La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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23/08/2023

MAYA LECKER
Le nouveau métro léger de Tel-Aviv symbolise (presque) tout ce qui ne tourne pas rond en Israël

Maya Lecker, Haaretz, 16/8/2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le 1er avril 1973, la Première ministre Golda Meir ne savait pas encore à quel point ses ministres et ses hauts fonctionnaires se révéleraient peu fiables, ni que 12 mois plus tard, elle démissionnerait, laissant derrière elle un pays traumatisé par une guerre à laquelle il n’était pas préparé.

Elle a donc demandé au ministre des Transports, Shimon Peres, et au ministre des finances, Pinchas Sapir, de commencer à travailler sur un plan de transport public à grande échelle qui relierait Tel-Aviv - le centre financier d’Israël - à ses banlieues.

Il est impossible de compter le nombre de fonctionnaires israéliens qui ont échoué à faire avancer ce projet à ce jour, mais 19 milliards de shekels [=4,650 milliards €], 50 ans et 4 mois après la naissance du projet, la première ligne du métro léger de Tel-Aviv est sur le point de commencer à fonctionner vendredi (18 août).

Miri Regev, ministre des Transports et de la Sécurité routière, lors d’un test du nouveau métro léger à Jaffa-Tel Aviv le 16 août 2023. Photo Avshalom Sassoni/Flash90

L’ouverture de la ligne rouge, qui ira de Petah Tikva (une ville située à l’est de Tel Aviv, tellement banale que les Israéliens plaisantent sur le fait de la céder volontairement aux Palestiniens, et qui a fait l’objet d’une chanson punk avec le vers “Je ne peux pas croire que je vis à Petah Tikva) à Bat Yam (une ville voisine de Tel Aviv au sud, connue pour abriter “l’immeuble le plus laid du monde”, la Tour Nahum), n’a rien d’excitant. 

 C’est quelque chose que beaucoup d’Israéliens attendent (depuis des décennies !) et qui pourrait changer la vie de centaines de milliers, voire de millions de personnes, en leur permettant de se déplacer plus facilement dans le centre d’Israël, en leur ouvrant des perspectives de carrière et en leur évitant de passer des heures derrière le volant.

Comment quelque chose d’aussi positif a-t-il pu devenir le symbole de tout ce qui ne va pas en Israël, une étape de plus dans le déclin du pays vers la théocratie ?

La réponse est le Shabbat, bien sûr. Les transports publics israéliens ne fonctionnent pas le jour de repos juif, sauf dans certaines régions où la majorité de la population n’est pas juive. Au cours des deux dernières décennies, un débat public animé a eu lieu sur le sujet, mais avec le gouvernement le plus religieux de l’histoire d’Israël actuellement au pouvoir, la situation ne devrait pas changer de sitôt.

L’ouverture d’un mégaprojet tel que le métro léger souligne l’absurdité absolue d’un pays dont le système de transport public est fermé pendant 30 heures tous les week-ends, privant ainsi les personnes qui ne possèdent pas de voiture de se rendre quelque part pendant le seul moment de la semaine où elles ont du temps libre.


Préparez-vous à l’arrivée du Messie”-Amos Biderman, Haaretz

Elle intervient également après une semaine d’escalade notable dans les rapports sur la coercition religieuse dans les transports publics, principalement sous la forme de passagers masculins et de chauffeurs de bus essayant de forcer les femmes à s’asseoir à l’arrière du bus et à s’habiller "modestement".

Il y a un an, la population laïque d’Israël aurait pu laisser son gouvernement s’en tirer à bon compte, mais la situation a changé. La coalition de Netanyahou, composée d’extrémistes de droite et de partis ultra-orthodoxes, a montré son empressement à imposer ses méthodes à tous les citoyens israéliens, dans tous les domaines de la vie.

Les Israéliens libéraux disposent désormais d’un mouvement de protestation puissant et organisé qui lutte depuis des mois contre les mesures antidémocratiques du gouvernement. Il serait normal qu’il utilise son poids pour s’opposer aux politiques ridicules qui ont entraîné la fermeture des transports publics pour des millions de personnes pendant le week-end - et certains signes indiquent déjà que la ligne rouge deviendra le prochain terrain d’affrontement entre les manifestants et le gouvernement.

Le maire de Tel Aviv, Ron Huldai, partisan de longue date des transports publics le jour du shabbat, a déclaré mercredi qu’il boycotterait la cérémonie d’ouverture prévue par la ministre des Transports Miri Regev. Les principaux groupes de protestation, ainsi que les militants de la liberté religieuse, prévoient de perturber le service du métro le premier jour, et appellent les gens à monter dans le dernier métro avant le shabbat et à y rester. D’autres appellent à un boycott complet du métro léger, espérant que le fait de laisser vide le nouveau métro rutilant aura un impact.

 Et un petit spot de propagande en bonus gratuit

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