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30/11/2025

Gaz, guerre et pillage : les intérêts énergétiques derrière le génocide à Gaza

Yul Jabour, Tribuna Popular, 29/11/2025
Traduit par Tlaxcala

 

Yul Jabour Tannous (Caracas, 1970) est un militant communiste et avocat diplômé de l’Université Centrale du Venezuela. Il a intégré le Parti Communiste du Venezuela (PCV) en 1988, et il est actuellement membre de son Bureau Politique. Il a été député à l’Assemblée nationale du Venezuela pour l’État de Cojedes durant la période 2011-2016 puis pour l’État de Yaracuy entre 2016 et 2021. Il est secrétaire général du Comité de Solidarité Internationale (COSI).


Le génocide à Gaza, exécuté par l’État sioniste d’Israël depuis le 7 octobre 2023, fait partie de la stratégie usaméricaine et européenne de reconfiguration régionale connue sous le nom de « Nouveau Moyen-Orient ». Son objectif est d’affaiblir l’axe de résistance antisioniste, de consolider Israël comme puissance militaire et d’assurer le contrôle des principales sources d’énergie et routes commerciales pour le grand capital.

Gazaoduc


Le sionisme, créé et promu à l’origine par les colonialismes britannique et français au XIX siècle, puis financé par les USA et leurs alliés européens, a porté depuis la création de l’entité sioniste en 1948 un projet de nettoyage ethnique. L’offensive commencée en 2023 constitue l’un des épisodes les plus atroces enregistrés dans l’histoire contemporaine.

Le Bureau des Médias du gouvernement à Gaza a indiqué qu’entre octobre 2023 et octobre 2025, plus de 76 600 personnes avaient été assassinées ou portées disparues sous les décombres, dont 60 % de femmes et d’enfants. Au moins 2 605 Palestiniens ont été tués et plus de 19 000 blessés alors qu’ils cherchaient de l’aide humanitaire.

La destruction des infrastructures atteint 90 %, avec 80 % de la population déplacée, du fait des attaques aériennes, d’artillerie et terrestres, ainsi que du blocus total qui a coupé l’électricité, l’eau, le carburant et les biens essentiels. Les zones résidentielles, les écoles, les hôpitaux et les camps de réfugiés ont été systématiquement bombardés.

Alors que Gaza est ravagée et soumise à des crimes de guerre et à des crimes contre l’humanité — avec des bombardements constants et la coupure totale de l’électricité, de l’eau et des combustibles — le ministre israélien de l’Énergie a annoncé que BP (British Petroleum) et ENI (Ente Nazionale Idrocarburi) avaient engagé des « investissements sans précédent » pour l’exploration du gaz naturel*. Une fois encore, combustibles fossiles, capital et guerre se combinent dans l’équation caractéristique des interventions impérialistes contre les peuples.

En 2000, Yasser Arafat annonçait la découverte des premiers gisements au large de la côte de Gaza, baptisés Gaza Marine. Cette zone, appartenant au bassin du Levant méditerranéen, abrite l’une des plus grandes réserves mondiales de gaz offshore, suffisante pour approvisionner cent millions de personnes pendant plus de deux décennies. Selon un rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU), ces gisements s’étendent principalement au large de la Palestine et d’Israël, et dans une moindre mesure en face du Liban et de l’Égypte. Le rapport souligne qu’étant un système souterrain interconnecté, les réserves doivent être considérées comme une ressource partagée ; il recommande donc une exploitation conjointe sous une formule équitable de répartition, octroyant aux Palestiniens une participation majoritaire tant dans les gisements situés sous leur sous-sol que dans la part correspondante des réserves communes.

En parallèle aux découvertes palestiniennes, Israël a lancé ses propres explorations aux côtés de la compagnie pétrolière usaméricaine Noble Energy. Entre 2009 et 2010, l’existence de l’énorme gisement de gaz Tamar a été confirmée. Son développement, évalué à 3 milliards de dollars, a été financé par des banques comme JP Morgan, Citigroup, Barclays et HSBC. En 2012, Noble Energy et ses partenaires ont signé un contrat pour fournir du gaz à Israël pour 14 milliards de dollars sur 15 ans, montant pouvant être porté à 23 milliards. Un autre accord a ensuite été signé pour 32 milliards. Ces projets ont transformé radicalement la matrice énergétique israélienne : jusqu’alors, le pays dépendait des importations de gaz et de charbon et devait acquérir 70 % du gaz qu’il consommait (dont 40 % provenaient d’Égypte). En 2018, Tamar générait déjà 60 % de l’électricité d’Israël. En 2020, Chevron a acquis 30 % du projet en rachetant Noble Energy. Bien que les gisements soient situés au large, la plateforme de traitement de Tamar opère à seulement 10 kilomètres au nord de Gaza.

Puis une découverte encore plus importante a suivi : le gisement Léviathan, dont les installations ont commencé à être construites en 2017 après confirmation qu’il contenait des réserves capables de couvrir la consommation d’Israël pendant 40 ans. Sa mise en service en 2020 a consolidé le basculement énergétique : Israël est passé d’un statut d’île énergétique dépendante de l’extérieur à celui d’exportateur net. Les exportations sont dirigées principalement vers l’Égypte et la Jordanie, renforçant sa position de puissance régionale et expliquant en partie l’inaction de ces gouvernements face à la tragédie palestinienne. En juin 2022, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a signé un accord pour importer du gaz israélien comme alternative au gaz russe, via un gazoduc sous-marin longeant Gaza jusqu’en Égypte, où il serait transformé en gaz naturel liquéfié avant d’être envoyé en Europe. Outre les bénéfices économiques, cet accord a renforcé la capacité de pression d’Israël sur l’UE.

En pleine catastrophe humanitaire, en novembre 2023, la Commission européenne a publié une nouvelle liste de projets énergétiques prioritaires, incluant le gazoduc EastMed. Ce projet, officiellement appelé EuroAsia Interconnector, vise à relier la ville israélienne de Hadera, située à 106 kilomètres au nord de Gaza, à la Grèce via Chypre. Le gazoduc sera alimenté par les gisements chypriotes, par Léviathan et, possiblement, par Gaza Marine.

Pendant ce temps, Gaza Marine reste intact sous les eaux, face à un territoire qui aujourd’hui n’a accès à aucun type de combustible. Après l’opération « Plomb Durci » en 2008, les négociations entre la Palestine et Israël ont définitivement échoué et Tel-Aviv a assumé le contrôle effectif des eaux juridictionnelles palestiniennes, militarisant la côte et confisquant les gisements, en violation flagrante du droit international.

En plus du gaz, on trouve en Cisjordanie le gisement pétrolier Meged, dont les réserves sont estimées à 1,5 milliard de barils, d’une valeur dépassant les 100 milliards de dollars. Bien que 80 % du champ se situe en territoire palestinien, Israël l’exploite sans verser la moindre compensation.


À cela s’ajoute le retour du projet israélien du canal Ben Gourion, proposé en 1956, qui connecterait le golfe d’Aqaba à la Méditerranée comme alternative au canal de Suez. Ce serait un canal plus long que celui d’Égypte, et dont la route prévue passe près de la frontière nord de Gaza. Certains analystes soulignent qu’Israël pourrait même tracer le canal en lui faisant traverser Gaza. S’il se concrétisait, ce corridor modifierait les dynamiques du commerce mondial, conférant à Israël une importance stratégique inédite.

Le 10 octobre a été annoncé un prétendu cessez-le-feu à Gaza, promu par les USA et soutenu par la Turquie, l’Égypte et le Qatar. Mais loin d’être un accord de paix, ce mécanisme constitue une extension du soi-disant « Deal du Siècle » : il vise à transformer la bande de Gaza en un protectorat usaméricain de facto et à laisser intacte l’occupation israélienne de toute la Palestine, en particulier d’un territoire dont la richesse énergétique a été systématiquement confisquée.

Cet accord ne vise pas la paix : il fait partie intégrante des projets impérialistes visant à redessiner « un nouveau Moyen-Orient », à assurer le contrôle des routes stratégiques et à sécuriser l’accès aux gisements de gaz du Levant. Dans cette logique, le régime israélien — responsable de la dévastation de Gaza et du pillage énergétique de toute la Palestine — demeure entièrement indemne, protégé par ceux qui bénéficient de son rôle d’enclave militaire et énergétique dans la région.

*NdT: l'alors ministre de l'Énergie Israel Katz (devenu ensuite ministre de la Guerre) a annoncé fin octobre 2023 que 12 licences d'exploration de gaz avaient été accordées pour 3 ans à 2 consortiums : d'une part celui constitué par ENI, Dana Petroleum (filiale écossaise d'une compagnie sud-coréenne) et Ratio Energies, d'autre part celui constitué par BP, la Compagnie pétrolière d'État de l'Azerbaïdjan (SOCAR) et NewMed Energy.

31/07/2025

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Le Venezuela et les USA ont-ils amélioré leurs relations ?

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 30/7/2025

Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Les gouvernements vénézuélien et usaméricain ont réussi à stabiliser une ligne de communication permanente. Cela tient davantage à des décisions internes aux USA qu'à une réelle amélioration des relations entre les deux pays. Finalement, aux USA, la proposition pragmatique MAGA (Make American Great Again) l'emporte sur l'idéologie des néoconservateurs emmenés par Marco Rubio.

La situation internationale et l'acceptation du fait que la Chine est l'ennemi principal de Washington ont gagné du terrain au sommet du pouvoir usaméricain, amenant une bonne partie des dirigeants de l'administration à comprendre cette situation et obligeant les néoconservateurs et Marco Rubio à céder.

Sa politique de pression maximale (qui n'est aujourd'hui soutenue au Venezuela que par le groupe de María Corina Machado) a échoué. La production et l'exportation de pétrole se sont stabilisées et ont même légèrement augmenté pour dépasser le million de barils par jour. Cela a été rendu possible en grande partie grâce au soutien de la Chine, qui semble adopter une position plus active en ce qui concerne ses liens économiques et commerciaux avec le Venezuela, en augmentant ses achats de pétrole et en comblant le vide laissé par la suspension des licences spéciales accordées à Chevron pour opérer au Venezuela malgré les sanctions. Alors que la politique usaméricaine visant à renverser le président Nicolás Maduro continue de faire naufrage au Venezuela, la vision stratégique du président Xi Jinping a fini par l'emporter sur le court-termisme et le simple intérêt lucratif des entrepreneurs chinois.

Dans ce contexte, la libération de 252 migrants vénézuéliens qui avaient été arrêtés aux USA et envoyés dans une prison au Salvador a été l'expression publique d'une apparente amélioration des relations. En réalité, ce qui s'est produit, c'est une amélioration de la communication. Si tel n'était pas le cas, il n'y aurait aucune raison de continuer à associer le gouvernement vénézuélien à la criminalité organisée et au trafic de drogue, ce qui reste présent dans le regard et la rhétorique politique du département d'État. 

Par ailleurs, des enfants qui avaient été enlevés aux USA et séparés de leurs parents sont également rentrés chez eux, même si 33 d'entre eux sont toujours détenus illégalement par Washington. Il n'est pas exclu que Marco Rubio, dans son obsession aberrante de renverser le gouvernement vénézuélien, veuille les utiliser comme monnaie d'échange en faveur de l'une de ses vilenies habituelles. Dans ce contexte, les licences spéciales accordées à Chevron ont été rétablies et l'entreprise reprendra ses activités au Venezuela, même si elle n'est pas autorisée à payer le pays en espèces

En échange, le Venezuela a dû payer un prix élevé : il a dû libérer 10 terroristes usaméricains emprisonnés dans le pays et un grand nombre de terroristes vénézuéliens militants des partis d'opposition radicale qui avaient commis des crimes punis par la Constitution et les lois. Marco Rubio lui-même a reconnu qu'il n'y avait aucune raison de maintenir les migrants vénézuéliens en détention aux USA et qu'ils n'étaient que des otages destinés à être échangés contre leurs compatriotes. On a même appris que l'un d'entre eux est un meurtrier qui a avoué son crime et a déjà été jugé en Espagne.


Grenell et Maduro, janvier 2025

Finalement, la politique menée par l’envoyé spécial Richard Grenell a prévalu sur la position extrémiste de Marco Rubio. L’interlocuteur du gouvernement vénézuélien a été en communication permanente avec lui. La position de Grenell est que le Venezuela n’a pas adopté une position agressive à l’égard des USA et il a finalement assuré, dans une optique de pragmatisme absolu, que le Venezuela n’avait jamais refusé de vendre du pétrole aux USA, ce qui est tout à fait vrai.

Il n’a pas non plus refusé de rapatrier les migrants, utilisant même des avions vénézuéliens pour aller les chercher, libérant ainsi Washington du paiement de ces opérations qui sont désormais quasi quotidiennes et qui ont ramené un nombre quantitativement faible de migrants dans le pays, mais qui ont eu un énorme impact médiatique, émotionnel et symbolique en tant qu’expression de la volonté du gouvernement de faire face à cette situation qui trouve son origine dans la désignation du Venezuela, par Washington comme une menace pour la sécurité nationale des USA, avec les répercussions que cela a eu depuis plus de dix ans. 

D’autre part, les mensonges de Rubio ont été mis en évidence. Il a déclaré que la « libération » des dirigeants terroristes réfugiés à l’ambassade d’Argentine à Caracas était le fruit d’une opération des forces spéciales usaméricaines, alors qu’il s’agissait en réalité d’une négociation avec Grenell. Il a maintenant déclaré avoir fait pression sur Maduro pour qu’il libère les prisonniers usaméricains, alors qu’il s’agissait en réalité d’un autre accord conclu avec l’envoyé spécial de Trump. Cela a également affaibli et discrédité davantage la position de María Corina Machado, principale alliée de Rubio au Venezuela.

À l’heure actuelle, dans la logique de Trump, le Venezuela n’est plus un problème et il se concentre sur ceux qui le sont (selon sa logique) et pour différentes raisons : le Mexique et la Colombie pour le trafic de drogue et l’envoi de drogues aux USA, et le Brésil parce que, en tant que puissance industrielle, il est en concurrence avec les entreprises usaméricaines.

Lorsque les circonstances ont contraint Trump à remettre le département d’État aux néoconservateurs et qu’il a dû nommer Rubio contre son gré à ce poste, il a contrebalancé cette décision en nommant 24 envoyés spéciaux qui ne répondent pas à Rubio mais à lui seul. Avec ces envoyés, qui s’occupent des aspects les plus importants et les plus stratégiques, Trump gère l’essentiel de la politique étrangère des USA. En effet, face à la perte d’importance du département d’État, Rubio a été contraint de réduire ses effectifs, mettant sur la ouche des centaines de diplomates de carrière et d’autres fonctionnaires.

En échange, Trump a confié à Rubio la gestion de la politique envers l’Amérique latine et les Caraïbes, qui ne présente pas un grand intérêt pour Trump et qui est en réalité gérée par le Pentagone à travers le Commandement Sud des Forces armées. Dans cette mesure, la région subit le plus fort impact de la haine de celui que Trump a appelé « le petit Marco ». Dans le cas du Venezuela, en tant que pays pétrolier, l’agenda bilatéral dépasse ses possibilités, de sorte que le pouvoir de décision est de plus en plus transféré à Trump, par l’intermédiaire de Grenell.

En réponse aux progrès réalisés dans la communication entre le Venezuela et les USA, et au grand dam de Rubio et à sa perte de protagonisme, le département d’État, par l’intermédiaire du Bureau des affaires de l’hémisphère occidental, a déclaré que le « Cartel des Soleils », une création artificielle des USA prétendument composée de hautes autorités vénézuéliennes, était une organisation terroriste. Il a ensuite désigné le président Maduro comme le chef de cette organisation fantoche, l’accusant sans fondement d’avoir des liens avec le Tren de Aragua, une autre organisation criminelle détruite au Venezuela par l’action résolue du gouvernement, mais que Washington maintient en vie avec sa rhétorique afin de justifier sa politique envers le Venezuela.

De même, afin de donner une dimension internationale à cette idée, le département d’État a ajouté une faction du Cartel de Sinaloa, accusé d’être l’une des principales organisations introduisant de la drogue aux USA, à la triade mafieuse imaginaire qui n’existe que dans l’esprit fiévreux et pervers de l’extrême droite terroriste yankee.

L’acceptation de cette aberration ne répond qu’aux besoins de Trump de maintenir l’équilibre et de maintenir unis les groupes opposés qui se sont réunis, « collés avec du chewing-gum », dans son administration.

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Venezuela y USA ¿han mejorado las relaciones?

Sergio Rodríguez Gelfenstein, 31-7-2025

El gobierno de Venezuela y el de Estados Unidos han logrado estabilizar una línea de comunicación permanente. Ello se debe más a definiciones de orden interno en Estados Unidos que a un mejoramiento real de los vínculos entre los dos países. Finalmente, en Estados Unidos se está imponiendo la pragmática propuesta MAGA (Make American Great Again) frente a la ideológica de los neoconservadores liderados por Marco Rubio.

La situación internacional y la aceptación de que China es el enemigo principal de Washington ha ido ganando espacios en la cúpula del poder estadounidense llevando a una buena parte del liderazgo de la administración a entender esta situación, obligando a los neoconservadores y a Marco Rubio a ceder. Su política de máxima presión (que en Venezuela hoy solo sostiene el grupo de María Corina Machado), ha fracasado. 

La producción y exportación de petróleo se ha estabilizado e incluso ha crecido un poco por encima del millón de barriles diarios. En gran medida eso ha sido posible gracias al apoyo de China que parece asumir una posición más activa en cuanto a sus vínculos económicos y comerciales con Venezuela elevando las compras de petróleo y llenando el vacío que había dejado la suspensión de las licencias especiales otorgadas a Chevron para operar en Venezuela a pesar de las sanciones. Mientras la política estadounidense orientada al derrocamiento del presidente Nicolás Maduro sigue naufragando en Venezuela, la mirada estratégica del presidente Xi Jinping se terminó imponiendo al cortoplacismo y al mero interés de lucro de los empresarios chinos.

En este contexto, la liberación de 252 migrantes venezolanos que fueron detenidos en Estados Unidos y enviados a una cárcel en El Salvador ha sido expresión pública de un aparente mejoramiento de las relaciones. En realidad lo que ha ocurrido es un mejoramiento de la comunicación. Si no fuera así, no tendría porque seguirse vinculando al gobierno de Venezuela con la delincuencia organizada y el narcotráfico que sigue presente en la mirada y en la retórica política del Departamento de Estado. 

Junto a lo anterior, también han regresado niños que habían sido secuestrados en Estados Unidos y separados de sus padres, aunque aún hay 33 de ellos retenidos ilegalmente por Washington. No se descarta que Marco Rubio en su aberrante obsesión por derrocar al gobierno de Venezuela, los quiera utilizar como moneda de cambio en favor de alguna de sus habituales fechorías. En este contexto, las licencias especiales a Chevron fueron restablecidos y la empresa volverá a operar en Venezuela aunque no está autorizada a pagar en efectivo al país.

A cambio, Venezuela tuvo que pagar un alto precio: debió liberar a 10 terroristas estadounidenses presos en el país y a una cantidad alta de terroristas venezolanos militantes de los partidos de la oposición radical que habían cometido delitos sancionados en el marco de la Constitución y las leyes. El propio Marco Rubio reconoció que no había razones para tener a los migrantes venezolanos presos en Estados Unidos y que solo eran rehenes para buscar intercambiarlos con sus compatriotas. Incluso, se ha sabido que uno de ellos, es un asesino confeso que ya fue juzgado en España.


Grenell y Maduro, enero de 2025

Finalmente, la política conducida por el enviado especial Richard Grenell se ha impuesto a la posición extremista de Marco Rubio. El interlocutor del gobierno de Venezuela ha estado en comunicación permanente con él. La posición de Grenell es que Venezuela no ha tenido una posición agresiva contra Estados Unidos y que finalmente –en el marco de una visión de absoluto pragmatismo - ha asegurado que Venezuela jamás se ha negado a vender petróleo a Estados Unidos, lo cual es totalmente cierto.

Tampoco se ha negado a repatriar los migrantes incluso utilizando aviones venezolanos para irlos a buscar liberando a Washington de pagar por esas operaciones que a estas alturas son casi diarias y que han traído un número cuantitativamente pequeño de migrantes de regreso al país pero que ha tenido un enorme impacto mediático, emocional y simbólico como expresión de la voluntad del gobierno de encarar esta situación que tuvo su origen en la designación de Venezuela, por parte de Washington, de ser una amenaza a la seguridad nacional de Estados Unidos con las consecuentes repercusiones que ello ha tenido por más de diez años. 

Por otro lado, se han puesto en evidencia las mentiras de Rubio. Dijo que la “liberación” de dirigentes terroristas asilados en la embajada de Argentina en caracas había sido una operación de fuerzas especiales de Estados Unidos, cuando en realidad fue producto de una negociación con Grenell. Ahora, ha dicho que él presionó a Maduro para liberar a los estadounidenses presos cuando en realidad también fue obra de otro acuerdo con el enviado especial de Trump. Con ello también se ha debilitado y desacreditado aun más, la posición de María Corina Machado, principal aliada de Rubio en Venezuela.

En este momento, en la lógica de Trump, Venezuela ha dejado de ser un problema y se está abocando a los que sí lo son (según su lógica) y por diferentes razones: México y Colombia por el narcotráfico y el envío de drogas a Estados Unidos y Brasil porque al ser una potencia industrial, compite con las empresas estadounidenses.

Cuando las circunstancias obligaron a Trump a entregarle el departamento de Estado a los neoconservadores y tuvo que nombrar a Rubio contra su voluntad en ese cargo, lo contrarrestó con el nombramiento de 24 enviados especiales que no responden a Rubio sino a él. Con estos enviados, que atienden los aspectos más importantes y estratégicos, Trump maneja lo sustancial de la política exterior de Estados Unidos. De hecho ante, la pérdida de protagonismo del Departamento de Estado, Rubio se vio obligado a reducir su plantilla dejando fuera a centenares de diplomáticos de carrera y otros funcionarios.

A cambio, Trump le entregó a Rubio el manejo de la política hacia América Latina y el caribe que no revisten mayor interés para Trump y que en realidad está siendo manejada por el Pentágono a través del Comando Sur de las Fuerzas Armadas. En esa medida la región está recibiendo el impacto más fuerte del odio de quien Trump llamó “el pequeño Marco”. En el caso de Venezuela, por ser un país petrolero, la agenda bilateral rebasa sus posibilidades por lo que cada vez más se va traspasando a Trump el poder de decisión, a través de Grenell.

En respuesta a los avances en la comunicación entre Venezuela y Estados Unidos, y ante la desesperación de Rubio y su pérdida de protagonismo, el Departamento de Estado a través de la Oficina de Asuntos del hemisferio occidental declaró que el “Cartel de los Soles”, una creación artificial de Estados Unidos supuestamente conformada por altas autoridades de Venezuela era una organización terrorista. A continuación, sindicó al presidente Maduro como jefe de ese engendro, acusándolo sin fundamento alguno de tener vínculos con el Tren de Aragua, otra organización delictiva destruida en Venezuela por la acción decidida del gobierno pero que Washington mantiene viva con su retórica a fin de argumentar a favor de su política hacia Venezuela.

Así mismo, y para darle ámbito internacional a la idea, el Departamento de Estado ha agregado a una facción del Cartel de Sinaloa, acusada de ser una de las principales organizaciones que introduce droga en Estados Unidos, como parte del imaginado triunvirato de poder mafioso que solo existe en la mente afiebrada y perversa de la extrema derecha terrorista de Estados Unidos

La aceptación de esta aberración solo responde a las necesidades de Trump de mantener los equilibrios y sostener unidos a los contradictorios grupos que se han reunido, “pegados con chicle”, en su administración.

09/05/2021

Myanmar: towards energetic sanctions against the generals?

Francis Christophe, Asialyst, 3/5/2021

Translated by Fausto Giudice

The West knows this. The Achilles heel of the coup generals in Burma is energy. They are under the financial influence of a complex arrangement for the exploitation of a huge gas field. The whole thing was designed and implemented by Total in partnership with Chevron. France and the United States therefore have a decisive weapon in their hands. While Paris still does not seem to want to use this lever, a bipartisan group in the Senate in Washington has asked Joe Biden to impose sanctions where it hurts the Burmese junta.


Burmese General Min Aung Hlaing, head of the junta that overthrew the civilian government of Aung San Suu Kyi in a coup on January 1, 2021. (Source: Le Devoir)

All parties involved in the Burmese maelstrom discovered on April 28 that a decisive step had been taken in the thirty-year saga of sanctions against the successive juntas in power in Burma. A Reuters dispatch, picked up by some of the international media, announced the suspension of a veritable sword of Damocles over the heads of the February 1 coup generals. The report exposes some of the peculiarities that occurred in the U.S. Senate last week, surprising senior analysts consulted by Asialyst.

Since Donald Trump took office in January 2017 until April 28, 2021, no bipartisan group had been able to emerge in the Senate, so deep is the ideological gap separating Republicans and Democrats. However, such a group has just been formed for the declared purpose of calling at the highest level of the Biden administration for sanctions explicitly targeting the MOGE (Myanmar Oil and Gas Enterprise), the main currency pump of the successive juntas that have been bleeding Burma for 30 years. [Read letter from the Senators to Blinken and Yellen]

Birmanie : vers des sanctions énergiques contre les généraux ?

 Francis Christophe


 Francis Christophe , Asialyst, 3/5/2021

Ancien journaliste à l'AFP et de Bakchich, ancien enquêteur pour l'Observatoire Géopolitique des Drogues, Christophe est journaliste indépendant. Auteur du livre "Birmanie, la dictature du Pavot" (Picquier, 1998), il est passionné par les "trous noirs de l'information". La Birmanie fut, de 1962 à 1988 le pays répondant le mieux à cette définition. Aucune information ne sortait de cette dictature militaire autarcique, archaïque, guerroyant contre ses minorités, clamant dans le désert sa marche sur la voie birmane vers le socialisme. 
Les Occidentaux le savent. Le talon d’Achille des généraux putschistes en Birmanie est énergétique. Ils sont sous perfusion financière d’un montage complexe autour de l’exploitation d’un immense champ gazier. Le tout conçu et mis en œuvre par Total en partenariat avec Chevron. La France et les États-Unis ont donc une arme décisive entre leurs mains. Si Paris ne semble toujours pas vouloir actionner ce levier, un groupe bipartisan au Sénat à Washington a demandé à Joe Biden des sanctions là où ça fait mal pour la junte birmane.

Le général birman Min Aung Hlaing, chef de la junte qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi par le coup d'État du 1er  février 2021. (Source : Le Devoir)

Toutes les parties concernées par le maelstrom birman ont découvert le 28 avril, le franchissement d’une étape décisive dans la saga trentenaire des sanctions contre les juntes successivement au pouvoir en Birmanie. Une dépêche de l’agence Reuters, reprise par certains médias internationaux, annonce la suspension d’une véritable épée de Damoclès au-dessus de la tête des généraux putschistes du 1er février. Cette dépêche expose quelques singularités survenues la semaine dernière au Sénat des États-Unis, surprenant des analystes chevronnés consultés par Asialyst.