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29/01/2024

BEN SAMUELS
Qui décide vraiment de la politique de Joe Biden sur Israël et la Palestine ?
Du premier au dernier cercle, un guide des fonctionnaires usaméricains qui comptent


Ben Samuels, Haaretz, Washington, 28/1/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Avant le 7 octobre, les USA et Israël donnaient la priorité à la normalisation israélo-saoudienne. Aujourd’hui, l’administration Biden tente de libérer les otages détenus par le Hamas, d’empêcher une guerre avec le Hezbollah et d’amortir les coups portés à la position diplomatique d’Israël dans un contexte de guerre et de catastrophe humanitaire à Gaza. Ci-dessous les responsables usaméricains chargés d’une liste de tâches de plus en plus longue

Les personnages chargés de gérer les tensions au Proche-Orient : Bill Burns, Antony Blinken, Joe Biden, Brett McGurk, Linda Thomas-Greenfield. Photos : Susan Walsh, Evan Vucci, Mary Altaffer, Tom Williams/AP, montage d’Anastasia Shub

WASHINGTON - La réaction du président Biden à l’attaque du Hamas du 7 octobre et à la guerre d’Israël contre Gaza qui s’en est suivie définira en grande partie l’héritage qu’il laissera en matière de politique étrangère, après que son administration eut accordé la priorité au conflit israélo-palestinien et mis l’accent sur l’intégration régionale d’Israël et la normalisation potentielle avec l’Arabie saoudite.

L’engagement de hauts fonctionnaires usaméricains visait initialement à fournir une expertise et une expérience de première main, ainsi qu’à « poser les questions difficiles », comme on l’a souvent dit. Cela faisait partie de la stratégie du « bear hug » [câlin d’ours, étreinte de soumission] de Biden : utiliser le soutien de l’opinion publique pour exercer la pression publique. Alors que la guerre se poursuit sans relâche et que les points de vue des USA sont ignorés, ces fonctionnaires ont été de plus en plus chargés de gérer les relations alors que les tensions s’envenimaient.

Les responsables usaméricains - qu’ils soient impliqués dans les négociations sur les otages, qu’ils empêchent la guerre de Gaza de s’étendre au Liban et à l’ensemble du Moyen-Orient, qu’ils veillent à ce que la crise humanitaire à Gaza ne s’aggrave pas, qu’ils maintiennent la position diplomatique d’Israël (au Moyen-Orient et sur la scène internationale) ou qu’ils cherchent à revitaliser l’Autorité palestinienne sur la voie d’une solution à deux États pour l’après-guerre - sont confrontés à une liste de plus en plus longue de casse-têtes.

Cette situation ne fera que s’accentuer à mesure que les USA feront pression pour qu’Israël passe à une phase de guerre de moindre intensité et que l’opinion nationale sur la conduite d’Israël s’aggravera à quelques mois de l’élection présidentielle.

Le premier cercle

Le secrétaire d’État Antony Blinken, le plus haut diplomate des USA, a effectivement servi de baromètre public pour la réponse de l’administration. Au cours des nombreuses navettes diplomatiques qu’il a effectuées dans les mois qui ont suivi l’attaque, les discours de Blinken ont présenté le point de vue des USA sur les faits observés sur le terrain, faisant régulièrement état de préoccupations croissantes concernant la crise humanitaire de Gaza et l’incapacité d’Israël à réduire le nombre de victimes civiles.

Blinken s’adresse aux médias avant de s’envoler pour Le Caire le 11 janvier 2024, à l’issue d’un voyage d’une semaine au Moyen-Orient. Photo :  Evelyn Hockstein - AFP

Le discours qu’il a prononcé à Tokyo le 8 novembre, détaillant les « cinq non », est souvent cité comme ayant défini les principes des USA sur la guerre de Gaza et l’avenir du conflit israélo-palestinien : « Pas de déplacement forcé des Palestiniens de Gaza - ni maintenant, ni après la guerre. Pas d’utilisation de Gaza comme plateforme pour le terrorisme ou d’autres attaques violentes. Pas de réoccupation de Gaza après la fin du conflit. Aucune tentative de blocus ou d’assiégement de Gaza. Aucune réduction du territoire de Gaza. Nous devons également veiller à ce qu’aucune menace terroriste ne puisse émaner de la Cisjordanie ».

Le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, en particulier par l’intermédiaire de son principal adjoint Jon Finer et du conseiller principal pour le Proche-Orient Brett McGurk, sont les voix les plus proches de l’oreille de Joe Biden pour tout ce qui concerne la politique étrangère. Avant le 7 octobre, ils étaient parmi les plus fervents défenseurs de la redéfinition des priorités en matière d’intégration régionale d’Israël, jusqu’à ce que l’attaque du Hamas vienne bouleverser cette approche. Depuis, ils ont publiquement et en privé intensifié leurs efforts pour encourager la normalisation israélo-saoudienne en tant que voie vers une solution à deux États.

Le porte-parole du Conseil national de sécurité, John Kirby, a été le responsable le plus en vue de l’administration sur la guerre, s’attirant les louanges des milieux pro-israéliens et juifs usaméricains pour avoir défendu le droit d’Israël à l’autodéfense et rejeté les accusations de génocide.

Hauts fonctionnaires

18/01/2024

Déclaration du Conseiller à la Sécurité Nationale Jake Sullivan sur la désignation des Houthis comme terroristes

Maison Blanche, 17/1/2024
Traduction Tlaxcala

Note: le même jour, l'Union européenne a ajouté Yahya Sinwar (Hamas) à sa liste de terroristes, sur laquelle figuraient déjà, depuis le 8 décembre 2023, Mohammed Deif et Marwan Issa (voir liste complète)

 “Au cours des derniers mois, des militants houthis basés au Yémen se sont livrés à des attaques sans précédent contre les forces militaires des États-Unis et les navires maritimes internationaux opérant en mer Rouge et dans le golfe d'Aden. Ces attaques correspondent à la définition du terrorisme telle qu'elle figure dans les manuels.  Elles ont mis en danger le personnel américain, les marins civils et nos partenaires, compromis le commerce mondial et menacé la liberté de navigation. Les États-Unis et la communauté internationale ont été unis dans leur réponse et ont condamné ces attaques avec la plus grande fermeté.

Aujourd'hui, en réponse à ces menaces et attaques permanentes, les États-Unis ont annoncé la désignation d'Ansarallah, également connu sous le nom de Houthis, en tant que Terroriste Mondial Spécialement Désigné (Specially Designated Global Terrorist).  Cette désignation est un outil important pour empêcher le financement terroriste des Houthis, restreindre davantage leur accès aux marchés financiers et les tenir pour responsables de leurs actes.  Si les Houthis cessent leurs attaques dans la mer Rouge et le golfe d'Aden, les États-Unis réévalueront immédiatement cette désignation.

La désignation prendra effet dans 30 jours, afin de nous permettre de nous assurer que des exclusions humanitaires solides sont en place pour que notre action cible les Houthis et non le peuple du Yémen. Nous mettons en place des exclusions et des licences sans précédent afin d'éviter toute répercussion négative sur le peuple yéménite.  Le peuple du Yémen ne doit pas payer le prix des actions des Houthis.   Nous envoyons un message clair : les cargaisons commerciales vers les ports yéménites, dont le peuple yéménite dépend pour son approvisionnement en nourriture, en médicaments et en carburant, doivent se poursuivre et ne sont pas couvertes par nos sanctions.  Cela s'ajoute aux exclusions que nous prévoyons dans tous les programmes de sanctions pour les denrées alimentaires, les médicaments et l'aide humanitaire.

Comme l'a dit le président Biden, les États-Unis n'hésiteront pas à prendre d'autres mesures pour protéger leur peuple et la libre circulation du commerce international.”


Jake Sullivan à Davos