Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, a dénoncé le fait que le gouvernement argentin d'ultra-droite de Javier Milei a financé avec des fonds publics une série de cyber-attaques massives contre le Venezuela. Il a également dénoncé le fait que l'Argentin a utilisé ces fermes à robots lors de sa campagne électorale en Argentine, pour créer la fausse perception d'un soutien populaire massif sur les réseaux sociaux.
Victoria Korn, La Pluma, 19/8/2024
Traduit par Fausto
Giudice, Tlaxcala
Journaliste vénézuélienne, analyste des questions relatives à l'Amérique centrale et aux Caraïbes, associée au Centre latino-américain d'analyse stratégique (CLAE).
Le Venezuela continue d'être au centre de l'attention dans la région et dans le monde. Vendredi, lors d'une réunion extraordinaire de son Conseil permanent, l'OEA a approuvé une résolution présentée par les USA, dont le contenu est très similaire à celui de la résolution qui n'avait pas fait l'objet d'un consensus le 1er août. Cette résolution a été soutenue par Antigua-et-Barbuda, l'Argentine, le Canada, le Chili, la République dominicaine, l'Équateur, le Guatemala, le Paraguay, le Suriname et l'Uruguay.
Le Venezuela est victime d'avoir voulu gérer souverainement ses ressources naturelles. Donald Trump a déclaré ouvertement en 2023 que, lors de son départ, le Venezuela était au bord de l'effondrement : «Nous nous le serions approprié et aurions gardé tout ce pétrole pour nous. Au lieu de ça, nous sommes en train d’enrichir un dictateur ».
Maduro a accusé Milei d'avoir dépensé 100 millions de dollars en trolls pour l'attaquer.
Certains Vénézuéliens, ainsi que les pays qui n'ont pas reconnu Nicolás Maduro comme président élu, exigent qu'il présente les résultats des élections du 28 juillet, ventilés par bureau de vote, et qu'ils soient comptabilisés avec « transparence », dans l'installation d'un nouveau plan de déstabilisation. Quand il s'agit de ressources naturelles, la démocratie importe peu.
Milei et les trolls
Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, a dénoncé le fait que le gouvernement argentin d'ultra-droite de Javier Milei a financé avec des fonds publics une série de cyber-attaques massives contre le Venezuela : « Milei a dépensé l'équivalent de 100 millions de dollars du Secrétariat d'État au renseignement : il dit qu'il n'a pas d'argent mais il a dépensé 100 millions de dollars pour attaquer la révolution bolivarienne, le gouvernement bolivarien et le processus politique vénézuélien avec ses bots », a dénoncé Maduro.
Il a également dénoncé le fait que l'Argentin ait utilisé ces fermes de robots lors de sa campagne électorale en Argentine, pour créer la fausse perception d'un soutien populaire massif sur les réseaux sociaux.
« Milei a simulé, créé le climat que tout le monde parlait en sa faveur et a acheté des influenceurs importants en Argentine et à l'étranger », a fait remarquer Maduro.
Que sont les fermes à robots et comment fonctionnent-elles ?
Maduro a dénoncé le fait que 106 sites ouèbe du pays ont été victimes de cyberattaques au cours des 20 derniers jours. Selon les experts, ces attaques ont été menées par des fermes à robots sophistiquées situées en Espagne, au Mexique et en Argentine, afin de déstabiliser le gouvernement bolivarien.
Les fermes à robots sont des réseaux automatisés de faux comptes de médias sociaux, contrôlés par des logiciels ou des opérateurs, conçus pour simuler une activité en ligne. Ces comptes peuvent générer des milliers de messages, de commentaires et de réactions, donnant l'impression d'un soutien ou d'un rejet massif de certaines questions ou personnalités. De cette manière, l'opinion publique est manipulée, amplifiant des messages spécifiques et réduisant au silence les voix dissidentes.
Maduro a précisé que mercredi, l'émission télévisée de Diosdado Cabello, « Con el Mazo Dando », a été attaquée simultanément depuis l'Espagne, le Mexique et l'Argentine pendant la diffusion en direct et que les comptes sur lesquels elle était diffusée ont été saturés de messages automatisés qui tentaient de discréditer le contenu et de provoquer le chaos.
NdTLe ministère de l'Intérieur vénézuélien a publié en 2018 un manuel intitulé "Projet de création de l'armée de trolls de la révolution bolivarienne pour affronter la guerre médiatique", dont les méthodes ne semblent pas être différentes de celles de ses ennemis et adversaires. Voir le manuel ici.