Affichage des articles triés par pertinence pour la requête Tigrillo L. Anudo. Trier par date Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête Tigrillo L. Anudo. Trier par date Afficher tous les articles

28/07/2025

TIGRILLO L. ANUDO
Le procès d’Uribe en Colombie : le début de la fin de l’impunité

Tigrillo L. Anudo, 28 juillet 2025, à quelques heures du prononcé de la sentence pour fraude procédurale et subornation de témoins. Traduit par Tlaxcala

Posez votre petit fondement sur le tabouret
Mettez-vous à l'aise, Monsieur l'inculpé

Nous sommes un pays très jeune. À peine en train d’apprendre à cohabiter, à définir un cap, à instaurer les notions de justice judiciaire, à poser les premières briques dans la construction d’une maison collective, tiraillés entre la haine et l’amour, nous étreignant dans le désespoir et l’utopie.

Le pays n’avance pas de manière significative parce que les pouvoirs stratégiques restent entre les mains de la canaille, protégés par des médias canailles, blindés par des appareils canailles, légitimés par des serviteurs canailles.

Nos institutions ne sont pas aussi solides qu’on nous l’a raconté. Notre démocratie n’a jamais existé telle qu’on nous l’a présentée. La Colombie est un simulacre de maison qui abrite ses citoyens avec des droits inégaux. Certains oui, d’autres non. La vérité a toujours été souillée, voire défenestrée. Parmi toutes les carences de la Colombie, l’absence de vérité est l’une des plus paralysantes pour ses dynamiques de développement humain.

Le début du XXIe siècle fut marqué par l’obscurité, la douleur et l’ignominie avec les deux gouvernements successifs d’Álvaro Uribe Vélez (2002–2010). Ce qui le différencia des présidents précédents, c’est qu’Uribe ne cacha pas son penchant pour le crime et l’aporophobie, sa soif de terres et d’argent mal acquis, sa faim de pouvoir et de manipulation des masses ignorantes.

La principale signification d’une sentence de condamnation que pourrait prononcer la juge Sandra Liliana Heredia dans le procès d’Uribe est la proclamation d’une vérité : un président a utilisé sa fonction pour commettre des délits. Une vérité qui ouvrira la voie à d’importantes déductions.


Cette vérité, dans l’histoire d’un pays rempli d’idoles aux pieds d'argile, contribue à sortir de la naïveté, à dépasser l’adolescence politique, à abandonner l’analphabétisme politique. Elle pousse aussi à une révision collective du type de société grégaire et acritique que nous avons construite, à l’apprentissage de nouvelles valeurs pour remplacer les antivaleurs. C’est une brique de plus dans la construction d’une maison aux colonnes dignes.

Si une condamnation d’Álvaro Uribe Vélez devait être prononcée, un mythe aux multiples significations s’effondrerait. Tomberait le Messie de papier qui ne nous a sauvés d’aucune guérilla. Il ne serait plus le “Grand Colombien”. Ni l’efficace pacificateur. Encore moins le gardien des trois “petits œufs”*. Sa “sécurité” antidémocratique serait discréditée. Lui, qui a gouverné pour favoriser les plus riches. Lui, qui a persécuté les pauvres avec des lois liberticides et des décrets martiaux extrajudiciaires.

On nous a menti : les politiciens, les industriels, les grands propriétaires terriens, les entrepreneurs, les commerçants, les juges, les gouvernants, les acteurs armés, les universitaires, les prêtres. Il y a des exceptions. Les artistes aussi ont menti, mais leurs mensonges ont servi à révéler la vérité à travers leurs œuvres — de beaux mensonges qui dévoilent d’effroyables vérités.

Dans un pays rempli de mensonges, ce serait une grande victoire qu’une juge de la République condamne pour corruption un politicien présenté comme “le plus ferme au cœur grand”. La Colombie a besoin de vérité et de réparation pour les victimes. La contribution à la vérité est, entre autres, l’un des grands enjeux du procès du sociopathe et mythomane Álvaro Uribe. L’idée commence à s’imposer que personne n’est au-dessus de la Loi. Ce serait le début de la fin de l’impunité qui a avili la Colombie.

 NdT

*Lorsque le président Uribe a passé le relais au président Santos en août 2010, il lui a confié la tâche de préserver son héritage, qu'il a résumé en trois piliers, trois "petits oeufs" : la confiance des investisseurs, le progrès social et la sécurité. Dans son discours d'investiture de 2010, le président Santos a promis de préserver ces "petits oeufs".

06/10/2025

TIGRILLO L. ANUDO
Les flottilles qui sont kidnappées chaque jour

Tigrillo L. Anudo, 6 octobre 2025
Traduit par Tlaxcala

Español English Italiano عربية

Le monde change peu. Les schémas historiques se répètent. Le passé n’est jamais parti. La chosification des êtres humains continue. La colonisation est toujours à l’ordre du jour. La piraterie en eaux internationales renaît avec d’autres acteurs (qui a finalement gardé les aides et les biens des passagers de la flottille humanitaire en route vers Gaza ?). On qualifie de “terroristes” ceux qui entreprennent des actions en faveur de la justice.


L’arraisonnement de la Global Sumud Flotilla, qui transportait une aide humanitaire au peuple martyrisé de Gaza, est ce qui se produit quotidiennement dans de nombreux pays. Cela se passe en ce moment même en Équateur, au Pérou, en Argentine, où les politiques néolibérales soumettent la population à la faim, au manque d’accès à la santé, à l’éducation, au logement, à l’emploi — à une mort lente.

La différence, c’est qu’il ne s’agit pas de flottilles naviguant sur la mer. Ce sont des flottilles d’investissements sociaux, kidnappées dans des congrès et assemblées ploutocratiques corrompues. Cette pratique du capitalisme global est plus visible dans une nation envahie, massacrée et humiliée par l’idéologie sioniste : conception d’un État suprémaciste menant un nettoyage ethnique contre ceux qu’il considère comme “inférieurs” et “terroristes”.

Dans les pays cités, ce sont les droits humains d’autres ethnies (indigènes, afrodescendants, paysans, ouvriers métis) sont séquestrés. Des régimes dictatoriaux et répressifs y opèrent. Ils ne tuent pas avec des bombardiers ou l’intelligence artificielle, mais par la négation de la dignité humaine — ignominie invisibilisée par les médias capitalistes et les systèmes éducatifs programmant des analphabètes politiques.

Tout est lié. Daniel Noboa (Équateur), Dina Boluarte (Pérou) et Javier Milei (Argentine) sont alliés du gouvernement sioniste de Netanyahou. De même, Donald Trump et plusieurs dirigeants européens font affaire avec le régime israélien et défendent. Bien que certains gouvernements d’Europe aient verbalement condamné les actions terroristes de l’État israélien (comme l’Italie ou l’Espagne), ils ont fini par baisser la tête face au génocide. Ils manquent de courage. Ils craignent de sortir du club des puissants complices du monde.

Le gouvernement des USA suit l’idéologie sioniste, c’est son modèle. C’est l’allié naturel de ceux qui incarnent le capitalisme 2.0 : usure, contrôle bancaire et financier, industries lucratives, production d’armes, surveillance, espionnage, exploitation accrue du travail. Le capitalisme 2.0 fait progresser la technologie, mais régresser l’humanité.

Israël enseigne aux USA comment faire des affaires, en l’associant à des projets hôteliers sur le territoire palestinien. Ni le droit international ni les droits humains ne freinent le taux de profit. L’élite politique mondiale reste permissive face au génocide de Gaza, par intérêt économique et diplomatique.

Même les romans dystopiques du XXe siècle n’avaient pas imaginé l’utopie négative actuelle : un petit pays, armé jusqu’aux dents et soutenu par l’empire usaméricain, défend son “droit” à commettre un génocide. Il considère même l’envoi d’eau, de nourriture, de médicaments à Gaza comme des actes “terroristes” financés par le Hamas. Il impose un blocus maritime depuis 17 ans, condamnant Gaza à la soif, à la faim, au manque de soins, violant le droit maritime international. Qui se soucie de la Palestine ?

Comment affronter le danger que représente le terrorisme d’État d’Israël ? Les marches et les flottilles humanitaires sont plus symboliques qu’efficaces. Cependant, elles sont précieuses et doivent continuer car elles rendent visible l’infâme offensive d’une machine qui tue enfants et femmes. Il existe aussi des campagnes de boycott contre les entreprises qui financent le terrorisme de l’armée sioniste. Leur portée est limitée, mais elles s’ajoutent au cri pour la paix. Le président Petro a proposé une Armée de Salut de l’Humanité, mais il n’y a pas eu de réponse opportune pour la concrétiser. Le président Trump a annoncé un “plan de paix” recolonisateur pour freiner la “guerre” (il ne dit pas “génocide”) et administrer avec Tony Blair (tueur d’Asiatiques) la bande de Gaza. Une tromperie et une moquerie envers le monde. Ils annulent l’autodétermination des peuples d’un trait de plume, ils décident pour la Palestine.

Tout indique que le désordre qui détruit le droit international ne pourra être compensé que par l’usage de la force par de nouveaux acteurs audacieux. Les Houthis du Yémen, un pays pauvre ravagé par la guerre, ont osé lancer des drones et missiles vers Israël ; ils le font par solidarité avec la Palestine, pour se faire entendre comme nation ignorée et frappée, pour des motifs historiques et religieux, pour la stratégie, le calcul politique, et parce qu’ils ont la dignité et le courage qui manquent aux nations riches. Ces actions, ainsi que les réponses avec missiles supersoniques de l’Iran qui ont mis en pièces le Dôme de fer d’Israël, encouragent d’autres pays à intervenir pour arrêter les massacres impunis commis quotidiennement par les militaires fanatiques dirigés par Netanyahu. Israël n’est pas si invulnérable ; cela a été démontré. Et un pays minuscule comme le Yémen comprend qu’il peut jouer un rôle en contrôlant la mer Rouge, par où navigue une grande partie des combustibles et marchandises du commerce international. Dans un monde où sont violées les règles de coexistence et de respect entre nations, on autorise la continuation de ces violations par d’autres intéressés. Israël risque d’être effacé de la carte pour son défi persistant à la paix et à la moralité internationales.

Ahmed Rahma, Türkiye

Si l’armée israélienne s’arroge le droit de kidnapper des bateaux dans les eaux internationales, elle valide le fait que les Houthis attaquent les navires transportant des armes, marchandises ou combustibles par le détroit de Bab el-Mandeb, l’entrée sud de la mer Rouge, par où transitent les navires chargés de pétrole qui approvisionnent non seulement Israël, mais aussi l’Europe et les USA. Les navires de ce dernier pays souffriront aussi. Les prix du pétrole peuvent augmenter. L’économie mondiale pourrait être affectée. La loi de la jungle s’étend sur la planète ; un avenir incertain pourrait marquer les relations internationales.

La dispute des marchés et des routes commerciales mondiales place dans un jeu d’échecs la Russie, la Chine, l’UEurope et les USA. Aucun d’entre eux ne se soucie du sort de la Palestine. Ils se préoccupent de la manière dont ils se positionnent face à leurs adversaires. Chaque fois qu’un nouveau front de guerre s’ouvre pour les USA, Russes et Chinois en profitent. Ils veulent que les USA s’épuisent en aidant leurs partenaires israéliens. Voilà pourquoi ours et dragons n’entrent pas énergiquement en scène pour défendre la Palestine. C’est ainsi que fonctionne l’économie politique. De petits pays comme le Yémen et le Liban (Hezbollah) font plus pour les Gazaouis que les grandes puissances. Les gouvernements arabes ne parviennent pas non plus à s’entendre sur la manière d’aider leurs frères palestiniens, ni sur la façon de faire face au défi sioniste.

Seuls les peuples sauvent les peuples. D’autres initiatives seront indispensables pour freiner le génocide. Il n’y a aucune puissance militaire qui sauve des vies à Gaza. Aucun gouvernement n’ose intercéder pour les Palestiniens massacrés. Aucun ne veut “avoir des problèmes”, chacun regarde son propre intérêt. Jusqu’à présent, seule l’Indonésie a proposé 20 000 soldats pour une improbable armée de salut. Personne ne croit aux armées de salut.

Gaza est seule. Ses habitants continuent de tomber sous les balles assassines de Netanyahou. Après Hiroshima et Nagasaki, le génocide palestinien est le plus grand échec de l’humanité.
La coupole sioniste est déterminée à exterminer les habitants de Gaza.
Elle le fait depuis 1947, lorsque ses alliés britanniques les ont placés délibérément sur le territoire palestinien.
Sa haine et sa peur (manque d’amour) l’ont amenée à considérer tous les Palestiniens comme des terroristes.
Elle dit la même chose de ceux qui tentent de leur apporter de l’aide.
Le fascisme est en train de régner, et nous ne nous en sommes pas rendu compte.

 

02/09/2025

TIGRILLO L. ANUDO
Colombie : des candidatures qui pèsent

Tigrillo L. Anudo, 2/9/2025
Traduit par Tlaxcala

Le courant progressiste colombien aligne de solides prétendants pour l’élection présidentielle de 2026. Deux noms émergent : Iván Cepeda Castro et Carolina Corcho Mejía.

Iván incarne la mesure, l’équilibre, la défense des droits humains, la justice, la solidarité, l’éthique, la paix, la dignité et la cohérence.
Carolina, elle, se distingue par son éloquence, ses idées, sa loyauté, son énergie, son empathie, son sens du leadership et de la gestion, sa capacité d’action et de connexion.

Deux profils différents mais complémentaires, qui pourraient former un ticket équilibré et crédible pour la présidentielle.

Mais les qualités personnelles, aussi solides soient-elles, ne suffisent pas. Un nom ne vaut que s’il s’accompagne d’un projet politique démocratique et populaire. C’est ce programme, sa cohérence et sa capacité à fédérer, qui pourra transformer l’histoire nationale.

L’unité des électeurs se gagne par la clarté des objectifs et la force du projet collectif. Iván et Carolina disposent d’un capital politique important, mais il leur faudra bâtir et diffuser un programme commun, sans tarder. Un plan qui aborde les priorités du pays : Paix Totale, Réforme agraire, réformes de la santé, de l’éducation, de la justice et de la politique, libération des jeunes emprisonnés après la révolte sociale, baisse drastique des tarifs des services publics, fin des péages, lutte contre l’impunité, soutien à l’économie populaire, protection de l’eau et de l’environnement, transition énergétique, culture, réindustrialisation, développement ferroviaire, entre autres.

La Paix Totale, proposition phare mais controversée du gouvernement Petro, devra être repensée. La violence en Colombie a des racines économiques et culturelles. Il est donc urgent d’impliquer entreprises, universités, associations sociales et culturelles pour en faire un véritable mouvement de transformation, et non un simple slogan idéologique. Objectif : sauver des vies, qu’il s’agisse de civils, de policiers, de militaires ou de jeunes enrôlés de force.

Autre priorité : s’attaquer aux causes structurelles de la violence : l’inégalité et la cupidité. Une paix durable passera par l’intégration des jeunes liés à la délinquance et par la persuasion des acteurs économiques et sociaux sur les bénéfices d’une démobilisation générale.

La Réforme agraire est également incontournable : garantir la souveraineté alimentaire, réorienter des terres peu productives vers l’agriculture et réduire la dépendance aux importations.

Le progressisme porte aussi un autre défi : déprivatiser le pays. Routes nationales confiées à des consortiums privés, services publics parmi les plus chers d’Amérique latine, notariats et chambres de commerce qui imposent des coûts excessifs aux entrepreneurs… Autant de structures qui enrichissent une élite et appauvrissent la majorité. La remise à plat des institutions, souvent gangrenées par la corruption, s’impose.

En somme, la tâche est immense. Gustavo Petro a ouvert un chemin en écartant les obstacles symboliques. Il appartient désormais aux nouveaux candidats de rendre visibles, aux yeux du peuple, les possibles d’un avenir plus juste et plus démocratique.


30/09/2025

TIGRILLO L. ANUDO
L’ONU disqualifiée par les peuples

 

Tigrillo L. Anudo, 30/9/2025
Traduit par Tlaxcala

Le monde est un asile d’aliénés. Tant de bêtes déchaînées ne seront pas contrôlées même par une Armée du Salut de l’Humanité. Il faut un théâtre de la cruauté pour à peine étouffer l’assaut contre la raison qui s’est emparé des sociétés humaines. Des disruptions performatives, des paralysies massives, la rupture de la normalité, des cris généralisés pour la vérité et la liberté, des actions audacieuses, le défi aux pouvoirs. Jusqu’à ce que la raison pointe chaque matin avec le lever du soleil.

L’Organisation des Nations Unies — l’ONU — est un théâtre de la simulation et du mensonge. Rien de significatif pour la tranquillité des espèces ne naît de cet instrument des élites corporatistes qui oppressent la famille humaine. Entité sans autorité face aux pouvoirs militaires et économiques. Entité sans âme, sans peuples enracinés, sans représentation des opprimés. Les voix de la vie, de l’eau, du sacré, de l’ancestral, de la paix, de l’enfance, du migrant, n’y ont pas leur place.

La diplomatie a encore une fois échoué, comme l’a dit Petro dans les rues de New York. Depuis deux ans, le défilé de mots sur les moquettes de l’ONU n’a pas su enrayer les rivières de sang dans les déserts de Gaza. Depuis sa fondation il y a 80 ans, presque aucune guerre n’a pu être empêchée. Les conflits qui ont éclaté se sont pour une large part terminés grâce à la dissuasion provoquée par les armes elles-mêmes. L’ONU est si inopérante que les pays font davantage confiance à la capacité dissuasive des armes nucléaires ou à des alliances stratégiques. C’est pourquoi ils se préoccupent de les développer. Un pays qui ne veut pas succomber à la voracité de puissances agressives montre ses armes atomiques et supersoniques.

04/08/2025

TIGRILLO L. ANUDO
Notre pire ennemi en Colombie : la stupidité

 Tigrillo L. Anudo, 4/8/2025
Original
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala


« La stupidité n’est pas une fatalité,
mais la surmonter nécessite une prise de conscience
et une action critique»
Dietrich Bonhoeffer

 

Ton héritage est si sordide – Innommable que tu es –, tant de mépris et d’infamie ont été laissés par ton ombre maléfique, que notre héritage sera d’effacer tout ton héritage.

C’est ainsi que raisonnent les jeunes Colombiens qui ont subi la répression brutale lors de l’explosion sociale de 2021, ordonnée par Iván Duque, alors président, inspiré par les pièges tendus aux jeunes pauvres apparus avec des bottes en caoutchouc sous les deux gouvernements du seigneur des écuries.

Effacer tout un héritage fondé sur la stupidité des masses est un engagement non seulement des jeunes, mais aussi de tous les démocrates qui ressentent le besoin de réparer des blessures si profondes qui continuent de bénéficier de l’impunité. La première condamnation du grand propriétaire foncier [Álvaro Uribe] ouvre une porte vers une oasis de pudeur. 

Mais la cour est encore tellement infestée qu’il faut beaucoup de ferveur. Pour effacer l’héritage exécrable du louchebem, plusieurs tâches doivent être entreprises :

1. Traduire à nouveau en justice le promoteur de la tronçonneuse, pour les massacres d’El Aro et de La Granja, pour avoir transformé les Convivir en blocs paramilitaires, pour les plus de 6 402 personnes tombées lors d’exécutions extrajudiciaires, pour l’assassinat de Tito Díaz, maire d’El Roble (Sucre), pour « l’accident » de Pedro Juan Moreno, son secrétaire au gouvernement d’Antioquia, pour ses méfaits à l’Aerocivil, pour le vol continu d’essence dans la ferme Las Guacharacas, pour d’autres larcins.

2. Démanteler les récits mensongers des médias et des personnalités de la sphère politico-patronale. Diffuser le récit de la vérité. La vérité dans les conversations, la vérité sur les lieux de travail, la vérité dans les rues, la vérité dans les salles de classe. La vérité, la vérité et rien que la vérité. C’est ce qu’ils craignent le plus. Ils la dissimulent à travers leurs entreprises de communication propagandistes.

3. Dénoncer et poursuivre sans relâche tous les politichiens et fonctionnaires corrompus. Ainsi que toutes les personnes qui, sur les réseaux sociaux, menacent la vie de ceux qui sont du côté de la vérité.

Ils ne veulent pas que justice soit faite. Ils veulent que l’impunité continue. L’extrême droite est en train de monter des coups judiciaires et de discréditer la juge Sandra Liliana Heredia, la procureure Marlene Orjuela, le sénateur Iván Cepeda et l’avocat Miguel Ángel del Río. Ils sont en train de faire passer l’idée que le procès d’Uribe n’était pas judiciaire mais politique. Ils la diffusent dans le monde entier, la reprennent dans les médias business yankees.

Ils se font passer pour des avocats renommés afin de demander l’ouverture d’une enquête contre Cepeda et del Río, les liant au trafic de drogue. L’un des fils du sinistre sycophante serait derrière tout ça, afin de se venger de Cepeda, le sénateur qui a fait condamner son père. Ils bénéficient du soutien de membres républicains du Congrès et de hauts fonctionnaires du gouvernement usaméricain, ainsi que de membres de la DEA et du FBI.

« Effacer tout ton héritage sera notre héritage »: ce slogan chilien est devenu colombien, Uribe remplaçant Pinochet. Image d’Agustina Scliar

La Colombie vit un moment d’accouchement culturel. La condamnation du génocidaire psychopathe a révélé qu’il n’y a plus d’intouchables sur le territoire colombien. L’opinion publique comprend que le Ténébreux de Salgar [lieu de naissance d’Uribe] n’a pas travaillé main dans la main avec la société civile pour trouver des solutions pertinentes aux problèmes sociaux, mais qu’il a collaboré avec les groupes paramilitaires et les éléments pourris de l’armée et de la police.

C’est le moment historique pour commencer à mettre de l’ordre dans la maison commune. Proclamer des règles générales pour le respect efficace de l’éthique et de la responsabilité. Revenir au discernement et à la compréhension. Pour sortir de la stupidité qui a légitimé un régime de terreur et d’ignominie. Une grande partie de la société s’est rendue complice d’actes fréquents contre la dignité humaine, la moralité et la démocratie. La stupidité est dangereuse car elle combine l’incapacité de raisonner de manière critique avec une tendance pernicieuse à accepter sans les remettre en question les dogmes, les ordres ou les croyances. L’émotivité a pris le dessus lors de la prise de décisions importantes. La solidarité de corps a transformé la société en meurtrière d’une autre partie de la société, désignée et transformée en « ennemi commun à vaincre ».

La stupidité s’est emparée de la Colombie au cours des 25 premières années de ce siècle. Elle est toujours là, vivante, ardente, avide de plus de sang. Elle prépare déjà une marche nationale pour défendre « l’innocence du Grand Cafard ». La stupidité a été plus puissante que la méchanceté elle-même. Et le monstre des écuries s’en est servi. Il a mis à genoux tout un peuple émotif, religieux, grégaire, obéissant, désorienté. Avec ce soutien stupide, il a réussi ce que Pablo Escobar n’avait pas pu faire. La stupidité ne répond ni à la logique, ni aux arguments, ni aux preuves. Une personne stupide agit sans comprendre les conséquences de ses actes, convaincue de sa droiture.

 

Mural à l’effigie de Dietrich Bonhoeffer sur le mur du lycée portant son nom à Wertheim en Allemagne

Dietrich Bonhoeffer, martyr de la résistance allemande contre le nazisme, dit que la stupidité fleurit sous les structures du pouvoir autoritaire. Lorsqu’un groupe ou un individu se soumet au pouvoir, il a tendance à renoncer à son autonomie critique, non pas parce qu’il est incapable de penser, mais parce qu’il cesse de l’utiliser. Ce processus se produit tant chez les individus que dans des sociétés entières, où le pouvoir utilise la propagande, l’intimidation ou la manipulation émotionnelle pour instaurer un conformisme acritique. C’est ce qui s’est passé dans notre société. Une masse qui ne s’intéressait pas à l’actualité réelle est tombée dans le piège des « récits messianiques » d’un maboul devenu « le papa des poussins », le père d’une société avide de faits grandiloquents qui promettaient la rédemption.

La stupidité, selon Bonhoeffer, n’est pas principalement un phénomène individuel, mais collectif. Une personne isolée peut faire preuve d’une plus grande capacité critique, mais en groupe, les dynamiques sociales et les pressions de l’environnement ont tendance à réduire cette capacité. Ce phénomène peut être observé dans les mouvements de masse, où le comportement des individus s’homogénéise et où les décisions sont prises davantage par imitation que par réflexion. La peur est un élément central dans la perpétuation de la stupidité. Une société soumise à la terreur – physique ou psychologique – a tendance à chercher refuge dans des simplifications, des clichés et des figures d’autorité qui promettent la sécurité, même si ces promesses sont illusoires ou destructrices. Comme ils ont applaudi le seigneur des ténèbres lorsqu’il semait la douleur et la mort dans les campagnes colombiennes. Tuer, tuer, tuer, telle était sa formule clichée pour résoudre les problèmes structurels qui exigeaient analyse, réflexion critique, impartialité, philosophie, discernement, compréhension.

La stupidité ne se corrige pas avec des arguments logiques ou des preuves. Les personnes stupides ne s’intéressent pas à la vérité ; elles sont prisonnières d’une bulle idéologique qui ne contredit pas leur vision du monde. La stupidité conduit à une dangereuse délégation de responsabilité. Ceux qui y succombent justifient leurs actions ou leur inaction en disant qu’ils ne font qu’obéir aux ordres ou qu’ils ne pouvaient rien faire. Ce sont ces justifications que nous avons entendues à la JEP [Juridiction Spéciale pour la Paix]de la part des militaires qui ont participé aux « faux positifs ». Pour Bonhoeffer, cette irresponsabilité a des conséquences éthiques dévastatrices. La stupidité réduit la complexité du monde à des formules simplistes. Tout se résume à « nous contre eux », « le bien contre le mal » ou « la vérité contre le mensonge », sans place pour les nuances ou les doutes.

Le régime nazi est l’exemple le plus évident de la stupidité en action. Des millions de personnes ont aveuglément adopté une idéologie fondée sur la violence, le racisme et la suprématie, ignorant délibérément les crimes qui étaient commis. Il en a été de même et il en est toujours ainsi en Colombie : une majorité de la population a approuvé ces anti-valeurs en votant deux fois aux élections présidentielles pour le roi du mensonge. La manipulation des masses par la propagande est un autre exemple de stupidité. Ceux qui méprisent toute information révélant la vérité deviennent des instruments du pouvoir, sans réfléchir aux implications de leurs actes. C’est le cas de millions de Colombiens qui ont voté pour Rodolfo Hernández lors de l’ élection présidentielle de 2022, simplement parce que c’était celui que le propriétaire de l’hacienda avait désigné. La passivité face aux injustices, sous prétexte de « ne pas vouloir s’impliquer », est une autre forme de stupidité collective. Ici, l’ignorance n’est pas innocente, elle est complice.

Heureusement, dit Bonhoeffer, la stupidité n’est pas une fatalité, mais la surmonter nécessite un travail éthique et éducatif en profondeur. La clé réside dans le développement de l’esprit critique et du courage moral. Une véritable éducation encourage la pensée critique et la responsabilité éthique. Les individus doivent apprendre à remettre en question les normes, les idéologies et les figures d’autorité lorsque c’est nécessaire. La stupidité ne peut être combattue directement, mais elle peut être minimisée en résistant aux structures de pouvoir qui la favorisent. Cela nécessite une citoyenneté active, engagée en faveur de la vérité et de la justice. Face à la stupidité collective, Bonhoeffer prône des communautés fondées sur des valeurs éthiques solides, où la vérité et la responsabilité sont centrales. Comment distinguer la stupidité de l’ignorance ? L’ignorance peut être corrigée par l’éducation, tandis que la stupidité implique un refus actif de la réflexion critique. Quel rôle joue la technologie moderne dans la perpétuation de la stupidité ? Bien que Bonhoeffer ait écrit à une autre époque, la propagation de la désinformation et la polarisation sur les réseaux sociaux pourraient être considérées comme de nouvelles formes de stupidité collective. Nous vivons dans un état universel de désinformation, les médias d’entreprise mentent tout le temps, imposant des récits qui altèrent les réalités et favorisent la progression du fascisme. Comment pouvons-nous briser le cycle de la stupidité dans les sociétés contemporaines ? La réponse semble résider dans l’éducation et le renforcement des institutions démocratiques qui promeuvent la responsabilité éthique.

La tâche est donc ardue et demande un engagement à plein temps. Pour mettre fin à cette horrible nuit, il n’y a pas d’autre alternative que de soustraire des gens à la stupidité en passant à l’offensive pour diffuser la vérité, pour obtenir de nouveaux procès contre les criminels en col blanc qui continuent à sévir. Il faut également neutraliser les personnages qui constituent un danger pour la coexistence pacifique et la sécurité de ceux qui sont du côté de la vérité. Des personnages grossiers qui incitent à la violence politique, à des formes stupides de faire de la politique, comme Andrés Julián Rendón, Fico Gutiérrez, les conseillers municipaux de Medellín Gury Rodríguez et Sebastián López, le conseiller municipal de Cali Andrés « El pistolero » Escobar, les sénatrices María Fernanda Cabal, Paloma Valencia, Paola Holguín et autres.




06/10/2025

TIGRILLO L. ANUDO
Le flottiglie che vengono sequestrate ogni giorno


Tigrillo L. Anudo, 6 ottobre 2025
Tradotto da Tlaxcala

Español English Français عربية

Il mondo cambia poco. Si ripetono schemi storici. Il passato non se n’è mai andato. La cosificazione degli esseri umani continua. La colonizzazione è all’ordine del giorno. La pirateria nelle acque internazionali rinasce con altri attori (chi si è infine tenuto gli aiuti e gli averi degli occupanti della flottiglia umanitaria diretta a Gaza?). Vengono definiti “terroristi” coloro che intraprendono azioni a favore della giustizia.


Il sequestro della Flottiglia Globale Sumud, che portava aiuti umanitari al popolo tormentato di Gaza, è ciò che accade quotidianamente in molti paesi. Sta accadendo proprio ora in Ecuador, Perù, Argentina, dove le politiche neoliberiste sottomettono la popolazione alla fame, alla mancanza di assistenza sanitaria, di istruzione, di alloggio, di lavoro — a una morte lenta.

La differenza è che non si tratta di flottiglie che viaggiano per mare. Sono flottiglie di investimento sociale che restano sequestrate nei Congressi e nelle Assemblee pluto­cratiche e corrotte. La differenza sta nel fatto che questa pratica del capitalismo globale diventa più visibile in una nazione invasa, massacrata e umiliata dall’ideologia sionista, concezione di uno Stato suprematista che realizza una pulizia etnica contro coloro che considera “inferiori” e “terroristi”.

Nei paesi menzionati sono sequestrati i diritti umani di altre etnie (indigeni, afrodiscendenti, contadini, operai meticci), operano regimi dittatoriali, repressivi e antidemocratici. Non uccidono con aerei bombardieri e intelligenza artificiale, ma con la negazione della dignità umana, ignominia resa invisibile dai mezzi di comunicazione imprenditoriali e dagli apparati educativi che programmano analfabeti politici.

Tutto è articolato. Daniel Noboa (presidente dell’Ecuador), Dina Boluarte (presidente del Perù) e Javier Milei (presidente dell’Argentina) sono alleati del governo sionista di Netanyahu. Come loro, Donald Trump (presidente degli Stati Uniti) e altri presidenti di nazioni europee fanno affari con il regime di Israele che difendono. Anche se alcuni governi europei hanno respinto a parole le azioni terroristiche dello Stato israeliano in Palestina (tra questi Italia e Spagna), hanno finito per abbassare la testa di fronte al genocidio. Non c’è fermezza nel rifiuto. Hanno paura di assumere posizioni decise, non vogliono uscire dal Club dei potenti complici del mondo.

Il governo degli USA segue l’ideologia sionista, è il suo riferimento. È l’alleato naturale di coloro che incarnano ciò che è più caratteristico del capitalismo 2.0: usura, controllo delle banche e del sistema finanziario, gestione delle industrie più redditizie, produzione di armi e tecnologie di sorveglianza, servizi di spionaggio e tecniche di combattimento contro i “nemici interni”, sviluppi di Intelligenza Artificiale che aumentano lo sfruttamento del lavoro e la disoccupazione. Il capitalismo 2.0 fa avanzare la tecnologia e arretra l’umanità.

Israele insegna agli USA come fare affari, coinvolgendoli come partner in un ambizioso progetto alberghiero in territorio palestinese. Né il Diritto Internazionale né i Diritti Umani fermano il tasso di profitto. Il mondo politico elitario continua, in gran parte, a essere molto permissivo con il genocidio a Gaza. Conviene loro. Sono i fili invisibili degli interessi commerciali e diplomatici che predominano nell’agenda delle politiche estere. Prevale l’economia politica, non l’etica né la solidarietà internazionale.

Nemmeno i romanzi distopici del XX secolo avevano previsto l’utopia negativa che il mondo vive oggi. Un piccolo paese con un esercito potente, sostenuto dall’impero usamericano, “difende” il proprio diritto a commettere un genocidio. Inoltre, considera l’atto di portare cibo, acqua, medicine e altri aiuti umanitari a un popolo bloccato come atti terroristici finanziati da Hamas. Si concede il permesso di imporre un blocco marittimo alla Striscia di Gaza (da 17 anni), sottomettendola alla sete, alla fame e alla mancanza di medicinali. Si permette anche di violare il diritto al mare abbordando imbarcazioni che si trovano in acque internazionali.

A chi importa la Palestina?

Come affrontare il pericolo rappresentato dal terrorismo di Stato di Israele? Le marce e le flottiglie umanitarie sono più simboliche che efficaci. Tuttavia, sono preziose e devono continuare, perché rendono visibile l’infame offensiva di una macchina che uccide bambini e donne. Esistono anche campagne di boicottaggio contro le imprese che finanziano il terrorismo dell’esercito sionista. Anche la loro portata è limitata, ma si aggiungono al clamore per la pace. Il presidente Petro ha proposto un Esercito di Salvezza dell’Umanità, ma non c’è stata una risposta tempestiva per realizzarlo. Il presidente Trump ha annunciato un “Piano di Pace” recolonizzatore per fermare la “guerra” (non dice genocidio) e amministrare la Striscia di Gaza con Tony Blair (assassino di asiatici). Un inganno e una beffa per il mondo. Annullano l’autodeterminazione dei popoli con un colpo di penna, decidono per la Palestina.

Ahmed Rahma, Türkiye

Tutto indica che il disordine che distrugge il Diritto Internazionale potrà essere compensato solo con l’uso della forza da parte di nuovi e audaci attori. Gli Houthi dello Yemen, un paese povero devastato dalla guerra, hanno osato lanciare droni e missili su Israele; lo fanno per solidarietà con la Palestina, per farsi sentire come nazione ignorata e colpita, per motivi storico-religiosi, per strategia, per calcolo politico, perché hanno la dignità e il coraggio che mancano alle nazioni ricche. Queste azioni, insieme alle risposte con missili supersonici dell’Iran che hanno fatto a pezzi la Cupola di ferro di Israele, stanno incoraggiando altri paesi a intervenire per fermare i massacri impuniti che ogni giorno commettono i militari folli guidati da Netanyahu. Israele non è così invulnerabile, è già stato dimostrato. E un paese minuscolo come lo Yemen capisce di poter giocare un ruolo controllando il Mar Rosso, attraverso il quale naviga gran parte dei combustibili e delle merci del commercio internazionale. In un mondo dove si violano le regole della convivenza e del rispetto tra le nazioni, si autorizza la continuazione di tali violazioni da parte di altri interessati. Israele rischia di essere cancellato dalla mappa per la sua persistente sfida alla pace e alla moralità internazionale.

Se l’esercito israeliano si arroga il diritto di sequestrare navi in acque internazionali, sta legittimando che gli Houthi attacchino le navi che trasportano armi, merci o combustibili attraverso lo Stretto di Bab el-Mandeb, l’entrata sud del Mar Rosso, attraverso cui passano le navi cariche di petrolio che riforniscono non solo Israele, ma anche Europa e Stati Uniti. Anche le navi di quest’ultimo paese soffriranno. I prezzi del petrolio possono aumentare. L’economia mondiale potrebbe essere colpita. La legge della giungla si espande sul pianeta; un futuro incerto potrebbe segnare le relazioni internazionali.

La disputa dei mercati e delle rotte commerciali mondiali è una partita a scacchi tra Russia, Cina, Europa e Stati Uniti. Nessuno di loro si preoccupa del destino della Palestina. Si preoccupano di come si posizionano di fronte ai loro avversari. Ogni volta che si apre un nuovo fronte di guerra per gli Stati Uniti, russi e cinesi ne approfittano. Sono interessati a vedere gli USA logorarsi aiutando i loro soci israeliani. Ecco perché orsi e draghi non entrano con forza a difendere la Palestina. È così che funziona l’economia politica. Piccoli paesi come lo Yemen e il Libano (Hezbollah) fanno di più per i gazawi che le grandi potenze. I governi arabi non riescono nemmeno a mettersi d’accordo su come sostenere i loro fratelli palestinesi, né su come affrontare la sfida sionista.

Solo i popoli salvano i popoli. Altre iniziative saranno indispensabili per fermare il genocidio. Non esiste potere militare che salvi vite a Gaza. Nessun governo osa intercedere per i palestinesi massacrati. Nessuno vuole “mettersi nei guai”, ciascuno guarda al proprio interesse. Finora, solo l’Indonesia ha offerto 20.000 soldati per un improbabile esercito di salvezza. Nessuno crede negli eserciti di salvezza.

Gaza è sola. I suoi abitanti continuano a cadere sotto i proiettili assassini di Netanyahu. Dopo Hiroshima e Nagasaki, il genocidio palestinese è il più grande fallimento dell’umanità.
La cupola sionista è determinata a sterminare gli abitanti di Gaza.
Lo fa dal 1947, quando i suoi alleati britannici li posizionarono deliberatamente nel territorio palestinese.
Il loro odio e la loro paura (mancanza di amore) li hanno portati a considerare tutti i palestinesi come terroristi.
Dicono lo stesso di coloro che cercano di portare loro aiuti.

Il fascismo sta regnando, e non ce ne siamo accorti. 

13/08/2025

TIGRILLO L. ANUDO
La mort de Miguel Uribe Turbay en Colombie : changeons le discours

Tigrillo L. Anudo, La Pluma, 13/8/2025
Original
Traduit par Tlaxcala

 La Colombie est une collision permanente d’astéroïdes narratifs. Ils viennent du spectre électromagnétique, de sources inconnues mais connues, ils sont apportés par les vents, poussés par les tempêtes, s’alignent sur des idéologies, s’installent dans les esprits et les cœurs.

Tout n’est pas le fruit du hasard. Les ondes des mots génèrent des échos et des résonances. Des niches accueillantes. Les échos mobilisent les volontés qui partagent leurs énergies. Ils se transforment en événements.

Chaque assassinat politique en Colombie est précédé d’un processus déclencheur avec des déterminants. Les assassinats politiques sont des chroniques de morts annoncées.

La mort de Miguel Uribe Turbay nous attriste, nous démocrates, car aucun Colombien ne devrait mourir pour ses opinions, son affiliation politique ou ses croyances. Tout comme ont été douloureux, à leur époque, les assassinats de Rafael Uribe Uribe en 1914, de Jorge Eliécer Gaitán en 1948, de Héctor Abad Gómez en 1987, de Jaime Pardo Leal en 1987, de Luis Carlos Galán en 1989, celui de Carlos Pizarro en 1990, celui de Bernardo Jaramillo en 1990, celui de Manuel Cepeda en 1994, celui d’Álvaro Gómez Hurtado en 1995, celui de Jesús María Valle en 1998, celui de Jaime Garzón en 1999, celui de plus de 6 000 membres de l’Union patriotique – 1984-2004 -, celui de milliers de leaders sociaux, paysans et syndicaux.

La mort politique est décrétée dans les paroles quotidiennes, lors des déjeuners de travail, dans les réunions entre amis et camarades de parti, lors des fêtes et des moments de détente, dans les récits des médias capitalistes. La mort et le crime se promènent tranquillement dans les esprits animés par des idéologies erronées, c’est-à-dire fanatiques.

Nous attirons également la mort vers nous par les mots que nous utilisons, par la manière dont nous parlons des autres, par les idéologies que nous professons.

Il est temps de nous solidariser avec la famille de Miguel Uribe Turbay, avec l’incertitude et la douleur qu’elle n’aurait pas dû ressentir. Il est temps de rejeter toute forme de violence contre tout Colombien. Il est temps d’invoquer la prudence, le respect des différences politiques, la promotion d’une liberté d’expression responsable, la protection de la vie humaine avant toute autre cause. Il est également temps de demander aux médias capitalistes de changer leur discours.

La violence en général est un phénomène structurel dans la société colombienne. Le modèle de développement économique est violent, la façon de faire de la politique est violente, les pratiques de gouvernance sont violentes, les institutions sont violentes. Tout cela conduit à des réponses et à des issues désespérées et violentes. Il s’agit purement et simplement d’une question d’action-réaction, de réflexe, de comportements conditionnés.

C’est pourquoi, dans un contexte où le fil qui sépare la coexistence pacifique de l’explosion violente est imperceptible, il est nécessaire d’être prudent dans ses propos, de s’exprimer librement mais de manière responsable ; en fin de compte, il est urgent de changer le discours.

10/10/2025

Un Prix Nobel de la Paix en faveur du génocide à Gaza

Tigrillo L. Anudo, 10/10/2025
Traduit par Tlaxcala

Il n’y a qu’un seul objectif politique qui puisse expliquer pourquoi le Comité norvégien a attribué le Prix Nobel de la Paix à María Corina Machado : détourner l’attention afin de masquer le rejet mondial du génocide en cours à Gaza. En d’autres termes, offrir un ballon d’oxygène à Netanyahou et à Trump.

La "Libertadora" récompensée

Ce prix aurait constitué une véritable contribution à la paix si le Comité avait décerné le Nobel à l’activiste suédoise Greta Thunberg, l’une des animatrices de la Global Sumud Flotilla, qui a tenté de briser le blocus maritime de Gaza.
Ou encore s’il avait récompensé l’un des médecins héroïques qui sauvent des vies sur le territoire palestinien avec des moyens rudimentaires, au milieu des bombardements, de l’angoisse, du manque d’eau et des coupures d’électricité.

Mais quel rapport María Corina a-t-elle avec la paix ?
Une politicienne qui, à ce jour, appelle le président Trump à intervenir au Venezuela avec toute son arrogance brutale et meurtrière.
Une opposante qui a attisé la violence et l’instabilité politique dans la République bolivarienne du Venezuela.
La même qui a soutenu le “président autoproclamé” Juan Guaidó, lequel a détourné les ressources de l’État vénézuélien remises illégalement par le gouvernement des USA.
La même encore qui s’est alliée à Leopoldo López et à d’autres politiciens de l’oligarchie vénézuélienne pour promouvoir les émeutes (“guarimbas”), la sédition, la création de groupes paramilitaires et des attentats contre des dirigeants du gouvernement.

La décision du Comité norvégien donne un second souffle et légitime le plan d’invasion du gouvernement des USA.
María Corina entretient des alliances avec le régime sioniste, auprès duquel elle s’est également tournée pour chercher à renverser le gouvernement vénézuélien.


« Aujourd’hui, tous ceux d’entre nous qui défendent les valeurs de l’Occident sont aux côtés de l’État d’Israël ; un véritable allié de la liberté. »
Un gazouillis machadien de mai 2021

 

Lui accorder le Prix Nobel de la Paix, c’est en réalité récompenser le sionisme génocidaire.
Loin de constituer une contribution à la paix mondiale, ce geste ouvre un nouveau front de guerre et de souffrance dans une autre région.

Depuis qu’elle siégeait à l’Assemblée, María Corina n’a cessé d’attaquer le gouvernement populaire d’Hugo Chávez.
Elle a toujours représenté les intérêts de l’oligarchie corrompue qui a plongé le Venezuela dans les pires indicateurs de pauvreté, de santé, d’éducation, de mortalité infantile et d’aide aux personnes âgées.
Son origine de classe l’a toujours alignée du côté des oppresseurs, jamais des opprimés.

Elle n’a jamais non plus représenté la défense des droits démocratiques du peuple vénézuélien, contrairement à ce qu’affirme le procès-verbal du Comité norvégien.
Et encore moins une “transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie”, cette narration médiatique néolibérale et impériale utilisée pour justifier — comme on l’avait fait pour l’Irak avec les “armes de destruction massive” — la destruction de l’État vénézuélien, afin de s’emparer de ses immenses richesses énergétiques.

Ce que María Corina a réellement promu, c’est la guerre civile entre Vénézuéliens, l’ingérence de l’empire, le déni de la souveraineté nationale, l’intervention de gouvernements corrompus et antidémocratiques d’Amérique latine et d’Europe.
Elle s’est enrichie personnellement grâce à son activité conspiratrice et, loin d’alléger les souffrances du peuple vénézuélien, elle y a contribué en ne s’opposant pas au blocus économique et commercial infâme imposé par les USA.

Il aurait été moins nuisible que le Comité attribue le Prix Nobel de la Paix à Donald Trump ou à Benjamin Netanyahou — rappelons que le prix fut déjà décerné à Barack Obama, un président belliciste, instigateur de génocides au Moyen-Orient.
Car le mal est déjà fait à Gaza ; et maintenant, un nouveau front de génocide s’ouvre dans les Caraïbes, potentiellement encore plus terrible.

Selon l’œuvre du tout récent lauréat du Prix Nobel de littérature, l’écrivain hongrois László Krasznahorkai, l’effondrement moral a saisi la planète.
C’est pour cette vision lucide d’un monde où la dystopie affleure partout que l’Académie suédoise lui a accordé le prix.
En cela, l’Académie a eu raison.
Mais elle se contredit à travers le Comité norvégien, qui, le lendemain, a attribué le Prix Nobel de la Paix à une personne qui ne le mérite pas.
Ainsi, la machine des Nobel a effacé de la main gauche ce qu’elle avait écrit de la droite.


Ci-dessous la traduction du communiqué officiel du Comité Nobel

 

Annonce – Prix Nobel de la Paix 2025

10 octobre 2025


Le Prix Nobel de la Paix 2025 est décerné à une femme courageuse et résolument engagée pour la paix, à une femme qui maintient vivante la flamme de la démocratie au milieu d’une obscurité grandissante.

Le Comité Nobel norvégien a décidé d’attribuer le Prix Nobel de la Paix 2025 à María Corina Machado.

Elle reçoit ce prix pour son travail infatigable en faveur de la promotion des droits démocratiques du peuple vénézuélien et pour sa lutte visant à instaurer une transition juste et pacifique du régime dictatorial vers la démocratie.

En tant que dirigeante du mouvement démocratique au Venezuela, María Corina Machado représente l’un des exemples les plus remarquables de courage civil en Amérique latine de ces dernières années.

Madame Machado a été une figure clé et fédératrice au sein d’une opposition politique autrefois profondément divisée — une opposition qui a su trouver un terrain d’entente autour de la revendication d’élections libres et d’un gouvernement représentatif.
C’est précisément cela, l’essence même de la démocratie : notre volonté commune de défendre les principes du pouvoir populaire, même lorsque nous sommes en désaccord.
À une époque où la démocratie est menacée, il est plus important que jamais de défendre ce socle commun.

Le Venezuela est passé d’un pays relativement démocratique et prospère à un État autoritaire et brutal, aujourd’hui plongé dans une crise humanitaire et économique profonde.
La majorité des Vénézuéliens vit dans une pauvreté extrême, tandis qu’une poignée de dirigeants s’enrichit outrageusement.
La machine répressive de l’État se retourne contre ses propres citoyens.
Près de huit millions de personnes ont quitté le pays.
L’opposition a été systématiquement réprimée par la fraude électorale, la persécution judiciaire et l’emprisonnement.

Le régime autoritaire du Venezuela rend l’action politique extrêmement difficile.
En tant que fondatrice de Súmate, une organisation vouée au développement démocratique, María Corina Machado s’est engagée pour des élections libres et équitables il y a plus de vingt ans.
Comme elle l’a dit : « C’était un choix des urnes contre les balles. »
Dans ses fonctions politiques et au sein d’organisations depuis, Machado a défendu l’indépendance du pouvoir judiciaire, les droits humains et la représentation populaire.
Elle a consacré des années à l’émancipation du peuple vénézuélien.

Avant les élections de 2024, Machado était la candidate présidentielle de l’opposition, mais le régime a bloqué sa candidature.
Elle a alors soutenu le représentant d’un autre parti, Edmundo González Urrutia.
Des centaines de milliers de volontaires se sont mobilisés au-delà des clivages politiques.
Ils ont été formés comme observateurs électoraux afin de garantir une élection transparente et juste.
Malgré les risques de harcèlement, d’arrestation et de torture, des citoyens à travers tout le pays ont surveillé les bureaux de vote, veillant à ce que les résultats soient consignés avant que le régime ne puisse détruire les bulletins et falsifier les chiffres.

Les efforts de l’opposition collective, avant et pendant l’élection, ont été novateurs et courageux, pacifiques et démocratiques.
L’opposition a reçu un soutien international lorsque ses dirigeants ont publié les résultats des votes collectés dans les circonscriptions du pays, prouvant que l’opposition avait remporté la victoire avec une nette avance.
Mais le régime a refusé de reconnaître le résultat et s’est accroché au pouvoir.

La démocratie est une condition préalable à une paix durable.
Mais nous vivons dans un monde où la démocratie recule, où de plus en plus de régimes autoritaires remettent en cause les normes et recourent à la violence.
La poigne de fer du régime vénézuélien et sa répression contre la population ne sont pas uniques.
Nous observons les mêmes tendances ailleurs dans le monde : l’État de droit bafoué par ceux qui détiennent le pouvoir, les médias libres réduits au silence, les opposants emprisonnés, et les sociétés poussées vers l’autoritarisme et la militarisation.
En 2024, davantage d’élections que jamais ont eu lieu, mais de moins en moins ont été libres et équitables.

Dans son histoire, le Comité Nobel norvégien a honoré des femmes et des hommes courageux qui se sont dressés contre la répression, qui ont porté l’espérance de la liberté dans les prisons, dans les rues et sur les places publiques, et qui ont démontré par leurs actes que la résistance pacifique peut changer le monde.
Au cours de l’année écoulée, María Corina Machado a été contrainte de vivre dans la clandestinité.
Malgré de graves menaces contre sa vie, elle est restée dans son pays, un choix qui a inspiré des millions de personnes.

Lorsque les autoritaires s’emparent du pouvoir, il est crucial de reconnaître les défenseurs courageux de la liberté qui se lèvent et résistent.
La démocratie dépend de ceux qui refusent de se taire, de ceux qui osent s’exprimer malgré le danger, et de ceux qui nous rappellent que la liberté ne doit jamais être tenue pour acquise, mais doit toujours être défendue — par les mots, le courage et la détermination.

María Corina Machado répond aux trois critères énoncés dans le testament d’Alfred Nobel pour la sélection d’un lauréat du Prix de la Paix.
Elle a rassemblé l’opposition de son pays.
Elle n’a jamais faibli dans sa résistance à la militarisation de la société vénézuélienne.
Elle a toujours soutenu une transition pacifique vers la démocratie.

María Corina Machado a démontré que les outils de la démocratie sont aussi les outils de la paix.
Elle incarne l’espoir d’un avenir différent, un avenir dans lequel les droits fondamentaux des citoyens sont protégés et leurs voix entendues.
Dans cet avenir, les peuples seront enfin libres de vivre en paix.

Jørgen Watne Frydnes, président du Comité, lit l'annonce

 

17/03/2025

TIGRILLO L. ANUDO
Colombia: Hacia una democracia directa y el Poder Popular

Tigrillo L. Anudo, 17/3/2025


Autor amazonense sin fronteras, bolivarista, martista, mariateguista, gaitanista y un poquito zapatista.

El pueblo de Colombia va a hacer una revolución. La hará a su manera, con su tumbao, ritmo y respiración. Cada país tiene su danzao, sus revulsivos, sus exorcismos. Cada comunidad comulga con sus propios dioses, entonces saltan los girasoles.

Una revolución no tiene fecha ni fórmula anticipada. Simplemente, estalla cuando menos se le espera. Ya ocurrió el 9 de abril de 1948 cuando arrancaron la rosa más rosa del rosal. Pero ese levantamiento de furia y dignidad fue devorado por los propios cortadores que bogaron del manantial rojo, los que silenciaron la voz de la esperanza. 

Francia hizo rodar una corona por las gradas en 1789. Rusia hizo primero su revolución burguesa en 1905 y luego su revolución proletaria en 1917. Cuba mandó a parar la juerga ajena en 1959 y emprendió su propia diversión. Venezuela hizo la Revolución Bolivariana desde 1999. 

Cada revolución trasforma un país, deja una huella indeleble en los hijos de los hijos que ni siquiera la oyeron. Como todos los procesos en los que intervienen los seres humanos, se consolidan o se disuelven, se anquilosan o se deforman. La materia está en perpetuo movimiento.

La revolución colombiana será distinta a todas. Una revolución política y cultural. Empieza el 18 de marzo de 2025 cuando el pueblo salga a las calles a ordenar las reformas laboral y de la salud. Será el preludio de nuevos mandatos desde las movilizaciones y las consultas populares. Será el jardín florecido con el empoderamiento de la muchedumbre. Será una nueva forma de gobernarnos, quizás un anarquismo inspirador y saludable. Cada colombiano lleva en su cabeza una idea de país y gobierno diferentes, lo dijo Simón Bolívar. Se abrirá una era en la que por fin entenderemos que los derechos no se mendigan sino que se arrancan sin zaherir la primavera. 

Y la revolución se repetirá con cada necesidad negada hasta que la democracia directa y el Poder Popular se vuelvan costumbre. 

Léase también