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29/11/2021

ΓΚΙΝΤΕΟΝ ΛΕΒΙ
« Δώστε μας όπλα για να προστατεύσουμε τους Παλαιστίνιους από τη βία των εποίκων »: η πρόταση του Haim Shadmi προκαλεί αναστάτωση στους Ισραηλινούς

  Γκίντεον Λέβι, Haaretz, 25/11/2021
Μετάφραση από Niko Demo

Κάποια γεγονότα δεν μπορούν να αμφισβητηθούν: Οι Παλαιστίνιοι στα Κατεχόμενα, ειδικά οι αγροτικοί πληθυσμοί, είναι εκτεθειμένοι σε σοβαρούς κινδύνους, χωρίς να υπάρχει κάποιος να τους υπερασπιστεί. Τους τελευταίους μήνες η κατάστασή τους έχει επιδεινωθεί. Οι επιθέσεις ισραηλινών εποίκων έχουν γίνει πιο βίαιες, πιο μεθοδικές και πιο συχνές και η διαβίωσή τους έχει γίνει εφιάλτης. Δεν υπάρχει Παλαιστίνιος αγρότης που να μην φοβάται να βγει για να δουλέψει στο χωράφι του και πολλοί αναγκάστηκαν να εγκαταλείψουν τη γη τους φοβούμενοι τους εποίκους.

 

Ένοπλοι έποικοι σε δράση.  Φωτογραφία: Shai Kendler

Ο ισραηλινός στρατός ( IDF), που έχει την ευθύνη για την ασφάλειά τους, ούτε καν σκέφτεται να τους υπερασπιστεί. Οι στρατιώτες του μένουν εκεί, σχεδόν πάντα προστατεύοντας τους επιτιθέμενους και μερικές φορές τους προμηθεύει με όπλα. Η Ανώτατη Διοίκηση ενθαρρύνει αυτή τη συμπεριφορά με τη σιωπή και την αδράνειά της, ακόμα κι αν πρόσφατα μια σχετική οδηγία έλεγε το αντίθετο. Είναι απίθανο να τεθεί σε εφαρμογή. Ούτε η αστυνομία του Ισραήλ κάνει τίποτα, ενώ η αστυνομία της Παλαιστινιακής Αρχής δεν επιτρέπεται να σηκώσει ούτε το δάχτυλο για να υπερασπιστεί τον λαό της. Έτσι, ο πληθυσμός μένει πιο ανυπεράσπιστος από ποτέ.

Αυτό μπορούμε φυσικά να τα αποδεχτούμε σηκώνοντάς τους ώμους αδιάφορα, όπως κάνουμε με την πραγματικότητα του απαρτχάιντ, και να μην κάνουμε τίποτα. Ο Haim Shadmi, δημοσιογράφος και αγωνιστής της ριζοσπαστικός αριστερός, βλέπει τα πράγματα διαφορετικά. Σκέφτεται όπως και οι έποικοι: αφού ο ισραηλινός στρατός δεν κάνει σχεδόν τίποτα για να προστατεύσει τους Παλαιστίνιους, τότε μια άλλη δύναμη θα πρέπει να μπει στην εικόνα. Έτσι προέκυψαν οι πολιτοφυλακές των εποίκων – των οποίων ο νομικός βραχίονας ονομάζεται «ravshatzim» (ένα εβραϊκό ακρωνύμιο που σημαίνει «μόνιμοι συντονιστές στρατιωτικής ασφαλείας». Οι πολιτοφύλακες αυτοί πληρώνονται από το κράτος, οπλίζονται από τον στρατό και τους επιτρέπεται να κάνουν σχεδόν τα πάντα στο όνομα της προστασίας των οικισμών.

Και όντως αυτό κάνουν. Τρομοκρατούν τους Παλαιστινίους, τραυματίζοντας κατά καιρούς αθώους, στο όνομα της αυτοάμυνας. Η οργάνωση "Hashomer Hachadash" έχει προκύψει για παρόμοιο σκοπό: εκεί που η αστυνομία δεν μπορεί να κάνει αρκετά, έχει δημιουργηθεί στο Ισραήλ μια οργάνωση πολιτών που διαθέτει μονάδα με τζιπ, μονάδα μοτοσικλετών και μια εθελοντική μονάδα συνοριακής αστυνομίας. Αυτό ακριβώς που χρειαζόταν η βάναυση συνοριακή αστυνομία «Το κράτος του Ισραήλ δεν προστατεύει τα εδάφη του – εμείς θα προστατεύσουμε τα εδάφη του κράτους στο όνομά του», δηλώνεται στην αρχική σελίδα της οργάνωσης.

26/11/2021

GIDEON LEVY
« Donnez-nous des armes pour protéger les Palestiniens de la violence des colons » : la proposition de Haïm Shadmi provoque un barouf du diable chez les Israéliens

Gideon Levy, Haaretz, 25/11/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Plusieurs faits sont incontestables : les Palestiniens des territoires occupés depuis 1967, en particulier les ruraux, sont une population en grand danger, sans défenseur. Ces derniers mois, leur situation s'est aggravée. Les attaques des colons sont devenues plus violentes, méthodiques et fréquentes, et leur vie est devenue un cauchemar. Il n'y a pas un seul agriculteur palestinien qui n'ait pas peur de sortir pour travailler sa terre, et beaucoup ont dû abandonner leurs parcelles par peur des colons.

 Des colons masqués armés de matraques (réglementaires) pour attaquer des Palestiniens et des militants, près de la ville de Surif, aux environs d'Al Khali/Hébron, ce mois-ci. Photo : Shai Kendler

 Les FDI, qui sont responsables de leur sécurité, ne songent même pas à bouger pour les défendre. Ses soldats restent là, protégeant presque toujours les attaquants, leur fournissant parfois des armes. Le haut commandement encourage cette conduite par son silence et son inaction, même si récemment une directive de pure forme a dit le contraire. Il est peu probable qu'elle soit mise en œuvre. La police israélienne ne fait rien non plus, et la police de l'Autorité palestinienne n'est pas autorisée à lever le petit doigt pour défendre sa population. Ainsi, la population est laissée plus sans défense qu'elle ne l'a jamais été.

On peut bien sûr l'accepter en haussant les épaules, comme on le fait pour toute la réalité de l'apartheid, et ne rien faire. Haïm Shadmi, journaliste et militant de la gauche radicale, pense autrement. Il pense exactement comme les colons : puisque les FDI ne font pas assez pour protéger les habitants, une autre force doit entrer en jeu. C'est ainsi que sont nées les milices de colons, dont le bras juridique s'appelle les "ravshatzim" (acronyme hébreu pour "coordinateurs de la sécurité militaire permanente"). Elles sont payées par l'État, armées par l'armée et autorisées à faire presque n'importe quoi au nom de la protection des colonies.

Et en effet, ils le font. Ils terrorisent les Palestiniens, blessant parfois des innocents, au nom de l'autodéfense. L'organisation "Hashomer Hachadash" a vu le jour dans un but similaire : là où la police n'en fait pas assez, une organisation civile a vu le jour en Israël avec une unité montée sur jeeps, une unité de motards et une unité de supplétifs volontaires de la police des frontières ; exactement ce dont la brutale police des frontières officielle avait besoin. « L'État d'Israël ne protège pas ses terres - nous protégeons les terres de l'État pour lui », déclare la page d'accueil du site ouèbe de l'organisation.

Shadmi pense de la même façon : une population sans défense doit être défendue. Sa conscience est éveillée : la gauche doit se lever pour défendre les personnes attaquées. C'est d'ailleurs ce que certains Blancs, dont de nombreux Juifs, ont fait en Afrique du Sud à l'égard de la population noire. Imaginez la lâcheté des voyous colons face à des Israéliens armés, vétérans de Tsahal, qui leur tiendraient tête.

 

Haim Shadmi (de sa page Facebook)

Lors d'un symposium de la Knesset sur la violence des colons organisé par la gauche cette semaine, Shadmi a fait part de sa proposition : « Si vous ne pouvez pas le faire », a-t-il dit aux députés, « s'il vous plaît, donnez-nous l'autorité d'utiliser des armes. Nous ferons le travail pour les Palestiniens et protégerons la vie humaine ». En d'autres termes, "ravshatzim", ou Hashomer Hachadash, sous les auspices de l'État, pour défendre les sans-défense. Shadmi a ajouté : « Nous ne ferons de mal à personne », mais, à ce stade, personne ne voulait entendre quoi que ce soit.

Le tumulte était révélateur. Il ne faut pas parler comme ça. Le premier était le membre le plus à gauche, le plus arabe du gouvernement de centre-gauche, Issaoui Freige [ministre de la Coopération régionale, parti Meretz, né à Kafr Qassem, où son grand-père a été assassiné par la police des frontières en octobre 1956 avec 48 autres Palestiniens, NdT]. « C'est déplacé. Vous êtes allés trop loin, trop loin, trop loin ». Pourquoi déplacé ? Et qui est allé trop loin ? Et qui va protéger vos frères dans les territoires ? Puis est venu le barouf on line, de gauche et de droite, violent, hyperbolique, incendiaire, déformant les mots de Shadmi : la gauche menace de meurtre.

La touche comique a été apportée par le président du Conseil des colonies de Yesha [Judée, Samarie et Gaza], David Elhayani, qui a demandé au commissaire de police de « placer Shadmi en détention pour l'interroger sur les menaces et l'incitation au meurtre ». Le si sensible Elhayani, qui en connaît un bout sur la violence, est effrayé par les menaces de la gauche. C'est drôle.

Presque personne n'a soutenu la proposition de Shadmi, l'une des plus pertinentes à être soulevée à gauche ces dernières années. S'il y avait une gauche, c'est ce qu'elle aurait dû faire depuis longtemps. Le problème avec cette armée du salut imaginaire, qui ne sera jamais créée : qui s'y portera volontaire ? Les enfants allumeurs de bougies [tradition d’Hanoukka, étendue à tout rassemblement commémoratif d’Israéliens « progressistes », NdT] ? Les supporters d’Hapoel [équipe de foot de Tel Aviv, dont les supporters sont en majorité ashkénazes et de gauche, NdT]? Les jeunes du Meretz ?