Déclaration du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) au Maroc 11 décembre 2024 Traduit par Solidarité Maroc (Original arabe après le français النص العربي بعد الفرنسية)
Le soir du 10 décembre, Journée internationale des droits humains, le tribunal d'Ain Sebaa à Casablanca a condamné le militant antisioniste Ismail Lghazaoui à un an de prison et à une amende de 5000 dirhams, la peine privative de liberté maximale en vertu de l'article 299-1 du Code pénal, au nom duquel Ismail a été accusé d'« incitation d'une ou plusieurs personnes à commettre un crime ou un délit » pour s'être adressé à des personnes dans la rue en les appelant à « assiéger » le consulat des USA pour dénoncer sa fourniture continue de matériel militaire à l'armée d'occupation pour commettre le génocide de la puissance occupante à Gaza. Nous condamnons ce verdict arbitraire et le considérons comme une punition pour la solidarité d'Ismail avec le peuple palestinien et ses droits légitimes, d'autant plus que le ministère public n'a pas précisé à quel délit ou crime Ismail était accusé d'avoir incité, ce qui rend l'accusation juridiquement invalide. Ceci intervient dans un contexte préoccupant caractérisé par l'escalade des restrictions à toutes les formes de solidarité avec la cause palestinienne, à travers des poursuites judiciaires répétées et la répression continue des manifestations pacifiques dans de nombreuses villes marocaines. Nous considérons ce jugement comme une violation claire des droits humains et du droit à la liberté d'expression au Maroc et comme un indicateur sérieux de la régression des acquis en matière de droits humains. La poursuite de ces politiques répressives menace les principes de justice et de dignité inscrits dans la constitution marocaine et contredit les obligations internationales en matière de droits humains que le Maroc a ratifiées. Tout cela survient à un moment où l'attention devrait se concentrer sur le génocide en cours à Gaza, où des innocents sont tués quotidiennement par des bombardements brutaux, un siège étouffant, la famine et la privation de tous les moyens de subsistance et de traitement. Les souffrances du peuple palestinien continuent de s'aggraver dans un silence international honteux et avec la complicité des régimes ayant normalisé leurs relations avec l’entité sioniste, alors que soutenir la juste cause du peuple palestinien est devenu plus que jamais un devoir moral et humanitaire urgent qui ne peut être négligé ou reporté. Ismail Lghazaoui s'est acquitté de ce devoir avec courage et détermination, prouvant que la solidarité avec le peuple palestinien n'est pas un simple slogan, mais un engagement réel et permanent. • Nous exigeons la libération immédiate d'Ismail Lghazaoui et affirmons son innocence de toutes les charges retenues contre lui. • Nous considérons que le maintien en détention d'Ismail Lghazaoui est une honte, une atteinte flagrante au droit à la liberté d'expression et une criminalisation manifeste et inacceptable des demandes d'arrêt du génocide à Gaza et de soutien aux droits légitimes du peuple palestinien. • Nous affirmons que ce jugement injuste est une tentative désespérée et honteuse de faire taire les voix libres de millions de Marocains qui rejettent le projet de renforcement des relations des autorités marocaines avec l'entité d'occupation. Nous appelons tous les militants, les organisations de défense des droits humains, les organismes civils et la société civile au Maroc et dans le monde à s'engager activement dans la campagne de solidarité avec Ismail Lghazaoui et à exiger sa libération et celle de tous ceux qui ont été emprisonnés en raison de leur solidarité avec le peuple palestinien. • Nous considérons qu'avec cette décision, les autorités marocaines confirment leur criminalisation des actes de solidarité avec le peuple palestinien dans sa lutte légitime pour la libération.
• Nous soulignons que cette décision est une provocation évidente qui ne fera que renforcer notre détermination à poursuivre notre juste lutte et notre soutien indéfectible à la cause palestinienne.
نطقت ابتدائية عين السبع بالدار البيضاء مساء 10 دجنبر، الموافق لليوم العالمي لحقوق الإنسان، بالحكم على الناشط المناهض للصهيونية إسماعيل الغزاوي بسنة نافذة وغرامة 5000 درهم، وهي العقوبة الحبسية الأقصى حسب الفصل 299-1 من القانون الجنائي الذي توبع إسماعيل تحته بتهمة "تحريض شخص أو عدة أشخاص على ارتكاب جناية أو جُنحة" لأنه خاطب الناس في الشارع يدعوهم إلى "محاصرة" القنصلية الأمريكية للتنديد بتزويدها جيش الاحتلال بسيل مستمر من التجهيزات العسكرية التي ترتكب بها دولة الاحتلال إبادتها الجماعية في غزة.
ندين هذا الحكم التعسفيّ ونعتبره عقابًا على تضامن إسماعيل الغزاوي مع الشعب الفلسطيني وحقوقه المشروعة، خاصة أن النيابة العامة لم توضح ماهية الجنحة أو الجناية التي اتُهم إسماعيل بالتحريض عليها، مما يجعلُ المتابعة باطلة قانونيًا. يأتي ذلك في سياق مقلق يتسم بتصاعد مظاهر التضييق على كل أشكال التضامن مع القضية الفلسطينية، من خلال متابعات قضائية متكررة وقمع مستمر للوقفات الاحتجاجية السلمية في عديد المدن المغربية.
نعتبرُ هذا الحكم إنتهاكًا واضحًا لحقوق الإنسان والحق في حرية التعبير في المغرب ومؤشرًا خطيرًا على التراجع في المُكتسبات الحقوقية. إن استمرار هذه السياسات القمعية يهدد مبادئ العدالة والكرامة التي ينصّ عليها الدستور المغربي، ويتنافى مع الالتزامات الدولية التي صادق عليها المغرب في مجال حقوق الإنسان.
يأتي كلّ هذا في وقت يجب أن تنصب فيه الأنظار على الإبادة الجماعية المستمرة في غزة، حيث يُقتل الأبرياء يوميًا تحت القصف الوحشي والحصار الخانق والتجويع والحرمان من كل وسائل العيش والعلاج. تستمر معاناة الشعب الفلسطيني في التفاقم مع صمت دولي مخزٍ وتواطؤ واضح من الأنظمة المُطبعة، في حين أن دعم قضية الشعب الفلسطيني العادلة أصبح أكثر من أي وقت مضى واجبًا أخلاقيًا وإنسانيًا ملحاً لا يقبل التهاون أو التأجيل. واجبٌ حمله إسماعيل الغزاوي بشجاعة وإصرار، مُثبتًا أن التضامن مع الشعب الفلسطيني ليس مجرد شعارات، بل التزامًا فعليًا ودائمًا.
- نطالب بالإطلاق الفوري لسراح المناضل إسماعيل الغزاوي ونؤكد براءته من كلّ التهم الموجهة إليه.
- نعتبر استمرار احتجاز إسماعيل الغزاوي وصمة عار، واعتداءً صارخًا على الحق في حرية التعبير، وتجريمًا مكشوفاً غير مقبول للمطالبة بوقف الإبادة الجماعية في غزة ودعم الحقوق المشروعة للشعب الفلسطيني.
- نؤكد أن هذا الحكم الجائر محاولة يائسة ومخزية لإسكات الأصوات الحرة لملايين المغاربة الرافضين لخطة التقوية المستمرة لعلاقات السلطات المغربية مع كيان الاحتلال وندعو كافة المناضلات والمناضلين، التنظيمات الحقوقية، الهيئات المدنية، والمجتمع المدني في المغرب وحول العالم، إلى الانخراط بفعاليّة في حملة التضامن مع إسماعيل الغزاوي والمطالبة بإطلاق سراحه وسراح كل من تم وضعهم في السجن على خلفية تضامنهم مع الشعب الفلسطيني.
- نعتبر أن السلطات المغربية، بهذا الحكم، تؤكد تجريمها الفعل التضامني مع الشعب الفلسطيني في نضاله المشروع نحو التحرير.
- نؤكد أن هذا القرار استفزاز واضح لن يزيدنا إلا إصرارًا وعزيمة على مواصلة نضالنا العادل ودعمنا الثابت للقضية الفلسطينية.
La coopération militaro-industrielle entre Rabat
et Jérusalem se renforce. Le site internet des FAR (Forces Armées Royales) a
publié une vidéo dans laquelle on voit le système de missiles sophistiqué PULS
(Precise & Universal Launching Systems) produit par la société israélienne
Elbit System fonctionner lors d'un exercice de tir d'une unité d'artillerie
marocaine.
Les forces
armées marocaines auraient acheté les lanceurs PULS en même temps que le
système modulaire intégré C4I (commandement, contrôle, communication,
informatique et renseignement) “Combat NG”, également fabriqué par Elbit Systems.
“Le système PULS répond aux besoins des forces
d'artillerie dans les différents scénarios des champs de bataille modernes et
assure la disponibilité continue d'un appui-feu massif et efficace”, expliquent
les responsables de l’entreprise militaire israélienne.
Chaque batterie peut lancer 36 missiles Accular
de 122 mm d'une portée de 35 km, 20 missiles Accular de 160 mm (jusqu'à
une portée de 40 km), 8 missiles Extra
(jusqu'à 150 km), ou 4 missiles balistiques tactiques Predator Hawk"
capables d'atteindre des cibles jusqu'à 300 km de distance. Le Royaume du Maroc
aurait choisi des camions Tatra de fabrication tchèque pour transporter
les lanceurs. « Le système d'artillerie PULS confère aux forces armées
marocaines une supériorité tactique absolue en Afrique du Nord »,
commentent les analystes militaires.
L'achat de ce puissant système d'armes a été
effectué dans le cadre de l'accord de coopération signé en novembre 2021 par le
ministre israélien de la Défense de l'époque, Benny Gantz, et son homologue marocain
Abdellatif Loudiyi. « Le mémorandum assure un cadre juridique solide qui
formalise les relations dans le secteur militaire entre les deux pays et
établit les bases qui soutiendront toute coopération future », avait
déclaré à cet égard un porte-parole du ministère israélien de la Défense. « Les
nouveaux liens bilatéraux renforceront la coopération dans les domaines du
renseignement, de la collaboration industrielle, de la formation militaire,
etc. »
L'accord entre les ministres de la défense a été
suivi en mars 2022 par un protocole de coopération entre le ministère marocain
de l'industrie et du commerce et la plus grande des entreprises
militaro-industrielles israéliennes, IAI - Israel Aerospace Industries - pour
lancer la production de pièces internes de cabines, de moteurs et
d'aérostructures. Le protocole prévoit également la création au Maroc d'un
centre de recherche et de développement en ingénierie pour la fourniture de
composants aéronautiques à l'industrie nationale marocaine, grâce à
l'assistance et aux conseils techniques d'IAI.
« Depuis la signature de l'accord de
normalisation négocié par l'administration Trump en 2020, les deux pays ont
signé plus de 30 accords et mémorandums couvrant les domaines de la défense, du
commerce et de l'agriculture », note le commandant de l'armée italienne
Antonino Lombardi sur le site Difesaonline. « Les interactions
profondes résultant de l'accord de coopération militaire produisent des
bénéfices mutuels : le Maroc a un accès direct aux technologies de défense du
Moyen-Orient et Israël se réjouit d'être de plus en plus accepté et présent en
Afrique du Nord ».
En d'autres termes, le Maroc a obtenu une aide
précieuse dans la lutte contre le Front Polisario et Israël a retiré un allié
important à la population palestinienne qui a toujours lutté contre l'expansionnisme
de l'État juif.
Toujours selon Lombardi, l'armée marocaine est
désireuse de renforcer ses capacités, notamment dans le domaine des avions
téléguidés. « Le Maroc considère de plus en plus la coopération militaire
avec Israël comme un moyen de dissuasion potentiel face à l'agression [sic]
du Front Polisario et, dans une moindre mesure, de l'Algérie », ajoute
l'officier. « Toutefois, cette position et sa récente course à l'achat
d'armes aggravent les tensions diplomatiques avec Alger.
Le Front Polisario lutte depuis 50 ans pour
l'indépendance de l'ancien Sahara espagnol, occupé par le Maroc, où vit la
population sahraouie.
Les deux premières années de coopération militaire
ont été marquées par l'achat par le Maroc d'un certain nombre de systèmes de
défense de zone Barak MX ADS produits par les Industries aérospatiales
israéliennes, pour une valeur de 500 millions de $. Le Barak MX ADS est
un système de missiles « capable de se défendre contre des menaces
aériennes multiples et simultanées, telles que des missiles de croisière, des
drones, des hélicoptères, provenant de différentes sources et distances ».
Il existe différents modèles de ce système : le Barak MRAD, qui a une
portée opérationnelle de 35 km ; le Barak LRAD de 70 km et le Barak
ER de 150 km.
Le Maroc a également acheté à Israel Aerospace
Industries un lot de drones kamikazes (avions sans pilote armés de bombes et
d'explosifs qui explosent lors de l'impact avec la cible) de type Harop.
Il s’agit d’un un petit avion sans pilote (2,5 mètres de long), qui transporter
une charge de 20 kg d'explosifs et voler pendant sept heures consécutives
jusqu'à 1 000 kilomètres. La commande des drones kamikazes a coûté environ 22
millions de dollars ; les autorités de Rabat se seraient également engagées à
construire deux usines de production de drones Harop.
Fin octobre 2022, le journal en ligne marocain Le
Desk a rapporté l'achat par l'armée de 150 drones tactiques WanderB
et ThunderB à la société BlueBird Aero Systems, détenue à 50% par le
gouvernement israélien. Les drones ont été testés lors de l'exercice marocco-usaméricain
Maroc
Mantlet 2022, qui simulait des interventions militaires en cas de
catastrophe naturelle.
Selon Le Desk, la commande remonte à
l'année précédente et plusieurs des appareils « sont déjà opérationnels
dans le cadre d'un contrat de 50 millions de dollars pour une production
partielle au Maroc ». Le ThunderB et le WanderB sont utilisés pour des
opérations de renseignement, de surveillance, de ciblage et de reconnaissance
(ISTAR), la “sécurité” des frontières, l'ordre public, la protection des
convois et des forces, et l'observation de l'artillerie. Le WanderB a
une durée de vol de 2,5 heures et une portée de 50 km ; le ThunderB peut
voler sans interruption pendant 12 heures jusqu'à 150 km.
Dans les mêmes semaines, un accord
israélo-marocain dans le domaine de la “défense aérienne” [pour se prémunir
des redoutables aviations sahraouie et palestinienne, NdT] a également été
annoncé : le site spécialisé Israel Defence, rapportant des sources
officielles du renseignement national, a révélé le transfert aux forces armées
de Rabat d'un système top secret de guerre électronique et de collecte de
signaux radar, produit par Elbit Systems.
Israel Defence a ajouté qu'en novembre 2021, le Royaume
du Maroc avait également acheté des systèmes anti-drones à la société Skylock
Systems Ltd de Kefar Sava (district central d'Israël).
Parallèlement, la coopération entre les deux pays
dans le secteur de la formation s'est développée. En juillet 2022, trois
officiers des forces armées israéliénnes ont participé en tant qu'“observateurs"
au méga-exercice militaire African Lion, mené au Maroc sous le
commandement de l’U.S. Africa Command et des forces armées marocaines. « La
participation d'Israël à l'exercice représente une étape supplémentaire dans le
renforcement des relations de défense entre les deux pays », écrivait
alors Israel Defence. « Il s'agit également d'une continuation de
la participation des unités antiterroristes des forces armées marocaines à
l'exercice multinational qui s'est tenu en Israël l'année dernière ».
Toujours en juillet 2022, le général Aviv Kohavi
s'est rendu au Maroc pour rencontrer l'inspecteur général des forces armées
royales, Belkhir El Farouk. La visite du général Kohavi était la première
visite officielle d'un chef d'armée israélien et a été suivie en septembre par
le voyage du général Belkhir El Farouk en Israël à l'occasion de l’Operational
Innovation, un événement organisé par les Forces de défense israéliennes.
Les deux rencontres - note l'agence Nanopress -
ont eu lieu « dans un contexte où le Maroc est en conflit armé de basse
intensité avec le Front Polisario, une organisation dont le principal allié et
protecteur est l'Algérie ». "La tension entre les deux pays du
Maghreb a atteint son point le plus sensible en novembre 2021, lorsque la présidence
algérienne a publié un communiqué annonçant que trois civils algériens avaient
été lâchement assassinés par un bombardement barbare alors qu'ils se rendaient
en camion de la capitale mauritanienne, Nouakchott, à la ville algérienne de
Ouargla. Les autorités d'Alger avaient pointé du doigt des armes sophistiquées
achetées par le Maroc à Israël.
Les chefs de cyberguerre fraternellement réunis :
Gabi Portnoy (Israël), Robert Silvers (USA), Mohamed Al Kuwaiti (ÉAU), Salman
Ben Mohammed Ben Abdullah Al Khalifa (Bahreïn), Général El Mostafa Rabii
(Maroc). Photo Gilad Kavalerchik. Vidéo du spectacle mis en scène :
Le 31 janvier 2023, le Cybertech Global 2023 s'est tenu à Tel-Aviv, une réunion sur les nouvelles technologies de cyberguerre parrainée par le gouvernement israélien et à laquelle ont participé des responsables de la cyberguerre d'Israël, du Maroc, des Émirats arabes unis, de Bahreïn et des USA. « Nous formons désormais une équipe et ce partenariat est une grande réussite », a déclaré le directeur du Centre de veille de détection et de réponses aux cyber-attaques relevant de la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI) et directeur du maCERT (Moroccan Computer Emergency Response Team) le général El Mostafa Rabii, à l'issue de la réunion. « En raison de l'existence de criminels appartenant à différents groupes, les cybermenaces n'ont pas de frontières. Nous devons amener nos groupes à travailler ensemble sur des cas concrets afin de renforcer la confiance entre nous... ».
Bref, armes et cyberguerre au nom des accords d'Abraham.
Manifestation de soutien à la Palestine devant le parlement marocain à Rabat le 7 avril dernier. Vidéo Fadel Senna/AFP