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23/04/2025

TLAXCALA
Por qué no lloramos a Bergoglio

Grupo de traductor@s Tlaxcala, 23-4-2025

Tres días después de que el Santo Padre fuera llamado a su creador, el tsunami lagrimal que  recorre gran parte del planeta nos obliga a coger nuestros teclados para escribir: “¡Basta Ya!”


 "El último revolucionario": portada del diario Domani (Mañana)

Escuchando y leyendo los comentarios sobre el difunto Papa, nos quedamos sin palabras: todos, desde el cantante revolucionario cubano hasta la ex guerrillera urbana y rea italiana, pasando por antiguos asesores de presidentes antiimperialistas, no tienen más que elogios para el jesuita bonaerense que se disfrazó de franciscano y pidió ser enterrado bajo una lápida con la sencilla inscripción “Franciscus”. En todos estos elogios, ni un ápice de crítica. Sin embargo, hay tantas cosas que decir.

A ver: ¿en qué ha sido revolucionario Bergoglio? ¿De qué manera introdujo el más mínimo cambio perceptible en el aparato del que ha sido jefe durante 11 años? ¿Dejó de ser la Iglesia Católica apostólica y  Romana bajo su reinado la organización criminal tentacular que ha sido durante demasiados siglos? Veámoslo más de cerca.

Dinero sucio

En 2014, Bergoglio anunció que todo mafioso sería excomulgado. Se creó una comisión en el Vaticano. Resultado: nada. La comisión fue disuelta. Razón oficial: la mafia es un asunto estrictamente italiano, y le corresponde a la Conferencia Episcopal Italiana ocuparse de ella. Para eso la dicha Conferencia creó un “grupo de estudio”. Manera clásica de enterrar un problema.

Tras la quiebra del Banco Ambrosiano, que utilizaba el Vaticano  para blanquear dinero procedente de la droga en todo el mundo, se creó el Nuovo Banco Ambrosiano. Desaparecido sin dejar rastro. En adelante, es el IOR quien gestiona los miles de millones de la Organización, perdón, de la Santa Sede. De igual manera poco transparente.

El Francesco histórico al que se refería Bergoglio, el de Asís, rompió físicamente con la riqueza, las mercancías y el dinero: un domingo, en la plaza principal de Asís, se empelotó, despojándose de sus pieles y de su pechera de seda. Nunca se vio a Bergoglio realizar semejante striptease.

Pedocriminalidad

El histórico Francesco tenía novia. Se llamaba Chiara y, tras la muerte de Francesco, devino la patrona de la Italieta. Su presencia impidió sin duda que Francesco se metiera con niños y niñas. Bergoglio, por su parte, no se apartó de la doctrina del celibato de los curas católicos, único clero de la tierra al que se le prohíbe copular y casarse, a diferencia de los pastores protestantes, los sacerdotes ortodoxos, los rabinos, los imanes, los ayatolás y los brahmanes. Y en cuanto a la limpieza de los establos, si el pobre jesuita hubiese lanzado jamás una verdadera gran operación de limpieza, se habría visto muy  solito en los cónclaves.


El papa: “El aborto es como contratar a un sicario, no es un acto civil”

Vientres de mujer

Bajo Bergoglio, la Organización ha permanecido sorda y ciega ante el derecho de las mujeres a disponer de sus vientres como mejor les parezca. Su poder para imponer la ley se ha mantenido casi intacto en América Latina. Dos ejemplos elocuentes: la pareja reinante en Nicaragua, los Ortega, siguen oponiéndose a la liberalización del aborto tras un acuerdo con la cúpula de la Iglesia; la candidata de la izquierda en Ecuador, Luisa González, ha expresado su oposición al aborto. Los ejemplos podrían multiplicarse. No tiene nada de sorprendente: la veintena de universidades jesuitas repartidas por América Latina se esmeran en formar élites formateadas para hacer que “todo cambie sin que nada cambie”.

Cambio social, pobres, migrantes

En los panegíricos por el pontífice, se habló mucho de su "compromiso" con los pobres y los migrantes, olvidando un hecho básico: la Iglesia católica ya no es una máquina eurocéntrica blanca. Los sacerdotes euroblancos están desapareciendo. Para seguir funcionando, la Iglesia, como las demás maquinarias del poder blanco, debe reclutar cada vez más gente del Sur del mundo, por lo que es vital que haga campaña a favor de la “libre circulación” de vocaciones. Y es vital que se asegure de supervisar y formatear a las nuevas generaciones del Sur tentadas por revueltas lógicas.

En resumen, para concluir: no, Bergoglio no era un nuevo Che Guevara, a pesar de tod@s nuestr@s compañer@s lloron@s. Guardad vuestras lágrimas para los mártires sin voz, sin nombre, sin sepultura.


Joep Bertrams


TLAXCALA
Pourquoi nous ne pleurons pas Bergoglio

Groupe de traducteur·rices Tlaxcala, 23/4/2025

Trois jours après que le Saint Père a été rappelé à son créateur, le tsunami lacrymatoire qui a déferlé sur une grande partie de la planète nous oblige à prendre nos claviers pour dire : ça suffat comme ci !


 "Le dernier révolutionnaire": la Une du quotidien Domani (Demain)

En écoutant et en lisant les commentaires sur le défunt pape, nous restons en effet bouche bée : tous et toutes, du chanteur révolutionnaire cubain à l’ancienne guérillera urbaine et prisonnière italienne en passant par des anciens conseillers de présidents antiimpérialistes, n’ont que de louanges pour le jésuite bonaerense qui s’était travesti en franciscain et a demandé à être enterré sous une pierre portant simplement : « Franciscus ». Dans tous ces éloges funèbres, pas une once de critique. Et pourtant, il y en aurait des choses à dire.

Mais en quoi Bergoglio a-t-il été un révolutionnaire ? En quoi a-t-il apporté le moindre changement notable à l’appareil dont il a été le chef pendant 11 ans ? L’Église catholique apostolique et romaine a-t-elle cessé sous son règne d’être l’organisation criminelle tentaculaire qu’elle est puis trop de siècles ? Faisons une revue de détail.

L’argent sale

En 2014, Bergoglio a annoncé que tout mafieux serait excommunié. Une commission a été créée au Vatican. Résultat : rien de rien. La commission a été dissoute. Raison officielle : la mafia est une affaire strictement italienne, dont c’est à la Conférence épiscopale italienne de s’occuper de l’affaire. Laquelle conférence a donc créé un « groupe d’étude ». Autrement dit, l’excommunication a été envoyée aux oubliettes.

Après la faillite du Banco Ambrosiano qui servait au Vatican pour blanchir l’argent de la drogue au niveau planétaire, on a créé le Nuovo Banco Ambrosiano. Disparu sans laisser de traces. Désormais, c’est l’IOR qui gère les milliards de l’Organisation, pardon, du Saint-Siège. De manière tout aussi peu transparente.

Le Francesco historique auquel Bergoglio se référait, celui d’Assise, avait physiquement rompu avec la richesse, la marchandise, le fric : un dimanche, sur la grand-place d’Assise, il s’était carrément foutu à poil, se débarrassant de ses fourrures et de son pourpoint en soie. On n’a jamais vu Bergoglio effectuer un tel strip-tease.

La pédocriminalité

Le Francesco historique avait une petite copine. Elle s’appelait Chiara et elle est devenue après sa mort la sainte patronne de l’Italietta. Sa présence a sans doute évité à Francesco de s’en prendre aux petits garçons et aux petites filles. Bergoglio, lui, n’a pas dévié de la doctrine du célibat des prêtres catholiques, le seul clergé sur terre interdit de copulation et de mariage, à la différence des pasteurs protestants, des prêtres orthodoxes,  des rabbins, des imams, des ayatollahs et des brahmanes. Et quant à nettoyer les écuries, le pauvre jésuite, si jamais il avait lancé une véritable grande opération de nettoyage, se serait retrouvé bien seul dans les conclaves.


Le pape : « Avorter, c'est comme engager un tueur à gages, ce n'est pas un acte civil »

Le ventre des femmes

Sous Bergoglio, l’Organisation est restée sourde et aveugle au droit des femmes à disposer de leur utérus comme elles l’entendent. Son pouvoir de faire la loi est resté presque intact en Amérique Latine. Deux exemples parlants : le couple régnant au Nicaragua, les Ortega, continuent à s’opposer à une libéralisation de l’avortement suite à un deal avec le gratin de l’Église ; la candidate de gauche en Équateur, Luisa González, a exprimé son opposition à l’avortement. On pourrait multiplier les exemples. Rien d’étonnant à cela : la vingtaine d’universités jésuites disséminées dans toute l’Amérique latine veillent à éduquer des élites formatées pour veiller à « tout changer sans que rien ne change ».

Le changement social, les pauvres, les migrants

Dans les éloges funèbres du pontife, on a beaucoup parlé de son « engagement » pour les pauvres et les migrants, en oubliant une donnée de base : l’Église catholique n’est plus une machine eurocentrée blanche. Les prêtres euroblancs sont en voie de disparition. Pour continuer à fonctionner, elle doit donc, comme les autres machines de pouvoir blanc, recruter toujours plus au Sud du monde, donc il est vital pour elle de militer en faveur de la « libre circulation » des vocations. Et il est vital pour elle de veiller à encadrer et formater les nouvelles générations du Sud tentées par des révoltes logiques.

Bref, pour conclure : non, Bergoglio n’était pas un nouveau Che Guevara, n’en déplaise à tou·tes nos camarades pleureur·ses. Gardez vos larmes pour les martyrs sans voix, sans nom, sans sépulture.

Joep Bertrams


22/04/2025

DAHLIA SCHEINDLIN
Coup d’État, crimes et conspiration : les accusations les plus choquantes du chef du Shin Bet à l’encontre de Netanyahou

Dahlia Scheindlin, Haaretz, 22/4/2025

Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

La déclaration sous serment choquante de Ronen Bar à la Haute Cour de justice, qui met en lumière les exigences présumées du Premier ministre Benjamin Netanyahou en matière de loyauté totale à son égard, révèle tout ce qui ne va pas dans la gouvernance israélienne [ou du moins une petite partie, NdT].
Une manifestante brandit une pancarte anti-Netanyahou faisant référence aux otages toujours détenus à Gaza, à Tel Aviv au début du mois. Photo Tomer Appelbaum

La déclaration sous serment que Ronen Bar, chef du service de sécurité du Shin Bet, a soumise lundi à la Haute Cour de justice d’Israël pour éviter son licenciement est une documentation douloureuse sur les désastres passés, présents et futurs d’Israël. Les désastres vont du spécifique et choquant au profondément alarmant, voire à l’image dystopique de l’avenir, en fonction de ce qui se passe ensuite.

Rappelons ce qui s’est passé jusqu’à présent : le mois dernier, Netanyahou a annoncé son intention de démettre Bar de ses fonctions, affirmant qu’il n’avait plus confiance dans le chef du Shin Bet. Le procureur général Gali Baharav-Miara a émis un avis indiquant que la décision du premier ministre était “entachée d’un conflit d’intérêts personnel” en raison de ses liens et de ses intérêts personnels dans l’affaire du Qatargate et des BibiLeaks sur lesquels le Shin Bet enquête. Des citoyens israéliens ont déposé des pétitions auprès de la Haute Cour contre la décision de Netanyahou, l’accusant d’agir pour des raisons politiques personnelles.

À l’issue d’une audience qui s’est tenue il y a deux semaines, la Cour a suspendu le rejet de la requête jusqu’à ce que les deux parties puissent présenter de nouvelles déclarations sous serment, espérant sans doute qu’un compromis pourrait être trouvé.

Mais il n’y a pas de courtoisie en Israël aujourd’hui. La déclaration sous serment de 11 pages de Bar (avec une annexe confidentielle de 31 pages) a développé les arguments qu’il avait écrits dans une lettre soumise à la Haute Cour avant l’audience. Dans ce nouveau document, il a dressé une liste trop familière de ce qu’il prétend être les efforts du premier ministre pour politiser l’agence de sécurité intérieure à ses propres fins. Certains des nouveaux détails sont stupéfiants.


Le chef du Shin Bet, Ronen Bar (à g.), et son homologue du Mossad, David Barnea, lors d’une cérémonie officielle à Jérusalem.

Blessures immédiates

Dans sa lettre précédente,  Bar a accusé Netanyahou d’exiger qu’il fournisse des justifications, fondées sur des considérations de sécurité, qui empêcheraient le premier ministre de témoigner devant le tribunal dans son affaire de corruption (Bar a refusé). Aujourd’hui, Bar écrit que le premier ministre a littéralement essayé de le forcer à signer ce qui ne peut être décrit que comme un faux document dans ce même but – “écrit par le premier ministre ou quelqu’un en son nom” - et à le présenter comme son opinion professionnelle.

La présente déclaration sous serment ajoute des détails significatifs à une ligne énigmatique de la lettre préalable à l’audience concernant la description par Bar des attentes d’un acteur anonyme à l’égard de l’agence en ce qui concerne les citoyens israéliens. Aujourd’hui, Bar affirme que Netanyahou lui a demandé d’espionner les manifestants pro-démocratie au plus fort de leurs manifestations en 2023, même s’il n’y avait aucun soupçon d’actes secrets impliquant de la violence. Cela déclencherait une telle surveillance au-delà de l’activité criminelle ordinaire qui serait traitée par la police.

Néanmoins, Bar affirme que le premier ministre a clairement indiqué qu’il était censé suivre les activités des manifestants et fournir l’identité des activistes, des dirigeants et des “bailleurs de fonds des manifestations”. En d’autres termes, l’agence de sécurité intérieure israélienne serait déployée pour étouffer l’opposition politique en Israël. Bar affirme avoir refusé.

En ce qui concerne l’enquête criminelle en cours du Shin Bet sur le Qatargate, le scandale entourant les associés de Netanyahou qui auraient bénéficié de pots-de-vin de la part de l’État du Golfe, Bar est cinglant. Il répète que cette enquête et l’affaire BibiLeaks - dans laquelle le cercle proche de Netanyahou est accusé d’avoir divulgué des documents classifiés de l’armée israélienne à un journal allemand afin de promouvoir la thèse du gouvernement selon laquelle le Hamas est responsable de l’échec de l’accord sur les otages - ont été les tournants qui ont déclenché son licenciement. Le premier ministre lui-même a décrit le Qatar comme un “État soutenant le terrorisme”, écrit Bar.

Les enquêtes concernant les conseillers de Netanyahou, ajoute Bar en termes très clairs, « soulèvent les soupçons les plus lourds quant à l’atteinte grave à la sécurité de l’État ... à l’atteinte aux négociations pour la libération des otages, au renforcement du Hamas et à l’atteinte aux relations d’Israël avec l’Égypte ».

Des manifestants contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, lundi. La pancarte principale indique en anglo-hébreu « Netanyahou et Levin, ne mettez pas notre patriotisme à l’épreuve » [sic]

Les dégâts démocratiques

Mais le désastre est encore plus profond. D’autres parties de la déclaration sous serment de Bar montrent comment le gouvernement s’attaque non seulement à des institutions essentielles, mais aussi aux valeurs et aux principes directeurs qui définissent une démocratie.

Un exemple concerne l’affirmation précédente selon laquelle le premier ministre attendait de l’agence qu’elle espionne les manifestants politiques - des citoyens israéliens. Bar note que Netanyahou a discuté à plusieurs reprises de ce sujet après des réunions de travail, alors qu’il avait déjà renvoyé le secrétaire militaire et le sténographe - tenant des conversations qui n’ont jamais pu être documentées, un coup porté à la transparence et à la responsabilité.

La partie la plus étonnante de cette section est presque une réflexion après coup : « À propos des conversations sur les manifestations, écrit Bar, il m’a été clairement expliqué qu’en cas de crise constitutionnelle, je devais obéir au premier ministre et non à la Haute Cour ». En d’autres termes, Bar, un professionnel nommé pour des raisons non politiques, devait placer un patron politique au-dessus de la loi. Bar assure au tribunal que les détails sont fournis dans le document classifié, ce qui n’est pas un grand argument. Cependant, si cela est vrai, Netanyahou fait le premier pas pour garantir la loyauté des agences de sécurité envers l’autocrate en cas de coup d’État constitutionnel.

Un autre témoignage de la détérioration du discours démocratique en Israël est fourni par une section entière de la déclaration sous serment de Bar, consacrée à des théories de conspiration selon lesquelles l’agence avait « une connaissance préalable du massacre du 7 octobre » mais n’a pas alerté le premier ministre. Il est pénible de lire la reconstitution post-traumatique des actions du Shin Bet entre 23 heures le 6 octobre et le matin du 7 octobre, alors qu’il tente de démonter ces accusations. Bar lui-même admet que l’agence n’a pas réussi à contrecarrer l’attaque du Hamas, comme il l’a fait 10 jours seulement après les faits, déclarant que « la responsabilité m’en incombe ».

Mais il est encore plus incroyable de lire son démembrement des conspirations : « Ces affirmations sont des mensonges et ne représentent rien de moins qu’une incitation institutionnalisée contre moi et contre l’organisation. ... L’attaque n’ a pas été “coordonnée par nous”, nos équipes n’ont pas été “envoyées [à la frontière] uniquement pour sauver des employés du Shin Bet”, et cette nuit-là, il n’ y a pas eu “d’informations cachées à l’establishment de la sécurité et non au premier ministre” » (c’est lui qui souligne). Si Bar a ressenti le besoin d’aborder ces conspirations dans la procédure judiciaire, il a clairement vu la main cachée du premier ministre derrière elles.

"Bibi, il ment - ils meurent" : un manifestant tient une pancarte anti-Netanyahou lors d’une manifestation dans le centre d’Israël samedi.

Enfin, Bar explique que l’agence de renseignement attache une grande importance à l’équilibre de ses responsabilités entre l’utilisation d’outils puissants et invasifs pour faire progresser la sécurité et son obligation de limiter son propre pouvoir afin d’éviter les abus. Au début du document, il écrit que sous sa direction, le Shin Bet a appliqué des critères soigneusement définis pour l’utilisation de ses pouvoirs et a constamment consulté des conseillers juridiques pour s’assurer que ces pouvoirs ne seraient pas utilisés à mauvais escient.

Ce point touche au cœur de la démocratie constitutionnelle et libérale : les restrictions volontaires et institutionnalisées de l’État sur son propre pouvoir au nom de la liberté de ses citoyens. Israël pourrait être en train d’assister à la chute des derniers principes résiduels de gouvernance démocratique.

Qui sera convaincu ?

L’une des principales faiblesses de la missive de Bar est ce qu’il ne peut pas dire. Le document public est complété par un document classifié de 31 pages, vraisemblablement plus détaillé, avec cinq annexes, a écrit Bar dans ses notes introductives. Il ne fait aucun doute que chaque camp politique en Israël - ceux qui soutiennent le gouvernement et ceux qui soutiennent Bar - évaluera la force des preuves secrètes en fonction de ses loyautés politiques préexistantes.
Zulat, un groupe de réflexion israélien qui défend les valeurs libérales ,  a déjà demandé au procureur général, a Amit Aisman et à la police d’ouvrir une enquête criminelle sur le premier ministre pour obstruction à la justice, abus de pouvoir et abus de confiance.. D’importantes manifestations ont eu lieu lundi contre Netanyahou.

La réponse du cabinet du Premier ministre, comme on pouvait s’y attendre, a été que les accusations de M. Bar étaient un “mensonge complet” ; Pendant ce temps, Channel 14 - la version israélienne de Newsmax - a publié un titre inversé scandaleux selon lequel le chef de l’agence avait “agi contre les instructions du Premier ministre, encore et encore”. Ce flash a également mis l’accent sur l’une des dernières lignes les plus importantes de la lettre : Bar écrit qu’il annoncera bientôt la date de sa démission. Channel 14 y voit certainement un aveu de culpabilité confirmant les accusations du premier ministre sur les échecs, voire les complots, de Bar.


Des manifestants portant des masques du ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer et de Benjamin Netanyahou, devant une banderole indiquant que “le silence encourage le bourreau, jamais le tourmenté”.

Il n’y a pas plus de clarté sur ce que la Haute Cour pourrait faire. Le bureau de Netanyahou devrait publier sa propre déclaration sous serment dans le courant de la semaine, après quoi les juges pourront encore se prononcer sur les pétitions.

Pour la démocratie, il semble cependant qu’il n’y ait pas de bonne issue. L’ironie la plus grande est peut-être que le Shin Bet et Ronen Bar sont maintenant, par la force des choses, la cause célèbre du mouvement pro-démocratique. C’est ce même Shin Bet qui est responsable des violations les plus invasives et antidémocratiques de tous les droits humains et civils en vigueur lorsqu’il s’agit des Palestiniens et qui, parfois, espionne aussi les communautés arabo-palestiniennes en Israël [c’est nouveau : en général les Israéliens les appellent « Arabes israéliens ». Allez Dahlia, encore un effort et bientôt tu écriras : « les Palestiniens de 48, NdT]. Bar dans le rôle du noble défenseur de la bonne gouvernance et de l’État de droit, protecteur des libertés et des droits des citoyens, est déconcertant, voire étrange.
 
Mais sa situation actuelle sert de miroir à ce qui ne va pas en Israël aujourd’hui : les fondations minimales des institutions démocratiques s’effondrent, laissant tous ceux qui s’en soucient se démener pour sauver les bases, au lieu de se battre pour compléter les pièces qui étaient manifestement absentes jusqu’à présent.

21/04/2025

TEEMU RUSKOLA
Die Entstehung der chinesischen Arbeiterklasse

Teemu Ruskola, New Left Review, Nr. 151, Jan/Feb 2025
Übersetzt von Tlaxcala

Teemu Ruskola, geboren in Finnland, ist Professor für Rechtswissenschaften und Professor für ostasiatische Sprachen und Zivilisationen an der University of Pennsylvania (USA). Er ist Autor von „The Unmaking of the Chinese Working Class“, das 2026 bei Verso Books erscheinen soll; „Legal Orientalism: China, die Vereinigten Staaten und das moderne Recht (Harvard University Press 2013); Co-Autor von Schlesingers Comparative Law (Foundation Press 2009); und Co-Herausgeber, zusammen mit David Eng Shuang Shen, einer Sonderausgabe der Zeitschrift „Social Text“ zum Thema „China und der Mensch“ (2012).

Dieser Aufsatz stammt von Teemu Ruskola, "The Unmaking of the Chinese Working Class: The Global Limits of Capitalism", demnächst bei Verso


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Elnet, or the Zionist art of buying European consciences on the cheap


It’s called Elnet, short for European Leadership Network, not to be confused with ELN, short for the other European Leadership Network, a “respectable” think tank created in 2011 and based in London. Elnet is anything but respectable: it is an Israeli-Yankee war machine created in 2007 after the second Intifada to poison Western opinion with pure Zionist hasbara [propaganda]. Its core target: national and European MPs in EU. After October 7, 2023, Elnet organized 20 trips to Israel for 300 European and British MPs. But Elnet has also diversified its operations, organizing trips to the Promised Land for military personnel, industrialists, and leading intellectuals, including Bernard-Henri Lévy and Michel Onfray, not to mention the indescribable Swiss-Catalan Manuel Carlos Valls i Galfetti, as well as trips for Israeli officials to Europe. Among the parliamentarians, the organization casts a wide net, from conservatives to environmentalists, liberals to social democrats, and from Lithuanians to Portuguese, Hungarians, Romanians, French, Germans, Italians, and more. Below are documents on this enterprise of buying (at low prices) consciences. -Ayman El Hakim

 

Elnet, a pro-Israel agent of influence at the heart of French Parliament

Since 2017, this lobby has sent around a hundred members of parliament to Israel, all expenses paid. Its CEO claims to have done “more than [his] share” in the support of the “vast majority” of the French National Assembly and Senate for the Jewish state since 7 October.

Pauline GraulleMediapart, 29/12/2024
Translated by Tlaxcala

In the photos, they pose smiling in front of the Wailing Wall, looking focused in a meeting room at the Israeli Ministry of Foreign Affairs, or looking serious during a visit to a kibbutz attacked by Hamas on 7 October... Over the years, dozens of these images of French MPs and senators have appeared on the website of Elnet – which stands for ‘European Leadership Network’, an association well known to most parliamentarians who regularly receive emails inviting them to travel to Israel.

On paper, these trips, which are fully funded by Elnet - they cost €4,000 for four days, including hotel and air travel - are very attractive to elected representatives: they offer “high-level” meetings with intellectuals, ambassadors and Tsahal officers, as well as visits to the Knesset, the Yad Vashem memorial or military bases on the Palestinian border...


“Through your presence, you will contribute to strengthening the bilateral strategic relationship between two countries [...] that share the same values [and] have the same enemies”, wrote the organisation in the summer of 2021 in an email sent to thirty-four Macronist, Les Républicains (LR), centrist and Socialist MPs on the eve of their departure for the Hebrew State. During their trip, they were able to meet a former No. 2 in the Mossad to discuss the country’s security issues, and Benyamin Netanyahu, then leader of the opposition, who summed up the recipe for the “Israeli miracle” in one word: “capitalism”.

In March 2023, fifteen LR MPs travelled to Jerusalem to, among other things, listen to a police commander explain the video surveillance system in the Old City, which uses facial recognition, and watch with him the video of an attack committed a few weeks earlier by Palestinians. Two months earlier, as demonstrations against Netanyahu’s controversial reform of the justice system multiplied, it was the turn of the Macronist MPs to listen to a Likud MP assure them that the government would in no way undermine fundamental freedoms...

After 7 October, Elnet stepped up its action. Just eight days after the massacres committed by Hamas, the organisation sent ten LR and Renaissance MPs - as well as Manuel Valls, recently appointed Minister for Overseas Territories - to visit the Shurah military base south of Tel Aviv, where the bodies of 300 as yet unidentified victims lay, to meet hostage families and talk to survivors at Ichilov hospital. “As media attention turns to images of destruction in Gaza, it is even more critical for European decision-makers to see the reality on the ground from an Israeli perspective to help maintain the necessary support from key European allies”, commented Elnet after the trip.

In January 2024, as the death toll in Gaza approached 25,000, a delegation of 22 senators, including Francis Szpiner, Loïc Hervé and Françoise Gatel, ministers in the Barnier and Bayrou governments, also published an opinion piece on their return from their Elnet trip: “This trip has strengthened our attachment to Israeli society and our deep conviction that Israel [...] is in vanguard of a war of civilisation against barbarism”, they wrote.

A long lobbying work

Created in 2010, the French branch of Elnet - which also has branches in Belgium, the UK, Germany and Italy - has taken up residence just a few metres from the National Assembly on rue Saint-Dominique. A strategic location for the NGO, which claims to be “100%" funded by private contributions and has set itself the goal of “strengthening diplomatic, political and strategic dialogue between France and Israel”.

Behind this objective, Elnet finds it hard to hide its bias in favour of the extreme right-wing government led by Netanyahu. Even more so since the start of the war on Gaza, which several international organisations, such as Amnesty International, are now describing as “genocide”. “It’s a lobby that’s well established”, sums up Socialist senator Rachid Temal, author of a report published in July on foreign influences, who stresses that “the association, like all other lobbies, has the right to work to influence others as long as it declares itself as playing this role”.

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Very late regularisation by the HATVP

Despite the 2016 Sapin law on the fight against corruption, which requires lobbyists representing special interests to register as such with the Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP – High Authority for Transparency in Public Life), it took Elnet eight years to register with the body.

This incongruity was not lost on UDI senator Nathalie Goulet who, during discussions on foreign influences at the Palais du Luxembourg this summer, noted that, “Some organisations that regularly invite MPs on trips [...] are not on the list of these lobbies, such as Elnet”.

Asked by Mediapart on November 21 about the reasons it had not yet declared itself to the HATVP, Elnet replied: “We did not feel that we fell into the category of lobbyist. To ensure that we were in compliance with the law, we met with the HATVP and agreed with its officials that we needed to declare ourselves as such. This is now underway”. Also contacted on this point, the HATVP indicated that it “could not tell [us] any more about it”. As luck would have it, Elnet finally appeared on the register... five days after we contacted them.

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On September 23, in an interview with the online medium Qualita, a channel aimed at French people who have emigrated to Israel, the president of Elnet-France, Arié Bensemhoun, openly congratulated himself on his organisation’s influence on the French political microcosm.

“I remain relatively optimistic about the ability to change the parameters of diplomatic discourse,” he said. “On the one hand, there is official diplomacy, and on the other, there is parliamentary diplomacy. I would remind you that the vast majority of the [French] parliament supports Israel [...] in its fight against Hamas and Hezbollah, and this is the result of decades of work by many people, and we have done more than our share.”

Indeed, since 2017, debates on the Israeli-Palestinian conflict have gradually changed in tone in a National Assembly that until then had taken a rather benevolent line on the Palestinian cause, in unison with the Quai d’Orsay [French Foreign Office]. Between the vote, in 2019, on a resolution to condemn any “antizionist” speech to automatically consider it antisemitic, 

“In 2022, the President of the France-Palestine group resigned after being deprived of the floor a debate on “apartheid” in Israel, and in 2023 the President of the National Assembly, Yaël Braun-Pivet, declared her “unconditional support” for the Hebrew State: it would be an understatement to say that the atmosphere has changed.

Could this be the hand of Elnet? In any case, the association has been hard at work lobbying French MPs in recent years. When questioned by Mediapart, the NGO said that it "does not keep the accounts”. However, if we are to believe the official statements made by MPs and senators - who are obliged to make public “any acceptance of an invitation to travel a legal or natural person from which they have benefited by virtue of their mandate” - 55 trips have been organised for MPs and 46 for senators since 2017.

In all, around one hundred members of parliament have travelled to Israel with Elnet, which has become by far the leading organisation for influencing the country via trips by members of parliament.

Aficionados in the Macron party and in the LR party

Some members of parliament have even become Elnet regulars. On the Macronist side, the Renaissance deputy for the French in Israel, Caroline Yadan, as well as her colleague from Hauts-de-Seine, Constance Le Grip, and the Minister for European Affairs, Benjamin Haddad [son of Jewish Tunisians, Transl. N.], have made several return visits. Fervent defenders of Israel’s “right to defend itself” since October 7, they all belong to the France-Israel Friendship Group and carry out a form of pro-Israel campaigning within the ranks of the presidential camp.

This is also the case for Aurore Bergé, former president of the France-Israel Friendship Group (from 2019 to 2023) and now Minister for Equality between Women and Men and for the Fight against Discriminations, who was one of the very first to take advantage of Elnet trips. In July 2018, just after she entered the Palais-Bourbon, the young MP for Yvelines was part an Elnet delegation of thirty-one parliamentarians who were welcomed for a discussion described as a “constructive” dialogue with Benyamin Netanyahu.

Since then, she went on at least two more trips with Elnet, and she describes the association as “useful in the fight against the scourge of anti-Semitism, especially at a time when it is resurfacing”. Her most recent trip was on October 7, 2024, to commemorate the deadly Hamas attacks, in the company of her colleagues Caroline Yadan and Sylvain Maillard. From the scene of the Nova festival massacre, they took the opportunity to defend a position aligned with that of the Ministry of Foreign Affairs on sending weapons to Israel.

Elnet also has several supporters on the right, including Loïc Hervé, vice-president of the French Senate (UDI), Meyer Habib, a “personal friend” of Netanyahu, as well as LR members Michèle Tabarot, Roger Karoutchi, Karl Olive - now close to Emmanuel Macron - and Pierre-Henri Dumont. The former chairman of the Assembly’s International Affairs Committee - who lost his post in 2024 – has never hesitated to act as an ambassador for the organisation: “It’s an honour to be part of the Elnet delegation,” he said recently in a well-calibrated message, duly relayed on social networks by the organisation.

On the other hand, a number of MPs do not take kindly to Elnet’s insistent solicitations. Ludovic Mendès, a Macronist MP, reports that he was approached by the CEO of Elnet-France two years ago at a dinner organised by Crif (the representative council of Jewish institutions in France). But “there’s no question of going anywhere with an organisation funded by who knows who and which promotes a religious or political line”, he assures Mediapart. “When I go to Israel, I also want to be able to go wherever I want, including to the Palestinian side”. A former member of parliament close to Gabriel Attal also says that she refused the NGO’s proposals: “I have ethics,” she says.

In the Socialist ranks former MP Valérie Rabault and MP Jérôme Guedj, both members of the France-Israel group at the French National Assembly, have also decided not to respond to Elnet’s requests, for fear of potential “interference”. David Habib, MP Liot (Liberté, indépendants, outre-mer et territoires) and former vice-president of the Palais-Bourbon in charge of ethics, has decided to put his cards on the table: he did indeed go on a trip with Elnet, but he paid all the expenses out of his own pocket.

Finally, there are the participants who accept the trips but say they are “not fooled” about their objectives. “Elnet is about soft power and is clearly not there to send a critical message about Israel. But these trips are still interesting”, says Macronist Mounir Belhamiti, a member of the National Assembly’s defence committee, who visited Israel once at the time of the military programming law, but refused go back after October 7.

A position shared by his colleague Christophe Marion, who has visited Israel twice with Elnet:

“It’s a bit like the trips to the USSR in the 1930s,” he smiles, “even though it gives us a better understanding of the complex situation in the region. I have no problem going as long I’m not asked to take a position afterwards.” However, the elected representative admits that he would probably ask himself more questions if the organisation offered him the chance to go back today.

Targeting the “far left”

Defining itself as a “think tank for strategic dialogue between France and Israel”, Elnet asserts that it is content to promote “democracy, freedom, justice and peace” in an “independent” and “apolitical” manner.

But politics are all that Arié Bensemhoun, the chairman of Elnet-France, talks about when it comes to politics. Whether on Radio J [Zionist radio station], where he has a regular column, or on CNews [far-right TV channel, owned by tycoon Vincent Bolloré], he is far from taking an “apolitical” view of the conflict in the Middle East.

The day after the judges of the International Criminal Court (ICC) decided to issue an international arrest warrant for the Israeli Prime Minister, he wrote on X: “The accusations made [...] are based on nothing, no evidence, apart from the false allegations of NGOs in the pay of the Islamists and terrorists of Hamas and the Palestinian Authority [...]. Like they did with the Nazis in the past, nations have bowed down to the Islamists who want to destroy our free and democratic societies”.

In mid-September, when UNICEF counted more than 43,000 deaths, including more than 14,100 children, in the Gaza Strip, Arié Bensemhoun also explained on Radio J that “the Palestinian civilians we are told are innocent are not all innocent. No one can imagine that the Nazis could have done everything they did without all or part of the people being complicit. The same applies to the Palestinians in Gaza”, said the man who has been denouncing “NGOs sold out to Hamas” for  past year.

In France, he also attacks “Islamists”,“left-wing extremists” and other “wokists”. The “far left” remains the favourite target of the former president of the Union of Jewish Students of France (UEJF) in Toulouse (Haute-Garonne), starting with La France insoumise (LFI) and its “anti-Jewish obsession”, which Arié Bensemhoun criticises time and again in his editorials. A few days ago, it was Dominique de Villepin who paid the price, as shown by this text published on the Elnet website, following statements made by the former Prime Minister.

On October 16, the head of Elnet-France also took the liberty of sending an open letter to the President of the National Assembly, “solemnly” calling on Yaël Braun-Pivet to “impose disciplinary sanctions” on Aymeric Caron, vice-president of the France-Israel Friendship Group.

According to him, the Insoumis MP plays “a cynical and leading role in legitimising hatred of Jews in our country” for having relayed “unsourced” videos of massacres in Gaza or comparing the Israeli army to the “Nazi monster”. According to our information, Yaël Braun-Pivet refused to receive the Elnet leader’s request. However, her entourage refused to let us read the letter.

Elnet in UK (click to read)





Paris, May 18-19, 2025, an event not to be missed

20/04/2025

Elnet, o el arte sionista de comprar barato las conciencias europeas

Se llama Elnet, acrónimo de European Leadership Network, que no debe confundirse con ELN, acrónimo de la otra European Leadership Network, un «respetable» think tank creado en 2011 y con sede en Londres. Elnet no tiene nada de respetable: es una máquina de guerra yanquisraelí creada en 2007 tras la segunda Intifada para intoxicar a la opinión pública occidental con la más pura hasbara [propaganda] sionista. Su objetivo principal: los parlamentarios nacionales de la UE y europeos. Después del 7 de octubre de 2023, Elnet organizó 20 viajes a Israel para 300 parlamentarios europeos y británicos. Pero Elnet también ha diversificado sus operaciones, organizando viajes a la Tierra Prometida de militares, industriales y grandes intelectuales, entre ellos Bernard-Henri Lévy y Michel Onfray, sin olvidar al inefable suizo-catalán Manuel Carlos Valls i Galfetti, así como viajes de responsables políticos y militares israelíes a Europa. Entre los parlamentarios, se abarca un amplio espectro, desde conservadores hasta ecologistas, pasando por liberales y socialdemócratas, y desde lituanos hasta portugueses, pasando por húngaros, rumanos, franceses, alemanes, italianos, etc. A continuación se presentan documentos sobre esta empresa de compra (a bajo precio) de conciencias. -Ayman El Hakim

Elnet, un agente de influencia proisraelí en el corazón del Parlamento francés

Desde 2017, este lobby ha enviado a un centenar de parlamentarios a Israel, con todos los gastos pagados. Su director general afirma haber hecho "más de [su] parte" en apoyo de la "gran mayoría" de la Asamblea Nacional y el Senado al Estado judío desde el 7 de octubre.

Pauline GraulleMediapart29.12.2024
Traducido por Tlaxcala

En las fotos, posan sonrientes ante el Muro de las Lamentaciones, con aspecto concentrado en una sala de reuniones del Ministerio de Asuntos Exteriores israelí, o con expresión seria durante una visita a un kibutz atacado por Hamás el 7 de octubre... A lo largo de los años, decenas de imágenes de diputados y senadores franceses han sido publicadas en el sitio web de Elnet -por "European Leadership Network", una asociación bien conocida por la mayoría de los parlamentarios, que reciben regularmente sus correos electrónicos invitándoles a viajes a Israel.

En teoría, estos viajes, financiados íntegramente por Elnet -cuestan 4.000 euros por cuatro días, hotel y avión incluidos-, ejercen un gran atractivo para los representantes electos: ofrecen encuentros de «alto nivel» con intelectuales, embajadores y oficiales del Tsahal, así como visitas a la Knesset, el memorial de Yad Vashem o las bases militares en la frontera palestina...


"Con su presencia, contribuirán a reforzar la relación estratégica bilateral entre dos países [...] que comparten los mismos valores [y] tienen los mismos enemigos", escribió la organización en el verano de 2021 en un correo electrónico enviado a treinta y cuatro diputados macronistas, Los Republicanos (LR), centristas y socialistas en vísperas de su partida hacia el Estado hebreo. Durante su viaje se reunieron con un antiguo número 2 del Mossad para hablar de los problemas de seguridad del país, y con Benyamin Netanyahu, entonces líder de la oposición, que resumió la receta del "milagro israelí" en una palabra: "capitalismo".

En marzo de 2023, quince diputados de LR viajaron a Jerusalén para, entre otras cosas, escuchar a un comandante de policía explicar el sistema de videovigilancia con reconocimiento facial de la Ciudad Vieja, y ver con él el vídeo de un atentado cometido unas semanas antes por los palestinos. Dos meses antes, en un momento en que se multiplicaban las manifestaciones contra la muy controvertida reforma de la justicia de Netanyahu, les tocó a los diputados de Macron escuchar a un diputado del Likud asegurarles que el gobierno no atentaría en modo alguno contra las libertades fundamentales...

Después del 7 de octubre, Elnet intensificó su acción. Sólo ocho días después de las masacres cometidas por Hamás, la organización envió a diez diputados de LR y Renacimiento -así como a Manuel Valls, recién nombrado Ministro de los Territorios de Ultramar- a visitar la base militar de Shurah, al sur de Tel Aviv, donde yacían los cadáveres de 300 víctimas aún no identificadas, para reunirse con las familias de los rehenes y hablar con los supervivientes en el hospital Ichilov. "A medida que la atención de los medios de comunicación se centra en las imágenes de destrucción en Gaza, es aún más importante que los responsables europeos vean la realidad sobre el terreno desde una perspectiva israelí para ayudar a mantener el apoyo necesario de los principales aliados europeos", comentó Elnet tras el viaje.

En enero de 2024, cuando el número de muertos en Gaza se acercaba a los 25.000, una delegación de 22 senadores, entre ellos Francis Szpiner, Loïc Hervé y Françoise Gatel, ministros de los gobiernos Barnier y Bayrou, publicaron también un artículo de opinión a la vuelta de su viaje a Elnet: "Este viaje ha reforzado nuestro apego a la sociedad israelí y nuestra profunda convicción de que Israel [...] está en vanguardia de una guerra de civilización contra la barbarie", escribieron.

Un largo proceso de influencia

Creada en 2010, la rama francesa de Elnet - que también tiene filiales en Bélgica, Reino Unido, Alemania e Italia, se ha instalado a pocos metros de la Asamblea Nacional, en la calle Saint-Dominique. Un lugar estratégico para la ONG, que afirma estar financiada "al 100%" por contribuciones privadas (véanse los anexos) y se ha fijado como objetivo "reforzar el diálogo diplomático, político y estratégico entre Francia e Israel".

Detrás de este objetivo, a Elnet le cuesta ocultar su parcialidad en favor del gobierno de extrema derecha dirigido por Netanyahu. Más aún desde el inicio de la guerra en Gaza, que varias organizaciones internacionales, como Amnistía Internacional, califican ahora de "genocidio". "Es un lobby que goza de de cierta notoriedad", resume el senador socialista Rachid Temal, autor de un informe publicado en julio sobre las influencias extranjeras, quien subraya que "la asociación, como todos los demás lobbies, tiene derecho de influencia siempre que esté declarada para ello".

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Un registro tardío en la HATVP

A pesar de la ley Sapin de 2016 sobre la lucha contra la corrupción, que obliga a los representantes de intereses a registrarse como tales en la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) (Alta Autoridad para la Transparencia de la Vida Pública), Elnet tardó ocho años en registrarse en el organismo. 

Esta incongruencia no pasó desapercibida a la senadora de UDI Nathalie Goulet, quien, durante los debates sobre influencias extranjeras en el Palacio de Luxemburgo este verano, señaló que "Ciertas organizaciones que invitan regularmente a parlamentarios a viajes [...] no figuran en la lista de estos grupos de presión (lobbies), Elnet es uno de ellos".

Interrogada por Mediapart el 21 de noviembre sobre las razones por las que aún no se había declarado ante la HATVP, la asociación respondió: "No nos parecía que entráramos en la categoría de representante de intereses. Para asegurarnos de que cumplíamos la ley, nos reunimos con la HATVP y acordamos con sus responsables que debíamos declararnos como tales. Esto ya está en marcha. También en este caso, el HATVP dijo que "no podía decirnos nada más". La suerte quiso que Elnet apareciera finalmente en el registro... cinco días después de nuestra solicitud.

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El 23 de septiembre, en una entrevista concedida al medio de comunicación en línea Qualita, canal dirigido a los franceses emigrados a Israel, el presidente de Elnet-France, Arié Bensemhoun, se felicitó abiertamente por la influencia de su organización en el microcosmos político francés.

"Continúo siendo relativamente optimista sobre la capacidad de cambiar los parámetros del discurso diplomático", afirmó. Por un lado, está la diplomacia oficial y, por otro, la diplomacia parlamentaria. Les recuerdo que la gran mayoría del Parlamento [francés] apoya a Israel [...] en su lucha contra Hamás y Hezbolá, y esto es el resultado de décadas de trabajo de unos y otros, y hemos hecho más de lo que nos correspondía".

De hecho, desde 2017, los debates sobre el conflicto israelo-palestino han cambiado gradualmente de tono en una Asamblea Nacional que hasta entonces había adoptado una línea más bien benévola sobre la causa palestina, al unísono con el Quai d'Orsay. Entre la votación, en 2019, de una resolución destinada a condenar cualquier discurso "antisionista" por considerarlo automáticamente antisemita, las acusaciones, en pleno hemiciclo, contra el abogado franco-palestino Salah Hamouri en 2022, y la dimisión del presidente del grupo Francia-Palestina, privado de la palabra durante un debate sobre "el apartheid" en Israel, y el "apoyo incondicional" al Estado hebreo decretado por la Presidente de la Asamblea Nacional Yaël Braun-Pivet en 2023, sería insuficiente decir que el ambiente ha cambiado. 

¿Podría ser obra de Elnet? En cualquier caso, la asociación ha trabajado duro para influir en las representaciones de los diputados franceses en los últimos años. Interrogada por Mediapart, la ONG afirma que "no lleva las cuentas", pero según las declaraciones oficiales de diputados y senadores -que están obligados a hacer pública "toda aceptación de una invitación a viajar de una persona jurídica o física de la que se hayan beneficiado como consecuencia de su mandato"-, desde 2017 se han organizado 55 viajes para diputados y 46 para senadores.

A estas cifras, se agregan las idas y vueltas efectuadas pero no declaradas: en total, un centenar de parlamentarios han viajado a Israel con Elnet, que se ha convertido, de lejos, en la principal organización que hace cabildeo (lobbying) a través de viajes de parlamentarios.

Aficionados en la macronía) y en los LR

Algunos diputados se han convertido incluso en asiduos de Elnet. En el bando macronista, la diputada Renacimiento de los franceses en Israel, Caroline Yadan, así como su colega de Hauts-de-Seine, Constance Le Grip, y el ministro de Asuntos Europeos, Benjamin Haddad [de origen tunecino judío, NdT],  han realizado varias visitas de ida y vuelta. Fervientes defensores del "derecho a defenderse" de Israel desde el 7 de octubre, todos ellos pertenecen  al Grupo de Amistad Francia-Israel y asumen una forma de proselitismo proisraelí en las filas del bando presidencial.

Es también el caso de Aurore Bergé, expresidenta del Grupo de Amistad Francia-Israel (de 2019 a 2023) y ahora ministra delegada para la Igualdad entre Mujeres y Hombres y la Lucha contra la Discriminación, que fue una de las primeras en aprovechar los viajes de Elnet. En julio de 2018, nada más entrar en el Palacio Borbón [sede de la Asamblea Nacional, la cámara baja del parlamento, NdT], la joven diputada por Yvelines formó parte de una delegación de Elnet de treinta y un parlamentarios que fueron recibidos para lo que se describió como un diálogo "constructivo" con Benyamin Netanyahu.

Desde entonces, aquella, que juzga esta asociación "útil para luchar contra la lacra del antisemitismo, especialmentes en un momento en que está resurgiendo", ha vuelto al menos dos veces con Elnet. Su último viaje fue el 7 de octubre de 2024, para conmemorar los mortíferos atentados de Hamás, en compañía de sus colegas Caroline Yadan y Sylvain Maillard. Desde el lugar de la masacre del Festival Nova, aprovecharon para defender una posición ortogonal a la del Ministerio de Asuntos Exteriores sobre el envío de armas a Israel.

Elnet también cuenta con varios partidarios en la derecha, como Loïc Hervé, vicepresidente del Senado francés (UDI), Meyer Habib, "amigo personal" de Netanyahu, así como los miembros de LR Michèle Tabarot, Roger Karoutchi, Karl Olive -ahora cercano a Emmanuel Macron- y Pierre-Henri Dumont. El antiguo presidente de la comisión de asuntos internacionales de la Asamblea -que perdió su escaño en 2024- nunca ha dudado en actuar como embajador de la organización: "Es un honor formar parte de la delegación de Elnet", declaró recientemente en un mensaje calibrado, debidamente retransmitido en las redes sociales por la organización.

Por otra parte, varios diputados no ven con buenos ojos las insistentes solicitudes de Elnet. El diputado macronista Ludovic Mendès cuenta que el director general de Elnet-France se le acercó hace dos años, en una cena organizada por el Crif (el Consejo representativo de las instituciones judías de Francia). Pero "no es cuestión de ir a ninguna parte con una organización financiada por no se sabe quién [ya sí se sabe, basta hacer una pequeña búsqueda, señor diputado, principalmente por millonarios yanquis, empezando con el fundador Larry Hochberg, NdT] y que promueve una línea religiosa o política, aseguró a Mediapart. Cuando voy a Israel, también quiero poder ir donde quiera, incluso al lado palestino". Una antigua diputada cercana a Gabriel Attal también afirma que rechazó las propuestas de la ONG: "Tengo ética", dice.

En las filas socialistas, la ex diputada Valérie Rabault y el diputado Jérôme Guedj, ambos miembros del grupo Francia-Israel en la Asamblea Nacional francesa, también han decidido no responder a las peticiones de Elnet, por temor a posibles "injerencias". David Habib, diputado Liot (Liberté, indépendants, outre-mer et territoires) y antiguo vicepresidente del Palacio Borbón encargado de ética, ha decidido poner las cartas sobre la mesa: efectivamente, realizó un viaje con Elnet, pero pagó todos los gastos de su bolsillo.

Por último, están los participantes que aceptan los viajes pero dicen que "no se engañan" sobre sus objetivos. "Elnet tiene que ver con el poder blando y está claro que no está ahí para enviar un mensaje crítico sobre Israel. Pero estos viajes no dejan de ser interesantes", estima el macronista Mounir Belhamiti, miembro de comisión de Defensa de la Asamblea Nacional, que visitó Israel una vez en la época de la ley de programación militar, pero se negó volver después del 7 de octubre.

Una postura compartida por su colega Christophe Marion, que ha visitado Israel en dos ocasiones con Elnet:"Es un poco como los viajes a la URSS en los años 1930", sonríe, "aunque nos permite comprender mejor la compleja situación de la región. No tengo ningún problema en ir allí mientras no se me pida que tome posición después". Sin embargo, el representante electo reconoce que probablemente se haría más preguntas si la organización le propusiera que volviera hoy.

El blanco de "extrema izquierda"

Elnet, que se define como un " think tank del diálogo estratégico entre Francia e Israel", asegura que se contenta con promover "la democracia, la libertad, la justicia y la paz" de forma "independiente", y "apolítica". 

Pero Arié Bensemhoun, el Presidente de Elnet-France, no habla de otra cosa que de política. Tanto en Radio J, donde escribe regularmente, como en CNews [emisora de televisión de ultra derecha, propriedad  del magnate Vincent Bolloré, NdT], está lejos de adoptar una visión "apolítica" del conflicto de Oriente Medio.

Al día siguiente de que los jueces de la Corte Penal Internacional (CPI) decidieran emitir una orden de detención internacional contra el primer ministro israelí, éste escribió en X: "Las acusaciones formuladas [...] no se basan en nada, en ninguna prueba, aparte de las falsas acusaciones de ONG a sueldo de los islamistas y terroristas de Hamás y de la Autoridad Palestina [...]. Como los nazis en el pasado, las naciones se han doblegado ante los islamistas que quieren destruir nuestras sociedades libres y democráticas".

A mediados de septiembre, cuando UNICEF contabilizó más de 43.000 muertos, entre ellos más de 14.100 niños, en la Franja de Gaza, Arié Bensemhoun también explicó en Radio J que "los civiles palestinos que nos dicen que son inocentes no son todos inocentes. Nadie puede imaginar que los nazis pudieran haber hecho todo lo que hicieron sin que todo o parte del pueblo fuera cómplice. Lo mismo puede decirse de los palestinos de Gaza", dijo el hombre que lleva un año denunciando a las "ONG vendidas a Hamás". En Francia, también ataca a los «islamistas», «extremistas de izquierda» y otros «wokistas». La «extrema izquierda» sigue siendo el blanco preferido del expresidente de la Unión de Estudiantes Judíos de Francia (UEJF) de Toulouse (Alto Garona), empezando por La France insoumise (LFI) y su «obsesión antijudía», que Arié Bensemhoun critica duramente en sus editoriales. 

Es esta "obsesión antijudía" la que Arié Bensemhoun critica una y otra vez en sus editoriales. Hace unos días, fue Dominique de Villepin [ex Primer ministro y posible candidato a la elección presidencial de 2027, NdT] quien pagó el precio, como muestra este texto muy largo publicado en la web de Elnet, a raíz de unas declaraciones del ex Primer Ministro en un debate televisivo con la ex primera ministra Elizabeth Borne.

El 16 de octubre, el responsable de Elnet-France también se tomó la libertad de enviar una carta abierta a la Presidenta de la Asamblea Nacional, pidiendo "solemnemente" a Yaël Braun-Pivet que "imponga sanciones disciplinarias" a Aymeric Caron, vicepresidente del Grupo de Amistad Francia-Israel como diputado de La France Insoumise.

Según Bensemhoun, Caron desempeñaría "un papel cínico y protagonista en la legitimación del odio a los judíos en nuestro país" por haber difundido vídeos "sin fundamento" de las masacres de Gaza y haber comparado al ejército israelí con el "monstruo nazi". Según nuestras informaciones, Yaël Braun-Pivet se negó a recibir la petición del jefe de Elnet. Sin embargo, su entorno se negó a dejarnos leer su correo.

París, 18-19 de mayo de 2025, una cita que no te puedes perder