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12/01/2022

MEDEA BENJAMIN/NICK DAVIES
Hé, les USA ! Vous avez largué combien de bombes aujourd'hui ?

Medea Benjamin et Nicolas J. S. Davies, CodePink, 10/1/2022
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

Le Pentagone a enfin publié son premier Airpower Summary depuis l'entrée en fonction du président Biden il y a près d'un an. Ces rapports mensuels sont publiés depuis 2007 pour documenter le nombre de bombes et de missiles largués par les forces aériennes dirigées par les USA en Afghanistan, en Irak et en Syrie depuis 2004. Mais le président Trump avait cessé de les publier après février 2020, entourant de secret la poursuite des bombardements usaméricains.

Août 2021 : une frappe de drone US à Kaboul a tué 10 civils afghans. Photo : Getty Images

Au cours des 20 dernières années, comme le documente le tableau ci-dessous, les forces aériennes usaméricaines et alliées ont largué plus de 337 000 bombes et missiles sur d'autres pays. Cela représente une moyenne de 46 frappes par jour pendant 20 ans. Ce bombardement sans fin n'a pas seulement été mortel et dévastateur pour ses victimes, mais il est largement reconnu comme portant gravement atteinte à la paix et à la sécurité internationales et diminuant la position de l'USAmérique dans le monde.

Le gouvernement et l'establishment politique usaméricains ont remarquablement réussi à maintenir le public usaméricain dans l'ignorance des conséquences horribles de ces campagnes de destruction massive à long terme, ce qui leur a permis de maintenir l'illusion du militarisme usaméricain comme force du bien dans le monde dans leur rhétorique politique intérieure.

Aujourd'hui, même face à la prise de pouvoir par les talibans en Afghanistan, ils redoublent d'efforts pour vendre ce récit contrefactuel au public usaméricain afin de rallumer leur vieille guerre froide avec la Russie et la Chine, augmentant ainsi de façon spectaculaire et prévisible le risque de guerre nucléaire.       

Les nouvelles données Airpower Summary révèlent que les USA ont largué 3 246 bombes et missiles supplémentaires sur l'Afghanistan, l'Irak et la Syrie (2 068 sous Trump et 1 178 sous Biden) depuis février 2020.

La bonne nouvelle est que les bombardements usaméricains sur ces 3 pays ont considérablement diminué par rapport aux plus de 12 000 bombes et missiles qu'ils ont lâchés sur eux en 2019. En fait, depuis le retrait des forces d'occupation usaméricaines d'Afghanistan en août, l'armée US n'a officiellement mené aucune frappe aérienne dans ce pays, et n'a largué que 13 bombes ou missiles sur l'Irak et la Syrie - ce qui n'exclut pas des frappes supplémentaires non signalées par des forces sous le commandement ou le contrôle de la CIA.

Les présidents Trump et Biden ont tous deux le mérite d'avoir reconnu que des bombardements et une occupation sans fin ne pouvaient pas assurer la victoire en Afghanistan. La rapidité avec laquelle le gouvernement mis en place par les USA est tombé aux mains des talibans une fois le retrait usaméricain engagé a confirmé que 20 ans d'occupation militaire hostile, de bombardements aériens et de soutien à des gouvernements corrompus n'ont finalement servi qu'à ramener le peuple afghan, las de la guerre, sous la coupe des talibans.

La décision insensible de Biden de faire suivre 20 ans d'occupation coloniale et de bombardements aériens en Afghanistan par le même type de guerre de siège économique brutale que les USA ont infligée à Cuba, à l'Iran, à la Corée du Nord et au Venezuela ne peut que discréditer davantage l'USAmérique aux yeux du monde.

Il n'y a eu aucune demande de reddition de comptes pour ces 20 années de destruction insensée. Même avec la publication des Airpower Summaries, l'horrible réalité des guerres de bombardement usaméricaines et les pertes massives qu'elles infligent restent largement cachées au peuple usaméricain.

De combien des 3 246 attaques documentées dans l'Airpower Summary depuis février 2020 étiez-vous au courant avant de lire cet article ? Vous avez probablement entendu parler de l'attaque de drone qui a tué 10 civils afghans à Kaboul en août 2021. Mais qu'en est-il des 3 245 autres bombes et missiles ? Qui ont-ils tué ou mutilé, et quelles maisons ont-ils détruites ?

17/12/2021

IFTIKHAR GILANI
Les vastes réserves de lithium devraient faire passer l'Afghanistan d’une économie assistée à une économie commerciale

Iftikhar  Gilani, Anadolu Agency, 13/12/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Iftikhar Gilani est un journaliste cachemiri, qui après une longue carrière dans les médias indiens, a dû s’exiler en Turquie, où il travaille à l’agence de presse Anadolu Agency , dont il dirige le desk international. @iftikhargilani

Comme le pétrole, le lithium devient rapidement un produit stratégique en raison de son utilisation dans les batteries et les produits énergétiques non conventionnels.

Les engagements pris par les nations lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique, ou COP26, qui vient de s'achever, dépendent en grande partie du retour de la paix et de la stabilité en Afghanistan, car les vastes réserves de lithium du pays sont prometteuses pour les besoins mondiaux en énergies non conventionnelles.

Les analystes pensent que l'accent sera à nouveau mis sur l'Afghanistan pour exploiter les vastes réserves de lithium du pays, qui sont utilisées dans les batteries pour alimenter les téléphones et ordinateurs portables et les véhicules électriques et hybrides.

Jusqu'à présent, l'Argentine, la Bolivie et le Chili, constituant ce qu’on a appelé les Pays du Triangle du lithium (LTC/PTL), sont considérés comme les pays possédant les plus grandes réserves de lithium au monde.

Cependant, comme le transport depuis l'Amérique du Sud n'est pas rentable pour les pays asiatiques en manque d'énergie, ils espèrent désormais que le retour à l'ordre en Afghanistan permettra d'exploiter le lithium à leurs portes.

Récemment, le journal Financial Times a rapporté que les gisements de lithium de l'Afghanistan pourraient rivaliser avec ceux des pays du triangle sud-américain.

Selon Elif Nuroglu, qui dirige le département d'économie de l'Université turco-allemande (TAU), comme le pétrole, le lithium est en passe de devenir un produit stratégique.

« Comme le pétrole, le lithium peut très certainement être utilisé comme arme, car il sera utilisé dans de nombreux domaines à l'avenir, de la production d'automobiles aux robots et machines autonomes », a-t-elle déclaré.


Vue d'une mine d'or à Nor Aaba, dans la province de Takhar, en Afghanistan. (Reuters)

Le journal britannique a également révélé qu'un groupe de représentants de l'industrie minière chinoise s'est récemment rendu en Afghanistan pour une inspection sur place et pour obtenir des droits miniers, alors même que l'Afghanistan est confronté à une crise financière et humanitaire aiguë.

 Le quotidien chinois Global Times a mentionné que les incertitudes en termes de politiques, de sécurité, d'économie et de mauvaises infrastructures en Afghanistan sont des goulots d'étranglement pour le développement d’une industrie minière.

24/09/2021

MILENA RAMPOLDI
Afghanistan, a Muslim mosaic society

Milena Rampoldi, ProMosaik, 22/8/2021

Afghanistan is an Islamic society, a mosaic of numerous cultures, languages, ethnic groups, and dialects. It is a land rich in natural resources, which is why Afghanistan is the target of foreign empires that want to control this wealth. When these "empires" withdraw, radical groups inside the country take control. That happened after the fall of the Soviet Union, and it is happening again today after the U.S. empire left.

 

 

The “Taliban”, who with no official authority call themselves representatives of Orthodox Islam, are only one small group of this Afghan mosaic, an ethnic, nationalist movement of the Pashtuns that took state power during the post-Soviet power vacuum. Thanks to links with arms dealers and smuggling networks, the group has managed to expand its power. If we look at where the so-called “Taliban” run their centres of power and then examine where the country's mineral resources are to be found, we understand some aspects of this situation, but not everything.

The manipulation of Islam by the “Taliban” and the West’s ignorance of and hostility to Islam together led to the demonization of Islam as a worldview and a way of life. The West posed as the “liberator” of Muslim women in Afghanistan and declared war on the “Taliban” in the name of the liberation of women. What the U.S. empire wants in Afghanistan, however, is control of the mineral resources and -- why not? -- also of the white gold from poppies. 

10/09/2021

ANAND GOPAL
Les autres femmes afghanes
Une plongée dans le Helmland profond

Anand Gopal, The New Yorker, 13/9/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

 

Anand Gopal est professeur assistant de recherche au Center on the Future of War, à la School of Politics and Global Studies de l'Arizona State University (ASU). Il est journaliste et sociologue (doctorat, Université de Columbia) et a beaucoup travaillé en Afghanistan, en Syrie et en Irak. Il a réalisé des reportages pour le New Yorker, le New York Times Magazine et d'autres publications, tout en produisant des études fondées sur son travail de terrain et l'analyse de réseaux complexes. Son livre, No Good Men Among the Living : America, the Taliban and the War Through Afghan Eyes, a été finaliste du prix Pulitzer 2015 pour la non-fiction générale et du National Book Award 2014. Ses travaux actuels portent sur la démocratie et les inégalités, et il écrit un livre sur les révolutions arabes. Il parle l'arabe, le dari et le pachto. @Anand_Gopal_

NdT : Anand Gopal est l'un des très rares journalistes occidentaux ayant visité l'Afghanistan qui parle le dari, le pachto et l'arabe. Il publie sur The New Yorker un reportage époustouflant sur des femmes rurales au coeur de la province du Helmland, qui donne à voir une réalité très éloignée des lamentations des médias occidentaux sur les pauvres femmes afghanes menacées par les Talibans. Un texte à lire absolument.
Dans les campagnes, le massacre incessant de civils a retourné les femmes contre les occupants qui prétendaient les aider.

Plus de soixante-dix pour cent des Afghans ne vivent pas dans les villes. Dans les zones rurales, la vie sous la coalition dirigée par les USA et leurs alliés afghans est devenue un pur danger ; même boire du thé dans un champ ensoleillé, ou se rendre en voiture au mariage de sa sœur, était un pari potentiellement mortel. Photo de Stephen Dupont / Contact Press Images

 En août dernier, tard dans l'après-midi, Shakira a entendu des coups frappés sur le portail de sa maison. Dans la vallée de Sangin, située dans la province de Helmand, dans le sud de l'Afghanistan, les femmes ne doivent pas être vues par des hommes qui ne sont pas de leur famille, et son fils Ahmed, âgé de dix-neuf ans, s'est donc rendu au portail. À l'extérieur se trouvaient deux hommes portant des bandoulières et des turbans noirs, armés de fusils. Ce’étaient des membres des talibans, qui menaient une offensive pour reprendre la campagne à l'armée nationale afghane. L'un des hommes a prévenu : « Si vous ne partez pas immédiatement, tout le monde va mourir ».

 Shakira, qui a une quarantaine d'années, a rassemblé sa famille : son mari, un marchand d'opium, qui dort profondément, ayant succombé aux tentations de son produit, et ses huit enfants, dont l'aînée, Nilofar, vingt ans - aussi vieille que la guerre elle-même -, que Shakira appelle son "adjointe", car elle aide à s'occuper des plus jeunes. La famille a traversé une vieille passerelle enjambant un canal, puis s'est faufilée entre les roseaux et les parcelles irrégulières de haricots et d'oignons, le long de maisons sombres et vides. Leurs voisins avaient eux aussi été prévenus et, à l'exception des poulets errants et du bétail orphelin, le village était vide.

 La famille de Shakira a marché pendant des heures sous un soleil de plomb. Elle a commencé à sentir le cliquetis de bruits sourds lointains, et a vu des gens affluer des villages riverains : des hommes courbés sous des baluchons remplis de tout ce qu'ils ne pouvaient pas supporter de laisser derrière eux, des femmes marchant aussi vite que leur burqa le permettait.

 Le martèlement de l'artillerie emplit l'air, annonçant le début d'un assaut des talibans contre un avant-poste de l'armée afghane. Shakira tient son plus jeune enfant, une fille de deux ans, en équilibre sur sa hanche tandis que le ciel s'embrase et tonne. À la tombée de la nuit, ils sont arrivés au marché central de la vallée. Les façades en tôle ondulée avaient été en grande partie détruites pendant la guerre. Shakira a trouvé une boutique d'une pièce avec un toit intact, et sa famille s'est installée pour la nuit. Pour les enfants, elle a fabriqué un ensemble de poupées en tissu, l'une des nombreuses distractions qu'elle avait cultivées au cours des années passées à fuir les combats. Alors qu'elle tenait les figurines à la lumière d'une allumette, la terre a tremblé.

 À   l'aube, Shakira est sortie et a constaté que quelques dizaines de familles avaient trouvé refuge dans le marché abandonné. C'était autrefois le bazar le plus prospère du nord de l'Helmand, avec des commerçants pesant du safran et du cumin sur des balances, des charrettes chargées de robes de femmes et des devantures consacrées à la vente d'opium. Aujourd'hui, des piliers dénudés se dressent, et l'air sent les restes d'animaux en décomposition et le plastique brûlé.

 

Au loin, la terre a soudainement explosé en fontaines de terre. Des hélicoptères de l'armée afghane survolent la ville, et les familles se cachent derrière les magasins, réfléchissant à leur prochaine action. Des combats ont lieu le long des remparts en pierre au nord et sur la rive du fleuve à l'ouest. À l'est, le désert de sable rouge s'étend à  perte de vue aux yeux de Shakira. La seule option était de se diriger vers le sud, vers la ville verdoyante de Lashkar Gah, qui restait sous le contrôle du gouvernement afghan.

Le périple devait traverser une plaine aride livrée à des bases usaméricaines et britanniques abandonnées, où nichaient des tireurs d'élite, et traverser des ponceaux potentiellement bourrés d'explosifs. Quelques familles ont pris le départ. Même s'ils atteignaient Lashkar Gah, ils ne pouvaient pas être sûrs de ce qu'ils y trouveraient. Depuis le début de la campagne éclair des talibans, les soldats de l'armée afghane s'étaient rendus en masse, suppliant qu'on les laisse rentrer chez eux en toute sécurité. Il était clair que les talibans atteindraient bientôt Kaboul et que les vingt années et les billions de dollars consacrés à leur défaite n'avaient servi à rien. La famille de Shakira se tenait dans le désert, discutant de la situation. Les coups de feu se rapprochaient. Shakira a aperçu des véhicules talibans se dirigeant vers le bazar et a décidé de ne pas bouger. Elle était épuisée jusqu'aux os, ses nerfs étaient à vif. Elle allait faire face à ce qui allait arriver, l'accepter comme un jugement. « Nous avons fui toute notre vie », m'a-t-elle dit. « Je ne vais nulle part ».

La plus longue guerre de l'histoire usaméricaine a pris fin le 15 août, lorsque les talibans ont capturé Kaboul sans tirer un seul coup de feu. Des hommes barbus et dépenaillés, coiffés de turbans noirs, prennent le contrôle du palais présidentiel et, autour de la capitale, les austères drapeaux blancs de l'Émirat islamique d'Afghanistan s'élèvent. La panique s'installe. Certaines femmes brûlent leurs dossiers scolaires et se cachent, craignant un retour aux années 90, lorsque les talibans leur interdisaient de s'aventurer dehors seules et interdisaient l'éducation des filles. Pour les USAméricains, la possibilité très réelle que les acquis des deux dernières décennies soient effacés semblait poser un choix redoutable : recommencer une guerre apparemment sans fin ou abandonner les femmes afghanes.

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09/09/2021

PEPE ESCOBAR
9/9 and 9/11, 20 years later

 Pepe Escobar, Asia Times, 9/9/2021

We may never know the full contours of the whole riddle inside an enigma when it comes to 9/11 and related issues 

It’s impossible not to start with the latest tremor in a series of stunning geopolitical earthquakes. 

Exactly 20 years after 9/11 and the subsequent onset of the Global War on Terror (GWOT), the Taliban will hold a ceremony in Kabul to celebrate their victory in that misguided Forever War.

Four key exponents of Eurasia integration – China, Russia, Iran and Pakistan – as well as Turkey and Qatar, will be officially represented, witnessing the official return of the Islamic Emirate of Afghanistan. As blowbacks go, this one is nothing short of intergalactic.

The plot thickens when we have Taliban spokesman Zabihullah Mujahid firmly stressing “there is no proof” Osama bin Laden was involved in 9/11. So “there was no justification for war, it was an excuse for war,” he claimed. 

Only a few days after 9/11, Osama bin Laden, never publicity-shy, released a statement to Al Jazeera: “I would like to assure the world that I did not plan the recent attacks, which seems to have been planned by people for personal reasons (…) I have been living in the Islamic Emirate of Afghanistan and following its leaders’ rules. The current leader does not allow me to exercise such operations.” 

On September 28, Osama bin Laden was interviewed by the Urdu newspaper Karachi Ummat. I remember it well, as I was commuting non-stop between Islamabad and Peshawar, and my colleague Saleem Shahzad, in Karachi, called it to my attention. 

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Arcadio Esquivel, Costa Rica

 

05/09/2021

FAUSTO GIUDICE
Talibanistan : cimetière d’empires, berceau d’imaginaires

 Fausto Giudice, Basta Yekfi!, 5/9/2021

L’entrée dans Kaboul des Talibans le 15 août 2021 a secoué bien des certitudes assénées par la machine de propagande médiatique depuis 20 ans, à commencer par la première : que ceux-ci constitueraient le Mal absolu. La preuve : on négocie avec eux, on discute avec eux, on échange des informations avec eux, on les interviewe, on les accompagne en patrouille, bref on s’embarque avec eux. Lentement mais sûrement, à l’image de fous furieux de Dieu se substitue celle de pères tranquilles en gilet jaune entendant gérer leur pays en bons pères de famille. Les bricoleurs jihadistes pachtounes de la fin du XXème siècle sont devenus des professionnels tout-terrain, sur tous les plans : militaire, politique, diplomatique, communicationnel. Bref, en 20 ans, ils ont appris la leçon. Et ils ont appris l’anglais. Ils le parlent, mal, mais on les comprend. Un adjectif revient souvent : « inclusive », inclusif. Ils vont inclure tout le monde dans l’Afghanistan des années 2020 : les femmes, les minorités, et même les salopards collabos qui sont partis avec la caisse, dans le genre Nour ou Dostom, et, pourquoi pas, même le petit Massoud du Panshir. Bref, désormais les Talibans vont raser gratis.

En regardant les reportages et documentaires produits sur l’Afghanistan depuis 30 ans, une chose m’a frappé : les moudjahidine des montagnes ont l’air de hippies des années 1960 et 1970, avec leurs barbes, leurs longues chevelures passées au henné et leurs yeux enkhôlés. Ils sont timides, réservés et méfiants au premier contact, mais, une fois le contact établi, se montrent chaleureux et fraternels. Un vrai rêve de gay californien. Peace and Love plus kalash, 4X4, youtube et talkie-walkie. Il ne reste plus qu’à attendre la série Netflix Love in Hindukush, dont une conséquence logique devrait être une décision de la Banque Mondiale et du FMI d’octroyer un prêt consistant à l’Émirat islamique pour la reconstruction du cimetière des empires. Nous vivons vraiment une époque formidable.

Kaboul, 1971. Photos, Jack Garofalo/Paris Match via Getty Images



02/09/2021

PEPE ESCOBAR
Back to the future: Talibanistan, Year 2000

Pepe Escobar, The Saker, 31/8/2021

Dear reader: this is very special, a trip down memory lane like no other: back to prehistoric times – the pre-9/11, pre-YouTube, pre-social network world.

Welcome to Taliban Afghanistan – Talibanistan – in the Year 2000. This is when photographer Jason Florio (see his Afghan Diary) and myself slowly crossed it overland from east to west, from the Pakistani border at Torkham to the Iranian border at Islam qillah. As Afghan ONG workers acknowledged, we were the first Westerners to pull this off in years.


Fatima, Maliha and Nouria, at home in Kabul

Those were the days. Bill Clinton was enjoying his last stretch at the White House. Osama bin Laden was a discreet guest of Mullah Omar – hitting the front pages only occasionally. There was no hint of 9/11, the invasion of Iraq, the “war on terror”, the perpetual financial crisis, the Russia-China strategic partnership. Globalization ruled, and the US was the undisputed global top dog. The Clinton administration and the Taliban were deep into Pipelineistan territory – arguing over the tortuous, proposed Trans-Afghan gas pipeline.

We tried everything, but we couldn’t even get a glimpse of Mullah Omar. Osama bin Laden was also nowhere to be seen. But we did experience Talibanistan in action, in close detail.

Today is a special day to revisit it. The Forever War in Afghanistan is over; from now on it will be a Hybrid mongrel, against the integration of Afghanistan into the New Silk Roads and Greater Eurasia.

In 2000 I wrote a Talibanistan road trip special for a Japanese political magazine, now extinct, and ten years later a 3-part mini-series revisiting it for Asia Times.

Part 2 of this series can be found here, and part 3 here.

Yet this particular essay – part 1 – had completely disappeared from the internet (that’s a long story): I found it recently, by accident, in a hard drive. The images come from the footage I shot at the time with a Sony mini-DV: I just received the file today from Paris.

This is a glimpse of a long-lost world; call it a historical register from a time when no one would even dream of a “Saigon moment” remixed – as a rebranded umbrella of warriors conveniently labeled “Taliban”, after biding their time, Pashtun-style, for two decades, praises Allah for eventually handing them victory over yet another foreign invader.

Now let’s hit the road.

KABUL, GHAZNI – Fatima, Maliha and Nouria, who I used to call The Three Graces, must be by now 40, 39 and 35 years old, respectively. In the year 2000 they lived in an empty, bombed house next to a bullet-ridden mosque in a half-destroyed, apocalyptic theme park Kabul – by then the world capital of the discarded container (or reconstituted by a missile and reconverted into a shop); a city where 70% of the population were refugees, legions of homeless kids carried bags of cash on their backs ($1 was worth more than 60,000 Afghanis) and sheep outnumbered rattling 1960s Mercedes buses.

Under the merciless Taliban theocracy, the Three Graces suffered triple discrimination – as women, Hazaras and Shi’ites. They lived in Kardechar, a neighborhood totally destroyed in the 1990s by the war between Commander Masoud, The Lion of the Panjshir, and the Hazaras (the descendants of mixed marriages between Genghis Khan’s Mongol warriors and Turkish and Tajik peoples) before the Taliban took power in 1996. The Hazaras were always the weakest link in the Tajik-Uzbek-Hazara alliance – supported by Iran, Russia and China – confronting the Taliban.

25/08/2021

JORGE MAJFUD
T-Rex intelligence: the myopic logic of business

Jorge Majfud, 13/8/2021
Translated by Andy Barton, Tlaxcala

On 25th February 2021, USAmerican President Joe Biden ordered a military strike along the border between Syria and Iraq (on the Syrian side, of course, to not anger the authorities or media from the Iraqi protectorate) in retaliation to the attacks by a pro-Irani militia in the Iraqi city of Erbil. As expected, this action did not make the front pages of any big Western media outlet, all under the 19th-century slogan of “we were attacked for no reason, and we had to defend ourselves”.

 
A story as old as time itself. Now is not the time to review the indigenous genocide on this continent, a genocide never called by its name. We will just pick out a recent incident from 22nd August 2008, during the Barack Obama presidency. After the bombing of Azizabad in Afghanistan, USAmerican military officials (including Oliver North, convicted and pardoned for lying to Congress during the Iran-Contra affair in the ‘80s) reported that everything had gone according to plan, that the village had greeted them with applause, that a Taliban leader had been killed and that the collateral damage was minimal. Minimal. This is the sense of value of other’s lives. What they did not report at the time is that tens of people had died, including 60 children.

In a less-publicised article for future historians, on 25th February, the New York Times reported the words of the USAmerican government regarding its latest bombing campaign, according to whom “this proportionate military response was conducted together with diplomatic measures, including consultation with coalition partners”. Just like since the 19th century, the Anglo-Saxon government assumes, now without mentioning it, special global intervention rights to re-establish God’s order and profitable business. As the United States Democratic Review from New York published in 1858, in its article “Mexico’s destiny”, “this type of people does not know how to be free, and they will never know under they are educated by American democracy. For this reason, the master will govern them until, one day, they learn how to govern themselves… Providence obliges us to take control of that country… We are not going to take control of Mexico out of our own self-interest; this would be a joke that would be impossible to believe. No, we are going to take control Mexico for its own benefit, to help the eight million poor Mexicans who suffer due to despotism, anarchy and barbarism”.

Nine years earlier, Chicago’s Springfield diary analysed the offence committed by Mexicans of having gifted tax-free land to USAmerican citizens in Texas while ordering them, through ‘barbaric’ laws, to free their slaves: “our compatriots had the right to visit Mexico under the sacred right to trade”. The freedom of the masters of the land to the freedom of the market and the sacred right to private property. Nothing has changed, only the settings and the technological landscape due to the simple and inevitable progression of humanity since the turn of the millennium.

22/08/2021

MILENA RAMPOLDI
Afghanistan – eine muslimische Mosaikgesellschaft

Milena Rampoldi, ProMosaik, 22.08.2021

Afghanistan ist eine islamisch geprägte Mosaikgesellschaft, die aus zahlreichen Kulturen, Sprachen, Ethnien und Dialekten besteht. Afghanistan ist reich an Bodenschätzen. Daher ist Afghanistan Zielscheibe ausländischer Imperien, welche die Kontrolle über diesen Reichtum haben möchten. Und wenn diese „Imperien“ abziehen, übernehmen radikale Gruppen im Land die Kontrolle. Das war nach dem Verfall der Sowjetunion so, und es ist heute nach dem Abzug des US-Imperiums wieder so. 


 Die „Talibanen“, die sich unrechtmäßig als Vertreter des orthodoxen Islam bezeichnen, sind nur eine kleine Gruppe dieses Mosaiks, eine ethnische, nationalistische Bewegung der Paschtunen, die sich in das post-sowjetische Machtvakuum gesetzt hat. Dank der Verbindungen zu Waffenhändlern und Schmugglernetzwerken ist es der Gruppe gelungen, ihre Macht auszuweiten. Wenn wir uns ansehen, wo die sogenannten „Talibanen“ ihre Machtzentren führen und dann untersuchen, wo die Bodenschätze des Landes zu finden sind, verstehen wir Einiges, aber dennoch nicht alles.

Die Manipulation des Islam durch die „Talibanen“ und das Unwissen und die Islamfeindlichkeit im Westen führen gemeinsam als interne und externe Kräfte dazu, dass der Islam als Ganzes als Weltbild und als Lebensweise dämonisiert wird. Der Westen spielt sich als der „Befreier“ der muslimischen Frauen in Afghanistan auf und erklärt den „Talibanen“ im Namen der Befreiung der Frauen den Krieg. Was das US-Imperium in Afghanistan aber möchte, ist die Kontrolle der Bodenschätze und warum nicht, auch des weißen Goldes. Wie alle Kriege des US-Imperiums nach 1945 zeigen, geht es den USA ideologisch um die Verbreitung eines kapitalistischen US-Lebensstils, den sie als Verkörperung von Freiheit, Menschenrechten, Feminismus und Humanismus in Einem „verkaufen“.

20/08/2021

COLONEL CASSAD
Les Talibans se présentent sous un jour aimable

Colonel Cassad, 17/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

Colonel Cassad est le pseudonyme de Boris Aleksandrovich Rozhin (Sébastopol, 1981), un blogueur russe très populaire.

Les Talibans ont donné leur première conférence de presse officielle au nom des nouvelles autorités afghanes à Kaboul le 17 août. Outre la lecture des déclarations, les Talibans ont également répondu aux questions des journalistes.

Le porte-parole des Talibans, Zabihullah Mujahid, était le principal orateur.

Selon lui, le mollah Baradar, qui doit devenir le président de l'Afghanistan, était déjà arrivé dans le pays.

 

19/08/2021

SERGIO RODRÍGUEZ GELFENSTEIN
Répercussions régionales et mondiales de la défaite usaméricaine en Afghanistan

Sergio Rodriguez Gelfenstein, 18/8/2021
Traduit par Fausto Giudice
English version

L'arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan marque non seulement la défaite des USA dans la plus longue guerre de leur histoire, mais surtout, elle met officiellement fin à la tentative usaméricaine d'établir un système international unipolaire après les attentats terroristes perpétrés dans ce pays le 11 septembre 2001.

 

Afghanistan, cimetière des empires

 Cela a incité l'administration usaméricaine à déclarer la guerre au terrorisme et à tous les pays abritant des terroristes dans le cadre de ce qu'elle a appelé l' « opération Liberté immuable », désignant Oussama ben Laden comme le principal suspect des attentats et le gouvernement taliban en Afghanistan comme son protecteur. Une telle décision a créé le risque que l'agression usaméricaine s'étende (comme elle l'a fait) à d'autres pays d'Asie centrale, d'Asie occidentale et même d'Afrique du Nord en utilisant le subterfuge du « terrorisme islamique » comme outil.


Une telle décision a entraîné des changements profonds dans le système international. En arrière-plan, Washington tentait de définir en sa faveur le compromis entre un monde multipolaire et unipolaire, qui a été résolu en faveur de ce dernier. Les USA sont apparus comme la seule puissance mondiale bénéficiant du soutien de tous pour lutter contre le nouveau "communisme" , appelé désormais "terrorisme". Les déclarations de Bush des 11 et 12 septembre 2001 et surtout celle du 20 septembre 2001 sont - comme la Déclaration Monroe et la Destinée Manifeste au 19ème siècle et les 14 étapes de Wilson au 20ème siècle - l'élément ordonnateur et de principe de la politique étrangère usaméricaine pour le siècle actuel.


Ce que l'on pourrait appeler la Doctrine Bush de politique étrangère usaméricaine se caractérise, entre autres, par les définitions suivantes : l'utilisation de toutes les armes de guerre nécessaires ; la prolongation dans le temps des opérations militaires ; l'obligation pour les pays de prendre position face à la décision usaméricaine qui ne laisse aucune place à des positions alternatives : « Toute nation, où qu'elle soit, doit maintenant faire un choix : soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec le terrorisme », avait déclaré Bush. C'était la définition d'un monde faussement bipolaire. Les nouveaux pôles seraient les USA et le terrorisme. Face à l'impossibilité d'être avec le terrorisme, ce qu'il a fait, c'est imposer un monde unipolaire pour la première fois dans l'histoire.

MILENA RAMPOLDI
Afghanistan und seine vernichtete Zukunft

Milena Rampoldi, ProMosaik, 18/8/2021
Übersetzt von Fausto Giudice

Das US-Imperium scheint Gott auf seiner Seite zu haben, wie Bob Dylan vor Jahrzehnten sang. Wieder einmal wiederholt sich die Geschichte: Nachdem sie ein Land fast zwei Jahrzehnte lang im Namen der Demokratie und der Menschenrechte und insbesondere im Namen der afghanischen Frauen angegriffen und zerstört haben, wird das Land verlassen, damit der Bürgerkrieg dort neu beginnen kann.

Was Cherie Blair 2001 sagte und was Hilary Clinton 2010 wiederholte, war eine Lüge. Und wenn das Feminismus ist, dann bin ich keine Feministin. Der Pseudo-Feminismus, der Krieg im Namen des Schutzes der afghanischen Frauen, ist eine völlig verzerrte und falsche Art, für die Rechte anderer Frauen in einer anderen Gesellschaft zu kämpfen, die sich von der unseren unterscheidet. Die afghanischen Frauen brauchen Cherie und Hilary nicht, um Feministinnen zu werden, sondern sie brauchen ihren eigenen, unabhängigen Kampf für die Rechte der Frauen. Menschen zu bombardieren ist keine Methode zur Schaffung einer vielfältigen und demokratischen Gesellschaft, die sich auf den Schutz der Frauen und ihrer Kinder konzentriert, damit diese ihre Zukunft in einem sicheren und friedlichen Land aufbauen können.

Nachdem sie die afghanische Bevölkerung vor dem Fundamentalismus der Taliban "geschützt" haben, überlassen die US-Besatzungstruppen das Land dem totalen Krieg zwischen Bruderstämmen.

Auf der Webseite des US-Außenministeriums kann man folgendes lesen:

„Angesichts der sich verschlechternden Sicherheitslage unterstützen wir die sichere und geordnete Ausreise von Ausländern und Afghanen, die das Land verlassen wollen, und arbeiten daran, diese zu gewährleisten, und rufen alle Parteien auf, diese zu respektieren und zu erleichtern. Diejenigen, die in ganz Afghanistan Macht- und Autoritätspositionen innehaben, tragen die Verantwortung - und sind rechenschaftspflichtig - für den Schutz von Menschenleben und Eigentum sowie für die sofortige Wiederherstellung der Sicherheit und der zivilen Ordnung.

Afghanen und internationale Bürger, die ausreisen wollen, müssen dies tun können; Straßen, Flughäfen und Grenzübergänge müssen offenbleiben, und es muss Ruhe herrschen.

Das afghanische Volk verdient es, in Sicherheit und Würde zu leben. Wir in der internationalen Gemeinschaft sind bereit, sie dabei zu unterstützen. “

 


MILENA RAMPOLDI
L'Afghanistan et son avenir anéanti

Milena Rampoldi, ProMosaik, 18/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

L'empire usaméricain semble avoir Dieu de son côté, comme le chantait Bob Dylan il y a quelques décennies. Encore une fois, l'histoire se répète, après avoir attaqué et détruit un pays pendant presque 2 décennies au nom de la démocratie et des droits de l'homme et surtout au nom des femmes afghanes, le pays est laissé pour que la guerre civile puisse y (re)commencer.

Ce que Cherie Blair a dit en 2001 et ce qu'Hilary Clinton a répété en 2010, était un mensonge. Et si c'est ça le féminisme, alors je ne suis pas une féministe. Le pseudo-féminisme, la guerre au nom de la protection des femmes afghanes, est une manière totalement déformée et fausse de lutter pour le droit des autres femmes dans une autre société différente de la nôtre. Les femmes afghanes n'ont pas besoin de Cherie et Hilary pour devenir féministes, mais elles ont besoin de leur propre lutte indépendante pour les droits des femmes. Bombarder les gens n'est pas une méthode pour la création d'une société diversifiée et démocratique qui se concentre sur la protection des femmes et de leurs enfants pour construire leur avenir dans un pays sûr et pacifique.

Après avoir "protégé" la population afghane du fondamentalisme des talibans, les forces d'occupation usaméricaines laissent le pays à la guerre totale entre tribus sœurs.

Sur la page du Département d'Etat US, on peut lire :

"Compte tenu de la détérioration de la situation en matière de sécurité, nous soutenons, travaillons à sécuriser et appelons toutes les parties à respecter et à faciliter le départ sûr et ordonné des ressortissants étrangers et des Afghans qui souhaitent quitter le pays. Les personnes en position de pouvoir et d'autorité dans tout l'Afghanistan sont responsables-  et doivent rendre des comptes - de la protection des vies humaines et des biens, ainsi que du rétablissement immédiat de la sécurité et de l'ordre civil.

 Les Afghans et les citoyens internationaux qui souhaitent partir doivent être autorisés à le faire ; les routes, les aéroports et les postes frontières doivent rester ouverts et le calme doit être maintenu.

 Le peuple afghan mérite de vivre dans la sûreté, la sécurité et la dignité. Nous, membres de la communauté internationale, sommes prêts à l’aider “ .

 


MILENA RAMPOLDI
Afghanistan and its annihilated future

 Milena Rampoldi, ProMosaik, 18/8/2021

The US empire seems to have God on its side as Bob Dylan sang decades ago. Again, history repeats itself, after having attacked and destroyed a country for almost 2 decades in name of democracy and human rights and especially in the name of Afghan women, the country is left so that the civil war can start in there. 

What Cherie Blair said in 2001 and what Hilary Clinton repeated in 2010, was a lie. And if this is feminism, I am not a feminist. The pseudo-feminism, the war in the name of the protection of Afghan women, is a totally distorted and false way of struggling for the right of other women in another society which is different from our own. Afghan women do not need Cherie and Hilary to become feminists, but they need their own independent struggle for women rights. Bombing people is not a method for the creation of a diverse and democratic society focusing on the protection of women and their children to build up their future in a safe and peaceful country.

After having “protected” the Afghan population from Taliban fundamentalism, the US occupation forces leave the country to the total war among brother-tribes.

On the page of the US Department of States you can read:

„Given the deteriorating security situation, we support, are working to secure, and call on all parties to respect and facilitate, the safe and orderly departure of foreign nationals and Afghans who wish to leave the country. Those in positions of power and authority across Afghanistan bear responsibility—and accountability—for the protection of human life and property, and for the immediate restoration of security and civil order.

Afghans and international citizens who wish to depart must be allowed to do so; roads, airports and border crossing must remain open, and calm must be maintained.

The Afghan people deserve to live in safety, security and dignity.  We in the international community stand ready to assist them. “

18/08/2021

Les Talibans contrôlent désormais l'un des plus grands gisements de lithium au monde

Tim McDonnell, Quartz, 16/8/2021
Traduit par Fausto Giudice

 

Tim est un journaliste de Quartz qui couvre le changement climatique mondial et les questions énergétiques, basé à Washington, D.C. Il a travaillé auparavant pour National Public Radio et Mother Jones, et a passé quelques années en tant que pigiste à   travers l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud pour National Geographic, le New York Times et d'autres médias. Il a été boursier Fulbright-National Geographic Storytelling et National Geographic Explorer. Tim est originaire de Tucson et cuit son pain. @timmcdonnell

Lorsque les combattants talibans sont entrés dans Kaboul le 15 août, ils n'ont pas seulement pris le contrôle du gouvernement afghan. Ils ont également acquis la capacité de contrôler l'accès à d'énormes gisements de minéraux qui sont cruciaux pour l'économie mondiale de l'énergie propre.

Des caillasses qui valent de l'or : c’est un secret de Polichinelle depuis 40 ans : l’Afghanistan regorge de minerais en tous genres, ce qui en fait un « scandale géologique », à l’égal du Congo [NdT]

En 2010, une note interne du ministère usaméricain de la Défense a qualifié l'Afghanistan d'"Arabie saoudite du lithium", après que des géologues usaméricains eurent découvert l'étendue des richesses minérales du pays, évaluées à au moins 1 000 milliards de dollars. Ce métal argenté est essentiel pour les véhicules électriques et les batteries d'énergie renouvelable.

Dix ans plus tard, en raison des conflits, de la corruption et des dysfonctionnements bureaucratiques, ces ressources restent presque entièrement inexploitées. Et alors que les USA cherchent à découpler leurs chaînes d'approvisionnement en énergie propre de la Chine, premier producteur mondial de lithium, le fait que les minerais afghans soient sous le contrôle des talibans porte un coup sévère aux intérêts économiques usaméricains.

"Les talibans sont maintenant assis sur certains des minerais stratégiques les plus importants du monde", a déclaré Rod Schoonover, responsable du programme de sécurité écologique au Center for Strategic Risks, un groupe de réflexion de Washington. "Savoir s'ils peuvent/veulent les utiliser sera une question importante pour l'avenir".