Alon Pinkas, Haaretz, 25/2/2024
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
Alon Pinkas
(1961) est rédacteur principal sur la politique israélienne et usaméricaine
pour le quotidien israélien Haaretz. Il a été chef de cabinet de Shlomo
Ben-Ami et David Levy, conseiller en politique étrangère d’Ehud Barak et Shimon
Peres et consul général d’Israël à New York de 2000 à 2004.
Le plan d’après-guerre pour Gaza rendu furtivement public vendredi par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou est une liste de déclarations unilatérales qui mérite à peine un examen sérieux.
Plus de 140 jours après le début de la guerre de Gaza, près de cinq mois après que les USA lui ont demandé - en tant qu’allié - de fournir des idées, une vision ou un cadre pour la Gaza d’après-guerre, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a finalement présenté un non-plan. Une liste de principes apparemment raisonnables, mais non viables, qui n’ont rien à voir avec la réalité. Cette liste a été publiée furtivement vendredi matin, comme si le gouvernement espérait que personne ne la remarquerait.
C’était une sage décision, car il mérite à peine d’être remarqué ou examiné sérieusement. Il s’agit en fait d’une négation du plan Biden, d’une liste de déclarations qui constituent un contrôle israélien illimité de la bande de Gaza sans aucune lueur d’espoir politique. D’un point de vue critique, il n’est tout simplement pas réalisable.
Le document, qui est essentiellement une liste de déclarations unilatérales plutôt qu’un plan cohérent, est divisé de manière concise en trois périodes : un court paragraphe sur la période immédiate, une description en cinq points de la période intermédiaire en termes de sécurité et une description en quatre points de la réalité civile. Vient ensuite une déclaration « à long terme » de deux paragraphes, qui se veut grandiloquente.
Décortiquons-le point par point pour comprendre ce qu’il signifie et ce qu’il ne signifie pas, et pourquoi il n’est pas viable.