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12/12/2021

Faire entrer Mario Vargas Llosa à l’Académie française est une erreur

 Un collectif de professeurs et de chercheurs universitaires, Libération, 8/12/2021

Élu le 25 novembre, l’écrivain et prix Nobel de littérature 2010 apporte son soutien au candidat d’extrême droite de la présidentielle chilienne du 19 décembre. Un engagement qui n’est pas sans précédent.


MVLL et Iván Duque en septembre dernier à Madrid. Le Nobel a déclaré :« Je souhaite au président Duque beaucoup de succès et surtout qu'il fasse attention, car il y a des gens en Amérique latine qui sont très intéressés à détruire ce que la Colombie, sous la direction du président, a fait. Je suis sûr que c'est la voie à suivre, la voie de la prospérité, de la légalité et de la liberté ».[Note de Tlaxcala]

Mario Vargas Llosa a apporté un soutien enthousiaste au président colombien

Incluir a Mario Vargas Llosa en la Academia francesa es una falta

Pronunciamiento de un grupo de profesores universitarios franceses.

Nos enteramos con asombro el 25 de noviembre de la elección de Mario Vargas Llosa a la Academia Francesa. No conocemos las razones de esto. Quizás la Academia consideró que el escritor peruano encarnaba el ideal del escritor comprometido de la Ilustración. Pero esta elección plantea serios problemas éticos. El reciente apoyo de Mario Vargas Llosa a José Antonio Kast, candidato de extrema derecha, nostálgico defensor de la dictadura militar de Pinochet, en las elecciones presidenciales de Chile del 19 de diciembre, es de hecho solo una de los últimas manifestaciones de una actitud que ha legitimado durante décadas a líderes responsables de asesinatos y violaciones de derechos humanos. Aquí están algunos ejemplos.

Mario Vargas Llosa apoyó con entusiasmo al presidente colombiano

El escritor apoyó con entusiasmo al presidente colombiano Iván Duque, electo en 2018, quien puso fin a los acuerdos de paz firmados en 2016 entre el gobierno y las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC), luego de un conflicto mortal que duró décadas. Desde entonces, los asesinatos de exguerrilleros, sindicalistas, líderes indígenas y conservacionistas se han vuelto casi cotidianos. Mario Vargas Llosa escribió el 21 de febrero de 2021: “Desde que lo conocí siempre supe que el presidente de Colombia Iván Duque sería un ejemplo para el resto de América Latina”. En abril pasado, la policía colombiana disparó a quemarropa contra la población civil que se manifestaba contra la extrema liberalización de la economía, matando a más de 70 personas. En septiembre, Vargas Llosa volvió a felicitar al señor Duque, en Madrid, y declaró que Colombia “está haciendo las cosas bien en materia de legalidad y libertad.”

En su propio país, Perú, M. Vargas Llosa ha demostrado que la justicia y la vida humana no son importantes para él. En abril de 2021, la primera vuelta de las elecciones presidenciales enfrentó a Keiko Fujimori, hija del ex dictador Alberto Fujimori y candidata de una derecha dura apoyada por la extrema derecha, y a Pedro Castillo, un sindicalista campesino que se presentaba como candidato de un partido de izquierda radical. En las elecciones de 2011 y 2016, el propio Vargas Llosa denunció en Keiko Fujimori la herencia autoritaria y mafiosa del régimen de su padre. Nadie duda de que su elección hubiera significado el regreso al poder del crimen organizado y la reconstitución de un “narcoestado”. Keiko Fujimori enfrenta por eso varios juicios por delitos graves de corrupción. También se cree que quienes la rodean ordenaron asesinatos y una masacre para que el electorado votara por un candidato que se cree que tiene “mano dura” contra la delincuencia y lo que quedaría de Sendero Luminoso.

Hizo campaña por Keiko Fujimori

Desde su derrota en la segunda vuelta en junio de 2021, Keiko Fujimori se negó a aceptar los resultados electorales, que todos los observadores internacionales habían reconocido como transparentes. Ahora está haciendo campaña para la destitución del nuevo presidente. Grupos violentos de ultraderecha atacan físicamente a políticos de centro izquierda y centro derecha. Algunos piden un golpe de estado. Sin embargo, el señor Vargas Llosa tuvo un papel activo en el advenimiento de este estado de caos en el Perú, liderando una campaña sin reservas a favor de Keiko Fujimori, presentándola como el último baluarte contra el advenimiento del comunismo, participando a través de sus intervenciones a la polarización y violencia que marcaron el periodo entre las dos vueltas. Contribuyendo al clima de irracionalidad que reinaba en los medios de comunicación, mientras el Perú era duramente golpeado por la crisis de COVID, Mario Vargas Llosa no dudó en plantear la posibilidad de fraude electoral.

En este caso, como en el de Perú o Colombia, es una ideología la que ha llevado a Mario Vargas Llosa a exonerar o apoyar a delincuentes. Sus posiciones deben ubicarse en el contexto de la consolidación de las redes de la derecha y la extrema derecha hispanoamericana a través del lobby de la Fundación International de la Libertad (FIL) que preside y que se presenta como un think tank neoliberal. Uno de los manifiestos de la FIL protestó contra las medidas preventivas adoptadas por los estados en el marco de la gestión del COVID. En España, Mario Vargas Llosa aparece junto a los que banalizan el franquismo.

11/12/2021

CARLOS FIGUEROA
Vargas Llosa et le néofascisme

Carlos Figueroa, La Hora, 9/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Carlos Figueroa Ibarra (Ciudad de Guatemala, 1952) est un sociologue, professeur et chercheur à l’Université de Puebla (Mexique), spécialisé dans le prolétariat rural au Guatemala puis dans la violence qui a marqué l’histoire de ce pays, à laquelle il a consacré de nombreux livres et articles. Ses parents ont été assassinés en juin 1980 par la dictature du général Romeo Lucas García. Menacé de mort par l’Armée secrète anticommuniste, un escadron de la mort organisé par les services de renseignement, il a passé une grande partie de sa vie au Mexique.


Mario Vargas Llosa est perçu par les gauches comme quelqu'un qui a viré à droite. Il est certainement suffisamment intelligent pour ne pas répéter les affirmations ultradroitières, courantes de nos jours. Il se décrit lui-même comme un « démocrate », l'un des euphémismes par lesquels la droite néolibérale veut travestir sa véritable affiliation. Son dernier roman, Tiempos Recios [Temps sauvages], consacré au renversement de Jacobo Árbenz au Guatemala (1954) et à l'assassinat ultérieur (1957) de celui qui l’avait renversé, Castillo Armas, révèle que son agenda est distinct de celui de la droite néo-fasciste. Le but du roman est de reprocher à la droite anticommuniste d'avoir offert la figure historique d'Árbenz à la gauche.

Il est néanmoins indubitable que, face à l'avancée de la gauche, la droite néolibérale préférera tout autre scénario au triomphe de la gauche. En ce moment, au Chili, les perspectives du néofasciste José Antonio Kast ne sont pas brillantes. Après des prédictions optimistes sur sa candidature après qu’il eut remporté de justesse les primaires, les récents sondages donnent gagnant le candidat de gauche Gabriel Boric avec une marge de 5 à 13% des voix. Compte tenu de l'histoire électorale du Chili, il serait inusité que Boric l'emporte au second tour : jamais un candidat perdant au premier tour n'a gagné au second.

Mais la peur inonde la droite à l'intérieur et à l'extérieur du Chili. Alors qu'ils célébraient « la fin du cycle des gouvernements progressistes », il semble qu'une nouvelle vague du même genre se prépare. Dans une réunion en ligne organisée par le parti de Kast, Vargas Llosa a déclaré que « ce serait une véritable tragédie pour l'Amérique latine si la gauche continuait à gagner les élections ». Mais qui est le candidat que Vargas Llosa considère comme préférable à la tragédie d'une gauche victorieuse ?


Kast est le fils d'un officier nazi qui a réussi à se réfugier en Italie, puis au Chili. Il est le frère de Miguel Kast, l'un des « Chicago Boys » qui ont concocté la recette néolibérale de la dictature de Pinochet. En outre, Miguel était associé à la Direction nationale des renseignements (DINA), la police secrète de la dictature de Pinochet. Son autre frère a été mentionné comme participant à l'interrogatoire de prisonniers après le coup d'État de 1973.

Parenté mise à part, Kast défend l'héritage de Pinochet, un nouvel « état d'urgence » avec le pouvoir de faire des descentes dans les maisons et d'espionner les communications, des fossés (sinon des murs) pour empêcher les migrants d'entrer dans le pays, la fermeture de l'Institut national des droits de l'homme, un plan international contre les « radicaux de gauche » (nouveau Plan Condor) [lire Chili : le candidat Kast et l'opération Condor, par Roberto Pizarro Hofer], l'abrogation de la loi sur l'avortement, la suppression du ministère de la Femme, la fermeture de la FLACSO-Chili [Faculté latino-américaine des sciences sociales], la lutte contre l'État interventionniste. Défense de la Constitution de Pinochet, du christianisme et du marché libre.

Le projet de Kast est de défendre le néolibéralisme par la répression autoritaire. Pendant quarante ans, les néolibéraux ont prétendu être des partisans de la démocratie. Maintenant que leur modèle est en crise, la conflagration sociale chilien de 2019 le révèle, ils se réfugient dans une droite qui enlève son masque démocratique. Vargas Llosa est en phase avec ça.

 
Sa littérature                                            Son compte en banque
Eneko

 

CARLOS FIGUEROA
Vargas Llosa y el neofascismo

Desde la izquierda Mario Vargas Llosa es visto como alguien que giró hacia la derecha. Ciertamente es un hombre lo suficientemente inteligente como para no repetir las aseveraciones ultraderechistas frecuentes en estos tiempos. Él mismo se autoadscribe como un “demócrata”, uno de los eufemismos con los cuales la derecha neoliberal quiere disfrazar su verdadera filiación. Su última novela, “Tiempos Recios”, dedicada al derrocamiento de Jacobo Árbenz en Guatemala y posterior asesinato de su derrocador, Castillo Armas, revela su agenda distinta a la de la derecha neofascista. El sentido de la novela es reprocharle a la derecha anticomunista el que le hayan regalado a la izquierda la figura histórica de Árbenz.


No obstante, indudablemente ante el avance de la izquierda, la derecha neoliberal preferirá cualquier otro escenario antes que el triunfo de esa izquierda. En este momento, en Chile, el panorama para el neofascista José Antonio Kast no es halagador. Después de predicciones optimistas para su candidatura al haber ganado por poco margen las primarias, recientes encuestas le dan un triunfo al candidato de la izquierda Gabriel Boric por un margen que va del 5 al 13% de diferencia de votos. Dada la historia electoral de Chile, sería insólito que Boric ganara en la segunda vuelta: nunca un candidato perdedor en la primera vuelta ha ganado la segunda.

Pero el temor inunda a la derecha dentro y fuera de Chile. Cuando celebraban “el fin de ciclo de los gobiernos progresistas”, pareciera que viene una nueva ola de los mismos. En un encuentro online organizado por el partido de Kast, Vargas Llosa afirmó que “sería una verdadera tragedia para América Latina que la izquierda siguiera ganando elecciones”. Pero ¿quién es el candidato que Vargas Llosa considera preferible a la tragedia de una izquierda ganadora?


Kast es hijo de un oficial nazi que logró refugiarse en Italia y después en Chile. Hermano de Miguel Kast, uno de los “Chicago Boys” que participaron en el diseño neoliberal de la dictadura pinochetista. Más aun, Miguel estuvo asociado a la Dirección de Inteligencia Nacional (DINA), la policía secreta de la dictadura pinochetista. Su otro hermano ha sido mencionado como participante en interrogatorios a prisioneros después del golpe de 1973.

Parentescos aparte, Kast defiende el legado de Pinochet, un renovado “estado de emergencia” con atribuciones para allanamiento de moradas y espionaje en comunicaciones, zanjas (que no muros) para impedir el paso a los migrantes, cierre del Instituto Nacional de Derechos Humanos, un plan internacional contra los “radicales de izquierda” (nuevo Plan Cóndor) [léase Chile: El candidato Kast y la Operación Cóndor, por Roberto Pizarro Hofer], derogación de la Ley del Aborto, eliminación del Ministerio de la Mujer, cierre de la FLACSO-Chile [Facultad Latinoamericana de Ciencias Sociales], lucha contra el Estado interventor. Defensa de la Constitución pinochetista, el cristianismo y el libre mercado.

El proyecto de Kast es defender al neoliberalismo con la represión autoritaria. Durante cuarenta años el neoliberalismo se dijo partidario de la democracia. Ahora que está en crisis, el estallido social chileno en 2019 lo revela, se refugia en una derecha que se quita la máscara demócrata. Al parecer Vargas Llosa está en esa sintonía.