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05/10/2023

NIR HASSON
Pluie de crachats sur Jérusalem

Ci-dessous deux articles de Nir Hasson dans Haaretz des 3 et 5 octobre 2023 sur une pratique des fous d’Adonaï consistant à cracher sur tout ce qui est chrétien, un exemple de plus du caractère d’Israël : le plus grand asile psychiatrique de la planète. Waddie Abu Nasser, conseiller et ancien porte-parole de l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre sainte., a déclaré mercredi à la radio de l'armée israélienne que l'incident (rapporté ci-dessous) avait atteint les plus hautes sphères de la foi. "L'incident a atteint le monde entier, jusqu'au grand patron", a-t-il déclaré. "Le pape est informé de chaque incident, il est furieux". (NdT)

Augmentation du nombre de juifs crachant sur des fidèles chrétiens à Jérusalem

Nir Hasson, Haaretz, 3/10/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Alors que des dizaines de milliers de Juifs se rendent à Jérusalem pour la fête de Souccot, certains ont été filmés en train de cracher sans raison sur des fidèles chrétiens. Les églises de Jérusalem confirment que le nombre d'incidents similaires est en augmentation.

Policiers et manifestants lors d'une manifestation de droite contre un événement évangélique dans la vieille ville de Jérusalem, en mai dernier. Photo : Olivier Fitoussi

Plusieurs incidents au cours desquels des Juifs ont craché sur des fidèles chrétiens ou près d’eux dans la vieille ville de Jérusalem ont été filmés dimanche et lundi derniers, ce qui confirme la généralisation de ces attaques.

Ces derniers jours, des dizaines de milliers de Juifs ont participé à des manifestations et à des prières à l'occasion de la fête de Souccot, au cours desquelles de nombreux incidents de crachats ont été enregistrés. La plupart des personnes filmées en train de cracher sont des jeunes juifs qui ont craché sur des églises ou sur des fidèles chrétiens qu'ils ont croisés.


L'un de ces crachats a été enregistré alors qu'un groupe de fidèles chrétiens sortait d'une église par la porte des Lions, dans la vieille ville de Jérusalem, en portant une grande croix. Alors que le groupe remontait la rue, il est tombé sur une procession de centaines de Juifs qui faisaient le chemin inverse en portant les quatre espèces. Dès qu'ils ont remarqué les fidèles chrétiens, ils se sont mis à cracher, principalement par terre.

Religieuses à l'Église du Saint-Sépulcre. Photo: Ohad Zwigenberg

Si ces crachats n'ont rien de nouveau, les autorités ecclésiastiques confirment qu'ils se sont récemment généralisés. En août dernier, le Global Religious Freedom Action Center a recensé 21 attaques de ce type visant des chrétiens ou des institutions chrétiennes, la plupart dans la vieille ville de Jérusalem.

Une statue de Jésus profanée a été vandalisée par un extrémiste juif dans l'église de la Flagellation à Jérusalem, en février. Photo : AMMAR AWAD/ REUTERS

Lors d'une conférence de presse précédant son élévation au rang de cardinal il y a deux semaines, Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, a déclaré que ces incidents n'étaient pas nouveaux, « mais nous avons l'impression qu'ils sont devenus plus fréquents ces derniers temps. Ils sont liés à des groupes et mouvements ultra-orthodoxes et religieux-sionistes. La présence de ces groupes dans la vieille ville [de Jérusalem] est plus importante que par le passé. Il ne fait aucun doute que certains rabbins l'approuvent, voire l'encouragent ».


Le futur cardinal, le patriarche latin italien de Jérusalem Pierbattista Pizzaballa, arrive au Vatican la semaine dernière. Photo : TIZIANA FABI - AFP

Mgr. Pizzaballa a ajouté que l'augmentation de ces attaques est liée au gouvernement d'extrême droite d'Israël. « Il se peut que certains de ces mouvements aient le sentiment, sinon d'être soutenus [par l'État], mais au moins protégés ».

« Ce qui se passe avec les chrétiens n'est pas isolé. Nous constatons une augmentation de la violence dans les sociétés israélienne et palestinienne. Ce que nous voyons avec les chrétiens fait partie d'un phénomène plus large. Les voix modérées ne sont pas entendues et les voix extrêmes se renforcent. Nous sommes en contact avec les autorités et la police à ce sujet », a-t-il ajouté.

En août, le commandant de la police du district de Jérusalem, le général de division Doron Turgeman, a promis, lors d'une réunion avec les responsables des églises de la ville, de lutter contre ces attaques. Depuis le début de l'année, la police a ouvert 16 enquêtes concernant des actes de vandalisme, de violence ou de harcèlement à l'encontre de chrétiens et d'institutions chrétiennes et a arrêté 21 suspects. Cependant, la police affirme qu'il est difficile d'inculper les agresseurs, en particulier ceux qui crachent par terre et non sur un individu.

“Comportement barbare” : l'ancienne coutume juive qui consistait à cracher près de prêtres chrétiens n'avait rien à voir avec la pratique actuelle

 Nir Hasson, Haaretz, 5/10/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

« Cela n'a jamais été une pratique courante », déclare un historien de Jérusalem. Bien que le phénomène ne soit pas nouveau, il change de nature et devient de plus en plus courant et de plus en plus extrême. L'évolution la plus importante de ces dernières années a été son extension au Quartier musulman.

Des religieuses chrétiennes orthodoxes tiennent des bougies et des fleurs lors d'une procession à Jérusalem, en août. Photo : Ohad Zwigenberg /AP

Le clip vidéo dans lequel on voit de jeunes juifs cracher sur un défilé chrétien dans la vieille ville de Jérusalem cette semaine a suscité des réactions houleuses.

Un militant d'extrême droite, Elisha Yered [impliqué dans l'assassinat de Qusai Jamal Maatan, 19 ans, près de Burqa en août dernier, et ancien porte-parole de la députée Limon Son Har-Melech du parti Otzma Yehudit (Force Juive), NdT], a notamment réagi en affirmant que la coutume de cracher à côté d'une église ou sur des prêtres était une “coutume ancienne et de longue date”. Cette déclaration a suscité la colère d'un grand nombre de personnes. Le président, le maire de Jérusalem et même le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, ont condamné la coutume du crachat et la déclaration de Yered.

Mais Yered a raison, la coutume a vraiment des racines profondes dans le judaïsme ashkénaze. Le problème est qu'il s'agit d'une coutume entièrement différente. La coutume originale a été inventée comme une protestation discrète et interne d'une petite minorité persécutée, et elle était pratiquée en secret. Les crachats actuels sur les églises chrétiennes et les défilés à Jérusalem sont un acte de défi public et d'humiliation des croyants qui appartiennent à un groupe minoritaire.

« Mais aujourd'hui, les relations ont changé, nous sommes les souverains et il y a des minorités qui sont sous notre responsabilité, à qui nous sommes obligés de fournir une protection. Dans une telle situation, il n'est plus possible de se justifier, ni vis-à-vis de soi-même, ni vis-à-vis des autres », déclare le Dr Yaakov Maoz, président de Lishana, une organisation pour le renouveau de l'araméen en Israël, qui a des liens avec les communautés chrétiennes.

Les sources juives conservent des preuves de cette coutume. Dans le livre du Maharil (XVIe siècle), qui fait autorité en matière de coutumes des juifs ashkénazes, l'écrivain Rabbi Yaakov Halevi Ben Moshe Moelin mentionne une coutume consistant à cracher pendant la récitation de la prière “Aleinu Leshabeah” en prononçant les mots faisant référence aux adorateurs d'idoles.


Des fidèles juifs dans la vieille ville de Jérusalem mercredi. Photo : Olivier Fitoussi

Le Maharil mentionne également qu'il était d'usage de cracher en passant près des églises. Mais cette coutume est totalement différente de ce qui s'est fait cette semaine à Jérusalem, affirme A., un jeune religieux, ancien haredi, qui a étudié la coutume.

« Quand je marchais avec mon père, il m'apprenait à cracher, mais c'est comme crier “Shabbes” aux voitures le jour du Shabbat, ce n'est pas une mitzvah [prescription, commandement], c'est un acte éducatif. Il s'agit d'éduquer l'enfant à rejeter Avoda Zara (le culte des idoles). L'idée était de le faire discrètement, sans démonstration, le but n'est pas d'humilier quelqu'un d'autre, mais il y a un but interne, que je fais pour moi-même », dit A..

« Cela n'a jamais été une pratique courante », déclare Amnon Ramon, de l'Institut de recherche politique de Jérusalem. « Elle était pratiquée dans certains endroits, principalement en Europe de l'Est, et en secret. Il s'agit de l'acte d'une minorité qui, en secret, passe près de l'église la nuit sans que personne ne la voie. C'est une coutume et il n'y a pas de halakha (loi religieuse) à ce sujet ».

De même, il semble que l'ancienne coutume ashkénaze convienne bien à certains cracheurs qui ont des idées nouvelles et plus agressives sur le christianisme. « Toutes les halakhot [prescriptions] antichrétiennes sont devenues plus sévères dans la seconde moitié du 20e siècle », explique le Dr Karma Ben Johanan, du département des religions comparées de l'université hébraïque.

« En ce qui concerne la question de savoir si le christianisme est un culte idolâtre, il y a trois halakhot, mais il est clair que nous suivons Maïmonide qui a statué que c'est le cas, et il est également affirmé que les rabbins qui disaient le contraire avaient peur des chrétiens et qu'il n'y a maintenant plus besoin de ces justifications », déclare-t-il.

La caractérisation du christianisme comme un culte idolâtre convient parfaitement à l'ultranationalisme hardali (ultra-orthodoxe, sioniste de droite) et kahaniste qui parle de la nécessité d'éliminer le christianisme du pays. C'est, par exemple, ce qui a motivé ceux qui ont incendié l'église de la multiplication (des pains et des poissons) près de la mer de Galilée, et ceux qui attaquent les églises.

Une chronique des crachats

Depuis des décennies, les croyants et les religieux chrétiens connaissent très bien la coutume du crachat et en souffrent. Contrairement à l'affirmation de la police selon laquelle il est difficile de poursuivre les cracheurs, dans le passé, des personnes ont été poursuivies pour avoir craché. En 1995, un acte d'accusation a été déposé contre un homme qui avait craché lors d'un défilé dans le quartier arménien de Jérusalem. Il a été condamné à deux mois de prison avec sursis et à une amende de 750 shekels.

Dans le recours déposé devant la Cour suprême, son avocat Naftali Wurzberger a affirmé que la liberté d'expression permettait à une personne de cracher “même en présence d'un défilé d'ecclésiastiques portant une croix” : « Il est impossible d'ignorer la halakha qui prévaut dans le judaïsme et selon laquelle c'est une mitzvah pour un juif de cracher lorsqu'il passe devant une église ou qu'il rencontre une croix ». Mais les juges de la cour de district ont rejeté cet argument.

En 2004, un jeune homme de la yeshiva de droite Har Hamor à Jérusalem a craché sur le patriarche arménien lors d'une parade religieuse dans la vieille ville. Le patriarche Nourhan Manougian a giflé le jeune homme et la police a arrêté Manougian pour l'interroger. Par la suite, une réunion de réconciliation a eu lieu au cours de laquelle les rabbins de la yeshiva, l'une des principales yeshivas hardali d'Israël, se sont excusés auprès du patriarche et ont affirmé qu'ils n'éduquaient pas leurs étudiants à cette coutume.

En 2011, le juge du tribunal de première instance de Jérusalem a acquitté un prêtre grec orthodoxe qui avait frappé un jeune juif qui lui avait craché dessus. « Il est intolérable qu'un ecclésiastique chrétien soit humilié en raison de sa religion, tout comme il est intolérable qu'un juif soit humilié parce qu'il est juif », a écrit le juge, ajoutant que les autorités sont incapables de gérer le problème.

« Les cracheurs ne sont pas pris et ne sont pas punis pour leurs actes. Ce n'est pas un phénomène nouveau, il existe depuis des années. Les cracheurs ne violent pas seulement la loi, ils ne nuisent pas seulement à leurs victimes, mais à nous tous, à notre image, à notre tourisme et à nos valeurs », a déclaré le juge. Il a donc décidé d'acquitter le prêtre pour cause de légitime défense.

Bien que le phénomène ne soit pas nouveau, il change de nature et devient de plus en plus courant et de plus en plus extrême. L'évolution la plus importante de ces dernières années a été son extension au Quartier musulman. Dans le passé, ce sont surtout les membres de l'église arménienne, adjacente au quartier juif, qui ont souffert des crachats.

Ces dernières années, il s'est étendu à la Via Dolorosa, qui va de la porte des Lions à l'église du Saint-Sépulcre, et qui traverse principalement le Quartier musulman. Il s'agit d'un itinéraire sur lequel des centaines de milliers de pèlerins chrétiens défilent chaque année, et avec la présence accrue de Juifs religieux dans ces zones, ils sont également devenus les victimes des crachats.

Le clip vidéo qui a mis le pays en émoi ces derniers jours a été filmé dans la rue de la Porte des lions. Il a été tourné au cours d'un défilé qui fait le tour des portes de la ville. Ces défilés sont devenus populaires ces dernières années parmi les groupes hardali et haredi, comme une sorte de réponse aux mouvements qui montent sur le Mont du Temple. La visite comprend une marche autour du Mont du Temple et des prières aux portes du Mont. Elle donne souvent lieu à des frictions et à des provocations à l'encontre des passants musulmans et chrétiens.

Photo : Ammar Awad/Reuters

La veille de Yom Kippour, un groupe de Juifs a été filmé en train de prier et de chanter sur des tombes dans le cimetière musulman situé en face de la Porte dorée, ce qui s'inscrivait également dans le contexte de l'encerclement des portes. La période de l'année a également son importance. Les fêtes juives sont considérées comme un mauvais moment pour cracher, en particulier Pourim, où de nombreux chrétiens ont coutume de s'abstenir de sortir dans la rue pour ne pas être confrontés aux crachats et à la violence.

Après les récentes réactions houleuses, les rabbins de la communauté religieuse sioniste se sont également empressés de condamner les cracheurs et ont appelé à mettre fin à cette coutume.

Le rabbin Shlomo Aviner, l'un des chefs du courant hardali, le père spirituel d'une grande partie des colons de Jérusalem-Est et lui-même résident de la vieille ville, a écrit mardi : « Il n'existe pas de loi juive stipulant qu'il faut cracher sur le culte des idoles. Cette règle ne figure ni dans la Gemara, ni chez Maïmonide, ni dans le Shulchan Aruch. Si nous crachions sur le culte des idoles et que cela mettait fin à tout le culte des idoles, ce serait une question intéressante, mais cela ne sert à rien. Cela ne fait qu'engendrer des conflits et des querelles, et nous y perdons. Nous devons éduquer les enfants à se comporter de manière respectueuse ».

Amnon Ramon ajoute : « Cela reflète le problème de l'incapacité à passer d'une situation de minorité persécutée qui essaie de compenser sa persécution à une situation où on est maintenant les rois et où on est testés, entre autres, par l’ attitude envers les minorités ».

Hanna Bendcowsky, guide touristique, chercheuse chevronnée sur le christianisme et directrice du Centre de Jérusalem pour les relations judéo-chrétiennes, s'insurge contre la discussion même des racines historiques de la coutume. « Cette discussion ne devrait pas être ouverte, si vous êtes opposé au christianisme, gardez votre crachat dans votre bouche. La discussion même revient à légitimer la question de savoir s'il est légitime de cracher. La discussion devrait porter sur des comportements barbares au 21e siècle».

 Lire Israël crache à la gueule du monde, pas seulement sur les églises et les chrétiens, par Gideon Levy

 

30/08/2021

NIR HASSON
Ni les Juifs ni les Palestiniens n'ont de patente sur la culture en terrasses

Nir Hasson, Haaretz, 29/8/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Une scène dramatique se dévoile sur la route menant de la réserve naturelle du Mont Tayasim au Moshav Ramat Raziel dans les collines de Jérusalem : une vaste pente, entièrement brûlée, parsemée de squelettes d'arbres noircis. Mais le feu a également révélé un spectaculaire système de terrasses, les fondations du paysage qui, pendant des décennies, a été caché par les arbres.

Ramat Raziel plus tôt ce mois-ci après un grand incendie dans les Monts de Judée

Cette vue a lancé un débat sur la question de savoir à qui appartiennent les terrasses. Les terrasses des Monts de Judée sont juives, dit Mor Altshuler, en réponse à Hanin Majadli. Par conséquent, affirme-t-elle, les pins, qui ont été plantés par le Fonds national juif, n'étaient pas destinés à les dissimuler. Mais la vérité est plus complexe et plus intéressante.

Une terrasse est la caractéristique la plus marquante d'un paysage culturel, créée par l'homme au fil des décennies ou des siècles. Sa grandeur réside dans sa simplicité : des murets de pierres sèches locales empêchent l'érosion et permettent la culture. La datation des terrasses des Monts de Judée est une question scientifique complexe, à ne pas confondre avec la question politique quelque peu puérile de savoir qui était là le premier et à qui appartient le paysage.

L'enquête scientifique la plus importante sur la question a été réalisée en 2016 par une équipe de chercheurs dirigée par Yuval Gadot de l'Université de Tel Aviv. Ils ont utilisé la luminescence optiquement stimulée (OSL), qui date la dernière fois que les cristaux de quartz dans la profondeur du sol de la terrasse ont été exposés à la lumière du soleil. Les résultats ont été concluants : l'équipe a trouvé quelques terrasses vieilles de 1 500 à 2 000 ans (aucune ne datant de l'époque biblique), mais la plupart n'avaient pas plus de 400 ans.

05/08/2021

NIR HASSON
In Scheich Dscharrah will Israels Oberster Gerichtshof eine Entscheidung darüber vermeiden, wer im Recht ist


Nir Hasson, Haaretz, 3.8.2021

Übersetzt von NN

Indem sie einen Kompromiss anboten, zeigten die Richter des Obersten Gerichtshofs, dass sie weder die rechtliche Substanz des Falles erörtern noch die Vertreibung hunderter Palästinenser aus ihren Häusern anordnen wollten, vor allem jetzt nicht

Am Montag, den 2.8. fand im Saal D des Obersten Gerichtshofs eine außerordentliche Anhörung statt. Draußen saßen zahlreiche Journalisten, Diplomaten, linke Aktivisten und eine kleine Gruppe von Rechtsextremisten. Auch zahlreiche Bewohner von Scheich Dscharrah waren gekommen, um in letzter Minute die Räumung ihrer Häuser zu verhindern.

Zu Beginn der Verhandlung versuchten die Richter, die beiden Parteien auf jede erdenkliche Weise zu einem Kompromiss zu bewegen, wenn auch mit ausgesprochen mäßigem Druck.

Der von den Richtern Isaac Amit, Daphne Barak-Erez und Noam Sohlberg angestrebte Kompromiss sieht vor, dass die palästinensischen Bewohner als geschützte Mieter in ihren Häusern bleiben. Darüber hinaus würden sie als geschützte Mieter der ersten Generation anerkannt, was bedeutet, dass ihre Kinder und Enkelkinder in den Häusern bleiben könnten. Im Gegenzug würden sie 1.500 Schekel (393€, 465$) pro Jahr an das Unternehmen Nahalat Shimon zahlen, das versucht hat, sie zu vertreiben.

Das Problem ist nicht das Geld, sondern die Frage der Anerkennung von Nahalat Shimon als Eigentümer. Die Palästinenser lehnen dies ab. Die Vertreter der Siedler verlangten ihrerseits die ausdrückliche palästinensische Anerkennung des Eigentums an den Grundstücken unter den Gebäuden und das Versprechen, in Zukunft keine weiteren Ansprüche zu stellen. Die Palästinenser lehnten dies entschieden ab.

15/06/2021

Un ancien procureur général israélien découvre qu'un groupe de colons a pris possession de la maison de sa famille à Cheikh Jarrah

 Nir Hasson, Haaretz, 15/6/2021

Traduit par Fausto Giudice

Michael Ben-Yair a été surpris de découvrir qu'un groupe religieux à but non lucratif avait fait payer aux Palestiniens vivant dans la maison de sa grand-mère à Jérusalem-Est des centaines de milliers de shekels de loyer, avec l'approbation d'un tribunal rabbinique. Son parcours juridique pour récupérer la maison révèle le modus operandi des colons dans leur volonté de « judaïser » Cheikh Jarrah.

Ben-Yair avec sa sœur Naama Bartal à Cheikh Jarrah en 2019. Photo Hagit Ofran / Peace Now

 Un groupe de colons à but non lucratif a pris le contrôle d'un immeuble situé dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, qui appartient à la famille de Michael Ben-Yair, ancien procureur général et juge retraité du tribunal de district. Le groupe a contrôlé l'immeuble pendant des années, percevant des loyers totalisant des centaines de milliers de shekels auprès des résidents palestiniens, à l'insu des héritiers légaux de la propriétaire initiale de l'immeuble.

 

Ben-Yair a découvert il y a deux ans que la maison de sa grand-mère avait été reprise par le groupe. Personne de la division de l'administrateur général et du receveur officiel du ministère de la Justice, des tribunaux rabbiniques ou d'un groupe de colons n'avait essayé de retrouver ses héritiers légaux. Depuis lors, il mène une bataille juridique pour arracher le bâtiment aux colons et permettre aux Palestiniens qui y résident d'y rester. Au cours de son périple, Ben-Yair a découvert les méthodes détournées et juridiquement douteuses des colons pour "judaïser" Cheikh Jarrah.
Ils auraient pu facilement nous trouver

Nahalat Shimon était un petit quartier juif dans la partie ouest de Cheikh Jarrah à la fin du 19e  siècle. Michael Ben-Yair, qui a été procureur général sous Yitzhak Rabin et Shimon Peres, y est né en 1942. En 1948, les résidents ont fui après la conquête du quartier par la Légion arabe de Jordanie. Comme la plupart des résidents juifs qui ont fui de Jérusalem-Est vers la partie occidentale de la ville, la famille a été indemnisée pour la perte de sa maison et a reçu une autre maison et un magasin dans le quartier de Romema.


08/06/2021

Les familles palestiniennes menacées d'expulsion à Cheikh Jarrah : « Nous ne quitterons jamais notre terre »

Par Judy Maltz et Nir Hasson, Haaretz, 8/6/2021

Traduit par Fausto Giudice

 

Les résidents palestiniens du quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem, dont le sort a attiré l'attention du monde entier, attendent que la Cour suprême israélienne décide s'ils seront expulsés de leurs maisons.

 Dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir du haut à gauche : Abdel Fattah Skafi, Saleh Diab, Mohammad Sabbagh et Muna El-Kurd. Photos Ohad Zwigenberg, Ahmad Gharabli /AFP

Depuis près de 15 ans, les habitants palestiniens du quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, luttent contre les tentatives d’ organisations de colons juifs de droite de s'emparer de leurs maisons. Pendant la majeure partie de cette période, leur lutte n'a pas été sous les feux de la rampe.

Mais ces derniers mois, alors que la Cour suprême israélienne doit annoncer une décision finale sur cette bataille de longue haleine, la détresse d'une poignée de familles locales a capté l'attention internationale, devenant un cri de ralliement pour les défenseurs de la cause palestinienne dans le monde entier.

Lundi, le procureur général Avichai Mendelblit a informé la Cour suprême qu'il n'interviendrait pas dans l'affaire, renforçant ainsi les spéculations selon lesquelles celle-ci confirmerait les décisions d'expulsion des familles prises par les tribunaux d’instances inférieures. La Cour suprême n'a pas encore annoncé de date pour l'audience d'ouverture de l'affaire, mais elle devrait avoir lieu dans quelques semaines, voire quelques jours.

 Les manifestations de Cheikh Jarrah ont également été considérées comme l'un des éléments déclencheurs de la récente flambée de violence entre Israël et le Hamas, qui s'est terminée par un cessez-le-feu après 11 jours de combats le mois dernier.

 Avant la guerre d'indépendance d'Israël en 1948, un petit quartier juif existait à Cheikh Jarrah sur un terrain acheté par deux trusts juifs près de la tombe de Shimon le Juste,  un grand prêtre juif de la période du Second Temple. Lorsque les Jordaniens ont pris le contrôle de la partie orientale de Jérusalem, les résidents juifs ont fui, laissant leurs biens derrière eux. Un groupe de familles palestiniennes, qui avaient fui leurs maisons pendant la même guerre, ont été réinstallées dans le quartier par le gouvernement jordanien en 1956.