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27/07/2024

Texte intégral du discours de Netanyahou au Congrès US le 24 juillet 2024


Haaretz, 25/7/2024
Traduit par Tlaxcala

Ci-dessous le texte du discours prononcé devant les deux chambres usaméricaines réunies en congrès par Benjamin Netanyahou, Premier ministre d’Israël, contre lequel un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre a été demandé par le procureur de la Cour Pénale Internationale. Un discours qui est une synthèse grossière  et hallucinante du récit sionihiliste de justification de génocide en cours. Son auteur mériterait un Prix Nobel de la Haine ou au moins un Doctorat Honoris Causa en Hasbara de l’Université du Mensonge.-Tlaxcala


Brandan Reynolds, Afrique du Sud

Président de la Chambre des représentants, Mike Johnson,

Sénateur Ben Cardin,

Chef de la minorité, Hakeem Jeffries,

Chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer,

Chef de la minorité au Sénat, Mitch McConnell,

Sénateurs,

Membres du Congrès,

Invités de marque,

Monsieur le Président, je tiens à vous remercier de me faire le grand honneur de m’adresser pour la quatrième fois à cette grande citadelle de la démocratie.

Nous nous retrouvons aujourd’hui à un carrefour de l’histoire. Notre monde est en plein bouleversement. Au Moyen-Orient, l’axe iranien de la terreur affronte l’Amérique, Israël et nos amis arabes. Il ne s’agit pas d’un choc des civilisations. C’est un choc entre la barbarie et la civilisation.

C’est un choc entre ceux qui glorifient la mort et ceux qui sanctifient la vie.

Pour que les forces de la civilisation triomphent, l’Amérique et Israël doivent s’unir. Car lorsque nous sommes unis, il se passe quelque chose de très simple. Nous gagnons. Ils perdent.

Et mes amis, je suis venu vous assurer aujourd’hui d’une chose : nous gagnerons.

Mesdames et Messieurs,

Comme le 7 décembre 1941 et le 11 septembre 2001, le 7 octobre est un jour qui restera à jamais dans les mémoires.

C’était la fête juive de la Sim’hat Torah. La journée a commencé par être parfaite. Pas un nuage dans le ciel. Des milliers de jeunes Israéliens faisaient la fête lors d’un festival de musique en plein air. Et soudain, à 6h29, alors que les enfants dormaient encore profondément dans leur lit dans les villes et les kibboutzim proches de Gaza, le paradis s’est transformé en enfer. Trois mille terroristes du Hamas ont fait irruption en Israël. Ils ont massacré 1 200 personnes originaires de 41 pays, dont 39 Américains. Proportionnellement, par rapport à la taille de notre population, c’est comme 20 attentats du 11 septembre en un jour. Et ces monstres ont violé des femmes, décapité des hommes, brûlé des bébés vivants, tué des parents devant leurs enfants et des enfants devant leurs parents. Ils ont traîné 255 personnes, vivantes ou mortes, dans les sombres cachots de Gaza.

Israël a déjà ramené 135 de ces otages, dont sept ont été libérés lors d’opérations de sauvetage audacieuses. L’une de ces otages libérés, Noa Argamani, est ici dans la galerie, assise à côté de ma femme Sara.

Le matin du 7 octobre, le monde entier a vu le regard désespéré de Noa alors qu’elle était violemment enlevée à l’arrière d’une moto pour être emmenée à Gaza. J’ai rencontré la mère de Noa, Liora, il y a quelques mois.

Elle se mourait d’un cancer. Elle m’a dit : « Monsieur le Premier ministre, j’ai un dernier souhait. Je souhaite serrer ma fille Noa dans mes bras une dernière fois avant de mourir ».

Il y a deux mois, j’ai autorisé une opération commando de sauvetage à couper le souffle. Nos forces spéciales, dont un officier héroïque nommé Arnon Zmora, qui est tombé au combat, ont sauvé Noa et trois autres otages.

Je pense que c’est l’une des choses les plus émouvantes, lorsque Noa a retrouvé sa mère, Liora, et que le dernier souhait de sa mère s’est réalisé.

Noa, nous sommes ravis de t’ avoir parmi nous aujourd’hui. Nous te remercions.

De nombreuses familles d’otages sont également présentes parmi nous aujourd’hui, dont Eliyahu Bibas. Eliyahu Bibas est le grand-père de ces deux magnifiques garçons roux, les garçons Bibas, des enfants en bas âge.

Ils ont été pris en otage avec leur mère et le fils d’Eliyahu. Toute la famille a été prise en otage. Deux beaux enfants roux pris en otage. Quels monstres !

Nous avons également avec nous Iris Haim, dont le fils Yotam a courageusement échappé à la captivité du Hamas avec deux autres Israéliens, et qui a été tragiquement tué alors qu’il regagnait nos lignes.

Nous avons également avec nous les familles des otages américains. Elles sont ici.

La douleur que ces familles ont endurée est indescriptible. Je les ai rencontrées à nouveau hier et je leur ai promis ceci. Je ne me reposerai pas tant que tous leurs proches ne seront pas rentrés chez eux. Tous.

En ce moment même, nous déployons des efforts intenses pour obtenir leur libération, et je suis persuadé que ces efforts peuvent être couronnés de succès. Certains d’entre eux ont lieu en ce moment même.

Je tiens à remercier le président Biden pour ses efforts inlassables en faveur des otages et de leurs familles.

Je remercie le président Biden pour le soutien chaleureux qu’il a apporté à Israël après l’attaque sauvage du 7 octobre. Il a qualifié à juste titre le Hamas de “mal absolu”. Il a envoyé deux porte-avions au Moyen-Orient pour empêcher une guerre plus étendue. Et il est venu en Israël pour se tenir à nos côtés pendant les heures les plus sombres, une visite qui ne sera jamais oubliée.

Le président Biden et moi-même nous connaissons depuis plus de quarante ans. Je tiens à le remercier pour ce demi-siècle d’amitié envers Israël et pour être, comme il le dit, un fier sioniste. En fait, il dit qu’il est un fier sioniste irlando-américain.

Mes amis, depuis plus de neuf mois, les soldats israéliens font preuve d’un courage sans limite.

Nous recevons aujourd’hui le lieutenant Avichail Reuven. Avichail est officier dans les parachutistes israéliens. Sa famille a immigré en Israël depuis l’Éthiopie. Aux premières heures du 7 octobre, Avichail a entendu la nouvelle du massacre sanglant du Hamas. Il a revêtu son uniforme et pris son fusil, mais il n’avait pas de voiture. Il a donc couru huit miles [= 13 km] jusqu’à la ligne de front de Gaza pour défendre son peuple. Vous avez bien entendu. Il a couru huit miles, s’est rendu sur la ligne de front, a tué de nombreux terroristes et a sauvé de très nombreuses vies. Avichail, nous rendons tous hommage à ton remarquable héroïsme.

Un autre Israélien est parmi nous aujourd’hui. Il se tient juste à côté d’Avichail. Il s’agit du sergent-chef Ashraf al Bahiri. Ashraf est un soldat bédouin de la communauté musulmane israélienne de Rahat. Le 7 octobre, Ashraf a lui aussi tué de nombreux terroristes. Il a d’abord défendu ses camarades dans la base militaire, puis il s’est précipité pour défendre les communautés voisines, y compris la communauté dévastée du kibboutz Be’eri.

Comme Achraf, les soldats musulmans de Tsahal ont combattu aux côtés de leurs compagnons d’armes juifs, druzes, chrétiens et autres avec une bravoure extraordinaire.

Un troisième héros, le lieutenant Asa Sofer, est également présent parmi nous. Asa a combattu en tant qu’officier dans le corps des chars, et il a été blessé au combat. Il a été blessé au combat alors qu’il protégeait ses compagnons d’armes d’une grenade. Il a perdu son bras droit et la vision de son œil gauche. Il se rétablit et, chose incroyable, dans peu de temps, Asa reprendra du service en tant que commandant d’une compagnie de chars.

Je viens d’apprendre qu’il y a un quatrième héros ici - le lieutenant Yonatan, Jonathan Ben Hamo (ph), qui a perdu une jambe à Gaza et a continué à se battre.

Mes amis, ce sont les soldats d’Israël, qui ne se laissent pas abattre, qui ne se découragent pas, qui n’ont pas peur.

Comme le dit la Bible,  יקוםעם כלביא יקום  - ils se lèveront comme des lions. Ils se sont levés comme des lions, les lions de Juda, les lions d’Israël.


Mesdames et Messieurs,

Les hommes et les femmes des FDI viennent de tous les coins de la société israélienne, de toutes les ethnies, de toutes les couleurs, de toutes les croyances, de la gauche et de la droite, de la religion et de la laïcité. Tous sont imprégnés de l’esprit indomptable des Maccabées, les légendaires guerriers juifs de l’Antiquité.

Nous accueillons aujourd’hui Yechiel Leiter, le père de l’un de ces Maccabées. Le père de Yehiel a échappé à l’Holocauste et a trouvé refuge en Amérique. Jeune homme, Yechiel s’est installé en Israël et a élevé une famille de huit enfants. Il a nommé son fils aîné Moshe en l’honneur de son défunt père. Moshe est devenu un officier exemplaire dans l’une de nos unités commando d’élite. Il a servi avec distinction pendant deux décennies, tout en élevant lui-même six beaux enfants.

Le 7 octobre, Moshe se porte volontaire pour retourner au combat. Quatre  semaines plus tard, il est tué par l’explosion d’une mine piégée dans un puits de tunnel, juste à côté d’une mosquée. Lors des funérailles de son fils, Yechiel a déclaré ce qui suit : « Si l’État d’Israël n’avait pas été créé après l’Holocauste, l’image gravée dans notre mémoire collective aurait été la photographie de ce garçon juif sans défense dans le ghetto de Varsovie, levant les mains en l’air avec les fusils nazis pointés sur lui. Mais grâce à la naissance d’Israël », a poursuivi Yechiel, « grâce au courage de soldats comme mon fils Moshe, le peuple juif n’est plus impuissant face à ses ennemis ».

Yechiel, lève-toi pour que nous puissions honorer le sacrifice de ton fils. Je te promets, ainsi qu’à toutes les familles endeuillées d’Israël, dont certaines sont présentes dans cette salle aujourd’hui, que le sacrifice de vos proches ne sera pas vain. Il ne sera pas vain parce que pour Israël, “plus jamais ça” ne doit jamais être une promesse vide de sens. Cela doit toujours rester un vœu sacré. Et après le 7 octobre, “plus jamais ça”, c’est maintenant.

Mes amis,

Pour vaincre nos ennemis brutaux, il faut à la fois du courage et de la lucidité. La clarté commence par la connaissance de la différence entre le bien et le mal. Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, de nombreux manifestants anti-Israël choisissent de se ranger du côté du mal. Ils sont du côté du Hamas. Ils sont du côté des violeurs et des assassins. Ils sont du côté des gens qui sont entrés dans les kibboutzim, dans une maison où les parents ont caché les enfants, les deux bébés, dans le grenier, dans un grenier secret. Ils ont assassiné la famille, les parents, ils ont trouvé le loquet secret du grenier caché et ils ont assassiné les bébés. Ces manifestants les soutiennent. Ils devraient avoir honte.

16/11/2022

  BEN SAMUELS
L’ouverture d’une enquête du FBI sur le meurtre de Shireen Abu Akleh marque un tournant dans les relations usaméricano-israéliennes

Ben Samuels, Haaretz, 15/11/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 

Ben Samuels est le correspondant aux USA du quotidien Haaretz, basé à Washington, D.C.

Indépendamment du résultat de l'enquête, la démarche est un signe avant-coureur des choses à venir concernant l'évolution des relations avec Israël du Parti démocrate, d'autant plus qu'il observe Netanyahou commencer à former une coalition de droite sans précédent

Shireen Abu Akleh, juin 2021. Document photo/ AFP

WASHINGTON-La décision du FBI d'ouvrir une enquête criminelle sur le meurtre d'une journaliste usaméricano-palestinienne marque un tournant dans l'histoire de la relation entre les USA et Israël.

Bien qu'elle puisse rester un geste symbolique, la décision elle-même est un jalon dans une campagne de pression vraiment sans précédent de membres démocrates du Congrès qui poussent une administration démocrate à prendre une position ferme contre Israël.

Indépendamment du fait que l'enquête aboutisse ou non à des accusations criminelles, cette décision est à la fois un exemple frappant et un avant-goût des choses à venir concernant l'évolution des relations du Parti démocratique avec Israël – d'autant plus qu'il observe le Premier ministre en attente Benjamin Netanyahou commencer à former une coalition de droite sans précédent.

Photo  Adel Hana /AP

Les démocrates du Congrès ont immédiatement dénoncé le meurtre d'Abu Akleh, bien que seuls les progressistes aient systématiquement critiqué Israël publiquement pour son rôle, critiques auxquelles les diplomates israéliens ont répondu par de rares rebuffades publiques.

Mais, des critiques généralisées ont assailli Israël après que les forces de sécurité avaient brutalisé les personnes suivant ses funérailles. Cela s'est étendu à l'administration, quand le président Joe Biden et le secrétaire d'État Antony Blinken ont explicitement condamné le traitement du cortège funèbre par Israël tout en adoptant une approche prudente des circonstances entourant le meurtre lui-même.

Quelques jours plus tard, 57 démocrates de la Chambre – un quart notable du caucus démocrate de la Chambre – ont exhorté le Département d'État et le FBI à lancer leur propre enquête. Ils ont notamment demandé au Département d'État de déterminer si des lois usaméricaines protégeant Abu Akleh avaient été violées.

Des affrontements ont éclaté entre la police et les personnes participant au cortège funèbre de la reporter d'Al Jazeera Shireen Abu Akleh, le mois dernier. Photo  Ammar Awad / REUTERS

Les sénateurs Jon Ossoff et Mitt Romney, un démocrate juif et un républicain pro-israélien notoire, ont lancé un appel bipartisan rare exigeant de l'administration qu'elle veille à ce qu'une enquête complète et transparente soit menée à bien, sans mentionner explicitement Israël ni les Palestiniens.

En expliquant sa raison d'être à Haaretz, le sénateur de Géorgie Ossoff a expliqué pourquoi tant de démocrates étaient indignés par ce meurtre. « Non seulement une journaliste a été tuée au cours de ses reportages, mais elle était aussi citoyenne américaine », a-t-il déclaré.

19/05/2021

55 membres du Congrès US demandent la suspension de toute aide à la police colombienne

 Original : 55 Members of US Congress call on the US Govt. to suspend all aid to Colombia’s police

Traduit par Fausto Giudice

Congrès des États-Unis
Washington, DC 20515

Le 14 mai 2021

Antony John Blinken
Secrétaire d'État
Département d'État des États-Unis
2201 "C" Street NW
Washington, DC 20520

Monsieur le Secrétaire Blinken,

Nous vous écrivons pour vous faire part de notre vive inquiétude concernant la situation politique et des droits de l'homme en Colombie, qui reste hors de contrôle alors que les manifestations légitimes entrent dans leur troisième semaine. Nous demandons instamment au Département d'État et à tous les autres départements et agences des États-Unis de dénoncer clairement et sans ambiguïté la violence, d'appeler à une désescalade immédiate, de contribuer à apaiser les tensions et de faciliter des solutions sociales et politiques inclusives en Colombie. Des déclarations publiques et des actions fortes de la part des États-Unis peuvent aider la Colombie à rétablir le calme et la confiance et à faire progresser la promesse de l'accord de paix de 2016 de résoudre les problèmes par une large participation au processus politique.

Les forces de sécurité colombiennes, en particulier la police nationale, sont plus déchaînées que ce que nous avons vu depuis des décennies de conflit - des centaines de vidéos de citoyens montrent une utilisation agressive et indiscriminée d'armes létales et non létales contre les citoyens, d'une manière qui viole à la fois le droit colombien et les normes internationales en matière de droits humains. Selon le médiateur colombien des droits de l'homme (Defensor), au moins 42 personnes ont été tuées, dont un policier, à la date du 12 mai, et des centaines d'autres civils et policiers ont été blessés. La semaine dernière, à Cali, nous avons été choqués d'apprendre que la police nationale avait tiré sur des membres non armés de la Garde indigène. L'usage brutal et excessif de la force par la police nationale colombienne et la police anti-émeute a été dénoncé par la Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, la Commission interaméricaine des droits de l'homme, l'OEA, l'Union européenne et des centaines d'organisations, d'observateurs et de défenseurs des droits humains colombiens et internationaux.

Une longue liste de griefs, exacerbés par la pandémie, pousse les gens à manifester en grand nombre dans de nombreuses villes et villages. Au cours des deux dernières semaines, nous avons assisté à une escalade significative de l'usage agressif et excessif de la force par les forces de sécurité publique et les forces militaires contre les manifestants civils. La brutalité de la réponse a souvent été justifiée comme une réponse aux éléments en marge de la protestation commettant des actes de vandalisme, de pillage, d'agression et autres désordres.

Après près de deux semaines de protestation, nous nous réjouissons d'apprendre que le gouvernement colombien a rencontré, le lundi 10 mai, des représentants des manifestations nationales, accompagnés d'observateurs des Nations Unies et de la Conférence des évêques catholiques de Colombie. Malgré une première rencontre décevante, nous espérons que cela pourra contribuer à désamorcer les tensions, à mettre fin à la réponse brutale des forces de sécurité publique contre les manifestants, et à commencer à aborder les nombreuses préoccupations sous-jacentes soulevées par la protestation.

James P. McGovern, représentant Démocrate du Massachussett, à l'intitiative de cette lettre