Missed Trump’s Deranged UN Speech? We’ve Got You Covered by Mehdi Hasan
Here are 2 minutes of lowlights from Donald Trump’s bizarre, 55-minute address to the UN General Assembly that critics are calling one of the most embarrassing moments in recent US history.
Le Centre
européen d’aide juridique (ELSC) est la première et unique organisation
indépendante qui défend et soutient le mouvement de solidarité avec la
Palestine à travers l’Europe par des moyens juridiques. Nous fournissons des
conseils et une assistance juridiques gratuits aux associations, ONG de défense
des droits humains, groupes et individus qui défendent la cause palestinienne
en Europe continentale et en Grande-Bretagne.
L’ELSC a été
créé en janvier 2019 à l’initiative conjointe de juristes européens, du réseau de la société civile palestinienne PNGO
et de l’ONG néerlandaise The Rights Forum.
En 2024, l’ELSC est devenu une fondation (stichting) enregistrée aux
Pays-Bas, autorisée à agir dans l’intérêt public, notamment par le biais de
litiges devant les tribunaux néerlandais. En 2024, nous avons également ouvert
de nouveaux bureaux à Berlin et à Londres.
Berlin, le
19 septembre 2025 – Une plainte pénale contre des responsables gouvernementaux
allemands et des dirigeants du secteur de l’armement a été déposée aujourd’hui
par un collectif d’avocats à Berlin, avec le soutien du Centre européen d’aide
juridique (ELSC), de l’Institut palestinien pour la diplomatie publique (PIPD)
et de Law for Palestine. La
plainte a été annoncée lors d’une conférence de presse aujourd’hui.
Les
accusations ont été déposées auprès du bureau du procureur fédéral (“Generalbundesanwaltschaft ”) à Karlsruhe contre onze hauts responsables de l’ancien et
de l’actuel gouvernement allemand et des PDG de fabricants d’armes, à savoir l’ancien
chancelier fédéral Olaf Scholz, l’ancienne ministre fédérale des Affaires
étrangères Annalena Baerbock, l’ancien ministre de l’Économie et de la
Protection du climat Robert Habeck, l’actuel chancelier fédéral Friedrich Merz,
l’actuel ministre fédéral des Affaires étrangères Johann Wadephul et la
ministre fédérale de l’Économie et de l’Énergie Katherina Reiche, le ministre
fédéral de la Défense Boris Pistorius, ainsi que le Dr Jörg Stratmann, PDG de
Rolls-Royce Solutions GmbH, Michael Humbek, PDG de Dynamit Nobel Defence GmbH,
et le Dr Alexander Sagel et Susanne Wiegand, PDG actuel et ancien PDG de RENK
Group AG.
Le procureur
fédéral doit respecter la Convention des Nations unies pour la prévention et la
répression du crime de génocide et ouvrir des enquêtes sur les crimes
potentiels si des motifs suffisants de suspicion apparaissent. Dans une plainte
pénale de plus de 100 pages, les avocats fournissent des preuves détaillées
des crimes présumés au titre du Code des crimes contre le droit
international (CCAIL), à savoir le crime de génocide, les crimes contre l’humanité
et les crimes de guerre commis par Israël. En outre, la plainte fournit des
preuves détaillées de la complicité de fonctionnaires allemands dans des actes
de génocide par le biais de l’approbation de livraisons d’armes.
Les
livraisons d’armes ont été approuvées en pleine connaissance de cause, sachant
que ces armes permettaient de commettre des crimes contre le peuple
palestinien. Ils ne sont pas en mesure de prétendre qu’ils « ne savaient pas ».
Les PDG des entreprises qui fournissent des armes ne sont pas exemptés de leur
responsabilité en vertu du droit pénal international du fait d’une licence d’exportation
gouvernementale. Le fait que les exportations aient été approuvées ne change
rien à leur qualification d’acte criminel de complicité de génocide.
L’Allemagne
est l’un des plus grands soutiens de la campagne d’extermination menée par
Israël à Gaza. Les exportations d’armes allemandes vers Israël ont été
multipliées par dix depuis
2023 et ont atteint environ un demi-milliard d’euros (485 103 796 €) au total.
En août 2025, le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé que son
gouvernement avait cessé de délivrer de nouvelles licences d’exportation pour
les armes pouvant être utilisées à Gaza « jusqu’à nouvel ordre ». Cependant,
les licences existantes sont toujours honorées et de nouvelles licences
continuent d’être approuvées pour des armes qui ne seraient pas destinées à
être utilisées à Gaza, mais qui contribuent en réalité toujours au massacre de
civils en Palestine et dans la région au sens large. Le chancelier n’a pas
précisé comment l’Allemagne serait en mesure de contrôler où et comment ces
armes pourraient être utilisées.
La plainte
pénale précise plusieurs systèmes d’armes qui ont été utilisés par l’armée
israélienne à Gaza, notamment des drones de combat (Heron TP), des navires de
guerre (corvette de classe Sa’ar 6) et divers types de munitions (y compris des
munitions de char de 120 mm) et des pièces mécaniques. L’Allemagne a également
livré une grande quantité d’armes antichars portatives « Matador ». Depuis, les
soldats israéliens ont pris l’habitude de se filmer sur TikTok en train de
tirer avec ces armes sur des bâtiments résidentiels afin de détruire les
maisons palestiniennes pour s’amuser.
Nadija
Samour, juriste senior à l’ELSC, a déclaré :« Les responsables du gouvernement
allemand se sont ouvertement et à plusieurs reprises vantés de leur soutien
inconditionnel et illimité à Israël. Compte tenu des conséquences génocidaires
indéniables de ce soutien, nous cherchons à leur demander des comptes. »
L’avocat
Benjamin Düsberg, du collectif d’avocats, a déclaré :« Le procureur fédéral
allemand doit ouvrir une enquête pour faire respecter l’État de droit et l’intégrité
de son bureau. Sinon, l’Allemagne admet de fait que son système de poursuites
fédérales applique deux poids deux mesures et sape l’objectif de son bureau.
Depuis le dépôt de notre première plainte en 2024, nous avons rassemblé des
preuves accablantes qui ne peuvent être ignorées ou rejetées. »
Le
plaignant, le Dr Qassem Massri, pédiatre palestinien allemand originaire de
Gaza, a déclaré :« Au cours de cet horrible génocide, que l’Allemagne a soutenu par des armes
et des discours, j’ai perdu de nombreux membres de ma famille, des amis d’enfance
et des collègues... leurs voix ont été volées par les armes allemandes. Aujourd’hui,
nous déposons cette plainte, exigeant du gouvernement allemand qu’il assume sa
responsabilité historique, car « Plus jamais ça » doit signifier « Plus jamais ça
» pour tout le monde. »
L’ELSC, en
coopération avec des organisations partenaires, a toujours cherché à engager
des poursuites judiciaires pour mettre fin à la livraison d’armes de l’Allemagne
à Israël et continuera à le faire. Immédiatement après que la Cour
internationale de justice (CIJ) a déterminé en janvier 2024 qu’il existait un
risque plausible de génocide à Gaza et ordonné aux États de l’empêcher, une plainte
pénale similaire a été déposée auprès du procureur fédéral, qui a refusé d’ouvrir
une enquête contre les fonctionnaires allemands accusés qui étaient encore en
fonction à l’époque. Malgré les preuves accablantes présentées par les avocats,
il a justifié sa décision en niant toute violation du droit pénal international
par Israël et en niant que les armes allemandes soient utilisées par Israël
pour perpétuer ces crimes (« absence de causalité »).
En juin
2024, le tribunal administratif de Berlin a
rejeté un recours urgent visant à imposer une interdiction immédiate des
livraisons d’armes à Israël, adoptant l’argument du gouvernement fédéral selon
lequel il n’avait plus approuvé aucune livraison d’armes depuis février 2024. Le
journal allemand Die Zeita toutefois révélé que
le gouvernement avait continué à autoriser les exportations tout en essayant de
le dissimuler en les envoyant par « petites quantités ». Ni le public ni le
parlement n’en ont été informés. L’ELSC est depuis intervenu par le biais d’appels
urgents visant à suspendre les livraisons du navire
allemand MV Kathrin et d’une livraison
de pièces de drones via l’aéroport de Francfort, qui ont tous deux été
rejetés.
La plainte
déposée aujourd’hui intervient quelques jours après que la Commission
d’enquête internationale indépendante des Nations unies sur la
Palestine a conclu qu’Israël avait commis quatre actes de génocide, tels
que définis par la Convention sur le génocide, contre les Palestiniens de la
bande de Gaza. Cette conclusion s’ajoute aux rapports et aux déclarations
fondées sur des preuves de plus en plus nombreuses émanant d’organisations de
défense des droits humains très respectées, ainsi qu’à une résolution adoptée
par l’Association internationale des chercheurs sur le génocide (IAGS) qui
stipule que le comportement d’Israël répond à la définition juridique énoncée
dans la convention des Nations unies sur le génocide.
Le procureur
fédéral allemand ne peut plus protéger son élite dirigeante de la
responsabilité et de l’État de droit. Les responsables allemands ne peuvent pas
se cacher derrière un raisonnement juridique déformé tout en niant les preuves
de plus en plus nombreuses du génocide commis avec des armes allemandes. L’heure
est venue de rendre des comptes.
« On dirait
que j’ai touché un point sensible » : tel a été le commentaire de
Francesca Albanese aux sanctions annoncées par Marco Rubio pour la punir d’avoir
« déclaré la guerre » aux entreprises usaméricaines accusées par son
dernier rapport de complicité active dans le génocide en cours en Palestine.
Ces sanctions qu’elle a qualifiées d’obscènes, mais aussi d’aveu de
culpabilité, sont tout simplement illégales et suscitent une vague de
protestations, à commencer par celles de responsables passés et présents de l’ONU.
Ci-dessous quelques-unes des réactions, traduites parFausto Giudice, Tlaxcala
Les sanctions imposées par Trump à la rapporteure
spéciale des Nations unies Francesca Albanese sont illégales et constituent une
nouvelle complicité des USA dans le génocide
Les sanctions prises par
l'administration Trump à l'encontre de la rapporteure spéciale
des Nations unies Francesca Albanese montrent jusqu'où USA sont prêts à aller
pour garantir l'impunité d'Israël alors qu'il commet un génocide.
Craig Gerard Mokhiber (* 1960) est un ancien fonctionnaire
usaméricain des Nations Unies spécialisé
dans les droits humains. Le 28 octobre 2023, il a démissionné de son poste de
directeur du bureau new-yorkais du Haut-Commissariat des Nations Unies aux
droits de l'homme (HCDH), quatre jours avant la date prévue de son départ à la
retraite. Dans sa dernière lettre
au Haut-Commissaire Volker Türk, il a sévèrement critiqué la réponse de
l'organisation à la guerre à Gaza, qualifiant l'intervention militaire d'Israël
de « cas d’école de génocide » et accusant l'ONU de ne pas avoir agi.
Tout juste sorti des réunions
face-à-face à Washington, avec le fugitif Benjamin Netanyahou, inculpé par la
CPI pour crimes contre l'humanité, le secrétaire d'État usaméricain Marco Rubio
a pris la décision extraordinaire de déclarer des sanctions
contre la Rapporteure spéciale des Nations Unies sur les droits de l'homme dans
le territoire palestinien occupé, Francesca Albanese.
L'annonce a été accompagnée d'une
vague de fausses informations et de déclarations diffamatoires
de Rubio attaquant Albanese, démontrant une fois de plus jusqu'où
l'administration Trump (et les mandataires d'Israël qui y ont toute latitude)
est prête à aller pour soutenir l'impunité du régime israélien.
L'action illégale de Rubio a été
condamnée et rejetée par des organisations internationales, experts
et défenseurs des
droits humains à travers le monde comme un scandale moral.
En effet, en dehors de Washington
(et des groupes de pression pro-israéliens qui y exercent une influence
dangereuse), les calomnies de Rubio et son imposition illégale de sanctions ne
feront que susciter la condamnation de Rubio et de l'administration Trump. La
rapporteure spéciale Francesca Albanese est une experte et défenseure des
droits humains très respectée, connue dans le monde entier pour avoir consacré
sa vie à lutter contre toutes les formes de sectarisme et d'oppression et à
promouvoir la cause des droits humains universels.
Elle a été largement saluée pour
avoir mené à bien son mandat des Nations Unies avec honneur et avec le plus
haut degré de compétence et d'intégrité, en particulier pendant les vingt mois
de génocide perpétré par le régime israélien en Palestine.
Mais cette action du gouvernement
usaméricain n'est pas seulement un scandale moral. Elle est également
totalement illégale.
La décision de sanctions et les
déclarations qui l'accompagnent constituent une violation directe de la Charte
des Nations Unies, de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations
Unies et de l'Accord relatif au siège des Nations Unies (Accord avec le pays
hôte).
Ils constituent une obstruction
délibérée à la mission des Nations Unies en matière de droits humains. Et étant
donné que cette mesure vise à soustraire Israël et d'autres auteurs (y compris
les entreprises citées dans le dernier rapport de la Rapporteure spéciale) à
toute responsabilité pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et
génocide, elle constitue également une violation des obligations qui incombent
aux USA en vertu de la Convention des Nations Unies sur le génocide (en vertu
de laquelle Israël est actuellement jugé devant la Cour internationale de
justice), et en vertu de l’Article commun 1
des Conventions de Genève de 1949 (obligeant les USA à veiller à ce qu'Israël
et les autres parties respectent les Conventions).
En outre, comme cet acte du
gouvernement des USA a été explicitement lié par le secrétaire d'État à ses
sanctions (également illégales) contre la Cour pénale internationale, il
constitue également une atteinte à l'administration de la justice telle que
codifiée à l'article 70, paragraphe 1, point c), du Statut de Rome,
pour lequel la compétence territoriale peut être établie par le lieu où siège
la Cour (les Pays-Bas, État partie au Statut de Rome), et par lesquels la
Rapporteure spéciale Albanese peut prétendre à des réparations en tant que
victime d'un comportement illicite.
En outre, la rapporteure spéciale
Albanese pourrait avoir droit à une indemnisation pour préjudice civil (délit
civil) pour préjudice économique et atteinte à la réputation, compte tenu du
caractère diffamatoire des déclarations du secrétaire Rubio et de leur
fondement manifeste dans une « intention malveillante » et un « mépris flagrant
de la vérité », reconnus par les tribunaux usaméricains comme exceptions à
l'immunité souveraine.
Bien sûr, comme l'ont démontré
ces dernières années, les USA se soucient peu de la légalité internationale
(voire nationale). Mais la pression et l'action extérieures sont inévitables.
En dehors des USA, des démarches sont
en cours pour exiger que les USA lèvent les sanctions et indemnisent la
Rapporteure spéciale Albanese pour tous les préjudices économiques,
réputationnels ou émotionnels causés à elle-même ou à sa famille, et
indemnisent les Nations Unies pour tout préjudice causé à son mandat essentiel.
Les Nations Unies et tous les
États membres de l'ONU ainsi que les organisations régionales (telles que l'UE)
peuvent et
doivent rejeter publiquement les sanctions, utiliser tous les mécanismes à leur
disposition (qui sont nombreux – juridiques, financiers, politiques et
diplomatiques) pour protéger la Rapporteure spéciale de leurs effets, prendre
clairement sa défense et utiliser les voies diplomatiques pour faire pression
sur les USA afin qu'ils lèvent les sanctions et indemnisent la Rapporteure
spéciale.
Si l'on en croit les nombreuses
déclarations déjà faites par des membres influents de la communauté
internationale, le gouvernement usaméricain, qui agit en toute impunité,
pourrait bientôt se rendre compte qu'en s'en prenant ainsi à Francesca
Albanese, il est allé trop loin dans sa campagne visant à garantir l'impunité
d'Israël.
Et indépendamment des dommages à
court terme causés par cet acte honteux de l'administration Trump, nous pouvons
être certains que les USA ne parviendront pas à atteindre leurs objectifs
ultimes, qui sont de réduire au silence Albanese et l'ensemble de l'ONU,
d'intimider d'autres défenseurs des droits humains et de garantir l'impunité du
régime israélien pour ses crimes de guerre, ses crimes contre l'humanité, son
apartheid et son génocide. Au contraire, ces actes flagrants de non-respect des
lois et de complicité dans le génocide ne feront qu'attiser la flamme de la
résistance contre ces crimes historiques et contre leurs coauteurs à Washington
et à Tel-Aviv.
Le mouvement mondial de
solidarité avec la Palestine prend de l'ampleur. Et, comme le montre clairement
le dernier acte éhonté de Rubio, ce mouvement soutient sans réserve Francesca
Albanese. Tout comme moi.
L’ONU appelle à l’annulation des
sanctions usaméricaines contre la rapporteure spéciale Francesca Albanese
Francesca
Albanese, Rapporteure spéciale sur la situation des droits de l’homme dans le
territoire palestinien occupé depuis 1967. Photo ONU/Mark Garten
De hauts responsables des droits humains
de l’ONU ont exprimé leur vive inquiétude face à l’imposition de sanctions par
les USA contre Francesca Albanese, experte indépendante nommée par l’ONU sur le
territoire palestinien occupé.
Ils demandent que cette décision
soit annulée, avertissant qu’elle pourrait porter atteinte au système
international des droits humains dans son ensemble.
Les sanctions ont été annoncées
mercredi par le secrétaire d’État usaméricain Marco Rubio dans le cadre d’un
décret présidentiel.
M. Rubio a allégué que Mme
Albanese avait « directement collaboré avec la Cour pénale internationale (CPI)
dans le cadre d’efforts visant à enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des
ressortissants des États-Unis ou d’Israël, sans le consentement de ces deux
pays », ce qu’il a qualifié de « violation flagrante » de la souveraineté
nationale.
Les USA et Israël ne sont pas
parties au Statut de Rome, le traité international qui a établi la CPI.
Un précédent dangereux et
inacceptable
Réagissant à cette annonce, le
porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que l’imposition de
sanctions aux rapporteurs spéciaux constituait un « précédent dangereux ».
« L’utilisation de sanctions
unilatérales contre les rapporteurs spéciaux ou tout autre expert ou
fonctionnaire de l’ONU est inacceptable », a-t-il déclaré aux journalistes
jeudi lors de son point de presse habituel à New York.
Il a également souligné le mandat
et le rôle indépendants des rapporteurs spéciaux, notant que les États membres
« ont parfaitement le droit d’avoir leur point de vue et de ne pas être d’accord
» avec les rapports des experts.
« Mais nous les encourageons à s’engager
dans l’architecture des droits humains de l’ONU », a-t-il ajouté.
Appel à l’annulation
Dans une déclaration publiée
jeudi, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker
Türk, a appelé à « l’annulation rapide » des sanctions contre la Rapporteure
spéciale nommée par le Conseil des droits de l’homme « en réponse au travail qu’elle
a entrepris dans le cadre du mandat » dont elle est chargée.
« Même face à de profonds
désaccords, les États membres de l’ONU devraient s’engager de manière
substantielle et constructive, plutôt que de recourir à des mesures punitives
», a-t-il déclaré.
Le chef des droits de l’homme de
l’ONU a également appelé à la fin des attaques et des menaces contre les
titulaires de mandat nommés par le Conseil, ainsi que contre des institutions
clés comme la CPI.
« La solution n’est pas moins,
mais plus de débat et de dialogue sur les préoccupations très réelles en
matière de droits humains auxquelles ils s’attaquent », a insisté M. Türk.
Coopération, pas représailles
Jürg Lauber, président du Conseil
des droits de l’homme de l’ONU, a également exprimé ses regrets face à la
mesure punitive des USA.
Dans une déclaration , il a
souligné que les rapporteurs spéciaux « sont un instrument essentiel » pour
remplir le mandat du Conseil et a exhorté toutes les nations à « coopérer
pleinement » avec eux.
« J’appelle tous les États
membres de l’ONU… à s’abstenir de tout acte d’intimidation ou de représailles à
leur encontre », a-t-il déclaré.
Rapporteurs spéciaux indépendants
Les rapporteurs spéciaux sont
nommés dans le cadre de ce que l’on appelle les procédures spéciales du Conseil
des droits de l’homme.
Il s’agit d’experts indépendants
nommés pour surveiller et rendre compte des questions relatives aux droits humains
dans le monde. Ces experts siègent à titre personnel, ne font pas partie du
personnel de l’ONU et ne perçoivent aucune rémunération pour leur travail.
Ils rendent régulièrement compte
au Conseil basé à Genève ainsi qu’à l’Assemblée générale des Nations Unies à
New York.
Outre le mandat sur le territoire
palestinien occupé, des mandats existent pour surveiller la situation des
droits humains dans des pays comme l’Iran, la République populaire démocratique
de Corée et l’Afghanistan. Au total, il existe 46 mandats thématiques et 14
mandats par pays .
Le dernier rapport des Nations Unies cite des
centaines d'entreprises, de banques, de sociétés technologiques, d'universités,
de fonds de pension et d'organisations caritatives qui tirent profit de
l'occupation israélienne et du génocide.
La guerre est un business. Tout comme le génocide.
Le récent rapport présenté par Francesca Albanese, Rapporteure spéciale sur les
territoires palestiniens occupés, répertorie 48 entreprises et institutions,
dont Palantir Technologies Inc., Lockheed Martin, Alphabet Inc., Amazon,
International Business Machine Corporation (IBM), Caterpillar Inc., Microsoft
Corporation et le Massachusetts Institute of Technology (MIT), ainsi que des
banques et des sociétés financières telles que Blackrock, des assureurs, des
sociétés immobilières et des organisations caritatives, qui, en violation du
droit international, tirent des milliards de dollars de l'occupation et du
génocide des Palestiniens.
Le rapport, qui comprend une base de données de
plus de 1 000 entités commerciales collaborant avec Israël, exige que ces
entreprises et institutions rompent leurs liens avec Israël ou soient tenues
responsables de complicité dans des crimes de guerre. Il décrit « l'occupation
éternelle » d'Israël comme « le terrain d'essai idéal pour les fabricants
d'armes et les géants de la technologie, offrant une offre et une demande
importantes, peu de contrôle et aucune reddition de comptes, tandis que les
investisseurs et les institutions privées et publiques en tirent librement
profit ».
Les procès des industriels comme IG Farben après
l'Holocauste et la Commission vérité et réconciliation sud-africaine ont établi
le cadre juridique permettant de reconnaître la responsabilité pénale des
institutions et des entreprises qui participent à des crimes internationaux. Ce
nouveau rapport indique clairement que les décisions rendues par la Cour
internationale de justice imposent aux entités « de ne pas s'engager et/ou de
se retirer totalement et inconditionnellement de toute transaction associée, et
de veiller à ce que tout engagement avec les Palestiniens permette leur
autodétermination ».
« Le génocide à Gaza n'a pas cessé parce qu'il est
lucratif, il est profitable pour beaucoup trop de gens », m'a dit Mme Albanese.
« C'est un business. Il existe des entités commerciales, y compris dans des
États favorables à la Palestine, qui depuis des décennies font des affaires et
tirent profit de l'économie de l'occupation. Israël a toujours exploité les
terres, les ressources et la vie des Palestiniens. Les profits ont continué et
ont même augmenté à mesure que l'économie de l'occupation s'est transformée en
une économie de génocide. »
En outre, a-t-elle ajouté, les Palestiniens ont
fourni « des terrains d'entraînement illimités pour tester les technologies, les
armes, les techniques de surveillance qui sont désormais utilisées contre les
populations partout dans le monde, du Sud au Nord ».
Le rapport
fustige les entreprises qui « fournissent à Israël les armes et les machines
nécessaires pour détruire les maisons, les écoles, les hôpitaux, les lieux de
loisirs et de culte, les moyens de subsistance et les actifs productifs, tels
que les oliveraies et les vergers ».
Le territoire palestinien, note le rapport, est un
« marché captif » en raison des restrictions imposées par Israël sur le
commerce et les investissements, la plantation d'arbres, la pêche et l'eau pour
les colonies. Les entreprises ont tiré profit de ce « marché captif » en «
exploitant la main-d'œuvre et les ressources palestiniennes, en dégradant et en
détournant les ressources naturelles, en construisant et en alimentant les
colonies, et en vendant et commercialisant les biens et services dérivés en Israël,
dans les territoires palestiniens occupés et dans le monde entier ».
« Israël tire profit de cette exploitation, tandis
que cela coûte à l'économie palestinienne au moins 35 % de son PIB », note le
rapport.
Les banques, les sociétés de gestion d'actifs, les
fonds de pension et les assureurs ont « canalisé des financements vers
l'occupation illégale », accuse le rapport. En outre, « les universités —
centres de croissance et de pouvoir intellectuels — ont soutenu l'idéologie
politique qui sous-tend la colonisation des terres palestiniennes, développé
des armes et ignoré, voire approuvé, la violence systémique, tandis que les
collaborations mondiales en matière de recherche ont masqué l'effacement des
Palestiniens derrière un voile de neutralité académique ».
Les technologies de surveillance et
d'incarcération « sont devenues des outils permettant de cibler sans
discernement la population palestinienne », note le rapport. « Les engins
lourds précédemment utilisés pour démolir des maisons, détruire des infrastructures
et saisir des ressources en Cisjordanie ont été réutilisés pour raser le
paysage urbain de Gaza, empêchant les populations déplacées de revenir et de se
reconstituer en tant que communauté ».
L'assaut militaire contre les Palestiniens a
également « fourni un terrain d'essai pour des capacités militaires de pointe :
plates-formes de défense aérienne, drones, outils de ciblage alimentés par
l'intelligence artificielle et même le programme F-35 mené par les USA. Ces
technologies sont ensuite commercialisées comme « éprouvées au combat ».
Depuis 2020, Israël est le huitième exportateur
d'armes au monde. Ses deux plus grandes entreprises d'armement sont Elbit
Systems Ltd et la société publique Israel Aerospace Industries Ltd (IAI). Il a
conclu une série de partenariats internationaux avec des entreprises d'armement
étrangères , notamment « pour l'avion de combat F-35, dirigé par la
société usaméricaine Lockheed Martin ».
« Des composants et des pièces fabriqués dans le
monde entier contribuent à la flotte israélienne de F-35, qu'Israël
personnalise et entretient en partenariat avec Lockheed Martin et des
entreprises nationales », indique le rapport. Depuis octobre 2023, les avions
F-35 et F-16 ont « joué un rôle essentiel dans l'équipement d'Israël avec une
puissance aérienne sans précédent, lui permettant de larguer environ 85 000
tonnes de bombes, dont la plupart non guidées, tuant et blessant plus de 179
411 Palestiniens et détruisant Gaza ».
« Les drones, hexacoptères et quadricoptères ont
également été des machines à tuer omniprésentes dans le ciel de Gaza », indique
le rapport. « Les drones, largement développés et fournis par Elbit Systems et
Israel Aerospace Industries, volent depuis longtemps aux côtés des avions de
combat, surveillant les Palestiniens et fournissant des renseignements sur les
cibles. Au cours des deux dernières décennies, grâce au soutien de ces
entreprises et à la collaboration d'institutions telles que le Massachusetts Institute
of Technology, les drones utilisés par Israël ont été équipés de systèmes
d'armes automatisés et ont acquis la capacité de voler en formation en essaim.
»
Les entreprises japonaises FANUC vendent des
produits d'automatisation et « fournissent des machines robotiques pour les
chaînes de production d'armes, notamment à IAI, Elbit Systems et Lockheed
Martin ».
« Des compagnies maritimes telles que la danoise
A.P. Møller— Maersk A/S transportent des composants, des pièces, des armes et
des matières premières, assurant un flux constant d'équipements militaires
fournis par les USA après octobre 2023. »
Les dépenses militaires israéliennes ont augmenté
de 65 % entre 2023 et 2024, pour atteindre 46,5 milliards de dollars, l'un des
montants les plus élevés par habitant au monde. Cela a entraîné une forte
augmentation de leurs bénéfices annuels, tandis que les entreprises d'armement
étrangères, en particulier les fabricants de munitions et d'artillerie, en ont
également profité.
Dans le même temps, les entreprises technologiques
ont tiré profit du génocide en « fournissant des infrastructures à double usage
pour intégrer la collecte et la surveillance de données de masse, tout en
profitant du terrain d'essai unique pour les technologies militaires qu'offrent
les territoires palestiniens occupés ». Elles améliorent « les services
carcéraux et de surveillance, depuis les réseaux de télévision en circuit fermé
(CCTV), la surveillance biométrique, les réseaux de points de contrôle à la
pointe de la technologie, les « murs intelligents » et la surveillance par
drone, jusqu'au cloud computing, à l'intelligence artificielle et à l'analyse
de données qui soutiennent le personnel militaire sur le terrain ».
« Les entreprises technologiques israéliennes se
développent souvent à partir d'infrastructures et de stratégies militaires »,
indique le rapport, « comme l'a fait le groupe NSO, fondé par d'anciens membres
de l'unité 8200. Son logiciel espion Pegasus, conçu pour la surveillance
secrète des smartphones, a été utilisé contre des militants palestiniens et
commercialisé dans le monde entier pour cibler des dirigeants, des journalistes
et des défenseurs des droits humains. Exportée en vertu de la loi sur le contrôle
des exportations de défense, la technologie de surveillance du groupe NSO
permet une « diplomatie des logiciels espions » tout en renforçant l'impunité
de l'État. »
IBM, dont la technologie a facilité la production
et le traitement par l'Allemagne nazie de cartes perforées pour les données du
recensement national, la logistique militaire, les statistiques des ghettos, la
gestion du trafic ferroviaire et la capacité des camps de concentration, est
une fois de plus partenaire du génocide actuel.
Elle est présente en Israël depuis 1972. Elle
dispense des formations aux agences militaires et de renseignement
israéliennes, en particulier à l'unité 8200, qui est chargée des opérations
clandestines, de la collecte de renseignements sur les signaux et du décryptage
de codes, ainsi que du contre-espionnage, de la cyberguerre, du renseignement
militaire et de la surveillance.
« Depuis 2019, IBM Israël exploite et met à niveau
la base de données centrale de l'Autorité de la population et de l'immigration,
permettant la collecte, le stockage et l'utilisation par le gouvernement des
données biométriques sur les Palestiniens, et soutenant le régime
discriminatoire des permis d'Israël », note le rapport.
Microsoft, présent en Israël depuis 1989, est «
intégré dans les services pénitentiaires, la police, les universités et les
écoles, y compris dans les colonies. Microsoft intègre ses systèmes et ses
technologies civiles dans l'armée israélienne depuis 2003, tout en acquérant
des start-ups israéliennes spécialisées dans la cybersécurité et la
surveillance ».
« À mesure que l'apartheid israélien, l'armée et
les systèmes de contrôle de la population génèrent des volumes de données de
plus en plus importants, le recours au stockage et au calcul dans le cloud
s'est accru », indique le rapport. « En 2021, Israël a attribué à Alphabet Inc.
(Google) et Amazon.com, Inc. un contrat de 1,2 milliard de dollars (projet
Nimbus), financé en grande partie par le ministère de la Défense, pour fournir
une infrastructure technologique de base. »
Microsoft, Alphabet Inc. et Amazon « accordent à
Israël un accès pratiquement illimité à leurs technologies de cloud et
d'intelligence artificielle, améliorant ainsi les capacités de traitement des
données, de prise de décision, de surveillance et d'analyse. »
L'armée israélienne, souligne le rapport, « a
développé des systèmes d'intelligence artificielle tels que « Lavender », «
Gospel » et « Where's Daddy ? » pour traiter les données et générer des listes
de cibles, redéfinissant ainsi la guerre moderne et illustrant la double nature
de l'intelligence artificielle ». Selon le rapport, il existe des « motifs
raisonnables » de croire que Palantir Technology Inc., qui entretient des
relations de longue date avec Israël, « a fourni une technologie de police
prédictive automatique, une infrastructure de défense essentielle pour la
construction et le déploiement rapides et à grande échelle de logiciels
militaires, ainsi que sa plateforme d'intelligence artificielle, qui permet
l'intégration en temps réel des données du champ de bataille pour une prise de
décision automatisée ».
En avril 2025, le PDG de Palantir a répondu aux
accusations selon lesquelles Palantir tue des Palestiniens à Gaza en déclarant
: « Il s'agit principalement de terroristes, c'est vrai ».
« Les technologies civiles ont longtemps servi
d'outils à double usage pour l'occupation coloniale », indique le rapport. «
Les opérations militaires israéliennes s'appuient fortement sur les équipements
des principaux fabricants mondiaux pour « déraciner » les Palestiniens de leurs
terres, démolir leurs maisons, leurs bâtiments publics, leurs terres agricoles,
leurs routes et autres infrastructures vitales. Depuis octobre 2023, ces
machines ont joué un rôle essentiel dans la destruction de 70 % des structures
et de 81 % des terres agricoles à Gaza. »
Depuis des décennies, Caterpillar Inc. fournit à
l'armée israélienne des équipements utilisés pour démolir des maisons, des
mosquées et des hôpitaux palestiniens, ainsi que pour « enterrer vivants des
Palestiniens blessés », et a tué des militants, tels que Rachel Corrie.
« Israël a transformé le bulldozer D9 de
Caterpillar en une arme automatisée et télécommandée, utilisée par l'armée
israélienne dans presque toutes les opérations militaires depuis 2000 pour
dégager les lignes d'incursion, « neutraliser » le territoire et tuer des
Palestiniens », indique le rapport. Cette année, Caterpillar « a obtenu un
nouveau contrat de plusieurs millions de dollars avec Israël ».
« La société coréenne HD Hyundai et sa filiale
partielle Doosan, ainsi que le groupe suédois Volvo et d'autres grands
fabricants de machines lourdes, sont depuis longtemps liés à la destruction de
biens palestiniens, chacun fournissant des équipements par l'intermédiaire de
concessionnaires israéliens sous licence exclusive », indique le rapport.
« Tout en contribuant à la destruction de la vie
palestinienne dans les territoires palestiniens occupés, les entreprises ont
également aidé à construire ce qui la remplace : des colonies et leurs
infrastructures, l'extraction et le commerce de matériaux, d'énergie et de
produits agricoles, et l'accueil de visiteurs dans les colonies comme s'il
s'agissait d'une destination de vacances ordinaire. »
« Plus de 371 colonies et avant-postes illégaux
ont été construits, alimentés en énergie et commercialisés par des entreprises
facilitant le remplacement par Israël de la population indigène dans les
territoires palestiniens occupés », conclut le rapport.
Ces projets de construction ont utilisé des
excavatrices et des équipements lourds Caterpillar, HD Hyundai et Volvo. Hanson
Israel, une filiale de la société allemande Heidelberg Materials AG, « a
contribué au pillage de millions de tonnes de roche dolomitique dans la
carrière de Nahal Raba, sur des terres saisies à des villages palestiniens en
Cisjordanie ». La dolomite extraite est utilisée pour construire des colonies
juives en Cisjordanie.
Les entreprises étrangères ont également «
contribué au développement des routes et des infrastructures de transport
public indispensables à la création et à l'expansion des colonies, et à leur
connexion avec Israël, tout en excluant et en ségréguant les Palestiniens ».
Des sociétés immobilières mondiales vendent des
propriétés dans les colonies à des acheteurs israéliens et internationaux.
Parmi ces sociétés immobilières figure Keller Williams Realty LLC, qui «
possède des succursales dans les colonies » par l'intermédiaire de sa franchise
israélienne KW Israel. L'année dernière, par l'intermédiaire d'une autre
franchise appelée Home in Israel, Keller Williams « a organisé une tournée de
présentation immobilière au Canada et aux USA, parrainée conjointement par
plusieurs sociétés qui développent et commercialisent des milliers
d'appartements dans les colonies ».
Des plateformes de location, notamment Booking.com
et Airbnb, proposent des biens immobiliers et des chambres d'hôtel dans des
colonies juives illégales en Cisjordanie.
La société chinoise Bright Dairy & Food est
l'actionnaire majoritaire de Tnuva, le plus grand conglomérat alimentaire
israélien, qui utilise des terres saisies aux Palestiniens en Cisjordanie.
Dans le secteur de l'énergie, « Chevron
Corporation, en consortium avec l'israélien NewMedEnergy (une filiale du groupe
Delek répertorié dans la base de données du HCDH), extrait du gaz naturel des
gisements de Leviathan et Tamar ; elle a versé 453 millions de dollars de
redevances et de taxes au gouvernement israélien en 2023. Le consortium Chevron
fournit plus de 70 % de la consommation énergétique israélienne. Chevron tire
également profit de sa participation dans le gazoduc East Mediterranean Gas,
qui traverse le territoire maritime palestinien, et des ventes de gaz à
l'Égypte et à la Jordanie. »
BP et Chevron sont également « les principaux
contributeurs aux importations israéliennes de pétrole brut, en tant que
propriétaires majeurs respectivement du pipeline stratégique Azeri Bakou-Tbilisi-Ceyhan
et du Kazakh Caspian Pipeline Consortium, ainsi que des champs pétrolifères
associés. Chaque conglomérat a effectivement fourni 8 % du pétrole brut
israélien entre octobre 2023 et juillet 2024, complété par des livraisons de
pétrole brut provenant des champs pétroliers brésiliens, dans lesquels
Petrobras détient les participations les plus importantes, et de carburant pour
avions militaires. Le pétrole de ces sociétés alimente deux raffineries
israéliennes.
« En fournissant à Israël du charbon, du gaz, du
pétrole et du carburant, les entreprises contribuent aux infrastructures
civiles qu'Israël utilise pour consolider son annexion permanente et qui
servent désormais à détruire la vie des Palestiniens à Gaza », indique le
rapport. « Les mêmes infrastructures auxquelles ces entreprises fournissent des
ressources ont servi l'armée israélienne et sa destruction technologique et
énergivore de Gaza. »
Les banques et les sociétés financières
internationales ont également soutenu le génocide en achetant des bons du
Trésor israéliens.
« En tant que principale source de financement du
budget de l'État israélien, les bons du Trésor ont joué un rôle essentiel dans
le financement de l'offensive en cours contre Gaza », indique le rapport. « De
2022 à 2024, le budget militaire israélien est passé de 4,2 % à 8,3 % du PIB,
entraînant un déficit budgétaire public de 6,8 %. Israël a financé ce budget en
forte expansion en augmentant ses émissions d'obligations, notamment 8
milliards de dollars en mars 2024 et 5 milliards de dollars en février 2025,
parallèlement à des émissions sur son marché intérieur du nouveau shekel. »
Le rapport note que certaines des plus grandes
banques mondiales, notamment BNP Paribas et Barclays, « sont intervenues pour
renforcer la confiance du marché en souscrivant ces obligations d'État
internationales et nationales, permettant ainsi à Israël de contenir la prime
de taux d'intérêt, malgré une dégradation de sa note de crédit. Des sociétés de
gestion d'actifs, notamment Blackrock (68 millions de dollars), Vanguard (546
millions de dollars) et PIMCO, la filiale usaméricaine de gestion d'actifs de l'assureur
allemand Allianz (960 millions de dollars), figuraient parmi les quelque 400
investisseurs de 36 pays qui les ont achetées.
Les organisations caritatives confessionnelles
sont « également devenues des facilitateurs financiers clés de projets
illégaux, notamment dans les territoires palestiniens occupés, bénéficiant
souvent de déductions fiscales à l'étranger malgré des cadres réglementaires
stricts en matière de charité », indique le rapport.
« Le Fonds national juif (KKL-JNF) et ses plus de
20 filiales financent l'expansion des colonies et des projets liés à l'armée »,
indique le rapport. « Depuis octobre 2023, des plateformes telles qu’ Israel
Gives ont permis un financement participatif déductible des impôts dans 32 pays
pour les unités militaires et les colons israéliens. Les organisations
Christian Friends of Israeli Communities, basée aux USA, Dutch Christians for
Israel et leurs filiales mondiales ont envoyé plus de 12,25 millions de dollars
en 2023 à divers projets qui soutiennent les colonies, y compris certains qui
forment des colons extrémistes. »
Le rapport critique les universités qui
s'associent à des universités et institutions israéliennes. Il note que les
laboratoires du MIT « mènent des recherches sur les armes et la surveillance
financées par le ministère israélien de la Défense ». Ces projets comprennent «
le contrôle des essaims de drones — une caractéristique distincte de l'assaut
israélien sur Gaza depuis octobre 2023 — les algorithmes de poursuite et la
surveillance sous-marine ».
Le génocide nécessite un vaste réseau et des milliards de
dollars pour se maintenir. Israël ne pourrait pas mener à bien son massacre
massif des Palestiniens sans cet écosystème. Ces entités, qui tirent profit de
la violence industrielle contre les Palestiniens et des déplacements massifs,
sont aussi coupables de génocide que les unités militaires israéliennes qui
déciment la population de Gaza. Elles aussi sont des criminels de guerre. Elles
aussi doivent être tenues pour responsables.
On trouvera ci-dessous la version française, établie par nos soins pour pallier l'incurie des services de traduction de l'ONU, du rapport présenté par Francesca Albanese le 30 juin dernier. L’original anglais est ici