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30/01/2022

LUIS CASADO
“Je ne pense ni n’existe : ce qui est sûr, c’est que je ne veux même pas”: la version chilienne du “Cogito ergo sum” de Descartes
Mario Marcel, Daniel Jadue, Guillermo Tellier et Gabriel Boric au pilori

Luis Casado, 29/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Personne n'a jamais accusé les acteurs politiques de cohérence intellectuelle, ni de continuité et de constance dans leur raisonnement. En son temps, Descartes a proposé une « méthode » qui visait à « bien conduire sa raison ». Cette méthode n'a pas encore atteint le champ brodé des fleurs [le Chili selon son hymne national, NdT], écrit Luis Casado.

Les Français se disent cartésiens et le clament haut et fort. René Descartes (1596-1650), mathématicien, physicien et l'un des fondateurs de la philosophie moderne, a imprimé sa façon de raisonner dans l'Hexagone, du moins c'est ce que prétendent les cartésiens. Les objectifs de Descartes ont été énoncés par lui-même : « bien conduire sa raison », et « chercher la vérité dans la science ».

Votre serviteur n'applaudit pas à tout ce qu’écrit Descartes. Mais son célèbre Cogito ergo sum, que je renverse systématiquement en bon matérialiste philosophique que je suis, indique une méthode - si j'ose écrire - dans laquelle le grand homme énonce une thèse qu'il tient pour vraie, en extrayant immédiatement ce qu'il considère comme ses conséquences épistémologiques et ontologiques évidentes : Je pense, donc je suis.

J’inverserais la formule: J’existe, donc je pense. Mais mon propos n'est pas de corriger Descartes, mais de souligner le caractère profondément anticartésien qui, pour le meilleur ou pour le pire, prévaut dans l'heureuse copie de l'Eden [le Chili, toujours son hymne national, NdT].

Dans la jactance chilensis, la proposition de Descartes pourrait s'écrire : Je pense, donc je pourrais exister ou peut-être pas, en tout cas pas tellement, pas si peu, plutôt les deux, cela reste à voir... Bref, à vous de voir.

Daniel Jadue* vient de nous donner un exemple éclatant de ce que je dis. En quelques mots, il affirme tout et son contraire, sans craindre l'incohérence. Voyons voir.

Première proposition, Jadue déclare : « Marcel* est un fidèle défenseur du credo néolibéral ».

Autant pour moi. L'un des plus récents combats de Mario Marcel a été de protéger l'autonomie de la Banque centrale qu'il présidait, alors que personne, jamais, n'a prouvé qu'une Banque centrale autonome ait fait autre chose qu'expulser la démocratie de la gestion d'un bien commun : la monnaie. Les politiques monétaires sont une affaire réservée aux « experts », circulez, circulez, putain de citoyens, ya rien à voir. Marcel a ainsi rendu un hommage servile au soi-disant consensus de Washington, confirmant ce qu'il était, ce qu'il est et ce qu'il sera : un néolibéral insensible. Pour votre gouverne, voici ce que les néolibéraux disent du Consensus de Washington :

« Le consensus de Washington était l'ensemble des formules économiques néolibérales poussées par divers organismes financiers internationaux dans les années 1980 et 1990. L'économiste britannique John Williamson a involontairement inventé ce terme dans un article de 1989 dans lequel il passait en revue les dix mesures économiques professées par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement et le département du Trésor usaméricain, tous basés dans la capitale US, Washington DC. Ces propositions formaient un décalogue du néolibéralisme prescrit pour faire face à la crise économique de 1989 en Amérique latine, qui a été plongée dans une longue récession connue sous le nom de ‘décennie perdue’ ». (elordenmundial.com).

LUIS CASADO
“Ni pienso, ni existo: la firme es que ni quiero”: la versión chilena del “Cogito ergo sum” de Descartes
Mario Marcel, Daniel Jadue, Guillermo Tellier y Gabriel Boric en la picota

Luis Casado, 29/1/2022

Nunca nadie acusó a los actores políticos de coherencia intelectual, ni de continuidad y consistencia en sus razonamientos. En su día, Descartes propuso un "método" que buscaba 'bien conducir su razón'. Ese método aun no llega al campo de flores bordado, dice Luis Casado.


Los franceses aseguran ser cartesianos y lo proclaman alto y fuerte. René Descartes (1596-1650), matemático, físico y uno de los fundadores de la filosofia moderna, imprimió su modo de razonar en el Hexágono o al menos eso pretenden los cartesianos. Los objetivos perseguidos por Descartes fueron enunciados por él mismo: “bien conducir su razón”, y “buscar la verdad en las ciencias”.

Servidor no le aplaude todo a Descartes. Pero su célebre Cogito ergo sum, que invierto sistemáticamente como el buen materialista filosófico que soy, señala un método –si oso escribir– en el que el gran hombre expone una tesis que tiene por verdadera, extrayendo inmediatamente lo que considera sus consecuencias epistemológicas y ontológicas evidentes: Pienso, luego existo.

Yo lo diría el revés: Existo, luego pienso. Pero lo mío no va de corregir a Descartes, sino de poner de manifiesto el carácter profundamente anticartesiano que, para bien o para mal, prevalece en la copia feliz del Edén.

En la jerga chilensis la proposición de Descartes podría escribirse: Pienso, luego podría existir o tal vez no, en todo caso no mucho, ni tan poco, más bien los dos, habría que ver… En fin, es según.

Daniel Jadue acaba de darnos un ejemplo luminoso de lo que avanzo. En pocas palabras afirma todo y su contrario, sin temer la incoherencia. Mira ver.

Primera proposición, Jadue declara: “Marcel es un fiel defensor del credo neoliberal”.

Hasta ahí yo mismo. Uno de los más recientes combates de Mario Marcel consistió en proteger la autonomía del Banco Central que presidía, aunque nadie, nunca, probó que un Banco Central autónomo haya hecho otra cosa sino expulsar la democracia de la gestión de un bien común: la moneda. Las políticas monetarias son asunto reservado de los “expertos”, circula, circula pinche ciudadano, esto no te concierne. De ese modo Marcel le rindió un servil homenaje al llamado Consenso de Washington, confirmando lo que fue, lo que es y lo que será: un neoliberal encallecido. Para tus archivos, he aquí lo que los neoliberales dicen del Consenso de Washington:

“El Consenso de Washington fue el conjunto de fórmulas económicas neoliberales impulsadas por varios organismos financieros internacionales en los años ochenta y noventa. El economista británico John Williamson acuñó el término inconscientemente en un artículo de 1989 en el que revisaba las diez medidas económicas que profesaban el Fondo Monetario Internacional (FMI), el Banco Mundial, el Banco Interamericano de Desarrollo y el Departamento del Tesoro de Estados Unidos, todas ellas con sede en la capital de Estados Unidos, Washington D. C. Estas propuestas conformaron un decálogo del neoliberalismo recetado para abordar la crisis económica de 1989 en Latinoamérica, sumida en una larga recesión conocida como la década perdida.” (elordenmundial.com).