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10/09/2025

RUBÉN KOTLER
Mes amis et collègues ne sont pas antisémites

Rubén Kotler, 7/9/2025
Traduit par Tlaxcala

Rubén Kotler est un historien argentin, juif antisioniste, spécialiste de l’histoire récente de Tucumán, cofondateur de l’Association d’Histoire Orale de la République Argentine et coadministrateur du Réseau latino-américain d’Histoire Orale, coscénariste et responsable de la recherche historique du documentaire El Tucumanazo (sur les révoltes ouvrières-étudiantes de Tucumán). https://www.deigualaigual.net/

 

Le récit sioniste affirme que quiconque ose remettre en question Israël surfe sur la vague de l’antisémitisme global, déguisé en l’occurrence en antisionisme. Selon le narratif du puissant lobby sioniste, l’étiquette « antisémite » s’applique même à ceux qui défendent le droit à l’existence d’Israël tout en critiquant les actions militaires contre le peuple palestinien.
Je me meus dans un monde qui va du militantisme pur et dur à l’académisme en tous genres. En général, le militantisme de gauche brandit l’étendard de l’antisionisme. De nombreuses organisations politiques et sociales comptent parmi leurs rangs des militants d’origine juive.


Clarisa Lita Alberstein, dirigeante du MST, Front de gauche et des travailleurs – Unité, lors d'un rassemblement de solidarité à Tucumán, 30/8/2025

Dans le vaste monde universitaire, surtout latino-américain, il se passe quelque chose de similaire. Avec une présence institutionnelle plus ou moins forte, les voix critiques proviennent souvent, comme dans mon cas personnel, de professionnels d’origine juive qui, au sein même de l’université, disent : pas en mon nom.

Quand je vois des camarades, des amis et des collègues brandir les drapeaux de la Palestine dans des manifestations, activités, etc., ils ne s’attaquent pas au judaïsme en tant que tel, et lorsque j’écoute attentivement leurs discours, je ne trouve pas la moindre trace d’antisémitisme dans ces déclarations ou positions.

Voir de l’antisémitisme dans toute expression de soutien au peuple palestinien ou de critique de l’État d’Israël finit par banaliser la véritable haine antijuive qui existe aujourd’hui mais qui reste marginale. Ceux qui soutiennent aujourd’hui le sionisme et l’État juif  autoproclamé sont des secteurs de l’ultradroite mondiale, autrefois haineuse des juifs, comme les « Liberfachos » argentins, les Vox espagnols, les partisans d’Orbán en Hongrie, etc., etc..

Quand le cauchemar prendra fin, peut-être que les jeunes générations de juifs, nées au sein de familles judéo-sionistes, se réveilleront et rompront leurs attaches pour dénoncer haut et fort la défense d’un peuple comme le peuple palestinien, qui subit depuis plus d’un siècle persécution, oppression et bombardements.

Bien sûr, nous sommes rejetés par un autre secteur académique d’origine juive qui, malgré tout ce que nous voyons chaque jour, soutient et appuie Israël de manière inconditionnelle. Y compris dans certains milieux progressistes.

En dehors de tout cela, la question qui m’assaille immédiatement est : comment l’establishment judéo-sioniste communautaire définit-il l’antisémitisme, et pourquoi, dans tous les cas, refuse-t-il le débat public avec ceux d’entre nous qui avons une vision diamétralement opposée ? Même au sein des communautés islamiques, syro-libanaises, etc. (le monde arabe, musulman, islamique, etc., est aussi vaste que le monde juif ashkénaze ou séfarade), il existe une multitude de positions autour de la question palestinienne qu’il est impossible de cataloguer comme « antisémites », puisque la défense du peuple palestinien est la défense d’un peuple autochtone sémitique.

Pour être francs, ceux qui soutiennent aujourd’hui Israël pratiquent l’islamophobie la plus débridée et associent tout ce qui est musulman, islamique, arabe, etc., au terrorisme. Un drapeau palestinien, pour les caciques du monde occidental et chrétien, est synonyme d’un drapeau « terroriste ».

Je le répète : si le lobby sioniste, qui aime se présenter sous le masque de victime éternelle, veut débattre, qu’il le fasse. Mais qu’il cesse de parler au nom de l’ensemble des juifs et d’amalgamer termes et concepts pour justifier son adhésion au pire génocide du XXIᵉ siècle auquel nous assistons.

Quand le cauchemar prendra fin, peut-être que les jeunes générations de juifs, nées au sein de familles judéo-sionistes, se réveilleront et rompront leurs attaches pour dénoncer haut et fort la défense d’un peuple comme le peuple palestinien, qui subit depuis plus d’un siècle persécution, oppression et bombardements.

RUBÉN KOTLER
Mis amigos y colegas no son antisemitas

 Rubén Kotler, 7-9-2025

Rubén Kotler es un historiador argentino, judío antisionista (A 30 años de Oslo: cómo dejé de ser sionista; Rubén Kotler: “El judío sionista teme verse reflejado históricamente en el soldado nazi del ‘39”), especialista en historia reciente de Tucumán, cofundador de la Asociación de Historia Oral de la República Argentina y coadministrador de la Red Latinoamericana de Historia Oral, coguionista y responsable de la investigación histórica del documental El Tucumanazo (sobre las revueltas obrero-estudiantiles de Tucumán). https://www.deigualaigual.net/  

El relato sionista indica que todo aquel que ose cuestionar a Israel está subiéndose a la ola del antisemitismo global, disfrazado, en este caso, de antisionismo. Aún en aquellas personas que sostienen el derecho a la existencia de Israel y que cuestionan las acciones bélicas contra el pueblo palestino, les cabe, según el relato del poderoso lobby sionista, el mote de antisemitas.

Yo me muevo en un mundo que va desde la militancia pura y dura hasta el academicismo de toda laya. En general la militancia de izquierda levanta la bandera del antisionismo. Muchas organizaciones políticas y sociales tienen entre sus filas militantes personas de origen judío.

Clarisa Lita Alberstein, dirigente del MST, Frente de Izquierda y de Trabajadores – Unidad, durante un acto de solidaridad en Tucumán, 30-8-2025

En el amplio mundo académico sobre todo latinoamericano pasa algo similar. Con mayor presencia institucional o sin ella, las voces críticas en muchos casos provienen, como en mi caso personal, de profesionales de origen judío que, desde dentro de la academia dicen: en mi nombre no. Claro que somos repudiados por otro sector académico de origen judío que, pese a todo lo que vemos a diario, sostienen y apoyan de modo incondicional a Israel. Aún dentro de las filas de cierto progresismo.

Cuando veo que compañeros, amigos y colegas levantan las banderas de Palestina en actos, actividades, etc., no impugnan al judaísmo como tal y cuando presto mayor atención a sus discursos no encuentro el menor atisbo de antisemitismo entre esas declaraciones o posiciones.

Al margen de todo lo anterior, la pregunta que me asalta inmediatamente es cómo define el establishment comunitario judeo-sionista al antisemitismo y porqué, en todo caso, se niegan al debate público con quienes tenemos una mirada diametralmente opuesta. Aún dentro de las comunidades islámicas, sirio-libanesas, etc (el mundo árabe, musulman, islámico, etc es tan amplio como el mundo judío ashkenazí o sefardí) existen una cantidad de posiciones en torno a la cuestión palestina que es imposible catalogarlas de «antisemitas» siendo que la defensa del pueblo palestino es la defensa de un pueblo originario semita.

Esto de ver antisemitismo en toda expresión de apoyo al pueblo palestino o de impugnación al Estado de Israel, termina banalizando el verdadero odio antijudío que hoy existe pero que es marginal. Quienes hoy apoyan al sionismo y al Estado autoproclamado judío son sectores de la ultraderecha global, otrora odiadora de judíos como los Liberfachos argentinos, los Vox españoles, los seguidores de Orban en Hungría, etc etc. Para ser francos, los que hoy apoyan a Israel practican la islamofobia más rampante y asocia todo lo musulmán, islámico, árabe, etc etc con terrorismo. Una bandera palestina para los carcamanes del mundo occidental y cristiano es sinónimo de una bandera «terrorista».

Vuelvo a insistir, si el lobby sionista que gusta de portar el disfraz de víctimas eternas quiere debatir, que lo haga, pero que deje de hablar en nombre de la totalidad de judíos y deje de mezclar términos y conceptos para justificar su adhesión al peor genocidio del S XXI al que estamos asistiendo. Cuando la pesadilla termine, quizás las jóvenes generaciones de judíos que nacieron en el seno de familias judeo-sionistas, despierten y rompan lazos para denunciar a viva voz la defensa de un pueblo como el Palestino que lleva más de un siglo de persecución, opresión y bombardeos.