, to its citizens peace, solidarity and with the American ally, security, sovereignty and independence," but it means saving financial capitalism.

There is not even any need for grand speeches and documented analysis to mask the paucity of these narratives. It only took another massacre of 400 Palestinian civilians to bring out the truth of the indecent chatter about the uniqueness and moral and cultural supremacy of the West.

Trump is no pacifist; he merely acknowledges NATO's strategic defeat in the Ukraine war, while European elites reject the evidence. Peace for them would mean returning to the catastrophic state to which they have reduced their nations. The war must continue because for them, as for the Democrats and the U.S. deep state, it is the means to get out of the crisis that began in 2008, as happened once before with the Great Crisis of 1929. Trump thinks he can solve it by prioritizing the economy without disavowing violence, blackmail, intimidation, and war. It is very likely that neither of them will succeed because they have a huge problem: Capitalism, in its financial form, is in deep crisis and it is precisely from its center, the U.S., that “dramatic” signals are coming for the elites who govern us. Instead of converging to the U.S., capital is fleeing to Europe. This is big news, a symptom of great unpredictable ruptures that threaten to be catastrophic.

Instead of producing commodities, finance capital blows bubbles that all inflate in the U.S. and all burst to the detriment of the rest of the world, proving to be weapons of mass destruction. U.S. finance sucks value (capital) from all over the world, invests it in a bubble, which sooner or later bursts, forcing the peoples of the planet into austerity, their sacrifices paying for its failures: First the internet bubble, then the subprime bubble that caused one of the biggest financial crises in the history of capitalism, opened the door to war. They also attempted the green capitalism bubble that never got off the ground and finally the incomparably larger bubble of high-tech companies. To plug the flaws of the private debt disasters dumped on public debts, the Federal Reserve and the European bank flooded the markets with liquidity that instead of 'dripping' into the real economy, served to fuel the high -tech bubble and the development of investment funds known as the "Big Three" -- Vanguard, BlackRock and State Street -- (the largest monopoly in the history of capitalism, managing $50 trillion, major shareholder in all major publicly traded companies). Now even this bubble is deflating.

If you divide the entire capitalization of the Wall Street Stock Exchange list by two we are still a long way from the real value of High tech companies, whose stocks have been inflated by the very funds to keep dividends high for their "rescuers" (the Democrats were also counting on replacing welfare with finance for all, as they had previously raved about housing for all people in the U.S.).

Now the party is over. The bubble has reached its limit and values are falling leaving a real risk of collapse. If we add to this the uncertainty that the policies of Trump, representing a form of finance that is not that of investment funds, are introducing into a system that the investment funds had managed to stabilize with the help of the Democrats, we can understand the fears of the “markets”. Western capitalism needs another bubble because it knows only how to reproduce the same thing over and over (the Trumpian attempt to rebuild manufacturing in the U.S. is doomed to certain failure). 


The perfect identity of "production" and destruction

Europe, which already spends more than twice what Russia spends on arms [$420 billion vs. 158] (NATO accounts for 55 percent of the world's arms spending, Russia 5 percent) has decided on a major investment plan of 800 billion euros to further increase military spending.

The war and Europe where political and economic networks are still active, and power centers that align with the strategy represented by Biden, which was defeated in the last presidential election, have the opportunity to build a bubble based on armaments that compensates for the growing difficulties of the U.S. "markets." Since December, stocks of arms companies have already been the subject of speculation, going from rise to rise and functioning as a safe haven for capital that sees the U.S. situation as too risky. At the center of the operation are investment funds that are also among the largest shareholders in major arms companies. They hold significant stakes in Boeing, Lockheed Martin and RTX, influencing the management and strategies of these companies. They also have a presence in the military-industrial complex in Europe: Rheinmetall, a German company that manufactures Leopards [tanks] and has seen its stock rise 100 percent in recent months, has Blackrock, Société Générale, Vanguard, etc. as major shareholders. Rheinmetall, Europe's largest munitions manufacturer, has surpassed the continent's leading automaker, Volkswagen, in terms of capitalization, the latest sign of investors' growing appetite for defense-related stocks.

The European Union wants to collect and channel continental savings into armaments with catastrophic consequences for the proletariat and a further division of the Union. The arms race will not be able to function as "war keynesianism" because investment in arms intervenes in a financialized economy that is no longer industrial. Built with public money it will generate profits for  a small minority of private investors while worsening conditions for the vast majority of the population.

The arms bubble can only produce the same effects as the U.S. bubble of high-tech enterprises. After 2008, the sums of money captured for investment in the high-tech bubble never 'trickled' down to the U.S. proletariat. Instead, they have produced ever-increasing de-industrialization, de-skilled and precarious jobs, low wages, rampant poverty, the destruction of the little Welfare inherited from the New Deal and the subsequent privatization of all services. This is what the European financial bubble will undoubtedly produce in Europe. Financialization will lead not only to the complete destruction of the Welfare State and the outright privatization of services, but to the further political fragmentation of what remains of the European Union. The debts, incurred by each state separately, will have to be repaid, and huge differences will be produced among European states in their ability to repay the debts they have incurred. 

The real danger is not the Russians, but the Germans with their 500 billion rearmament and another 500 billion for infrastructure, crucial financing in building the bubble. The last time Germany rearmed it wreaked global disasters (25 million dead in the Soviet Union alone, the final solution, etc.), hence François Mauriac's famous statement against German unification "I love Germany so much that I’m happy there are two of them." Waiting for the further developments of nationalism and the already 21% far-right that "Deutschland ist zurück" [Germany is back] will inevitably produce, Germany will impose its usual imperialist hegemony on other European countries. The Germans have quickly abandoned the ordo-liberal creed that had no economic foundation, only political, and embrace to the hilt Anglo-American financialization, but with the same goal, to command and exploit Europe. The Financial Times recounts a decision made by Blackrock's man Merz and Goldman Sachs' man Treasury Minister Joerg Kukies, with the endorsement of the 'left' parties SPD and Die Linke, who, like their predecessors in 1914, are once again taking responsibility for future carnage.

If Germany's previous internal imperialism was based on austerity, export mercantilism, wage freezes and the destruction of the welfare state, this one will be based on the management of a European war economy organized hierarchically according to the differential interest rates to be paid when repaying the contracted debt.

The already heavily indebted countries (Italy, France, etc.) will have to find those who will buy their bonds issued to pay off the debt, in an increasingly competitive European "market." Investors will find it worthwhile to buy German bonds, bonds issued by arms companies on which upward speculation will be in play, and European government debt securities, which are certainly safer and more profitable than the bonds of super-indebted countries. The famous "spread" will still play its role as it did in 2011. The billions needed to pay the markets will not be available to the welfare state. The strategic goal of all governments and oligarchies for the past 50 years will now be achieved: Destroy social spending for the reproduction of the proletariat and instead privatize it. 

Driven by self-interest, 27 national entities will battle each other with nothing to gain, because history, which “we are the only ones who know what’s happening” has backed them into a corner, useless and irrelevant after centuries of colonialism, wars and genocides. 

The arms race is accompanied by a pounding "we are at war" pretext used against everyone (Russia, China , North Korea, Iran, Brics) that cannot be abandoned and is likely to come to fruition in a real war because this delusional amount of weapons must still "be consumed." 


The lessons of Rosa Luxemburg, Kalecki, Baran and Sweezy

Only the clueless can claim to be astonished by what is happening now. Everything is repeating itself, only it is happening within a system dominated by financial capitalism that is no longer the industrial capitalism of the 20th century.

War and armaments have been at the heart of economics and politics since capitalism became imperialist. And they are also at the heart of the process of reproduction of capital and the proletariat, in fierce competition with each other. Let us quickly reconstruct the theoretical framework provided by Rosa Luxemburg, Kalecki, Baran and Sweezy, firmly planted, in contrast to the useless contemporary critical theories, on the categories of imperialism, monopoly and war, which offers us a mirror of the contemporary situation.

We will start with the crisis of 1929, which had its roots in World War I and the attempt to get out of it by activating public spending through state intervention. According to Baran et Sweezy (henceforth B&S), the drawback of government spending in the 1930s was its volume, which was inadequate to counteract the depressive forces of the private economy. 

"Viewed as a rescue operation for the U.S. economy as a whole, the New Deal was thus a blatant failure. Even [John] Galbraith, the prophet of prosperity without war orders, recognized that in the decade 1930 - 1940, 'the great crisis' never ended."

The system would only come out of its crisis with World War II: "Then came the war, and with the war came salvation (...) military spending did what social spending had failed to accomplish" because government spending rose from $17.5 billion to $103.1 billion a year.

B&S show that government spending did not bring the results that military spending did because it was limited by a political problem that is still our own. Why did the New Deal and its spending, fail to achieve a goal that "was within reach, as the war later proved"? Because regarding the nature and composition of government spending, that is, of the reproduction of the system and the proletariat, the class struggle is unleashed. 

"Given the power structure of U.S. monopoly capitalism, the increase in civilian spending had almost reached its outer limits. The forces opposing further expansion were too powerful to be overcome." 

Social spending competed with or harmed corporations and oligarchies, robbing them of economic and political power. "Because private interests control political power the limits of public spending are rigidly set without any concern for social needs, however shamefully obvious they may be." And these limits also applied to spending, health care and education, which at that time, unlike today were not directly competing with the private interests of the oligarchies. 

The arms race allows increased public spending by the state, without transforming this into increased wages and consumption of the proletariat. [The challenge is] how to spend public money to avoid the economic depression that monopoly [capitalism] brings, while avoiding strengthening of the proletariat? "By armaments, by more armaments, by more and more armaments."

Michael Kalecki, working on the same period but on Nazi Germany, succeeds in elucidating other aspects of the problem. Against all economism, which always threatens the understanding of capitalism by critical theories, even by Marxist ones, he highlights the political nature of the capital cycle: "Discipline in the factories and political stability are more important to capitalists than current profits."

The political cycle of capital, which can now' only be guaranteed by state intervention, must resort to arms spending and fascism. For Kalecki, too, the political problem manifests itself in the "direction and purposes of public spending." The aversion to "subsidizing mass consumption" is motivated by the destruction it causes "of the basis of the capitalist ethic ----  'you will earn your bread by the sweat of your brow' (unless you live off the profits of capital)."

How to make sure that state spending is not transformed into increased employment, consumption and wages and thus into the political strength of the proletariat? The inconvenience for the oligarchies is overcome with fascism because the state machine is then under the control of big capital and the fascist leadership, with "the concentration of state expenditures in armaments," while "factory discipline and political stability is ensured by the dissolution of trade unions and concentration camps. Political pressure here replaces the economic pressure of unemployment."

Hence the immense success of the Nazis among most economic liberals in both Britain and America.

War and arms spending were central to American policy even after the end of World War II, because a political structure without an armed force, that is, without a monopoly on its exercise, was inconceivable. The volume of a nation's military apparatus depends on its position in the world hierarchy of exploitation. "The most important nations will always need the most, and the extent of their need (for armed force) will vary according to whether or not a spirited struggle for first place is going on among them." 

Military spending thus continued to grow in the center of imperialism: "Of course, most of the expansion of government spending took place in the military sector, which rose from less than 1 to more than 10 percent of GNP and accounted for about two-thirds of the total increase in government spending since 1920. This massive absorption of the surplus in limited preparations has been the central fact of postwar American history." 

Kalecki points out that in 1966 "more than half of the growth in national income is resolved in the growth of military spending."

Now, after the war [World War II], capitalism can no longer count on fascism to control social spending. The Polish economist, a 'pupil' of Rosa Luxemburg, points out, "One of the fundamental functions of Hitlerism was to overcome big capital's aversion to large-scale anti-consumerist policy. 

The big bourgeoisie had given its assent to the abandonment of laisser-faire and to the radical increase of the role of the state in the national economy, on the condition that the state apparatus would be under direct control of its alliance with the fascist leadership," and that the destination and content of public spending would be determined by armaments. 

In the Glorious Thirties (1930s), without fascism ensuring the direction of public spending, states and capitalists were forced into political compromise. Power relations determined by the century of revolutions forced the state and capitalists into concessions that are nevertheless compatible with profits reaching previously unknown growth rates. But even this compromise is one too many because, despite large profits, "the workers become 'recalcitrant' in such a situation and the 'captains of industry' become eager to 'teach them a lesson.'"

The counter - revolution, unfolding since the late 1960s, will have at its center, the destruction of social spending and the fierce desire to direct public spending toward the sole and exclusive interests of the oligarchies. The problem, since the Weimar Republic, has never been a generic intervention of the state in the economy, but the fact that the state had been invested by the class struggle and had been forced to yield to the demands of workers' and proletarian struggles.

In the "peaceful" times of the Cold War, without the aid of fascism, the explosion of military spending needs legitimacy, secured by propaganda capable of continually conjuring up the threat of a looming war, of an enemy at the gates ready to destroy Western values : "The unofficial and official creators of public opinion had the answer ready: the United States must defend the free world from the threat of Soviet (or Chinese) aggression."

Kalecki, for the same period specifies, "Newspapers, cinema, radio and television stations that work under the auspices of the ruling class create an atmosphere conducive to the militarization of the economy."

Spending on armaments has not only an economic function, but also one of producing subjugated subjectivities. War by exalting subordination and command "contributes to the creation of a conservative mentality."

"While massive public spending on education and welfare tends to undermine the privileged position of the oligarchy, military spending does the opposite. Militarization favors all reactionary forces (...) a blind respect for authority is determined; conduct of conformity and submission is taught and imposed; and contrary opinion is regarded as unpatriotic or even treasonable."

Capitalism produces a capitalist who, precisely because of the political form of its cycle, is a sower of death and destruction rather than a promoter of progress. Richard B. Russel, a conservative U.S. Southern senator as early as the 1960s quoted by B&S, tells us: "There is something about preparations for destruction that induces men to spend money more carelessly than if it were for constructive purposes. Why this happens I don't know; but for the thirty years or so that I have been in the Senate I have realized that in buying weapons to kill, destroy, wipe cities off the face of the earth and eliminate great transportation systems there is something that causes men not to calculate the expenditure with the same care employed when it comes to thinking of decent housing and health care for human beings."

The reproduction of capital and the proletariat became politicized through the revolutions of the 20th century. The class struggle also investing this reality has brought out a radical opposition between the reproduction of life and the reproduction of its destruction that has only deepened since the 1930s.


How does capitalism work

War and armaments, excluded in practice from virtually all critical theories of capitalism, function as discriminants in the analysis of capital and the state.

It is very difficult to call capitalism a "mode of production," as Marx did, because economy, war, politics, state, and technology are closely intertwined and inseparable elements. The "critique of economics" is not enough to produce a revolutionary theory. 

Already with the advent of imperialism a radical change in the functioning of capitalism and the state had been produced, made crystal clear by Rosa Luxemburg for whom accumulation has two expects. The first "concerns the production of surplus-value ---- in the factory, in the mine, in agricultural exploitation ---- and the circulation of goods in the market. Viewed from this point of view, accumulation is an economic process whose most important stage is a transaction between the capitalist and the wage earner." 

The second aspect has the whole world as its theater, a world dimension irreducible to the concept of "market" and its economic laws. "Here the methods employed are colonial politics, the international loan system, the politics of spheres of interest, war. Violence, fraud, oppression, predation develop openly, without mask, and it is difficult to recognize the strict laws of the economic process in the interweaving of economic violence and political brutality."

War is not a continuation of politics but coexists, from time immemorial, with it, as the functioning of the world market shows. Here, where war, fraud, and predation coexist with economics the law of value has never really worked. 

The world market looks very different from the one sketched by Marx. His considerations seem to no longer apply, or rather, need to be specified: only in the world market would money and labor become adequate to their concept, bringing their abstraction and universality to fruition. On the contrary, what we can see is that money, the most abstract and universal form of capital, is always the state currency. The dollar is the currency of the United States and reigns only as such. The abstraction of money and its universality (and its automatisms) are appropriated by a 'subjective force' and are managed according to a strategy that is not contained in money.  

Finance too, like technology seems to be the object of appropriation by "national" subjective forces, hardly universal.  In the world market, even abstract labor does not triumph as such, but instead encountering other, radically different labor (servile labor, slave labor, etc.) is the object of strategies.

Trump's action, having dropped the hypocritical veil of democratic capitalism, reveals to us the secret of economics: it can only function from an international division of production and reproduction that is defined and imposed politically, that is, using force that also involves war. 

The will to exploitation and domination, simultaneously managing political, economic and military relations, constructs a totality, which can never close in on itself, but always remains open, split by conflict, war and pillaging. In this split totality, the set of power relations converge and are governed. Trump intervenes on the use of words, but also on gender theories, while he would like to impose a new global positioning, both political and economic, of the U.S. From the micro to the macro, this is a political action that contemporary movements are far from even thinking about.

The construction of the financial bubble, a process we can follow step by step, happens in the same way. There are many actors that contribute to its production: the European Union, the states that must go into debt, the European Investment Bank, political parties, the media and public opinion, large investment funds (all based in the United States) that organize the movement of capital from one stock exchange to another, and large corporations. Only after the clash/cooperation between these power centers has given its verdict can the economic bubble and its automatic mechanisms function. There is a whole ideology about automatic operation that must be debunked. "Autopilot," especially at the financial level, exists and works only after it is politically established. It did not exist in the Glorious Thirties because it was politically decided upon, it has been functioning since the late 1970s by explicit political will.

This multiplicity of actors who have been agitating for months is held together by a strategy. There is thus a subjective element that intervenes in a fundamental way. Two ways. From the capitalist point of view, there is a fierce struggle going on between the "subjective factor" Trump and the "subjective factor" of the elites who were defeated in the presidential election but still have strong presences in the centers of power in the U.S. and Europe. 

But for capitalism to work we must also consider a subjective proletarian factor. It plays a decisive role because it will either become the passive bearer of the new process of capital production/reproduction or it will tend to reject and destroy it. Having ascertained the incapacity of the contemporary proletariat, the weakest, the most disoriented, the least autonomous and independent proletariat in the history of capitalism, the first option seems the most likely. But if it fails to oppose a strategy of its own to the enemy's continuous strategic innovations, capable of continual renewal, we will fall within an asymmetry of power relations that will take us back to before the French Revolution, into a new/already seen "ancien régime."