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Jaime Rafael Nieto López
El Reloj Político Latinoamericano 

Hoy sabemos que el mundo se está transformando desde el punto de vista geopolítico, obviamente también desde el punto de vista geoeconómico, lo cual reclama de los gobiernos progresistas una política regional e internacional cada vez más autónoma, soberana e integrada frente a los grandes poderes a nivel mundial… Es probable que aún no estén dadas las condiciones subjetivas para un giro revolucionario. Pero, ¿existe la voluntad política por parte del progresismo para efectuarlo?

Hamza Hamouchene
 Vietnam, Algeria, Palestine: passing on the torch of the anti-colonial struggle
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Entre le Vietnam, l’Algérie et la Palestine, passer le flambeau de la lutte anticoloniale


Nir Hasson: A Massive Database of Evidence, Compiled by a Historian, Documents Israel's War Crimes in Gaza”

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19/12/2024

GIANFRANCO LACCONE
Les super-riches bousillent l’environnement

Gianfranco Laccone, climateaid.it , 17/12/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

De nombreuses études suggèrent que les super-riches ont un impact environnemental disproportionné par rapport à la majorité de la population. Cet impact est principalement lié à leur mode de vie, à leurs habitudes de consommation et à leurs investissements. Voici quelques études et rapports pertinents analysant l’impact environnemental disproportionné des super-riches : 1. Oxfam - « Confronting Carbon Inequality » (2020) : les 10 % les plus riches de la population mondiale sont responsables d’environ 50 % des émissions mondiales de CO2 entre 1990 et 2015. Les 1 % les plus riches émettent deux fois plus que les 50 % les plus pauvres de la population mondiale. La consommation des super-riches, notamment les jets privés, les yachts et les grandes propriétés, est l’une des principales causes de ce déséquilibre. 2) Stockholm Environment Institute (SEI) - « Carbon Inequality in 2030 » (2021) : si aucune mesure n’est prise, les 1 % les plus riches seront responsables de 16 % des émissions mondiales d’ici à 2030. Les émissions individuelles des super-riches dépassent de loin les niveaux supportables pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. 3. Cambridge Sustainability Commission - « The Case for Limiting the Consumption of the Rich » (2021) : l’étude souligne que la surconsommation de l’élite économique est une cause majeure de la destruction de l’environnement. Elle propose de taxer les produits de luxe et les émissions des super-riches afin de réduire l’impact sur l’environnement. 4) Transport & Environnement - « Private Jets : Can the Super-Rich Supercharge Climate Change » (2021) : Les jets privés émettent entre 5 et 14 fois plus de CO2 par passager qu’un vol commercial et 50 fois plus qu’un train. En 2019, les jets privés ont émis environ 2,1 mégatonnes de CO2 rien qu’en Europe. 5. Agence internationale de l’énergie (AIE) - « The Global Energy Perspective » (2023) : les ménages les plus riches consomment disproportionnellement plus d’énergie que les plus pauvres, en raison de l’utilisation de propriétés multiples, de piscines chauffées, de voitures de luxe et d’autres biens à forte consommation d’énergie. 6. Changement environnemental mondial - « Luxury emissions : The climate impact of the super-rich » (2022) : la consommation de produits de luxe (montres, voitures haut de gamme, yachts, etc.) a une empreinte environnementale beaucoup plus importante que la consommation de base. L’étude suggère la nécessité de politiques qui redistribuent la charge environnementale en réduisant la consommation des riches.

Comment les riches ravagent la planète — Et comment les en empêcher, de Hervé Kempf (scénariste) et Juan Mendez (illustrateur), aux éditions du Seuil, septembre 2024, 128 p., 20 euros

Laissons pour l’instant les réflexions générales sur les questions qui façonneront nos prochaines années : la guerre et l’attitude des autorités à l’égard du changement climatique. Les gouvernements sont dans une phase de grande crise et il semble que la seule réaction dont ils sont capables soit de limiter les actions de leurs citoyens par des restrictions économiques et des lois et moyens plus ou moins coercitifs, puis d’essayer de s’attirer leurs faveurs en leur garantissant - en paroles - la sécurité et des réductions d’impôts.
Examinons de plus près les comportements individuels en matière d’environnement, en les analysant avant tout sur la base des revenus car, dans une société où l’argent détermine les comportements, il est essentiel d’évaluer ce que les gens font en matière d’environnement sur la base des possibilités dont ils disposent.
Je pense qu’il est utile d’ouvrir une fenêtre sur le comportement des personnes qui ont accumulé de grandes richesses et qui vivent immergées (virtuellement) dans la structure centrale de la société planétaire, c’est-à-dire le moteur industriel qui génère des richesses grâce au système financier qui le soutient. Il s’agit d’une minorité distincte par rapport aux huit milliards (et plus) d’habitants qui, grâce à la capacité qu’ils ont de se comporter au-dessus (souvent au-delà) de la loi et du comportement des masses, conditionnent la vie de tout le monde. Nous découvrirons qu’ils conditionnent non seulement les personnes mais aussi l’environnement, c’est-à-dire tous les êtres vivants, animaux et plantes. Commençons par l’analyse réalisée par Oxfam, une organisation qui analyse et compare les inégalités afin de « mettre fin à la pauvreté et à l’injustice », car « un monde plus juste et meilleur est possible », comme l’indiquent les mots inscrits sur leur site web.
Leur dernier rapport (auquel l’hebdomadaire Famiglia Cristiana s’intéresse) stigmatise le comportement des milliardaires, en mesurant la consommation d’un milliardaire typique : les heures de vol, la consommation de super-yachts, de jets et de limousines privées, le chauffage de leurs résidences, le temps et l’argent utilisés pour des activités apparemment communes à celles des autres mortels, comme se rendre au travail, visiter les entreprises dont ils sont responsables, avoir des moments de détente, mais tout cela dans un style multimilliardaire.
Les données sont implacables : par exemple, un milliardaire parmi les 23 plus riches du monde émet dans l’atmosphère, en une seule année, une quantité de CO2 égale à celle qu’un autre être humain, considéré dans des conditions statistiques moyennes, émettrait en 300 ans, rien qu’en calculant le nombre de fois (184 vols) et le nombre d’heures (425) qu’il a passées en avion ! En utilisant le même critère de calcul annuel, les yachts de 18 milliardaires, qui font l’objet d’articles de presse non seulement dans les magazines people, émettent une quantité de dioxyde de carbone égale à celle qu’un citoyen moyen émettrait en 800 ans.
On pourrait penser que, compte tenu de leur mode de vie, nombre d’entre eux pourraient compenser ces dommages par des activités caritatives, des actions respectueuses du climat et la protection de la faune et des forêts. Tout cela arrive, mais ne sert qu’à soulager les consciences. Contrairement à l’opinion de ceux qui prônent la libre initiative au détriment des interventions des États et des organisations internationales (ONU et ses affiliés), l’analyse nous apprend que 40 % des investissements des ultra-riches concernent des industries très polluantes.
Depuis 1990, la quantité d’émissions produites par les choix des milliardaires et leur mode de vie a eu des conséquences dévastatrices pour la planète. Le statut de cette catégorie est exécrable en analysant ce qu’elle a provoqué dans trois domaines différents :

- L’augmentation des inégalités dans le monde, qui aurait entraîné une baisse du PIB mondial de 2,9 billions de dollars depuis 1990, avec le plus grand impact dans les pays qui ont été les moins responsables des émissions de CO2.
- L’augmentation de la faim et de la malnutrition, les émissions de CO2 étant à l’origine de pertes de récoltes et d’une baisse de productivité qui ont privé les populations, en particulier dans les régions pauvres, de leurs moyens de subsistance.
- Les victimes directes de la crise climatique, car la hausse des températures et la chaleur torride sur des périodes prolongées ont fait jusqu’à 78 % du nombre total de victimes, principalement dans les pays moyennement pauvres souffrant de sécheresse chronique.

Si telles sont les données, difficilement contestables, faut-il en conclure que la planète est entre les mains d’une poignée de malfaiteurs? Alors, après les avoir éliminés ou contrôlés, serions-nous en mesure de rétablir de meilleures conditions de vie à l’avenir ? Cette façon de penser peut donner lieu à une série de films à grand spectacle, comme « Star Wars », mais elle nous éloigne de la réalité. Le comportement des super-riches, en effet, est guidé par des règles et des comportements acquis à partir des règles morales et sociales qui guident aujourd’hui nos relations et qui voient une propension particulière se développer au fil du temps chez certains individus.
Il s’agit d’une vision de l’argent comme prolongement de soi et d’une sorte de délire de toute-puissance qui frappe aussi sous d’autres formes, comme l’exercice de la politique en tant que profession. Lorsque les propensions se rejoignent, on assiste alors à l’émergence de personnages qui poursuivent cet objectif jusqu’à la fin de leur cycle de vie, mais qui laissent ensuite les structures et les personnes dont ils avaient la responsabilité dans un état bien pire que celui dans lequel ils les avaient acquises. Je ne cite pas de noms, mais il sont faciles à trouver.
Un essai/enquête écrit par Vance Packard en 1989, intitulé « Les ultra-riches (The Ultra Rich) », nous aide dans notre analyse des super-riches. Déjà à l’époque, en plein hédonisme reaganien, l’auteur - bien connu des défenseurs des consommateurs pour son essai de 1958 « The Hidden Persuaders » - posait le problème de ce qui pourrait se passer si plus d’un tiers de la richesse d’un pays (les USA) était entre les mains d’un pour cent de la population : est-ce moralement et rationnellement justifiable ? Est-ce admissible dans une société véritablement démocratique ?
En analysant les propriétaires de plus de 330 millions de dollars et en interrogeant trente d’entre eux, il a dressé un tableau - à mon sens - étonnant. Leur richesse n’était pas vraiment perceptible psychologiquement pour eux. Leur train de vie était souvent très inférieur à leurs possibilités réelles, mais le besoin d’accumulation en soi persistait chez tous, ce qui constituait la principale satisfaction à côté de la propension générale à contourner l’impôt. La richesse est le support de l’ego, la preuve qu’ils sont toujours en compétition pour l’acquisition du pouvoir et du prestige, souvent avec des systèmes douteux ou malhonnêtes : c’est ce qui ressort des entretiens, même dans les cas où des philanthropes sont impliqués. À la lecture du livre, les événements de nombreuses telenovelas de l’époque (Dallas, Even the Rich Cry) apparaissent comme des contes de fées édulcorés pour enfants. Et je dois ajouter que j’ai eu la même impression lorsque, en 1987, j’ai eu la chance d’assister à la présentation d’un livre à la Trump Tower par l’épouse de Donald Trump à l’époque.
Vance Packard, libéral usaméricain et défenseur du libre marché, proposait alors des solutions drastiques, qui rappellent les événements européens d’aujourd’hui, visant à réduire les concentrations de capital : l’introduction d’un impôt sur la fortune, l’imposition d’un « plafond » sur la richesse individuelle avec l’obligation de dépenser le capital excédentaire dans l’intérêt de la communauté.
Bien sûr, à l’époque, on ne connaissait pas les conséquences environnementales du comportement des super-riches, mais ces conclusions tirées en 1989 devraient nous faire réfléchir sur le chemin parcouru par notre machine sociale et sur le chemin qui reste à parcourir pour unir une vision écologiste à une conscience sociale.