Affichage des articles dont le libellé est Jeremy R. Hammond. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Jeremy R. Hammond. Afficher tous les articles

14/02/2025

JEREMY HAMMOND
Pourquoi Israël n’a pas le “droit d’exister”

Jeremy R. Hammond, Foreign Policy Journal , 15/3/2019
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Jeremy R. Hammond est un analyste politique usaméricain indépendant, journaliste, éditeur et rédacteur en chef du Foreign Policy Journal (2008-2020), et auteur de plusieurs livres.

Les apologistes des crimes d’Israël contre les Palestiniens affirment que l’État a le « droit d’exister » dans le but de légitimer le nettoyage ethnique de la Palestine.

Les sionistes qui s’érigent en défenseurs des crimes d’Israël contre le peuple palestinien accusent fréquemment leurs détracteurs de tenter de « délégitimer » l’État juif autoproclamé. Israël, rétorquent-ils, a le « droit d’exister ». Mais ils se trompent.


Il ne s’agit pas de singulariser Israël. Le « droit à l’existence » d’un État n’existe pas, point barre. Aucun droit de ce type n’est reconnu par le droit international. Il ne pourrait d’ailleurs logiquement pas exister. Le concept même est absurde. Ce sont les individus, et non des entités politiques abstraites, qui ont des droits.

Les droits individuels peuvent également être exercés collectivement, mais sans porter préjudice aux droits des individus. Le droit pertinent dans ce contexte est plutôt le droit à l’autodétermination, qui fait référence au droit d’un peuple d’exercer collectivement ses droits individuels par le biais de l’autonomie politique. L’exercice collectif de ce droit ne peut violer l’exercice individuel de celui-ci. Le seul objectif légitime d’un gouvernement est de protéger les droits individuels, et un gouvernement n’a aucune légitimité sans le consentement des gouvernés. Ce n’est que dans ce sens que le droit à l’autodétermination peut être exercé collectivement, par un peuple qui choisit lui-même comment il doit être gouverné et consent à cette gouvernance.

Le droit à l’autodétermination, contrairement au concept absurde du « droit à l’existence » d’un État, est reconnu en droit international. C’est un droit qui est explicitement garanti, par exemple, par la Charte des Nations Unies, à laquelle l’État d’Israël est partie.

Le cadre approprié pour la discussion est donc le droit à l’autodétermination, et c’est précisément pour obscurcir cette vérité que la propagande affirme fréquemment qu’Israël a un « droit d’exister ». Il est nécessaire que les apologistes d’Israël changent ainsi le cadre de la discussion car, dans le cadre du droit à l’autodétermination, c’est évidemment Israël qui rejette les droits des Palestiniens et non l’inverse.

Et le rejet d’Israël ne se manifeste pas seulement dans l’occupation continue du territoire palestinien. Ce rejet des droits des Palestiniens s’est également manifesté dans les moyens mêmes par lesquels Israël a été établi.