المقالات بلغتها الأصلية Originaux Originals Originales

Affichage des articles dont le libellé est Luis Casado. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Luis Casado. Afficher tous les articles

22/02/2025

LUIS CASADO
Johannes Kaiser, empereur de l’apocalypse : l’homme qui veut euthanazier le Chili

 Luis CasadoRebelión, 19/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Johannes Maximilian Kaiser Barentsvon Hohenhagen, le Führer du Parti National-Libertarien, candidat à la candidature pour l’élection présidentielle chilienne, prévue pour novembre 2025, a inventé le fil à couper le beurre : la réduction de « la charge fiscale pour faciliter l’esprit d’entreprise et la création d’emplois », ainsi que l’élimination de « la bureaucratie inutile qui freine l’épargne, l’investissement et la création de richesses ».

Le libre marché, l’ultra-libéralisme : il essaie de vendre sa poudre de perlimpinpin comme la nouveauté de l’année, alors qu’elle est plus vieille que les crinolines.

Ce n’est pas moi qui le dis : le Marchand de Venise de Shakespeare le savait dans sa pièce écrite en 1596-1597, il y a donc cinq siècles.

Le marchand Antonio accepte un prêt de Shylock, et la garantie qu’il offre est d’accepter que l’usurier lui coupe une tranche de sa propre chair s’il ne paie pas.

William n’invente rien : le paiement par le sang a été la règle (sans jeu de mots...) et reste très populaire aujourd’hui. Mieux encore, certains suggèrent que le rasoir et la tronçonneuse sont des versions de la même technique, ajoutant que nous Chiliens devrions adopter notre propre version de l’arnaque, revisitée et mise à jour.

Précisément parce que saigner les chrétiens à blanc était the must depuis l’arrivée de Pedro de Valdivia. Et pour ne pas manquer de chrétiens à saigner, l’Église s’est chargée de convertir la population autochtone avec le vieux truc usé du Paradis et de la Vierge Marie... Gloire à eux !

Le quotidien El Mercurio, plongé à fond dans la campagne du Führer Kaiser - ou Kaiser Führer, comme vous voudrez - met en exergue les brillantes idées du « cerveau économique » du candidat.

« ...le coordinateur économique de son programme, Victor Espinosa*, avait glissé - au moins - l’idée d’éliminer la Banque centrale, au milieu d’une explication plus large sur la possibilité d’ouvrir à la concurrence des monnaies à l’intérieur du pays ».

Parmi les monnaies qui entreraient en concurrence... la crypto-monnaie de Milei ?


Kaiser et son “cerveau économique” Victor Espinosa

Le “cerveau” de Kaiser, qui personnifie la réponse chilienne à l’IA par l’imbécillité naturelle, a inventé la réduction de « la charge fiscale pour faciliter l’esprit d’entreprise et la création d’emplois », ainsi que l’élimination de « la bureaucratie inutile qui freine l’épargne, l’investissement et la création de richesse ». (1)

Un certain Elon Musk réclame des royalties, tandis que Milei se réjouit d’être devenu célèbre.

El Mercurio demande « Quels impôts prévoyez-vous de réduire ou d’éliminer ? »

Le “cerveau” du Führer déploie la doxa, enfin, sa doxa :

« Il existe un large consensus sur la nécessité de réduire l’impôt sur les sociétés, car c’est lui qui pèse le plus sur l’investissement et la croissance. En une décennie, l’augmentation de cet impôt, à contre-courant de la tendance mondiale, a coûté à notre économie l’équivalent de 8 points de PIB. Aujourd’hui, avec un taux de 27%, le Chili se situe au-dessus de la moyenne de l’OCDE (23%). Mais nous ne nous contentons pas d’égaler la moyenne ; nous voulons que le Chili soit l’un des pays les plus compétitifs au monde. C’est pourquoi nous nous tournons vers les économies qui ont réussi à mettre en place des politiques fiscales intelligentes. L’Estonie, par exemple, maintient un taux d’imposition sur les sociétés de 20 %, alors que les USA, première économie mondiale, cherchent à le ramener à 15 %. Nous éliminerons les impôts qui créent des distorsions et des freins à la croissance. Il s’agit notamment de l’impôt sur les plus-values, qui représente une double imposition injuste, puisque ces plus-values sont déjà soumises à l’impôt sur le revenu. Nous réformerons également l’impôt foncier, qui est actuellement calculé sur la base d’évaluations volatiles du marché. Nous proposons de supprimer cet impôt pour les personnes âgées et de le remplacer par un système plus prévisible. Nous allons également revoir la TVA sur la construction ».

L’exemple qui réconforte le “cerveau” du Führer est... l’Estonie, qui en 1997 avait un PIB bien plus élevé qu’aujourd’hui, et qui montre dans les dernières années des baisses significatives de ce même PIB : -14,6% en 2009, -2,9% en 2020, -3,0% en 2023...

Une note de Wikipédia décrit le miracle estonien :

« À partir de 2009, le pays a subi une grave crise économique, et a vu son taux de chômage dépasser les 15,2 % en janvier 2010. L’économie de ce petit pays, très dépendant financièrement des banques suédoises, s’est alors révélée très fragile. La crise financière de 2008 a provoqué une débâcle dans le petit pays balte qui avait créé sa propre bulle immobilière : entre juin 2008 et juin 2009, le PIB a chuté de 15 %, la production industrielle de 34 % ». (2)

L’Estonie représente 0,22 % du PIB de l’UE et 0,3 % de sa population. La population de l’Estonie est de 1 315 000 habitants, ou plutôt elle diminue de manière significative chaque année.

L’Estonie a subi une perte importante de population depuis la fin des années 1990 (-4,9/1000 en 1998 ; -3,8/1000 en 1999), due à l’émigration d’une partie de ses habitants, mais surtout à un taux de fécondité très bas (1,37 enfant par femme en 2000 et 1,64 en 2010).

Dans le merveilleux exemple du “cerveau” Espinosa, la population émigre ou ne souhaite pas avoir d’enfants.

La comparaison avec le Chili pourrait être plus éloquente. Le PIB de l’Estonie représente 13,30 % du PIB du Chili et sa population 6,5 % de la nôtre. On se demande pourquoi le “cerveau” Espinosa n’a pas choisi l’exemple de l’Andorre ?

Les futés du Mercurio, inquiets du destin probable des fortunes chiliennes, ont interrogé le “cerveau” Espinosa sur la “méritocratie”. La réponse, la voici - détendez-vous, tout va très bien, madame etc.- :

« Selon les données du SII [Trésor Public], la principale richesse des Chiliens est constituée d’actions d’entreprises, souvent des groupes familiaux qui, dans de nombreux cas, ont créé leur entreprise à partir de rien au fil des ans. Il est donc normal que les fondateurs souhaitent assurer la continuité de ces projets et que leurs héritiers s’intéressent au maintien de la richesse créée par les générations précédentes. Il est évident que cette continuité passe par la méritocratie ; ceux qui prennent les rênes doivent être activement impliqués dans l’entreprise et avoir les compétences nécessaires pour la faire progresser. Nous pensons que le capital doit être taxé, mais sans devenir un obstacle à la continuité familiale. À cet égard, nous considérons que le modèle estonien d’imposition des successions, qui attribue la richesse aux héritiers à un coût nul et ne la taxe que lorsqu’elle est vendue, est très raisonnable. Cette approche nous semble essentielle pour renforcer les entreprises familiales, comme en Espagne, où les entreprises familiales sont sur un pied d’égalité avec les grandes entreprises ».


Kaiser et Milei, les crypto-führer

Comme on l’a dit, le bavardage du “cerveau” Espinosa est plus vieux que sassoir sur son cul, et a déjà provoqué un désastre planétaire en 2008 quand tout le système financier mondial, enthousiasmé par la dérégulation, le libre marché, l’ultra libéralisme et le vas-y, c’est pas toi qui paies, a fait faillite partout et que les États ont été obligés de faire des émissions monétaires insensées pour les remettre à flot.

Les banques prononcent alors cette fameuse phrase devenue mythique : Dieu vous le rendra !

Déjà dans ces années-là, un homme politique européen, un social-démocrate connu pour sa sagesse, sa prudence et sa grande capacité à ne rien faire pour fâcher le grand capital, expliquait la cause du désastre financier qui a secoué l’empire, l’Union européenne et les cinq continents.

Michel Rocard, qui a été maire, député, candidat à la présidence de la République, ministre et Premier ministre de la France, a été interviewé en 2011 sur TV5Monde à propos de la crise de 2008 :

Dans l’interview, un journaliste demande : « Qui est responsable de ce désastre ? »

Michel Rocard : « Il s’appelle Milton Friedman, il a eu le prix Nobel d’économie en 1976, il a produit une doctrine terrifiante par sa nocivité, dont personne ne s’est rendu compte. C’est l’homme suivi par treize autres prix Nobel d’économie... »

Journaliste : « Et par Margaret Thatcher et Ronald Reagan... »

Michel Rocard : « Ronald Reagan s’est mis à l’appliquer, et comme les États-Unis c’est gros, ça avait de l’importance... Les idées peuvent tuer, et c’est pas rien de faire tout un moment sur des idées... Dans toute une science économique qui, jusqu’à Keynes, et peut-être d’abord avec Keynes, avait le chômage comme préoccupation principale.... »

Journaliste : « ...et la régulation des marchés... »

Michel Rocard : « La régulation du marché en conséquence, le souci était le bien vivre, le plein emploi et la croissance. Dans ce système-là, les monétaristes, cet homme-là (Milton Friedman), ont inventé une philosophie qui dit, premièrement, que le marché s’auto-équilibre, et deuxièmement, que chaque équilibre de marché est optimal »

Journaliste : « Il n’y a pas besoin de régulation... »

Michel Rocard : « Pas besoin de régulation... Et ça fait plaisir... Les principaux gouvernements qui y sont allés tout de suite, c’est l’anglais, l’américain, le japonais, trente autres etc... La plupart des grands gouvernements de la planète ont adopté cette doctrine qui est devenue le cœur de l’enseignement de l’économie. Parce que le drame, c’est ce qui est arrivé à l’économie, comme si en médecine on découvrait que Louis Pasteur avait tout faux. Et qu’aujourd’hui, pour le gouvernement grec, pour le gouvernement français, ils voudraient recevoir des avis d’économistes qui ne soient pas des politiquement corrects de l’agrégation ancienne mode, qui ne soient pas formés par ce système de concepts dont les faits ont démontré qu’ils étaient toxiques. La grande responsabilité réside dans le fait que les gouvernements du monde entier se sont rués là-dedans. Pourquoi ? Parce qu’ils ont dit : débarrassons-nous e l’État, débarrassons-nous de l’impôt, gagnons plus et vive le profit, mais ça ne marche pas. Et maintenant, nous sommes obligés d’en sortir par une pratique - austérité, etc. - une pratique qui est antagonique à ce que disait le système, par une intervention publique pour sauver les banques, ce qu’on a fait en 2008, ce qui dément le système lui-même, et il faut réinventer une cohérence économique. La voilà, la responsabilité... »

Milton Friedman, ce grand irresponsable, ce sage fou qui a fondé l’école d’économie de Chicago, est l’une des idoles du “cerveau” Espinosa, avec Ludwig von Mises, autre prophète de l’Apocalypse.

Pour mesurer ce que le “cerveau” Espinosa célèbre comme des succès, il suffit de mentionner la dette publique de deux grandes puissances embarquées dans les politiques économiques ultra-libérales prônées par le conseiller du Führer : les USA et la France.

La dette publique des USA, cumulée par une douzaine de présidents, a franchi la barre des 34 000 milliards de dollars. Ce montant équivaut à 120% du PIB yankee.

La dette publique française dépasse les 3 303 milliards d’euros, soit 114% du PIB.

Pour prouver l’incohérence des ultra-libéraux, rappelons que pour entrer dans la zone euro, le traité de Maastricht impose à chaque pays d’avoir une dette publique inférieure à 60% de son PIB et un déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB (le déficit français est de plus de 6%...). 

Les USA n’ont pas cette épée de Damoclès au-dessus de la tête : ils émettent de la monnaie quand bon leur semble, ont un déficit budgétaire qui “ m’en touche une sans faire bouger l’autre”, et ils exportent l’inflation dans le monde entier. Petit détail : le Chili ne jouit pas de ce privilège insensé.

L’arrivée éventuelle du Führer Kaiser à la présidence de ce qui reste de la république serait la pire catastrophe de l’histoire du Chili, avec la dictature de Pinochet.

On vous aura prévenus.

NdT

*Victor Espinosa a rédigé une thèse de doctorat à Madrid sous la houlette de Jesús Huerta de Soto, grand ponte de l’anarcho-capitalisme et militant du Parti de la Liberté Individuelle (P-LIB) espagnol, et l’ un des mentors de Javier Milei

NdA

(1) https://www.emol.com/noticias/Economia/2025/02/16/1157506/cerebro-economico-kaiser-propuestas.html

(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Économie_de_l%27Estonie

 

21/02/2025

LUIS CASADO
Croissance, vous avez dit croissance ?

Luis Casado, 21/2/2025
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala


Le dictionnaire de la RAE (Académie royale d’Espagne] est une mine infinie de trésors. Depuis mon enfance, dans la bibliothèque du Lycée de San Fernando, j’ai cherché le sens des mots qui m’attiraient autant ou plus que les sourires de Paulina. Elle ne fut qu’une illusion éphémère, mais l’envie de connaître les étymons qui composent notre langue m’a marqué à jamais.

Si vous cherchez le mot “crecimiento” (croissance), le RAE propose deux significations, mais gardez l’œil ouvert :

 * Action et effet de croître (crecer)

* Augmentation de la valeur intrinsèque de la monnaie.

 J’espère que vous êtes partis en courant et que vous avez été satisfaits : des réactions différentes mais compréhensibles. Peut-être pas tant que ça, puisque depuis mon enfance je me souviens que la monnaie avait une tendance irrépressible à se transformer en merde et à finir par ne plus rien valoir. Tout d’abord, la monnaie n’a pas de valeur intrinsèque, mais seulement la valeur que lui donnent ceux qui la créent, la manipulent et l’instrumentalisent.

 Un billet de banque sur lequel vous écrivez 20 000 pesos vaut intrinsèquement la même somme d’argent que celui sur lequel vous écrivez 100 pesos, 1 000 pesos ou ce qui vous chante. Dans l’histoire récente, le peso a déjà été remplacé par l’escudo (mille anciens pesos pour un escudo), escudo qui a été bientôt remplacé par le peso (mille escudos pour un peso), ce qui porte la perte de valeur à un million de fois, rappelez-moi d’écrire à la RAE.

 Si je m’attarde sur le petit mot “crecer” c’est parce qu’il concentre toute la capacité programmatique des baladins qui aspirent au pouvoir politique au Chili, ce qui est la preuve irrémédiable du caractère farfelu de leur message.

 Une acromégalie gonadique a dû les traumatiser dans leur enfance. Ces types vendent de la pommade, ils en vivent, comme l’inventeur de l’arnaque au tonton malade, mais en moins drôle. Felipe m’a fait remarquer à juste titre qu’on ne peut pas faire la différence entre l’un et l’autre, car il n’y a rien de plus semblable à un crétin progressiste qu’un crétin réactionnaire.

 Le premier est destiné à disparaître, tandis que le second est dans les douleurs de m’accouchement.

Il a un avenir, du moins en apparence, un peu comme Adolf en septembre 1919, lorsqu’il a rejoint le Deutsche Arbeiterpartei. Un an plus tard, le Führer le rebaptise Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, le parti nazi pour les amis, et on a vu ce qu’on a vu.

Une publication liée aux “hommes de travail” (c’est ainsi qu’on appelle le capitaliste au Chili) s’efforce de nous introduire (c’est le terme approprié) auprès de l’Elon Musk chilien, enlevez votre chapeau et saluez.

Il s’agit d’un “chercheur” qui a pris en charge la coordination du programme économique d’un certain Kaiser, avec pour mission de ramener l’impôt sur les sociétés de 27% à 15% et de réduire le nombre de ministères de 25 à seulement 9.

L’empereur, je veux dire Kaiser (en allemand Kaiser = empereur), terminait sa énième relecture de Mein Kampf quand l’idée géniale lui est venue : ce n’est pas autre chose, c’est l’histoire du Troisième Reich que ce Kaiser connaît.

Il se souvient de Hjalmar Schacht, un escroc impérial (pendant la Première Guerre mondiale, Schacht avait été nommé administrateur économique des territoires occupés en Belgique, puis révoqué peu après par les autorités militaires : il avait contacté son ancien employeur, la Dresdner Bank, pour recevoir les fonds du gouvernement belge saisis par les forces allemandes...) qui aida Adolf Hitler à collecter des fonds pour ses campagnes politiques. En 1932, Schacht organise une pétition d’industriels pour exiger la nomination d’Hitler au poste de chancelier. Une fois au pouvoir, Hitler nomme Schacht président de la Reichsbank puis ministre de l’Économie en 1934.

Kaiser a donc trouvé son Hjalmar Schacht, un certain Victor Espinosa, un “chercheur” qui, jusqu’à présent, n’a su qu’enthousiasmer Kaiser.

La publication affirme qu’ « il a un profil académique", ce qui ne veut pas dire grand-chose ou tout dire : c’est un gugusse inexpérimenté. La même publication déclare : "Il a fait ses études de troisième cycle en Espagne et n’a pas occupé de postes à responsabilité dans l’État ou dans le monde privé. Il a été formé par l’un des mentors intellectuels de Milei ».

En clair, c’est un idiot qui n’a jamais travaillé pour personne, ce qui, en économie, n’est pas un obstacle à l’ascension vers les sommets.

Espinosa reconnaît qu’il appartient à une école de pensée où le travail, c’est les autres, puisque ces génies - et leurs employeurs - ne font que penser. Son mémoire de fin d’études s’intitulait « Ludwig von Mises et le rôle de l’économiste : une approche historique ».

Ludwig von Mises est le père putatif de Milei, Musk, Trump et d’autres fanatiques talentueux de la croissance du profit tels que Milton Friedman et Friedrich Hayek. Le truc de Ludwig von Mises, c’est le raisonnement pragmatique :

* s’ils ou elles tètent, ce sont des mammifères....

* s’ils rongent, ce sont des rongeurs

* s’ils pratiquent l’onanisme, ce sont des économistes...

Ludwig von Mises a prononcé des phrases pour l’éternité, genre :

« L’économie de marché n’a besoin ni d’apologistes ni de propagandistes. ... Si vous cherchez un monument [à sa gloire], regardez autour de vous ».

Ludwig regardait vers La Dehesa [équivalent chilien d’Auteuil-Neuilly-Passy]...

Mais votre serviteur et ses lecteurs regardent surtout les favelas, les bidonvilles, les chabolas, les chozas the huts and shacks, die Strohhütten, трущобы.... Bref, nous regardons la misère générée par le marché libre d’une part, et la concentration inimaginable de la richesse entre quelques mains d’autre part.

Voulez-vous une autre citation de Ludwig von Mises ? La voici :

« Le système de production capitaliste est une démocratie économique dans laquelle chaque centime donne droit à un vote. Les consommateurs constituent le peuple souverain ».

Un consommateur comme Elon Musk, avec une fortune de 38 000 000 000 000 000 de cents de dollar, a droit à 38 milliards de voix. C’est pour cela qu’il est là où il est.

Et comme les “consommateurs” constituent le peuple souverain, les connards comme Donald Trump, Elon Musk, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg et consorts... règnent sur le beau monde imaginé par Ludwig von Mises et ses épigones.

Regardez ce qui nous attend avec ce putain d’empereur néo-nazi, et son “chercheur” Victor Espinosa, on vous aura prévenus.

Espinosa rêve de jouer le rôle de Terminator, de supprimer l’impôt sur les sociétés, les ministères, les syndicats, le droit du travail, le salaire minimum, l’éducation publique, la santé publique, tout ce qui sent le service public et, surprise, même la Banque centrale. Ce n’est pas une plaisanterie :

« Espinosa s’est montré favorable à l’élimination de la Banque centrale. Dans une émission en continu, il a déclaré que « pour éliminer la Banque centrale et ne pas nous obliger à utiliser le peso, il faut modifier la Constitution. Et nous avons besoin d’une majorité de 4/7. Si nous avons ce quorum, ce sera merveilleux ».

Espinosa ne dit pas s’il veut utiliser le reichsmark ou une autre de ses inventions. Il pourrait tout aussi bien revenir au mode de paiement utilisé autrefois dans les campagnes chiliennes : la “galleta”[du français galette, aujourd’hui on dit cookie, NdT].

En attendant, le progressisme doit encore identifier son prochain traître, pardon, candidat.

Voilà où nous en sommes.


 NdT

Johannes Maximilian Kaiser Barents‐von Hohenhagen, 49 ans, n’a pas créé le parti national-socialiste, mais national-libertarien. Il se voit déjà élu président du Chili en novembre 2025, avec un programme à faire pâlir d’envie Javier Milei. Un exemple de ses positions : « qui ne contribue pas, on le déporte ». Dehors donc les Vénézuéliens, les Haïtiens et autres Boliviens, qui taillent les rosiers, font le ménage et la cuisine et cirent les chaussures de ces messieurs-dames de la haute…

 

 Herr Kaiser a défrayé la chronique lorsqu'il fut élu député par les followers de sa chaîne youtube il y a 4 ans. Il se vantait d'avoir suivi 7 cursus universitaires, de Santiago à Innsbruck en passant par Heidelberg, mais n'en avait mené aucun à bien.

 

26/01/2025

FRANÇOIS VIDAL
La “Maganomics” de Trump o el regreso de los locos años veinte

El programa económico del nuevo presidente es una réplica casi perfecta del que dio lugar a los locos años veinte y... a la Gran Depresión.

Por supuesto, la economía globalizada de 2025 tiene poco en común con la de los años de entreguerras. Pero echar la vista atrás a la década republicana de los años veinte nos da una idea de lo que podría traer la aplicación del programa económico de Donald Trump, afirma François Vidal.

 François Vidal,  Les Échos , 16/1/2025
Traducido por Luis Casado 

François Vidal (1967) es Director Editorial en funciones del diario francés Les Échos, donde trabaja desde 1999.   
Un presidente usamericano puede ocultar a otro. O más bien a otros tres. Donald Trump se presenta a menudo como el heredero de Ronald Reagan. El hecho de que haya tomado prestado su lema de campaña, el famoso MAGA, «Make America Great Again», sin duda tiene algo que ver.

Marcha contra el hambre en los USA, cuando la Gran Depresión

Tampoco su gusto compartido por los chistes, los discursos musculosos y las firmes convicciones conservadoras. Pero, contrariamente a lo que se suele decir, esta «filiación» no afecta al ámbito económico.

En este ámbito, la inspiración de Donald Trump se encuentra un poco más atrás en la historia estadounidense. A los años veinte y al trío de presidentes republicanos que tomaron entonces las riendas del país. Los Maganomics son una réplica casi perfecta de los de los locos años veinte.

 

¿Aguantarán los frenos?
, viñeta de CK Berryman, 1925: Calvin Coolidge y Andrew Mellon en una carrera de coches cuesta abajo hacia la «reducción de impuestos», mientras que el burro del Partido Demócrata y el hombre que representa a la Cámara de Comercio de EE. UU. gritan «Au, dale gas».

  Andrew Mellon, el multimillonario clave de la época

Reducción de impuestos para los más ricos, recortes del gasto federal, desregulación total, límites a la inmigración, subida de aranceles... Todas estas medidas, que constituyen la columna vertebral de la «economía» de la candidatura Trump 2024, estaban en el centro de las políticas seguidas por Warren Harding, Calvin Coolidge y Herbert Hoover (al menos durante los primeros meses de su mandato).

Adeptos del «laissez-faire» en materia económica, los tres hombres liberalizaron constantemente la economía usamericana en nombre de la estimulación del crecimiento, protegiéndola al mismo tiempo de una competencia extranjera inevitablemente desleal.

Como resultado, en ocho años el tipo impositivo máximo se redujo del 73% al 25%, el presupuesto del Estado se redujo en un tercio y las reglas se suavizaron considerablemente, sobre todo en el sector bancario. Los aranceles aduaneros pasaron del 40% en 1922 al 60% a principios de los años treinta.

E incluso entonces, ¡un multimillonario desempeñó un papel clave en el plan! Andrew Mellon, banquero e industrial de éxito, fue secretario del Tesoro desde marzo de 1921 hasta febrero de 1932, uno de los mandatos más largos de la historia usamericana.

¡Tan cerca y tan lejos!, viñeta de CK Berryman, entre 1925 y 1929:  el secretario del Tesoro, Andrew Mellon, de pie frente a una enorme bolsa con la etiqueta «Excedente de EE. UU. de casi doscientos millones», muestra un cartel que dice «No habrá reducción de impuestos. Secretario Mellon» al ciudadano de a pie que sostiene su sombrero vacío (etiquetado como Contribuyente) en sus manos.

El unilateralismo actual de Donald Trump es un eco del aislacionismo de los años veinte

Dos factores comunes pueden explicar que, con un siglo de diferencia, se apliquen las mismas recetas. En primer lugar, la idea de que se está abriendo una nueva frontera económica y de que hay que eliminar los obstáculos que podrían entorpecer su exploración.

Con la electrificación y la taylorización de la industria sustituidas por la revolución de la inteligencia artificial.

En segundo lugar, el mismo deseo de cerrar fronteras para explotar todo el potencial del país. El unilateralismo actual de Donald Trump es un eco del aislacionismo de los años veinte.

Así que, por supuesto, la economía globalizada de 2025 tiene poco en común con la de los años de entreguerras. Pero merece la pena echar un vistazo al historial de esta década republicana para hacerse una idea de cómo podría desarrollarse el programa económico de Donald Trump.

El riesgo de un resultado similar

En primer lugar, porque los «locos años veinte» no usurparon su nombre. En el espacio de una década, la economía usamericana creció un 42%, una media de algo más del 4% anual... Una fase de prosperidad sin parangón en la historia del país. En segundo lugar, por supuesto, porque provocó un crack bursátil en vísperas de los años 30, desencadenando un colapso económico general con efectos en todo el mundo.

De repente, esta política, que había eliminado muchas de las barreras a la actividad económica, se vio envuelta en sus excesos, sumiendo en la pobreza a millones de usamericanos.

Los USA tardaron diez años en recuperar el PIB de 1929...

¿Debemos temer que las mismas causas produzcan los mismos efectos? Una cosa es cierta: la combinación de políticas liberales y proteccionistas que la administración Trump se dispone a poner en juego tiene lugar en un entorno muy diferente. Mientras que en la década de 1920, la combinación de políticas se diseñó para reactivar una economía en la que el Estado desempeñó un papel importante en la inmediata posguerra, la América de 2025 no padece los mismos males.

En realidad, no está sobreadministrada. Sin embargo, está mucho más endeudada. Sobre todo, lleva quince años en expansión continua (apenas interrumpida por Covid-19). Lo mismo puede decirse del mercado bursátil. Wall Street vuela de récord en récord, pareciendo dar más razón que nunca a quienes creen que se ha formado una burbuja en los mercados financieros. Pero esto no significa que estemos en enero de 1929 y no a principios de 1921...

09/01/2025

LUIS CASADO
¿Quién es el que manda aquí, Ah?

Luis Casado, 9-1-2025

Sociólogos, opinólogos, enólogos, teólogos, ufólogos, proctólogos, urólogos, etólogos, zoólogos, todólogos y un ceremíl de expertos diversos y variados se devanan la cavidad craneal (no está claro que tengan un cerebro) intentando explicarnos a) lo que hará Donald, b) porqué lo hará, c) con qué objetivos, d) cuales son las razones que aconsejan hacerse el weón, mirar p'al lao, repetir: no se oye padre, o bien: más vale esto que estar muerto, el mundo es de los vivos...


Lo cierto es que una epidemia de diarrea disentérica recorre Europa – como antaño un fantasma, con la diferencia que todas las fuerzas de la vieja Europa no se han unido en santa cruzada para acosar a la causa de la diarrea disentérica: ni el Papa que no cuenta, ni el zar que ya no existe, ni canciller austriaco Karl Nehammer que dimitió, ni Macron a quién le faltan dos, ni los socialdemócratas franceses ni los polizontes alemanes incluida la muy autoritaria Ursula van der Leyen – y todo dios calla, se viste color muralla, se hace chiquito, intenta pasar piola y evita hacer como hicieron cuando la COVID: comprar vacunas o en su defecto la más mínima molécula de loperamida (Imodium) o de subsalicilato de bismuto (Pepto-Bismol, Kaopectate).
Hacerse el peras cocidas es un recurso tan evidente, que ante las patochadas de Elon Musk el diario parisino Le Figaro apenas osa titular en primera página:
El activismo diplomático de Musk desestabiliza a los europeos (sic)
Le Figaro llama “activismo diplomático” lo que en buen romance es cagarse en la Unión Europea, comenzando por sus mediocres autoridades designadas a dedo gracias al insigne método de tin marín de do pingué cúcara títere mácara fue, para no hablar de cancilleres, primeros ministros, presidentes, reyezuelos y otros jefes de Estado que bien bailan.
No exagero: Le Figaro, refiriéndose a Elon Musk, precisa en su portada:
Cercano a Trump, de cuya Administración debe hacer parte, el millonario multiplica las injerencias en Europa (resic)
Bueh... la verdad es que Musk le señala a quién quiera oírle que en Alemania debe gobernar la ultraderecha neonazi de Alternative für Deutschland (AfD), acusa al primer ministro británico Keir Starmer de ser “cómplice de redes criminales pedófilas” y amenaza con las penas del infierno a la Unión Europea que considera la eventual posibilidad de definir reglas aplicables a las redes sociales de su propiedad.

El silencio acojonado de las autoridades europeas, y sus muy tenues reacciones públicas que evitan nombrar a nadie, llevó al conocido demógrafo e intelectual Emmanuel Todd a llamar las cosas por su nombre:
Musk, es el tipo que dice todo el desprecio que tienen los yanquis por nuestro servilismo
Lo esencial de la prensa, la radio y la TV de la Unión Europea – en manos de oligarcas multimillonarios y hundidas en el cenagal de la propaganda neoliberal y promercado – no informa: manipula. Durante el proceso electoral yanqui apoyó en modo descarado al senil Joe Biden a tal punto que tres días antes del voto, en Radio France Info un “periodista” acusó a Donald Trump de ser un esbirro de la mafia rusa (sic) y de hacer sus negocios inmobiliarios en New York con dicha mafia.
Puede que haya sido la razón por la que Macron – siempre en avance cuando se trata de demostrar su inconstancia, su volubilidad, su cobardía y su oportunismo – fue el primer jefe de Estado en felicitar a Trump, en lo que la prensa yanqui calificó públicamente de actitud “lameculos”.
Para encontrar algún artículo de prensa que exponga el modo en que el neofascismo avanza en la Unión Europea tienes que leer Reporter, una publicación del diminuto Estado de Luxemburgo (672 mil habitantes...). Allí, el periodista Robert Schmidt constata:
Concierto por el cumpleaños de Hitler, festival neonazi, concentraciones de grupúsculos de extrema-derecha… a los skinheads, neonazis y otros extremistas de derecha les gusta juntarse en Alsacia o en Lorena” (provincias francesas, fronterizas con Alemania).
Cuando Trump amenaza con la imposición de aranceles a los productos europeos, la diarrea disentérica deviene viral y las autoridades de la UE se acercan a la septicemia y al choque séptico.
Si a eso Donald le agrega que Canadá, Groenlandia, el Canal de Panamá y lo que le salga de los bajos deben ser parte de EEUU... Macron, Scholz y sus pares caen brutalmente en los síntomas de las crisis de pánico: sudores, palpitaciones, ahogos, dolores pectorales, náuseas y picores.
Lo que precede dista mucho de parecerse a la reacción de Bruno Le Maire, entonces ministro de Finanzas galo, cuando Rusia atacó en Donesk y Lugansk para defender a la población rusa de las agresiones neonazis de Zelensky.
En esa ocasión Bruno Le Maire, y todo el gobierno francés, se plegaron servilmente a las órdenes del Pentágono y de Washington y le aplicaron todo tipo de sanciones económicas a Rusia. Bruno Le Maire vino a la TV a declarar: “Rusia no resistirá, y en una semana estará de rodillas”.
La Unión Europea que arrojó y aún arroja cientos de miles de millones de euros en “ayuda militar” a los neonazis de Kiev, conminada ahora por Donald Trump a aumentar sus gastos militares hasta alcanzar el 5% de su PIB... calla y obedece. Probando así que la Unión Europea no es sino un Protectorado yanqui en el viejo continente.
Mi pana Julio César – una lumbrera – descubrió un error fatal en el razonamiento de Trump: 

Ché Luisito – me escribió – Donald no puede hacer de Canadá el quincuagésimo primer Estado de la Unión, sino el quincuagésimo segundo...  visto que el quincuagésimo primero es la Unión Europea...

 Ave (Julius) Caesar, morituri te salutant



02/01/2025

LUIS CASADO
Victor Hugo, David, Rodin...
Les Misérables sont toujours dans Paris


 Luis Casado, 1/1/2025
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala


Chacun fête ou déplore la fin de l'année comme ça lui chante. En la matière votre serviteur jamais été partisan de tactiques européennes ni de stratégies de picaros, encore moins de manœuvres asiatiques ou de pratiques africaines, sans parler des noubas océaniennes. Il en va de même pour la naissance de l'année qui naît : j'ai précisé quelque part que personne n'est capable d'écrire l'Histoire du futur avant que ce futur soit déjà vieux de quelques décennies. Chou-en-Lai parlait de siècles, lui.

Ainsi, pour le dernier jour de ce 2024 relou, c’est la thèse d’олга валентиновна ивашкина qui a prévalu, laquelle m'a fait me lever aux aurores pour prendre la longue route de Paris, étant donné que j'habite moi-même au milieu de nulle part, à une centaine de kilomètres de la ville-lumière susmentionnée.

Le but déclaré était de visiter la maison de Victor Hugo, située dans un coin de la place des Vosges, dont la construction a été décidée par Henri IV, commencée en 1605 et achevée en 1612.


Le train arrive à la gare de Lyon, d'où l'on peut se rendre à pied à Bastille. Là, à Bastille, on prend la rue Saint-Antoine vers le nord, et après quelques mètres, on tourne à droite dans la rue de Birague, une rue qui a au moins deux mérites...
Le premier, c’est le Cap Horn, un bar-restaurant tenu par Jorge, où l'on peut déguster le meilleur pisco sour de Paris. Le deuxième mérite va de soi : c’est là que se trouve l’une des entrées de la Place des Vosges, voyez-vous ça :

Vous passez sous l'arche, et sur votre droite, à 20 mètres, se trouve la maison de la gloire littéraire nationale. Des escaliers quadricentenaires vous mènent au troisième étage et... vous entrez dans la maison de Victor et Adèle, et de leurs enfants Léopoldine, Charles, Léopold et François-Victor. La première chose qui a attiré mon attention est un buste du barde en Hermès, sculpté par David d'Angers, un artiste représentatif des romantiques du XIXe siècle, dont les œuvres ornent les grands monuments parisiens, comme le fronton du Panthéon, certaines frises du Louvre ou la statue du Grand Condé dans la cour d'honneur de Versailles. Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais au fils de boulanger et d'ouvrière du textile du village de San Fernando de Tinquiririca que je suis, ces choses-là donnent la chair de poule, tandis que son sang se glace et que ses abats frémissent.


Buste de Victor Hugo par David d'Angers

J'étais encore adolescent lorsque j'ai lu Les Misérables et Notre-Dame de Paris... et les personnages que j'y ai rencontrés sont restés à jamais gravés dans ma mémoire...

Jean Valjean et Cosette, les sinistres Thénardier... et bien sûr Esmeralda et Quasimodo. Qu'est-ce qui a poussé Victor Hugo à immortaliser les moins que rien, les sans-dents, les laissés-pour-compte, ceux que Victor Hugo lui-même appelait « la cariatide », la masse souffrante des affamés qui font la richesse des puissants au prix de leur propre dénuement ?

Il y a peu, j'ai pu voir un très bref extrait de deux minutes de la version cinématographique des Misérables réalisée par Robert Hossein (1982), dans lequel Lino Ventura, dans le rôle de Jean Valjean, offre à Marius la dot qui lui permettra d'épouser Cosette... Lino Ventura, célèbre acteur que nous pensions tous - moi compris - français mais qui n'a jamais cessé d'être italien, déploie en deux minutes une telle dose de dignité, de grandeur, d'amour et de générosité que l'on peut dire que Victor Hugo lui-même aurait applaudi les larmes aux yeux.

Jean Valjean, un jeune paysan sans terre, a passé 19 ans au bagne de Toulon, condamné pour avoir volé un pain... Victor Hugo lui-même a vécu 19 ans en exil, proscrit par un putschiste nommé Louis-Napoléon Buonaparte (socialiste dans sa jeunesse) qui s’autoproclama en 1852 empereur sous le nom de Napoléon III (le numéro II, fils du Ier, n’avait « régné », âgé de 4 ans, que 2 semaines en 1814, depuis Vienne), rééditant le golpe par lequel son tonton avait pris le pouvoir le 18 Brumaire 1799. Mais lui choisit le 2 décembre (1851), date-anniversaire de l’éclatante victoire napoléonienne d’Austerlitz sur les Autrichiens et les Russes en 1805.

De 1848 à 1852, les Français ont vécu une anticipation de ce que les Espagnols ont vécu de 1936 à 1939 et que nous autres Chiliens avons vécu de 1970 à 1973. La République née de la révolution de février 1848 est écrasée dans le sang en juin (5000 ouvriers parisiens massacrés par l’Armée d’Afrique qui venait de conquérir l’Algérie par le feu et le sang), puis enterrée le 2 décembre par celui que Victor Hugo appellera Napoléon le Petit. Après l’échec d’une tentative d’organiser la résistance populaire à Paris, Hugo prend la route de l’exil avec des centaines d’autres républicains. Des milliers d’autres seront condamnés aux travaux forcés et déportés en Algérie et en Nouvelle-Calédonie. Tous devront attendre la défaite de septembre 1870 pour pouvoir revenir au pays. La Troisième République naîtra sur les cendres de la Commune de Paris, écrasée en mai 1870 par les troupes d’un autre triste sire, le dénommé Adolphe Thiers, successivement monarchiste, puis républicain, puis libéral et enfin président conservateur, chef du Parti de l’Ordre.

En matière de généraux et de politichiens traîtres, les Chiliens n'ont rien à envier aux autres.

Vous le voyez, la visite de la maison de Victor Hugo suscite des réflexions, rappelle des souvenirs, stimule des rêves et des aspirations...

Le deuxième et dernier uppercut que j'ai reçu au rez-de-chaussée a été le buste de Victor Hugo réalisé par le grand Rodin à sa mort... Il faut un grand artiste, un surdoué, pour refléter la force, la sérénité, la dignité et le génie de Victor Hugo.


 
J'ai été submergé par l'émotion... Car dès que j'ai vu la sculpture, j'ai compris le message :
“Je pars calme et en paix avec moi-même parce que j'ai fait ma part, j'ai été persécuté, j’ai subi l’exil et la répression... mais j'ai résisté, je ne me suis pas vendu, j'ai gardé ma dignité”.
Ravi et me promettant de lire d'autres œuvres de Victor Hugo - poèmes, pièces de théâtre, romans, etc. - je suis allé me promener sur la place des Vosges. Et là, surprise. À quelques pas de l'entrée de la maison de Victor Hugo, la preuve irrémédiable que deux siècles plus tard, les misérables peuplent toujours Paris.

Sous les arcades qui entourent l'immense place, les SDF, les Sans Domicile Fixe, se réfugient :


 
Pour mémoire, je précise qu'il faisait 0°C, que des petites tentes comme celle-ci pullulent dans Paris, et que rue Sully - en face de la bibliothèque de l'Arsenal - il y en a pas moins d'une douzaine. Ce que Fausto appelle “la tiersmondi(ali)sation des capitales européennes”.

Nous avons besoin - de toute urgence - d'un autre Victor Hugo, d'un autre Robespierre, d'un autre Marat, d'un autre Saint-Just…

Mais il n'était pas question de gâcher la journée d’олга валентиновна... nous avons donc flâné sous les arcades, et nous nous sommes dirigés vers le centre de Paris (Les Halles, Châtelet) en empruntant la rue des Francs-Bourgeois au cœur du quartier du Marais. Après avoir admiré le Palais des Archives Nationales, le bel hôtel particulier qui abrite le ministère de la Culture et les ruelles typiques du quartier, on arrive au Boulevard de Sébastopol.

De l'autre côté, on tombe dans la rue de la Grande Truanderie, une rue dont le nom m'a fait penser à la nécessité de la rebaptiser la rue Moneda à Santiago du Chili. Ou Teatinos, ou Morandé, ou l'avenue Bernardo O'Higgins, d'ailleurs... peu importe. Le mérite d'une telle action revient à chacun des gouvernements qui se sont succédé au Chili depuis la fin (supposée) de la dictature.

Il était temps de casser la croûte, ou si vous préférez ora di mangiare un boccone, alors j'ai cherché un bistro Paname (c'est-à-dire parisien), en m'assurant de trouver au Bar Benjamin, 53 rue de Rivoli, quelque chose susceptible de satisfaire notre désir de la jouer locale.

Deux soupes à l'oignon, suivies de cuisses de grenouilles à l'ail, le tout accompagné d'un Bacchus de Lalande de Pomerol (Bordeaux), nous ont réconciliés avec l'existence et la gastronomie parisiennes.

Puis... ce fut le chemin du retour. Dans la Cité, des milliers de badauds, de touristes et de fidèles faisaient la queue pour entrer dans Notre-Dame, tandis que les cloches de la magnifique cathédrale gothique sonnaient à toute volée.

Je ne me suis même pas souvenu de l'année finissante, usée jusqu’à la corde, ni de la nouvelle, qui a fini par arriver... En ce qui me concerne, elles peuvent aller se faire voir. Toutes les deux. On dit qu'un homme obsédé par le futur et culpabilisé pour le passé ne vit pas dans le présent...


Donc, memento mori ergo carpe diem, carpe noctem, carpe vitam ! Hic et nunc!

03/09/2024

LUIS CASADO
Venezuela saoudien
Quelques remarques à l’usage des grandes gueules mal embouchées de Santiago du Chili et banlieue

Luis Casado... With a little help from my friends, 2/9/2024

Traduit par  Fausto GiudiceTlaxcala

Quelle social-démocratie n’a pas donné l’ordre de tirer quand la misère sort de son territoire ou ghetto ?
Gilles Deleuze, Qu’est-ce que la philosophie ?

 

Le 27 février 1989, débute à Caracas l’un des évènements historiques les plus signifiants du changement de période politique de la fin des années 80. Quelques mois avant la chute du mur de Berlin, les Vénézuéliens vivant majoritairement dans les quartiers pauvres (80% de la population) se révoltent contre l’application brutale des mesures du FMI par le vice-président de l’Internationale Socialiste de l’époque : Carlos Andrés Pérez (CAP). La réponse politique du gouvernement vénézuélien est brutale : déploiement l’armée et autorisation de tirer sur la foule. La répression se solde par un terrible bilan : près de 3000 morts en quatre jours.
Cette révolte spontanée marque le réel début du processus révolutionnaire bolivarien et celui d’une longue série de révoltes dans le monde contre le visage libéral du capitalisme.

(Julien Terrié, Venezuela : 27 février 1989, le jour où le peuple s’est réveillé)

 




Caracas, après le massacre de février 1989 qui a fait 3 000 morts...
Voir plus de photos

Le bolivar, la monnaie vénézuélienne, a inspiré Ian Fleming, qui dans son livre Opération Tonnerre - dont James Bond est le héros - écrit : «  Le soi-disant Venezuela saoudien a été incubé dans la manne pétrolière qui s’est produite dans les années 1970 en raison des conflits au Moyen-Orient. Le monde, et surtout les USA, avaient besoin de pétrole. Les conflits créés au Moyen-Orient, précisément pour le  contrôle du pétrole, ont provoqué des pénuries et donc une formidable hausse des prix ».

Voilà le paradis qu’était le Venezuela avant l’arrivée d’Hugo Chávez.

« Le revenu total à ce jour, en excluant notre dernier dividende non distribué, s’est élevé à environ un million et demi de livres sterling en francs suisses et en bolivars vénézuéliens, dans lesquels nous convertissons nos revenus, parce que ce sont toujours les monnaies les plus dures du monde ».

Une phrase prononcée par le chef de l’organisation criminelle SPECTRE, Ernst Stavro Blofeld, lorsqu’il fait le point sur les bénéfices de ses méfaits. Mais il n’y a pas que SPECTRE qui aIT commis des méfaits...

La renommée de la monnaie vénézuélienne a disparu le 18 février 1983, jour connu sous le nom de « vendredi noir ».

02/09/2024

LUIS CASADO
Venezuela Saudita
Algunas indicaciones para los hocicones ignorantes de Santiago y alrededores

Luis Casado... With a little help from my friends, 2-9-2024

Suscríbete al boletín Politika diarioelect.politika[at]gmail[dot]com

¿Qué social-democracia no dio la orden de disparar cuando la miseria salió de su territorio o de su ghetto? (Gilles Deleuze)

El 27 de febrero de 1989 tuvo lugar en Caracas uno de los acontecimientos históricos más significativos del cambio de etapa política de finales de los años ochenta. Pocos meses antes de la caída del Muro de Berlín, los venezolanos que vivían principalmente en barrios pobres (el 80% de la población) se rebelaron contra la brutal aplicación de las medidas del FMI por parte del entonces Vicepresidente de la Internacional Socialista, Carlos Andrés Pérez (CAP). 


Caracas, luego de la masacre de febrero de 1989 que hizo 3.000 muertos...
Ver más fotos
 

La respuesta política del gobierno venezolano fue brutal: se desplegó el ejército y se le autorizó a disparar contra la multitud. La represión se cobró un terrible saldo: casi 3.000 muertos en cuatro días. (…)
   
Esta revuelta espontánea marca el verdadero comienzo del proceso revolucionario bolivariano y el de una larga serie de revueltas en todo el mundo contra la cara liberal del capitalismo.El bolívar, moneda venezolana, inspiró a Ian Fleming, quien en su libro Operación Trueno -que tiene como héroe a James Bond-, escribió:La llamada Venezuela Saudita se incubó con la bonanza petrolera que se produjo en los años 70 debido a los conflictos en Medio Oriente. El mundo, y sobre todo EEUU, necesitaban petróleo. Los conflictos creados en el Medio Oriente precisamente por el control del petróleo causaron escasez y por ende una formidable subida de precios.  
 (Julien Terrié, Venezuela : 27 février 1989, le jour où le peuple s’est réveillé)

Estamos hablando del paraíso que era Venezuela antes de la llegada de Hugo Chávez.

"Los ingresos totales hasta la fecha, sin contar nuestro último dividendo no repartido, han ascendido aproximadamente a millón y medio de libras esterlinas en francos suizos y bolívares venezolanos, en los que convertimos nuestros ingresos, por seguir siendo las monedas más duras del mundo".
Frase pronunciada por el jefe de la organización criminal Spectre, Ernst Stavro Blofeld, al hacer el balance de las ganancias dejadas por sus fechorías. Pero no solo Spectre cometía fechorías...
    
La fama de la divisa venezolana desapareció el 18 de febrero de 1983, día conocido como el Viernes Negro.
    
Ese día, el gobierno del entonces presidente (1979-1984) Luis Herrera Campins anunció una drástica devaluación del bolívar. Herrera Campins, un democratacristiano, -en 1969 fue electo secretario general de la Organización Demócrata-Cristiana en América Latina-, había sucedido a CAP (segundo mandato).