La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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30/08/2021

Pérou : « C'est le début d'un coup d'État soft »
Entretien avec l’éphémère ministre des Affaires étrangères Héctor Béjar

Sengo Pérez, Brecha, 20/8/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le ministre de Pedro Castillo, qui a récemment démissionné, parle à l’hebdomadaire uruguayen Brecha de la campagne menée contre lui, de l'armée, du pouvoir des médias et des défis que doit relever le nouveau gouvernement.

Héctor Béjar. Photo CESAR FAJARDO /AFP, PRESIDENCE DU PEROU

NdT: Héctor Béjar Rivera, né en 1935, a été le ministre des Affaires étrangères le  plus éphémère de l’histoire du Pérou : nommé le 29 juillet, il a été forcé à démissionner le 17 août, suite à la polémique créée par ses déclarations de novembre 2020, selon lesquelles la Marine de guerre et la CIA étaient à l’origine du terrorisme au Pérou. Cofondateur de l’Armée de libération nationale, un groupe guévariste de guérilla, il avait été capturé en 1966 et libéré en 1970 suite à une amnistie générale.

Vous attendiez-vous à ce qu'on vous propose le poste de ministre des AE ou cela vous a-t-il pris par surprise ?

Non. Pour moi, c'était une surprise.

Qui vous l'a offert ?

Le président [Pedro] Castillo lui-même, que je ne connaissais pas. Je ne l'avais jamais vu personnellement.

Et pensiez-vous, en l’assumant, que cette aventure serait si éphémère ?

Oui, c'était parmi les alternatives. Cela n'a pas été une surprise pour moi.

N'avez-vous pas non plus été surpris lorsque Guido Bellido [président du Conseil des ministres] vous a demandé de démissionner ? Comment vous êtes-vous senti à ce moment-là ?

Rien de spécial. Je l'avais parmi les alternatives probables. Il y avait déjà un climat d'hostilité dans la presse concentrée [référence aux médias oligopolistiques, en particulier le groupe El Comercio] et de la part de la Marine à mon encontre. Cela fait partie du jeu politique.

Pensez-vous que cette affaire est une reddition du gouvernement à la droite ?

Je ne veux pas le qualifier. Je continue de penser que Castillo est une excellente personne et je lui souhaite bonne chance. Je pense que le gouvernement actuel est faible, je ne le nie pas. Et qui refuse de se renforcer pour des raisons que je ne peux pas expliquer.

Qu'est-ce que vous appelez renforcement ? Renforcement dans  

 

quel sens ?


Je l'ai dit avant de devenir ministre : le gouvernement devrait choisir les meilleures personnalités, non pas du Pérou - ici, quand on parle du Pérou, on parle généralement de Lima mais du vrai Pérou.  Le pays compte de nombreuses universités dans les provinces, où l'on trouve des personnes excellentes, avec des professeurs qui devraient être ministres dès maintenant. Et il a aussi d'excellents dirigeants d'organisations populaires, qui devraient aussi être ministres. Cela n'a pas été le cas, et c'est dommage.

-Quelque chose de difficile à accepter pour Lima...

Oui, bien sûr. Mais ce sont les provinces qui ont gagné les élections et c'est à elles de gouverner, c'est-à-dire au peuple péruvien, qui n'a jamais gouverné.

Il y a plus de 100 ans, Manuel González Prada a écrit sur le mépris de Lima pour les provinces. Il semble que ce soit toujours le cas...

Évidemment. C'est un mépris raciste, comme nous le savons tous, car les Liméniens, qu'ils soient pauvres ou riches, se sentent pour la plupart supérieurs aux provinciaux. Malheureusement, au Pérou, Serrano [montagnard] est pratiquement une insulte. Le Serrano est un homme des hauts plateaux, et la plupart des Péruviens viennent des hauts plateaux.

Lors de cette élection, le racisme au Pérou est devenu plus évident... 

Bien sûr. Et c'est une autre chose que le Pérou refuse de reconnaître : nous sommes un pays raciste. Et je m'inclus dans cette liste : je me surprends parfois à avoir des pensées racistes.