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13/08/2025

LYNA AL TABAL
Anas Al-Sharif : la couverture continue

 Lyna Al-TabalRai Al Youm, 12/8/2025

Traduit par Tlaxcala

Chers lecteurs, vous n’êtes donc pas encore fatigués de ces vieux mensonges sur la mer qui protégerait la ville ? Allons… la mer ne protège personne. Elle n’a ni parti, ni camp, ni mémoire. Elle n’est que de l’eau, vouée à s’évaporer, et ses vagues ne sont rien d’autre qu’un balancement physique dénué de sens. Gaza, noyée dans son sel, dans son sang, c’est pas une légende… Gaza, c’est du vrai, du dur, une réalité qui fait mal.

Enterrement de l'équipe d'Al Jazeera assassinée. Photo Omar Al-Qattaa/AFP/Getty Images

C’est de là qu’il est sorti, Anas al-Sharif. Qui a dit que c’était le héros d’une vieille histoire ? Non… C’était un jeune homme du camp de Jabaliya, il filmait le réel, rien que ça. C’est la seule histoire qui compte. Anas, pas un héros des contes, mais le type qui fabrique une nouvelle légende : celle de la vérité.
Le voilà, Anas, venu de là-bas, l’armure sur le dos, avec marqué dessus : « PRESS » Une armure en tissu épais, dessous des plaques serrées, compressées… une amulette moderne, en kevlar, en céramique… censée tenir les balles à distance. Mais, comme toutes les amulettes de cette époque pourrie, ça sert à rien… quand c’est Israël qui tire. Anas… comme Ismaël… comme Shireen .. Hamza, Abdel Hadi, Salam, Hani, Mohammed, Ahmed, Majid, Shimaa, Ola, Duaa, Hanan, Samer... comme des centaines d'autres journalistes pris pour cible par Israël, a été témoins de ses crimes et de ceux de son armée qui se discrédite chaque jour en tuant les témoins.

Israël, l'État qui se vend au monde comme un havre de démocratie, bat un nouveau record au Guinness des records de la mort...

Imaginez-vous qu'en moins de deux ans, Israël a tué à Gaza plus de journalistes que toutes les guerres entre 1861 et 2025 ? Pouvez-vous accepter ce chiffre ? Cette période comprend la guerre civile américaine, la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, la guerre de Corée, la guerre du Vietnam, la guerre du Cambodge et la guerre du Laos... Ajoutez à cela les guerres de Bosnie-Herzégovine, de Croatie et du Kosovo, la guerre d'Afghanistan, la guerre d'Irak et la guerre en Ukraine...

Hier, c'était le tour d'Anas... Anas al-Sharif est tombé en martyr... C'est la phrase habituelle, le slogan que nous répétons pour tenir le coup. Car ici, à Gaza, la mort est une routine quotidienne, comme le pain, ou plutôt comme l'absence de pain. C'est comme la faim, comme la peur, comme la couleur sombre du sang lorsqu'il se mélange à la cendre. Tout ce qui est mauvais ici se répète... Tout ce qui est mauvais se répète sans cesse, sauf le sourire d'Abou Mazen, qui s'élargit à mesure que le siège sur Gaza se resserre.

De loin, Gaza ressemble à un tableau aux couleurs cendrées, ses rues sont des trous noirs sans début ni fin, et le vent transporte une odeur de poudre mêlée à un peu de sel marin... Un mélange que connaissent bien les Gazaouis, mais aussi les pilotes israéliens... qui reviennent bombarder.

Ici, à Gaza, la parole est interdite, la nourriture aussi... La liberté d'expression pour les Israéliens signifie la liberté de tuer tous ceux qui parlent. Israël ne parle pas de déontologie, il ne connaît qu'un seul métier : l'occupation... et le meurtre. Israël tue les journalistes parce qu'il a peur de ce que la caméra montre : des cadavres d'enfants, des visages de mères, des yeux qui disent au monde : « Regardez, c'est un génocide ». Israël tue les journalistes parce qu'il sait que l'histoire sera écrite à travers leurs objectifs et que les procès seront documentés par leurs photos.

Finalement, Anas al-Sharif a été tué et enterré. C'est désormais une image gravée dans la mémoire de Gaza : un corps recouvert d'un linceul blanc, des mains qui le soulèvent rapidement avant que le prochain raid ne commence, une caméra silencieuse qui accompagne le corps, son objectif toujours ouvert, témoin de la mort de son propriétaire comme elle a été témoin de sa vie... Mais désormais, elle ne filme plus rien. Sans image ni son, mais #la_couverture_continue, comme tu l'as demandé, Anas... La vérité ne meurt pas, elle passe d'un objectif à l'autre, d'un collègue à l'autre, d'un martyr à un encore vivant en direct... Et nous sommes tous des martyrs qui attendons notre tour sur la route de Jérusalem.

À cette heure même, les fonctionnaires de l'ONU se disputent la formulation d'une déclaration exprimant leur profonde inquiétude. Certains pleureront, d'autres feindront d'être émus, puis ils retourneront boire leur café infect dans leurs bureaux climatisés.

Netanyahou, noyé jusqu'aux oreilles dans les dossiers de corruption et les rêves de grandeur, sait que l'image transmise par Anas est plus dangereuse que n'importe quel missile, plus dangereuse que mille déclarations des Nations unies. La caméra était la dernière arme dont disposait Anas face au monde, quelque chose que le dôme de fer ne pouvait arrêter. Il tirait avec son appareil photo comme un combattant tire un missile Yassin, des images et des vidéos que ni la fronde de David ni les Patriot ne pouvaient intercepter.

Netanyahou s'est tenu debout, avec un sourire à moitié déformé, pour déclarer qu'Israël combattait le terrorisme. Le monde écoutait en silence, comme toujours. Mais Anas savait que la fin allait venir, et il savait peut-être aussi que le monde allait faire la risette à Israël quelques heures après son martyre. Il savait qu'après sa mort, rien ne changerait. Le blocus resterait un blocus, et les Palestiniens resteraient en vie, juste assez pour mourir le lendemain.


Anas avec Sham et Salah

Savez-vous qu'Anas avait appelé sa fille « Sham* » pour dire que la Palestine ne connaît pas de frontières ? Il l'avait fait pour dire au monde : la Palestine ne se résume pas à une ligne de cessez-le-feu, ni à un mur de séparation, ni à une carte sur laquelle s'amusent des politiciens obsédés. La Palestine est contre toute occupation et contre toute violation du droit de l'homme à être libre. La patrie est plus grande que Gaza, et la blessure arabe est unique, à Khartoum assiégée, à Beyrouth détruite, à Bagdad sinistrée, à Damas survolée par les avions ennemis qui bombardent et repartent... Partout où il y avait de la douleur, il y avait la Palestine.

Non, mon ami, nous n'avons pas besoin d'un miracle. Les miracles n'existent plus, et s'ils existent, ils sont ennuyeux. Nous avons besoin d'autre chose, de beaucoup moins romantique, de beaucoup plus cruel : du temps, par exemple... ou peut-être l'effondrement complet du système mondial. En réalité, les héros de Gaza sont le miracle qui n'étonne personne, car le monde s'est habitué à les voir mourir.

Nous avons besoin d'un droit international qui poursuive Israël et lui impose des sanctions, et d'un monde qui cesse de jouer les sympathisants. Ce que nous voulons, c'est que le monde cesse de se mentir à lui-même... même si ce n'est qu'une courte pause avant le prochain mensonge. Y a-t-il une trêve dans les mensonges ?

Au final, la mer restera, la ville restera, mais les visages disparaîtront. C'est toujours ainsi que les choses se passent. La mer est témoin de la mort de ceux qu'elle ne peut sauver, et la ville s'effondrera encore, encore et encore. Tout reviendra comme avant, car le temps à Gaza tourne en rond et n'avance pas... Ici, le temps se répète sans pitié.

Mais ce n'est pas si mythique que ça. La survie de Gaza n'est pas un miracle, c'est simplement une réalité dérangeante. Et la vérité, c'est que la survie de Gaza est une victoire en soi. Gaza vaincra parce qu'il y a des choses qui ne peuvent pas être tuées.

Vous entendez ?

Des choses qui ne peuvent pas être tuées...

Il y a des choses plus simples et plus décourageantes : comme la vérité, comme la mer qui, contrairement à la plupart des politiciens de la région, comprend que la prochaine vague sera inévitablement plus grande que la précédente.

Oui, la mer de Gaza qui, malgré votre silence et votre complicité, continue d'envoyer des vagues plus grandes que les précédentes, signe évident que cette fin est le début de Gaza et votre fin.

NdT

*Sham : Bilad al-Sham, le pays “à main gauche” (depuis le Hijaz) par opposition au Yemen, le pays “à main droite”, désignait traditionnellement la “Grande Syrie“, englobant la Syrie, le Liban, la Palestine et la Jordanie d’aujourd’hui.

12/08/2025

LYNA AL-TABAL
Anas Al-Sharif: la cobertura sigue

Lyna Al-Tabal, Rai Al Youm, 12-8-2025
Traducido por Tlaxcala

Estimados lectores, ¿no están aún cansados de las viejas mentiras sobre el mar que protege la ciudad? No seamos ingenuos. El mar no protege a nadie, el mar no conoce la política, el mar es solo agua, y su destino es evaporarse, y las olas no son más que un movimiento físico sin sentido. Gaza, sumergida en su sal y su sangre, no es una leyenda... Gaza es una dolorosa realidad.


Dolientes marchan con los cuerpos de los periodistas que murieron en un ataque israelí durante la noche contra su tienda de campaña frente a un hospital en la ciudad de Gaza. Foto Omar Al-Qattaa/AFP/Getty Images

De allí salió Anas al-Sharif. ¿Quién dijo que era el héroe de una vieja historia? Era un joven del campo de Yabaliya que filmaba la realidad. Esa es la única historia que existe. Anas no es un héroe legendario, pero es el creador de una nueva leyenda: la de la verdad.

Aquí está Anas, que vienes de allí, vestido con una armadura en la que está escrito «PRENSA», una armadura de tela gruesa que esconde placas comprimidas, un amuleto moderno de kevlar y cerámica, que intenta proteger su cuerpo de las balas... Pero, como todos los amuletos de esta época oscura, no sirve de nada cuando es Israel quien dispara. Anas, como Ismael, Shireen, Hamza, Abdel Hadi, Salam, Hani, Mohammed, Ahmed, Majid, Shimaa, Ola, Duaa, Hanan, Samer... como cientos de otros periodistas tomados como blanco por Israel, ha sido testigo de sus crímenes y de los de su ejército, que se desacredita cada día matando a los testigos.

Israel, el Estado que se vende al mundo como un refugio de la democracia, bate un nuevo récord Guinness de muerte...

¿Se imaginan que en menos de dos años Israel ha matado en Gaza a más periodistas que todas las guerras entre 1861 y 2025? ¿Pueden aceptar esta cifra? Este periodo incluye la guerra civil usamericana, la Primera Guerra Mundial, la Segunda Guerra Mundial, la guerra de Corea, la guerra de Vietnam, la guerra de Camboya y la guerra de Laos... Añádanse a ello las guerras de Bosnia-Herzegovina, Croacia y Kosovo, la guerra de Afganistán, la guerra de Irak y la guerra de Ucrania...

Ayer le tocó a Anas... Anas al-Sharif cayó mártir... mártir... mártir en el camino a Jerusalén. Es la frase habitual, el eslogan que repetimos para aguantar. Porque aquí, en Gaza, la muerte es una rutina diaria, como el pan, o más bien como la falta de pan. Es como el hambre, como el miedo, como el color oscuro de la sangre cuando se mezcla con la ceniza. Todo lo malo aquí se repite... Todo lo malo se repite sin cesar, excepto la sonrisa de Abu Mazen, que se amplía a medida que se estrecha el asedio sobre Gaza.

Desde lejos, Gaza parece un cuadro en tonos cenicientos, sus calles son agujeros negros sin principio ni fin, y el viento transporta un olor a pólvora mezclado con un poco de sal marina... Una mezcla que conocen bien los habitantes de Gaza, pero también los pilotos israelíes... que vuelven a bombardear.

Aquí, en Gaza, está prohibido hablar, también la comida... La libertad de expresión para los israelíes significa la libertad de matar a todos los que hablan. Israel no habla de ética, solo conoce un oficio: la ocupación... y el asesinato. Israel mata a los periodistas porque teme lo que muestra la cámara: cadáveres de niños, rostros de madres, ojos que dicen al mundo: «Miren, esto es un genocidio». Israel mata a los periodistas porque sabe que la historia se escribirá a través de sus objetivos y que los juicios serán documentados por sus fotos.

Finalmente, Anas al-Sharif fue asesinado y enterrado. Ahora es una imagen grabada en la memoria de Gaza: un cuerpo cubierto con un sudario blanco, unas manos que lo levantan rápidamente antes de que comience el siguiente ataque, una cámara silenciosa que acompaña al cuerpo, con su objetivo siempre abierto, testigo de la muerte de su propietario, como fue testigo de su vida... Pero ahora ya no graba nada. Sin imagen ni sonido, pero #la_cobertura_sigue, como tú pediste, Anas... La verdad no muere, pasa de un objetivo a otro, de un colega a otro, de un mártir a otro que sigue vivo, en directo... Y todos somos mártires que esperamos nuestro turno en el camino a Jerusalén.

En este mismo momento, los funcionarios de la ONU discuten la redacción de una declaración en la que expresan su profunda preocupación. Algunos llorarán, otros fingirán estar conmovidos y luego volverán a beber su café infecto en sus oficinas climatizadas.

Netanyahu, sumido hasta las orejas en casos de corrupción y sueños de grandeza, sabe que la imagen transmitida por Anas es más peligrosa que cualquier misil, más peligrosa que mil declaraciones de las Naciones Unidas. La cámara era la última arma con la que contaba Anas frente al mundo, algo que la cúpula de hierro no podía detener.

 Disparaba con su cámara como un combatiente dispara un misil Yasin, imágenes y vídeos que ni la honda de David ni los Patriot podían interceptar. Netanyahu se mantuvo de pie, con una sonrisa medio deformada, para declarar que Israel luchaba contra el terrorismo.

 El mundo escuchaba en silencio, como siempre. Pero Anas sabía que el final se acercaba, y quizá también sabía que el mundo sonreiría a Israel pocas horas después de su martirio. Sabía que tras su muerte nada cambiaría. El bloqueo seguiría siendo un bloqueo, y los palestinos seguirían vivos, lo justo para morir al día siguiente.



Anas con Sham y Salah


¿Saben que Anas llamó a su hija «Sham»* para decir que Palestina no tiene fronteras? Lo hizo para decirle al mundo: Palestina no se reduce a una línea de alto el fuego, ni a un muro de separación, ni a un mapa con el que se divierten políticos obsesionados. Palestina está en contra de toda ocupación y de toda violación del derecho humano a la libertad. La patria es más grande que Gaza, y la herida árabe es única, en la sitiada Jartum, en la destruida Beirut, en la devastada Bagdad, en Damasco sobrevolada por aviones enemigos que bombardean y se marchan... Dondequiera que había dolor, allí estaba Palestina.

No, amigo mío, no necesitamos un milagro. Los milagros ya no existen, y si existen, son aburridos. Necesitamos otra cosa, mucho menos romántica, mucho más cruel: tiempo, por ejemplo... o tal vez el colapso total del sistema mundial. En realidad, los héroes de Gaza son el milagro que no sorprende a nadie, porque el mundo se ha acostumbrado a verlos morir.

Necesitamos un derecho internacional que persiga a Israel y le imponga sanciones, y un mundo que deje de hacerse el simpático. Lo que queremos es que el mundo deje de mentirse a sí mismo... aunque solo sea una breve pausa antes de la próxima mentira. ¿Hay una tregua en las mentiras?

Al final, el mar seguirá ahí, la ciudad seguirá ahí, pero los rostros desaparecerán. Siempre es así. El mar es testigo de la muerte de aquellos a quienes no puede salvar, y la ciudad se derrumbará una y otra vez. Todo volverá a ser como antes, porque el tiempo en Gaza gira en círculos y no avanza... Aquí, el tiempo se repite sin piedad.

Pero no es tan mítico. La supervivencia de Gaza no es un milagro, es simplemente una realidad inquietante. Y la verdad es que la supervivencia de Gaza es una victoria en sí misma. Gaza vencerá porque hay cosas que no se pueden matar.

¿Lo oyen?

Cosas que no se pueden matar...

Hay cosas más simples y más desalentadoras: como la verdad, como el mar que, a diferencia de la mayoría de los políticos de la región, entiende que la próxima ola será inevitablemente más grande que la anterior.

Sí, el mar de Gaza que, a pesar de su silencio y su complicidad, sigue enviando olas más grandes que las anteriores, señal evidente de que este final es el comienzo de Gaza y su fin.

NdT

*Sham: Bilad al-Sham, el país «de la mano izquierda» (visto desde el Hiyaz) en oposición a Yemen, el país «de la mano derecha», designaba tradicionalmente la «Gran Siria», que abarcaba la actual Siria, Líbano, Palestina y Jordania.

LYNA AL-TABAL
Anas Al-Sharif: media coverage goes on

Lyna Al-Tabal, Rai Al Youm, Aug. 12, 2025

Translated by Tlaxcala

Dear readers, aren't you tired of these old lies about the sea protecting the city? Let's not be naive. The sea protects no one, the sea knows nothing of politics, the sea is just water, destined to evaporate, and the waves are nothing but meaningless physical movements. Gaza, drenched in salt and blood, is not a myth... Gaza is a painful reality.


Mourners march with the bodies of journalists who were killed in an overnight Israeli strike on their tent outside a hospital in Gaza City. Photograph: Omar Al-Qattaa/AFP/Getty Images

From there emerged Anas al-Sharif. Who said he was a hero in an old story? He was a young man from the Jabaliya camp who photographed the truth. This is the only story. Anas is not a legendary hero, but he is the creator of a new legend: the legend of truth.

Here comes Anas, wearing a vest with “PRESS” written on it, a heavy cloth vest that hides compressed panels, a modern talisman made of Kevlar and ceramic, trying to protect his body from bullets... But like all talismans of this gloomy era, it is useless when Israel is the one firing the shots. Anas, like Ismail, Shireen, Hamza, Abdulhadi, Salam, Hani, Muhammad, Ahmed, Majid, Shimaa, Ola, Duaa, Hanan, Samer... like hundreds of other journalists targeted by Israel, they witnessed its crimes and the crimes of its army, which defeats itself every day by killing witnesses.

Israel, the state that sells itself to the world as an oasis of democracy, is setting a new Guinness World Record for death...

Can you imagine that in less than two years, Israel has killed more journalists in Gaza than were killed in all the wars between 1861 and 2025? Can you comprehend that number? This period includes the USAmerican Civil War, World War I, World War II, the Korean War, the Vietnam War, Cambodia, and Laos... Add to that the wars in Bosnia and Herzegovina, Croatia, Kosovo, Afghanistan, Iraq, and Ukraine...

Yesterday, it was Anas's turn... Anas al-Sharif was martyred... martyred... martyred on the road to Jerusalem. It is the usual phrase, the slogan we repeat to endure. Because death here, in Gaza, is a daily routine like bread, or rather, like the absence of bread. It is like hunger, like fear, like the dark color of blood when mixed with ash. Everything bad here repeats itself... Everything bad repeats itself without stopping, except for Abu Mazen's smile, which widens as the siege on Gaza tightens.

From a distance, Gaza looks like a painting in shades of gray, its streets black holes with no beginning and no end, and the wind carries the smell of gunpowder mixed with a little sea salt... a mixture familiar to Gazans, and familiar to Israeli pilots... who return to bomb again.

Here in Gaza, words are forbidden, and food is also forbidden... Freedom of expression for Israelis means the freedom to kill anyone who speaks out. Israel does not talk about professional ethics, because it knows only one profession: occupation... and killing. Israel kills journalists because it fears what the camera reflects: the bodies of children, the faces of mothers, and eyes that say to the world, “Look, this is genocide.” Israel kills journalists because it knows that history will be written through their lenses and that trials will document their images.

In the end, Anas al-Sharif was martyred and buried. It is now a scene etched in Gaza's memory: a body covered with a white shroud, hands quickly lifting it before the next raid begins, a silent camera accompanying the body, its lens still open, witnessing the death of its owner as it witnessed his life... but now it is not filming anything. No sound, no image, but #coverage_continues, as you instructed, Anas... The truth does not die, it moves from one lens to another, from one colleague to another, from one martyr to another still alive... And we are all martyrs waiting for our turn on the road to Jerusalem.

At this very moment, UN officials are arguing over the wording of a statement of deep concern. Some will cry, others will pretend to be moved, and then they will go back to drinking bitter coffee in their air-conditioned offices.

Netanyahu, mired in corruption and dreams of grandeur, knows that the image Anas conveyed is more dangerous than any missile, more dangerous than a thousand UN statements. The camera was the last thing Anas had against the world, something the iron dome could not stop.

He fired his camera like a fighter fires a Yassin missile, a camera and broadcasts and images that neither David's slingshot nor Patriot missiles could intercept. Netanyahu stood with a half-crooked smile to declare that Israel was fighting terrorism.

The world listened in silence, as it always does. But Anas knew that the end would come, and perhaps he also knew that the world would smile at Israel hours after his martyrdom. He knew that after his death, nothing would change. The siege would remain a siege, and the Palestinians would remain alive enough to die tomorrow.


Anas with Sham and Salah

Did you know that Anas named his daughter “Sham”* to say that Palestine knows no borders? He did so to tell the world: Palestine cannot be reduced to a ceasefire line, a separation wall, or a map tampered with by obsessed politicians. Palestine is against all occupation and against all violations of the human right to be free. The homeland is bigger than Gaza, and the Arab wound is one, in besieged Khartoum, in destroyed Beirut, in devastated Baghdad, in Damascus, over which enemy planes fly, bomb and return... Everywhere there was pain, there was Palestine.

No, my friend, we do not need a miracle. Miracles no longer exist, and if they do, they are boring. We need something else, something much less romantic and much more brutal: extra time, for example... or perhaps the complete collapse of the world order. The truth is that the heroes of Gaza are a miracle that surprises no one, because the world is used to seeing them die.

We need international law to prosecute Israel and impose sanctions on it, and we need a world that stops playing the role of sympathizer. What we want is for the world to stop lying to itself... even if it is only a short respite before the next lie. Is there a truce for lying?

In the end, the sea will remain, and the city will remain, but the faces will disappear. That's how things always go. The sea bears witness to the death of those who cannot be saved, and the city will collapse again, and again, and again. Everything will return to the way it was, because time in Gaza revolves and does not move forward... Time here repeats itself mercilessly.

But it's not that mythical. Gaza's survival is not a miracle, it's simply an uncomfortable truth. And the truth is that Gaza's survival is a victory in itself. Gaza will prevail because there are things that cannot be killed.

Did you hear that?

Things that cannot be killed...

There are simpler and more frustrating things: like the truth, and like the sea, which, unlike most of the region's politicians, understands that the next wave will inevitably be bigger than the last.

Yes, the sea of Gaza, which, despite your silence and complicity, continues to send waves bigger than the last, as a clear sign that this end is the beginning of Gaza and the end of you.

 

Translator's note
Sham: Bilad al-Sham, the “left-hand” country (seen from the Hijaz) as opposed to Yemen, the “right-hand” country, traditionally referred to
“Greater Syria,” encompassing today’s Syria, Lebanon, Palestine, and Jordan.

01/08/2025

LYNA AL TABAL
A hundred years of hell in Palestine

Dr Lyna Al Tabal, Rai Al Youm, 1/8/2025

Translated by Tlaxcala

France has finally decided to recognise the State of Palestine.

In the month when the leaves fall and lies blossom on the banks of the Seine, France has finally granted recognition — timid, belated, seven decades behind...


And UK, the very country that sold off land that did not belong to it, has decided in turn to make a gesture... But Resolution 67/19, adopted by 138 countries at the United Nations General Assembly in 2012, had already granted Palestine the status of ‘non-member observer state’, on the same footing as the Vatican. It was on this basis that Palestine was able to join international organisations and treaties, such as the International Criminal Court and UNESCO.

Okay, you Europeans number 450 million. Your economy is worth $20 trillion. You shine on the stock markets and dominate the markets... But tell me: can your governments weigh even a kilogram of justice? A handful of dignity? Recognition seventy years late – is that your offer? You call that a gesture? You are giving Palestine nothing. Nothing. Is that all you have to offer? Really?

Will this recognition stop a tank? Will it warm the cold bed of a murdered mother? Bring a child back to life? No.

Yes, Europe loves Palestine... but from afar. Like one loves a lost cause, an oriental myth, a poem by Mahmoud Darwish framed on the wall of a Parisian living room. And you know it: Israel will swallow this recognition like it swallows the West Bank — whole.

Enough talk.

The world doesn't need another declaration. It just needs you to stop arming the killer.

This recognition is a caricature. What Palestine needs is for this complicity to end. The UN condemns Israel every day. What has that changed? Gaza is dying of hunger, suffering genocide, crimes, misery...

Three colours dominate: the grey of the ruins, the red of the blood, and the bright gold of disaster – that of the markets thriving on the rubble. There is no need for further statements. Keep your ‘courageous’ gestures. Jeffrey Sachs is not a revolutionary. He is an expert, a man who simply tells the truth: ‘Stop supplying arms to Israel, and the war will end.’

The solution begins with one word: responsibility. The responsibility of Israel, but also of all those who support it. Imposing sanctions is the minimum. Their Prime Minister is accused? Then let him be taken to The Hague in handcuffs and let the trials begin – if you still believe in that word: peace.

The only measure that makes sense in this region is the disarmament of Israel.

But what can Europe do in the face of the great powers that dictate their laws and impose their will? The Trump administration has not even bothered to hide its imperialism: ‘We will do what we want, you are worthless,’ it has proclaimed.

All this is merely the logical consequence of a choice: that of the Western world, which has preferred unipolarity to justice.

Let's not waste our time today by condemning Abu Mazen (President of the Palestinian [In]Authority)... There's no point in shooting at a hearse: history will judge him in the end.

And for goodness' sake, stop shouting ‘Where are the Arabs?’ — that question no longer makes sense. It's a stupid question.

The Arabs, my friend, have disappeared...

All that's left is you, me, and a handful of believers, dreamers, who can be counted on the fingers of one hand.

They have disappeared, like ancient species. So don't ask where they are.

All this has happened because the Western world has decided to move towards a single empire that does not resemble it and does not respect it. Europe could have prevented this war or mitigated its violence... but it chose to fall in love!

Europe is like an old lady wearing a hat made of colourful peacock feathers, who believes that America loves her... She is blinded by her love for America. Since the late 1990s, Europe has not adopted an independent foreign policy, except for a policy of hostility towards Russia... Russia is a Soviet nightmare for her, when it should have been a trading partner, but she has decided to be Washington's unhappy mistress.

Ursula von der Leyen, the official spokesperson for the American empire within the European Commission, is a ridiculous woman! You know, of course, that it is American officials who run Europe, but you continue to pretend that Brussels is the capital of Europe.

You know very well that it is Washington that calls the shots...

And yet, despite everything, you smile and wave the European flag proudly.

There is no security for Ukraine, nor for Europe, nor even for your children's dreams, in this insane American adventure that you have joined and become the leaders of.

You are complicit in a million deaths. Yes, you knowingly participated in this massacre in Ukraine.

You have sown only death. And what has changed? Nothing.

Let's return to the American position. Trump, true to form, threatens: ‘America will enter Ukraine to finish the job.’

And Putin, also true to form, bursts out laughing: “Let him talk... He always does the opposite of what he says”.

In Palestine, the situation is very clear, Mike Huckabee says there is no possible solution in Palestine!

The US has abandoned its policy in the Mashreq and handed it over to Benjamin Netanyahu... It is the Israeli lobby that dominates US policy. It's a joke!

In 1996, at the height of the peace talks, while Israelis and Palestinians were sitting in the negotiating rooms, shaking hands in Madrid, negotiating in Oslo and placing Palestinian flags alongside United Nations flags, and while Yasser Arafat was modifying the pact in the hope of a state, Netanyahu and his USAmerican Zionist advisers were preparing a plan to replace the two-state solution with a ‘solution by force’: encircle Syria, strike Iraq and suffocate the Palestinians. And strike any alliance that formed to support Palestine, including Hezbollah and Hamas. They called this solution "A Clean Break " because they had decided to break away permanently and impose their reality.

Based on this document, the US waged seven wars in five years. General Wesley Clark carried out the instructions of the Israeli political bureau. You can listen to General Wesley Clark on the Internet, he talks about this subject. He was NATO's commander-in-chief in 1999... These are Netanyahu's wars, by the way: to eliminate the remnants of the Soviet allies, dismantle the system of every state, every alliance and organisation hostile to Israel, and sow chaos in the region.

And every time a war broke out, Netanyahu would flash that same smile — the smile of a man lighting a cigarette at the first sign of depression. For thirty years, he has tirelessly repeated his vision: there will be only one state, Israel.

‘And any dissenting voice will be crushed — not by us directly, but by our American friends,’ he said. That, in general, is the policy of the United States in the Mashreq, even today.

This policy did not begin with Trump, nor with Biden, and it was not invented by Clinton, Bush or Obama. It is the tedious game of U.S.  politics: if you are not with us, you are against us, and if you are against us, wait for your regime to collapse from within. Is this not the daily reality of U.S. politics? Since World War II, the US has constantly intervened directly in the affairs of other countries, under the guise of a fallacious discourse on democracy. Between 1945 and 1989, it brought about seventy regime changes. It accused the Soviets of wanting to conquer the world, then used this pretext to conquer the world itself...

Our destiny is already mapped out, set in stone for the next hundred years... But we have this habit of surprising them, of sabotaging their most sinister plans. They thought Gaza would collapse in a month. They dug our graves, pitched their tents in the Sinai and redrew the maps of the region.

What a grotesque illusion! They believed that Gaza was just an inconvenient detail to be swept away in a few weeks. But every massacre gave birth to a new missile: from the Qassam to the Yassin, then the Badr-3; from the Ayyash 250 to the R160, to the Al-Quds and the Asif al-Ghadab.

What impotence! Have you forgotten that Gaza defies even the laws of physics? Everything that is thrown at it... ends up bouncing back.

They gambled on the colonisation of the West Bank — and they won that gamble.

They believed that a military victory would signify the end of the conflict. But Gaza reminds them every moment: this is not a battle, it is an existence.

What victory can be claimed when the stability of an army depends on a box of Prozac? A state that can only stand with antidepressants is not a state: it is a patient.

This is not advice, but a warning — cold, clear — from an enemy who does not like you... but does not even wish you dead.

It is simply telling you: go home.

The further you extend the borders of Greater Israel, the closer you run to the wall of nothingness.

For the closer you get to this imperial dream, the more it loses its meaning.

You may have won a few battles, but you are wasting what matters most: time.

And history never forgets arrogance.

The more you expand, the more vulnerable you become. The further you go, the more you exhaust yourselves. Look at Ben Gvir: a sham minister, ranting like a simpleton — ‘Send bombs, not aid to Gaza!’ "

He believes that history is written by shouting. He thinks that missiles can replace memory.

But war is not won only on the battlefield. It is won — or lost — in books, in people's minds, in the mark you leave behind.

And history, my enemies, is not dictated by megaphones. It remembers. And it will consign you — you, your bombs, your buffoons — to the red margin of eternal shame.

Tell me how? Tell me, for God's sake, how can a state claim victory when it has already lost the story?

Because one day — soon — everyone will read that Israel was a fascist state, an apartheid regime that razed cities, annihilated peoples, brought down governments to survive... and then collapsed, suffocated by its own hatred.

And that history is not being written by Tel Aviv. It is being written by Gaza.

Gaza is writing it with its rockets, with its blood, with a will that neither bombs nor tanks can break.

You will read it in a few years. And your children will read it in their school textbooks.

And on that day, they will look at you... and they will feel ashamed.

 

 

LYNA AL TABAL
Cien años de infierno en Palestina

Dra. Lyna Al Tabal, Rai Al Youm, 1-8-2025
Traducido por Tlaxcala


Francia ha decidido finalmente reconocer al Estado de Palestina.

En el mes en que caen las hojas y florecen las mentiras a orillas del Sena, Francia concede por fin un reconocimiento —tímido, tardío, con siete décadas de retraso...

Y Gran Bretaña, la misma que cedió una tierra que no le pertenecía, decide a su vez hacer un gesto... Pero la resolución 67/19, adoptada por 138 países en la Asamblea General de las Naciones Unidas en 2012, ya había concedido a Palestina el estatus de «Estado observador no miembro», al igual que el Vaticano. Sobre esta base, Palestina pudo adherirse a organizaciones y tratados internacionales, como la Corte Penal Internacional o la UNESCO.

De acuerdo, ustedes, los europeos, son 450 millones. Su economía pesa 20 billones de dólares. Brilláis en las bolsas, domináis los mercados... Pero decidme: ¿pueden vuestros gobiernos pesar, aunque sea un kilo de justicia? ¿Un puñado de dignidad? ¿Un reconocimiento con setenta años de retraso? ¿Esa es vuestra oferta? ¿A eso llamáis un gesto? No le dais nada a Palestina. Nada. ¿Es eso todo lo que tenéis para ofrecer? ¿De verdad?

¿Este reconocimiento va a detener un tanque? ¿Va a calentar la cama fría de una madre asesinada? ¿Va a devolver la vida a un niño? No.

Sí, Europa ama a Palestina... pero desde lejos. Como se ama una causa perdida, un mito oriental, un poema de Mahmud Darwish enmarcado en la pared de un salón parisino.

 Y ustedes lo saben: Israel se tragará este reconocimiento como se traga Cisjordania, a mordiscos.

Basta de discursos. El mundo no necesita otra declaración. Solo necesita que dejen de armar al asesino.

Este reconocimiento es una caricatura. Lo que Palestina necesita es que se ponga fin a esta complicidad. La ONU condena a Israel todos los días. ¿Qué ha cambiado? Gaza se muere de hambre, sufre genocidio, crímenes, miseria... Tres colores predominan: el gris de las ruinas, el rojo de la sangre y el dorado brillante del desastre, el de los mercados que prosperan sobre los escombros. No hace falta hacer más declaraciones. Guarden sus gestos «valientes».

Jeffrey Sachs no es un revolucionario. Es un experto, un hombre que simplemente dice la verdad: «Dejen de suministrar armas a Israel y la guerra terminará».

La solución comienza con una palabra: responsabilidad. La de Israel, pero también la de todos aquellos que lo apoyan. Imponer sanciones es lo mínimo. ¿Su primer ministro está acusado? Entonces que lo lleven a La Haya, esposado, y que comiencen los juicios, si es que aún creen en esa palabra: paz.

La única medida que tiene sentido en esta región: el desarme de Israel.

Pero, ¿qué puede hacer Europa frente a las grandes potencias que dictan su ley e imponen su voluntad? La administración Trump ni siquiera se ha molestado en ocultar su imperialismo: «Haremos lo que queramos, ustedes no valen nada», ha proclamado.

Todo esto no es más que la consecuencia lógica de una elección: la del mundo occidental, que ha preferido la unipolaridad a la justicia.

No perdamos el tiempo hoy culpando a Abu Mazen (presidente de la [In]Autoridad Palestina)... Es inútil disparar a un carro fúnebre: la Historia acabará juzgándolo.

Y, por favor, dejad de gritar «¿Dónde están los árabes?», esa pregunta ya no tiene sentido. Es una pregunta estúpida.

Los árabes, amigo mío, han desaparecido...

Solo quedamos tú, yo y un puñado de creyentes, de soñadores, que se pueden contar con los dedos de una mano.

Han desaparecido, como desaparecen las especies antiguas. Así que no preguntes más dónde están.

Todo esto ha sucedido porque el mundo occidental ha decidido encaminarse hacia un imperio único, que no se le parece y no lo respeta. Europa podría haber impedido esta guerra o atenuado su violencia... ¡pero ha preferido enamorarse!

Europa se parece a una anciana, con un sombrero de plumas de pavo real de colores, que cree que USA la ama... Está cegada por su amor por USA. Desde finales de los años 90, Europa no ha adoptado una política exterior independiente, salvo una política de hostilidad hacia Rusia... Rusia es para ella una pesadilla soviética, cuando debería haber sido un socio comercial, pero ha decidido ser la amante infeliz de Washington.

Ursula von der Leyen, portavoz oficial del imperio yanqui en la Comisión Europea, ¡es una mujer ridícula! Saben, por supuesto, que son los responsables usamericanos quienes dirigen Europa, pero siguen fingiendo creer que Bruselas es la capital europea.

 Sin embargo, saben que es Washington quien manda...

Y, a pesar de todo, sonríen ondeando con orgullo la bandera europea.

No hay seguridad para Ucrania, ni para Europa, ni siquiera para los sueños de sus hijos, en esta aventura yanqui sin sentido a la que se han sumado y de la que se han convertido en líderes.

Son cómplices de un millón de muertos. Sí, han participado a sabiendas en esta matanza en Ucrania.

Solo han sembrado la muerte. ¿Y qué ha cambiado? Nada.

Volvamos a la posición usamericana. Trump, fiel a sí mismo, amenaza: «Estados Unidos entrará en Ucrania para acabar con esto».

Y Putin, también fiel a sí mismo, se echa a reír: «Déjenlo hablar... Siempre hace lo contrario de lo que dice».

En Palestina, la situación es muy clara, ¡Mike Huckabee dice que no hay solución posible en Palestina!

USA ha abandonado su política en el Mashreq y se la ha confiado a Benyamin Netanyahu... Es el lobby israelí el que domina la política usamericana. ¡Es una broma!

En 1996, en pleno apogeo de las conversaciones de paz, mientras israelíes y palestinos se sentaban en las salas de negociación, se daban la mano en Madrid, negociaban en Oslo y colocaban las banderas palestinas junto a las de las Naciones Unidas, y mientras Yasser Arafat modificaba el pacto con la esperanza de conseguir un Estado, Netanyahu y sus asesores sionistas usamericanos preparaban un plan para sustituir la solución de dos Estados por una «solución por la fuerza»: rodear Siria, atacar Irak y asfixiar a los palestinos. Y golpear cualquier alianza que se formara para apoyar a Palestina, incluidos Hezbolá y Hamás. A esta solución la llamaron «A Clean Break » (Una ruptura total), porque habían decidido romper definitivamente e imponer su realidad.

Sobre la base de este documento, USA ha librado siete guerras en cinco años. El general Wesley Clark ejecutaba las instrucciones de la oficina política israelí. Pueden escuchar al general Wesley Clark en Internet, él habla de este tema. Era el comandante en jefe de la OTAN en 1999... Por cierto, estas son las guerras de Netanyahu: eliminar los restos de los aliados soviéticos, desmantelar el sistema de cada Estado, de cada alianza y organización hostil a Israel, y sembrar el caos en la región.

Y cada vez que estallaba una guerra, Netanyahu esbozaba la misma sonrisa, la de un hombre que enciende un cigarrillo al primer signo de depresión. Durante treinta años, ha repetido incansablemente su visión: solo habrá un Estado, Israel.

 «Y cualquier voz contraria será aplastada, no por nosotros directamente, sino por nuestros amigos estadounidenses», decía. Esa es, en general, la política de USA en el Mashreq, aún hoy.

Esta política no comenzó con Trump, ni con Biden, y no fue inventada por Clinton, Bush u Obama. Es el aburrido juego de la política usamericana: si no estás con nosotros, estás contra nosotros, y si estás contra nosotros, espera a que tu régimen se derrumbe desde dentro. ¿No es esta la realidad cotidiana de la política yanqui? Desde la Segunda Guerra Mundial, USA no ha dejado de intervenir directamente en los asuntos de los demás, bajo el pretexto de un discurso falaz sobre la democracia. Entre 1945 y 1989, provocaron setenta cambios de régimen. Acusaron a los soviéticos de querer conquistar el mundo y luego utilizaron ese pretexto para conquistarlo ellos mismos...

Nuestro destino ya está trazado, escrito en blanco y negro para los próximos cien años... Pero tenemos la manía de sorprenderlos, de sabotear sus planes más funestos. Creían que Gaza se rendiría en un mes. Habían cavado nuestras tumbas, montado tiendas de campaña en el Sinaí y redibujado los mapas de la región.

¡Qué ilusión tan grotesca! Creían que Gaza no era más que un detalle molesto que se podría barrer en unas semanas. Pero cada masacre ha dado lugar a un nuevo misil: del Qasam al Yasin, luego al Badr-3; del Ayyash 250 al R160, hasta el Al-Quds y el Asif al-Ghadab.

¡Qué impotencia! ¿Han olvidado que Gaza desafía incluso las leyes de la física? Todo lo que se lanza contra ella... acaba rebotando.

Apostaron por la colonización de Cisjordania, y ganaron esa apuesta.

Creyeron que una victoria militar significaría el fin del conflicto. Pero Gaza se lo recuerda a cada instante: no es una batalla, es una existencia.

¿Qué victoria se puede reivindicar cuando la estabilidad de un ejército depende de una caja de Prozac? Un Estado que solo se mantiene en pie gracias a los antidepresivos no es un Estado: es un paciente.

No es un consejo, sino una advertencia, fría y clara, procedente de un enemigo que no os quiere... pero que ni siquiera desea vuestra muerte. Simplemente les dice: vayan a casa.

Cuanto más amplían las fronteras del Gran Israel, más corren hacia el muro de la nada.

Porque cuanto más se acercan a ese sueño imperial, más se vacía de sentido.

Puede que hayan ganado algunas batallas, pero están desperdiciando lo esencial: el tiempo.

Y la Historia nunca olvida la arrogancia.

Cuanto más se expanden, más vulnerables se vuelven. Cuanto más avanzan, más se agotan. Miren a Ben Gvir: un ministro de pacotilla, vociferando como un simple de mente: «¡Enviad bombas, no ayuda a Gaza!».

Él cree que la historia se escribe gritando. Piensa que los misiles sustituyen a la memoria.

Pero la guerra no solo se gana en el terreno. Se gana —o se pierde— en los libros, en las conciencias, en el rastro que dejáis.

Y la historia, mis enemigos, no se dicta con un megáfono. Se recuerda. Y os clasificará —a vosotros, a vuestras bombas, a vuestros bufones— en el margen rojo de la vergüenza eterna.

Decidme cómo. Decidme, por el amor de Dios, ¿cómo puede un Estado pretender la victoria cuando ya ha perdido la historia?

Porque un día, pronto, todo el mundo leerá que Israel fue un Estado fascista, un régimen de apartheid que arrasó ciudades, aniquiló pueblos, derrocó gobiernos para sobrevivir... y luego se derrumbó, asfixiado por su propio odio.

Y esa historia no la escribe Tel Aviv. La escribe Gaza.

Gaza la escribe con sus cohetes, con su sangre, con una voluntad que ni las bombas ni los tanques pueden quebrantar.

La leerán dentro de unos años. Y sus hijos la leerán en sus libros de texto.

Y ese día, los mirarán... y se avergonzarán.

LYNA AL TABAL
Cent ans d’enfer en Palestine

Dr Lyna Al Tabal, Rai Al Youm, 1/8/2025
Traduit par Tlaxcala

La France a enfin décidé de reconnaître l’État de Palestine.

Au mois où les feuilles tombent et où les mensonges fleurissent sur les rives de la Seine, la France accorde enfin une reconnaissance — timide, tardive, en retard de sept décennies…

Et la Grande-Bretagne, celle-là même qui a cédé une terre qui ne lui appartenait pas, décide à son tour de faire un geste… Mais la résolution 67/19, adoptée par 138 pays à l’Assemblée générale des Nations unies en 2012, avait déjà accordé à la Palestine le statut d’« État non membre observateur », au même titre que le Vatican. C’est sur cette base que la Palestine a pu rejoindre des organisations et traités internationaux, comme la Cour pénale internationale ou encore l’UNESCO.

D’accord, vous, les Européens, vous êtes 450 millions. Votre économie pèse 20 000 milliards de dollars. Vous brillez dans les bourses, dominez les marchés… Mais dites-moi : vos gouvernements peuvent-ils peser, ne serait-ce qu’un kilogramme de justice ? Une poignée de dignité ? Une reconnaissance avec soixante-dix ans de retard — voilà donc votre offre ? Vous appelez ça un geste ? Vous ne donnez rien à la Palestine. Rien. C’est tout ce que vous avez à offrir ? Vraiment ?

Cette reconnaissance va-t-elle arrêter un char ? Va-t-elle réchauffer le lit froid d’une mère assassinée ? Ramener un enfant à la vie ? Non.

Oui, l’Europe aime la Palestine… mais de loin. Comme on aime une cause perdue, un mythe oriental, un poème de Mahmoud Darwich encadré au mur d’un salon parisien. Et vous le savez : Israël avalera cette reconnaissance comme il avale la Cisjordanie — à pleines dents.

Assez de discours. Le monde n’a pas besoin d’une déclaration de plus. Il a seulement besoin que vous arrêtiez d’armer le tueur.

Cette reconnaissance relève de la caricature. Ce dont la Palestine a besoin, c’est que cette complicité prenne fin. L’ONU condamne Israël chaque jour. Qu’est-ce que cela a changé ? Gaza meurt de faim, subit le génocide, les crimes, la misère... Trois couleurs dominent : le gris des ruines, le rouge du sang, et l’or éclatant du désastre – celui des marchés qui prospèrent sur les décombres. Inutile de faire d'autres déclarations. Gardez vos gestes "“courageux”.

Jeffrey Sachs n’est pas un révolutionnaire. C’est un expert, un homme qui dit simplement la vérité : « Arrêtez de livrer des armes à Israël, et la guerre cessera ».

La solution commence par un mot : responsabilité. Celle d’Israël, mais aussi celle de tous ceux qui le soutiennent. Imposer des sanctions, voilà le minimum. Leur Premier ministre est accusé ? Alors qu’il soit conduit à La Haye, menotté, et que les procès commencent — si vous croyez encore à ce mot : paix.
La seule mesure qui ait du sens dans cette région : le désarmement d’Israël.

Mais que peut faire l’Europe face aux grandes puissances qui dictent leur loi et imposent leur volonté ? L’administration Trump n’a même pas pris la peine de masquer son impérialisme : « Nous ferons ce que nous voulons, vous ne valez rien », a-t-elle proclamé.
Tout cela n’est que la conséquence logique d’un choix : celui du monde occidental, qui a préféré l’unipolarité à la justice.

Ne perdons pas notre temps aujourd’hui à accabler Abou Mazen ( Président de l’[In]autorité palestinienne)… Inutile de tirer sur un corbillard : l’Histoire finira par le juger.
Et de grâce, cessez de hurler « Où sont les Arabes ? » — cette question n’a plus de sens. Une question stupide.

Les Arabes, mon ami, ont disparu...
Il ne reste que toi, moi, et une poignée de croyants, de rêveurs, que l’on peut compter sur les doigts d’une main.
Ils ont disparu, comme disparaissent les espèces anciennes. Alors ne demande plus où ils sont.

Tout cela est arrivé parce que le monde occidental a décidé de se diriger vers un empire unique, qui ne lui ressemble pas et ne le respecte pas. L’Europe aurait pu empêcher cette guerre ou en atténuer la violence... mais elle a choisi de tomber amoureuse !

L’Europe ressemble à une vieille dame, coiffée d’un chapeau de plumes de paon colorées, qui croit que l’Amérique l’aime... Elle est aveuglée par son amour pour l’Amérique. Depuis la fin des années 90, l’Europe n’a pas adopté de politique étrangère indépendante, si ce n’est une politique d’hostilité envers la Russie... La Russie est pour elle un cauchemar soviétique, alors qu’elle aurait dû être un partenaire commercial, mais elle a décidé d’être la maîtresse malheureuse de Washington.

Ursula von der Leyen, porte-parole officielle de l’empire américain au sein de la Commission européenne, est une femme ridicule ! Vous savez, bien sûr, que ce sont les responsables américains qui dirigent l’Europe, Mais vous continuez à faire semblant de croire que Bruxelles est la capitale européenne.

 Vous savez pourtant que c’est Washington qui commande…

Et malgré tout, vous souriez en agitant fièrement le drapeau européen.

Il n’y a pas de sécurité pour l’Ukraine, ni pour l’Europe, ni même pour les rêves de vos enfants, dans cette aventure américaine insensée à laquelle vous avez adhéré et dont vous êtes devenus les chefs.

Vous êtes complices d’un million de morts. Oui, vous avez sciemment participé à cette hécatombe en Ukraine.
Vous n’avez semé que la mort. Et qu’est-ce qui a changé ? Rien.

Revenons à la position américaine. Trump, fidèle à lui-même, menace : « L’Amérique entrera en Ukraine pour en finir. »
Et Poutine, lui aussi fidèle à lui-même, éclate de rire : « Laissez-le parler... Il fait toujours le contraire de ce qu’il annonce. »

En Palestine, la situation est très claire, Mike Huckabee dit qu’il n’y a pas de solution possible en Palestine ! !

Les USA ont abandonné leur politique au Moyen-Orient et l’ont confiée à Benjamin Netanyahou... C’est le lobby israélien qui domine la politique américaine. Une blague !

En 1996, au plus fort des pourparlers de paix, alors que les Israéliens et les Palestiniens étaient assis dans les salles de négociation, se serraient la main à Madrid, négociaient à Oslo et plaçaient les drapeaux palestiniens aux côtés des drapeaux des Nations unies, et alors que Yasser Arafat modifiait le pacte dans l’espoir d’un État, Netanyahou et ses conseillers sionistes américains préparaient un plan pour remplacer la solution à deux États par une « solution par la force » : encercler la Syrie, frapper l’Irak et étouffer les Palestiniens. Et frapper toute alliance qui se formerait pour soutenir la Palestine, y compris le Hezbollah et le Hamas. Ils ont appelé cette solution « A Clean Break » (Une rupture totale), car ils avaient décidé de rompre définitivement et d’imposer leur réalité.

Sur la base de ce document, les USA ont mené sept guerres en cinq ans. Le général Wesley Clark exécutait les instructions du bureau politique israélien. Vous pouvez écouter le général Wesley Clark sur Internet, il parle de ce sujet. Il était le commandant en chef de l’OTAN en 1999... Ce sont les guerres de Netanyahou, soit dit en passant : éliminer les restes des alliés soviétiques, démanteler le système de chaque État, de chaque alliance et organisation hostile à Israël, et semer le chaos dans la région.

Et chaque fois qu’une guerre éclatait, Netanyahou esquissait ce même sourire — celui de l’homme qui allume une cigarette au premier signe de dépression. Depuis trente ans, il répète inlassablement sa vision : il n’y aura qu’un seul État, Israël.

 « et toute voix contraire sera écrasée — pas par nous directement, mais par nos amis américains ». disait -il. Voilà, en général, la politique des USA au Moyen-Orient, encore aujourd’hui.

Cette politique n’a pas commencé avec Trump, ni avec Biden, et elle n’a pas été inventée par Clinton, Bush ou Obama. C’est le jeu ennuyeux de la politique américaine : si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous, et si vous êtes contre nous, attendez que votre régime s’effondre de l’intérieur. N’est-ce pas là le quotidien de la politique américaine ? Depuis la Seconde Guerre mondiale, les USA n’ont cessé d’intervenir directement dans les affaires des autres, sous le couvert d’un discours fallacieux sur la démocratie. Entre 1945 et 1989, ils ont provoqué soixante-dix changements de régime. Ils ont accusé les Soviétiques de vouloir conquérir le monde, puis ils ont utilisé ce prétexte pour conquérir le monde eux-mêmes...

Notre destin est déjà tracé, consigné noir sur blanc pour les cent prochaines années... Mais nous avons cette manie de les surprendre, de saboter leurs plans les plus funestes. Ils croyaient que Gaza plierait en un mois. Ils avaient creusé nos tombes, dressé les tentes au Sinaï et redessiné les cartes de la région.

Quelle illusion grotesque ! Ils croyaient que Gaza n’était qu’un détail gênant à balayer en quelques semaines. Mais chaque massacre y a enfanté un nouveau missile : du Qassam au Yassin, puis au Badr-3 ; de l’Ayyash 250 au R160, jusqu’à l’Al-Quds et l’Asif al-Ghadab.

Quelle impuissance ! Avez-vous oublié que Gaza défie même les lois de la physique ? Tout ce qui est lancé contre elle… finit par rebondir.
Ils ont parié sur la colonisation de la Cisjordanie — et ont gagné ce pari.
Ils ont cru qu’une victoire militaire signerait la fin du conflit. Mais Gaza le leur rappelle à chaque instant : ce n’est pas une bataille, c’est une existence.

Quelle victoire peut-on revendiquer, quand la stabilité d’une armée dépend d’une boîte de Prozac ? Un État qui ne tient debout que sous antidépresseurs n’est pas un État : c’est un patient.
Ce n’est pas un conseil, mais un avertissement — froid, clair — venu d’un ennemi qui ne vous aime pas… mais ne souhaite même pas votre mort. Il vous dit simplement : rentrez chez vous.

Plus vous étendez les frontières du Grand Israël, plus vous courez vers le mur du néant.
Car plus vous approchez de ce rêve impérial, plus il se vide de son sens.
Vous avez peut-être remporté quelques batailles, mais vous gaspillez l’essentiel : le temps.
Et l’Histoire, elle, n’oublie jamais l’arrogance.

Plus vous vous étendez, plus vous devenez vulnérables. Plus vous avancez, plus vous vous épuisez. Regardez Ben Gvir : un ministre de pacotille, vociférant comme un simple d’esprit — « Envoyez des bombes, pas de l’aide à Gaza ! »
Il croit qu’on écrit l’Histoire en criant. Il pense que les missiles remplacent la mémoire.

Mais la guerre ne se gagne pas seulement sur le terrain. Elle se gagne — ou se perd — dans les livres, dans les consciences, dans la trace que vous laissez.

Et l’Histoire, mes ennemis, ne se dicte pas au mégaphone. Elle se souvient. Et elle vous classera — vous, vos bombes, vos bouffons — dans la marge rouge de la honte éternelle.

Dites-moi comment ? Dites-moi, pour l’amour de Dieu, comment un État peut-il prétendre à la victoire quand il a déjà perdu l’histoire ?
Car un jour — bientôt — tout le monde lira qu’Israël fut un État fasciste, un régime d’apartheid qui a rasé des villes, anéanti des peuples, fait tomber des gouvernements pour survivre… puis s’est écroulé, étouffé par sa propre haine.

Et cette histoire, ce n’est pas Tel-Aviv qui l’écrit. C’est Gaza.
Gaza l’écrit avec ses roquettes, avec son sang, avec une volonté que ni les bombes ni les tanks ne peuvent briser.

Vous la lirez dans quelques années. Et vos enfants, eux, la liront dans leurs manuels scolaires.
Et ce jour-là, ils vous regarderont… et ils auront honte.