Traduit par Tlaxcala
Cette déclaration est émise par une coalition d'étudiants, de chercheurs et d'activistes druzes d’Amérique du Nord (Canada, USA et Mexique).Nous nous exprimons en tant que membres de la diaspora ayant des liens familiaux et culturels directs avec Soueïda, et nous refusons de rester silencieux face à cette campagne de nettoyage ethnique contre notre peuple. Contact
Le 15 juillet 2025, les forces du
gouvernement intérimaire syrien dirigées par Ahmed al-Charaa, connu des Syriens
sous le nom d’Abou Mohammad al-Jolani — ancien commandant de la branche
syrienne d’Al Qaïda et ancien affilié de l’État islamique — ont lancé une
offensive de grande ampleur contre la ville à majorité druze de Soueïda.
Cette opération, présentée comme
une mission visant à « rétablir l’ordre » et à faire respecter « la sécurité
dans la province », fut en réalité le début d’un massacre sectaire
minutieusement planifié. En l’espace de quatre jours, ce qui s’est déroulé fut
un nettoyage ethnique orchestré de la population druze, mené par des forces
djihadistes alignées sur l’État et soutenues par les mêmes individus qui
avaient déjà dirigé des escadrons de la mort sous des bannières extrémistes.
Massacres et assassinats ciblés
de civils
De nombreux rapports crédibles et
témoignages directs confirment que les forces gouvernementales syriennes et les
milices alliées ont exécuté des civils druzes chez eux et dans les rues. L’un
des épisodes les plus atroces fut le meurtre de 12 à 15 civils druzes non
armés, rassemblés dans la maison d’hôtes de la famille Radwan, tués à bout
portant. Dans un autre cas, six hommes druzes ont été sommairement exécutés
devant chez eux.
Selon Sky News, Reuters et The
Guardian, les exécutions sur le terrain furent généralisées et les victimes
incluaient des femmes, des enfants et du personnel médical. Dès le premier jour
du massacre, le Réseau syrien pour les droits de l’homme (SNHR) confirmait au
moins 321 morts civils, dont des enfants de seulement 18 mois, tués devant
leurs familles. Certains furent mutilés, violés ou décapités. Des hommes druzes
furent humiliés, des religieux tournés en dérision, et des captifs forcés de
renier leur foi avant d’être exécutés. Dans une vidéo authentifiée, des hommes
druzes sont jetés d’un balcon puis abattus en plein vol — un crime de guerre
filmé.
Alors que les premiers rapports
évoquaient des centaines de morts entre le 13 et le 18 juillet 2025, le bilan
réel dépasserait désormais les 1 000 victimes, et continue d’augmenter. De
nombreux corps restent introuvables, enterrés dans des fosses communes ou
méconnaissables du fait des destructions et du ciblage systématique des
familles.
Ville coupée du monde
Le régime intérimaire syrien a coupé
l’électricité, l’eau et les communications, transformant Soueïda en une prison
à ciel ouvert. Le HCR et d’autres organisations humanitaires ont indiqué ne pas
pouvoir accéder à la ville, bloquées qu’elles étaient par les tirs et les
barrages. Les hôpitaux étaient submergés, avec plus de 200 corps entassés dans
les morgues et les couloirs. L’hôpital national de Soueïda a été pris d’assaut
par des combattants armés, qui y ont ouvert le feu, détruit les équipements et
tué le personnel. À ce jour, seuls quelques centres de santé locaux restent
fonctionnels, les principaux hôpitaux ayant été bombardés.
La nourriture s’est épuisée. Les
nourrissons n’avaient plus de lait. Les magasins ont été vidés et pillés par
des milices tribales alliées au régime. Des quartiers entiers ont été réduits
en cendres. Au 18 juillet, on estimait entre 25 000 et 60 000 personnes
déplacées, beaucoup sans abri ni vivres. Les efforts de secours ont été délibérément
entravés.
Des preuves documentées
Les médias internationaux Reuters,
The Guardian, Associated Press, Sky News, et le Times of Israel ont confirmé
les atrocités à l’aide de reportages sur le terrain, de vidéos, et de
témoignages de survivants.
Le Réseau syrien pour les droits
de l’homme (SNHR) et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (SOHR) ont
tous deux qualifié cette opération de campagne de nettoyage sectaire, le SNHR
la décrivant comme « l’un des massacres les plus marquants de nettoyage
ethnique et religieux de l’histoire récente de la Syrie ».
Même Ahmed al-Charaa, président autoproclamé
du gouvernement intérimaire syrien, a reconnu que des crimes avaient eu lieu,
mais a rejeté la faute sur des “groupes hors-la-loi” non identifiés, malgré les
preuves accablantes impliquant ses propres combattants, issus pour beaucoup
d’anciens réseaux djihadistes et déjà connus pour leurs crimes de guerre.
Le monde ne peut détourner le
regard. Nous exigeons :
● Une enquête internationale
formelle sur le massacre de Soueïda et des poursuites contre les responsables,
y compris Ahmed al-Charaa (Jolani) et les membres de son commandement
militaire.
● Un corridor humanitaire
d’urgence via la Jordanie pour acheminer nourriture, eau et soins médicaux.
● La reconnaissance immédiate par
l’ONU et les instances internationales que ce qui s’est produit à Soueïda
constitue des crimes contre l’humanité et un acte de nettoyage ethnique.
Les Druzes de Soueïda ont déjà
été menacés de génocide — ce n’est pas la première fois que leur sang est jugé dispensable.
Mais aujourd’hui, leur massacre est filmé, documenté, et indéniable.
Si la communauté internationale reste passive, elle est complice.

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