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05/01/2022

Le Canada s'engage à verser 31,5 milliards de dollars pour régler le litige concernant le système de tutelle des enfants autochtones


Catherine Porter et Vjosa Isai, The New York Times, 4/1/2022
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Le gouvernement a accepté un règlement historique visant à réparer le système et à indemniser les familles lésées par celui-ci. Ce règlement devrait mettre fin à de longues années de litiges.

  

Marc Miller, ministre des Relations Couronne-Autochtones : « Il s'agit du plus important règlement de l'histoire du Canada. Mais aucune somme d'argent ne peut réparer les préjudices subis par les enfants des Premières Nations. Cependant, les injustices historiques exigent des réparations historiques. Les accords de principe que nous avons signés aujourd'hui soutiendront les enfants des Premières Nations, afin qu'ils puissent avoir les mêmes opportunités de grandir avec leurs familles et leurs communautés qui s'épanouissent grâce à leurs cultures et leurs langues ».

Cindy Woodhouse « Ce règlement historique de 40 milliards de dollars a mis du temps à arriver. Les Premières Nations de tout le Canada ont dû travailler très dur pour que ce jour vienne réparer les torts monumentaux causés aux enfants des Premières Nations. Des torts alimentés par un système intrinsèquement biaisé. Nous avons un long chemin à parcourir pour lutter contre la pauvreté dans nos nations. Et aucune somme d'argent ne sera jamais le bon montant, ni ne ramènera une enfance perdue. Mais aujourd'hui, il s'agit de reconnaissance, d'être vu et entendu ».

Le gouvernement canadien a annoncé mardi qu'il avait conclu ce qu'il a appelé le plus grand règlement de l'histoire du Canada, en versant 31,5 milliards de dollars dollars [=22 milliards d’€]  pour réparer le système discriminatoire de protection de l'enfance du pays et indemniser les populations autochtones lésées par ce système.

L'accord de principe constitue la base du règlement définitif de plusieurs procès intentés par des groupes des Premières nations contre le gouvernement canadien. La moitié du montant total du règlement de 40 milliards de dollars canadiens, servira à indemniser les enfants qui ont été inutilement enlevés à leurs familles, ainsi que leurs familles et les personnes qui s'en occupaient, au cours des trois dernières décennies.

Le reste de l'argent servira à réparer le système de tutelle de l'enfance pour les enfants des Premières nations - qui sont statistiquement beaucoup plus susceptibles d'être retirés de leur famille - au cours des cinq prochaines années afin de garantir que les familles puissent rester ensemble.

« Les Premières nations de tout le Canada ont dû travailler très fort pour que cette journée permette de réparer les torts monumentaux causés aux enfants des Premières nations, torts alimentés par un système intrinsèquement biaisé », a déclaré Cindy Woodhouse, cheffe régionale du Manitoba à l'Assemblée des Premières Nations, la plus grande organisation autochtone du Canada.

« Ce n'était pas et ce n'est pas une question de parentalité. Il s'agit en fait de pauvreté », a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, ajoutant que plus de 200 000 enfants et familles autochtones sont concernés par l'accord.

29/06/2021

Murray Sinclair : pour guérir, le Canada doit faire la lumière sur les « vérités occultées » des pensionnats pour enfants autochtones


Leyland Cecco, The Guardian, 27/6/2021

Traduit par Fausto Giudice

 

Leyland Cecco est un journaliste indépendant basé à Toronto, au Canada. Il a principalement travaillé au Moyen-Orient, en Asie du Sud et au Canada, et s'est intéressé en particulier à la sécurité de l'eau. @LeylandCecco

L'homme qui a dirigé la Commission Vérité et Réconciliation du Canada insiste sur la nécessité d'une enquête indépendante sur des décennies de mauvais traitements infligés aux enfants autochtones.


Thundersky Justin Young, à gauche, et Daryl Laboucan jouent du tambour et chantent des chants de guérison à devant un mémorial improvisé en l'honneur des 215 enfants dont les restes ont été découverts enterrés près de l'ancien pensionnat indien de Kamloops, en Colombie-Britannique, au début du mois de juin. Photo Cole Burston/AFP/Getty Images

Le Canada a besoin de toute urgence d'une enquête indépendante sur la mort de milliers d'enfants autochtones dans des pensionnats gérés par l'Église si le pays veut enfin affronter les horreurs de son passé colonial, a déclaré au Guardian l'homme qui a dirigé la Commission de vérité et réconciliation du pays.

Murray Sinclair, ancien sénateur et l'un des premiers juges autochtones du pays, a prévenu que les « vérités cachées »  des écoles sont probablement beaucoup plus dévastatrices que ne le pensent de nombreux Canadiens - notamment le meurtre délibéré d'enfants par le personnel scolaire et la probabilité que ces crimes aient été couverts.

Sinclair a demandé la création d'un organe d'enquête puissant, libre de toute interférence gouvernementale et ayant le pouvoir de citer des témoins à comparaître.

 « Nous devons savoir qui est mort, nous devons savoir comment ils sont morts, nous devons savoir qui était responsable de leur mort ou de leur prise en charge au moment où ils sont morts », a déclaré Sinclair, membre de la Première Nation Peguis. « Nous devons savoir pourquoi les familles n'ont pas été informées. Et nous devons savoir où les enfants sont enterrés ».

Le Canada a été ébranlé par la découverte de près d'un millier de tombes anonymes sur les sites des pensionnats gérés par l'Église que les enfants autochtones ont dû fréquenter dans le cadre d'une campagne d'assimilation forcée.

Jeudi, la Première nation de Cowessess a déclaré que les restes de 751 personnes avaient été retrouvés sur le site d'un ancien pensionnat en Saskatchewan, quelques semaines seulement après que la nation Tk'emlúps te Secwépemc eut découvert 215 tombes anonymes en Colombie-Britannique.