Nadia Elias, Al-Quds Al-Arabi,
26/7/2025
Traduit
par Fausto Giudice, Tlaxcala
C’est avec une grande tristesse que le peuple libanais a appris la nouvelle du décès du grand et brillant artiste libanais Ziad Rahbani, à l’âge de 69 ans, après une lutte contre la maladie.
Nombreux sont ceux qui ont exprimé leur profonde tristesse suite à sa disparition soudaine, partageant ses photos sur les réseaux sociaux et exprimant leur tristesse face à cette immense perte pour l’art et la culture libanaise et arabe. C’était une voix libre qui mettait en lumière l’injustice et l’imposture, brisant le silence par la parole et l’action.
Ziad Rahbani, né le 1er janvier
1956, était le fils de Fairouz et du regretté musicien Assi Rahbani. Il est
reconnu comme l’un des musiciens et hommes de théâtre les plus éminents du
Liban, ainsi que comme dramaturge, compositeur, critique politique,
commentateur radio et journaliste accompli.
Connu pour son appartenance à la
gauche et son soutien à l’idée de résistance, il est resté un fervent défenseur
de la cause palestinienne et s’est opposé au système politique traditionnel
libanais. Ses œuvres, axées sur une critique satirique et directe de la réalité
sociale et politique libanaise, lui ont valu une large audience au Liban et
dans le monde arabe.
Rahbani est célèbre pour ses
pièces révolutionnaires, devenues des classiques du théâtre libanais et
transmises de génération en génération avec amour et intérêt. Parmi les plus
marquantes, on peut citer : « Sahrieh », « Nazl al-Surur », « Haga Fashal », «
Asb’l Bi-Luqra Shou? », « Film Amriki Tall », « Lawla Fashat Al-Amal », « Bi’s-Karama
wa al-Sha’b al-’Aneed », etc.
Il a puisé sa matière théâtrale
dans le vocabulaire de la vie quotidienne, présentant ses personnages dans la
langue du peuple et avec un talent comique rare, ce qui le fait ressortir comme
un acteur comique habile qui sait choisir ses rôles en fonction de sa
personnalité et de ses capacités.
Ziad a débuté sa carrière
artistique très jeune, écrivant et composant pour sa mère, Fairouz. Il est
devenu un troisième pilier culturel après ses parents, proposant une nouvelle
vision du théâtre arabe contemporain alliant musique, comédie, politique et
audace.
Malgré son retrait relatif de la
vie artistique ces dernières années, il a conservé une grande considération
auprès d’un large public d’intellectuels et d’amateurs d’art authentique.
Les détails des funérailles
seront dévoilés dans les prochaines heures, avec la participation de sa mère,
Fairouz, de sa sœur, Rima, et de son frère, Hali.
Les communautés officielles,
artistiques et populaires du Liban l’ont pleuré, le président Joseph Aoun
exprimant sa « douleur suite au décès du grand artiste Ziad Rahbani, décédé
après une carrière artistique exceptionnelle qui a profondément marqué notre
conscience culturelle ».
Il a déclaré : « Ziad Rahbani n’était
pas seulement un artiste, mais une entité intellectuelle et culturelle à part
entière. Plus encore, il était une conscience vivante, une voix rebelle contre
l’injustice et un miroir honnête pour les personnes souffrantes et
marginalisées. Il écrivait sur la douleur des gens et jouait sur les cordes de
la vérité sans ambiguïté. Par son théâtre engagé et sa musique, débordante de
créativité, oscillant entre le classique, le jazz et la musique orientale, il a
présenté une vision artistique unique et a ouvert de nouvelles perspectives sur
l’expression culturelle libanaise, lui permettant d’acquérir, par ses
innovations, une renommée internationale ».
Le Président de la République a
ajouté : « Ziad était un prolongement naturel de la famille Rahbani, qui a
donné au Liban tant de beauté et de dignité. Il est le fils du créateur Assi
Rahbani et de Fairouz, notre ambassadrice auprès des étoiles, à qui nous
présentons aujourd’hui nos sincères condoléances, et nous sommes de tout cœur
avec elle dans cette grande perte. Nous partageons avec elle la douleur de
perdre quelqu’un qui était pour elle plus qu’un soutien. Nous présentons
également nos condoléances à l’honorable famille Rahbani pour cette grande
perte. »
Il a conclu en déclarant : « Les
nombreuses œuvres remarquables de Ziad resteront vivantes dans la mémoire des
Libanais et des Arabes, inspirant les générations futures et leur rappelant que
l’art peut être une résistance et que les mots peuvent être une prise de
position. Que Ziad Rahbani repose en paix, et que sa musique et ses pièces,
vibrantes de mémoire et de vie, demeurent un phare de liberté et un appel à la
dignité humaine. »
Le Premier ministre Nawaf Salam a
également exprimé son deuil, écrivant : « Avec la disparition de Ziad Rahbani,
le Liban perd un artiste créateur exceptionnel et une voix libre, restée fidèle
aux valeurs de justice et de dignité. Ziad incarnait un profond engagement
envers les causes de l’humanité et de la nation. Sur scène, par la musique et
les mots, Ziad a dit ce que beaucoup n’osaient pas dire, et a touché les
espoirs et les souffrances des Libanais pendant des décennies. Par sa franchise
douloureuse, il a insufflé une nouvelle conscience à la culture nationale. J’offre
mes plus sincères condoléances à sa famille et à tous les Libanais qui l’aimaient
et le considéraient comme leur voix. »
Le ministre de la Culture, le Dr
Ghassan Salameh, a écrit sur son compte X : « Nous redoutions ce jour, car nous
savions que son état de santé se détériorait et que son désir de se faire
soigner diminuait. Les projets de le soigner au Liban ou à l’étranger étaient
devenus des idées dépassées, car Ziad n’avait plus la capacité d’imaginer le
traitement et les opérations que cela nécessiterait. Que Dieu ait pitié du
créatif Rahbani . Nous le pleurerons en chantant ses chansons éternelles. »
Quant à l’actrice libanaise
Carmen Lebbos, qui était en couple avec Ziad Rahbani, elle a couvert sa page de
noir, écrivant tristement : « Pourquoi est-ce ainsi ? J’ai l’impression que
tout a disparu... J’ai l’impression que le Liban est vide. »
شو هالأيام
كأنه المصاري قشطت لحالا عهيدا نتفة وهيدا كتير
حلوة دي حلوة دي حلوة دي بتعجن في الفجرية
بيقولولك من عرق جبينه طلع مصاري هالإنسان
طيب كيف هيدا وكيف ملايينه وما مرة شايفينه عرقان
مش صحيح مش صحيح مش صحيح الهوا غلاب
شو هالإيام اللي وصلنالا قال إنه غني عم يعطي فقير
كأنه المصاري قشطت لحالا عهيدا نتفة وهيدا كتير
حلوة دي حلوة دي حلوة دي بتعجن في الفجرية
الغني من تلقاء نفسه حابب يوزع ورق المال
مانه بخيل أبدا على عكسه ذكركم يا ولاد الحلال
ليل يا لال ليل يا لال ليل
كل واحد منا عنده ستيله ما بيمنع إنو يصير تنسيق
جبلي لمضيلك قلمي ستيله كل الشعوب بكرا هتفيق
يا سلام يا سلام يا سلام سلم
شو هالإيام اللي وصلنالا قال إنه غني عم يعطي فقير
كأنه المصاري قشطت لحالا عهيدا نتفة وهيدا كتير
حلوة دي حلوة دي حلوة دي بتعجن في الفجرية
كل المصاري اللي مضبوبة الما بتنعد وما بتنقاس
أصلا من جياب الناس مسحوبة لازم ترجع ع جياب الناس
هيا دي هيا دي هيا دي هيا الأصلية
هيا دي هيا دي هيا دي هيا الأصلية
C’est quoi ces jours qu’on vit, dis-moi ?
بلا ولا شي
ولا ممكن فيه أراضي ولا فيه مجوهرات
تعي نقعد بالفي مش لحدا هالفي
حبيني وفكّري شوي
تعي نقعد تعي نقعد بالفي مش لحدا هالفي
حبيني وفكّري شوي
بلا ولا شي بحبك بلا ولا شي
بلا كل أنواع تيابك بلا كل شي فيه تزييف
بلا كل أصحاب صحابك التقلا والمهضومين
تعي نقعد بالفي مش لحدا هالفي
حبيني وفكّري شوي
تعي نقعد تعي نقعد بالفي مش لحدا هالفي
حبيني وفكّري شوي
بلا ولا شي وحدك بلا ولا شي
بلا جوقة أمّك فيّي ورموش وماسكارا
بلا ما النسوان تحيك بلا كل هالمسخرة
تعي نقعد بالفي مش لحدا هالفي
حبيني وفكّري شوي
تعي نقعد تعي نقعد بالفي مش لحدا هالفي
حبيني وفكّري شوي
Je t’aime sans rien
Je t’aime sans rien, sans rien du tout,
Sans un sou, sans billet, sans bijou.
Y a pas d’argent dans mon amour,
Ni lingots d’or, ni grand détour.
Viens qu’on s’pose sous un coin d’ombre,
Elle est à personne, douce et sans nombre.
Aime-moi… et pense un peu.
Viens qu’on s’pose, rien que tous les deux.
[Refrain]
Je t’aime sans rien, sans rien du tout,
Pas d’apparat, pas de décousu.
Sans robe chic, sans défilé,
Sans les faux-amis trop bien habillés.
Viens qu’on s’pose sous un coin d’ombre,
Elle est à personne, douce et sans nombre.
Aime-moi… et pense un peu.
Viens qu’on s’pose, rien que tous les deux.
Je t’aime sans rien, rien que toi-même,
Sans ta troupe, ni leurs faux problèmes.
Pas d’mascara ni p’tit brushing,
Ni les commères qui parlent de rien.
Viens t’asseoir loin de leurs regards,
À l’abri du bruit, tout est plus clair.
Aime-moi… et pense un peu.
Viens qu’on s’pose, loin des envieux.
[Refrain final]
Je t’aime sans rien, sans maquillage,
Pas besoin d’artifice ni de page.
Sans les conseils, sans les discours,
Aime-moi vrai, aime-moi court.
Viens qu’on s’pose sous un coin d’ombre,
Elle est à personne, douce et sans nombre.
Aime-moi… et pense un peu.
Viens qu’on s’pose, rien que tous les deux.
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