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23/09/2021

GIDEON LEVY
Je persiste et signe : Oui, ces Palestiniens sont des combattants de la liberté

Gideon Levy , Haaretz, 23/9/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala 

Leurs fins sont-elles justes ? Il n'y a rien de plus juste. Les moyens qu'ils adoptent pour les atteindre sont-ils criminels, cruels et choquants ? Certainement.

Le nom de Raed Youssef Jadallah ne signifie rien pour les Israéliens. C'était un homme ordinaire - un jardinier de 39 ans et père de quatre jeunes enfants. Ce sont exactement les mêmes mots par lesquels mon collègue, Josh Breiner, a commencé son article d'opinion « Des assassins, pas des combattants de la liberté » (Haaretz en hébreu, 20 septembre). Seulement, au lieu de Raed Jadallah, il écrivait sur Samuel Milshevsky, dont le nom, notait-il, ne dit rien à la plupart des Israéliens.

Des femmes palestiniennes font le deuil de Raed Jadallah, le 1er septembre 2021. Photo : Majdi Mohammed/AP

19/09/2021

Les forces de sécurité israéliennes capturent les deux derniers évadés palestiniens à Jénine

 Josh Breiner, Jack Khoury et Yaniv Kubovich, Haaretz, 19/9/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

 La chasse aux six évadés de la prison de Gilboa touche à sa fin, alors que des affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes ont été signalés à Jénine.

 

Monadal Infiat et Iham Kamamji

Les forces de sécurité israéliennes ont appréhendé les deux derniers des six prisonniers palestiniens de haute sécurité qui se sont échappés de la prison de Gilboa il y a environ deux semaines, dans la nuit de samedi à dimanche, dans la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie.

Les quatre autres évadés ont été appréhendés la semaine dernière. Tous les six sont originaires des environs de Jénine.

Selon la police israélienne, Kamamji et Infiat se sont cachés ensemble dans une maison de Jénine au cours des derniers jours. Après que le service de sécurité Shin Bet a reçu des renseignements sur leur localisation quelques heures plus tôt, les forces de police spéciales et les soldats israéliens ont encerclé le bâtiment où les deux hommes se seraient cachés. Kamamji et Infiat sont sortis du bâtiment sans armes et se sont rendus sans résister, a déclaré l'armée israélienne dans un communiqué. Ils ont ensuite été emmenés pour être interrogés. Deux Palestiniens soupçonnés d'avoir aidé et encouragé la fuite des fugitifs ont également été arrêtés.

La nouvelle de la capture d'Iham Kamamji et de Monadel Infiat est intervenue au milieu des affrontements entre les Palestiniens et les forces de sécurité israéliennes dans la ville. L'armée israélienne a déclaré que des émeutes ont éclaté dans toute la zone alors que les forces quittaient la ville, au cours desquelles des pierres et des explosifs improvisés ont été lancés et des Palestiniens ont tiré sur les soldats. L'armée israélienne craignait que des hommes armés ne sortent du camp de réfugiés de Jénine l'arrivée des forces ; des troupes ont été envoyées dans la zone afin d'éviter tout trouble.

12/09/2021

GIDEON LEVY
L'architerroriste dans une poubelle

Gideon Levy, Haaretz, 12/9/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala  

La photo de la grande victoire d'Israël vaut mille mots : Le "cerveau" de l'évasion et un "ponte" du Jihad islamique fouillant dans les ordures, à la recherche de nourriture : un Zakaria Zubeidi effrayé, conduit vers une voiture de police, le visage épuisé et tuméfié par les coups qu'il a reçus. "Baisse la tête", lui dit l’héroïne du jour, une policière.

Zakaria Zubeidi et Mohammed Aradeh après avoir été recapturés dans la nuit de vendredi à samedi. Photo : Police israélienne

Deux évadés ont été surpris parmi des poubelles, deux autres parmi des camions. L'évasion qui menaçait d'embraser le Moyen-Orient, ou du moins la Cisjordanie et la Bande de Gaza, s'est terminée dans une décharge, avec un policier enlevant chaussures et chaussettes des pieds d'un fugitif ligoté et misérable qui était devenu une menace existentielle pour une puissance régionale.

09/09/2021

Failles de sécurité, gardien endormi : comment six Palestiniens ont-ils réussi à s'échapper d'une prison israélienne fortement gardée ?

Que s'est-il passé à la prison de Gilboa ? Pourquoi y avait-il un espace ouvert sous la prison ? Et où sont allés les prisonniers ? Voici ce que nous savons jusqu'à présent sur l'évasion de prison très médiatisée.

 

La prison de Gilboa, lundi. Photo : Gil Eliahu

L'évasion de six prisonniers de haute sécurité de la prison de Gilboa, lundi, a mis en évidence une série de défaillances dans le travail de l'administration pénitentiaire. Cela commence par les hauts fonctionnaires qui n'ont apparemment tiré aucune leçon d'une tentative d'évasion dans la même prison il y a sept ans, ainsi que l'incapacité à faire fonctionner les mesures électroniques là où elles sont requises, et le gardien qui s'est endormi dans le mirador. Haaretz tente de faire le tri dans ces problèmes et de soulever les questions auxquelles il faut répondre pour que cela ne se reproduise pas.

Que s'est-il passé ?

Entre 1h20 et 1h40 du matin, dans la nuit de dimanche à lundi, veille de Rosh Hashana, six prisonniers de haute sécurité se sont échappés de la cellule n°5 de l'aile 2 de la prison de la vallée de Jezreel. Les six détenus se sont échappés par un tunnel qu'ils ont creusé à l'intérieur de leur cellule, apparemment au cours des six derniers mois. Tous les évadés - cinq membres du Jihad islamique et un membre du Fatah - sont des résidents de la région voisine de Jénine. La veille de l'évasion, deux de ces prisonniers ont été déplacés dans la cellule d'où a eu lieu l'évasion, à laquelle ils ont donc pu prendre part.

On pense que les prisonniers ont enlevé une grille métallique soudée au sol des toilettes et ont ensuite découvert un espace vide en dessous, créé lors de la construction de la prison. Cet espace menait à une zone située à 2,5 mètres (8,2 pieds) à l'extérieur du mur de la prison, à proximité de leur cellule. La longueur du tunnel qu'ils ont traversé est de 30 mètres, au bout duquel ils ont creusé un puits d'accès à l'air libre.

GIDEON LEVY
Oui, les prisonniers palestiniens évadés sont des combattants de la liberté

Gideon Levy, Haaretz, 9/9/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Les six prisonniers palestiniens évadés sont les combattants de la liberté les plus audacieux que l'on puisse imaginer. Les Israéliens qui ont du mal à l'admettre feraient bien de se souvenir des nombreux films et séries télévisées qu'ils ont vus : s'échapper de prison est le « happy end » parfait.

Un homme marche près d'une bannière représentant les six évadés de prison palestiniens, à Bethléem, en Cisjordanie, mercredi. Le texte dit : « Le dragon bat le chasseur ». Photo : AHMAD GHARABLI/AFP

L'évasion de la prison d'Acre en 1947 - au cours de laquelle des membres de l'Irgoun, la milice clandestine préétatique dirigée par Menachem Begin, se sont introduits dans la prison de la ville pour libérer des miliciens détenus par le gouvernement britannique mandataire - a été gravée à jamais dans la mémoire collective israélienne comme faisant partie de l'éthique de l'héroïsme. Mais ce qui est bon pour les films et pour les Juifs n'est jamais applicable aux Palestiniens. Les six évadés ne sont que des terroristes, et le sentiment national veut les voir morts. Pendant ce temps, les médias sociaux débordent de plaisanteries sur l'évasion, peut-être pour éviter de traiter de sa signification ou pour fuir l'embarras.

Les six provocateurs ont choisi la voie de la résistance cruelle et violente à l'occupation. On peut discuter de son efficacité contre l'État israélien, fort et bien armé, mais sa justesse ne peut être mise en doute. Ils ont le droit d'utiliser la violence pour résister à une occupation qui est plus cruelle et plus violente que toute terreur palestinienne.

Après leur capture, ils ont été condamnés à des peines draconiennes et disproportionnées, en particulier si on les compare aux normes de condamnation en Israël pour les autres condamnés. Leurs conditions de détention sont également une honte, ne répondant à aucun critère d'humanité et de droits humains, y compris la comparaison avec les conditions dans lesquelles sont détenus les pires criminels. Ignorez la propagande ignoble et fallacieuse sur leurs conditions, avec la photo du baklava en prison : aucune personne détenue dans une prison israélienne n'a de telles conditions. Des décennies sans permission de sortie ou sans appel téléphonique légal avec la famille, parfois aussi sans visites de la famille, vivant dans des conditions de promiscuité telles que même la Haute Cour de Justice a jugé nécessaire de s'en mêler.