Featured articles en vedette Artículos Artigos destacados Ausgewählte Artikel Articoli in evidenza

Affichage des articles dont le libellé est Génocide de Gaza; Résistance palestinienne. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Génocide de Gaza; Résistance palestinienne. Afficher tous les articles

07/08/2024

THE PALESTINE CHRONICLE
Yahya Sinwar élu nouveau chef du Hamas : qui est-il et qu'est-ce que cela signifie ?

 The Palestine Chronicle, 6/8/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala  

 

Yahya Sinwar (3ème à partir de la droite, avec les 2 enfants, entre Mahmoud al-Zahar et Mustafa Barghouti) participe à un rassemblement organisé par le Hamas à Gaza le samedi 1er octobre 2022 pour souligner la centralité de Jérusalem et de la mosquée Al-Aqsa. Photo : The Palestine Chronicle

 

Dans un communiqué publié mardi 6 août, le mouvement de résistance palestinien Hamas a annoncé que Yahya Sinwar était le nouveau chef de son bureau politique, suite à l'assassinat d’ Ismail Haniyeh.

 

Haniyeh a été assassiné à Téhéran le 31 juillet, laissant au Hamas la décision et le défi de choisir un nouveau dirigeant.

 

La direction du Hamas est divisée entre trois commandements, l'un dirigé par Saleh al-Arouri en Cisjordanie, l'autre par Yahya Sinwar à Gaza et Khaled Meshaal à l'étranger.

 

Haniyeh était le chef général.

 

Israël a assassiné Arouri en janvier et Haniyeh il y a quelques jours.

 

Après plusieurs jours de délibérations, le conseil palestinien de la choura (délibération) a élu Sinwar comme nouveau secrétaire général. 

 

 

Qui est Sinwar ?

 

Robert Inlakesh, journaliste au Palestine Chronicle, a récemment écrit :

 

Sinwar est né le 29 octobre 1962 dans le camp de réfugiés de Khan Younès.

 

En 1948, ses parents ont été victimes d'un nettoyage ethnique à Majdal-Askalan, aujourd'hui occupé par des colons israéliens et rebaptisé Ashkelon.

 

Marqué par son expérience de personne déplacée ayant grandi sous l'occupation militaire de la bande de Gaza - qui a démarré en 1967 - son père a déclaré que « la vie de Yahya a été pleine de souffrance en raison de l'agression sioniste. Depuis son enfance, il était déterminé à résister à l'occupation ».

 

Très performant à l'école, il a poursuivi ses études à l'université islamique de Gaza, où il a participé à la création du Bloc islamique et a occupé plusieurs postes au sein du conseil étudiant de l'université.

 

En 1982, Sinwar et d'autres membres du conseil étudiant se sont rendus à Jénine pour rendre visite à des femmes palestiniennes qui auraient été victimes d'une tentative d'empoisonnement par les Israéliens.

 

C'est à la suite de cette visite qu'il a été arrêté et placé en détention administrative (sans inculpation ni jugement) pendant six mois, sous l'accusation d'avoir participé à des activités islamistes subversives.

 

Pendant sa détention, Sinwar s'est lié d'amitié avec d'autres militants, tels que Saleh Shehade, qui allait diriger la branche armée du Hamas jusqu'à son assassinat en 2002.

 

Sinwar était responsable de la mise en place d'un réseau de sécurité, connu sous le nom de Majd.

 

Le Majd opérait en secret tandis que l'organisation des Frères musulmans qui a précédé le Hamas, la Mujamma Islamiyya, est restée un groupe non combattant jusqu'à la création du Hamas à la fin de l'année 1987.

 

En 1988, Sinwar a été arrêté et aurait été lourdement torturé pendant six semaines après la découverte de cellules armées appartenant au Majd.

 

En 1989, le Hamas a mené sa première attaque armée importante, tuant deux soldats israéliens. Sinwar a été reconnu coupable d'avoir commandité l'attaque et condamné à 426 ans d'emprisonnement.

 

En tant que dirigeant du Hamas le plus en vue libéré dans le cadre d'un échange de prisonniers en 2011 [après 22 ans en prison, NdT], Sinwar est retourné à Gaza et a finalement été élu à la tête du Hamas dans la bande de Gaza, succédant ainsi à Ismail Haniyeh.

 

En 2017, le Hamas a procédé à un changement d'image et à une mise à jour de ses statuts, qui indiquaient que le Mouvement de résistance islamique serait ouvert à l'acceptation d'une solution à deux États.

 

La même année, Sinwar a joué un rôle majeur dans la tentative de rétablir les liens entre l'Autorité palestinienne (AP), dirigée par le parti Fatah, et le Hamas, mais en vain.

 

En 2018, sous la direction de Yahya Sinwar, le Hamas a adopté une plateforme politique de résistance non violente afin de s'ouvrir à des négociations diplomatiques susceptibles de mettre fin au siège de Gaza.

 

La direction du Hamas a soutenu le mouvement de protestation non violent de masse, connu sous le nom de “Grande marche du retour”, qui a débuté le 30 mars 2018.

 

Toutefois, à la suite de la décision des USA de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d'Israël et de l'assassinat de centaines de manifestants non armés par des soldats israéliens, le Hamas a de nouveau changé d'approche.

 

En mai 2021, le Hamas a lancé la bataille de Saif al-Quds, soutenue par plusieurs autres groupes armés à l'intérieur de la bande de Gaza.

 

Depuis lors, les discours et les apparitions publiques de Yahya Sinwar ont fait de lui un leader très populaire dans le monde arabe.

 

Ce que cela signifie

 

The Palestine Chronicle estime que l'élection de Sinwar est porteuse d'une signification et d'un symbolisme profonds :

 

1°, cela signifie que le Hamas, dans toutes ses branches, reste uni. 

 

2°, le Hamas considère que la Résistance à Gaza reste forte, unie, organisée et capable de mener une longue guerre d'usure contre l'occupation israélienne.

 

3°, les rapports de presse, dont certains sont diffusés par les principaux médias usaméricains, selon lesquels il existe un conflit entre les “modérés” et les “durs” du Hamas ne sont pas vrais.

 

4°, le Hamas continue de soutenir la stratégie de résistance de Sinwar après plus de 300 jours de guerre.

 

5°, le Hamas sort encore plus fort et plus uni après l'assassinat de son chef, Haniyeh.

 

6°, le Hamas, malgré la guerre et les assassinats, est un mouvement institutionnel et les décisions sont prises par le biais d'un processus démocratique, qui reste en vigueur malgré la guerre et le génocide israéliens en cours à Gaza.

 

Autres articles sur Yahya Sinwar

28/05/2024

JORGE MAJFUD
Le mystère du peuple palestinien : il existe et en même temps, il n'existe pas

Jorge Majfud, Escritos Críticos, 27/5/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

 Les Palestiniens n’ont jamais existé en tant que peuple lorsqu’ils revendiquent leurs droits humains. Ils ont existé en tant que peuple Amalek il y a trois mille ans, quand il faut les massacrer.


-Crève, crève !
-Ils ont le droit de se défendre, vous savez bien...
Wilfred Hildonen
, Norvège/Finlande/Portugal

Les Palestiniens sont un peuple très étrange. Comme les particules subatomiques, selon la physique quantique et selon les sionistes, ils ont la capacité d’exister sous deux formes différentes et dans des lieux différents en même temps. Ils sont et ils ne sont pas.

Ils n’existent pas, mais « tuez-les tous », comme l’a dit la députée Andy Ogles à Washington. « Effacez tout Gaza de la surface de la terre », a insisté la députée israélienne Galit Distel Atbaryan, « toute autre chose est immorale ». Le ministre israélien de la Défense, Ben-Gvir, a été clair : « Pourquoi y a-t-il tant d’arrestations ? Ne pouvez-vous pas en tuer quelques-uns ? Qu’allons-nous faire de tant d’arrestations ? C’est dangereux pour les soldats ». Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré lors d’un téléconseil des ministres : « Rafah, Deir al-Balah, Nuseirat, tout doit être anéant », conformément à l’ordre de Dieu : « Vous effacerez la mémoire d’Amalek sous les cieux ». À plusieurs reprises, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a répété, en parlant des Palestiniens : « Vous devez vous souvenir de ce qu’Amalek vous a fait, dit notre Sainte Bible ». Motti Inbari, professeur d’études juives, a précisé les propos de Netanyahou : « Le commandement biblique est de détruire complètement tout Amalek. Et quand je parle de détruire complètement, il s’agit de tuer chacun d’entre eux, y compris les bébés, leurs biens, les animaux, tout ». Danny Neumann, membre du Likoud, a déclaré à la télévision : « Tous les habitants de Gaza sont des terroristes. Nous aurions dû en tuer 100 000 le premier jour. Très peu d’habitants de Gaza sont des êtres humains ». Le ministre du Patrimoine, Amihai Eliyahu, a proposé de gagner du temps et de larguer une bombe atomique sur Gaza pour accomplir le mandat divin.

Au cours des sept premiers mois de bombardements, 40 000 hommes, femmes et enfants ont été détruits par les bombes, sans compter les disparus, les déplacés, les affamés, les malades, les mutilés et les traumatisés irréversibles. Mais de Netanyahou au président Joe Biden, « ce que fait Israël n’est pas un génocide, c’est de l’autodéfense ». Si un groupe armé répond par la violence (ce qui est reconnu comme un droit par le droit international), il s’agit alors de terroristes.

Ceux qui ne se laissent pas tuer sont des terroristes. Ceux qui critiquent le massacre, comme les étudiants usaméricains, sont des terroristes. C’est pourquoi, en Europe et aux USA, les manifestations contre le massacre de Gaza sont repoussées par la police militarisée, tandis que les violentes attaques sionistes et les défilés nazis sont observés avec respect. C’est parce que les puissants sont si lâches. Sans armes puissantes, sans médias dominants et sans capitaux saisis, ils ne sont personne. Un bras raide pour le salut fasciste et une main tremblante pour remettre en question un massacre contre l’humanité perpétré contre ceux qui ne peuvent pas se défendre.

Selon les sionistes, la Palestine n’a jamais existé et les Palestiniens n’ont jamais existé. Lorsque, par l’accord des sionistes avec Hitler, les Palestiniens inexistants devaient accueillir les réfugiés du nazisme en Europe, les inexistants constituaient l’écrasante majorité de la population, du fleuve à la mer. Les bateaux arrivant « avec du bon matériel génétique » selon les sionistes, arrivaient sur des navires battant pavillon nazi et britannique. Lorsqu’en 1947, l’Exodus, transportant 4 500 réfugiés, s’est approché de Haïfa, le capitaine britannique a averti ses passagers qu’ils seraient arrêtés à l’arrivée, car l’Empire britannique n’autorisait pas l’immigration illégale. « Si vous résistez à l’arrestation, nous devrons recourir à la force ». À leur arrivée en Palestine, les réfugiés déploient une pancarte sur laquelle on peut lire : « Les Allemands ont détruit nos familles. S’il vous plaît, ne détruisez pas nos espoirs ». De nombreux réfugiés restent en détention, mais un quart de million réussit à entrer en Palestine, dont au moins 70 000 illégalement et par la force.

Bientôt, une partie (nous ne savons pas quel pourcentage) des victimes de l’Europe deviendront les bourreaux du Moyen-Orient. Le plan sioniste a été soutenu par une campagne d’attentats terroristes en Palestine qui a fait sauter des hôtels, des postes de police et massacré des centaines de Palestiniens. Folke Bernadotte, le diplomate suédois qui a facilité la libération de plusieurs centaines de Juifs des camps de concentration nazis en 1945, a été assassiné à Jérusalem deux ans plus tard par le Lehi (bande Stern), un groupe sioniste qui se décrivait comme des terroristes et des « combattants de la liberté ». Le Lehi, une faction d’un autre groupe terroriste, l’Irgoun, avait négocié avec les nazis allemands la création d’Israël en tant qu’État totalitaire allié au Reich d’Hitler. Cette alliance ayant échoué, ils ont essayé Staline, avec le même résultat. L’un des (ex-)terroristes de l’Irgoun, le Biélorusse Menahem Begin, est devenu premier ministre d’Israël en 1977. L’un des (ex-)terroristes, également biélorusse, Isaac Shamir, lui a succédé et est devenu Premier ministre d’Israël en 1983. Naturellement, ils ont tous changé leurs noms et prénoms de naissance.

Dès avant la création de l’État d’Israël, les habitants inexistants de la Palestine ont commencé à être dépossédés de leurs maisons pour accueillir des réfugiés. Certains réfugiés juifs et certains Palestiniens inexistants ont résisté à la dépossession et à l’exil, si bien qu’il a fallu recourir à la force, forme particulière d’un droit à l’existence non reconnu par le reste de l’humanité, et à la colère d’un dieu impitoyable, redouté par le reste de l’humanité elle-même. Début 2024, la réalisatrice israélienne Hadar Morag se souvient : « Lorsque ma grand-mère est arrivée en Israël après l’Holocauste, l’Agence juive lui a promis une maison. Elle n’avait rien. Toute sa famille avait été exterminée. Elle a attendu longtemps, vivant dans une tente dans une situation très précaire. Puis ils l’ont emmenée à Ajami, à Jaffa, dans une magnifique maison sur la plage. Elle a vu que sur la table se trouvaient encore les plats des Palestiniens qui avaient vécu là et qui avaient été expulsés. Elle est retournée à l’agence et a dit : “Ramenez-moi à ma tente, je ne ferai jamais à personne ce qu’on m’a fait”. C’est mon héritage, mais tout le monde n’a pas pris cette décision ; comment pouvons-nous devenir ce qui nous a opprimés ? C’est une grande question ».

Certains des Palestiniens, qui n’existent pas, ont accueilli des réfugiés juifs alors que même les USA n’en voulaient pas, alors qu’un président comme Roosevelt avait renvoyé sur le Saint-Louis près d’un millier de réfugiés juifs pour qu’ils meurent dans des camps de concentration en Europe. Lorsqu’en 1948, les Nations unies ont créé deux États, Israël et la Palestine, Israël a décidé que ni la Palestine ni les Palestiniens n’existaient, même si, pour que le miracle quantique se produise, ils ont dû voler leurs maisons et leurs terres, les déplacer en masse et les tuer avec joie. En même temps, ils déploraient le sale boulot qu’ils avaient à faire. « Nous ne pardonnerons jamais aux Arabes de nous avoir forcés à tuer leurs enfants », a déclaré l’immigrante ukrainienne Golda Meir, qui deviendra plus tard Premier ministre. « Les Palestiniens n’ont jamais existé », a-t-elle déclaré en 1969. « J’ai été Palestinienne de 1921 à 1948 parce que j’avais un passeport palestinien », a-t-elle ajouté un an plus tard. C’est comme dire que l’Allemagne est une invention d’Hitler et de von Papen ou que la Grande-Bretagne est la Prusse parce que son hymne (“God save the Queen”) sonne de la même manière que l’hymne de la Prusse (“Gott mit uns”).

Les références aux Arabes et aux Palestiniens en tant qu’animaux ou sous-hommes n’ont rien de nouveau. Il s’agit d’un genre classique de racisme suprémaciste sioniste qui ne choque personne dans le monde impérial et civilisé. Ce même monde civilisé qui ne tolère pas d’entendre le mot “nègre” mais qui ne veut pas se souvenir ou reconnaître (et encore moins indemniser) les centaines de millions de Noirs massacrés pour la prospérité de ses peuples élus. Comme les nazis l’ont fait avec les Juifs, avant de les massacrer sans remords, il fallait déshumaniser l’autre.

En 1938, l’un des chefs du groupe terroriste sioniste Irgoun, le Biélorusse Yosef Katzenelson, déclarait : « Nous devons créer une situation où tuer un Arabe est comme tuer un rat. Qu’il soit bien entendu que les Arabes sont des déchets et que c’est nous, et non eux, qui gouvernerons la Palestine ». En 1967, le diplomate israélien David Hacohen a déclaré : « Ce ne sont pas des êtres humains, ce ne sont pas des gens, ce sont des Arabes ». En novembre 2023, l’ancien ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Dan Gillerman, a déclaré : « Je suis très perplexe quant à l’intérêt constant que le monde porte au peuple palestinien et, en fait, à ces animaux horribles et inhumains qui ont commis les pires atrocités que ce siècle ait connues ». Mais si quelqu’un remarque qu’il s’agit de racisme pur et simple, il est accusé d’être antisémite, c’est-à-dire raciste.

Les Palestiniens n’existent pas, mais s’ils se défendent, ce sont de mauvais terroristes. S’ils ne se défendent pas, ce sont de bons terroristes. S’ils se laissent massacrer, ce sont des terroristes inexistants. À Gaza, « toute personne âgée de plus de quatre ans est un partisan du Hamas » a déclaré Rami Igra, ancien agent du Mossad, à la télévision d’État. « Tous les civils de Gaza sont coupables et méritent d’être confrontés à la politique israélienne de punition collective, qui les empêche de recevoir de la nourriture, des médicaments et de l’aide humanitaire ». Il a laissé tomber la phrase concernant le bombardement systématique et aveugle qui, chaque jour, décapite et détruit des dizaines d’enfants, même âgés de moins de quatre ans, qui seraient des sous-hommes, des animaux, des rats, mais pas encore des terroristes diplômés.

Israël a le droit de se défendre, ce qui inclut tous les autres droits humains et divins : le droit de déplacer, le droit d’occuper, le droit d’enlever, le droit d’emprisonner et de torturer sans limites des mineurs d’un peuple qui n’existe pas.

Le droit à ce que personne ne critique leur droit.

Le droit de se considérer comme un peuple supérieur, par la grâce de Dieu et par la grâce de sa nature particulière, de son esprit supérieur, là jusqu’où les goys n’iront jamais.

Le droit de pleurer les victimes causées par cette supériorité ethnique et le droit de pleurer les victimes causées par les sous-hommes, les rats humains.

Le droit d’acheter des présidents, des sénateurs, des représentants et des rédacteurs en chef d’autres pays, comme les USA.

Le droit de ruiner la carrière et la vie de quiconque ose remettre en cause l’un de ces droits sous l’accusation d’antisémitisme.

Le droit de massacrer lorsqu’il le juge nécessaire.

Le droit de tuer même pour le plaisir lorsque les soldats s’ennuient.

Le droit de danser et de faire la fête lorsque dix tonnes de bombes massacrent des dizaines de réfugiés dans un camp rempli de gens affamés.

Tout cela parce que les Palestiniens sont et ne sont pas. Selon ce récit suprémaciste et messianique, les Palestiniens n’ont jamais existé en tant que peuple lorsqu’ils revendiquent leurs droits de l’homme. Ils ont existé en tant que peuple Amalek il y a trois mille ans, en tant qu’habitants d’un peuple qui devait être déplacé et exterminé « jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul » de ces êtres fictifs et inexistants.

Si vous ne croyez pas à cette histoire, il vous suffit de la répéter un nombre infini de fois pour comprendre qu’il s’agit de la vérité. Si vous osez remettre en question cette vérité, vous devenez un terroriste, comme la femme de Lot est devenue une colonne de sel pour avoir osé désobéir et regarder en arrière, là où, dit-on, Dieu massacrait un peuple à cause de l’orientation sexuelle de certains de ses membres.

La plus ancienne carte connue de Palestine figure dans le traité de Géographie du savant gréco-égyptien Claude Ptolémée (100-168 ap. J.-C.), qui fut traduit en arabe par Al-Khwarizmi entre 813 et 833 ap. J.-C., au sein de Beit El Hikma à Bagdad. La version ci-dessus est une copie grecque byzantine, sans doute retraduite de l’arabe en grec, et tirée du Codex Vaticanus Urbinas Graecus 82, Constantinople vers 1300. L’ouvrage, produit par Maximus Planudes, fut plus tard en possession du banquier philosophe Palla Strozzi (1372-1462) puis de Federico da Montefeltro, duc d’Urbino. Encore une preuve, vieille de près de 2000 ans, de l’inexistence du peuple palestinien... [NdT]