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06/07/2022

MAURO RAVARINO
L’effondrement du glacier de la Marmolada : explications

Mauro Ravarino, il manifesto, 5/7/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Avec la canicule, nous avons un mois d’avance. Cela signifie que la neige disparaît plus tôt et que la fonte des glaces commence plus tôt. Et ainsi nous érodons la mémoire des glaciers.

Mauro Ravarino, journaliste, travaille au bureau de presse de l'université de Turin et collabore au quotidien il manifesto depuis 2008, notamment avec des articles et des reportages sur les questions sociales et environnementales. Il a travaillé comme rédacteur à l'agence de presse LaPresse et au quotidien Il Secolo XIX. Il est également l'auteur de deux livres : Terzo valico. L'altra TAV (Round Robin Editrice, 2015) et Al di sotto della legge (Edizioni Gruppo Abele, 2015). Il a édité la nouvelle édition de La guerra in casa (Einaudi, 2020) de Luca Rastello. Également vidéaste, il a réalisé les documentaires Mare Mosso, présenté à CinemAmbiente, et Lontano dai confini (un webdoc interactif sur le droit à la mobilité). @mauroravarino

 

Une centaine de mètres en deux ans. C'est le bilan négatif du front glaciaire de la Marmolada. En 2020, le Comité glaciologique italien (CGI) s'était rendu sur le site de la tragédie de dimanche pour l'une des étapes de la Caravane des glaciers de Legambiente [Ligue Environnement, association écologiste, NdT]. Marco Giardino, vice-président du CGI et professeur de géographie physique et de géomorphologie à l'université de Turin, était également présent. « Nous avions documenté la régression de ce glacier de pente, avec une inclinaison de 25 degrés, qui en moins d'un siècle a vu sa surface réduite de 70% et son volume de 86%. Une situation qui s'est accélérée ces dernières années. En montant vers l'avant, nous avions remarqué une instabilité, mais l'observation des crevasses n'avait pas indiqué de danger particulier. Un aspect qui, en revanche, serait apparu ces derniers jours, comme la quantité d'eau s'écoulant du front. Il s'agit d'informations qu'il faut recueillir afin de comprendre ce qu'il faut faire ».

La caravane des glaciers 2021

Nous avons de fait besoin d'une gestion consciente du territoire et d'une surveillance continue. « Il y a beaucoup de glaciers et il est donc impensable de les surveiller tous avec des instruments. Des choix doivent être faits, en se concentrant sur ceux connus pour être à risque ou fragiles et sur les zones très fréquentées. Et d'encourager l'observation extensive des corps glaciaires par des experts capables d'identifier les signes prémonitoires », explique Marta Chiarle, spécialiste des risques glaciaires, chercheuse au CNR-IRPI et coordinatrice pour le CGI des campagnes glaciologiques dans le Nord-Ouest de l’Italie.