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14/10/2025

Le Prix Nobel de la paix : un hénaurme foutage de gueule

Reinaldo SpitalettaSombrero de Mago, El Espectador, 14/10/2025

Traduit par Tlaxcala

Il existe un dicton tenace parmi les petits empereurs yankees à propos de leurs fameuses croisades, souvent plus sanglantes que celles du christianisme médiéval. Ils proclament, la bouche pleine, que leur présence, parfois avec des marines, des bombardiers, et pourquoi pas, des bombes atomiques, fait partie non seulement de la civilisation, mais aussi de la démocratie et de la liberté. De telles déclarations sont risibles lorsqu’elles sortent, par exemple, de la bouche de personnages comme Kissinger, Bush, Obama ou Trump, qui, après avoir ravagé des territoires, peuvent, pourquoi pas, recevoir le prix Nobel de la paix.


Une paix menaçante, par Waldo Matus 

Peut-être - la mémoire est fragile - que peu de personnes se souviennent de l’opération “Choc et effroi” en 2003. Ils ont dévasté l’Irak, riche en pétrole, puis ont monté un juteux business transnational de reconstruction. Ils ont anéanti des bibliothèques millénaires, tué des civils à la pelle, saturé de terreur et de mort ces terres de littérature fascinante et de tapis volants. Le petit conte yankee des marines en mission de démocratie pourrait encore prêter à rire (même la statue de la Liberté s’en tape les cuisses), s’il ne s’agissait pas de toute la mort et de la barbarie qu’ils sèment dans les territoires qu’ils envahissent.

Mais ils peuvent tout se permettre. Ils sont les maîtres et seigneurs. Et au Moyen-Orient, ils disposent d’avant-postes comme Israël. Il se trouve que plus les actions des bourreaux yankees sont sanglantes et destructrices, plus ils semblent proches d’être récompensés par des prix universels. Une autre manière de se moquer du monde. Une autre façon d’affirmer qu’ils peuvent faire, ici et là, tout ce qu’ils veulent. Personne ne les arrête ni ne les punit. Certains de ces pirates et génocidaires reçoivent même des distinctions.

Ces jours-ci, avec la remise du prix Nobel de la paix à Madame Machado, alors que les favoris semblaient être précisément deux génocidaires (Trump et Netanyahou), des souvenirs d’autres lauréats ont refait surface, des figures qui, par leurs actions, ont discrédité cette distinction. Il suffit de se rappeler un bandit comme Henry Kissinger, auteur, coauteur et complice de massacres, de coups d’État et de conspirations sanglantes en Amérique latine, en Asie et en Afrique. Tout un résumé des formes les plus ignobles de tuer des gens, de renverser des présidents, de créer des enfers où ont brûlé des millions de civils.

En 1973, alors qu’il lui restait encore des années de tueries et d’ingérences dans les affaires intérieures de multiples pays, on lui a décerné le prix Nobel de la paix. On disait alors que c’était plutôt une couronne pour la guerre, pour les attentats permanents contre la démocratie et l’autodétermination des nations. On remettait la distinction à celui qui, des années plus tard, serait qualifié par l’un de ses compatriotes, Gore Vidal, de « plus grand criminel de la planète ».

Depuis longtemps déjà, le prix Nobel de la paix est en déclin. Les naïfs du monde espéraient qu’en 2025, par un sursaut de lucidité, le comité le décernerait à quelque médecin palestinien, par exemple à Hussam Abu Safiya, enlevé par des soldats israéliens, utilisé comme « bouclier humain », torturé et enfermé dans une geôle israélienne. Non, bien sûr que non. Ce serait rêver d’un monde où les puissances dominantes ne se rangeraient pas du côté du génocide, de l’invasion, de l’anéantissement de peuples entiers, et du mépris des principes d’autodétermination et de non-ingérence dans les affaires intérieures des nations.

Décerner le prix à Madame Machado, celle-là même qui a appelé des « forces internationales » à envahir son pays, celle qui a regardé avec des yeux pleins d’admiration les manœuvres de flibustier de Trump (auquel, en vérité, peu importe qu’il y ait ou non de la démocratie au Venezuela, mais bien les richesses de ce pays), relève d’une diabolique mise en scène destinée à camoufler l’horreur d’un génocide : celui que commettent les USA et Israël dans la bande de Gaza.

Cette distinction qu’accorde Oslo s’est dévalorisée. Depuis longtemps, elle décline. Parfois, elle semble n’être qu’une moquerie envers ceux qui ont consacré leur vie et leurs principes à la défense des droits humains, de la liberté et de la coexistence pacifique.

D’un autre côté, c’est au peuple vénézuélien qu’il revient de lutter pour construire la démocratie dans son propre pays, sans intervention étrangère, sans ingérences. Mais, comme on le sait, il existe une ambition féroce de l’empire pour s’emparer des richesses stratégiques du Venezuela, et il faut y parvenir, coûte que coûte, même sous le camouflage de petits prix et de tapes amicales dans le dos de ses laquais.

Tout porte à croire que le prix Nobel de la paix, devenu une bagatelle pour des massacres, une vulgaire manipulation d’intérêts politiciens et un instrument des superpuissances, est désormais sur la corde raide. C’est comme un mauvais spectacle de cirque, avec des clowns sans humour.

La paix, comme le rappelait Kant, n’est pas un état naturel, mais un objectif à construire par la raison et le droit international, deux éléments que, curieusement, la guerre - comme c’est bizarre, comme c’est étrange - a réussi à détruire.

 Le Comité Nobel norvégien, 2025. De gauche à droite : Anne Enger, Kristian Berg Harpviken (secrétaire), Gry Larsen, Kristin Clemet, Asle Toje (vice-président) et Jørgen Watne Frydnes (président)
Six luthériens propres sur eux
 Photo Geir Anders Rybakken Ørslien

Los cachondeos del Nobel de la Paz

Reinaldo SpitalettaSombrero de Mago, El Espectador, 14-10-2025

Hay un dicho pertinaz de los emperadorcitos gringos acerca de sus famosas cruzadas, más sangrientas que las del cristianismo medieval. Proclaman, a boca llena, que su presencia, a veces con marines, con bombarderos, también, por qué no, con bombas atómicas, es parte no solo de la civilización, sino de la democracia y la libertad. Risibles tales apreciaciones cuando las pronuncian, por ejemplo, bellezas como Kissinger, Bush, Obama, Trump, que, por lo demás, tras arrasar territorios, pueden ganarse, por qué no, el Nobel de la Paz.



Paz acechante
, por
Waldo Matus 

Podría ser —la memoria es frágil— que pocos recuerden la operación Conmoción y Pavor, en 2003. Arrasaron Irak, rico en petróleo, y montaron después pingüe negocio transnacional de reconstrucción. Acabaron con bibliotecas milenarias, mataron civiles a granel, congestionaron de terror y muerte esas tierras de literaturas fascinantes y de alfombras voladoras. El cuentico yanqui de ir con sus marines como heraldos de democracia podría seguir siendo hilarante (hasta la estatua de la Libertad se carcajea), si no fuera por toda la muerte y barbarie que siembran en los territorios invadidos.

Pero todo lo pueden. Son amos y señores. Y en Medio Oriente tienen avanzadas como Israel. Sucede que cuando más sangrientas y destructivas son las acciones de los verdugos estadounidenses, más cerca están de ser galardonados con premios universales. Como otra modalidad de burlarse del mundo. Como otra cara de decir que pueden hacer, aquí y allá, lo que les venga en gana. No hay quien los detenga ni castigue. Por ahí hasta les dan a varios de esos piratas y genocidas una distinción.

Por estos días, con la concesión del Nobel de Paz a doña Corina, cuando los que más sonaban eran precisamente dos genocidas (Trump y Netanyahu), se removieron historias de premiados que fueron desprestigiando dicha presea. Era sino tener la memoria de un bandido como Kissinger, autor, coautor, cómplice de matanzas, golpes de Estado, sangrientas conspiraciones en América Latina, Asia y África. Todo un trasunto de las más envilecidas maneras de matar gente, deponer presidentes, crear infiernos en los que ardieron millones de civiles. En 1973 (cuando aún le quedaban años de matazones e intrusiones en los asuntos internos de múltiples países), le concedieron el Nobel de la Paz. Desde luego, se dijo entonces que era más un laurel para la guerra, para los atentados permanentes contra la democracia y la autodeterminación de las naciones. Se le concedía la distinción a quien, años después, sería calificado por uno de sus compatriotas, por Gore Vidal, como “el más grande criminal del planeta”.

Así que, desde hace tiempos, el Nobel de la Paz ha venido en decadencia. Se esperaba, de parte de los ilusos del mundo, que este año podrían dárselo, en una actitud incluso en contravía de la tendencia, a algún médico palestino, por ejemplo, a Hussam Abu Safiya, secuestrado por soldados israelíes, utilizado como “escudo humano”, torturado y puesto en encierro en una mazmorra de Israel. No, qué va. Eso es como pensar con el deseo en un mundo en el que los poderes predominantes están del lado del genocidio, la invasión, el arrasamiento de pueblos y del irrespeto a los principios de autodeterminación de los pueblos y no injerencia en sus asuntos internos.

Otorgárselo a la señora Machado, la misma que ha llamado a “fuerzas internacionales” a invadir su país, mejor dicho, que ha visto con ojitos de “pispura” las maniobras de filibustero de Trump (al que, en rigor, no le interesa si en Venezuela hay o no hay democracia, sino las riquezas de este país), ha sido toda una diabólica puesta en escena para camuflar el horror de un genocidio. Sí, el perpetrado por Estados Unidos e Israel en la Franja de Gaza.

Esa presea que concede Oslo se ha venido a menos. Desde tiempos viejos está en declive. En ocasiones, parece más una burla a los que han invertido su vida y principios en la defensa de los derechos humanos, de la libertad y la coexistencia pacífica. De otro lado, es al pueblo venezolano al que le corresponde luchar por la construcción de la democracia en su país, sin la intervención extranjera. Sin intromisiones. Pero, como se sabe, hay una ambición feroz del imperio sobre las riquezas estratégicas de Venezuela, y hay que ir por ellas, como sea, incluso con el camuflaje de premiecitos y palmaditas en la espalda a sus lacayos.

Todo indica que el Nobel de la Paz, convertido al parecer en una fruslería, en una manipulación vulgar de intereses politiqueros, y también, de otro lado, de manoseos de las superpotencias, está en la cuerda floja. Es como un espectáculo de circo malo, con payasos sin humor. La paz, como lo recordaba Kant, no es un estado natural, sino un objetivo que se construye con la razón y el derecho internacional, dos elementos que, cosa curiosa, la guerra ha destruido.


El Comité Noruego del Nobel, 2025. De izquierda a derecha: Anne Enger, Kristian Berg Harpviken (secretaria), Gry Larsen, Kristin Clemet, Asle Toje (vicepresidente) y Jørgen Watne Frydnes (presidente). 
Seis luteranos como se pide
 Foto Geir Anders Rybakken Ørslien

02/09/2025

REINALDO SPITALETTA
La tragédie d’être journaliste à Gaza

Reinaldo Spitaletta,  Sombrero de Mago, El Espectador, 2/9/2025

Traduit par Tlaxcala


L’idée est de tout raser. Et, dans ces attaques sournoises, qui provoquent des dizaines de victimes, les journalistes qui couvrent le génocide perpétré par Israël dans la bande de Gaza sont une cible de choix. Il y a un peu plus d’une semaine, une attaque contre l’hôpital Nasser a effacé à jamais cinq reporters de différents médias, qui s’ajoutent à l’assassinat d’environ deux cents autres, victimes, comme tant de civils, du feu israélien.

L’armée israélienne assassine, de façon sélective, ceux qui racontent la tragédie du peuple palestinien, ceux qui témoignent —dans des conditions extrêmement difficiles d’obtention et de transmission de l’information— de la mort des enfants de Gaza, dans ce qui semble déjà être une hécatombe infinie. Si, en général, le journalisme a toujours été une profession à haut risque, dans cette partie du monde son exercice est déjà une condamnation à mort.

 


Mohamed Solaimane, reporter palestinien et collaborateur du quotidien espanol El País, a livré un témoignage à la première personne des significations, des tensions et des peurs qu’implique le fait d’être constamment au bord d’un précipice mortel. Il y a quelques jours, il a échappé à la liste des reporters assassinés parce qu’il avait du retard dans la livraison de son reportage sur « l’effondrement de l’assistance sanitaire » au complexe médical Nasser.

Malgré les supplications de sa femme et de ses enfants, le reporter, qui sait qu’il marche sur un fil extrêmement dangereux, refuse de renoncer à son devoir d’informer sur la tragédie démesurée que subit son peuple. « Je ne peux pas abandonner ce travail. Qui documentera les crimes commis contre des innocents si l’un de nous flanche ? », a-t-il écrit dans son article.

« Qui transmettra au monde le génocide d’un peuple tout entier si les journalistes se rendent ? », écrit-il dans son récit douloureux. Il sait que son métier est à haut risque, c’est, comme on l’a déjà dit, surtout à Gaza, une « profession de la mort ». Malgré tant de censures, malgré les intérêts propagandistes des USA et d’Israël, responsables de ce massacre qui répugne à la majorité du monde, jusqu’à nous qui sommes à l’autre bout de la terre, les échos du génocide, les pleurs des enfants survivants, l’horreur des mères nous parviennent …

Et quand ce ne sont pas les voix des journalistes, ce sont celles des poètes. La poésie surgit comme une autre forme de résistance contre l’ignominie. « Demain on m’enlèvera / les pansements. / Je me demande : / verrai-je une demi-orange, / une demi-pomme ou la moitié / du visage de ma mère / avec l’œil qui me reste ? », pleurent les vers de la poétesse Hanah Ashrawi. Ah, et que dire de ces vers initiaux du poème “Au diable votre conférence sur la technique, mon peuple se fait massacrer”, de Noor Hindi : « Les colonisateurs écrivent sur les fleurs. / Moi, je leur parle d’enfants qui lancent des pierres sur des chars israéliens / quelques instants avant de se transformer en marguerites. »

Revenons à Solaimane. Il sait qu’être reporter à Gaza, c’est être au bord de la mort. Et plus encore, lorsque les troupes de Netanyahou et de Trump ne se préoccupent pas de savoir qui est journaliste et qui est un enfant en pleurs sous un olivier. « Israël a abandonné toutes les normes juridiques, des droits humains et morales. La mort d’un journaliste signifie peu pour un État qui tue des dizaines de milliers de civils sans reculer d’un centimètre », écrit le reporter, qui, d’ailleurs, a déjà rédigé son testament.

« Nous, les quelque 1 000 journalistes qui continuons à informer depuis Gaza, selon les données du Syndicat des journalistes palestiniens, vivons dans les conditions les plus dangereuses du monde pour les reporters, avec 246 informateurs tués et 500 blessés par les attaques israéliennes depuis octobre 2023 », précise Solaimane. Il est probable, comme il le pressent lui-même, que demain il ne soit plus là, que les balles israéliennes l’assassinent. On dira, du point de vue des bourreaux, qu’un journaliste mort de plus, ça n’a aucune importance.


Imran (à droite) et Lama, les plus jeunes enfants de Mohamed Solaimane, dans la voiture familiale après qu’elle a été touchée en plein bombardement. Photo Mohamed Solaimane

Cependant, les journalistes morts, les journalistes vivants, ceux qui ont sacrifié leur vie pour faire connaître l’une des extermiations les plus abjects, un génocide, font partie de l’âme d’une histoire qui continue de s’écrire avec du sang. Oui, on dira, comme on doit le dire partout : « Je suis Gaza, tu es Gaza, nous sommes tous Gaza », et alors chaque jour la solidarité, tout comme la douleur, grandiront jusqu’à ce que cesse la nuit horrifiante.

Il y a des années, j’ai lu une chronique d’un médecin palestinien, Jehad Yousef, qui, de retour dans son pays, a livré son témoignage sur les infamies qu’Israël inflige aux Palestiniens : « Ils nous ont volé la terre, la vie, ils violent nos droits humains. Ils nous assassinent, ils nous humilient, ils nous étouffent, c’est pourquoi ils nous craignent et nous surveillent. » Le calvaire continue. Aujourd’hui avec plus de cruauté que jamais. Ni pardon ni oubli pour les exactions de Netanyahou et Trump.


REINALDO SPITALETTA
La tragedia de ser periodista en Gaza

Reinaldo Spitaletta,  Sombrero de Mago, El Espectador, 2-9-2025


La idea es arrasarlo todo. Y, en esos ataques aleves, que arrojan decenas de víctimas, están como blanco elegido los periodistas que cubren el genocidio de Israel en la Franja de Gaza. Hace poco más de una semana, un ataque contra el Hospital Nasser, borró para siempre a cinco reporteros de distintos medios, que se suma al asesinato de cerca de doscientos más, víctimas, como tantos civiles, del fuego israelí.

El ejército de Israel está asesinando, de modo selectivo, a los que narran la tragedia del pueblo palestino, a quienes cuentan, en medio de dificultades para la consecución y transmisión de información, cómo mueren —en lo que ya parece ser una infinita hecatombe— los niños de la Franja de Gaza. Si, en general, el periodismo ha sido una profesión de alto riesgo, en esta parte del mundo su práctica ya es una condena a muerte.

 


Mohamed Solaimane, reportero palestino, colaborador del diario El País, de España, relató en primera persona  un testimonio de los significados, tensiones y miedos de estar siempre al borde de un precipicio mortal. Hace unos días, se salvó de engrosar la lista de reporteros asesinados, porque tuvo un retraso en la entrega de su reportaje sobre “el colapso de la asistencia sanitaria” en el Complejo Médico Nasser.

Pese a los ruegos de su esposa e hijos, el reportero, que sabe que esta caminando por una peligrosísima cuerda floja, se rehúsa a no continuar con su deber de informar sobre la descomunal tragedia de un pueblo, como el suyo. “No puedo dejar este trabajo. ¿Quién documentará los crímenes cometidos contra inocentes si alguno de nosotros flaquea?”, escribió en una nota del mencionado periódico español.

“Quién transmitirá al mundo el genocidio de todo un pueblo si los periodistas se rinden”, declaró en su doloroso relato. Sabe que su ejercicio es de alto riesgo, es, como se ha dicho, sobre todo en Gaza, una “profesión de la muerte”. Pese a tantas censuras, a los intereses propagandísticos de Estados Unidos e Israel, causantes de esta masacre que repugna a la mayoría del mundo, hasta nosotros, del otro lado de la tierra, nos llegan los ecos del genocidio, el llanto de los niños supérstites, el horror de las madres…

Y cuando no es por las voces de los periodistas, es por la de los poetas. La poesía emerge como otra manera de la resistencia contra la ignominia. “Mañana me quitarán / los vendajes. / Me pregunto: / ¿veré media naranja, /media manzana o medio /rostro de mi madre /con el ojo que me queda?”, lloran los versos de la poetisa Hanah Ashrawi. Ah, y qué tal estos versos iniciales, del poema “A la mierda su conferencia sobre técnica, a mi gente la están matando”, de Noor Hindi: “Los colonizadores escriben de flores. / Yo les hablo de niños que tiran piedra a tanques israelíes. / momentos antes de convertirse en margaritas”.

Volvamos con Solaimane. Él sabe que ser reportero en Gaza es estar al borde de la muerte. Y más aún, cuando las tropas de Netanhayu y de Trump, no se gastan miramientos en quién es periodista y quién un chicuelo que llora junto a algún olivo. “Israel ha abandonado todas las normas legales, de derechos humanos y morales. La muerte de un periodista significa poco para un Estado que mata a decenas de miles de civiles sin retroceder ni un centímetro”, escribió el reportero, que, además, ya tiene listo su testamento.

“Los alrededor de 1.000 periodistas que seguimos informando desde Gaza, según los datos del Sindicato de Periodistas Palestino, vivimos en las condiciones más peligrosas del mundo para los reporteros, con 246 informadores muertos y 500 heridos por los ataques israelíes desde octubre de 2023”, señaló Solaimane. Es probable, como él mismo lo presiente, que mañana ya no esté, que las balas de Israel lo asesinen. Se dirá, desde la perspectiva de los victimarios, que un periodista más muerto, eso qué importa.


Imran (derecha) y Lama, los hijos menores de Mohamed Solaimane, en el coche de la familia después de que fuera impactado en medio de un bombardeo. Foto Mohamed Solaimane

Sin embargo, los periodistas muertos, los periodistas vivos, los que han sacrificado su vida por dar a conocer uno de los más aberrantes exterminios, un genocidio, son parte del alma de una historia que continúa escribiéndose con sangre. Sí, se dirá, como debe decirse en todas partes: “Yo soy Gaza, vos sos Gaza, todos somos Gaza”, y entonces cada día la solidaridad, así como el dolor, crecerán hasta que cese la horripilante noche.

Hace años, leí una crónica de un médico palestino, Jehad Yousef, que volvió de paso a su tierra y expresó su testimonio sobre las villanías a las que Israel somete a los palestinos: “Nos robaron la tierra, la vida, nos violan nuestros derechos humanos. Nos asesinan, nos humillan, nos asfixian, por eso nos temen y nos vigilan”. El calvario continúa. Ahora con más sevicia que antes. Ni perdón ni olvido para las tropelías de Netanyahu y Trump.

13/08/2025

REINALDO SPITALETTA
Colombie: le soldat Chvéïk et le condamné Uribe

Reinaldo Spitaletta, Sombrero de Mago, El Espectador, 2/8/2025

Traduit par Tlaxcala

 


Dans le roman inachevé Les Aventures du brave soldat Chvéïk, de Jaroslav Hašek, il est fait mention d'anciennes tortures et punitions infligées aux personnes accusées d'une faute, telles que boire du plomb fondu, marcher sur des fers rougis au feu, porter les très douloureuses « bottes espagnoles » (qui n'ont rien à voir avec les crocs), d'être brûlés avec des torches, écartelés, empalés, bref, d'un vaste répertoire de souffrances pour le malheureux prisonnier.

L'œuvre, comme on le sait, s'est imposée comme une satire contre l'absurdité (et aussi contre la barbarie) de la guerre. « Se faire arrêter aujourd'hui, c'est un jeu », dit le brave soldat, car, selon lui, on te donne un lit de camp, une table, de la soupe, du pain, un petit pot d'eau, et les toilettes sont juste là, sous ton nez. J'ai entendu quelque chose de similaire ces derniers jours, après la condamnation de l'ancien président Álvaro Uribe, qui purgera sa peine dans une maison de luxe et à qui on ne dira pas, cela aurait été le comble du « progrès », « nous avons décidé que demain, vous serez écartelé ou brûlé, selon ce que vous préférez », car, comme le disait le Tchèque Chvéïk, la situation s'est améliorée en ce qui concerne les détenus.

Le cas du premier ancien président colombien condamné a suscité toutes sortes de réactions dans un pays d'extrêmes, où, heureusement, il reste encore des traces d'humour, notamment noir, mais aussi d'autres nuances. Au-delà de cette affaire retentissante, qui a donné lieu à des prises de position divergentes, à des spéculations, à une créativité populaire, à des rires et des larmes, elle a été pour les plus jeunes l'occasion d'en savoir un peu plus sur l'histoire contemporaine d'un pays marqué par les massacres, les déplacements forcés, les « faux positifs », les réformes du travail défavorables aux travailleurs, le néolibéralisme sauvage et les oppositions tant à la paix qu'à la guerre.

On pourrait réduire à l'absurde absolu l'organisation de certaines marches en faveur du condamné, mais, d'un autre côté, il faudrait souligner comment la situation a débordé la créativité populaire (même si le peuple a toujours été victime de tous les outrages, tortures et punitions, y compris ceux promus par l'accusé). Nous sommes, comme on le sait, un peuple (ni naïf ni ignorant, rien de tout cela, sans prétention) doté d'un sens inné de l'humour. Sans gaspillage. Et enclin aux présages, aux coups du sort, aux jeux de hasard (et non de ahazar, comme l'a dit il y a des années un gouverneur d'Antioquia).

Le numéro qui a été attribué à Uribe en tant que prisonnier, condamné à la prison domiciliaire – même si l'on a également entendu dire : « la prison, c'est la prison » – a été joué dans des billets de loterie, des paris, des tombolas, des “chances” [type de loterie où on peut parier des petites sommes sur un, deux , trois ou quatre chiffres, NdT], des « cantarillas » [loteries de quartier où on peut gagner en général un appareil électroménager, NdT], comme s'il s'agissait du chiffre miraculeux qui apparaît dans un poisson de Pâques. Un humoriste de la faculté de droit a suggéré de revenir à la typologie criminelle de Cesare Lombroso pour voir si le condamné y trouvait sa place. De plus, à l'ère des réseaux sociaux et autres « passe-temps », les memes se sont multipliés, certains, il faut le noter, ingénieux et pugnaces.


Dans l'un de ces nombreux memes (il y a d'ailleurs eu une occasion en or pour les caricaturistes, enfin, pour ceux qui ne sont ni des mercenaires ni des béni oui-oui), Uribe apparaît dans un lit, la tête sur l'oreiller, couvert d'une couverture. Et il dit : « Je n'aurais pas dû dénoncer Iván Cepeda ». D'autres, faisant également référence à celui qui fut l'un des politiciens les plus puissants et influents du pays, le montraient en uniforme de prisonnier, orange pour certains, rayé pour d'autres, derrière les barreaux avec un béret marqué du numéro 82 (le même que celui avec lequel les USA l'ont associé à une liste de collaborateurs du cartel de Medellín).


Ainsi, grâce au procès et à la condamnation, on est soudainement passé des cris « des balles, c'est tout ce qu'il y a et des balles, c'est tout ce qui viendra », propres à certains de ses acolytes et partisans, à des expressions populaires moqueuses, qui laissaient entendre que « tout s'écroule », que tout pouvoir s'évanouit. De nouveaux cercles de l’enfer sont apparus, dans une reconstruction contemporaine de Dante, où le « seigneur des ténèbres » a été envoyé pour se rafraîchir. « Je te parle depuis la prison », était un autre mème savoureux et plein de piquant.

Il semble – ou c'est une façon de parler – que nous ayons quelque peu progressé en matière de confrontation politique civilisée, celle qui se déroule dans le domaine des idées, de la dissidence raisonnée, de la discussion sans coups de feu, car avant le verdict, les échos laissaient présager une véritable tornade si l'ancien président était condamné. Cela n'a pas été le cas, du moins jusqu'à présent. Il est donc encore temps pour les blagues et les plaisanteries.

Dans le roman inachevé de Hašek, au brave soldat Chvéïk qui chantait « rivières de sang, batailles que je loue... », un médecin a prescrit une dose de bromure pour calmer son « enthousiasme patriotique » et lui a recommandé de ne pas penser à la guerre. Cela pourrait être une bonne formule pour ces jours-ci, en particulier pour ceux qui ont les toilettes sous le nez.



REINALDO SPITALETTA
El soldado Švejk y el condenado Uribe

Reinaldo Spitaletta, Sombrero de Mago, El Espectador, 12-8-2025 


En la inconclusa novela Las aventuras del buen soldado Švejk, de Jaroslav Hašek, se mencionan antiguas torturas y castigos a los acusados de alguna falta, de tener que beber plomo fundido, andar sobre hierros candentes, de ponerles las muy martirizantes “botas españolas” (nada que ver con los crocs), de chamuscarlos con antorchas, descuartizarlos, empalarlos, en fin, de un extenso repertorio de dolores para el desgraciado preso.

La obra, como se sabe, se erigió como una sátira contra el sinsentido (también contra la barbarie) de la guerra. “Que te arresten hoy en día es un juego”, dice el buen soldado, porque, según él, te ponen un catre, una mesa, sopa, pan, alguna jarrita de agua, y tenés el inodoro ahí no más, frente a tus narices. Algo así escuché por estos días, tras la condena al expresidente Álvaro Uribe, que purgará su pena en casa de lujo y no le van a decir, ni más faltaba en calendas de “progreso”, que “hemos decidido que mañana sea descuartizado o quemado, según lo que usted y su gusto prefieran”, porque, como advertía el checo Švejk, la situación ha mejorado en lo que tiene que ver con los detenidos.

El caso del primer expresidente colombiano condenado ha generado toda suerte de reacciones en un país de extremos, en el cual, por fortuna, todavía hay trazas de humor, en especial del negro y también de otras tonalidades. Además del resonante asunto, en el que ha habido posiciones encontradas, especulaciones, creatividad popular, risas y llantos, para los más jóvenes ha sido una ocasión para saber un poco más de la historia contemporánea de un país de masacres, desplazados, “falsos positivos”, desplazamientos forzados, reformas laborales contra los trabajadores, neoliberalismo hirsuto, y oposiciones tanto a la paz como a la guerra.

Se podría reducir al absurdo absoluto la realización de algunas marchas en favor del condenado, pero, de otro lado, habría que destacar cómo la coyuntura desbordó la creatividad popular (pese a que el pueblo siempre ha sido la víctima de todos los ultrajes y torturas y castigos, incluyendo los promovidos por el encartado). Somos, como se sabe, un pueblo (no intonso ni ignaro, nada de eso, sin laureanismos) con facilidad innata para la humorada. Sin desperdicio. Y proclive a los agüeros, las trastadas de la suerte, los juegos de azar (y no de azahar, como dijo hace años un gobernador de Antioquia).

El número que le correspondió a Uribe como preso, condenado a prisión domiciliaria —aunque también se oyó decir: “cárcel es cárcel”— se jugó en quintos de lotería, apuestas, rifas, chances, “cantarillas”, como si fuera la cifra milagrosa que aparece en un pescado de semana santa. Algún humorista de facultad de derecho dijo que volvieran a la Tipología criminal de Cesare Lombroso para ver si algo del condenado encajaba ahí. Además, en tiempo de redes sociales y de otros “pasatiempos”, se multiplicaron los memes, algunos, valga anotarlo, con ingenio y pugnacidad.


En uno de tantos memes (además, hubo un “papayazo” sin igual para caricaturistas, bueno, para los que no operan como calanchines ni son coristas) aparece Uribe en una cama, cabeza sobre la almohada, cubierto por una frazada. Y dice: “No debí denunciar a Iván Cepeda”. Hubo otros, referidos también a quien fuera uno de los politiqueros más poderosos e influyentes del país, que lo mostraban con uniforme de presidiario, anaranjados unos, de rayas oscuras otros, tras las rejas con una boina marcada con el número 82 (el mismo con el que Estados Unidos lo vinculó a una lista de colaboradores del Cartel de Medellín).

Así, en gracia del juicio y condena, de súbito se pasó de aquellos alaridos de “bala es lo que hay y bala lo que viene”, propios de algunos de sus acólitos y paniaguados, a expresiones gozonas populares, que daban a entender que “todo cae”, todo poder se desvanece. Aparecieron nuevos círculos del infierno, en una reconstrucción contemporánea de Dante, y a ellos mandaron a temperar al “señor de las sombras”. “Te hablo desde la prisión”, fue otro de los memes con salsita y sabor.



Parece —o es un decir— que en algo hemos avanzado en lo que tiene que ver con la confrontación política civilizada, aquella que sucede en el campo de las ideas, del disentimiento con criterio, de la discusión sin disparos, porque los ecos antes del fallo judicial eran los de desatar una colmena de avispas “quitacalzón” si condenaban al expresidente. No sucedió así, digamos hasta ahora. Así que aún hay tiempo para chistes y chascarrillos.

En la novela inconclusa de Hašek, al buen soldado Švejk que cantaba “ríos de sangre, batallas que alabo…”, un médico le recetó una dosis de bromuro para calmar su “entusiasmo patriótico” y le recomendó no pensar en la guerra. Podría ser una buena fórmula para estos días, en especial para quienes el váter les queda en sus narices.

09/08/2025

REINALDO SPITALETTA
Colombie : le “messie” s’est enfoncé dans sa propre boue

Reinaldo Spitaletta, Sombrero de mago, El Espectador, 5-8-2025
Traduit par Tlaxcala

Les astérisques revoient aux notes du traducteur en fin de texte


Le patriarche à son automne lance à ses partisans voulant manifester contre sa condamnation : « Allez-y, défilez, moi, je ne peux pas »

Une tension à couper le souffle, incomparable même à celle qui peut régner parmi les supporters en délire lors d’une finale de championnat du monde, a envahi la salle lors du « procès du siècle », présenté avec une touche de marketing sportif. L’intouchable, le maître du téflon*, celui qui, pendant son mandat de président réélu grâce au « petit article* », se croyait le « messie », le « tout-puissant », celui qui, sans aucune considération, a déclaré que les jeunes assassinés par l’armée dans les « faux positifs *» n’avaient été vraiment pas en train de cueillir du café, celui dont presque tous les collaborateurs étaient en prison, a entendu, après un procès de 475 jours, le verdict sans appel : coupable !

La condamnation à 12 ans de prison domiciliaire, avec des fuites préalables, des menaces à l’encontre de la juge de la part de malfrats, a révélé toute l’ampleur de la décadence de l’automne d’un patriarche désolé par sa chute vertigineuse. Même son discours d’appel, dans lequel il n’a guère évoqué les crimes pour lesquels il a été condamné, était un retour sans saveur à son style de politicien traditionnel.

Je pense qu’outre le fait que justice ait pu être rendue dans un procès très médiatisé (au cours duquel il y a eu « des stratégies dilatoires systématiques pour empêcher le déroulement du procès ») qui a commencé il y a des années, et au cours duquel l’ancien président s’est enfoncé dans sa propre boue, victime de l’effet boomerang, le plus important est la figure singulière d’une juge comme Sandra Heredia, que les médias de propagande (déguisés en médias d’information) ont tant dénigrée.

Ni les pressions, ni la presse prosternée devant les intérêts criminels de l’accusé, ni les menaces ne l’ont perturbée. Au contraire, cela semble l’avoir remplie d’un sentiment héroïque et d’une sérénité dans l’application de la justice. Elle a pris la position de Thémis, a clairement énoncé des principes fondamentaux tels que « le droit ne peut trembler devant le bruit et la justice ne s’agenouille pas devant le pouvoir ». Elle a été catégorique en affirmant que « la toge n’a pas de genre, mais elle a du caractère », et c’est une évidence : cette dame de la magistrature, qui sait que la justice ne peut être ni soumise ni génuflexe devant les puissants, a du caractère à revendre.

Dompté et apprivoisé
“La justice ne s'agenouille pas devant le pouvoir"

Elle savait, et elle l’a prouvé, qu’elle ne jouait pas un rôle historique (même si elle fera sans aucun doute partie de l’histoire judiciaire de la Colombie), mais un rôle de justicière. Elle donnait parfois l’impression de ressembler, par exemple, à des juges d’un courage formidable, comme cet Italien, Giovanni Falcone, magistrat légendaire qui a traqué la mafia sicilienne, la Cosa Nostra. Elle n’a pas reculé, ni faibli au milieu d’une affaire qui, comme on s’en souvient, a cherché à obtenir des non-lieux avec des procureurs à la solde du pouvoir, comme Gabriel Jaimes.

La juge, qui a certainement pu à un moment donné se sentir comme sur une corde raide entre les pressions et les intimidations, a déclaré que son action était conforme à la loi et aux preuves et non motivée par des « sympathies ou antipathies ». Ce n’était pas l’avis des partisans d’Uribe, et encore moins celui du secrétaire d’État usaméricain, Marco Rubio, qui, sans rougir, s’est ingéré dans les affaires intérieures de la Colombie. Il connaissait les bons offices rendus par le condamné, fidèle vassal de la politique usaméricaine, partisan de l’invasion de l’Irak et fidèle exécutant des préceptes de la doctrine néolibérale et des ordres de Washington.

En tout état de cause, ce qui est ressorti de ces audiences, c’est que la juge n’a pas toléré les manipulations de la part de l’accusé et de sa défense, et qu’elle a préservé l’autonomie et l’indépendance judiciaires. Elle a mis en avant l’ensemble des membres de son bureau, toutes des femmes. Celui qui était (et qui peut en partie l’être encore) le citoyen tout-puissant, l’autoritaire, celui qui, selon les accusations, a parrainé la création du paramilitarisme, du Bloque Metro de las autodefensas*, celui qu’une sénatrice a qualifié de « vermine qui se glisse dans les égouts », a dû se taire, après avoir crié, face aux paroles énergiques et convaincantes de la juge. « Taisez-vous, M. Uribe », lui a-t-elle dit à un moment où l’accusé a élevé la voix.

La condamnation en première instance de celui qui reste aux yeux de la Colombie et du monde entier l’instigateur des « faux positifs », nombre de personnes assassinées qui a servi à ce jour à faire des jeux de chiffres avec la peine de douze ans, a réveillé l’humour noir populaire et le souvenir d’une période néfaste de répression, de persécutions, de dénonciations, de harcèlement et d’autoritarisme.

« Trinquons avec un petit rhum de 12 ans », « tentons la chance avec le 6.402 » et même une tendance singulière à la numérologie s’est réveillée. Il y a également eu des lectures d’extraits de L’automne du patriarche, de García Márquez, ou de El gran Burundún Burundá ha muerto et La metamorfosis de su excelencia, de Jorge Zalamea. « Pendant le week-end, les vautours se sont introduits par les balcons de la présidence... ».

Des foules chantaient des hymnes de joie et on a dit que du côté de Llanogrande* et de l’Ubérrimo*, il y avait une « mer de larmes » salée.

NdT

Téflon : pendant 30 ans, Uribe a été réputé intouchable, inoxydable,

Petit article : adopté en 2004, cet article de la Constitution a permis la réélection d’Uribe en 2006

Faux positifs : jeunes hommes, généralement prolétaires ou marginaux, victimes d’exécutions extrajudiciaires de la part de militaires assoiffés de primes, et présentés après coup comme des guérilleros ou des criminels. Officiellement, il y en eu 6 042.

Bloque Metro de las autodefensas : groupe de paramilitaires dirigé par d’anciens militaires, chargé de combattre la guérilla dans le département d’Antioquia.

Llanogrande : propriété luxueuse d’Uribe à Riogrande (Antioquia), dans laquelle il devrait purger sa peine.

Ubérrimo : hacienda de 1500 hectares, propriété d’Uribe et haut lieu de son activité politico-mafieuse

04/07/2025

REINALDO SPITALETTA
Deux barbares qui peuvent nous tuer

Reinaldo Spitaletta, 1/7/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala


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Nous les simples mortels sans pouvoir et sans gloire, sommes comme « des brins légers dans le vent et au hasard » [citation de “Canción de la vida profunda” de Porfirio Barba Jacob, NdT], et nous sommes exposés à être arrosés de missiles ou mis en pièces comme les enfants palestiniens de Gaza. Tout dépend si, à un moment donné, lorsque les dirigeants du monde le décident, les bombardements sont nécessaires pour, en plus de semer la mort et la terreur, promouvoir la reconstruction ou le chantage afin de voler du pétrole, de forer des terres avec des soldats envahisseurs, ou effacer une certaine mémoire de l’humanité.

Ou, au cas où, il faut raser au sol les petits garçons et les petites filles dans leurs maisons, dans les hôpitaux, dans un abri précaire, parce que, comme l’ont dit les despotes, ils sont les graines du terrorisme et doivent être pulvérisés au berceau. Le monde, ou une partie du monde, semble être entre les mains criminelles de deux ou trois satrapes qui décident quand violer la souveraineté d’un peuple, quand larguer des bombes, qui peut et ne peut pas avoir la paix et la tranquillité, à quelles heures semer la panique.


Israël attaque l’Iran, l’Iran se défend et riposte. Les USA, ultime puissance impérialiste, dirigés par un matamore, bombardent le pays de l’Ayatollah et pensent avoir anéanti ses centrales nucléaires. Ils le font d’ailleurs en violation flagrante du droit international et des thèses de souveraineté, un pays qui, jusqu’à présent, a été le seul à en attaquer un autre avec des bombes nucléaires, comme ils l’ont fait contre les Japonais lors de la Seconde Guerre mondiale.

Pendant ce temps, le massacre de Gaza se poursuit, dans un génocide qui, pour certains, ne peut être qualifié de génocide, parce que quiconque le ferait se rendrait coupable d’« antisémitisme ». C’est l’approche toute nouvelle et erronée de certains détraqués, avec des arguties arbitraires, comme quoi c’est le « peuple élu » qui « se défend », qui doit faire respecter la décision absurde d’une divinité qui l’a désigné comme le sauveur du monde.

Et c’est à nous, mortels, en attendant que les bombes explosent de ces côtés-ci et partout, de nous taire dans l’impuissance parce que le monde n’appartient qu’à quelques « élus ». Il est entre les mains de ceux qui ont la force. Il est manipulé selon les caprices d’un petit groupe de potentats, qui placent et déplacent les marionnettes correspondantes à leur guise. Trump, à son tour, manipulé par des magnats, certains déguisés en « humanistes », en êtres charitables, en donateurs miséricordieux, croit qu’il peut faire ce qu’il veut. « Je vais bombarder et alors ! », semble être le message du givré à touffe.

Le monde, hier comme aujourd’hui, mais plus aujourd’hui qu’hier, marche sur la corde raide de l’angoisse, et le plus grand nombre, subjugué et terrifié, est la proie facile de la peur collective, et peut même perdre la parole. Il est, ou plutôt, nous sommes cloués sur la croix de la domination de quelques puissants, soutenus par un armement apocalyptique. Que la guerre (et même ses simulacres) soit la continuation de la politique par d’autres moyens, comme les missiles, les canons et les bombes, n’est rien d’autre qu’une offense à toute forme de droit des peuples à se défendre et, surtout, à vivre en paix.

Les explosions de bombes, le feu destructeur qui tombe du même ciel universel sur d’autres territoires, affectent ceux d’entre nous qui se croient loin du théâtre des événements. Il nous brûle et nous insère dans tous les cercles de l’enfer. Nous, mortels de ce côté-ci du monde, sommes aussi assassinés lorsqu’un enfant est tué, des centaines d’enfants à Gaza. Et bien que certains puissent dire « qu’est-ce que j’en ai à cirer », ces mêmes personnes, lorsqu’elles sentiront leurs entrailles brûler, se rendront compte de ce qu’un poète anglais [John Donne] a dit il y a des années, et qui est toujours vrai aujourd’hui : « la mort de tout homme (enfant) me diminue ».

Qu’est-ce que ça signifie d’être entre les mains criminelles de Trump ou de Netanyahou ? Qu’est-ce qui attend ceux d’entre nous qui se trouvent de ce côté-ci du monde troublé lorsque les échos des bombes qui produisent des conflagrations mortelles au Moyen-Orient nous parviendront ? Nous, mortels, victimes passives dans ce cas, ne pouvons donc pas rester indifférents, car il est probable qu’à tout moment, comme le battement des ailes d’un papillon à Pékin, notre souffle, ce qui reste de nos rêves et nos estomacs seront affectés.

Plan de prise de possession de Gaza, par Emad Hajjaj

Espérons que la station balnéaire que Trump et ses voraces associés et copains veulent construire à Gaza deviendra un cauchemar permanent pour eux, que tous les enfants morts, les personnes âgées mortes, les journalistes morts, les médecins morts dans cette bande de cimetière vivront dans la mémoire du peuple. Nous espérons, nous mortels, que tout ce sang, que “toutes les voix toutes”, comme dirait Tejada Gómez, deviennent un chant dans les vents contaminés par les bombes.

Trump, Netanyahou et les autres barbares de la même engeance doivent brûler dans les flammes de l’histoire et, surtout, de l’enfer. Que leurs noms soient à jamais marqués du sceau de l’infamie.

17/06/2025

REINALDO SPITALETTA
Sancocho de sangre a la colombiana

Reinaldo Spitaletta, Sombrero de mago, 17-6-2025

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Somos un sancocho de sangre desde tiempos remotos, antes de que los artesanos Galarza y Carvajal le propinaran hachazos a Uribe Uribe, y antes también de que Arturo Cova declarara que había jugado su corazón al azar y se lo había ganado la violencia. Seguro las guerras y guerritas civiles del siglo XIX nos abonaron la mentalidad para resolver a la fuerza y a bala, o a machetazos o cuchillo, como en Palonegro, las diferencias políticas y sociales. Y las de otra índole, como las del bolsillo y la tierra.

Los asesinos del hombre que escribió un libro prohibido por sectores eclesiásticos (De cómo el liberalismo colombiano no es pecado) pasaron a convertirse en actores del que se considera el primer largometraje filmado en Colombia: El drama del 15 de octubre, de los Hermanos Doménico. La película (muda, claro) fue considerada “inmoral” y “glorificadora” del magnicidio por las imágenes del líder asesinado y las de sus verdugos Leovigildo y Jesús, de los que también se compuso, hasta donde se sabe, un bambuco: “Asesinos Galarza y Carvajal / que matasteis a Uribe Rafael…”.

  
Se corrió entonces a destruir el filme, mientras se quedó en el misterio quiénes hubo detrás del asesinato. Y así hemos transcurrido desde entonces y desde mucho antes. Después, en ese caldo terrorífico que hoy seguimos tomando, llegaron los muertos de las bananeras, decenas de trabajadores mandados al más allá por el gobierno de Miguel Abadía Méndez y la United Fruit Company. Eso poco importó, al fin de cuentas eran solo trabajadores.


Bueno, digamos que al aún joven Jorge Eliécer Gaitán sí le importó el asunto y después de su investigación pudo decirle con propiedad a oligarcas y matones que “el gobierno colombiano tiene la metralla homicida para el pueblo y la rodilla en tierra ante el oro americano”. Y también lo mataron, y pusieron a un cualquiera, al albañil Juan Roa Sierra, a dispararle, cuando detrás estaba la conspiración, los cerebros del mal, los auténticos asesinos, que tampoco la historia ha podido condenar.

Y a todos nos ganó la Violencia. Llegaron los “pájaros”, los chulavitas, los cortadores de cabezas, los del corte de franela y de corbata, los bandoleros, los que mandaban a los bandoleros… Y así hemos discurrido, con cadáveres en los ríos, en los montes, en la ciudad. Y si hubo tiempos en que matar liberales no era pecado, también los hubo en que matar indios no era delito, y así los pusieron en la escena de tierra arrasada. Por el Cauca, por el Amazonas, por los Llanos…

Hemos tenido de todas las sangres. Guerrillas liberales, luego las de vestuarios marxistas-leninistas-maoístas, y de otras indumentarias. Y el cielo de Marquetalia, del Pato y Guayabero se llenó de bombarderos. Todo bien, papá, hay que acabar con las “repúblicas independientes”. Qué revuelto de balas y masacres. Cuánta acción delincuencial nos ha tocado, secuestros, vacunas, extorsiones, y los que se declararon “héroes” frente a la “subversión” y se robaron las mejores tierras y jugaron al fútbol con las cabezas cercenadas de las víctimas.

Y así hemos transcurrido, con discursos incendiarios, con presuntas “seguridades democráticas”, con los “falsos positivos”. Con magnicidios, con atentados, con carro-bombas, con narcoterrorismo y paramilitarismo y grupos de “limpieza social” y los de “muerte a secuestradores”: lo dicho, un sancocho sangriento. Y como si fuera poco, continúan los discursos guerreristas, los que convocan a la matazón y al “balín”, como lo grita un precandidatucho fascista que cree que todo es solucionable con “candela” e hijueputazos.

El atentado contra el precandidato Miguel Uribe es la continuación de una vieja película que puede remontarse a la de Galarza y Carvajal, o, de otro modo, a los que tuvieron que estar detrás del telón del crimen y permanecieron en la impunidad. La herencia de la resolución irracional de las contradicciones sociales y políticas a punta de hachazos, balazos, machetazos, continúa cobrando su cuota de sangre.

Abundan los Roa Sierra, manipulados por los grandes criminales en la sombra. Sigue bebiéndose el caldo de cultivo de los sicarios, herencia, además, de tiempos que aún no se acaban, conectados con las mafias, con el lumpen burgués y el lumpen de los bajos fondos. Hay un mercado de la ignominia, en el que los desahuciados de la fortuna son utilizados como carne de cañón y como protagonistas de un sistema de inequidades.

Nos aplastó la violencia, cultivada por los que consideran al pueblo como una nadería que se puede pisotear. O utilizar como activistas de la muerte. Y mantener en la noche de la ignorancia y las carencias intelectuales y materiales. Es muy fácil decir “bala es lo que hay y bala lo que viene” como una manera de preservar el miserable “statu quo”. Estamos en una vorágine sangrienta, que tiene historia, y que parece no tener fin. La violencia nos devoró el corazón.