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05/05/2024

REBECCA RUTH GOULD
Littérature carcérale palestinienne et lutte pour la liberté
Présentation du roman “Les trois principes premiers”de Wissam Rafidi

 Rebecca Ruth Gould, Books Are Our Superpower, 26/4/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Dans son introduction à la traduction anglaise en 2024 de son roman الأقانيم الثلاثة (Les trois principes premiers, publié pour la première fois en arabe en 1998), Wissam Rafidi, ancien prisonnier politique et actuel professeur d'université, cite l'écrivain palestinien emblématique et symbole de la résistance révolutionnaire Ghassan Kanafani. Dans sa nouvelle Retour à Haïfa publiée en 1969, Kanafani écrit : « en dernière analyse, l'homme est une cause ».

Pour les non-initiés à la lutte palestinienne, ces mots peuvent sembler quelque peu énigmatiques. Qu'est-ce que cela signifie exactement de dire que « l'homme » - signifiant ici « l'humain » - est une cause ? Une cause de quoi ? Une cause pour qui ?

La vie de Kanafani, artiste révolutionnaire et créatif - bien connu de tous les écrivains palestiniens - nous indique le sens de ces mots. En affirmant que l'homme est une cause, Kanafani insiste sur le maintien de l'humanisme et de l'humanité, même face à la violence israélienne brutale et à des décennies de colonisation. L'humanité passe toujours en premier : c'est la base de la lutte et sa justification ultime. En citant Kanafani comme son mentor spirituel, Rafidi s'inscrit dans une longue tradition de fiction révolutionnaire, en arabe et au-delà.

Le remarquable roman carcéral de Rafidi est le dernier épisode d'une longue tradition de littérature carcérale palestinienne, qui comprend Walid Daqqa, décédé d'un cancer dans une prison israélienne en avril 2024, Nasser Abu Srour et Mahmud Isa.

La politique de la fiction révolutionnaire

On peut dire que la fiction révolutionnaire est née dans les romans russes du XIXe siècle, tels que Que faire ? de Nikolaï Tchernychevski (1863), et Les possédés (1871-1872) de Fiodor Dostoïevski. La tradition a connu un nouvel essor dans la littérature arabe, avec notamment La neige entre par la fenêtre (1969) de l'écrivain syrien Hanna Mina*.

La fiction révolutionnaire se définit par ses objectifs : comment renverser l'ordre existant de la société contemporaine. Toutes les fictions révolutionnaires ne prônent pas activement la révolution - la critique brutale de l'hypocrisie révolutionnaire par Dostoïevski en est un exemple - mais la fiction révolutionnaire palestinienne le fait certainement.

The Trinity of Fundamentals est une œuvre de fiction révolutionnaire dans le sens où elle a été écrite par un révolutionnaire autoproclamé qui a été emprisonné en raison de ses affiliations politiques. Peut-être plus important encore, il s'agit également d'une œuvre de fiction révolutionnaire parce qu'elle nous aide à imaginer un monde meilleur, fondé sur la conviction que l'humanité est elle-même une cause.

Comment le roman a été écrit et conservé

L'existence de La Trinité des fondamentaux est un miracle en soi. Le roman a été composé entre 1993 et 1995, pendant l'incarcération de Rafidi dans le cam de détention de Ketziot**, dans le désert du Naqab/Néguev (connue par de nombreux Palestiniens sous le nom de Naqab-Ansar 3), alors qu'il rêvait d'être libéré. Afin de dissimuler le manuscrit en cours aux gardiens, les codétenus de Rafidi ont copié des passages du roman en écriture miniature et ont fourré ces extraits dans des capsules de pilules qu'ils ont ensuite fait passer en contrebande dans d'autres prisons.

Le roman a finalement été publié en arabe à Damas en 1998. Il arrive maintenant dans le monde anglophone grâce à 1804 Books et au Mouvement de la jeunesse palestinienne, Mohamed Tutunji ayant rédigé une première version. La traduction se lit bien, même si elle s'écarte par endroits de l'original arabe.

Alors que le manuscrit circulait clandestinement d'une cellule de prison à l'autre, Rafidi, qui languissait dans sa propre cellule, pensait que celui-ci avait été perdu à jamais. En effet, alors qu'il était sur le point d'achever son récit, un gardien a découvert les méthodes utilisées par les prisonniers pour faire passer le manuscrit en contrebande et l'a confisqué.

À l'insu de Rafidi et du gardien israélien, le manuscrit existait en deux exemplaires. Trois codétenus de Rafidi avaient copié le roman sur du papier suffisamment petit pour tenir dans des capsules de médicaments, qui ont ensuite été passées en contrebande dans six prisons, jusqu'à ce que l'auteur découvre en 1996 que le manuscrit qu'il croyait perdu était largement lu par des prisonniers palestiniens.

Fiche d’identité du détenu Wissam Rafidi

Une histoire de vie, de révolution et d'amour

La révolution pour laquelle le protagoniste du roman, Kan'an Subhi, vit et est prêt à mourir est celle du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation militante à laquelle appartenait Kanafani et que Rafidi a rejointe à l'âge de 16 ans.

Le roman retrace les neuf années (1982-1991) pendant lesquelles Kan'an mène une vie clandestine en Cisjordanie occupée, déménageant de maison en maison pour garder une longueur d'avance sur les autorités militaires israéliennes, qui ont proscrit le FPLP.

La famille de Kan'an lui conseille de sortir de la clandestinité, afin qu'après avoir purgé sa peine, il puisse éventuellement mener une vie normale, mais il a reçu des instructions du FPLP de ne pas se rendre et de ne pas rompre avec la discipline du parti. Les engagements révolutionnaires intransigeants de Kan'an déterminent la structure générale du roman. Pourtant, ses principes politiques coexistent avec un vaste éventail de vies, allant de l'amour passionné à la douleur intense.

En effet, le titre - une traduction plus littérale de l'arabe Al-Aqanim Al-Thalatha serait Les trois hypostases - fait référence aux trois principes que Rafidi considère comme constitutifs du sens de toute chose : la vie, la révolution, l'amour. La tâche de Kan'an, qu'il ne parvient pas à accomplir à la fin du roman, est d'unir ces trois principes en un tout.

Alors que la plupart des ouvrages sur les prisons se concentrent sur l'expérience de l'incarcération, The Trinity of Fundamentals est un roman sur la vie en dehors de la prison, écrit depuis une cellule de prison. L'histoire est racontée à la troisième personne, mais filtrée par le point de vue de Kan'an. Le récit de l'existence clandestine de Kan'an est entrecoupé de digressions historiques éclairantes qui enrichissent considérablement le récit et donnent un aperçu des conditions de la résistance palestinienne tout au long des années 1980.

Entre les explications sur le rôle du FPLP dans la formation de l'activisme étudiant, nous découvrons l'amour de Kan'an pour sa camarade Mouna et les tensions que ses engagements révolutionnaires entraînent dans leur relation. Mouna recherche le bonheur, pas l'action révolutionnaire. Elle est dépeinte de manière quelque peu unidimensionnelle, comme une femme pour qui « l'activité de résistance n'a qu'une influence superficielle, comme du rouge à lèvres ». Au fur et à mesure qu'elle s'efface de sa vie, Mouna devient pour Kan'an un vague souvenir, transformé en « shrapnel d'une image ».

D'autres femmes, comme Hind, son dernier amour avant son emprisonnement, sont encore plus éphémères. Dans la mémoire de Kan'an, Hind est un « éclair qui vous donne le souvenir d'une blessure ». Ces deux femmes sont comparées par le narrateur à des serre-livres qui marquent le début et la fin de son existence clandestine.

Lorsqu'il est capturé par les Israéliens, il consolide « son alliance avec son moi révolutionnaire » et se prépare « à entrer dans la nouvelle phase de confrontation » avec l'État d'Israël, celle d'un prisonnier politique. À travers l'histoire du passage à l'âge adulte d'un prisonnier politique, Rafidi articule un récit central de la littérature carcérale palestinienne. Ce même thème revient dans la fiction d'autres écrivains palestiniens emprisonnés, tels que Walid Daqqa.

Internationalisme palestinien contre domesticité usaméricaine

Comme d'autres romans révolutionnaires, La trinité des fondamentaux est imprégné d'un didactisme sincère. Après tout, il ne s'agit pas seulement de l'histoire d'un individu et de sa quête d'épanouissement personnel ; c'est aussi l'histoire du peuple palestinien dans sa résistance à l'occupation coloniale israélienne. Avec ses longues mais instructives digressions historiques et politiques, The Trinity of Fundamentals a plus en commun avec un roman comme Guerre et Paix ou Que faire ? qu'avec les derniers lauréats du Booker ou du prix Pulitzer.

Je dis cela entièrement dans un esprit de louange. Le sérieux et le didactisme du roman sont en décalage avec la plupart des romans anglophones contemporains, dans lesquels la quête du héros pour la réalisation de soi se déroule dans un monde tourné vers l'intérieur, qui ne tient guère compte des injustices globales.

Une autre qualité qui distingue ce livre de la plupart des romans de langue anglaise est son mélange unique de faits et de fiction. (À cet égard, le roman rappelle celui d'un merveilleux écrivain palestinien de cette plateforme, Ramsey Hanhan 🇵🇸 🌍, auteur de l'autobiographie romancée Fugitive Dreams). Dans l'introduction, Rafidi lui-même décrit La trinité des fondamentaux comme un « roman fictif de la vie clandestine ».

En effet, au milieu du récit, nous avons droit à une histoire de la lecture en prison. Le narrateur nous raconte comment la littérature a « nourri » Kan'an et a également « renforcé sa fibre morale, cultivé son goût pour l'art et la beauté, attisé en lui les flammes de l'inimitié envers les tyrans, stimulé son opposition à toutes les manifestations d'oppression ».

Parmi les romans qui se sont révélés essentiels à l'éducation littéraire de Kan'an, citons La neige entre par la fenêtre (1969), de Hanna Mina, et le classique soviétique Et l’acier fut trempé (1932), de Nikolaï Ostrovsko. Cependant, les œuvres qui inspirent Kan'an ne sont pas toutes ouvertement politiques ; elles comprennent des œuvres de fiction de l'écrivain brésilien Jorge Amado et de l'écrivain saoudien Abderrahmane Mounif.

Bien établi en Russie et dans d'autres traditions littéraires révolutionnaires, le genre de l'autobiographie romancée n'a pas encore réussi à s'imposer en anglais, où l'on préfère généralement que les faits soient étroitement séparés des fictions.

Réunir le personnel et le politique

La séparation de la fiction usaméricaine entre le politique et le personnel se fait à son détriment, comme le montre la comparaison avec les engagements politiques qui animent la fiction palestinienne et arabe. Selon Rafidi, cette séparation du politique et du personnel a conduit à une société dans laquelle « la quête libérale d'enterrer les concepts et les points de départ révolutionnaires, et de semer le doute à leur sujet, a atteint des proportions sans précédent ».

L'évolution de la conscience révolutionnaire de Kan'an au cours de sa vie dans la clandestinité acquiert une acuité particulière dans le contexte du génocide en cours à Gaza. Rafidi nous fait réfléchir sérieusement à ce que signifie se consacrer à une cause et tout sacrifier pour la libération collective.

Comme Kan'an le conseille à Mouna lorsqu'elle met en doute sa lutte révolutionnaire : « Arme-toi de détermination et cela rendra l'impossible possible ». En nous armant de détermination, La Trinité des fondamentaux devient un roman non seulement pour notre époque, mais aussi pour toutes les générations futures. Puisse-t-il nous aider à imaginer collectivement un avenir dans lequel la révolution pour laquelle Kan'an lutte atteindra ses objectifs.

NdT

*Hanna Mina (1924-2018), considéré comme le père du roman arabe moderne, reste un inconnu pour l’édition francophone. Sur ses plus de 40 romans, un seul a été publié en français en 1986, traduit par Abdellatif Laâbi : Soleil en instance.

** La prison de Ketziot, dans le désert du Naqab/Néguev, est le plus grand camp de détention d’Israël et du monde. Ouverte pendant le première Intifada en 1988, elle hébergeait en 1990 6 216 prisonniers palestiniens. Fermée en 1995, elle fut réouverte en avril 2002. En 2010, de nouvelles sections ont été ouvertes pour des immigrants irréguliers érythréens et soudanais. Le camp a fait l’objet de nombreux rapports critiques d’organisations de défense des droits humains. En décembre 2023, une enquête a été ouverte sur 19 gardiens suite à la mort violente sous les coups d’un membre du Fatah détenu, Tair Abu Asab.


 

 

 

 

30/10/2023

“Quello che sta facendo Hamas è copiare il sistema vietnamita”
Un’intervista a Ilich Ramírez Sánchez, alias Comandante Carlos, del 2009

Fausto Giudice, Basta!Yekfi, 5 gennaio 2009
Tradotto da Giulietta Masinova, Tlaxcala

 


 

Dal carcere di massima sicurezza di Poissy, nell’Île de France, dove sta scontando il quattordicesimo anno di ergastolo cui è stato condannato dalla giustizia francese dopo essere stato rapito dai servizi francesi nel Sudan nel 1994, Carlos, combattente attivo della resistenza palestinese per oltre due decenni, segue con attenzione l’evoluzione della situazione a Gaza. Ho avuto modo di intervistarlo il 1° gennaio, cioè due giorni prima dell’inizio dell’offensiva terrestre israeliana. Per me Carlos è un personaggio storico, e non spetta a me giudicarlo: lo ha già fatto la giustizia francese, con metodi a dir poco discutibili. -FG

Ben scavato, vecchia talpa!
William Shakespeare, Amleto, citato da Karl Marx ne Il 18 Brumaio di Luigi Bonaparte


Sai che Ahmed Saadat è stato condannato a trent’anni di carcere?
Sì.

Qual è stata la tua prima reazione?

È stato un abuso di potere. Come prima cosa è il risultato della situazione in cui si è messo il Fronte popolare di liberazione della Palestina abbandonando la lotta armata internazionale. Ahmed Saadat fa parte della resistenza interna, non lo conosco, ma da quello che ho sentito dire è una persona magnifica, e soprattutto un rivoluzionario, così mi hanno detto, ed è per questo che la repressione contro di lui è stata così dura, mentre altri membri del FPLP sono tranquilli, viaggiano, fanno quello che vogliono, e vivono in Palestina, no? Quindi dev’esserci una buona ragione. In ogni caso questo signore si trovava lì, in primo luogo era stato Arafat a imprigionarlo e in secondo luogo era sorvegliato dai britannici e dagli americani. Quando questi si sono ritirati sono arrivati gli israeliani che l’hanno arrestato nella prigione palestinese di Gerico in cui si trovava. Insomma, una totale mancanza di rispetto della parola data da parte dei governi britannico ed usamericano, e dagli israeliani non ci si può aspettare una qualsiasi forma di rispetto, non possiedono il senso dell’onore né della parola data, sono criminali fascisti.

La mia prima reazione è stata fare un parallelismo con il tuo caso.

Sì, ci sono aspetti simili. Ma è diverso, nel mio caso è stata semplicemente una questione di soldi, si sono rivolti a un Capo di Stato, a un funzionario di quel Paese [il Sudan, NdR], e gli hanno dato dei soldi, non è stata una questione politica, solo di soldi. Ci hanno venduti tutti, me, Osama bin Laden.

XXX Ahmed Saadat, durante il processo davanti al tribunale militare israeliano di Ofer nel dicembre 2008. È stato rieletto segretario generale del PFLP nel 2022.

E non pensi che sia successa la stessa cosa con la Muqata’a [il quartier generale di Arafat a Ramallah, NdT]?

No, no, no. I piccoli accordi che stringono non vengono mai rispettati. Quella gente capisce solo il linguaggio della forza, e basta. E il Fronte popolare si è obiettivamente ritirato dalla lotta armata, sotto l’influenza dei compagni sovietici e su consiglio del Partito comunista francese – anche di altri partiti comunisti ma soprattutto del PCF – ha abbandonato la lotta internazionale. E la lotta internazionale era la sola ad avere importanza per un’organizzazione come il FPLP, che godeva di un grande sostegno di massa: non aveva le capacità che aveva per esempio Fatah, in termini numerici, ma in termini qualitativi sì, ce l’aveva.

Potevamo quindi colpire duramente, all’interno e all’esterno, e quindi… Ne parlavo con Arafat anni fa, e lui ha riconosciuto che non poteva fare più nulla all’interno e gli unici che potevano fare qualcosa erano il FPLP e i suoi alleati. [La cattura di Ahmed Saadat] è stata il risultato di una buona operazione, l’esecuzione di quel criminale che era il ministro del Turismo, un generale in pensione che aveva fatto uccidere dei compagni. Adesso ti dico perché l’hanno giustiziato: molti anni fa questi compagni avevano preso degli ostaggi su un autobus e poi si erano arresi, ed erano stati giustiziati per ordine diretto di quel generale. Aveva dato lui l’ordine di uccidere quei ragazzi. Ecco perché è stato giustiziato a Gerusalemme vent’anni dopo. È successo molto tempo fa. 

Ahmed Jibril (1938-2021)

Ti ricordo che il FPLP è stato il primo a dare il via alla lotta armata, nessun altro. La prima operazione armata in nome della resistenza palestinese è stata condotta da Ahmed Jibril, del Comando generale del FPLP. Sono stati loro i primi, sotto un altro nome, ben prima di Fatah. E c’è un’altra cosa: la politica di abbandono dei prigionieri. Il FPLP non ha solo abbandonato la lotta armata, ha anche abbandonato i prigionieri, rinunciando a liberarli con la forza. È stato il FPLP-CG di Ahmed Jibril a scambiare ostaggi con prigionieri, e in questo modo ha potuto liberare migliaia di persone. Ora Hezbollah segue la stessa linea. Ma purtroppo il FPLP, per essere invitato ai congressi dei partiti comunisti in Europa occidentale, in epoca sovietica, ha abbandonato la lotta armata.

Quindi adesso possono permettersi di colpire il Fronte popolare, di commettere azioni illegali contro Ahmed Saadat e nessuno fa niente contro gli israeliani. I principali responsabili sono gli stessi dirigenti del FPLP.

Wadi Haddad (1927-1978)

Spiegami una cosa: hanno abbandonato la lotta armata a causa della scomparsa dell’URSS?

No, no, no, no. È successo prima. C’era Ponomarëv, che dava sempre consigli soprattutto a Abu Ali Mustafa.  Abu Ali Mustafa era una persona magnifica, un dirigente – io l’ho conosciuto bene – un uomo rispettabile, ma non aveva la profondità di Wadi Haddad, che era un uomo di grande genio strategico e aveva una grande abilità nelle situazioni tattiche, sapeva proiettarsi. Avevamo buoni consiglieri arabi, io ne ho conosciuti  – non parlerò di loro, perché alcuni sono ancora vivi –, non erano necessariamente palestinesi, c’erano militari di carriera, brave persone, e c’erano uomini di grande qualità che gestivano i commando, tra i quali c’ero anch’io. Capisci? E quando queste posizioni sono state abbandonate, bè’… Wadi Haddad era uno di destra, ma la sua linea strategica era giusta: bisogna colpire il nemico in modo che non si senta sicuro da nessuna parte. Nessun dirigente, nessun responsabile [sionista, NdR] deve sentirsi sicuro in nessuna parte del mondo. Devono avere paura ovunque si trovino. Abbandonando quella strategia si è persa l’arma principale di cui disponeva la resistenza palestinese.

I tunnel di Cu Chi, nel Vietnam del Sud, si estendevano per 250 km dalla periferia di Saigon al confine con la Cambogia. Incubo dell'esercito americano, sono diventati l'attrazione turistica sotterranea numero 1 al mondo, secondo la...CNN

Guardiamo alla situazione di Gaza oggi. Ho parlato con un militante di Hezbollah, e lui mi ha detto che la situazione non è così grave per Hamas, che non è stato colpito militarmente e può contare su forze ancora intatte. Ma io non capisco cosa possano fare, perché non hanno lo spazio minimo che almeno aveva Hezbollah nel Sud del Libano, no?

Io credo che quello che sta facendo Hamas sia copiare il sistema vietnamita. Hamas non ha inventato niente. Quello che ha fatto è stato sviluppare la questione vietnamita, con i mezzi che gli hanno dato i fratelli, i compagni iraniani. Quindi quando loro [gli israeliani, NdR] hanno invaso l’ultima volta [il Libano, NdR], hanno ricevuto un colpo durissimo perché non erano preparati a questo tipo di combattimenti sotterranei nel Sud del Libano, bombardavano qua, attaccavano là, ma gli altri sbucavano dall’altra parte e li colpivano, li colpivano. È questo che sta accadendo a Gaza. E sono sicuro che si siano preparati. In realtà in questo caso c’è stata una provocazione dei palestinesi contro gli israeliani. In che senso? Li stanno colpendo, o meglio sfidando, con armi leggere.

Perché bisogna sapere che una compagnia di guardie di frontiera israeliane ha più armi di tutta la resistenza palestinese a Gaza. E perché questa provocazione permanente? […] Non è una decisione arbitraria. Non sono pazzi. I Fratelli musulmani sono gente molto seria. A parte la questione ideologica… La Fratellanza musulmana, fondata negli anni Venti da Hassan El Banna al Cairo, è un’organizzazione non ideologicamente ma strutturalmente leninista. Dal punto di vista di classe i Fratelli musulmani sono un’organizzazione piccolo-borghese che rappresenta gli interessi del suk, non sono rivoluzionari, sono riformisti, ma con una struttura leninista.

Questo ha permesso loro di sopravvivere alla peggiore repressione che si possa immaginare. Nel mondo arabo nessuno è stato represso più dei Fratelli musulmani, neanche i comunisti. Nessuno è stato più represso, né i palestinesi né nessun altro. Queste persone sono sopravvissute, sono cresciute e si sono perpetuate, e sono state la base, come il FPLP, da cui sono uscite tante altre organizzazioni e tanti altri movimenti in tutto il mondo, che si sono sviluppati nella lotta armata con questa base d’esperienza palestinese; tutti i jihadisti che lottano oggi, anche in Afghanistan, traggono la loro origine dai Fratelli musulmani. Il fatto che non siano d’accordo con Al Qaeda, con il tipo di strategia e di tattiche cosiddette “terroriste” di Al Qaeda, non significa che non ci siano legami storici: il dottor Al Zawahiri è un dirigente di spicco dei Fratelli musulmani, Yasser Arafat era un responsabile dei Fratelli musulmani, nella loro direzione al Cairo all’inizio degli anni Cinquanta. Questo bisogna riconoscerlo. La lotta dei Fratelli musulmani in Siria è stata terribile, terribile: non solo c’è stata una brutale repressione da parte del regime siriano che è riuscito quasi a sterminarli, ma sono stati assassinati centinaia e centinaia di fratelli siriani. Queste persone sanno ciò che fanno. Credo che il loro obiettivo sia quello di provocare un intervento terrestre degli israeliani, perché a Gaza, a parte l’arteria principale, sul lato della spiaggia, della zona costiera, non ci sono altri ingressi, vale a dire che c’è una linea diritta, la strada principale…

… È un viale...

Sì, sì, è un viale. Non puoi entrarci con un carro armato, a meno di distruggere tutte le case, capisci. E a quel punto li massacreranno.
È una lezione dell’esperienza vietnamita. La tecnica dei sotterranei viene dai tedeschi dell’Est. Per esempio è così che i palestinesi sono sopravvissuti all’attacco delle forze libanesi a Tell Al-Za’tar nel 1976, ricordi?

Sì.
A Shatila le forze libanesi non hanno scoperto i sotterranei e i combattenti del FPLP di Shatila sono sopravvissuti al massacro.

Ah sì?

Erano a Shatila, sottoterra. A Sabra non c’erano sotterranei e sono stati uccisi. È un’esperienza vietnamita che è stata trasmessa dai tedeschi dell’Est. Sono convinto che al fianco di Hamas ci sia il Jihad islamico, il Fronte popolare, ma anche la gente di Fatah, perché la maggioranza della gente di Fatah non è composta né da agenti della CIA, né da corrotti o ladri. La maggior parte di Fatah è fatta di palestinesi puri. Hamas ha vinto le elezioni. Chi l’ha votato? La gente di Fatah! I cristiani, hanno votato Hamas! La maggioranza non era gente di Hamas, era gente che voleva un governo non corrotto. Quindi tutti i combattenti di Gaza, la brava gente – perché c’è stata una piccola guerra civile che ha spazzato via i corrotti – compresi i membri delle tribù, che ovviamente sono armati, tutte queste persone combatteranno anche loro. [Gli israeliani] stanno cercando di spezzare la popolazione civile, ma la gente è abituata a soffrire, purtroppo, e in ogni caso dove potrebbe andare? L’importante è che questo avrà ripercussioni internazionali, non per Israele, perché Israele con tutti noi ci si pulisce il culo, è un Paese fondato sulla menzogna, sulla falsificazione storica…

Vista di un tunnel scavato da Hezbollah nei pressi del moshav Zar'it, nel nord di Israele, vicino al confine libanese, il 10 giugno 2019. Foto .Ilia Yefimovich / picture alliance via Getty Images

C’è un grande interrogativo: la persecuzione degli ebrei durante la seconda guerra mondiale è una delle pagine più buie della storia contemporanea, non si conosce ancora il numero delle vittime, ma centinaia di migliaia di persone sono scomparse, non si sa ancora esattamente come perché non permettono di fare ricerche, di fare la lista dei nomi delle vittime delle persecuzioni naziste. E i sionisti che stanno in Israele sono complici di quella persecuzione […], sono razzisti nei confronti degli altri ebrei; gli ebrei provenienti dall’Iran e dal Marocco sono malvisti dai bianchi, dagli aschenaziti che non hanno neanche una goccia di sangue semita […]

Il solo modo di agire è quello di Saddam. Non bisogna dimenticare che era Saddam a mantenere i palestinesi di Gaza, soprattutto di Gaza. L’aggressione contro l’Iraq è legata a Gaza. Saddam manteneva Gaza, i soldi di Gaza venivano da lì. E in fin dei conti lo stesso vale per l’Iran. Durante la prima Intifada i primi soldi arrivati in Palestina furono quelli che l’Iran inviò all’organizzazione di Abu Nidal. E anche Saddam ha dato molti soldi alla resistenza.

In ogni caso i palestinesi adesso riceveranno sicuramente un duro colpo, ma non verranno distrutti. E in fin dei conti si tratta di una questione internazionale. Se migliaia di persone scendono in piazza a Parigi e a Londra, la gente dirà: è un problema grave, è un crimine contro l’umanità, questi sono crimini di guerra costanti, quotidiani, senza sosta, davanti alle telecamere dei canali di tutto il mondo, della CNN e di Al Jazeera…

Quindi colpiranno i responsabili della resistenza palestinese a Gaza, soprattutto la gente di Hamas ma non soltanto. Però dovranno entrare a Gaza, per combattimenti corpo a corpo, e a quel punto gli israeliani si troveranno in una posizione di debolezza, accadrà la stessa cosa che è successa nel Sud del Libano, ma ovviamente ci saranno migliaia di vittime civili palestinesi. Vedremo. La cosa positiva per i palestinesi e per la resistenza araba è che i popoli arabi sono solidali. E il governo traditore egiziano apparirà per quello che è. Perché chiude la frontiera? Perché?

Sai che hanno chiamato Dahlan al Cairo, no?

Ma sappiamo chi è Mohamed Dahlan, no? Mohamed Dahlan è l’uomo degli Stati Uniti e della CIA. Apertamente, non ne fa mistero.

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Un membro del Jihad islamico attraversa un tunnel nella Striscia di Gaza nel 2022. Foto Mahmud Hams / AFP via Getty Images

 

 

23/10/2021

Benny Gantz interdit sept ONG palestiniennes comme organisations terroristes

Jonathan Lis et Hagar Shezaf, Haaretz, 22/10/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Dans une déclaration commune, Amnesty International et Human Rights Watch ont qualifié cette décision d'"escalade alarmante", tandis que le ministère palestinien des Affaires étrangères l'a "condamnée sans équivoque".


Le ministre israélien de la Défense [et Premier ministre à partir du 17 novembre], le général de brigade Benny Gantz, a signé vendredi un décret déclarant sept organisations de la société civile en Cisjordanie comme organisations terroristes.

Selon un communiqué du ministère de la Défense, ces organisations opèrent au sein d'un réseau dirigé par le « groupe terroriste » du Front populaire de libération de la Palestine.

Certains de ces groupes opèrent comme des organisations de défense des droits humains : Addameer offre un soutien juridique aux prisonniers et collecte des données sur les arrestations et les détentions administratives, et travaille activement à mettre fin à la torture et aux violations des droits des prisonniers. Defence for Children International Palestine surveille les meurtres d'enfants et les conditions de détention des mineurs arrêtés en Israël.

Selon la déclaration, ces groupes "ont reçu d'importantes sommes d'argent de pays européens et d'organisations internationales tout en utilisant des méthodes de fraude et de tromperie." L'argent a ensuite été utilisé par le FPLP pour promouvoir le terrorisme, recruter des membres et payer des salaires à des prisonniers sécuritaires et à leurs familles ainsi qu'à des terroristes.

"Les groupes sont contrôlés par les hauts dirigeants du FPLP et emploient de nombreux membres du groupe à des postes de direction et sur le terrain - y compris des militants qui ont été impliqués dans le terrorisme", peut-on lire dans la déclaration.

Les sept groupes sont Addameer, Al-Haq, Bisan Center for Research and Development, Defence for Children International Palestine, Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network, l'Union des comités de femmes palestiniennes et l’Union des Comités  de travail agricole, [membre de l'union internationale de paysans Via Campesina, NdT]. [L'ONG sioniste NGO Monitor a identifié 7 autres ONG « liées à l'organisation terroriste du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et financées par des structures gouvernementales européennes et, dans certains cas, d’ailleurs », NdT].

09/10/2021

GIDEON LEVY
Libérée d’une prison israélienne, Khalida Jarrar fait le deuil de sa fille mais ne va pas cesser de batailler contre l'occupation

Gideon Levy et Alex Levac (photos), Haaretz, 8/10/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

À sa sortie de prison la semaine dernière, la députée palestinienne Khalida Jarrar s'est rendue sur la tombe de sa fille, dont Israël lui a interdit d'assister aux funérailles. « Ils pensent que nous n'avons pas de sentiments, que nous ne sommes pas des êtres humains », dit-elle.

 

Une photo de Khalida Jarrar serrant dans ses bras sa fille Suha, décédée, dans la maison familiale à El Bireh.

 

Une Nissan Juke tout droit sortie de son emballage. Ghassan Jarrar a acheté la voiture il y a trois mois pour sa fille Suha. Le SUV sous-compact a parcouru 198 kilomètres avant que Suha ne décède subitement, en juillet dernier, à l'âge de 31 ans. C'est maintenant sa mère, Khalida, qui le conduira, après sa libération de prison la semaine dernière. Elle avait été incarcérée pendant deux ans pour avoir "occupé une fonction dans une association illégale" - ceci dans un pays où toute organisation, si elle est formée par des Palestiniens, est illégale.

Toujours en deuil de sa fille, Khalida a été conduite dimanche dernier directement de la prison de Damon sur le Mont Carmel à la tombe de Suha, tandis que la nouvelle voiture est restée garée à côté de la maison familiale à El Bireh, près de Ramallah, un triste souvenir de la fille décédée.

Israël a montré toute l'étendue de sa dureté de cœur en ne permettant pas à Khalida Jarrar, membre DU Conseil législatif palestinien et prisonnière politique dans tous les sens du terme, d'assister aux funérailles de Suha. À l'époque, il lui restait deux mois et demi de prison à purger, qu'elle a entièrement purgés, sans réduction. Lors de notre visite cette semaine, elle était assise au deuxième étage de la belle maison en pierre de la famille. Ghassan, comme toujours, l'a enveloppée d'une chaleur et d'un amour infinis. Yafa, la sœur de Suha et le seul autre enfant du couple, était arrivée de chez elle au Canada avec son mari, James Hutt, de sorte qu'ils ont enfin pu pleurer ensemble leur tragédie.