Naomi
Klein, The
Intercept, 7/10/2022
Original: From Blah,
Blah, Blah to Blood, Blood, Blood (litt. Du blablabla au sang, sang,
sang, en bon français : De la logorrhée à l’hémorragie)
Traduit par Fausto
Giudice, Tlaxcala
Versión española Del blablablá a la sangría
Personne ne sait ce qui est arrivé à la lettre sur le climat perdue. Tout ce que l'on sait, c'est qu'Alaa Abd El Fattah, sans doute le prisonnier politique égyptien le plus connu, l'a écrite lors d'une grève de la faim dans sa cellule du Caire le mois dernier. C'était, expliqua-t-il plus tard, « sur le réchauffement climatique à cause des nouvelles du Pakistan ». Il était préoccupé par les inondations épiques qui ont déplacé 33 millions de personnes à leur apogée, et ce que ce cataclysme faisait présager sur les difficultés climatiques et les maigres réponses étatiques à venir.
Technologue visionnaire et intellectuel en recherche, le prénom d'Abd El Fattah — avec le hashtag #FreeAlaa — est devenu synonyme de la révolution démocratique de 2011 qui a transformé la place Tahrir du Caire en un océan de jeunes qui a mis fin à la domination de trois décennies du dictateur égyptien Hosni Moubarak. Derrière les barreaux presque continuellement depuis dix ans, Alaa est en mesure d'envoyer et de recevoir des lettres une fois par semaine. Plus tôt cette année, un recueil de ses écrits poétiques et prophétiques de prison a été publié en anglais sous forme d’un livre largement célébré, “You Have Not Yet Been Defeated” [Vous n'avez pas encore été vaincus.”]
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