La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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29/10/2022

GIDEON LEVY
Mahmoud Samudi, un garçon de 12 ans, va vendre de l'eau à un carrefour, et est abattu

 Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 28/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Mahmoud Samudi vendait des bouteilles d'eau dans le camp de réfugiés de Jénine pour gagner de l'argent de poche. Une jeep s'est arrêtée en face de lui pendant un raid de l'armée et un soldat à l'intérieur du véhicule a commencé à tirer sur un groupe de lanceurs de pierres. Samudi, à peine âgé de 12 ans, a été grièvement blessé et est mort deux semaines plus tard. Il est le plus jeune Palestinien à être tué à Jénine cette année


Le père endeuillé, Mohammed Samudi, chez lui à Al Yamun, cette semaine. Lui et deux autres fils travaillaient dans le Golan et n'avaient pas vu Mahmoud depuis près de trois semaines.

Du côté est de la ville d'Al Yamun, à l'ouest du camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie. La cour de la maison familiale de trois étages est remplie de plantes et de fleurs. Une photo de Mahmoud Samudi est accrochée au mur extérieur près de l'entrée. Un homme en survêtement noir porte une barbe de deuil, et une photo du défunt Mahmoud pend sur un pendentif autour de son cou. C'est le père endeuillé, Mohammed Samudi, 43 ans. À côté de lui est assis son frère, l'oncle en deuil, Abdu, un métallo de 41 ans qui parle couramment l'hébreu. Dans cette maison il y a beaucoup de douleur mais pas de larmes.

Mahmoud, 12 ans, a été abattu par un soldat de Tsahal le 28 septembre à Jénine et est décédé 13 jours plus tard dans un hôpital de Ramallah. C'était un élève de cinquième année, un garçon qui se rendait parfois à Jénine pour vendre des bouteilles d'eau aux automobilistes qui passaient aux carrefours, comme moyen de gagner un peu d'argent de poche.

C'est la saison des olives. Le long de toutes les routes du nord de la Cisjordanie, les familles sont dans leurs oliveraies– c'est la seule partie de la Cisjordanie où il n'y a pas de colons – et les vues sont impressionnantes.

Mohammed, le père endeuillé de Mahmoud, travaillait aussi jusqu'à récemment avec ses fils à la récolte des olives, non pas sur les terres d'Al Yamun mais à Givat Yoav sur le plateau du Golan. Il était là, travaillant dans des oliveraies israéliens, quand il a reçu la terrible nouvelle que son jeune fils avait été grièvement blessé. Il n’avait pas vu Mahmoud depuis 20 jours, puisque Mohammed et deux de ses autres fils s’étaient mis à récolter des olives pour les Juifs dans le Golan, et à dormir dans une tente de fortune près de Tibériade dans un espace réservé pour eux par le patron juif.