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18/02/2025

REINALDO SPITALETTA
USAID : sous le masque, le vrai visage de la “charité” impérialiste

Reinaldo Spitaletta, Sombrero de Mago, 18/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Au début des années 1960, en pleine guerre froide, John Kennedy, en réaction à la révolution cubaine, comme on pensait qu’un tel mouvement social était “contagieux”, a conçu une tactique de contrôle impérialiste : l’Alliance pour le progrès. L’idée, dans le but de maintenir l’Amérique latine sous son joug, était de promouvoir certains développements économiques par le biais d’une politique accompagnée d’ingérences dans les affaires intérieures des pays. Dans ce cadre, les USA ont créé l’Agence pour le développement international, l’USAID [et la même année, 1961, le Peace Corps, familièrement appelé Peace Corpse, Cadavre de la Paix, NdT].

Lisa Benson, USA

Maintenant que Donald Trump a mis fin à cet organisme d’« aide internationale », qui s’est également consacré pendant des années au financement de fondations et d’organismes non gouvernementaux, qui apparaissaient comme indépendants, il convient de rappeler les antécédents de cette forme de domestication à la mode de Washington.

L’Alliance pour le progrès, lancée en Colombie sous le gouvernement docile d’Alberto Lleras Camargo, fondateur du Front national, a été remise en question lors de la célèbre réunion de l’OEA à Punta del Este, en Uruguay, à laquelle Che Guevara assistaiet en tant que ministre de l’Industrie de Cuba. « Le peuple qui achète commande. Le peuple qui vend, sert. Il faut équilibrer le commerce pour assurer la liberté », a déclaré le Che, qui a qualifié l’OEA de ministère des colonies des USA.

Parfois avec des mécanismes d’étrange « charité », parfois avec les secteurs pauvres d’Amérique latine, et d’autres fois avec une ingérence ouverte dans les affaires intérieures des pays qui constituaient l’immense territoire de la métropole, celle-ci, par l’intermédiaire de la CIA et d’autres organismes moins évidents dans leur interventionnisme, a déplacé des pions, encouragé des coups d’État, mis en place et destitué des présidents. Il s’agissait d’une vieille pratique impériale, avec des colonisations culturelles et économiques, mais avec l’utilisation d’un masque dissimulant sa nature vampirique et ses agressions.

Maintenant, alors que l’agitation autour de l’extinction de l’USAID, qui déguisait en « aides » ce qui était en réalité un achat de consciences, une mise en scène pour maintenir la domination impériale dans quasiment le monde entier, n’est pas encore retombée, des vieilles méthodes se font jour, comme l’infiltration de journaux, d’ONG, l’achat d’“intellectuels” et autres “saloperies”.

Les tentacules de l’« agence d’aide » usaméricaine, étendues à presque toutes les latitudes, ont piégé des médias qui se présentaient comme indépendants, mais qui, en substance, étaient au service des politiques d’expansion de Washington et des grandes entreprises. Elle a fabriqué des « pauvres de droite », a fait plier la conscience des journalistes, a infiltré le pouvoir judiciaire dans de nombreux endroits, a soutenu des médias qui se présentaient comme progressistes. Un réseau de pouvoir impérial.

C’est peut-être à cause de toutes ces pratiques qui ont contaminé certains médias vénaux que la tactique consistant à garder un « silence stratégique » sur certains sujets comme le génocide d’Israël contre la Palestine, a été adoptée. C’est la politique néfaste du « tout s’achète », « tout se vend ». Ou, pourquoi pas, celle qui est très manifeste ici et là, du « tout est permis ». Avec de telles aides, la yanquilandia pouvait établir les « ordres du jour informatifs », que dis-je, idéologiques, et bien sûr désinformatifs, de nombreux médias sous son contrôle.

Pour une poignée de dollars, des acteurs comme Angelina Jolie et Sean Penn ont soutenu l’Ukrainien Zelensky. L’Agence leur a versé du pognon à cet effet. Maintenant, il faut penser que la « nouvelle droite », dirigée par Trump et Musk, n’a pas l’intention de démocratiser quoi que ce soit, ou qu’elle a eu un élan « libertaire ». Son idée est, comme l’a déjà dit l’homme à la touffe oxygénée, de renforcer d’abord les marchés intérieurs, de revenir dans son délire à rendre à nouveau grand un empire qui, qu’on le veuille ou non, est en déclin.

Oui, l’empire est en déclin, lui qui a longtemps camouflé ses agressions, ses infiltrations et autres ingérences dans les affaires intérieures des peuples en « aide humanitaire » et « assistance économique ». Trump, qui aspire en même temps à élargir l’orbite impériale au Groenland et au Canada, a finalement démantelé l’agence internationale d’aide. Quelle est sa véritable intention ?

Pour en revenir au début, l’Alliance pour le progrès, une farce des USA pour capter ses sujets, n’a pas mis fin à la misère en Amérique latine. Elle l’a maintenue et aggravée. Elle a aggravé la pénurie alimentaire, les famines, et a été bien loin de mettre fin aux cordons de misère, qui s’étendent dans de nombreux pays, dont la Colombie. Sept ans après le début de cette expérience yankee, Richard Nixon a déclaré que la malnutrition et la pénurie alimentaire en Amérique latine s’étaient aggravées. Et que ce fût l’un des principaux agresseurs impérialistes contre les pays de ce sous-continent qui le dise, c’était franchement marrant.

On sait depuis des années qu’il faut se méfier de certaines aides, de certaines agences, de certaines politiques impérialistes. Derrière Trump et Musk, il y a d’autres dangers qui menacent les peuples.

 

Glenn Lelievre, Australie

04/02/2025

Adiós USAID: por qué no lloraré su muerte

 FG, 4-2-2025

La pareja infernal de corbatas rojas, Donald II y Baby Marco, en sintonía con Adolf Musk, han decidido liquidar USAID, a la que consideran una cueva de fanáticos, una especie de Al-Qaeda marxista de izquierda radical dentro del Beltway, el anillo de circunvalación de Washington. 

Las redes sociales están llenas de lamentos de treintañeros del Sur Global, que ven cómo se les escapa su sustento en dólares. 

Solo puedo aplaudir esta decisión de los MAGAlomaníacos. He aquí el porqué: en mi lejana juventud, en los felices años 60, vivía en el centro de Túnez. De camino a casa desde la escuela, alrededor del mediodía, me detenía en la ahora desaparecida boulangerie, una panadería industrial sin tienda, donde se compraba pan recién salido del horno, para comprar «bâtards», «pan italiano» o, más raramente, «baguettes». 


Alrededor de 1963-1964, el pan dejó de ser comestible. Al abrirlo, aparecía una miga verde. Harina podrida. Le pregunté al panadero: «¿Qué está pasando?». Con gesto de disgusto, señaló un montón de sacos de harina apilados en un rincón. El texto impreso en los sacos decía: «Donado gentilmente por el pueblo de los Estados Unidos de América - USAID» y, debajo, las dos manos entrelazadas, con la bandera de barras y estrellas de fondo.

En pocas palabras, USAID nos ofrecía generosamente harina de trigo podrida. Una razón más para vomitar a los yanquis, que habían empezado a bombardear Vietnam del Norte y a desembarcar tropas en Vietnam del Sur. 

Hoy en día, USAID ya no nos envenena con harina podrida, sino con programas de empowerment: empoderamiento de los jóvenes, empoderamiento de las mujeres, empoderamiento de l@s LGBTQ+, en definitiva, empoderamiento con todas las salsas, incluida la de kétchup. Han comprado a la generación de la Primavera Árabe, en dura competencia con fundaciones alemanas, suecas, canadienses, francesas y japonesas, sin olvidar a nuestros hermanos emiratíes. Benditos sean entonces Donald, Marco y Adolf, que nos liberen de esta escoria de la tierra y su moneda de monopoly.

Bye bye USAID: why I won’t mourn its death

 FG, 4/1/2025

The infernal couple in red ties - Donald II and Baby Marco - in tune with Adolf Musk, have decided to liquidate USAID, which they consider a den of fanatics - a kind of radical left Marxist Al-Qaeda inside the Beltway. Social media is full of the lamentations of thirty-somethings in the Global South, who see their dollar livelihoods slipping away. I can only applaud this decision by the MAGAlomaniacs. 

Here’s why: in my distant youth, in the happy 60s, I lived in downtown Tunis. On my way home from school around noon, I’d stop at the now-defunct boulangerie - an industrial bakery with no store, where you bought bread straight from the oven - to buy “bâtards”, “Italian bread” or, more rarely, “baguettes”. Around 1963-1964, the bread became inedible. When you opened it, a green crumb appeared. Rotten flour. I asked the baker, “What’s going on?”  Looking disgusted, he pointed to a pile of flour sacks piled up in a corner. The text printed on the sacks read “Graciously donated by the people of the Unted States of America – USAID” and - underneath - the two hands intertwined, with the stars and stripes flag in the background.


Quite simply, USAID was generously offering us rotten wheat flour. One more reason to vomit at the Yankees, who had started bombing North Vietnam and landing troops in South Vietnam. Today, USAID no longer poisons us with rotten flour, but with empowerment programmes: youth empowerment, women’s empowerment, LGBTQ+ empowerment, in short, empowerment with all the sauces, including ketchup. They’ve bought into the Arab Spring generation, in stiff competition with German, Swedish, Canadian, French and Japanese foundations, without forgetting our Emirati brethren. Blessed be Donald, Marco and Adolf, who will deliver us from this scum of the earth and their Monopoly money.

Bye bye USAID : pourquoi je ne pleurerai pas sa mort

 FG, 4/2/2025


Le couple infernal en cravates rouges -Donald II et Baby Marco - ont donc décidé, en accord avec Adolf Musk, de liquider l’USAID, qu’ils considèrent un repaire de fanatiques - une sorte d’Al-Qaïda marxiste de gauche radicale à l’intérieur du Beltway, le boulevard périphérique de Washington.
Les médias sociaux sont pleins de lamentations de trentenaires du Sud global, qui voient leur gagne-pain en dollars s’envoler. 

Je ne peux qu’applaudir des deux mains à cette décision des MAGAlomaniaques. 

Voici pourquoi : dans ma lointaine jeunesse, dans les heureuses années 60, j’habitais au centre-ville de Tunis. En rentrant de l’école vers midi, je m’arrêtais à la boulangerie, aujourd’hui disparue -une boulangerie industrielle sans boutique, où l’on achetait directement le pain à la sortie du four - pour acheter des « bâtards», du «pain italien» ou, plus rarement, des «baguettes». 

Vers 1963-1964, le pain devint immangeable. Quand on l’ouvrait, apparaissait une mie verte. Farine pourrie. J’ai demandé au boulanger : « Qu’est-ce qui se passe ?». L’air dégoûté, il m’a montré du doigt une pile de sacs de farine entassés dans un coin. Le texte imprimé sur les sacs disait « Graciously donated by the people of the United States of America – USAID » et -dessous les deux mains entrelacées avec le drapeau stars and stripes en background. 

Tout simplement, l’USAID nous offrait généreusement de la fariné de blé pourrie. Une raison de plus pour vomir les yankees, qui avaient commencé à bombarder le Nord-Vietnam et à débarquer des troupes au Sud-Vietnam. 



Aujourd’hui, l’USAID ne nous empoisonne plus avec de la farine pourrie, mais avec des programmes d’empowerment : empowerment des jeunes, empowerment des femmes, empowerment des LGBTQ+, bref empowerment à toutes les sauces, ketchup compris. 

Ils ont acheté une partie de la génération du printemps arabe, en forte compétition avec les fondations allemandes, suédoises, canadiennes, françaises et japonaises, sans oublier nos frères émiratis.

Bénis soient donc Donald, Marco et Adolf qui vont nous libérer de cette engeance et de sa monnaie de singe.