Affichage des articles dont le libellé est Hagar Shezaf. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Hagar Shezaf. Afficher tous les articles

11/03/2024

27 otages gazaouis sont morts en captivité dans des installations militaires israéliennes depuis le début de la guerre

 Une information de la correspondante du Haaretz en Cisjordanie, passée sous silence par les médias dominants, suivie d’un commentaire empreint d’ironie amère de Gideon Levy.  Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

27 otages gazaouis sont morts en captivité dans des installations militaires israéliennes depuis le début de la guerre

 Hagar Shezaf, Haaretz, 7/3/2024

Les détenus qui ont été renvoyés à Gaza ont témoigné des mauvais traitements qu’ils ont subis, notamment des coups et des sévices infligés par des soldats et au cours des interrogatoires. Le porte-parole des FDI déclare que l’armée a ouvert une enquête sur les décès.

 

Détenus dans le centre de Sde Teiman

Selon les chiffres obtenus par Haaretz, 27 détenus de Gaza sont morts en détention dans des installations militaires israéliennes depuis le début de la guerre.

Les détenus sont décédés dans les installations de Sde Teiman et d’Anatot ou lors d’interrogatoires en territoire israélien. Le bureau du porte-parole des FDI a déclaré que la Police militaire d’investigation avait ouvert une enquête sur ces décès. Les FDI n’ont pas détaillé les circonstances des décès, mais ont indiqué que certains d’entre eux souffraient de problèmes de santé antérieurs ou avaient été blessés pendant la guerre.

Des soldats des FDI conduisent des détenus palestiniens aux yeux bandés dans un camion, en décembre. Photo Motti Milrod

Depuis le début de la guerre, l’armée a détenu des habitants de Gaza dans des camps de prisonniers temporaires sur la base de Sde Teiman. Les détenus de Sde Teiman ont été interrogés par l’unité 504. En vertu d’un amendement à la loi adopté pendant la guerre, les détenus peuvent être gardés jusqu’à 75 jours sans voir un juge.

Certains détenus ont été libérés et sont retournés à Gaza. En outre, les travailleurs gazaouis titulaires d’un permis qui se trouvaient en Israël au début de la guerre ont été détenus au
camp de détention d’Anatot jusqu’à ce que la plupart d’entre eux soient libérés et retournent dans la bande. Une source a déclaré à Haaretz qu’au moins l’un d’entre eux, un diabétique, y est décédé faute de traitement médical. En décembre, Haaretz a révélé que les détenus de Sde Teiman étaient menottés et avaient les yeux bandés toute la journée.

Des photos publiées ultérieurement par Haaretz ont révélé à quoi ressemblait  l’endroit où les détenus étaient gardés, et une source sur place a déclaré que les soldats avaient tendance à punir et à battre les détenus, ce qui correspond aux témoignages de Palestiniens qui ont été renvoyés à Gaza par la suite.

Soldats israéliens arrêtant des Palestiniens dans la bande de Gaza, en décembre 2023. Photo Tsahal

Ils ont témoigné des coups et des abus infligés par les soldats et au cours des interrogatoires. Des photos de détenus libérés montrent des ecchymoses et des marques sur leurs poignets dues à un menottage prolongé. Selon un rapport de l’UNRWA publié mardi par le New York Times, les détenus libérés à Gaza ont déclaré avoir été battus, volés, déshabillés, agressés sexuellement et empêchés de consulter des médecins et des avocats.

Fin février, Azzadin Al Bana, un homme de 40 ans originaire de Gaza qui souffrait d’une grave maladie avant son arrestation, est décédé dans une clinique de l’administration pénitentiaire. La commission des affaires pénitentiaires a déclaré qu’Al Bana avait été arrêté à son domicile dans la bande de Gaza il y a environ deux mois. Haaretz a appris qu’Al Banna avait d’abord été amené à la base de Sde Teiman, où il avait été placé en détention normale, et qu’il n’avait été transféré à l’établissement médical de Sde Teiman que deux semaines plus tard. Il y a environ un mois, il a été transféré dans une clinique de l’administration pénitentiaire.

La base de Sde Teiman où sont détenus les habitants de Gaza. Photo : Eliyahu Hershkovitz

Un avocat qui a récemment visité la clinique a déclaré que les prisonniers qui s’y trouvaient disaient qu’il souffrait de paralysie et qu’il avait de graves plaies de pression. Selon l’avocat, l’un des prisonniers a déclaré qu’Al Bana était devenu jaune et qu’il émettait des râles, mais qu’il n’avait pas reçu de traitement approprié. Les données de l’administration pénitentiaire transmises au Centre HaMoked pour la défense de l’individu montrent qu’au 1er mars, 793 habitants de Gaza étaient détenus dans des prisons administrées par l’administration pénitentiaire sous le statut de combattants illégaux. Ce chiffre s’ajoute à un nombre inconnu de Gazaouis détenus dans des centres de détention militaires.

Le bureau du porte-parole des FDI a répondu : « Depuis le début de la guerre, les FDI gèrent un certain nombre de centres de détention où se trouvent des détenus arrêtés lors de l’assaut du Hamas le 7 octobre ou lors de la campagne terrestre dans la bande de Gaza. Les détenus ont été amenés dans les centres de détention et interrogés. Toute personne n’ayant aucun lien avec des opérations terroristes a été relâchée dans la bande de Gaza.

Depuis le début de la guerre, il y a eu un certain nombre de cas de décès de détenus dans les établissements pénitentiaires, y compris des détenus qui sont arrivés en détention blessés ou souffrant de conditions médicales complexes. Chaque cas de décès fait l’objet d’une enquête de la police militaire d’investigation et les conclusions sont transmises à l’avocat général des armées à l’issue de l’enquête ».


 
Quand Israël devient comme le Hamas

Gideon Levy, Haaretz , 10/3/2024

Terrible nouvelle : vingt-sept autres captifs sont morts dans les tunnels du mal, certains de maladies et de blessures non soignées, d’autres de coups et des conditions horribles dans lesquelles ils ont été détenus. Pendant des mois, ils ont été enfermés dans des cages, les yeux bandés et menottés, 24 heures sur 24. Certains sont âgés, beaucoup sont des travailleurs manuels. L’un d’entre eux était paralysé et, selon des témoins, il n’a reçu aucun soin médical, même lorsque le râle de la mort a commencé.

Les représentants du Comité international de la Croix-Rouge n’ont pas été autorisés à leur rendre visite, ne serait-ce qu’une fois, et leurs ravisseurs n’ont pas divulgué leurs noms afin que leurs familles puissent être informées. Ces dernières ne savent rien de leur sort ; peut-être ont-elles perdu espoir. Leur nombre exact est inconnu ; leurs ravisseurs ne fournissent aucune information à leur sujet. On estime qu’il y a entre 1 000 et 1 500 détenus, si ce n’est plus. Parmi eux, 27 sont morts et ils ne seront pas les derniers à mourir dans leurs cages.

Personne ne manifeste pour leur libération, le monde ne s’intéresse pas à eux. Ils sont détenus dans des conditions inhumaines et leur sort est considéré comme sans importance. Il s’agit des captifs de Gaza détenus par Israël depuis le début de la guerre. Certains sont innocents, d’autres sont des terroristes brutaux. Hagar Shezaf, qui a révélé la mort de tant de détenus, a rapporté que la plupart d’entre eux sont détenus par l’armée sur la base militaire de Sde Teiman, où les soldats les battent et les maltraitent régulièrement. Des centaines de Gazaouis qui travaillaient en Israël avec des permis ont été arrêtés le 7 octobre sans raison, et sont détenus dans des cages depuis lors.

Le lundi 9 octobre, deux jours après le massacre, j’ai vu l’une de ces personnes dans la cour d’un centre communautaire de Sderot qui avait été transformé en poste militaire : un homme très âgé, assis sur un tabouret dans la cour où tout le monde pouvait le voir toute la journée, des menottes à fermeture éclair autour des poignets et un bandeau sur les yeux. Je n’oublierai jamais ce spectacle. C’était un ouvrier qui avait été arrêté ; il est peut-être encore entravé, ou peut-être est-il mort.

La nouvelle de cette mort, de ce massacre en prison, n’a suscité aucun intérêt en Israël. Autrefois, le sol tremblait lorsqu’un détenu mourait en prison ; aujourd’hui, 27 détenus sont morts - la plupart, sinon tous, à cause d’Israël - et il n’y a rien. Chaque décès en détention soulève le soupçon d’un acte criminel, la mort de 27 détenus soulève le soupçon d’une politique délibérée. Personne, bien sûr, ne sera poursuivi pour leur mort. Il est même douteux que quelqu’un enquête sur les causes de ces décès.

Ce rapport aurait également dû susciter l’inquiétude d’Israël quant au sort de ses propres captifs. Que penseront et feront les geôliers du Hamas lorsqu’ils apprendront comment sont traités leurs camarades et compatriotes ? Les familles des otages auraient dû être les premières à s’élever contre le traitement des prisonniers palestiniens, au moins parce qu’elles s’inquiètent du sort de leurs proches, sinon parce qu’elles savent qu’un État qui traite les captifs de cette manière perd la base morale de ses exigences en matière de traitement humain de ses propres captifs aux mains de l’ennemi.

Les Israéliens auraient dû être choqués pour d’autres raisons. Il n’y a pas de démocratie lorsque des dizaines de détenus meurent en détention. Il n’y a pas de démocratie lorsque l’État retient des personnes pendant 75 jours sans les faire comparaître devant un juge et refuse de prodiguer des soins médicaux aux malades et aux blessés, même lorsqu’ils sont en train de mourir. Seuls les régimes les plus rétrogrades maintiennent des personnes attachées et les yeux bandés pendant des mois, et Israël commence à leur ressembler à un rythme alarmant. En outre, aucune démocratie ne fait tout cela sans transparence, notamment en publiant des informations sur le nombre, l’identité et l’état de santé des personnes détenues.

Comme il est commode d’être choqué par la cruauté du Hamas, de présenter ses actions au monde entier et de traiter ses membres de monstres. Rien de tout cela ne donne à Israël le droit d’agir de la même manière. Lorsque j’ai déclaré dans une interview, il y a quelques mois, que le traitement réservé par Israël aux prisonniers palestiniens n’était pas meilleur que celui réservé par le Hamas aux nôtres, et peut-être même pire, j’ai été dénoncé et renvoyé de l’émission d’actualité la plus éclairée de la télévision israélienne. Après le rapport de Shezaf, le tableau est encore plus clair : Nous sommes devenus comme le Hamas.

26/06/2023

HAGAR SHEZAF
La moitié des terres de Cisjordanie saisies par Israël est exclusivement destinée à l'usage des colons, selon un rapport

Hagar Shezaf, Haaretz,15/6/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Les terres expropriées qui doivent légalement servir à la fois aux colons israéliens et aux Palestiniens hébergent désormais des colonies et des routes réservées aux Juifs.

La route menant à la colonie de Kedar, en juin. Photo : Emil Salman


Selon un rapport publié mercredi, près de la moitié des terres de Cisjordanie expropriées à des fins publiques ne sont utilisées que par des colons juifs.

Ces terres ont été saisies principalement pour la construction d'infrastructures telles que des routes, mais au fil des ans, Israël a émis des ordres d'expropriation pour des parcelles sur lesquelles quatre colonies ont été établies. Les décisions de la Haute Cour de justice israélienne ont déterminé au fil des ans que les terres palestiniennes de Cisjordanie ne peuvent être saisies que pour un usage public qui bénéficiera également aux Palestiniens.

Le rapport, publié par les associations israéliennes Kerem Navot et Haqel, révèle que, sur les terres expropriées en Cisjordanie, seuls 2 % sont utilisés par les Palestiniens. Le reste des terres est utilisé en partie par les deux populations et en partie par les seuls colons.

Selon une étude menée par Dror Etkes et l'avocate Quamar Mishirqi-Assad, depuis l'occupation de la Cisjordanie en 1967 jusqu'en 2022, 313 ordonnances d'expropriation ont été émises à des fins publiques pour des terres couvrant une superficie d'environ 74 000 dunams (7400 ha). Les terres saisies qui servent à la fois aux Juifs et aux Palestiniens représentent environ 37 000 dunams (3700 ha) ; celles qui servent uniquement aux colons représentent plus de 36 000 dunams (3600 ha). Seuls 1532 dunams (153 ha) sont utilisés uniquement par les Palestiniens.

La plupart des ordonnances d'expropriation ont été émises pour la construction de routes utilisées à la fois par les Palestiniens et les colons. Dans certains cas, cependant, des ordonnances d'expropriation ont été émises pour la construction de chemins d'accès aux différentes colonies ou de routes à l'intérieur de celles-ci.

La construction de la route empruntée par les habitants de la colonie juive de Kedar en 2002 est un exemple clair de la manière dont des terres prétendument saisies pour un usage public sont finalement utilisées par les seuls colons. Pour construire cette route, l'armée israélienne a exproprié quelque 194 dunams (19,4 ha) du village d'Abu Dis, à la périphérie de Jérusalem.

Selon le plan initial, la route devait relier l'entrée de la ville palestinienne d'Al-Eizariya à la route principale menant à Bethléem. L'armée a cependant bloqué la route et, depuis 20 ans, elle est presque entièrement utilisée par les colons de Kedar. L'année dernière, l'armée avait prévu de lever le barrage et de permettre aux voyageurs palestiniens d'emprunter également la route, mais suite aux protestations des colons, le projet n'a jamais abouti.

La route qui mène à la colonie de Kedar, bloquée pour les Palestiniens, la semaine dernière. Photo : Emil Salman

À quatre reprises, des ordres d'expropriation ont été émis pour des terres sur lesquelles des colonies ont été construites par la suite. Le plus important d'entre eux est l'ordre de 1975 qui a exproprié plus de 28 000 dunams (2800 ha) de sept villages palestiniens.

La ville de Ma'aleh Adumim, le parc industriel de Mishor Adumim et une partie de la colonie de Mitzpe Yeriho ont été construits sur ces terres, mais ne couvrent qu'un quart environ de la superficie totale expropriée. Les colonies d'Ofra et de Har Gilo y ont également été construites, et le plan de construction controversé dans la zone E1 (entre Jérusalem et Ma'aleh Adumim) est censé être construit sur la base de cet ordre de 1975.

Ma'aleh Adumim, la semaine dernière. Photo :  Emil Salman

Israël a également émis des ordres d'expropriation pour des sites archéologiques. Par exemple, 139 dunams (13,9 ha) de terres proches des habitations du village palestinien d'Al-Auja ont été récemment expropriés pour le site archéologique d'Archelais. En revanche, parmi les ordonnances d'expropriation délivrées pour le seul usage palestinien, on trouve celles qui concernent la construction de stations d'épuration et de gares routières.

Les données montrent une corrélation entre le nombre d'ordonnances d'expropriation et l'augmentation de la construction de colonies. Selon le rapport, il ne s'agit pas d'une coïncidence. Quelque 56 % des 179 ordonnances émises à ce jour l'ont été entre 1977 et 1984, et c'est au cours de ces années que 70 nouvelles colonies ont été construites - une tâche qui a nécessité la construction d'infrastructures et de routes.

La position juridique israélienne acceptée est que l'expropriation de terres à usage public pour les colons n'est autorisée que lorsqu'elle sert également les Palestiniens. C'est ce qui ressort d'une pétition déposée contre la construction de la route 443 (qui relie Tel-Aviv à Jérusalem), qui a conclu que la route pouvait être construite parce qu'elle desservait les deux populations.

Le site archéologique d'Archelais dans la vallée du Jourdain, la semaine dernière. Photo : Emil Salman

En 2017, le procureur général de l'époque, Avichai Mendelblit, a présenté un avis juridique selon lequel des terres palestiniennes privées pouvaient être expropriées pour l'usage public des colonies. Cet avis s'inscrivait dans le cadre d'une tentative de légalisation de l'avant-poste juif de Harsha, compliquée par une route d'accès qui passait par des terres privées. Cet avis fait suite à une décision de l'ancien juge de la Cour suprême, Salim Joubran, qui avait estimé que les terres pouvaient être saisies au profit des colons israéliens parce qu'ils faisaient eux aussi partie de la “population locale” de la Cisjordanie.

En 2020, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, a annulé une loi qui aurait légalisé le statut des colonies partiellement construites sur des terres palestiniennes privées, au motif qu'elle était “inconstitutionnelle”. Dans son arrêt, Esther Hayut a déclaré que la loi « cherche à légaliser rétroactivement des actes illégaux perpétrés par une population spécifique de la région tout en portant atteinte aux droits d'une autre population ».

 

 

30/01/2023

HAGAR SHEZAF
Depuis l'attaque terroriste de vendredi, 35 actes criminels de vengeance présumés ont été commis contre des Palestiniens

Hagar Shezaf, Haaretz, 30/1/2023
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Après la fusillade de la semaine dernière à Jérusalem-Est qui a suivi le raid meurtrier de Tsahal à Jénine, la police israélienne enquête sur ces incidents - des attaques de vengeance par des colons -, mais n'a procédé à aucune arrestation jusqu'à présent.

La voiture incendiée dans le village de Turmussya, dimanche

Une voiture a été incendiée et une inscription “Les Juifs se réveillent” a été peinte à la bombe dimanche soir dans le village palestinien de Jalud, dans le cadre d'une vague de crimes de vengeance présumés contre des Palestiniens après la série d'attentats du week-end dernier à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.

Depuis vendredi, Israël a enregistré 35 cas de crimes nationalistes visant des Palestiniens en Cisjordanie, notamment des jets de pierres sur des voitures et des actes de vandalisme, principalement dans la région de Binyamin, au nord de Jérusalem. Aucune arrestation n'a été effectuée dans ces cas.

La police a ouvert une enquête et soupçonne que des colons juifs ont mis le feu au véhicule. Le village de Jalud, situé près de l'avant-poste de Shiloh, a souvent été la cible de crimes nationalistes commis par des colons au fil des ans.

Dimanche soir également, des pierres ont été lancées sur des véhicules palestiniens sur la route menant à la ville de Rawabi, pour la deuxième nuit consécutive.

Samedi soir, six voitures ont été incendiées dans le village de Majdal Bani Fadil, où des pierres ont également été lancées en direction d'une ambulance. Les médias palestiniens ont également rapporté qu'un stand de légumes a été endommagé dans la vallée du Jourdain, mais des sources de sécurité israéliennes ont déclaré ne pas être au courant de cette affaire.

La police enquête sur ces incidents comme des crimes de vengeance potentiels après que sept personnes ont été tuées dans une fusillade devant une synagogue à Jérusalem-Est vendredi soir, suivie d'une autre fusillade à Jérusalem par un Palestinien de 13 ans qui a blessé deux personnes.

Ces récentes attaques mettent en évidence un cycle de violence en Israël et dans les territoires palestiniens qui s'est accéléré après que les forces israéliennes ont tué dix Palestiniens lors des affrontements qui ont suivi un raid à Jénine jeudi dernier.

À la suite de ce raid meurtrier, au cours duquel les forces israéliennes ont tenté d'arrêter des personnes soupçonnées de planifier des attaques terroristes, l'Autorité palestinienne a annoncé qu'elle mettait un terme à sa coordination sécuritaire avec Israël.

 

15/11/2022

Jack Khoury/Hagar Shezaf
Elle aurait eu 16 ans aujourd’hui : Fulla Al Masalmeh tuée par l’armée israélienne près de Ramallah

 Jack Khoury & Hagar Shezaf, Haaretz, 14/11/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le porte-parole des FDI déclare que des soldats ont repéré un véhicule suspect qui accélérait vers eux lors d'une opération des forces de sécurité. Des témoins palestiniens affirment que la voiture se déplaçait lentement et qu'elle a essayé de faire demi-tour avant que les soldats n'ouvrent le feu.


Le véhicule touché par les tirs des FDI à Beitunia, selon les rapports, lundi.

Une Palestinienne de 15 ans a été tuée tôt lundi matin par des tirs de l'armée israélienne visant un véhicule dans la ville cisjordanienne de Beitunia, près de Ramallah, a rapporté le ministère palestinien de la Santé. Un autre passager de la voiture a été modérément blessé.

Un porte-parole de l'armée israélienne a déclaré que les soldats ont repéré un véhicule suspect qui s'approchait d'eux lors d'une opération lundi à Beitunia.

Les forces ont fait signe au véhicule de s'arrêter, mais celui-ci a accéléré dans leur direction, après quoi elles ont tiré sur le véhicule, selon les FDI.

Le ministère palestinien de la Santé a d'abord mal identifié la jeune fille, puis l'a nommée Fulla Al Masalmeh, 15 ans, originaire de la ville de Beit Awwa, dans le sud de la Cisjordanie. Elle a été tuée un jour avant son 16e  anniversaire. Le passager, qui voyageait avec Al Masalmeh, a été arrêté par l'armée et emmené au centre médical Shaare Zedek à Jérusalem. Les FDI ont déclaré que l'incident faisait l'objet d'une enquête.


Une photo de la scène de la fusillade prise par un témoin

Les résidents de Beitunia au fait de l'incident ont déclaré qu'Al Masalmeh et le jeune homme blessé - un résident de la ville - roulaient ensemble lorsqu'ils ont apparemment été surpris par la présence des soldats et ont tenté de faire demi-tour.

Selon les habitants, des soldats postés dans une autre position ont ouvert le feu sur eux, tuant Al Masalmeh et blessant le jeune homme. Les témoins affirment également que rien n'indique que les deux personnes aient tenté de blesser les soldats présents dans la zone.

L'enquête préliminaire de l'armée a d'abord affirmé que le conducteur était ivre, et les soldats ont déclaré qu'il avait accéléré dans leur direction. Les soldats ont déclaré avoir senti que leur vie était en danger et ont donc tiré.

Toutefois, selon une évaluation actualisée de l'enquête, le conducteur n'avait pas l'intention de commettre une attaque.

L'enquête a également révélé que si les tirs provenaient initialement des troupes qui faisaient face au véhicule et se sentaient menacées, une autre force située sur le côté du véhicule s'est jointe aux tirs.

La semaine dernière, un Palestinien de 29 ans originaire de la ville cisjordanienne de Sanur, près de Jénine, a également été abattu par les forces israéliennes. Rafat Ali Abdullah Issa a été abattu par des soldats près du village de 'Anin, dans la région de Jénine.

Selon le porte-parole des FDI, un soldat qui gardait la barrière de séparation a vu Issa vandaliser la barrière et a lancé une procédure d'arrestation avant de l'abattre. Issa a été transporté dans un hôpital de Jénine dans un état critique, où il a succombé à ses blessures. Selon des sources palestiniennes, Issa avait tenté de franchir la clôture pour se rendre au travail en Israël.

23/10/2022

HAGAR SHEZAF
Des matelas sur les chantiers  : la vie des Gazaouis travaillant en Israël

Hagar Shezaf, Haaretz, le 23/10/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Issa a travaillé en Israël comme tailleur dans les années 1980, une époque qu'il décrit comme la meilleure de sa vie. Des décennies plus tard, il balaie les rues de Jaffa. Imad rénove des maisons dans le sud, retournant à sa famille une fois toutes les deux semaines. Ce sont les ouvriers de Gaza, qui entrent en Israël avec l'espoir de gagner leur vie

        Cliquer sur l'image pour ouvrir le document