La bombe lancée mardi par Trump aux côtés de Netanyahou pourrait bien s’avérer n’être qu’un pétard mouillé. De toute évidence, des capitales arabes à Washington, tout le monde est contre son “plan” de faire de Gaza un Mar-a-Lago bis une fois vidé de ses habitants, déportés dans le Sinaï égyptien ou dans le désert de Jordanie. Ci-dessous 4 articles du quotidien émirati The National, possédé par Cheikh Mansour bin Zayed bin Sultan Al Nahyan, vice-président et frère du président des Émirats Arabes Unis - qui est tout sauf révolutionnaire -, traduits par Fausto Giudice, Tlaxcala
Kenny Tosh, Nigeria
Gaza est à jamais palestinienne, disent à Donald Trump ses habitants fatigués de la guerre
Les habitants de Gaza qualifient de « fantasmes » les propositions du président concernant le contrôle de l’enclave par les USA.
Nagham Mohanna, The National, 5/2/2025
Les habitants de Gaza se sont montrés défiants mercredi face à toute tentative de les déplacer de l’enclave, affirmant que les projets du président US Donald Trump de prendre le contrôle et de redévelopper le territoire étaient des « fantaisies » vouées à l’échec.
Le président a fait une annonce surprise mardi aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou: les USA « prendront le contrôle » de Gaza et enverront des troupes si nécessaire, dans un pivot étonnant de la politique usaméricaine qui pourrait remodeler le Moyen-Orient.
« Nous allons la développer, créer des milliers et des milliers d’emplois, et ce sera quelque chose dont tout le Moyen-Orient pourra être très fier », a déclaré Trump lors d’une conférence de presse à Washington. Il n’a pas précisé si les Palestiniens seraient autorisés à retourner à Gaza, mais a déclaré que « les gens du monde » seraient les bienvenus.
Il n’est pas clair si Trump poursuivra son idée ou si ses remarques étaient une stratégie de négociation.
De nombreux habitants de Gaza ont réagi avec incrédulité à sa proposition, déclarant à The National que l’histoire avait prouvé que le territoire resterait palestinien et que ce sont les habitants de Gaza qui le reconstruiraient.
« Oui, Gaza est détruite et actuellement invivable, mais nous, son peuple, sommes prêts à la reconstruire et à la remettre dans un état encore meilleur qu’avant », dit Yahya Abu Asi, un Gazaoui de 37 ans. « Les idées et les propositions de Trump ne sont rien d’autre que des fantasmes qui échoueront certainement face à la résilience, à la patience et à la détermination du peuple. »
Mohammed Al Rudai, un Palestinien de 28 ans originaire de la ville de Beit Lahia, dans le nord, a également rejeté les remarques de Trump.
« C’est notre destin et c’est notre terre », dit-il. « Ma maison a disparu et six membres de ma famille sont tombés martyrs, mais je ne penserai jamais à quitter ce pays ou à l’abandonner. Nous sommes les propriétaires légitimes de cette terre, et Trump échouera ».
Il a déclaré que les habitants de Gaza n’accepteraient « rien de moins qu’une vie digne sur notre terre, libérée de l’occupation » et a insisté sur le fait que les Palestiniens resteraient même si la guerre reprenait.
Gaza a été laissée en grande partie en ruines après plus de 15 mois de combats entre Israël et le Hamas, le groupe militant basé à Gaza, le territoire étant soumis à des bombardements intensifs quotidiens.
Dans un rapport publié l’année dernière, les Nations unies ont estimé qu’il faudrait 15 ans pour débarrasser Gaza de ses décombres et que cela coûterait entre 500 et 600 millions de dollars. Trump a qualifié le territoire de « site de démolition ».
Mais le déplacement est une question très sensible parmi les Palestiniens et dans les pays arabes. Beaucoup craignent une nouvelle Nakba, ou catastrophe, en référence au déplacement de centaines de milliers de personnes de leurs maisons lors de la guerre de 1948, lorsque l’État d’Israël a été créé.
Certains habitants de Gaza ont déclaré à The National qu’ils étaient prêts à quitter l’enclave temporairement pour permettre la reconstruction, mais d’autres ont déclaré que la proposition de Trump était un stratagème pour se débarrasser définitivement de la population locale de Gaza.
« Gaza est devenue invivable, et pour l’instant, vivre dans une autre zone pourrait être une meilleure option puisque tout est détruit et qu’il n’y a plus de produits de première nécessité », dit Mundher Al Sahhar, un résident de 32 ans du camp de déplacés de Jabalia.
« Toutefois, si un tel déplacement a lieu, il doit faire l’objet d’un consensus arabe et international, avec pour objectif la reconstruction, et non le déplacement et la colonisation, comme cela est préconisé.
« Gaza nous appartient, avec tout ce qu’elle contient, et nous n’y renoncerons jamais. Même si ma famille et moi partons temporairement, ce ne sera qu’un voyage avant de revenir une nouvelle fois ».
Aziz Al Massri, un Gazaoui âgé de 35 ans qui vit au Caire après avoir fui la guerre, dit que Trump essayait de de faire le marketing de son plan de déplacement sous un prétexte humanitaire et éthique.
« Même si nous prenons cette hypothèse de bonne foi, notre expérience avec l’occupation et les USAméricains nous enseigne que tout ce qui est temporaire devient permanent, et que leurs garanties ne sont rien de plus que de l’encre sur du papier. Ceux qui partent ne reviendront jamais dit-il.
Al Massri a perdu deux neveux et sa maison pendant la guerre. Il a déclaré que la proposition de Trump pourrait servir de monnaie d’échange dans les négociations avec l’Arabie saoudite en vue de normaliser les liens avec Israël. « La normalisation pourrait être présentée comme une contrepartie à l’arrêt des déplacements forcés », dit-il à The National.
« Toutefois, les déplacements pourraient encore être mis en œuvre progressivement, sur le long terme, sans attirer immédiatement l’attention ».
Il compare la lutte pour la création d’un État palestinien à celle des Kurdes, dont certains cherchent à créer un Kurdistan indépendant composé de parties de l’Iran, de l’Irak, de la Syrie et de la Turquie.
« Nous ne pouvons pas nous opposer à ces Mongols des temps modernes sans une direction nationale unifiée qui gouverne tous les territoires palestiniens d’une seule voix, d’une seule vision et d’une seule décision politique », dit-il.
« Sinon, nous deviendrons les Kurdes du XXIe siècle et l’histoire ne nous le pardonnera pas ».
Le plan de Trump pour Gaza est “profondément illégal”, selon des experts
Le président usaméricain se dit prêt à envoyer des troupes US dans l’enclave palestinienne.
Willy Lowry, The National, 5/2/2025
La proposition de Donald Trump de déplacer les Palestiniens de la bande de Gaza et de “s’emparer” de l’enclave viole plusieurs lois internationales, avertissent les experts juridiques.
Mardi, Trump a fait affirmations stupéfiantes. Il a notamment déclaré que plus de 1,7 million de Palestiniens vivant à Gaza devraient être déplacés vers des pays tels que la Jordanie et l’Égypte, et que les USA prendraient le contrôle de la bande de Gaza.
« Les États-Unis prendront en charge la bande de Gaza, et nous ferons du bon travail », a déclaré Trump. « Nous en serons les propriétaires et nous serons responsables du démantèlement de toutes les dangereuses bombes non explosées et des autres armes qui se trouvent sur le site ».
Il a décrit l’enclave côtière comme ayant le potentiel de développement nécessaire pour devenir la « Riviera du Moyen-Orient » et a déclaré qu’il était prêt à y envoyer des troupes usaméricaines.
« C’est profondément illégal au regard du droit international », dit Michael Lynk, professeur émérite de droit à l’Université occidentale de l’Ontario et ancien rapporteur spécial des Nations unies pour la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés.
Lynk a affirmé que la proposition de Trump, si elle était mise en œuvre par la force, équivaudrait à un nettoyage ethnique. Il s’agirait d’une violation des conventions de Genève de 1949, dont les USA et Israël sont signataires, et du statut de Rome de 1998, qui a créé la Cour pénale internationale.
« La Cour pénale internationale a décidé que le statut de Rome s’appliquait au territoire palestinien occupé, qui comprend Gaza, et par conséquent les dirigeants israéliens et usaméricains, s’ils mettent cela en œuvre, seraient pénalement responsables de déplacements forcés, même si aucun des deux pays n’a signé son propre statut », a-t-il déclaré au journal The National.
Il a ajouté que le plan du président constituerait également une violation de la diplomatie internationale. Une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies de juin 2024, qui a appelé à un cessez-le-feu pour mettre fin aux combats à Gaza et a été approuvée par les USA, stipulait que « toute tentative de changement démographique ou territorial dans la bande de Gaza, y compris toute action visant à réduire le territoire de Gaza », serait rejetée.
Trump, qui semble s’épanouir en brisant les normes politiques et en sortant des sentiers battus, s’est plaint que les efforts précédents pour désamorcer le conflit avaient échoué et qu’il fallait quelque chose de radicalement nouveau. Il se considère depuis longtemps comme un maître négociateur et a intitulé son livre de 1987 « L’art de la négociation ».
Les commentaires qu’il a formulés mardi ont divisé les analystes, certains estimant qu’il essayait simplement de se constituer un capital en vue d’une future négociation, tandis que d’autres étaient moins convaincus.
« Il me semble que cela fait partie d’une ruse élaborée pour essayer de faire pression sur le Hamas afin qu’il accepte de ne pas avoir le monopole du contrôle et du pouvoir à Gaza, qu’il ne soit pas le seul à dominer l’avenir et le destin de Gaza », dit Ahmed Alkhatib, chercheur résident principal à l’Atlantic Council, qui est originaire de Gaza.
Mais d’autres pensent que c’est accorder trop de crédit au président. « Le Moyen-Orient n’est pas un endroit pour les amateurs politiques, et c’est ce que nous voyons », dit Lynk.
Aaron David Miller, ancien analyste de longue date du Moyen-Orient au département d’État, a déclaré à The National: « Je pense qu’il s’agit d’une proposition peu sérieuse et dangereuse de la part d’un homme peu sérieux ».
“Arab Americans for Trump” change de nom après que le président a annoncé que les USA prendraient le contrôle de Gaza
Donald Trump a fait campagne en promettant d’apporter la paix au Moyen-Orient, ce qui lui a valu les faveurs des électeurs arabo-usaméricains.
Jihan Abdalla, The National, 5/2/2025
Bishara Bahbah a créé le groupe Arab Americans for Trump l’année dernière, alors qu’il était très en colère contre Joe Biden à propos des politiques de son administration sur Gaza. Il a a fait pression sur les Arabes usaméricains notamment dans l’État du Michigan pour qu’ils votent Donald Trump. Il était persuadé que celui-ci apporterait la paix dans la région.
Né à Jérusalem-Est en 1958, Bishara Bahbah est citoyen US. Professeur d’économie à Harvard, il a participé aux négociations des Accords d’Oslo
Mais après que Trump a annoncé mardi que les USA allaient « prendre en charge » la bande de Gaza et que les pays voisins accueilleraient - peut-être pour une durée indéterminée - les Palestiniens vivant dans l’enclave, Bahbah a changé le nom de son groupe en Arab Americans for Peace et a condamné le projet.
« J’essaie de maintenir une communication ouverte tout en rejetant fermement l’idée de déplacer les Palestiniens ou de les retirer de n’importe quelle partie de la Palestine historique », dit Bahbah à The National. « Nous sommes fermement opposés à l’idée de transférer des Palestiniens en dehors de la Palestine historique pour quelque raison que ce soit ».
Trump a annoncé son plan après avoir accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à la Maison Blanche. Les gouvernements arabes, les Palestiniens, les Nations unies et de nombreux dirigeants mondiaux ont rejeté la proposition.
Il n’a pas précisé si les Palestiniens seraient autorisés à retourner à Gaza une fois la reconstruction achevée, mais il a affirmé que « des gens du monde » y vivraient. Il a ajouté que le territoire côtier pourrait devenir la « Riviera du Moyen-Orient », une expression qui a été utilisée à maintes reprises par Israël.
Malgré le tollé international, Trump a insisté sur le fait que « tout le monde aime » l’idée, déclarant mardi qu’il était prêt, « si c’est nécessaire ». à envoyer des troupes usaméricaines dans le territoire palestinien et affirmant que son plan apporterait la stabilité au Moyen-Orient.
Trump a mis l’accent sur les relations avec les USAméricains d’origine arabe dans le Michigan, en envoyant une équipe dans cet État qui avait choisi Biden en 2020. Pendant l’élection, dit Bahbah à The National, de nombreux membres de la communauté pensaient que Trump mettrait fin aux guerres au Moyen-Orient.
Après l’annonce, Bahbah a déclaré qu’il gardait l’espoir que M. Trump change d’avis, et a souligné les prochaines visites à Washington du roi Abdallah II de Jordanie et du président égyptien Abdel Fattah El Sissi. Il a ajouté qu’il espérait que Trump rencontrerait également le président palestinien Mahmoud Abbas.
« Cela devrait lui donner le temps de repenser certaines des idées qu’il a lancées, ses ballons d’essai », a-t-il déclaré.
Mohammad Qazzaz, un USAméricain d’origine palestinienne de Dearborn, dans le Michigan, qui a voté pour un candidat tiers, s’est dit scandalisé par cette annonce. Il a déclaré que sa mâchoire s’est décrochée lorsqu’il a appris la nouvelle au cours d’un dîner.
« S’il continue dans cette voie, ce sera un désastre en devenir », dit Qazzaz. « C’est déjà un désastre ».
Des troupes usaméricaines à Gaza pourraient déclencher une insurrection, avertissent les experts militaires
Les forces usaméricaines subiraient rapidement des pertes, ce que l’opinion publique ne tolérerait probablement pas.
Thomas Watkins, Le National, 6/2/2025
Selon des experts militaires, toute tentative des USA de s’emparer de Gaza et de la reconstruire avec l’aide des forces usaméricaines se heurterait à d’énormes difficultés opérationnelles. Elle augmenterait le risque d’insurrection et la nécessité d’une présence militaire soutenue qui contredirait la promesse de d’éviter les conflits à l’étranger.
La situation à Gaza constitue un terrain fertile pour développer le type de conflit ouvert et coûteux dans lequel les USA se sont engagés lors de leurs invasions de l’Irak et de l’Afghanistan, qui ont coûté des milliards de dollars aux contribuables usaméricains et entraîné la mort de centaines de milliers de civils et de soldats.
Trump ne s’est pas engagé à envoyer des forces usaméricaines à Gaza dans le cadre de son projet de débarrasser l’enclave palestinienne de tous ses habitants, puis de se lancer dans un vaste projet de reconstruction pour la transformer en ce qu’il envisage comme la « Riviera du Moyen-Orient ».
Pourtant, mardi, M. Trump a déclaré qu’il enverrait des troupes à Gaza « si c’est nécessaire ». Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à la Maison Blanche mercredi, a insisté sur cette possibilité.
« En ce qui concerne la question de Gaza, la définition de la folie est d’essayer de faire la même chose encore et encore et encore », a déclaré Hegseth dans une brève allocution devant les journalistes. « Nous sommes impatients de travailler avec nos alliés, nos homologues, tant sur le plan diplomatique que militaire, afin d’examiner toutes les options ».
Comme beaucoup de choses que dit Trump, ses propos peuvent être considérés comme un stratagème maximaliste pour tenter d’arracher des concessions dans une négociation. Mais, prises au pied de la lettre, ses remarques ont troublé les alliés et les observateurs. Des experts ont déclaré à The National qu’une hypothétique présence militaire à Gaza serait complexe même dans le meilleur des scénarios pour les planificateurs : la reddition du Hamas, une perspective improbable.
Alex Plitsas, directeur du projet de lutte contre le terrorisme da la boîte à idées Atlantic Council et ancien chef des activités sensibles pour les opérations spéciales et la lutte contre le terrorisme au sein du bureau du secrétaire à la Défense, a déclaré que la suggestion de Trump selon laquelle les USA peuvent d’une manière ou d’une autre nettoyer et reconstruire Gaza suppose un niveau massif d’implication militaire et économique. Mais le président n’a pas précisé qui paierait pour cette entreprise, a-t-il ajouté.
Et toute présence de troupes usaméricaines entraînerait rapidement des pertes US, ce que les partisans isolationnistes de Trump ne toléreront probablement pas longtemps, car les Palestiniens qui resteraient à Gaza après un déplacement forcé prendraient presque certainement les armes contre une puissance occupante.
« Nous avons appris de l’Irak, très clairement, qu’une opération de contre-insurrection est extrêmement coûteuse en termes de sang et de trésor, et nous avons vu les pertes de vie importantes de la population civile qui était prise au milieu », dit Plitsas. « l faudrait prendre un engagement stratégique à long terme envers un pays pour mener à bien cette opération, et il y aurait beaucoup de souffrances à endurer au cours du processus ».
Même certains membres du parti républicain de Trump, largement dociles, ont exprimé leur inquiétude face à la proposition de Gaza.
« Je croyais que nous avions voté pour l’Amérique d’abord », a écrit le sénateur républicain Rand Paul sur X. « Nous n’avons pas à envisager une nouvelle occupation qui condamnerait notre trésor et ferait couler le sang de nos soldats ».
Plitsas dit que plusieurs divisions militaires, soit environ 100 000 soldats, seraient nécessaires pour prendre, tenir et nettoyer Gaza. « Et il ne s’agit là que de la sécurité. Il y a aussi la reconstruction, la gouvernance et la construction de la nation, qui impliqueraient également d’autres éléments du gouvernement [usaméricain] », fait-il remarquer.
John Spencer, président des études sur les guerres urbaines au Modern War Institute, à l’Académie militaire US, a également déclaré que cela nécessiterait l’engagement de dizaines de milliers de soldats arrivant par terre et par mer pour une mission qui prendrait beaucoup de temps, en fonction du degré d’éradication du Hamas ou de son dépôt d’armes.
« L’ennemi a la partie belle », dit Spencer, qui a visité Gaza à quatre reprises avec l’armée israélienne depuis le 7 octobre 2023. « S’il s’agit d’un combat actif, cela prend beaucoup de temps. Il faut le reconnaître ».
Il a déclaré que les troupes israéliennes avaient principalement nettoyé les zones urbaines, puis les avaient quittées à nouveau. La mission de l’armée usaméricaine consisterait à nettoyer ces zones, à les tenir et à désamorcer les bombes israéliennes non explosées ou les pièges laissés par le Hamas.
Spencer a déclaré que rendre une zone sûre pour la reconstruction serait une entreprise extrêmement complexe, car les bâtiments et les décombres devraient être dégagés, ainsi que les tunnels du Hamas qui se trouvent en dessous.
Dans le cas de Mossoul, en Irak, après la bataille pour la débarrasser des combattants de Daech, on estime qu’il a fallu cinq ans pour enlever les explosifs - et il ne s’agissait que d’une seule ville.
« Les gens ne reconnaissent pas les caractéristiques uniques de cette guerre, comme les décombres et la destruction », dit Spencer. « Je pense que les gens ne tiennent pas compte de la quantité de travail qu’il faudrait accomplir. »
Mais le simple fait d’envisager la logistique d’une opération militaire usaméricaine présuppose que les pays arabes soient d’accord avec le plan, et rien n’indique qu’ils le soient.
La Jordanie et l’Égypte ont clairement indiqué que le déplacement des Palestiniens, à court ou à long terme, de Gaza ou de la Cisjordanie occupée, est une position politique qui ne tient pas la route.
« En effet, cela signifierait qu’il n’y aurait pas de droit au retour ni de création de l’État palestinien, ce qu’ils ne veulent pas et ne soutiendraient pas », a conclu Plitsas.
Greg Smith, Australie