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26/08/2024

QASSAM MUADDI
Le Hezbollah riposte à l’assassinat de son commandant en chef par Israël

Le Hezbollah a lancé des attaques de représailles contre Israël pour l’assassinat de son commandant en chef, Fouad Shukr, visant plusieurs bases militaires et l’unité 8200 de cyberguerre d’Israël. Voici ce qu’il faut savoir.

Qassam Muaddi , Mondoweiss, 25/8/2024
Traduit par  
Fausto Giudice
Tlaxcala

Après presque un mois d’attente suite à l’assassinat par Israël de Fouad Shukr, le plus haut commandant militaire du Hezbollah, le groupe libanais a déclaré dimanche qu’il avait conclu la première phase de ses représailles. Selon le premier communiqué du Hezbollah, ses combattants ont lancé un barrage de centaines de roquettes et de drones kamikazes sur « d’importantes cibles militaires israéliennes ».

Le Hezbollah a précisé dans un communiqué qu’il avait lancé 320 roquettes Katioucha sur des positions israéliennes afin de « dégager la voie pour que les drones puissent traverser en toute sécurité vers la cible dans la profondeur de l’entité [Israël] », ajoutant que l’opération s’était achevée « avec succès ».

Les médias israéliens ont cité l’armée israélienne qui a déclaré que l’attaque du Hezbollah « aurait visé le quartier général du Mossad près de Tel Aviv », ce qui signifierait que l’attaque a atteint quelque 100 kilomètres au-delà de la frontière.


 Dessin de Kamal Sharaf

Israël dit avoir neutralisé une attaque plus importante, le Hezbollah dément

L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué avoir lancé une « attaque préventive » contre le Hezbollah après avoir « détecté des préparatifs en vue de lancer des roquettes contre Israël ». L’armée a ajouté que ses positions et ses bases n’avaient pas été touchées et qu’elle avait « stoppé une attaque plus importante que le Hezbollah préparait ». L’armée israélienne a également déclaré que l’attaque qu’elle avait neutralisée comprenait quelque 6 000 roquettes préparées pour être lancées sur Israël, y compris des missiles balistiques à longue portée. L’armée a également affirmé que ses frappes avaient détruit « des milliers de rampes de lancement de roquettes ».

Les autorités libanaises ont confirmé qu’un grand nombre de frappes israéliennes avaient visé des villes du Sud-Liban et s’étaient étendues jusqu’à 100 kilomètres à l’intérieur du territoire libanais.

Le Hezbollah a démenti les affirmations israéliennes concernant le ciblage de milliers de roquettes et de rampes de lancement dans un communiqué ultérieur, déclarant que « tous les drones ont quitté leurs bases à l’heure prévue et ont traversé la frontière en toute sécurité en direction de cette cible », affirmant que les affirmations d’Israël étaient « sans fondement ».

Le Premier ministre israélien, Netanyahou, a déclaré dans un communiqué dimanche que les frappes israéliennes sur le Liban dimanche matin constituaient « une nouvelle étape pour changer la situation dans le nord et permettre aux résidents [israéliens] de rentrer chez eux en toute sécurité ».

À la suite de l’attaque de dimanche, un certain nombre d’autorités locales des villes israéliennes du nord ont déclaré qu’elles boycotteraient les instructions du gouvernement israélien jusqu’à ce que la sécurité israélienne soit rétablie dans le nord.

Israël a déclaré l’état d’urgence dans le centre du pays et dans la région de Tel Aviv à la suite de l’attaque du Hezbollah, y compris la fermeture de l’aéroport Ben Gourion. Les autorités ont ensuite levé les consignes d’urgence et rouvert l’aéroport.

Le quotidien israélien Israel Hayom a rapporté qu’Israël avait envoyé un message à un certain nombre de pays indiquant qu’Israël avait attaqué des cibles du Hezbollah dimanche mais ne voulait pas élargir la guerre, affirmant que si le Hezbollah était satisfait de sa réponse, il pourrait alors considérer le dossier de l’assassinat de Fouad Shukr comme clos.

Nasrallah : Le Hezbollah pourrait encore utiliser des missiles balistiques à longue portée à l’avenir

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré dimanche lors d’un discours en direct que le Hezbollah avait retardé sa réponse à l’assassinat de Fouad Choukr par Israël afin de donner une chance aux pourparlers sur le cessez-le-feu.

Le discours de Nasrallah, annoncé par le Hezbollah dans une déclaration après l’attaque de dimanche contre Israël, avait été programmé précédemment comme un discours annuel pour marquer un événement religieux chiite [l’Arbaïn, quarantième jour de l’Achoura, le deuil du martyre de l’imam Hussein ben Ali, NdT] . La déclaration du Hezbollah à 18 heures, heure locale, a clarifié les détails de l’opération de dimanche, en réponse à la version israélienne des événements de la journée.

Selon Nasrallah, le Hezbollah avait retardé ses représailles à la frappe israélienne sur le quartier sud de Dahiya à Beyrouth et à l’assassinat de Shukr le 31 juillet en raison des pourparlers sur le cessez-le-feu qui ont débuté à la mi-août, puisque « l’objectif du front [libanais] est d’arrêter l’agression sur Gaza ».

« Lorsqu’il est apparu clairement que Netanyahou ajoutait de nouvelles conditions et que les USAméricains étaient complices, nous avons conclu qu’il ne servait plus à rien de retarder notre réponse », a ajouté  Nasrallah.

Selon lui, l’attaque de représailles visait le siège de la branche israélienne du renseignement militaire, qui comprend l’unité 8200 du corps de guerre cybernétique israélien, dans la région de Glilot, à quelque 110 kilomètres de la frontière libanaise et à seulement 1,5 kilomètre de la périphérie de Tel-Aviv.

Le choix de la cible, selon Nasrallah, est dû à son lien avec l’assassinat de Shukr, à sa proximité avec Tel-Aviv et à sa nature militaire et non civile.

Nasrallah a également démenti les affirmations israéliennes selon lesquelles Israël aurait détruit de manière préventive des milliers de missiles qui, selon les médias israéliens, étaient destinés à frapper Tel-Aviv et l’aéroport Ben Gourion, ce que Nasrallah a qualifié de «mensonges ». Il a affirmé que les sites de lancement visés dimanche matin avaient été évacués plus tôt au cours de la guerre et n’étaient pas opérationnels au moment de la frappe. Le Hezbollah avait débarrassé ces sites des missiles balistiques à longue portée après avoir décidé de ne pas les utiliser au cours de cette phase de la guerre, bien que, a-t-il précisé,  l’organisation pourrait les utiliser à l’avenir.

Nasrallah a conclu son discours en affirmant que le Hezbollah évaluerait l’impact de l’opération de dimanche et que s’il estimait que les résultats n’étaient pas suffisants, il riposterait à nouveau à une date ultérieure.

*

Post-Scriptum

Lire sur le même sujet ce court résumé posté le 27 août 2024 sur le compte Facebook de Gilad Atzmon :

Le Hezbollah a attiré Israël dans une « attaque préventive ». Les Israéliens sont tombés dans le piège et ont immédiatement annoncé qu’ils avaient détruit « 6000 lance-roquettes ennemis », rien de moins. Ils adorent le chiffre six, mais en fait, ils n’ont pas touché une seule cible militaire du Hezbollah. Sur les images diffusées par les for ces de défense israéliennes ce jour-là, il n’y a pas eu la moindre explosion secondaire. Les Israéliens ont largué des bombes exactement là où le Hezbollah voulait qu’elles touchent.

De son côté, le Hezbollah a reçu l’autorisation de riposter. Il a lancé avec succès un raid de 350 roquettes sur le nord d’Israël, étendant son rayon d’action plus loin dans le nord du pays. Certains commentateurs israéliens admettent déjà que la frontière nord d’Israël se trouve désormais à 40 km au sud de l’endroit où elle se trouvait le 6 octobre…

La philosophie de la résistance est assez simple. Ils veulent mener une longue et épuisante guerre d’usure à laquelle Israël ne peut faire face. L’aspect le plus étonnant ici est que la résistance a une stratégie avec un objectif clair, leur stratégie est soutenue par leurs moyens tactiques et l’esprit du peuple.

Israël et l’Amérique, de leur côté, n’ont pas de stratégie du tout, ils sont investis dans une mauvaise pensée tactique lucrative, ils ne peuvent même pas définir leurs objectifs militaires… ils sont en train de perdre la guerre sur tous les fronts…“.

 

13/06/2024

QASSAM MUADDI
¿Qué viene después de la dimisión de Benny Gantz?

Qassam Muaddi, Mondoweiss, 12/6/2024
Traducido por Fausto Giudice, Tlaxcala

Qassam Muaddi (Nariño, 1988) es un periodista palestino residente en Ramala, de padre palestino procedente del pueblo cristiano de Taybeh y madre colombiana. Licenciado por el Centre Universitaire d'Enseignement du Journalisme de Estrasburgo y la Universidad de Birzeit, trabaja para varios medios. Con Falk Van Gaver, es autor de Terre sainte, guerre sainte? (Éditions de La Nef, 2011) y Taybeh, dernier village chrétien de Palestine (Éditions de l'Œuvre, 2012, Éditions du Rocher, 2015). @QassaMMuaddi  qassammuaddi  


 Ahora hay dos visiones diferentes en la política israelí sobre cómo debe progresar la guerra. Netanyahu querría que la guerra continuara sin fin, mientras que Gantz aceptaría un alto el fuego pero encontraría un pretexto para reanudar los combates una vez liberados los cautivos.

 

Hassan Bleibel, Libano, 2020

Transcurridos ocho meses de la guerra genocida de Israel contra el pueblo de Gaza, el gabinete de guerra israelí está empezando a desmoronarse. La dimisión del líder de la oposición Benny Gantz del gabinete el pasado domingo se produjo tras semanas de anticipación.

Gantz anunció su dimisión tras haber dado un ultimátum al primer ministro Netanyahu, para que presentara un plan de posguerra a mediados de mayo. En una declaración televisada, acusó a Netanyahu de impedir que Israel obtuviera una “victoria rea”" en la guerra contra Gaza obstruyendo decisiones importantes para su propio beneficio político.

Gantz expresó su apoyo a la propuesta usamericana de alto el fuego e intercambio de prisioneros y pidió elecciones anticipadas. También pidió a otros políticos que se retiraran del gabinete.

Hassan Bleibel, 2024

Otro de los miembros que también abandonó el gabinete fue Gadi Eisenkot, otra figura centrista del estamento militar israelí autor de la infame Doctrina Dahiya tras la guerra del Líbano de 2006. La presencia de Eisenkot y Gantz en el gabinete de guerra desde el comienzo de la guerra pretendía reflejar la unidad nacional al servicio del esfuerzo bélico. Ahora esa unidad parece estar deshaciéndose.

El mayor impacto de la dimisión de Gantz es que ahora hay dos visiones diferentes dentro de la política israelí sobre cómo debe terminar la guerra. La primera haría que la guerra continuara indefinidamente, con el objetivo inalcanzable de “destruir a Hamás” y rechazando cualquier interrupción, aunque fuera temporal, de los combates. Esta opción está representada por Netanyahu, con el apoyo entusiasta y estridente de ministros de la línea dura como Bezalel Smotrich e Itamar Ben-Gvir, que amenazan con retirarse y hundir el gobierno de coalición de derechas si termina la guerra.

QASSAM MUADDI
Que se passera-t-il après la démission de Benny Gantz ?

Qassam Muaddi, Mondoweiss, 12/6/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Qassam Muaddi (Nariño, 1988) est un journaliste palestinien vivant à Ramallah, de père palestinien originaire du village chrétien de Taybeh et de mère colombienne. Diplômé du Centre universitaire d'enseignement du journalisme de Strasbourg et de l'Université de Birzeit, il collabore à de nombreux médias. Auteur avec Falk Van Gaver, de Terre sainte, guerre sainte ? (Éditions de La Nef, 2011) et de Taybeh, dernier village chrétien de Palestine (Éditions de l’œuvre, 2012, Éditions du Rocher, 2015). @QassaMMuaddi  qassammuaddi  

La politique israélienne a désormais deux visions différentes de l'évolution de la guerre. Netanyahou voudrait que la guerre se poursuive sans fin, tandis que Gantz accepterait un cessez-le-feu mais trouverait un prétexte pour reprendre les combats une fois les captifs libérés.

Hassan Bleibel, Liban, 2020

 Huit mois après le début de la guerre génocidaire menée par Israël contre la population de Gaza, le cabinet de guerre israélien commence à se désagréger. La démission du chef de l'opposition, Benny Gantz, dimanche dernier, est intervenue après des semaines d'attente.

Gantz a annoncé sa démission après avoir lancé un ultimatum au Premier ministre Netanyahu pour qu'il présente un plan d'après-guerre à la mi-mai. Dans une déclaration télévisée, il a accusé Netanyahou d'empêcher Israël de remporter une « véritable victoire » dans la guerre contre Gaza en faisant obstruction à des décisions importantes pour son propre profit politique.

Gantz a exprimé son soutien à la proposition usaméricaine de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers et a appelé à des élections anticipées. Il a également demandé à d'autres politiciens de se retirer du cabinet.

Hassan Bleibel, 2024

L'un des autres membres qui a également quitté le cabinet est Gadi Eisenkot, une autre figure centriste de l'establishment militaire israélien, auteur de l’infâme doctrine Dahiya après la guerre du Liban de 2006. La présence d'Eisenkot et de Gantz au sein du cabinet de guerre depuis le début du conflit était censée refléter l'unité nationale au service de l'effort de guerre. Cette unité semble aujourd'hui s'effilocher.