Affichage des articles dont le libellé est Royaume-Uni. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Royaume-Uni. Afficher tous les articles

30/10/2025

Armes britanniques, mains émiraties, sang soudanais : la question à laquelle le Royaume-Uni doit répondre

 


Darfur Union in the UK, 30/10/2025
British Weapons, Emirati Hands, Sudanese Blood: The Question the UK Must Answer

أسلحة بريطانية، أيدٍ إماراتية، دماء سودانية: السؤال الذي يجب أن تجيب عليه بريطانيا

Traduit par Tlaxcala

Les récentes révélations du Guardian mettent en lumière un lien profondément troublant : du matériel militaire fabriqué au Royaume-Uni a été retrouvé au Soudan, entre les mains des Forces de soutien rapide (FSR) soutenues par les Émirats arabes unis (EAU), une milice aujourd’hui accusée de génocide à Al-Fashir, au Darfour Nord.

Ce constat n’est pas abstrait. C’est une preuve matérielle que des armes et équipements autorisés à l’exportation par le Royaume-Uni, vendus à l’origine aux Émirats arabes unis, ont été détournés pour alimenter une guerre génocidaire contre des civils soudanais. Les personnes mourant aujourd’hui sous les frappes de drones et les bombardements à Al-Fashir ont peut-être été tuées à l’aide d’armes fabriquées en Grande-Bretagne.

Une question de responsabilité

En vertu du droit international et des obligations du Royaume-Uni au titre du Traité sur le commerce des armes (TCA), le gouvernement est tenu de garantir que les armes britanniques ne soient pas utilisées pour commettre ou faciliter des crimes de guerre. Pourtant, face aux preuves croissantes de transferts émiratis vers les RSF, une question se pose :

Quelles garanties, le cas échéant, le gouvernement britannique a-t-il mises en place concernant ses ventes d’armes aux Émirats arabes unis ?

L’enquête du Guardian [voir ci-dessous], corroborée par des experts de l’ONU, souligne une chaîne d’approvisionnement par complicité : du matériel britannique, réexporté ou sous licence via les Émirats, se retrouve sur les champs de bataille du Darfour. Ces armes alimentent la campagne systématique de meurtres, de famine et de nettoyage ethnique menée par les FSR. 

Quand la pitié est morte : le massacre dans les hôpitaux d’Al-Fashir

À l’intérieur de la ville assiégée d’Al-Fashir, l’horreur a atteint son paroxysme. Tous les blessés et malades hospitalisés – dans l’hôpital saoudien, les chambres de première classe, l’université et les dortoirs – ont été exécutés de sang-froid par la milice FSR soutenue par les Émirats arabes unis : au moins 460 personnes tuées alors qu’elles étaient encore entre la vie et la mort.

En un temps où l’humanité n’a plus de place, la pitié est morte avant que la médecine ne puisse atteindre les victimes.

Les hôpitaux sont tombés dans un silence terrifiant, seulement rompu par des gémissements qui se sont tus soudainement.

Parallèlement, les agressions contre les travailleurs humanitaires, y compris le personnel du Croissant-Rouge, se poursuivent : passages à tabac, humiliations et intimidations, sous la supervision directe des commandants FSR opérant avec le plein soutien et la direction d’Abou Dhabi.

Ces actes s’inscrivent dans une stratégie délibérée : éteindre la vie, effacer les témoins et punir ceux qui aident.

Al-Fashir : une ville sous l’ombre britannique

Aujourd’hui, Al-Fashir n’est plus qu’un champ de ruines. Plus de 2 000 civils ont été massacrés en quelques jours – hommes, femmes, enfants – tandis que les images satellites montrent des flaques de sang tachant les quartiers autrefois pleins de vie. Les hôpitaux, les centres alimentaires et les abris ont été bombardés dans le cadre d’un siège délibéré mené par la milice FSR sous la direction d’Abou Dhabi.

Il est inconcevable qu’en 2025, un composant britannique — moteur, système de ciblage ou unité de communication — puisse jouer un rôle dans l’anéantissement d’une population entière. Et pourtant, nous y sommes.

Questions au gouvernement britannique

Nous, l’Union du Darfour au Royaume-Uni, exigeons des réponses immédiates du gouvernement britannique, et en particulier du secrétaire d’État à la Défense :

1.      Quels mécanismes précis de surveillance de l’utilisation finale existent pour empêcher la réexportation d’armes britanniques des EAU vers des tiers tels que les FSR ?

2.     Le ministère de la Défense ou celui des Affaires étrangères ont-ils ouvert une enquête sur les preuves présentées par The Guardian et les Nations Unies ?

3.     Le gouvernement suspendra-t-il les licences d’exportation d’armes vers les EAU en attendant un examen indépendant des risques de détournement ?

4.    Quelle obligation de rendre des comptes sera-t-elle imposée aux entreprises britanniques dont les produits ont atterri entre les mains des acteurs accusés de génocide ?

Le public a le droit de savoir

Ce n’est pas simplement une question de politique étrangère — c’est une question de responsabilité morale britannique. Le public a le droit de savoir si son gouvernement, sciemment ou par négligence, a facilité le massacre de civils au Darfour.

Les victimes d’Al-Fashir ne sont pas anonymes : enseignants, enfants, mères, gens ordinaires pris sous une pluie de mort, financée par des intérêts étrangers et rendue possible, en partie, par un manque de contrôle au Royaume-Uni.

Un appel à l’action

Nous appelons le Parlement, la société civile et la presse britanniques à exiger transparence et reddition de comptes.

L’exportation d’armes ne doit pas devenir l’exportation d’atrocités.

Le Royaume-Uni ne peut pas prétendre défendre les droits humains à l’étranger tandis que ses armes se retrouvent entre les mains de ceux qui commettent un génocide.

Union du Darfour au Royaume-Uni
Justice, obligation de rendre des comptes et protection des civils au Soudan

 ***

Des équipements militaires britanniques utilisés par une milice accusée de génocide retrouvés au Soudan, selon l’ONU

Exclusif : deux dossiers soumis au Conseil de sécurité soulèvent des questions sur les exportations d’armes britanniques vers les Émirats arabes unis, accusés d’avoir fourni des armes au groupe paramilitaire FSR.

Mark Townsend, The Guardian, 28/10/2025
Traduit par Tlaxcala

Mark Townsend est journaliste principal pour la rubrique Développement mondial du Guardian et auteur de No Return: The True Story of How Martyrs Are Made.

Du matériel militaire britannique a été retrouvé sur les champs de bataille du Soudan, utilisé par les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire accusé de génocide, selon des documents consultés par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Des systèmes de ciblage pour armes légères et des moteurs britanniques pour véhicules blindés de transport de troupes ont été récupérés sur des sites de combat dans un conflit qui a provoqué la plus grande catastrophe humanitaire au monde.

Ces découvertes ravivent les interrogations sur les exportations d’armes du Royaume-Uni vers les Émirats arabes unis (EAU), à plusieurs reprises accusés d’avoir fourni des armes aux FSR au Soudan.
Elles soulèvent également des questions quant au rôle du gouvernement britannique dans l’alimentation de ce conflit.

Des mois après que le Conseil de sécurité a reçu des éléments indiquant que les EAU auraient livré des équipements d’origine britannique aux FSR, de nouvelles données montrent que le gouvernement britannique a continué à approuver des exportations similaires vers cet État du Golfe.

Des moteurs britanniques conçus spécifiquement pour un modèle de véhicule blindé de transport de troupes fabriqué aux EAU semblent aussi avoir été exportés vers l’émirat, malgré des preuves attestant que ces véhicules avaient été utilisés en Libye et au Yémen en violation des embargos sur les armes imposés par l’ONU.


Des images montrent des moteurs britanniques provenant de véhicules militaires produits par Nimr, une société émiratie, censément récupérés sur des positions des FSR au Soudan.
Photo  SOPA Images / LightRocket / Getty Images

Les EAU ont nié à plusieurs reprises apporter un quelconque soutien militaire aux FSR.

Entrée dans sa troisième année, la guerre opposant les FSR à l’armée soudanaise a fait au moins 150 000 morts, forcé plus de 12 millions de personnes à fuir leurs foyers et laissé près de 25 millions dans une situation de famine aiguë. Les deux camps sont accusés de crimes de guerre et d’attaques contre des civils.

L’équipement militaire britannique retrouvé au Soudan figure dans deux dossiers datés de juin 2024 et mars 2025, examinés par le Conseil de sécurité.
Ces dossiers, préparés par l’armée soudanaise, prétendent fournir des preuves détaillées du « soutien émirati » aux FSR.

Le fait que le Royaume-Uni ait continué à fournir du matériel militaire aux EAU, malgré le risque qu’il alimente le conflit meurtrier au Soudan, suscite une profonde inquiétude.

Mike Lewis, chercheur et ancien membre du groupe d’experts de l’ONU sur le Soudan, déclare :

« La législation britannique et les traités internationaux interdisent clairement au gouvernement d’autoriser des exportations d’armes lorsqu’il existe un risque manifeste de détournement ou d’utilisation dans des crimes internationaux. »

Les enquêteurs du Conseil de sécurité ont documenté en détail l’historique de dix ans de détournement d’armes par les Émirats vers des pays sous embargo ou des forces violant le droit international humanitaire.

Lewis ajoute :

« Même avant ces nouvelles informations sur les équipements britanniques au Soudan, ces licences n’auraient jamais dû être délivrées – pas plus qu’à d’autres gouvernements impliqués dans l’armement du conflit soudanais. »

Abdallah Idriss Abugarda, président de l’Association de la diaspora du Darfour au Royaume-Uni, représentant les Soudanais originaires du Darfour, a appelé à une enquête :

« La communauté internationale, dont le Royaume-Uni, doit enquêter d’urgence sur ce transfert et s’assurer qu’aucune technologie ni arme britannique ne contribue à la souffrance des civils soudanais. La reddition de comptes et un contrôle strict de l’usage final sont essentiels pour éviter toute complicité future dans ces crimes graves. »


Un officier de l’armée soudanaise inspecte du matériel saisi après la capture d’une base des FSR à Salha, Omdurman, le 26 mai. Photo Ebrahim Hamid / AFP

Les images incluses dans les deux dossiers, vus par le Conseil de sécurité – dont le Royaume-Uni est membre permanent – suggèrent que des dispositifs de ciblage britanniques pour armes légères ont été récupérés sur d’anciennes positions des FSR à Khartoum et Omdurman.

Bien qu’il soit difficile de vérifier ces images sans métadonnées, plusieurs portent des étiquettes indiquant leur fabrication par Militec, une société basée à Mid Glamorgan, au Pays de Galles, spécialisée dans les systèmes d’entraînement et de ciblage pour armes légères.

Les bases de données indiquent que le gouvernement britannique avait délivré des licences d’exportation à Militec vers les EAU dès 2013.

De nouvelles informations révèlent qu’entre janvier 2015 et septembre 2024, le gouvernement britannique a émis 26 licences d’exportation permanente de dispositifs d’entraînement militaire vers les EAU dans la catégorie « ML14 », qui couvre les produits de Militec.

Ces licences ont été accordées à 14 entreprises, dont Militec, mais le gouvernement refuse de divulguer quelles licences ont été attribuées à quelles entreprises.

Les documents montrent qu’au 27 septembre 2024, soit trois mois après que le Conseil de sécurité eut reçu des images prouvant la présence de matériel ML14 au Soudan, le gouvernement britannique a délivré une licence individuelle ouverte pour la même catégorie de produits vers les EAU.

Une telle licence permet au Royaume-Uni d’exporter des quantités illimitées de ce matériel pendant toute la durée de l’accord, sans obligation de suivi de leur destination finale.

À cette date, les inquiétudes grandissaient déjà sur l’implication des EAU dans l’armement des FSR.

Neuf mois plus tôt, en janvier 2024, un rapport du groupe d’experts de l’ONU sur le Soudan – chargé de surveiller l’embargo sur les armes au Darfour – estimait « crédibles » les accusations selon lesquelles les Émirats fournissaient des armes aux RSF.


Véhicule militaire brûlé à l’aéroport international de Khartoum. Photo Giles Clarke / Getty Images

Des années auparavant, le Royaume-Uni avait déjà été alerté que des entreprises basées aux EAU pouvaient constituer un risque de détournement.
Trois ans plus tôt, Londres avait autorisé l’exportation de lunettes de vision nocturne britanniques à une société émiratie, ultérieurement retrouvées entre les mains de combattants talibans en Afghanistan.

Militec, contactée par le Guardian, a refusé de commenter, précisant que toutes ses exportations étaient dûment autorisées par les autorités britanniques compétentes et qu’elle n’avait commis aucune infraction.

Les images incluses dans les dossiers montrent aussi des véhicules blindés de transport de troupes Nimr Ajban, fabriqués aux EAU par Edge Group, un conglomérat d’armement majoritairement étatique.

Une photo datée de 2025 montre la plaque d’un moteur de véhicule Nimr portant la mention « Made in Great Britain by Cummins Inc », fabriqué le 16 juin 2016 par une filiale britannique de Cummins, une entreprise usaméricaine.

Dès 2016, le gouvernement britannique savait que les EAU avaient fourni des véhicules Nimr à des groupes armés en Libye et en Somalie en violation d’un embargo de l’ONU.

Des preuves publiées par le Conseil de sécurité indiquent que les Émirats avaient livré des véhicules blindés aux milices de Zintan en Libye dès 2013.

Aucune donnée de licence britannique ne précise quand ces moteurs ont été exportés, car ils ne sont pas exclusivement conçus pour un usage militaire et ne nécessitent donc pas de licence spéciale.

Véhicules blindés à l’exposition internationale de défense d’Abou Dhabi, 2023. Photo Ryan Lim / AFP

Un porte-parole de Cummins a déclaré :

« Cummins applique une culture de conformité stricte, comme le démontrent les dix principes éthiques de notre code de conduite. Ce code couvre explicitement le respect des sanctions et contrôles à l’exportation dans toutes les juridictions où Cummins opère, souvent au-delà des exigences légales.

Cummins a une politique claire interdisant toute participation, directe ou indirecte, à des transactions liées à des destinations sous embargo sans autorisation complète des autorités compétentes.

Nous examinons minutieusement toutes nos transactions dans le domaine de la défense, obtenons les licences nécessaires et appliquons d’autres mesures de conformité.

Concernant le Soudan, nous avons revu toutes nos transactions passées et n’avons identifié aucune opération militaire impliquant ce pays comme destination finale. »

Un porte-parole du Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO) [ministère des Affaires étrangères] a répondu :

« Le Royaume-Uni dispose de l’un des régimes de contrôle des exportations les plus rigoureux et transparents au monde.
Toutes les licences sont évaluées pour le risque de détournement vers un utilisateur ou un usage final indésirable.
Nous attendons de tous les pays qu’ils respectent leurs obligations au titre des régimes de sanctions de l’ONU. »

Selon des sources gouvernementales, les décisions d’octroi de licences sont prises au cas par cas, et Londres est consciente du risque de détournement vers le conflit au Soudan.
Certaines licences, y compris celles à destination des EAU, auraient déjà été refusées à plusieurs reprises.

Écouter Prise d'El-Fasher au Soudan: que sait-on des crimes contre les civils ?

08/10/2025

اسكتلندا تحظر تقديم المساعدات المالية لشركات السلاح التي تزود جيش الاحتلال الإسرائيلي

 الحكومة المحلية تقول إن المتعاقدين الراغبين في الحصول على الدعم يجب أن يثبتوا أن منتجاتهم لن تُستخدم من قبل الجيش الإسرائيلي

سيفيرين كاريل – محرر الشؤون الاسكتلندية، صحيفة الغارديان، 3 سبتمبر 2025
ترجمها تلاكسكالا

أعلن الوزير الأول في اسكتلندا جون سويني أيضًا عن تجميد أي منح جديدة للمنتجات المتجهة إلى دول متهمة بارتكاب جريمة الإبادة الجماعية.
تصوير: آندي بيوكانان / وكالة فرانس برس / غيتي إيمجز

"لقد علّقنا تراخيص تصدير المعدات العسكرية إلى قوات الدفاع الإسرائيلية التي قد تُستخدم في العمليات في غزة، باستثناء الترتيبات الخاصة ببرنامج F-35 العالمي، استنادًا إلى تقييمنا بأنها قد تُستخدم في ارتكاب أو تسهيل انتهاكات خطيرة للقانون الإنساني الدولي.
وسنعمل مع حلفائنا ومع شركائنا في المنطقة على عملية ذات مغزى نحو حل الدولتين، وسنواصل بذل ما بوسعنا لدعم أسس قيام الدولة الفلسطينية

حظرت الحكومة الاسكتلندية على شركات السلاح التي تزود قوات الدفاع الإسرائيلية (IDF) الحصول على المنح والدعم الاستثماري، كما قررت تجميد أي دعم للتجارة مع إسرائيل.

وقال جون سويني، الوزير الأول، يوم الأربعاء إن أي مقاول دفاعي يرغب في الحصول على دعم مالي في اسكتلندا سيتعين عليه الآن إثبات أن منتجاته لن تُستخدم من قبل الجيش الإسرائيلي.

وأضاف أن على الحكومات حول العالم أن تتخذ إجراءات عاجلة ردًا على "الكارثة الإنسانية" في غزة، حيث توجد الآن أدلة معقولة على وقوع إبادة جماعية.

"حجم المعاناة في غزة لا يمكن تصوره"، قال سويني أمام البرلمان الاسكتلندي. "لا أحد يمكنه تجاهلها. يجب أن نواجه هذه الأزمة بسرعة، وبروح من الرحمة، وبالتزام لا يتزعزع بالمحاسبة".

وبعد أن دعا الحكومة البريطانية إلى دعم الدعوى المرفوعة ضد إسرائيل بتهمة الإبادة الجماعية أمام محكمة العدل الدولية، قال سويني إن حكومته في إدنبرة قررت تعديل قواعد الدعم المالي لشركات الدفاع.

وأوضح أن الحكومة ستقوم الآن بتجميد أي منح أو تمويل جديد للمنتجات المتجهة إلى دول متهمة بشكل مبرر بارتكاب إبادة جماعية.

وأشار سويني إلى أنه أصدر تعليماته لموظفيه، وللوكالة الحكومية "سكوتيش إنتربرايز" (Scottish Enterprise)، ولـ البنك الوطني للاستثمار في اسكتلندا، بعدم تقديم أي دعم مالي جديد للشركات غير الملتزمة، بدءًا من تلك التي تزود إسرائيل.

وكشف تحقيق أجرته منصة The Ferret أن "سكوتيش إنتربرايز" قدمت منذ يناير 2022 ما لا يقل عن 2.75 مليون جنيه إسترليني لشركات الدفاع رايثيون (Raytheon) وتاليس (Thales) وليوناردو (Leonardo)، وجميعها تنتج معدات تُستخدم من قبل الجيش الإسرائيلي، بما في ذلك الطائرات المسيّرة، والطائرات المقاتلة F-35، والصواريخ الموجهة.

وأضاف سويني أن الوكالة تلقّت أيضًا تعليمات بعدم تسهيل أي صفقات تصدير غير عسكرية جديدة مع إسرائيل من قبل الشركات الاسكتلندية، قبل أن يدعو الحكومة البريطانية إلى إلغاء اتفاقها التجاري مع إسرائيل.

لكن مصادر في الحكومة البريطانية اتهمت سويني بـ"التخبط"، بعد أن أعلن أيضًا أن اسكتلندا سترفع الحظر الفعلي المفروض على تمويل الشركات الدفاعية التي تزوّد أوكرانيا بالذخائر.

وقالت إحدى المصادر إن بعض شركات الدفاع قد تبرم عقودًا لتزويد أوكرانيا بالأسلحة وتنتج أيضًا معدات تُستخدم من قبل الجيش الإسرائيلي، ومن بينها شركة BAE Systems التي توظف آلاف الأشخاص في إنتاج المعدات العسكرية البريطانية.

وأضافت المصدر: "محاولة القيام بأمرين متناقضين في الوقت نفسه تصرف غير حكيم".

وفي يوم الأحد، أعلنت الحكومة البريطانية أن أحواض بناء السفن التابعة لشركة BAE Systems على نهر كلايد ستلعب دورًا رئيسيًا في صفقة قياسية بقيمة 10 مليارات جنيه إسترليني مع النرويج لبناء ما لا يقل عن خمس فرقاطات جديدة من طراز "تايب 26" (Type 26)، مما سيؤمّن 2000 وظيفة في اسكتلندا.

وفي يونيو، أعلنت نائبة الوزير الأول كيت فوربس أن "سكوتيش إنتربرايز" ستمنح 9.22 ملايين جنيه إسترليني لشركة BAE Systems لإنشاء أكاديمية جديدة للتدريب وتنمية المهارات كجزء من منشأة بناء السفن الجديدة على نهر كلايد، والتي ستساهم في خلق 300 وظيفة جديدة.

وقد تعرضت شركة BAE Systems لانتقادات من قبل الناشطين المؤيدين لفلسطين لأنها توفر قطعًا لبرنامج الطائرات المقاتلة F-35 من مصانعها في أجزاء أخرى من المملكة المتحدة.

واعترف سويني ضمنيًا بوجود توترات داخل هذه السياسة الجديدة، متعهدًا في الوقت نفسه بأن برامج التدريب المهني الممولة من الحكومة الاسكتلندية داخل شركات الدفاع لن تتأثر.

وكان إعلانه هذا محاولة لتهدئة الانتقادات الصادرة من اليسار السياسي، بما في ذلك من حزب الخضر الاسكتلندي، الذي دعا الوزراء إلى مقاطعة الشركات التي تزود الجيش الإسرائيلي.

وقال جيمي ليفينغستون، رئيس فرع منظمة أوكسفام (Oxfam) لمكافحة الفقر، إن على الحكومة البريطانية أن تحذو حذو سويني:

"غزة تتحول إلى مقبرة أمام أعيننا : التاريخ سيتساءل عمّا إذا كان القادة قد فعلوا كل ما بوسعهم لوقف ذلك. لقد تعهد الوزير الأول بالتحرك، وعلى وستمنستر أن تفعل الشيء نفسه."

وقال متحدث باسم الحكومة البريطانية:

"لقد علّقنا تراخيص تصدير المعدات العسكرية إلى قوات الدفاع الإسرائيلية التي قد تُستخدم في العمليات في غزة، باستثناء الترتيبات الخاصة ببرنامج F-35 العالمي، استنادًا إلى تقييمنا بأنها قد تُستخدم في ارتكاب أو تسهيل انتهاكات خطيرة للقانون الإنساني الدولي.
وسنعمل مع حلفائنا ومع شركائنا في المنطقة على عملية ذات مغزى نحو حل الدولتين، وسنواصل بذل ما بوسعنا لدعم أسس قيام الدولة الفلسطينية."

مشجعو سيلتيك، بقيادة اللواء الأخضر الأيرلندي، في حالة تأهب.

"الاتحاد الأوروبي لكرة القدم متواطئ في الإبادة الجماعية بتطبيعه العلاقات مع إسرائيل. اطردوهم الآن "!

مدرجات خلال مباراة دوري أبطال أوروبا ضد أتلتيكو مدريد في ملعب سيلتيك بارك، غلاسكو، اسكتلندا، 25 أكتوبر/تشرينأكتوبر/تشرين الأول 2023 [هارجي/الجزيرة]


 

Au Royaume-Désuni, une action pour la Palestine peut coûter 14 ans de prison : merci, camarade Starmer !

Le Premier british Keir Starmer, 63 ans, devenu chef du parti travailliste après l'exécution sommaire de Jeremy Corbyn pour "antisémitisme", n'en rate pas une pour soutenir la bande à Bibi, des tueurs qu'en d'autres temps on aurait jugés à Nuremberg. Sa politique férocement pro-sioniste le range définitivement du côté d'un certain Lord Balfour - le Tory antisémite auteur de la fameuse Déclaration, petit joyau d'"impérialisme pragmatique"- plutôt que dans celle d'un Clement Attlee, Premier ministre labour de 1945 à 1951, qui tenta en vain de s'opposer à la création de l'État sioniste et ne le reconnut qu'en 1949, une fois ses camarades du Mapai arrivés au pouvoir. 
Starmer a donc dissous pour "terrorisme" un groupe d'activistes appelé Palestine Action, dont les militants et sympathisants risquent jusqu'à 14 ans de prison pour des actions consistant à exercer des violences symboliques contre des objets, des bâtiments, des symboles et jamais contre des êtres vivants. Mais au Royaume-Désuni, tous les politiciens ne sont pas sur la même longueur d'onde. 
Plus au nord, à Edimbourg, le Premier ministre nationaliste écossais, John Swinney, 61 ans, dont 46 en politique, poussé au cul par la rue et les stades -où les foules de supporters du Celtic Glasgow affichent massivement leur soutien aux Palestiniens - a commencé à prendre des mesures contre les entreprises complices du génocide en cours. Lisez donc !  
Traduit par Tlaxcala

SOMMAIRE

  1. Le fabricant israélien d’armes Elbit Systems a fermé une installation britannique ciblée par Palestine Action
  2. Le ministère de l’Intérieur britannique obtient le droit de contester le recours de Palestine Action contre son interdiction pour terrorisme
  3. L’Écosse interdit les aides financières aux entreprises d’armement qui fournissent l’armée israélienne 


Le fabricant israélien d’armes Elbit Systems a fermé une installation britannique ciblée par Palestine Action

Le site d’Elbit Systems UK à Bristol a fait l’objet de manifestations quelques jours avant que le groupe d’action directe ne soit interdit

Haroon Siddique et Jamie Grierson, The Guardian, 6/9/2025

Une installation du fabricant israélien d’armes Elbit Systems UK à Bristol, qui avait été prise pour cible à plusieurs reprises par le groupe Palestine Action, semble avoir fermé de manière inattendue.

Le site d’Elbit Systems UK, situé dans le parc d’activités Aztec West, avait fait l’objet de dizaines de manifestations menées par Palestine Action, notamment le 1er  juillet 2025, quelques jours avant que ce groupe d’action directe ne soit interdit en vertu de la loi antiterroriste britannique.

Elbit détenait depuis 2019 le bail du site, qui ne devait expirer qu’en 2029. Les manifestations comprenaient des blocages avec des chaînes, l’occupation des toits, la brisure de vitres et l’aspersion du bâtiment de peinture rouge, symbolisant le sang versé.

Elbit Systems UK est une filiale de la société israélienne Elbit Systems, le plus grand fabricant d’armes d’Israël.
La société mère, qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 5 milliards de livres (5,8 milliards d’€) se décrit comme la « colonne vertébrale » de la flotte de drones de l’armée israélienne (IDF), largement utilisée lors de l’offensive contre Gaza.
Son portefeuille comprend également des systèmes pour avions et hélicoptères militaires, des navires armés télécommandés, des véhicules terrestres, ainsi que des solutions de commandement et de contrôle.

Elbit Systems UK n’a pas répondu à la demande de commentaires du Guardian concernant le statut du site.
Mais la propriété, située dans une zone commerciale et industrielle à la périphérie de Bristol, à la jonction des autoroutes M5 et M4, était déserte lorsque le Guardian s’y est rendu début septembre.
Aucun membre du personnel n’était présent, à l’exception d’un agent de sécurité posté dans un véhicule à l’extérieur du bâtiment.

Le site appartenait auparavant au conseil du comté de Somerset, qui avait lui aussi été pris pour cible par Palestine Action avant de vendre la propriété l’an dernier. Le Guardian a tenté de contacter les propriétaires actuels.
Des clôtures et barrières ont été installées autour du site après les dernières actions des militants.

L’installation d’Aztec West est distincte de celle de Filton, également à Bristol, qui a elle aussi été visée par Palestine Action.
Dans ce dossier, 24 personnes attendent leur procès pour des chefs d’accusation tels que détérioration de biens, troubles violents et cambriolage aggravé.
Une personne est également inculpée de blessures corporelles graves avec intention.

Avant d’être interdite, Palestine Action menait une campagne contre les sites britanniques d’Elbit et ses entreprises partenaires, campagne qui s’est intensifiée après l’offensive israélienne sur Gaza en réponse aux attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas.

Les derniers comptes d’Elbit Systems UK montrent une perte d’exploitation de 4,7 millions de livres l’an dernier, contre un bénéfice de 3,8 millions en 2023.

Andrew Feinstein, expert et auteur spécialisé dans le commerce mondial des armes et ancien député [juif de l’ANC] sud-africain, a qualifié cette fermeture d’« extrêmement significative », ajoutant :

« Il faut se rappeler qu’Elbit Systems est, avec IAI, l’une des deux entreprises d’armement israéliennes les plus importantes ; elle constitue de toute évidence un élément central du complexe militaro-industriel d’Israël. »

L’an dernier, Elbit Systems UK a vendu sa filiale basée dans les Midlands de l’Ouest, Elite KL (désormais Calatherm).
Après une baisse de 75 % de son bénéfice opérationnel en 2022, l’entreprise avait expliqué ce recul par la hausse des coûts de sécurité, son site de Tamworth ayant lui aussi été pris pour cible par Palestine Action.
Les nouveaux propriétaires ont annoncé qu’ils rompraient tout lien avec Elbit et annuleraient ses contrats de défense.

En 2022, Elbit a vendu Ferranti P&C, une autre filiale basée à Oldham, après 18 mois de manifestations menées par Palestine Action et le groupe pacifiste Oldham Peace.

Le mois dernier, le magazine Private Eye a révélé qu’Elbit Systems UK faisait partie d’un consortium sur le point de décrocher un contrat de 2 milliards de livres, qui en ferait un « partenaire stratégique » du ministère britannique de la Défense.
Le Financial Times a rapporté que Peter Hain, ancien ministre travailliste, avait écrit au secrétaire à la Défense Jon Healey, pour l’exhorter à ne pas attribuer le contrat à Elbit, compte tenu de « la dévastation en cours à Gaza ».

Palestine Action a obtenu l’autorisation d’un recours judiciaire, prévu pour novembre, contre la décision d’interdire le mouvement. [lire article ci-dessous]

Cependant, lors d’une audience en appel le 25 septembre, la ministre de l’Intérieur cherchera à faire annuler cette autorisation.

 

Le ministère de l’Intérieur britannique obtient le droit de contester le recours de Palestine Action contre son interdiction pour terrorisme

Rajeev Syal, rédacteur aux affaires intérieures, The Guardian, 4 septembre 2025

Le ministère britannique de l’Intérieur a remporté une décision de justice lui permettant de tenter de bloquer la démarche engagée par Palestine Action pour faire annuler son interdiction en vertu des lois antiterroristes.


Manifestants propalestiniens rassemblés à Trafalgar Square, à Londres, en juin.
Photo Sean Smith / The Guardian

Dernier rebondissement juridique dans la bataille opposant le gouvernement britannique au groupe de protestation — désormais interdit et classé comme organisation terroriste —, la cour d’appel a statué que la ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, pouvait contester la décision d’autoriser un contrôle judiciaire de l’interdiction du mouvement, dont l’audience était prévue pour novembre.

Cette décision d’appel est intervenue le même jour où six personnes ont comparu devant un tribunal pour nier des accusations liées au terrorisme, après avoir été accusées d’avoir tenté d’organiser des rassemblements de masse destinés à rendre l’interdiction inapplicable.

Elle survient à la veille d’une manifestation prévue samedi 6 septembre, au cours de laquelle les organisateurs affirment attendre plus de 1 000 participants à un rassemblement près du Parlement britannique. [NdT : il y a eu 1 500 participants, dont 890 ont été arrêtés. Simultanément se déroulait la 30ème  Marche nationale organisée par la Palestine Solidarity Campaign, avec environ 300 000 participants].

Selon l’ordonnance rendue le 21 août par la cour d’appel, la ministre de l’Intérieur a obtenu l’autorisation de faire appel. Dans les observations jointes au jugement, le juge Lord Justice Underhill a déclaré :

« Je considère que l’appel présente une réelle chance de succès. »

L’audience visant à contester la décision d’autoriser le réexamen de l’interdiction de Palestine Action aura lieu le 25 septembre.
En juillet, les avocats de Huda Ammori, cofondatrice du mouvement, avaient obtenu le droit de contester l’interdiction, arguant que cette décision violait la liberté d’expression et constituait une forme de censure des protestations légitimes.

Depuis l’interdiction prononcée le 5 juillet, plus de 700 personnes — dont beaucoup ont publiquement exprimé leur soutien à Palestine Action — ont été arrêtées par la police métropolitaine de Londres.

La ministre de l’Intérieur avait banni le groupe au titre des lois antiterroristes après qu’une action militante eut recouvert de peinture des avions de la Royal Air Force (RAF) à Brize Norton. La police a estimé que les dommages s’élevaient à 7 millions de livres sterling [=8 M€].

Cette interdiction signifie que l’adhésion ou le soutien à Palestine Action constitue désormais un délit passible de 14 ans de prison. Le gouvernement a justifié cette décision en expliquant qu’elle visait spécifiquement un groupe impliqué dans des actes de criminalité grave.

Les accusations portées contre les six personnes concernent la préparation de réunions à Londres, Cardiff et Manchester, qui auraient été organisées via des appels Zoom en juillet, août et septembre.

Parmi les accusés figurent Tim Crosland, ancien juriste du gouvernement, originaire de Southwark (sud de Londres), ainsi que Dawn Manners, 61 ans, de Hackney (est de Londres), et David Nixon, 39 ans, de Barnsley (Yorkshire du Sud), qui ont comparu au tribunal de Westminster.

Lors d’une autre audience, jeudi après-midi, Patrick Friend, 26 ans, étudiant originaire de Grange (Édimbourg), a comparu avec Gwen Harrison, 48 ans, de Kendal (Cumbria), et Melanie Griffith, 62 ans, de Southwark (Londres).

Le collectif Defend Our Juries, cofondé par Crosland, est l’organisateur de la manifestation prévue ce samedi sur Parliament Square, dans le centre de Londres.

NdT : un sit-in silencieux de protestation contre l’interdiction de Palestine Action le 4 octobre a rassemblé un millier de personnes, dont 492, âgées de 18 à 89 ans, ont été arrêtées.
La présidente de la Fédération de la police métropolitaine Paula Dodds a déclaré que « ça suffit », affirmant que les policiers chargés du maintien de l'ordre lors des manifestations à Londres étaient « épuisés émotionnellement et physiquement ». « Ça suffit. Notre priorité devrait être d'assurer la sécurité des personnes alors que le pays est en état d'alerte maximale face à une attaque terroriste [contre une synagogue à Manchester]. Or, au lieu de cela, des policiers sont mobilisés pour faciliter ces manifestations incessantes. Et nous sommes critiqués pour ça. Comment est-ce possible ? Nous ne sommes pas assez nombreux. Des policiers qui travaillent dur voient constamment leurs jours de congé annulés, font des gardes plus longues et sont déplacés d'autres zones pour faciliter ces manifestations. Nous sommes épuisés émotionnellement et physiquement. Que vont faire les responsables politiques et les hauts gradés de la police ? » [faire appel à l’armée, comme Mister Trump ?, NdT].

L’Écosse interdit les aides financières aux entreprises d’armement qui fournissent l’armée israélienne 

Le gouvernement écossais exige que les sous-traitants sollicitant un soutien prouvent que leurs produits ne seront pas utilisés par l’armée israélienne

Severin Carrell rédacteur pour l’Écosse, The Guardian, 3/9/2025


Le Premier ministre écossais, John Swinney, a également annoncé la suspension de toute nouvelle subvention pour des produits destinés à des pays accusés de génocide.
Photographie : Andy Buchanan / AFP / Getty Images

Le gouvernement écossais a interdit aux entreprises d’armement qui fournissent les Forces de défense israéliennes (IDF) de recevoir des subventions ou un soutien à l’investissement, et il gèlera par ailleurs tout soutien au commerce avec Israël.

John Swinney, le Premier ministre, a déclaré mercredi que tout entrepreneur de défense souhaitant obtenir une aide financière en Écosse devrait désormais prouver que ses produits ne seraient pas utilisés par l’armée israélienne.

Il a affirmé que les gouvernements du monde entier devaient prendre des mesures urgentes face à la « catastrophe humanitaire » à Gaza, où il existe désormais, selon lui, des preuves plausibles de génocide.

« L’ampleur des souffrances [à Gaza] est inimaginable, a-t-il déclaré devant le Parlement écossais. Personne ne peut l’ignorer. Nous devons affronter cette crise avec urgence, compassion et un engagement indéfectible envers la responsabilité. »

Après avoir exhorté le gouvernement britannique à soutenir la plainte pour génocide contre Israël devant la Cour internationale de justice, Swinney a annoncé que son gouvernement décentralisé à Édimbourg avait décidé de modifier ses règles d’aide financière aux entreprises de défense.

Il a précisé que l’Écosse suspendrait désormais toute nouvelle subvention ou tout nouveau financement destiné à des produits exportés vers des pays « raisonnablement accusés de génocide ».

Swinney a indiqué avoir ordonné à ses services, à l’agence publique Scottish Enterprise et à la Banque nationale d’investissement d’Écosse (SNIB) de ne plus accorder d’aide financière aux entreprises non conformes, en commençant par celles qui fournissent Israël.

Selon une enquête du site The Ferret, depuis janvier 2022, Scottish Enterprise a versé au moins 2,75 millions de livres sterling à des entreprises de défense telles que Raytheon, Thales et Leonardo, dont les produits sont utilisés par l’armée israélienne, notamment des drones, des avions de chasse F-35 et des missiles guidés.

Swinney a ajouté que Scottish Enterprise avait également reçu instruction de ne pas faciliter de nouveaux contrats d’exportation non militaires avec Israël pour les sociétés basées en Écosse, avant d’appeler le gouvernement britannique à abandonner son accord commercial avec Israël.

Cependant, des sources gouvernementales britanniques ont accusé Swinney d’être « incohérent », après qu’il a également annoncé que l’Écosse lèverait une interdiction de fait de financer les sous-traitants de la défense qui fournissent des munitions à l’Ukraine.

Une source gouvernementale a déclaré que certaines entreprises de défense pouvaient à la fois avoir des contrats pour approvisionner l’Ukraine et fabriquer des équipements utilisés par l’armée israélienne, citant BAE Systems, qui emploie des milliers de personnes dans la production d’équipements militaires britanniques. « Essayer de faire deux choses à la fois est une erreur », a déclaré cette source.

Dimanche, le gouvernement britannique a annoncé que les chantiers navals de BAE Systems sur la rivière Clyde joueraient un rôle central dans un contrat record de 10 milliards de livres avec la Norvège, pour la construction d’au moins cinq nouvelles frégates de type 26, garantissant 2 000 emplois en Écosse.

En juin, Kate Forbes, vice-première ministre écossaise, avait annoncé que Scottish Enterprise accorderait 9,22 millions de livres à BAE Systems pour la création d’une académie de formation et de compétences intégrée à un nouveau chantier naval sur la Clyde, permettant la création de 300 nouveaux emplois.

BAE Systems a été critiquée par des militants propalestiniens parce qu’elle fournit des composants pour le programme des avions de chasse F-35 depuis ses usines situées dans d’autres régions du Royaume-Uni.

Swinney a reconnu implicitement qu’il existait des tensions internes dans cette nouvelle politique, en promettant toutefois qu’aucun programme d’apprentissage financé par le gouvernement écossais dans les entreprises de défense ne serait affecté.

Son annonce visait à apaiser les critiques de gauche, notamment le Parti vert écossais, qui a appelé les ministres à boycotter les entreprises fournissant l’armée israélienne.

Jamie Livingston, directeur d’Oxfam Royaume-Uni, a déclaré que le gouvernement britannique devrait suivre l’exemple de Swinney :

« Gaza est en train d’être transformée en cimetière sous nos yeux : l’histoire demandera si les dirigeants ont tout fait pour l’empêcher. Le Premier ministre s’est engagé à agir ; Westminster doit faire de même. »

Un porte-parole du gouvernement britannique a déclaré :

« Nous avons suspendu les licences d’exportation d’équipements militaires vers les forces israéliennes susceptibles d’être utilisés dans les opérations à Gaza, sous réserve des dispositions spéciales du programme mondial F-35, sur la base de notre évaluation selon laquelle ces équipements pourraient être utilisés pour commettre ou faciliter de graves violations du droit international humanitaire. Nous continuerons de travailler avec nos alliés et les acteurs régionaux à un processus crédible menant à une solution à deux États, et ferons tout notre possible pour soutenir les fondations de l’État palestinien. » [Thank You, Sir!]

Les supporters du Celtic, emmenés par les Irlandais de la Brigade Verte, en action

“L'UEFA est complice de génocide en normalisant avec Israël. Virez-les maintenant !”
 Tribune lors du match de Ligue des champions de l'UEFA contre l'Atlético de Madrid au Celtic Park, Glasgow, Écosse, le 25 octobre 2023 [Hargi/Al Jazeera]