21/02/2025

HAGAI AMIT
“idf.farsi”, l’unité de l’armée israélienne chargée d’atteindre les Iraniens sur les médias sociaux
Rencontres du énième type

La guerre a amené des centaines de milliers de personnes à suivre la messagerie en persan de l’armée israélienne sur les médias sociaux. S’il y a une chose dont le personnel de l’unité est convaincu, c’est que « seul le peuple iranien renversera le régime »


Shamsian, “R.” et Pinhasi, photographiés au quartier général du porte-parole des FDI, à Ramat Aviv. Photo :  Eyal Toueg, Borna_Mirahmadian/Shutterstock

Hagai Amit, Haaretz, 20/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala


« Vos prisonniers sont toujours entre nos mains, le Yémen est la honte de votre vie, le rugissement de l’Iran vous détruira, les autorités israéliennes vous ont trompés. Habitants de la maison de l’araignée, partez, et le plus tôt sera le mieux ».

J’ai montré ce texte au personnel de l’unité de langue persane du bureau du porte-parole des forces de défense israéliennes au début de la réunion que j’ai eue avec eux au début du mois. Le message était arrivé la veille au soir d’une adresse non identifiée. « Il s’agit apparemment d’une source iranienne, des pirates informatiques au nom des gardiens de la révolution », m’a-t-on dit à propos de la personne qui avait ciblé mon numéro de téléphone et qui essayait de m’influencer.

Mes interlocuteurs se sont toutefois indignés lorsque je leur ai demandé si les citoyens iraniens qui suivent leur messagerie ne ressentaient pas la même chose que moi lorsque je recevais un texte de ce genre : de la peur et de l’hostilité. Du point de vue du sergent-chef Kamal Pinhasi, qui dirige l’unité et est le porte-parole des FDI pour les médias persans, de la sergent-chef Shirly Shamsian, qui parle cette langue lors des discussions en ligne avec les citoyens iraniens, et du sergent de première classe R., qui est chargé du suivi des médias et des traductions (et qui préfère ne pas être identifié par son nom), le peuple iranien a soif des messages des FDI.

« Le meilleur sondage montrant que la majorité de la population iranienne s’oppose au régime a été la récente élection [présidentielle], à l’été 2024 », note Pinhasi. « Malgré toutes les pressions exercées par les gardiens de la révolution sur les partisans du régime pour qu’ils aillent voter, il a fallu un second tour pour décider de l’élection, et même là, seuls 39 % des électeurs éligibles se sont rendus aux urnes, et le candidat élu, Masoud Pezeshkian, a gagné de justesse - et on ne sait pas comment ils ont compté les bulletins de vote ».

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« Je connais l’Iran [professionnellement] depuis 36 ans », poursuit-il, « et le gouvernement de ce pays n’a pas le soutien de plus de 20 % de la population ».

« La situation là-bas est tout simplement mauvaise », ajoute Shamsian. « Les coupures de courant sont fréquentes, et il en va de même pour l’eau et le gaz à usage domestique ».

Pinhasi : « Le peuple iranien attend la croissance économique depuis 46 ans, mais elle n’est pas au rendez-vous. Pendant cette période, ils sont restés coupés du monde, et cette coupure a eu pour effet qu’une grande partie [de la population] est également déçue par l’Occident. Lorsqu’ils se rendent aux urnes, ils se disent que s’ils ont le choix entre le terrible et le mauvais, ils voteront pour le mauvais ».

Pinhasi, Shamsian et R. sont tous nés en Iran. Pinhasi est arrivé en Israël en 1978, à l’âge de 15 ans, juste avant la révolution de l’ayatollah Khomeini ; Shamsian est arrivée en Israël en 1988, pendant la guerre Iran-Irak, à l’âge de 12 ans ; et R. est ici depuis l’âge de 11 ans, en 1989. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, ils dirigent l’unité, créée il y a cinq ans dans le but d’atteindre le public iranien par le biais des médias sociaux et de l’informer de la réalité de la situation telle qu’Israël la perçoit.

Ils travaillent sur X, Instagram et TikTok. « Nous sommes moins impliqués sur TikTok et beaucoup plus sur Instagram », explique Shamsian. Une fois par semaine, ils se mettent en ligne et tiennent une conversation ouverte avec les Iraniens qui les suivent sur l’une des plateformes.

Le compte Instagram de l’unité compte 220 000 followers et le compte TikTok environ 93 000. Ils soulignent que l’État bloque tous les médias sociaux étrangers, de sorte que les partisans iraniens doivent contourner les blocages de l’État au moyen d’un VPN ou d’une autre technologie, ce qui réduit la vitesse de navigation.

20/02/2025

JAN BÖHMERMANN
The far right is rising in the land of ‘Never Again’

Opinion Today

February 20, 2025

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By Adam B. Ellick

Executive Director, Opinion Video

Several years ago, while touring the German Parliament building, the Reichstag, I was most struck by the uncomfortable symbols of remembrance throughout: Scars of Cyrillic graffiti left behind by Soviet soldiers were preserved on walls in a busy hallway, and rows of metal mailboxes remain for former parliamentarians, including one featuring Hitler.

Such sobering reminders are very on-brand for Germany. It has long been an example in how to reckon with the history of the Holocaust, especially compared to its Central and Eastern European peers that have done so only begrudgingly or haphazardly.

So it seems baffling that in Germany, of all places, the far-right Alternative for Germany Party is now peaking in popularity, propelled by a disinformation playbook, historical revisionism and an anti-immigration platform. In September, it became the first far-right party to win a state election since the Nazi era. And on Sunday, the party is fielding its first candidate to lead Germany and could see its strongest national election result since its founding a decade ago. The AfD has drawn praise and support from Elon Musk, who wrote on X that “only the AfD can save Germany.”

In order to explain the AfD’s curious rise from a German perspective, I reached out to Jan Böhmermann, a journalist, comedian and the host of a popular satirical television show. Think Germany’s John Oliver. With his deadpan delivery, Böhmermann argues that by virtue signaling to their own guilty consciences, Germans have shed their Nazi past in the wrong way. “Germans have sworn to ‘never again’ so many times, that it became an empty phrase,” he said. That opened the door to the far right, the results of which will be seen this weekend.

Watch the video for more:

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
De Bruxelles à Riyad en passant par Munich : huit jours qui ont ébranlé le monde (I)

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 20/02/2025
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Les développements internationaux ont pris un rythme extraordinairement rapide. J’ai consulté quelques collègues et nous avons conclu qu’il devenait difficile de suivre le mouvement des événements qui secouent, transforment et restructurent le système international à une vitesse inégalée au moins au cours des 80 dernières années. Ce qui est certain, c’est que le monde de l’après-guerre semble s’effondrer. Le consensus obtenu en 1945 à Yalta et à Potsdam vient de recevoir un coup fatal à Munich.


« Rendre l’Europe à nouveau petite » - Tom Janssen, Pays-Bas

Jetons un bref coup d’œil sur les événements de ces derniers jours pour confirmer cette affirmation qui reflète l’empreinte que l’administration Trump impose au monde :

12 février. Le président usaméricain a indiqué avoir eu un appel téléphonique “long et très productif” avec son homologue russe Vladimir Poutine. Il a déclaré que Poutine souhaitait la fin de la guerre en Ukraine et qu’il pensait qu’un cessez-le-feu interviendrait “dans un avenir assez proche”. Il s’agit de la première conversation connue entre les deux présidents depuis l’entrée en fonction de Trump le mois dernier.

12 février. Lors de sa réunion à Bruxelles avec les membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), le secrétaire usaméricain à la Défense, Pete Hegseth, a déclaré “directement et sans ambiguïté” que Washington n’accorderait plus la priorité à la sécurité de l’Europe et que la guerre entre l’Ukraine et la Russie “doit cesser”, sa priorité étant de sécuriser les frontières des USA et d’éviter une guerre avec la Chine.

Hegseth a affirmé que les réalités stratégiques actuelles empêchent les USA de rester le principal garant de la sécurité en Europe. Ces mêmes réalités imposent, selon le chef du Pentagone, une réduction des forces usaméricaines dans la région. La priorité pour Washington est de faire face à la Chine, qu’il a qualifiée de “concurrent majeur” parce qu’elle a la capacité et l’intention de menacer la sécurité nationale et les intérêts fondamentaux des USA dans la région indopacifique. Hegseth a souligné que la dissuasion d’un conflit avec la Chine dans le Pacifique était la mission la plus importante de son ministère. Il a reconnu la rareté des ressources et la nécessité de prendre des décisions difficiles pour garantir que le processus n’échoue pas.

Le secrétaire à la Défense a exhorté les alliés européens de l’OTAN à jouer un rôle actif. Il leur a dit sans ambages : « La Maison Blanche ne tolérera plus une relation déséquilibrée qui favorise la dépendance. Au lieu de cela, les relations américano-européennes se concentreront sur l’autonomisation des pays européens afin qu’ils prennent la responsabilité de leur propre sécurité ».

14 février. Le vice-président usaméricain J.D. Vance a prononcé un discours lors de la 61e conférence de Munich sur la sécurité, le 14 février, surprenant à la fois les participants et les alliés européens de Washington. Dans son discours, le haut fonctionnaire usaméricain a déclaré : « La menace qui m’inquiète le plus pour l’Europe n’est ni la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extérieur. Ce qui m’inquiète, c’est la menace qui vient de l’intérieur, le recul de l’Europe par rapport à certaines de ses valeurs les plus fondamentales, des valeurs partagées avec les USA ». Ignorant la perplexité suscitée par ses propos, il a ajouté que « lorsque nous voyons des tribunaux européens annuler des élections, avec des hauts fonctionnaires menaçant d’en annuler d’autres, nous devons nous demander si nous nous imposons des normes suffisamment élevées ».

14 février. Le sénateur républicain du Texas, John Cornyn, a déclaré qu’il espérait que les Européens reconnaîtraient que leur privilège de profiter des USA avait pris fin, ajoutant : « Ils en ont bien profité, et cette époque est révolue ».      

14 février. Keir Giles, chercheur principal au sein du groupe de réflexion Chatham House, basé à Londres, a déclaré à NBC News que l’Europe a ignoré des décennies de signes indiquant que la patience des USA s’était “épuisée” face à la dépendance de l’Europe à l’égard de la défense usaméricaine.

14 février. Patrick Wintour, rédacteur diplomatique du journal britannique The Guardian a noté que les remarques de M. Vance démontraient que « le différend préexistant entre l’Europe et les USA ne portait plus sur le partage des charges militaires ou la nature de la future menace de sécurité posée par la Russie, mais sur quelque chose de plus fondamental : le partenariat ».

16 février. Dans un article intitulé « Donald Trump’s assault on Europe », le journal en ligne londonien The Economist note que les dirigeants européens participant à la conférence de Munich ont été “stupéfaits” de voir l’administration Trump « saborder des décennies de diplomatie qui ont fait de l’OTAN l’alliance militaire la plus réussie de l’histoire moderne ».

18 février. Le Premier ministre hongrois déclare : « L’Union européenne (UE) a été “piégée dans la guerre” et apprendra les résultats des négociations sur l’Ukraine par la presse ».

18 février. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré que le sommet d’urgence de l’UE à Paris n’avait pris aucune décision sur le conflit ukrainien. Les contradictions entre les dirigeants réunis ont empêché l’émergence d’une solution commune. Le site politico indique qu’à l’issue des trois heures et demie de réunion, leurs réactions ont été “décevantes”.

19 février. Une réunion à Riyad, capitale de l’Arabie saoudite, entre des délégations de haut niveau de la Russie et des USA s’est achevée avec succès après un dialogue fluide et sans heurts, selon le conseiller présidentiel du Kremlin, Yuri Ushakov, qui a participé à la réunion avec le ministre des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov. Ushakov a souligné qu’au cours des discussions, toutes les questions ont été examinées sérieusement et en profondeur, et qu’un consensus a été atteint pour faire avancer les relations bilatérales.

19 février. Évoquant la réaction de l’Ukraine et de son dirigeant Volodymir Zelensky aux pourparlers entre les USA et la Russie à Riyad, en Arabie saoudite, le président Trump a déclaré : 3Pensez-y : un humoriste au succès modeste, Volodymir Zelensky, a convaincu les États-Unis d’Amérique de dépenser 350 milliards de dollars pour entrer dans une guerre ingagnable, qui n’aurait jamais dû commencer, mais une guerre que lui, sans les USA et Trump, ne sera jamais en mesure de résoudre. L’Amérique a dépensé 200 milliards de dollars de plus que l’Europe, et l’argent de l’Europe est garanti, alors que l’Amérique n’aura rien en retour. Pourquoi Joe Biden endormi n’a-t-il pas exigé l’égalité, puisque cette guerre est tellement plus importante pour l’Europe que pour nous ? Nous avons un grand et bel océan qui nous sépare. En outre, Zelensky admet que la moitié de l’argent que nous lui envoyons a disparu. Il refuse d’organiser des élections, sa cote de popularité est très basse et la seule chose pour laquelle il était doué, c’était de manipuler Biden “comme un violon”. Zelensky est un dictateur non élu qui doit agir vite sous peine de ne plus avoir de pays. Pendant ce temps, nous négocions avec succès la fin de la guerre avec la Russie, ce que tout le monde admet que seuls Trump et l’administration Trump peuvent faire. Biden n’a jamais essayé, l’Europe n’a pas réussi à apporter la paix et Zelensky veut probablement continuer à faire tourner le jackpot. J’aime l’Ukraine, mais ZelenskY a fait un travail terrible, son pays est en lambeaux et des millions de personnes sont mortes inutilement. Et ainsi de suite... »

Pour paraphraser le titre du célèbre livre de John Reed, on pourrait parler des “huit jours qui ont ébranlé le monde”. Les Européens sont abasourdis et, comme l’a montré leur sommet de Paris, totalement désunis et sans réaction. Ils sont venus à Munich en s’attendant à ce que Vance parle des questions de sécurité et de défense pour le bloc européen, mais au lieu de cela, il a “attaqué violemment” les alliés de Washington en dénonçant “la désinformation, la mésinformation et les droits à la liberté d’expression”. Selon RT, « un haut fonctionnaire européen qui a parlé à Foreign Policy sous le couvert de l’anonymat, a déclaré que M. Vance « a fait en Allemagne quelque chose que les Allemands savent très bien faire : donner des leçons aux autres ».

La Russie n’a été ni surprise ni désarçonnée. Depuis 2014, avec patience et une vision à long terme, elle a élaboré un plan qu’elle applique à la lettre. Il y a quelques mois, le président Poutine a exposé sa conception de la paix et son idée d’un nouvel ordre international. Lors du forum « Interconnexion des temps et des civilisations, base de la paix et du développement » qui s’est tenu à Achgabat, capitale du Turkménistan, en octobre 2024, il a expliqué : « ...La paix mondiale ne peut être atteinte qu’en prenant en compte les intérêts de tous les peuples de la planète ». Dans le discours qu’il a prononcé à cette occasion, le président russe a fait savoir que son pays était convaincu que « la paix universelle et le développement global ne peuvent être assurés qu’en tenant compte des points de vue de chaque peuple, tout en respectant le droit de chaque État à son propre cours souverain, à sa propre vision du monde, à ses propres traditions et idées religieuses », notant que la majorité des États du monde prônaient « une répartition plus équitable des bénéfices ».

C’est sur cette base que les dirigeants russes et usaméricains ont pu se parler au téléphone la semaine dernière et convenir de mettre fin à une période “absolument anormale” des relations entre les deux pays, au cours de laquelle il n’y avait pas de contacts mutuels.

À SUIVRE


SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
De Bruselas a Riad, pasando por Múnich: ocho días que estremecieron el mundo (I)

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 20-2-2025

Los acontecimientos internacionales han tomado un ritmo extraordinariamente acelerado. He consultado con algunos colegas y hemos concluido que se está haciendo difícil seguir el movimiento de hechos que están conmoviendo, transformando y reestructurando el sistema internacional a una velocidad nunca vista por lo menos en los últimos 80 años. Lo cierto es que el mundo de la posguerra parece desmoronarse. El consenso logrado en 1945 en Yalta y Potsdam acaba de recibir un golpe mortal en Múnich.


“Haz Europa pequeña otra vez” - Tom Janssen, Países Bajos

Hagamos un somero recorrido de los acontecimientos de los últimos días para constatar esta aseveración que emana la impronta que la administración Trump le está imponiendo al mundo: 

12 de febrero. El presidente de Estados Unidos informó que había sostenido una “larga y muy productiva” llamada telefónica con su homólogo ruso Vladimir Putin. Dijo que este quiere que la guerra en Ucrania termine y que cree que habrá un alto el fuego “en un futuro no muy lejano”. La llamada fue la primera conversación conocida entre ambos presidentes desde que Trump asumió el cargo el mes pasado.  

12 de febrero. El secretario de Defensa de Estados Unidos Pete Hegseth, durante su reunión en Bruselas con los miembros de la Organización del Tratado del Atlántico Norte (OTAN), declaró “directamente y sin ambigüedades” que Washington ya no priorizará la seguridad de Europa, determinó que la guerra entre Ucrania y Rusia “debe terminar”, pues su prioridad se enfoca en asegurar las fronteras del país norteamericano y evitar la guerra con China.

Hegseth afirmó que las realidades estratégicas actuales impiden que Estados Unidos siga siendo el principal garante de la seguridad en Europa. Estas mismas realidades obligan –según el jefe del Pentágono-  a una reducción de las fuerzas estadounidenses en la región.  La prioridad para Washington es enfrentar a China, a la que definió como “ un competidor de gran envergadura” porque tiene la capacidad y la intención de amenazar la seguridad nacional de Estados Unidos y sus intereses principales en la región del Indo-Pacífico.   Hegseth subrayó que la disuasión de un conflicto con China en el Pacífico es la misión más importante de su despacho. Reconoció la escasez de recursos y la necesidad de tomar decisiones difíciles para garantizar que el proceso no fracase.

El secretario de Defensa instó a los aliados europeos, miembros de la OTAN, a asumir un liderazgo activo. Les dijo tajante que: “La Casa Blanca ya no tolerará una relación desequilibrada que fomente la dependencia. En su lugar, la relación entre Estados Unidos y Europa se centrará en capacitar a los países europeos para que asuman la responsabilidad de su propia seguridad”.

14 de febrero. El vicepresidente de Estados Unidos, J.D. Vance, pronunció un discurso durante la 61.ª Conferencia de Seguridad de Múnich, en Alemania, sorprendiendo tanto a los presentes como a los países europeos aliados de Washington. En la disertación, el alto cargo estadounidense afirmó que: “La amenaza que más me preocupa respecto a Europa no es Rusia, no es China, no es ningún otro actor externo. Lo que me preocupa es la amenaza desde dentro, el retroceso de Europa respecto a algunos de sus valores más fundamentales, valores compartidos con Estados Unidos”. Sin tomar en consideración la perplejidad que generaban sus palabras, agregó que “Cuando vemos a las cortes europeas cancelando elecciones, con altos funcionarios amenazando con cancelar otras, tenemos que preguntarnos si nos ceñimos a unos estándares debidamente altos”.   

GIDEON LEVY
Il n’y a aucun pavé de la mémoire à Gaza pour honorer la mémoire des Palestiniens morts

Gideon Levy, Haaretz, 19/02/2025
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Dans le quartier berlinois de Charlottenburg, a écrit Naama Riba (Haaretz en hébreu, mardi), il y a une rue avec des dizaines de Stolpersteine, ou pavés de la mémoire, de couleur dorée, incrustés dans le trottoir en mémoire des Juifs qui y ont vécu autrefois. Le droit d’Israël à exister, a fait valoir Riba, découle des événements que ces pierres commémorent.


Les « Stolpersteine », des “pierres sur lesquelles on trébuche”, commémorent les dernières résidences volontaires de Juifs tués par les nazis. Photo Markus Schreiber/AP Photo

En revanche, dans le quartier de Rimal, à Gaza, il ne reste plus de trottoirs, seulement une dévastation totale. L’hôpital Al-Shifa de la ville a également été détruit, ainsi que des immeubles d’habitation, des écoles et des hôtels. Il n’y a pas de « Stolpersteine » dorés à Rimal pour honorer la mémoire des centaines de ses résidents palestiniens tués pendant la guerre. Si de telles pierres existaient, elles pourraient témoigner de la lutte du peuple palestinien pour un État qui le protégerait.

Mais Riba est aveugle aux ruines de Rimal et de Gaza. Elle ne voit que la façon dont les Palestiniens traitent les personnes LGBTQ+. Dans son éditorial, elle critique trois auteurs de Haaretz : Hanin Majadli, Michael Sfard et moi-même, pour avoir remis en question la légitimité de l’existence d’Israël, un État dont la justification – affirme-t-elle – réside dans les pierres de la rue Giesebrecht à Berlin-Charlottenburg.

Je n’ai jamais remis en question le droit d’Israël à exister. Ce que je remets en question, en revanche, c’est son droit d’agir comme il le fait et de commettre les atrocités qu’il commet. Ce sont les actions d’Israël qui remettent en question sa légitimité.

Depuis un siècle, les Palestiniens subissent des persécutions, des dépossessions, des meurtres et des destructions incessants. Aucun meurtre, pas même celui de l’arrière-grand-père de Riba, tué par des Arabes alors qu’il se rendait à la synagogue de Haïfa, ne peut justifier cela.

MICHAEL SFARD
Grâce à son régime, Israël est en train de perdre la justification de son existence

 L’abandon de ses citoyens en captivité au profit de la poursuite de l’idéologie messianique de la droite radicale, en plus de la répression effrénée des détracteurs du gouvernement, a fait d’Israël un État en faillite.

Michael Sfard , Haaretz,  18/2/2025
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Israël est en train de perdre progressivement la justification de son existence. D’un point de vue démocratique et humaniste, un État n’est pas une fin en soi, mais plutôt un moyen de réaliser les droits de ses citoyens et sujets. Tout comme une coopérative, l’État ne possède rien en propre ; tout ce qu’il a appartient à ses membres, et tous ses pouvoirs en découlent.

Un État est une entité politique destinée à servir les êtres humains. S’il ne le fait pas, surtout s’il aggrave leur situation, la justification de son existence s’évapore.

Il existe des États dont les régimes sapent cet objectif, des États qui ne servent que la classe dirigeante, qui exploitent ceux qui n’en font pas partie et sont indifférents au bien-être de leurs sujets. Ce sont des États corrompus, criminels, comme une banque qui vole les fonds de ses clients.

Il n’y a aucune justification à leur existence. Tout flirt avec le concept de l’État comme une fin en soi – comme une entité ayant son propre but plutôt qu’un moyen – est un flirt dangereux avec le fascisme. Cela peut sembler innocent au début, mais cela conduit finalement à des goulags où les opposants au régime sont emprisonnés.

L’objectif d’un État qui se dit démocratique est de créer un environnement juridique, politique, culturel, économique et sécuritaire qui permette à ses sujets de réaliser leurs talents, d’écrire librement leur propre histoire, d’exercer pleinement leur autonomie et de rechercher leur bonheur. Un tel environnement n’est possible que sur une base normative qui sanctifie les libertés fondamentales, la dignité humaine et l’égalité.

C’est pourquoi les droits humains et la démocratie sont indissociables. Il ne peut y avoir de véritable démocratie sans un système de gouvernance qui place au cœur de ses préoccupations la protection des droits fondamentaux de chaque individu sous l’autorité de l’État. De même, il n’y a pas de droits humains sans une structure politique fondée sur des valeurs démocratiques telles que des législateurs élus, la séparation des pouvoirs et l’État de droit appliqué de manière égale à tous. Cela devrait être aussi simple que cela. C’est ce que l’on devrait enseigner aux enfants en première année. Mais ce n’est pas ce qui se passe autour de nous, et ce n’est pas ce que l’on enseigne à nos enfants à l’école.


Patrick Chappatte, Le Temps, Genève

Le projet israélien prétendait établir une démocratie libérale, mais aujourd’hui, il est loin de cet idéal et continue de se déplacer rapidement dans la direction opposée chaque jour qui passe.

JACK KHOURY
Mahmoud Abbas limoge le haut responsable de l’Autorité palestinienne qui s’est opposé à la réduction des paiements aux familles des Palestiniens emprisonnés par Israël

Qaddura Fares s’est opposé à l’ordre donné la semaine dernière par le président palestinien de modifier la manière dont sont calculés les paiements aux familles de Palestiniens emprisonnés en Israël pour des infractions liées au “terrorisme”.

 Jack Khoury, Haaretz, 19/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Le président palestinien Mahmoud Abbas a limogé le chef de sa Commission des affaires des détenus et des anciens détenus parce qu’il s’était opposé à un décret limitant les paiements reçus par les familles des Palestiniens emprisonnés en Israël.

Kamal Sharaf

En vertu du décret présidentiel qu’Abbas a publié la semaine dernière, les critères de paiement aux Palestiniens emprisonnés en Israël pour des infractions “terroristes” vont changer. Auparavant, le montant des allocations versées aux familles des prisonniers était fonction de la durée de leur peine, les paiements les plus élevés étant versés aux familles de ceux qui purgeaient les peines les plus longues. Désormais, les paiements seront basés sur la situation socio-économique des familles.


Mais Qaddura Fares, le chef de la commission et un responsable de longue date du parti Fatah d’Abbas, a fustigé le décret.

« Il n’est pas logique que les droits des prisonniers et des martyrs soient soumis à de nouveaux critères administratifs ou financiers qui ignorent l’aspect national de cette question », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse qu’il a convoquée la semaine dernière. Il a ajouté que le décret pourrait nuire à de larges pans de la société palestinienne et a exhorté Abbas à revoir sa décision en consultation avec les institutions nationales palestiniennes.

D’autres membres du Fatah ont exprimé des critiques similaires à l’égard du nouveau décret.

19/02/2025

RONEN TAL
Le chercheur israélien Hani Zubida a une question pour les Mizrahim : “Quand allez-vous réaliser que vous êtes arabes ? ”

Le chercheur et activiste social Hani Zubida refuse d’accepter les stéréotypes sur les Mizrahim et aime jouer avec la double identité que suggère son nom tout en cherchant à promouvoir un nouveau discours ethnique israélien.


Hani Zubida. Photo : Ella Barak

Ronen Tal, Haaretz, 15/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Hani Zubida a l’habitude d’être automatiquement traité comme un suspect dans les aéroports à cause de son nom, mais lors de l’interrogatoire de sécurité auquel il a été soumis à son entrée en Israël lors de sa dernière visite, il a estimé que les émissaires de l’État avaient exagéré.

« Ils nous ont soumis à trois contrôles. Aviva, ma femme, a failli craquer d’angoisse », raconte-t-il. « Une fille de 21 ans pensait que je suis arabe. Elle est allée parler aux responsables et cela a pris des heures. Elle est partie, revenue, puis repartie. Zubida. Arabe. Terroriste. Elle a des tonnes de questions. « Êtes-vous mariés ? » Oui. « Avez-vous des enfants ? » Oui. « Comment s’appellent les enfants ? » »

Zubida a affirmé à maintes reprises qu’en tant que Juif né en Irak, il vivait en harmonie avec son identité arabe. Mais cela ne signifie pas qu’il veut qu’on lui rappelle à chaque fois la procédure humiliante que subissent 20 % des citoyens israéliens lorsqu’ils ont l’envie de partir en vacances à l’étranger.

« Ils nous rendent toujours fous. Je comprends la question de la sécurité. Avant, j’essayais de garder mon calme, mais cette fois-ci, je n’ai vraiment pas trouvé ça drôle. Ce qui me met en colère, c’est l’ignorance qui permet que cela se produise. Mais d’un autre côté, ça équilibre ma perception du monde. J’ai un doctorat en sciences politiques, j’ai fait de la télévision, je suis célèbre, mais au final, tu as un nom arabe, alors calme-toi, tu n’es pas vraiment Israélien. »

Quand il n’est pas en train d’attendre pour s’enregistrer, Zoubi aime en fait défier le public avec sa double identité. « Je vais parler dans les zones périphériques, et ils me voient et s’énervent. Tout de suite, ils me disent : « Tu aimes les Arabes. » Je leur dis [en chuchotant] : « Ne le dites à personne, mais [en criant] vous êtes aussi des Arabes. Quand vous rentrez chez vous, quelle langue parlez-vous ? » Je sors le téléphone et je mets de la musique de Farid El Atrache, et tout le monde apprécie. « Alors, ça suffit. Vous êtes arabes. Quand allez-vous réaliser que vous êtes arabes ? »

La routine automatique du contrôle de sécurité - un homme d’apparence moyen-orientale soupçonné d’être arabe - aurait pu faire l’objet d’un article dans le recueil d’essais récemment publié par Zubida, coédité avec le Dr Reut Reina Bendrihem, Brique noire : les Juifs mizrahim écrivent une nouvelle réalité israélienne (en hébreu). C’est un livre ambitieux, d’une ampleur sans précédent (557 pages), qui cherche à proposer un nouveau discours ethnique israélien, inclusif et ouvert, en lieu et place de l’approche actuelle, exclusive, qui encourage la haine et sert principalement les politiciens et les pourvoyeurs de poison. Les 80 articles du livre ont été écrits par des universitaires, des intellectuels, des artistes et des militants sociaux, parmi lesquels Yehouda Shenhav-Shahrabani, Merav Alush Levron, Ishak Saporta, Yifat Bitton et Carmen Elmakiyes.

Le livre couvre presque tous les aspects imaginables de la vie israélienne : de l’éducation à la télévision, du système judiciaire au logement social, de l’affaire des enfants yéménites à l’équipe de football Betar de Jérusalem, du Shas aux kibboutzim, de la féminité à la masculinité, de la nourriture au design. Parmi les auteurs figurent également des Ashkénazes, des membres de la communauté éthiopienne et des Arabes.

« Nous voulions donner une tribune aux écrivains issus de groupes marginaux qui ont été exclus de l’écriture de l’histoire collective d’Israël », écrivent les éditeurs dans l’avant-propos. Il en ressort un panorama critique qui élargit la discussion et l’ouvre également à des groupes qui ne sont pas mizrahim, c’est-à-dire des Juifs dont les origines se trouvent au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. On y trouve une voix féministe prononcée, des expressions de solidarité avec les citoyens palestiniens d’Israël et un appel à une véritable égalité, le tout dans un contexte d’introspection, de reconnaissance des torts qui ont été commis et de volonté d’engager un dialogue sincère à leur sujet.

L’idée, explique Zubida, 58 ans, a vu le jour il y a six ans lors d’une rencontre sociale. « C’était à Nes Tziona, dans l’appartement de [l’intellectuel politique] Benny Nurieli et [de l’anthropologue] Reut Reina Bendrihem, qui étaient alors en couple. Une réunion autour d’un café et d’une bière, au cours de laquelle une conversation s’est engagée sur ce qui manquait à la société israélienne. J’ai dit que ce qui manquait, c’était un nouveau contenu, que nous utilisions des concepts obsolètes pour voir le monde contemporain, et que nous devions les mettre à jour.

J’ai suggéré de publier un recueil d’articles. Qu’il devrait contenir au moins 50 % de femmes et que je voulais également une représentation de l’Éthiopie, de l’ex-Union soviétique et des pays arabes. Le but de ce livre n’est pas de dénigrer davantage. Vous n’êtes pas obligés d’être d’accord avec ce que je dis, mais parlons-en, et pas dans des cercles de dialogue où le fort vient vers le faible et lui dit : « Viens, assieds-toi, défoule-toi, puis retourne retrouver tes amis. »

18/02/2025

OTO HIGUITA
Colombia: ¿para dónde va el gobierno del cambio?

Oto Higuita, 19-2-2025

El gobierno del cambio que encabeza el presidente Gustavo Petro está ante una decisiva encrucijada. ¿Qué camino tomar, a la izquierda, a la derecha o al centro?

Mucha gente cree que el presidente va a dar un timonazo para cambiar el rumbo que ha tomado su gobierno, ante el incumplimiento de 146 de los 195 compromisos, solo un escaso 25% de lo prometido en campaña se ha cumplido. Fracaso del cual responsabiliza a sus ministros y directores de departamentos administrativos. 

Lo que no está claro es hacia qué dirección dará el timonazo en el tiempo que resta para que termine el período presidencial. 

Lo que sí está claro es que Gustavo Petro busca quedar ante la historia como el presidente revolucionario, el gobierno no lo es, como afirmó en el primer consejo de ministros público del pasado 4 de febrero, dando a entender que sus ministros no son revolucionarios; no cumplieron con las metas que se trazó el gobierno, pues lo logrado está muy por debajo de las expectativas del pueblo que lo eligió.

Lo que sucedió en la reunión en la Casa de Nariño, cuando el jefe de Estado salió en directo por la televisión y las redes sociales de la presidencia a anunciar que haría público el consejo de ministros, puede calificarse como una jugada política maestra que trajo varias sorpresas. 

Las sorpresas del consejo de ministros

El regaño público a sus ministros por no cumplir el programa de gobierno que se acordó con el pueblo. Mostrar a toda Colombia un balance de gestión bastante pobre. Sorpresiva fue la manera como despotricó de la última guerrilla histórica que queda en Colombia, el ELN, para luego justificar la vuelta a la estrategia contrainsurgente, lo cual significa nada más y nada menos que deshacerse de la paz total y acoger la vieja doctrina de la seguridad nacional, decretando el Estado de conmoción interior por 90 días.  

Ni el objetivo maximalista de hacer de Colombia una potencia mundial de la vida se va a poder realizar, de no llegar a un acuerdo definitivo sobre la paz total; más difícil aún lograr sin completar la reforma institucional profunda (tributaria, laboral, salud, pensional) que requiere el Estado, hoy frenada por la mayoría parlamentaria al servicio de la oligarquía, lo cual lleva a poner en entredicho el gran sueño del gobierno del cambio.

Sorpresivo también que se ventilaran al aire las fuertes contradicciones dentro del gobierno. Haber atornillado a un personaje oscuro y negativo para el proyecto progresista en Colombia como Armando Benedetti, quien encarna precisamente valores contrarios a los que representa el gobierno del cambio.

REINALDO SPITALETTA
USAID : sous le masque, le vrai visage de la “charité” impérialiste

Reinaldo Spitaletta, Sombrero de Mago, 18/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Au début des années 1960, en pleine guerre froide, John Kennedy, en réaction à la révolution cubaine, comme on pensait qu’un tel mouvement social était “contagieux”, a conçu une tactique de contrôle impérialiste : l’Alliance pour le progrès. L’idée, dans le but de maintenir l’Amérique latine sous son joug, était de promouvoir certains développements économiques par le biais d’une politique accompagnée d’ingérences dans les affaires intérieures des pays. Dans ce cadre, les USA ont créé l’Agence pour le développement international, l’USAID [et la même année, 1961, le Peace Corps, familièrement appelé Peace Corpse, Cadavre de la Paix, NdT].

Lisa Benson, USA

Maintenant que Donald Trump a mis fin à cet organisme d’« aide internationale », qui s’est également consacré pendant des années au financement de fondations et d’organismes non gouvernementaux, qui apparaissaient comme indépendants, il convient de rappeler les antécédents de cette forme de domestication à la mode de Washington.

L’Alliance pour le progrès, lancée en Colombie sous le gouvernement docile d’Alberto Lleras Camargo, fondateur du Front national, a été remise en question lors de la célèbre réunion de l’OEA à Punta del Este, en Uruguay, à laquelle Che Guevara assistaiet en tant que ministre de l’Industrie de Cuba. « Le peuple qui achète commande. Le peuple qui vend, sert. Il faut équilibrer le commerce pour assurer la liberté », a déclaré le Che, qui a qualifié l’OEA de ministère des colonies des USA.

Parfois avec des mécanismes d’étrange « charité », parfois avec les secteurs pauvres d’Amérique latine, et d’autres fois avec une ingérence ouverte dans les affaires intérieures des pays qui constituaient l’immense territoire de la métropole, celle-ci, par l’intermédiaire de la CIA et d’autres organismes moins évidents dans leur interventionnisme, a déplacé des pions, encouragé des coups d’État, mis en place et destitué des présidents. Il s’agissait d’une vieille pratique impériale, avec des colonisations culturelles et économiques, mais avec l’utilisation d’un masque dissimulant sa nature vampirique et ses agressions.

Maintenant, alors que l’agitation autour de l’extinction de l’USAID, qui déguisait en « aides » ce qui était en réalité un achat de consciences, une mise en scène pour maintenir la domination impériale dans quasiment le monde entier, n’est pas encore retombée, des vieilles méthodes se font jour, comme l’infiltration de journaux, d’ONG, l’achat d’“intellectuels” et autres “saloperies”.

Les tentacules de l’« agence d’aide » usaméricaine, étendues à presque toutes les latitudes, ont piégé des médias qui se présentaient comme indépendants, mais qui, en substance, étaient au service des politiques d’expansion de Washington et des grandes entreprises. Elle a fabriqué des « pauvres de droite », a fait plier la conscience des journalistes, a infiltré le pouvoir judiciaire dans de nombreux endroits, a soutenu des médias qui se présentaient comme progressistes. Un réseau de pouvoir impérial.

C’est peut-être à cause de toutes ces pratiques qui ont contaminé certains médias vénaux que la tactique consistant à garder un « silence stratégique » sur certains sujets comme le génocide d’Israël contre la Palestine, a été adoptée. C’est la politique néfaste du « tout s’achète », « tout se vend ». Ou, pourquoi pas, celle qui est très manifeste ici et là, du « tout est permis ». Avec de telles aides, la yanquilandia pouvait établir les « ordres du jour informatifs », que dis-je, idéologiques, et bien sûr désinformatifs, de nombreux médias sous son contrôle.

Pour une poignée de dollars, des acteurs comme Angelina Jolie et Sean Penn ont soutenu l’Ukrainien Zelensky. L’Agence leur a versé du pognon à cet effet. Maintenant, il faut penser que la « nouvelle droite », dirigée par Trump et Musk, n’a pas l’intention de démocratiser quoi que ce soit, ou qu’elle a eu un élan « libertaire ». Son idée est, comme l’a déjà dit l’homme à la touffe oxygénée, de renforcer d’abord les marchés intérieurs, de revenir dans son délire à rendre à nouveau grand un empire qui, qu’on le veuille ou non, est en déclin.

Oui, l’empire est en déclin, lui qui a longtemps camouflé ses agressions, ses infiltrations et autres ingérences dans les affaires intérieures des peuples en « aide humanitaire » et « assistance économique ». Trump, qui aspire en même temps à élargir l’orbite impériale au Groenland et au Canada, a finalement démantelé l’agence internationale d’aide. Quelle est sa véritable intention ?

Pour en revenir au début, l’Alliance pour le progrès, une farce des USA pour capter ses sujets, n’a pas mis fin à la misère en Amérique latine. Elle l’a maintenue et aggravée. Elle a aggravé la pénurie alimentaire, les famines, et a été bien loin de mettre fin aux cordons de misère, qui s’étendent dans de nombreux pays, dont la Colombie. Sept ans après le début de cette expérience yankee, Richard Nixon a déclaré que la malnutrition et la pénurie alimentaire en Amérique latine s’étaient aggravées. Et que ce fût l’un des principaux agresseurs impérialistes contre les pays de ce sous-continent qui le dise, c’était franchement marrant.

On sait depuis des années qu’il faut se méfier de certaines aides, de certaines agences, de certaines politiques impérialistes. Derrière Trump et Musk, il y a d’autres dangers qui menacent les peuples.

 

Glenn Lelievre, Australie

Réunion élargie des forces et personnalités civiles et politiques syriennes (15-16 février 2025) : Déclaration finale

Réunion élargie des forces et personnalités civiles et politiques syriennes, 16/02/2025
Traduit par Ayman El Hakim, Tlaxcala

Ô grand peuple de Syrie

Ô peuple du sacrifice et de la rédemption, berceau des premières civilisations de l’histoire

Ô notre peuple, qui souffres encore de privations, d’oppression, de sang et du danger de la partition, de la division et des clivages sociaux qui menacent l’unité du pays et l’unité du peuple.

Afin de lutter pour alléger les souffrances de notre peuple, de répondre à tous ces dangers en établissant les bases d’une action nationale libre, de lutter pour restaurer l’unité nationale de tout le peuple, de lever l’injustice pour tous, de rejeter la monopolisation du pouvoir par quelque parti que ce soit, afin de ne pas retomber dans un régime monolithique totalitaire et de ne pas répéter la tragédie nationale, et sous la devise :

La religion pour Dieu et la patrie pour tous - Citoyenneté égale et Dignité humaine.

Pour tous ces objectifs :

La réunion nationale syrienne élargie s’est tenue dans les villes syriennes et dans la ville suisse de Genève les 15 et 16 février 2025, avec une participation à distance pour ceux qui ne pouvaient pas y assister physiquement. L’ appel à tenir cette réunion élargie a été lancé au vu des conditions politiques, sécuritaires, économiques et sociales dont souffre encore notre peuple syrien.

L’objectif des révolutionnaires syriens a été de renverser le régime Assad, qui a fait des ravages sur le peuple syrien pendant un demi-siècle et plus, comme notre peuple syrien a payé de lourds prix pour son renversement depuis le début de la révolution syrienne le 18 mars 2011, et aussi avant son début, de nombreux combattants syriens ont payé de leur vie pour la lutte contre la famille  criminelle Assad criminelle et son système totalitaire.

Le 8 décembre 2024 est venu nous donner une dose d’espoir à la veille de la chute du tyran Bachar el-Assad et de ses acolytes, car c’était le jour que nous voulions, comme le dit la chanson nationale populaire.

Cependant, dès les premiers jours, nous, patriotes syriens, avons commencé à voir des choses et des comportements inquiétants qui n’ont jamais fait partie des objectifs de la révolution de la liberté et de la dignité.

La nouvelle administration a annoncé unilatéralement, d’une manière qui monopolise la décision nationale, sans respecter les luttes de tous ceux qui se sont sacrifiés pour le succès de la révolution, des décisions qui suscitent une profonde inquiétude sur ce qui se passe, et suggèrent que la nouvelle administration, malgré la rhétorique du chef du commandement pour dissuader les critiques, Ahmad al-Sharaa, et son discours mielleux à divers médias, est en train d’établir un nouveau régime totalitaire qui est unilatéral et non pas pluraliste.