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20/08/2024

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
La conquête de la Palestine

Luis E. Sabini Fernández, 18/8/2023
Traduit par 
Fausto GiudiceTlaxcala

Témoignant peut-être d’une certaine prédisposition à la solidarité, à la pitié et à la justice, de nombreuses personnes d’origines et de situations très différentes condamnent les atrocités par lesquelles Israël, son gouvernement et ses dirigeants politiques et religieux - avec un énorme soutien populaire - sont en train de massacrer le peuple palestinien.
La chutzpah de leurs représentants, les Ben-Gvir, Bennett, Netanyahou, Smotrich, nous dégoûte par sa franchise.

-Pourquoi ils nous attaquent ? Juste parce qu'on les tue et qu'on occupe leur terre ?
-J'allais te demander la même chose

En même temps, et depuis longtemps, les dirigeants sionistes insistent sur le fait que ce qu’ils font en Palestine n’est rien d’autre que ce que les Européens du Nord ont fait en Abya Yala contre les autochtones qui habitaient le Mexique, les USA, le Canada d’aujourd’hui...
Tout d’abord, nous ne devons pas oublier l’origine génocidaire de la « naissance » de nombreux États modernes. Dans les trois “Amériques”, sans aller plus loin.

Il est certain que l’implantation sioniste en Palestine ressemble beaucoup plus à celle des WASP [1] en Amérique du Nord, par exemple, qu’à celle des Européens ibériques dans le reste de ce qu’on allait appeler le continent américain.

Car les WASP sont arrivés sur leurs bateaux, se sont installés et se sont emparés de tout, expulsant et exterminant les habitants millénaires. Ils ont pris les rivières, la pêche, les plaines, les forêts, les bisons, qu’ils ont transformés en cibles de tir, un jeu qu’ils ne se permettaient pas dans leur piteuse Europe.

Les Ibèriques ont procédé de la même manière, sans se sentir persécutés religieusement comme l’avaient été les quakers, les presbytériens, les congrégationalistes et autres sectes venues dans le « Nouveau Monde ». Mais ils ont ajouté au pillage par laquelle les Européens ont pris possession de la terre et de tout ce qu’elle contenait, les femmes, celles qui avaient été enlevées aux peuples dépossédés. Celles des indigènes du territoire conquis.

 Les sionistes prétendent faire « exactement » ce que les Européens ont fait en Amérique (l’Amérique du Nord, parce que c’est le modèle des sionistes), et prétendent même discuter de ce qu’il faut faire avec les Palestiniens, pour voir si les réserves conviennent, pour préserver la mémoire, l’histoire de ce territoire et de son peuple (et l’autoglorification qui consiste à garder les Palestiniens en vie mais soumis). Ils affirment qu’il existe de grandes similitudes dans l’esprit missionnaire et divinisé avec lequel ils sont radicalement séparés des « autres ». Ce n’est rien d’autre qu’un esprit suprématiste.

Les sionistes prétendent alors humblement répéter l’histoire. Il y a cependant un élément crucial qui démolit l’analogie que les sionistes ont brandie pour leur propre apologie.
Les génocidaires européens ne retournaient nulle part.
Ils ont fait ce qu’ils ont fait, des génocides, par exemple, sur une terre nouvelle et étrangère.

L’insertion des Juifs persécutés de l’Europe catholique médiévale dans l’Angleterre leur a sans aucun doute permis de trouver un havre de paix. Bien que cette intégration ait connu des difficultés, comme l’a souligné William Shakespeare dans ses pièces de théâtre. Néanmoins, les Juifs coloniseront l’Amérique avec les Angleo. Et de nombreuses preuves montrent qu’ils ont joué un rôle très important dans la traite des esclaves qui a caractérisé la colonisation du continent nord-américain.

L’Amérique est devenue la première Jérusalem de la modernité. Et les USA restent l’État où la population juive est la plus importante au monde. Et tout porte à croire que pour les secteurs les plus militants du judaïsme usaméricain, ce pays d’accueil possède des attributs religieux qui lui sont très chers.

L’année 1942 marque un tournant avec le changement de « parrain » que le sionisme adopte sous la direction de Ben Gourion lors du Congrès sioniste mondial de Biltmore : la protection britannique est abandonnée au profit de la protection usaméricaine. Ben Gourion constate une certaine lassitude ou épuisement anglo-saxon (qui se manifestera en 1945) et la force et la vigueur usaméricaines [2].

En 1945, un autre événement vient consolider la nouvelle alliance du sionisme avec les USA : le procès des dirigeants nazis à Nuremberg, en Allemagne.

Bien que convoqué par les Alliés après la défaite du IIIe Reich, ce procès devait être administré exclusivement par des Juifs, à la stupéfaction même des responsables alliés qui imaginaient qu’il s’agissait d’une affaire supranationale.

À partir de 1945, avec un certain changement de la mentalité dominante aux USA - montée en puissance de l’intelligentsia juive et lente éclipse de la mentalité WASP -le rêve du No Limits, si consubstantiel au formidable développement de la techno-utopie usaméricaine, se fait de plus en plus pesant . D’où la prétention sioniste de rééditer en Palestine ce qui s’est passé en Amérique du Nord.

Mais le sionisme se mord la queue en prétendant faire coïncider une histoire american sans passé, futur pur génocide inclus, avec un retour, une aliah, un cataplasme biblique qui se prétend historique et cherche à restaurer le passé (glorieux, il va sans dire).

Si le rêve american s’est avéré être un cauchemar pour un très grand nombre de peuples de la planète, souvent ravagés par le pillage et les guerres incessantes, comment qualifier le projet sioniste qui a fait main basse sur une grande partie de la population juive (en plus de la multitude de chrétiens sionistes[3]), même si ce délire colonialiste est rejeté par une autre partie importante des juifs qui n’acceptent pas le rôle de bourreaux[4].

Parce que c’est une torture biblique de millions de Palestiniens, atteignant des niveaux de cruauté, de mépris et d’égolâtrie que le despotisme, ivre de sa démence, peut atteindre.

La Palestine, les Palestiniens sont encore, sont. Ravagés, affamés, décimés, ils sont, ils sont. Même pas vaincus, pas encore vaincus.
Et on se souviendra d’Israël comme d’un modèle génocidaire. Très triste.

Notes

[1] Protestants blancs anglo-saxons : définition de la population politiquement dominante aux USA depuis leur fondation jusqu’au milieu du XXe siècle.

[2] La « carte » de Ben Gourion se jouait à plusieurs niveaux, car en 1942 les organisations sionistes philo-fascistes et philo-nazies étaient encore très fortes [révisionnistes de Jabotinsky].

[3] Rien qu’aux USA, ils seraient environ 40 millions

[ 4] [Je ne donne qu’un exemple, même si je sais qu’il y en a beaucoup, comme ceux de Breaking the Silence, ou les Juifs qui ont dû quitter Israël à cause du harcèlement (comme Felicia Langer ou Ilan Pappé) et beaucoup, beaucoup d’autres, dont certains sont des amis chers : en 1981, un jeune homme, à l’époque sioniste pur jus et faisant son service militaire en Israël, visite un établissement militaire et demande pourquoi il y a tant de niches à chiens. Les collègues lui répondent sardoniquement qu’il ne s’agit pas de chenils, mais, disons, de palestinils : l’espace ne dépasse pas un mètre et demi de haut, de long ou de large pour y enfermer des prisonniers palestiniens. Ils expliquent en souriant qu’ils ne blaguent pas. Pour Gilad Atzmon, c’est un choc, et au contact des prisonniers palestiniens, il a apprécié leur humanité et a rompu brutalement avec le sionisme, le judéocentrisme et a quitté le pays, renonçant à la nationalité israélienne.

 Dessins de Carlos Latuff

06/08/2024

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Uruguay ante el genocidio israelí cada vez más “a la vista del público”

Luis E. Sabini Fernández, Revista Futuros, 4-8-2024

Es sumamente penoso ver el grado de abdicación y sumisión mental (no sabemos si también material, pero con el primero ya tenemos motivos de preocupación) de los referentes y líderes de todo el espectro político principal de nuestro país –porque pese a eso sigue siendo nuestro– ante lo que durante más de un siglo se ha calificado como conflicto palestino-israelí y hoy en día, tras un furioso strip-tease político; se reconoce como el genocidio israelosionista de la población palestina, que se desenvuelve sin tapujos, al menos para quien lo quiere ver.

 

Es indudable que esta dependencia ideológica de los planteles políticos principales respecto de Israel tiene raíces históricas. Uruguay es uno de los poquísimos países (que yo sepa, el único periférico cuando la firma del canciller británico Arthur Balfour a la declaración que lleva su nombre y su entrega a Walter Rothschild como “cabeza” del movimiento sionista, en 1917) presente en la persona de Alberto Guani, a la sazón representante diplomático uruguayo en Europa.

La calidad de uruguayo es significativa dado el grado de identificación con EE.UU. y su destino que varios políticos batllistas entonces tenían. Guani fue autor de un planteo que lleva el nombre de Doctrina Guani (entre 1938 y 1941) que: “inauguró una serie de posiciones intervencionistas impulsadas por EE.UU. a partir de la Segunda Guerra Mundial inspiradas en el concepto de «seguridad continental», con el fin de mantener la unidad de los países latinoamericanos.[1] Unidad bajo el mando norteamericano, obviamente.

Con mucha perspicacia, Francisco Claramunt en su esclarecedora nota “Hora de definiciones” registra la dificultad, vocal, de voceros “de izquierda” para abordar la monstruosidad engendrada por el sionismo en Israel: “Orsi y Cosse parecen tener dificultades para pronunciar la palabra Israel, ni que hablar de Palestina”.[2]

Llama poderosamente la atención que, desde otra configuración ideológica, la Columna del 26 de Marzo, “Palestina y los problemas de no tomar posición”, se señale: “a la coalición progresista le cuesta poner en palabras lo que sucede en [la] realidad; no buscan señalar que existe un genocidio donde claramente hay un genocidio.” [3]

Entiendo la dificultad para procesar la inconmensurable usina de mentiras, atropellos, vejaciones que organizaciones que se consideran de excelencia como el sionismo (de origen laico, pero endiosado), descargan –en este caso y desde hace ya más de un siglo– sobre los palestinos, pero hasta para lograr en algún momento un reencuentro en sendas de humanidad, hay que decir las cosas claras. Como hace Chris Hedges, en sus innumerables notas con que lleva décadas documentando el proceso israelopalestino:

Hay un placer sádico expresado por muchos israelíes por el genocidio y una oleada de llamados al asesinato o la expulsión de palestinos, incluidos aquellos en la ocupada Cisjordania y aquellos con ciudadanía israelí.

El salvajismo de los ataques aéreos y los ataques indiscriminados, el corte de alimentos, agua y medicinas, la retórica genocida del gobierno israelí, hacen de ésta una guerra cuyo único objetivo es la venganza.” [4]

El certero análisis de Hedges nos pone, una vez más, ante la escalofriante advertencia de Blas Pascal: “El hombre no es ni ángel ni bestia, y la desgracia quiere que quien haga el ángel haga la bestia.” [5]

Netanyahu nos dice siempre, como un mantra: “Ésta es una lucha entre civilización y barbarie.” Da por sentado que él, nada menos, encarna la civilización; y que los palestinos, la barbarie: Israel es hoy esa bestia que menciona Pascal.

27/07/2024

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Algunas observaciones sobre impunidad judeoisraelí

Luis E Sabini Fernández, Revista Futuros, 23-2-2024

Mis últimas notas han procurado enfocar situaciones gravísimas y generalizadas que entiendo se ignoran o ante las cuales “esquivamos el bulto”; incluyendo la expansión del narcotráfico  y otros tráficos igualmente lesivos o peores, como el de humanos, la plastificación generalizada y lo que ello significa en términos de salud, ambiental, animal y humana y también señalábamos la actual existencia de un genocidio a cielo abierto y la no menos llamativa ausencia de reacción del universo institucional.

Como esto último persiste, y aun tiene visos de afianzarse, por normalización, por acostumbramiento, por miedo, no tenemos más remedio que hincarle el diente otra vez al asesinato generalizado, de día o de noche, de gente armada o desarmada, de niños de cualquier edad, y en muy variadas formas, con muy peregrinas justificaciones.

Nos referimos a la política genocida abierta del Estado de Israel sobre la población palestina cada vez más despojada de su territorio en una lenta y progresiva política de pinzas del sionismo, que se aceleró bruscamente el 7 de octubre de 2023.


Que nuestros ángeles nos protejan”, por Mira Shihadeh, octubre de 2023

Hasta entonces, la táctica y la técnica del sionismo para la apropiación del territorio palestino, se había caracterizado por dos momentos: uno primero, muy pausado y fragmentario, adueñándose de tierras de propietarios ausentistas mediante escrupulosas compras de esas tierras a los propietarios rentistas que en general aceptaban la transacción, incluso contentos porque los sionistas solían comprarles esas tierras a buen precio.

Ese período, grosso modo, coincidió con la primera mitad del Siglo XX. Con la instauración del Estado de Israel se produce un cambio en el ritmo y el alcance de la apropiación. Hasta 1947/1948, se echaba de tierras a campesinos inmemoriales que carecían de títulos de propiedad, y la Agencia Judía encargada ahora de administrarlas, las asignaba a kibutzim o a moshavim de judíos que habían hecho la aliah, en castellano que habían ‘retornado a las fuentes’.

Este concepto de retorno tiene, como diría el inolvidable Bartolomé Hidalgo, “su dificultad”: cuesta hablar de retorno, mediando dos grandes obstáculos  conceptuales para ello: los antepasados con que se ligaba ese retorno, eran, si habían vivido allí, de dos mil años atrás. Ardua tarea reconocer esa ligazón. Pero si los judíos que hacían la aliah tenían sus ancestros provenientes de otras tierras, por ejemplo, jázaras, entonces se perdía toda ligazón física, material. Podría argumentarse que se tratara de una ligazón religiosa, pero ¿cómo validar con ello muy concretas y materiales apropiaciones de tierras?

Lo cierto es que, “por la razón o la fuerza”, los sionistas ampliaron enormemente la apropiación de tierras después de 1948. El período 1948-2023 fue el de un cada vez más intenso despojo de lo que iba quedando como “territorios palestinos”, usando la fraseología de la ONU. Esos territorios formaban parte fundamental de un hipotético “estado palestino” que figuró en las tratativas palestino-israelíes más de una vez.


Mohammed Sabaaneh

Pero permanentemente fue ensanchándose el poder israelí y achicándose, licuándose la presencia palestina. Si lo graficáramos con imágenes animales diría que Israel empleó la técnica de la boa constrictor, sobre todo cuando tiene que enfrentar una víctima de porte mayor.

Una medida tomada en 2006 por Israel lo grafica nítidamente: luego de varios años con colonias sionistas enclavadas en la Franja de Gaza –un territorio altamente densificado sobre todo por el expansionismo israelí (Guerra de los 6 días)–, “El Carnicero” Ariel Sharon decide evacuar las escasas colonias instaladas en la Franja y anuncia hacerle –a los palestinos– la vida imposible. Al retirarse, desmantelan y rompen todas las instalaciones agrícolas y habitacionales, las  redes de riego, que habían erigido en Gaza, en medio de las privaciones generalizadas de su población y dejan  todo el estropicio sobre las maltratadas tierras gazatíes. Y esa misma noche aviones israelíes sobrevuelan  rasantes la Franja a la velocidad del sonido: a la mañana, la Franja tendrá muchos niños con enuresis y con tímpanos rotos.

La técnica constrictor se profundiza: la Franja de Gaza queda aislada por los cuatro costados: se bombardea  y desmantela el aeropuerto y el puerto; únicos de la Franja, se cortan todos los caminos salvo uno hacia Egipto celosamente cuidado por israelíes y egipcios, y otro de acceso a Israel, que se convierte en “el cordón umbilical” de ese territorio “embolsado”. E Israel  dictamina acerca del ingreso de alimentos instaurando dosis con un máximo de calorías per cápita. Con la pesca fuertemente limitada, porque los gazatíes no pueden salir al mar  –son baleados–, apenas pescar en la orilla, con una agricultura –la Franja de Gaza fue uno de los primeros territorios agrícolas de la humanidad– totalmente saboteada por la depredación israelí, la alimentación de casi dos millones de seres humanos pasó a estar dosificada por las hostiles autoridades israelíes.

Cuando decimos hostilidad, la idea es demasiado débil: valga lo acontecido con un suceso infrecuente; en 2005 un soldado israelí es tomado prisionero: cuando las fuerzas policiales y militares israelíes procuran “liberar” a ese preso (único) que milicianos palestinos habían secuestrado en una escaramuza (y que los palestinos liberarán mediante canje, sano y salvo, años después; Gilad Shalit), en una serie de allanamientos -donde jamás encontraron nada- terminan matando  entre un centenar y dos centenares de “allanados”. Le queda a uno la interrogante: ¿estaban buscando a Shalit o usaban el pretexto de buscarlo para poder ir matando a mansalva? Porque el descuido, el error, el simple exceso están descartados (ya veremos un comportamiento similar ante el copamiento del 7 de octubre).

Observemos otro ejemplo que refleja la creencia que los judíos sionistas, israelíes  tienen de su propia excelencia: la carta abierta que los decanos de las universidades israelíes Ben Gurion del Negev, lnstituto de Ciencia Weizman,  Universidad Hebrea de Jerusalén, Universidad Ariel, Universidad Abierta de Israel, Universidad de Haifa, y el Instituto Technion-Israel del Instituto de Tecnología, todos ellos alarmados por los discursos académicos posteriores al 7 de octubre de 2023, con lo que consideran “inadecuada respuesta”.

Los decanos adoptan acríticamente la versión oficial israelí de “los más de 1400 víctimas niños, jóvenes y adultos, judíos, musulmanes y cristianos por igual” [sic].  En el momento de su carta abierta, ya existían numerosas fuentes de información que discriminaban en el tendal de muertos; que el principal caudal de víctimas había sobrevenido con la reacción israelí, unas 6 horas después del copamiento de Hamás y otros agrupamientos palestinos sobre el cuartel regional israelí y algunos kibutzim aledaños.

Pero el nudo problemático radica no en repartir culpas y muertos entre milicianos armados  atacantes y militares contraatacando, sino en algo previo.

¿Por qué? ¿Por qué la acción palestina del 7 de octubre?

Leamos a los decanos, que con increíble tranquilidad de conciencia establecen el estado    de situación: “Nos enfrentamos atendiendo dos frentes: uno contra las atrocidades de Hamás, otro en la arena global de la opinión pública. Lamentablemente, observamos una tendencia alarmante según la cual Israel, pese a su derecho a la autodefensa, es caracterizado como un opresor. Esto  establece una equivalencia falsa entre las acciones de una organización asesina y terrorista y un estado soberano con su derecho a defender  a sus ciudadanos, lo cual desafortunadamente  tiene como resultado la pérdida de vidas palestinas inocentes. Todo intento de justificar o apelar equívocamente a las acciones brutales y grotescas de Hamás es intelectual y moralmente indefendible. Es preocupante que muchos colegas universitarios se ha[ya]n convertido en campo propicio para sentimientos antiisralíes y antisemitas, insuflados  por una comprensión sesgada e ingenua del conflicto.” [1] Aquí, en la penúltima palabra, aparece la superioridad intelectual, y moral, que presumen los decanos para sí. Con su planteo maniqueo de que Israel –un estado colonialista– sea el bien. Claro que lo es, para los colonialistas.

06/03/2024

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Israel se va “superando” a sí mismo… en abyección

Aaron Bushnell in memoriam

Luis E. Sabini Fernández, 4-3-2024

En este último eslabón de decadencia con depredación, moral y material, vértigo de hybris en caída libre,[1] como ingresando a los cada vez más atroces círculos del infierno de Dante, tenemos que las fuerzas policiaciomilitares israelíes y la sociedad israelí en general (con excepciones, de enorme valor ético y físico), van degradando su comportamiento: no pudieron afrontar que los despreciados palestinos le arrebataran la vida a centenares de miembros de sus fuerzas militares en un copamiento, muy anunciado y a la vez desatendido por la seguridad israelí.


Como no pueden castigarse a sí mismos por semejante divorcio con la realidad, las fuerzas israelíes empezaron ese mismo fatídico 7 de octubre a disparar mortífera artillería a todos los que se movían, incluyendo así hasta israelíes cautivos a causa del copamiento. En ese primer momento validaron esta matanza, Doctrina Aníbal mediante.

Pero la bajada a los abismos ha continuado. Como suele acontecer cuando uno domina la bajada al abismo,  se la concede al otro.

Con bombardeos a edificios de viviendas colectivas, a lo largo de calles enteras, con preaviso (generalmente corto, escaso) o sin preaviso, cumpliendo más descaradamente el fin perseguido; la destrucción y el borramiento de ciudades palestinas y sus habitantes de la (codiciada) Franja de Gaza: con el lenguaje que hemos establecido al fin de la IIGM, genocidio.

La destrucción de edificios mediante bombardeos implica enterrar vivos a sus moradores si no tuvieron tiempo, no pudieron o no quisieron salir (se estima que, a hoy, con 5 meses bajo artillería casi continua, buena parte de los hasta ahora 7000 desaparecidos son palestinos enterrados vivos. Que tienen que haber sufrido inenarrables agonías.

Acaban de ”desenterrar”, primero de marzo, un niño palestino, ojos grandes, cero sonrisa, tras 9 días enterrado vivo bajo los escombros de uno de los tantos bombardeos; sin comer ni beber durante esa atroz espera, agónica. Quienes hacen esa extraordinaria tarea de rescatar –vivos o muertos− de entre los escombros, se valieron de un carro tirado por un burro para llevarlo a un hospital.

¿Se acuerdan de la profecía que con insolencia militares israelíes proclamaban, de llevar a los palestinos a “la edad de piedra”? Ahmed es uno de los que fue llevado a la edad de piedra. Y volvió de allí. Tan inolvidable será con su voluntad de vida como Aaron Bushnell, el valiente y solidario soldado estadounidense que con todo su cuerpo se negó a hacer este genocidio.

Las cifras oficiales hablan de unos 30 mil muertos, varones, mujeres, infantes, bebes,  en 5 meses. Grosso modo, unos doscientos palestinos asesinados cada día. Pero si contamos a los desaparecidos, la cuota del genocidio se ubica alrededor de los 250 diarios. Como los señores aviadores y otros artilleros descansan, no “trabajan” permanentemente, si estimamos que han “hecho su tarea”, la mitad de estos días, tenemos entonces una cosecha roja de 500 seres humanos por intervención: un genocidio in progress de alto rendimiento, señores diseñadores del alto mando israelí.

Blas Pascal, profundamente cristiano, nos enseñó hace ya siglos que el humano es medio ángel y medio bestia, pero agregaba un corolario ético, psíquico: que cada vez que el humano procura convertirse en ángel deviene bestia. Una dialéctica que va mucho más allá de cierta linealidad del comportamiento: desde la Grecia clásica nos ayudaron a ver aspectos de esta cuestión con la noción de hybris.

El ejército más moral del mundo ha cumplido el apotegma de Pascal: es el ejército más (cerebral e) inmoral de mundo.

 “La insoportable levedad del ser” israelí queda a su vez patentada con esa foto de las diez militares israelíes sacándose selfies, sonrientes, en medio de la devastación que han producido en la Franja de Gaza.

No es nada nueva, empero. Ya la habíamos conocido cuando vecinos israelíes de la FdG instalaban butacas cerca de la frontera, preferentemente en algún promontorio, para presenciar –como mirando una película− los bombardeos que con impunidad (y cobardía, porque las poblaciones palestinas no tienen armamento antiaéreo)  descargaba la aviación y la artillería israelíes sobre ciudades palestinas, o cuando buscaban “frenéticamente” a Gilad Shalit (todo un pretexto para seguir matando palestinos), o cuando bautizaron macabramente una operación de devastación en la FdG de “Plomo Fundido”, o cuando idearon balas de tungsteno generadoras de miríadas de focos cancerígenos en el cuerpo en que se alojaban al penetrar la carne, romper los huesos… y en tantas otras ocasiones.

19/02/2024

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Genocidio de Gaza: ¿Se está dando vuelta la tortilla?

Luis E. Sabini Fernández, 19-02-2023

Todo parece concatenarse como en una auténtica tragedia griega de modo tal que nada ni nadie decide por sí y ante sí sus próximos pasos y a la vez, quedan marcadas las responsabilidades, los prejuicios, los intereses, de cada “actor”.

Pero lo que tenemos por delante no es griego sino hebreo. El acto político de enterrar vivos a decenas, centenares, tal vez miles de palestinos explica los violentos actos desencadenados por milicianos palestinos el 7 de octubre de 2023. Porque la historia no comenzó en la madrugada de ese día.


Emad Hajjaj

El 7 de octubre fue el detonante. Un operativo de resistencia armada pero de amplio espectro. Que proviene de más de un siglo de resistencia a la penetración sionista. Pero que, además, tiene un antecedente directo. Un operativo de resistencia no armada, palestino de 2018 –Marchas por el Retorno−, reclamando angustiosamente tierra, que tuvo un desenlace desolador. Entonces, inicialmente ni siquiera con piedras, manifestaciones palestinas absolutamente pacíficas fueron  “contestadas” de una manera tan cruel y sanguinaria por Israel que las manifestaciones palestinas acabaron con cientos de muertos, burlona, absolutamente matados, por francotiradores israelíes cómodamente ubicados en taludes a la vera de los caminos de las manifestantes.

Gaza, 13 de abril de 2018. Photo Mohamed Salem/Reuters

Cuando los mandos securitarios israelíes percibieron que el blanco de los ijares humanos generaba “excesivos” muertos, desangrados (porque la asistencia no llegaba a tiempo o porque tales disparos eran efectivamente mortales, cambiaron el blanco; de las entrepiernas a los tobillos. Israel podía así generar entre los despojados palestinos una buena “producción” de lisiados de por vida. Igual que con su “competencia” futbolística, dedicada a quebrar con balazos las piernas de futbolistas palestinos, arruinando las actuaciones del combinado de fútbol palestino en las eliminatorias asiáticas.[1]

Tal es el estilo del Estado de Israel para lidiar con lo palestino; inconmensurable desprecio y un cierto regodeo ante el malvivir, mal morir, palestino; en Israel se opta por matar a niños palestinos hasta por la espalda, con total amparo legal, por ejemplo.[2]

El 7 de octubre la resistencia armada palestina hizo algo distinto: copó los cuartelillos o establecimientos policiaco-militares de la Franja de Gaza (FdG), y a la vez, “cosechó” rehenes, o intentó hacerlo, para posterior intercambio por prisioneros políticos (o sociales) palestinos, muchos detenidos por años sin ni siquiera abrirles causas, archivados vivos en depósitos.

No hay antecedentes de tantos policías o soldados israelíes [3] matados en enfrentamientos anteriores al de la madrugada del 7 de octubre de 2023: se estima en centenares.

19/12/2023

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Silencio de radio con Gaza… que cada vez se oye más

Luis E. Sabini Fernández, 19-12-2023

 “Desde hace más de dos meses fuerzas israelíes han bombardeado sin pausa la Franja de Gaza cometiendo la matanza televisada de población inerme más grande de la historia del mundo. Los líderes israelíes han usado generalmente un lenguaje genocida explícito para describir sus planes, incluso alguno de ellos ha llegado a sugerir el uso de armas nucleares para aniquilar por completo a la población de Gaza, que son más de dos millones. Se han derribado decenas de miles de edificios incluyendo viviendas, hospitales, escuelas, universidades y todos los edificios vinculados a una sociedad y sus actividades, que cuando han sido usados como blancos de artillería en conflictos militares siempre han sido considerados [hasta ahora] crímenes de guerra. Incluso, cuando el fiscal principal de la Corte Penal Internacional visitó recientemente Israel” y uno podría haber supuesto que tal visita podía tener que ver con  el copamiento del 7 de octubre y la reacción sin precedentes de los mandos israelíes asesinando a diestra y siniestra, pudimos ver, con alarma que su objetivo –remata Unz− “fue confeccionar cargos y acusaciones contra Hamas y otros grupos palestinos por las muertes de civiles israelíes a principios de octubre.”  [1]

Y sin embargo apenas se habla de este escándalo ético, político, mediático (y militar, obviamente) dado que la inmensa mayoría de los medios de incomunicaciòn de masas apenas rozan el tema y si lo hacen lo reducen a un enfrentamiento igualado entre Hamas e Israel. 


Incluso lo podríamos formular como una ley mediática: cuanto más establecido y “honorable” se revele un medio de incomunicación, menos atenderá lo que Unz considera “la matanza televisada de población inerme más grande de la historia del mundo.”

Porque la muerte de israelíes, en el concierto internacional importa. La de palestinos, no.

Al respecto, entiendo que corresponde expresar algo sobre la acción ejercida por palestinos que disparó/justificó/habilitó la acción militar de respuesta al operativo capitaneado por Hamas con toma de rehenes.

Más allá de mi escasa simpatía por movimientos basados en creencias divinas, Hamas “rechaza el derecho de Israel a haber desposeído a los palestinos de su patria en 1948 y encarcelarlos en guetos superpoblados como Gaza.” Impecables palabras de Jonathan Cook (de su artículo que cito en n. 3). Vale recordar que hasta la ONU reconoce un derecho de resistencia a la opresión colonial y al despojo consiguiente. Y la acción de Hamas se inscribe en esa lucha. Hurgando en la realidad de ese día clave, 7 de octubre, ya varias investigaciones han advertido que además del copamiento del cuartel regional israelí y consiguiente matanza de personal militar más o menos sorprendido, la sangre fue vertida por la hipererreacción militar israelí por la cual muchos israelíes fueron matados por “fuego amigo”).


Aunque la oclusión es mucha y el sesgo mediático es abismal, el humano es incorregible y sobrevienen excepciones. Transcribo ahora palabras de René Pérez Joglar, el rapero puertorriqueño conocido como Residente de Calle 13: “Desde octubre decidí posponer la salida de mi disco frente a todo el genocidio macabro que destruye lentamente a Palestina. No me siento bien, me duele demasiado y me pregunto cuándo fue el día en que nos deshumanizamos hasta el nivel en que podemos ver cómo explotan las cabezas de niños y niñas enfrente nuestro y no decimos nada”.

Residente de Calle 13 se hace más preguntas: “¿Por qué no se detiene todo como con la pandemia, detenemos todo y nos enfocamos en lo que está pasando en Gaza en vez de subir un story modelando ropa […] o la noche de fiesta […], te detienes por un momento, buscás información sobre Palestina y denunciás el genocidio que está cometiendo Israel con el apoyo de EE.UU. Como artista me entristeció el ver que durante toda la premiación de los Grammy nadie dijo nada sobre este genocidio.” La cita de Residente es del 12 de diciembre.

En verdad, vivimos, como con la fábula del rey desnudo que se sentía tan bien vestido; una situación esquizoide donde cada vez más gente considera deleznable el comportamiento israelí, pero ante la espada de Damocles que pende sobre ellos si se atreven a criticar algo judío atrayéndose la acusación de antisemitas, optan sencillamente por eludir el tema.

Pero es como describe Unz: matanza televisada de un alcance jamás visto. Ha habido, claro está, matanzas mucho mayores, pero que simultáneamente la estemos “viendo”, que se haga con total impunidad a la vista de todos nosotros y particularmente de los referentes morales del mundo; del Consejo de Seguridad, de la Asamblea de la ONU, de nuestros gobernantes en general, elegidos por los votos de poblaciones; del Tribunal Penal Internacional, que ya vimos para que fue a Israel (sin consideración alguna para investigar la matanza indiscriminada y masiva de pobladores palestinos, hombres, mujeres, niños, ancianos, bebes). En ese operativo, al que Israel atribuyó inicialmente 1.400 israelíes asesinados, hubo que ir descontando los militares israelíes matados durante el operativo, que se estiman entre 300 y 400 y luego, el tendal de muertos que dejó el contraataque israelí que ya se sabe eliminó centenares de seres humanos desde los helicópteros, donde perdieron la vida enorme cantidad de israelíes (los que trataron de irse en auto de la fiesta rave, por ejemplo, y especialmente los israelíes que estaban atrapados como rehenes por palestinos y que fueron matados junto con sus captores en el presunto operativo de rescate, dado que los militares israelíes zanjaron de ese modo, brutal, la cuestión de cualquier negociación. Las últimas estimaciones acercan a  decenas los muertos civiles israelíes.  

El copamiento del cuartel general israelí para Gaza en la madrugada del 7 de octubre,  que custodiaba el campo de concentración e inmediatamente después el operativo de toma de rehenes enfureció a los mandos militares (si aceptamos que fueron sorprendidos, porque también campea la tesis de que Israel “dejó hacer” a Hamas para justificar una terrible respuesta). De un modo u otro, la “armada brancaleone” (en armamentos, aunque sumamente efectiva) logró buena parte de sus objetivos: pagar a los militares en la misma moneda que los israelíes han descargado impunemente durante décadas,[2] y “cosechar” rehenes como futura moneda de cambio.

Todo ello resulta atroz, pero parece ser un desenvolvimiento llamemos lógico de las medidas tomadas contra Gaza al menos desde 2005, porque recordemos las palabras del carnicero Ariel Sharon al tener que retirar las colonias sionistas de Gaza, entonces: ‘nos vamos, pero le vamos a hacer la vida imposible’.


Unas seis horas después del copamiento palestino, los militares refuerzan con violencia todavía mayor la negación emprendida desde hace ya 17 años; no sólo de las libertades más básicas, como el derecho a circular; acceso a una atención sanitaria o al agua potable; ahora se trata de la matanza indiscriminada y generalizada so pretexto de la búsqueda y represalia de los ejecutores del golpe de mano. Pero, como bien recuerda Cook,  Israel nunca ha ocultado el hecho de que está castigando al pueblo de Gaza por estar gobernado por Hamas, que rechaza el derecho de Israel a haber desposeído a los palestinos de su patria en 1948 y encarcelarlos en guetos superpoblados como Gaza.” [3]

Como bien explica Cook, esta política israelí subvierte todo el esfuerzo desplegado tras la 2GM de impedir atentados al derecho más básico a la vida, como los ejecutados con el bombardeo de Dresde en 1945, sin ninguna finalidad militar, mero castigo para mostrar quien tiene el poder, e igualmente con el uso de bombas atómicas aniquilando la vida de centenares de miles de japoneses en Nagasaki e Hiroshima (con muerte inmediata y diferida mediante contaminación).

Procurando erigir fundamentos para un derecho internacional, con los Convenios de Ginebra, se prohibieron “los castigos colectivos”. Por eso resume Cook: “Lo que Israel le está haciendo a Gaza es la definición misma de castigo colectivo. Es un crimen de guerra: 24 horas al día, 7 días a la semana, 52 semanas de cada año, durante 16 años [ahora 17].” (ibíd.)

Apenas como complemento de la acertada observación de Cook, pienso que, a la vez, la política de matanza a población civil, ahora a ritmo industrial, responde a la ya empleada política de vaciamiento poblacional, que fue la Nakba de 1948 y “salirse con la suya”, para quedarse “bíblicamente” con la tierra (aunque la de Gaza no fue bíblicamente judía; oh paradoja de un misticismo que es apenas hoja de parra).

En el sitio-e del que participan el ahora nonagenario Noam Chomsky y muchos intelectuales comprometidos con la verdad, titulan una de sus últimas notas: “Una fábrica de asesinatos en masa”, refiriéndose al muy calculado –hasta con inteligencia artificial− bombardeo de ciudades y carreteras de Gaza.[4]

Con todos sus rasgos repulsivos y monstruosos, no deja de ser un experimento novedoso. Porque hasta ahora, tales políticas, genocidas, se hacían discretamente, con escaso acceso a esos acontecimientos, y en este caso, desde el 7 de octubre, por la tenacidad verista de los periodistas allí en el terreno de los hechos, casi todos palestinos, pero también porque los despliegues tecnológicos actuales presentizan permanentemente la información que fluye si no irrestricta con mucho empuje (pese a los diques de contención de los dueños del poder), cada vez somos más los que “nos enteramos”.

Y tenemos la esperanza que cada vez seamos más quienes cuestionemos a los periodistas prescindentes que hablan de cosas “importantes” o triviales pero salteándose lo más posible el mal rato de ser rotulado antisemita.

Como dice pedagógicamente Andrew Anglin: “La definición oficial de “antisemitismo” antes del 7 de octubre de 2023 era “odiar a los judíos sin motivo alguno”; la posterior a esa fecha  es “decir que los judíos deberían dejar de matar bebés”.[5]

Lo que Israel empieza a cosechar puede ser el comienzo del fin de su impunidad. Chutzpah incluida.

Notas

[1]  Ron Unz, ”Eliminating the Entire Palestinian People”, unz.review, 11 dic. 2023.

[2]  No existen precedentes en la cantidad de soldados israelíes muertos en la operación.

12/10/2023

LUIS E. SABINI FERNÁNDEZ
Tardocolonialismo sionista

Luis E. Sabini Fernández, 12-10-2023

2023: tras el 7 de octubre, la ideología sionista vive uno de sus momentos de gloria.


Diluvio de Al Aqsa, por Ahmad Qaddura, Suecia

Lo que han hecho Hamas y Yihad Islámica desde el 7 de octubre de 2023 (a 50 años exactos del desencadenamiento de la guerra de Yom Kippur, de Egipto contra Israel), en las inmediaciones de la Franja de Gaza, en kibutzim cercanos y ciudades aledañas como Bersheva o Ashkelon, ha sido violento, con asesinatos cometidos con crueldad; arrasando un festival, baleando gente, secuestrando población civil (y militares, que en una sociedad tan militarizada como la israelí es a veces difícil distinguir). Una suerte de “invasión” con muy escasos medios materiales; equipados los “asaltantes” con motocicletas, con alas delta, todos componentes más propios de una guerrilla que de un verdadero ejército; mucha resolución, “poniendo el cuerpo”.

La “respuesta” que lleva a cabo el estado sionista habrá de ser, ya va siendo, mucho más conmocionante, decuplicando, centuplicando las víctimas entre los palestinos alcanzados por la “furia” israelí (mediante una mezcla de superioridad militar y material, forjada por el sionismo en las últimas décadas con una impronta supremacista que forjó el sionismo desde mucho antes de las persecuciones nazis de los ’40).[1]

La primera incursión aérea israelí de respuesta a la “invasión” del 7 de octubre, al estilo de las que se llevaran a cabo bajo la modalidad de castigos mortales y colectivos, en varias oportunidades (2006, 2008, 2012, 2014, sin que a la llamada “comunidad  internacional” jamás se le haya movido un pelo), despliega una oleada de torturas simultáneas sobre cientos de hombres, mujeres, niños, con cráneos destrozados, muslos seccionados, hemorragias mortales, brazos arrancados, rostros desfigurados; todo incluido en ataques inmisericordes con bombas sobre edificios –no sobre cuarteles– de viviendas de civiles con dormitorios, comedores, baños, habitados por bebitos, ancianos, niños, sus padres, jóvenes que juegan a la pelota, que escuchan música.

Genocidio en etapas, con silencio esperable de la ONU, pero también de muchísimas redes independientes, autónomas (nadie quiere quedar como antisemita).

La versión del holocausto cuidadosamente construida por  el IHRA,[2] que les garantizaría a judíos situarse al margen de toda sospecha, por su condición básica de víctimas, es sencillamente una coartada. Más allá de lo efectivamente sufrido por judíos bajo el nazismo. Porque, como bien ha definido el historiador, judío, con víctimas del nazismo en su familia, Norman Finkelstein: “<El Holocausto> es una representación ideológica del holocausto nazi. Al igual que la mayoría de las representaciones similares, ésta tiene una conexión, si bien tenue, con la realidad."[3]

En resumen, Israel y quienes detentan su poder hacen su jugarreta: presentarse como víctimas cuando son los que “producen” la mayor cantidad de víctimas. Es Israel el gran generador de locura, miseria y muerte entre palestinos. Porque el colonialismo, el racismo, siempre han generado lo anterior y también resistencia. A veces resulta difícil de aceptar esta última por su carga de odio. Porque el negado, excluido, expropiado no acierta siempre en la respuesta. Bueno fuera. [4]

 
Diluvio de Al Aqsa, por Morad Kotkot, Jordania

Abya Yala en el Mediterráneo oriental

Procuremos ensanchar el ángulo de mira: el sionismo hace con los palestinos lo que los conquistadores europeos hicieron en Abya Yala, conocida por cómo fue rebautizada por los recién llegados: América.

He aquí una semblanza de Miko Peled, un judío israelí, pero a diferencia de la inmensa mayoría de sus conciudadanos, con conciencia crítica (o si usted  prefiere, autoconciencia):

El racismo y la violencia contra las personas de color en EE.UU. no es nada nuevo. De hecho EE.UU., con sus afirmaciones de [ser] «la tierra de los libres» siempre ha sido un estado racista, genocida y violento. Fue fundado sobre el genocidio de los nativos y sobre las espaldas de los esclavos africanos. EE.UU. cometió los crímenes de guerra más atroces en la historia de la humanidad, incluido el genocidio, el uso de armas nucleares, la destrucción de las democracias y el apoyo a dictadores asesinos en todo el mundo. Y la lista continúa desde los primeros días de la Unión hasta hoy.” [5]

Lo que resulta significativo es cómo los sionistas judíos se identifican con EE.UU. y cómo procuran seguir la senda –colonialista– de los siglos XVII, XVIII, XIX, de EE.UU., en pleno siglo XX (y en el XXI…) en Palestina. Un poco a destiempo, como ignorando “el nuevo tiempo” devenido a partir de 1945, justamente desde EE.UU.

Es un modelo peculiar, empero. Porque a la vez que “se inspiran” en el tratamiento de razas “inferiores” o “inmaduras”  en EE.UU. para llevar a cabo su política de implantación en Palestina, Israel ha procurado ejercer la mayor infiltración imaginable de la sociedad estadounidense, con lo cual el ligamento entre EE.UU. e Israel es doble: el país norteamericano está visualizado como figura “paterna” o modélica, y a la vez como entidad que recibiría los “beneficios” de todos los aportes judíos. Cito otra vez a Peled: “Hay innumerables áreas en la vida de los EE.UU. en las que Israel y diversas organizaciones sionistas influyen e interfieren. La Federación Judía, la Liga Antidifamación y AIPAC son las más comúnmente reconocidas, pero son solo tres de las innumerables organizaciones que operan en los cincuenta estados y persiguen sin descanso los intereses israelíes en todas las facetas de la vida estadounidense. Estas organizaciones interfieren en las elecciones estadounidenses al invertir dinero en las campañas de los candidatos proisraelíes.” (ibíd.) Hablamos de un aporte financiero sustantivo y decisivo en las tomas de decisión.

Tras las voladuras de tres torres neoyorquinas –las gemelas y una más, todo por el precio de dos aviones y miles de víctimas mortales– y el peculiar boquete en el Pentágono del 11 de setiembre de 2000 (con su treintena de muertos), y pese a la inmediata redada de cientos de israelíes bajo sospecha por parte de los organismos de seguridad de EE.UU. (fueron más los detenidos judíos que los árabes en las horas posteriores a las voladuras), Israel logra que “desde el 11 de setiembre muchas fuerzas policiales estadounidenses [sean] entrenadas por expertos en seguridad israelíes.” (ibíd.)

Analizando la penetración judeoisraelí en EE.UU., James Petras señalaba que entre los muchos “proyectos sionistas con considerable financiamiento, hechos para capturar a jóvenes judíos y convertirlos en instrumentos de la política exterior israelí [está] “Taglit-Birthright” que ha gastado más de 250 millones de dólares durante la última década enviando a más de un cuarto de millón de judíos a Israel durante 10 días de intenso lavado de cerebro.[…] Se somete a los estudiantes a una fuerte dosis de militarismo al estilo israelí […] como parte de su adoctrinamiento; en ningún momento visitan Cisjordania, Gaza o Jerusalén Este (Boston Globe, 26 ago 2010). Se les insta a convertirse en ciudadanos de doble nacionalidad e incluso se les alienta a servir en las fuerzas armadas israelíes.[6]

Raza y sexo

Si nos damos cuenta del parentesco entre la “conquista de América” y el proyecto colonialista anglosionista en Palestina, algo que postulan y promueven conocidos dirigentes israelíes, podremos percibir más claramente el destino atribuido a conquistadores y a colonizados.

“El único indio que vale es el indio muerto”. Esa atroz expresión de los coleccionistas de cabelleras de indios asesinados traducía en pleno siglo XIX un giro crematístico muy modernoso, porque las autoridades (públicas o privadas) pagaban por cabellera. Una forma práctica de asegurarse “el despeje territorial”: la tarea que llevaron a cabo los Rosas y Roca en las pampas argentinas; los Rivera en el territorio del Uruguay. Ese “comercio” cumple con una de las leyes sagradas del privilegio: la inversión de la verdad. Porque los “relatos de aventura” para niños han enseñado siempre que los indios eran cazadores de cabelleras (y no por la paga, sino por su crueldad innata).

Análogamente a “la limpieza étnica” que hemos conocido por siglos en las Américas, tenemos, por ejemplo, el testimonio de soldados israelíes, que han declarado –no sabemos si por honestidad intelectual o por chutzpah– que no tienen dificultad alguna, procesal, judicial, si matan a un palestino. Si suman una cabellera a su foja de servicio.

Españoles e ingleses tuvieron distintos comportamientos con los oriundos. Los ingleses rechazaron esa mezcla de sangre (que viene tras la mezcla de jugos sexuales). Los españoles también, tratándose de indios varones con hembras hispanas, pero en absoluto rechazaron el contacto de españoles con “indias”. Al contrario, recién llegados los conmocionó la presencia de mujeres bañadas y limpias.[7] Así comienza el llamado “mestizaje” en América, mal llamada Latina. La desaparición, simbólica o material, de los nativoamericanos es lo que permite que la historia oficial sostenga con impunidad el manejo genealógico afirmando que “descendemos de los barcos”.

Los sionistas en Palestina optaron por “el modelo” inglés; por eso las parejas mestizas son más bien excepcionales. Una política sexual que preserva el linaje. La aceptación de parejas cruzadas tiende a desgastar un racismo étnico. Su rechazo, en cambio, ahonda la posibilidad racista.

Entonces, para entender los últimos acontecimientos del “conflicto palestino-israelí”; Hamas descargando una andanada de cohetes Kassam más o menos mejorados; secuestrando civiles y militares israelíes; población enardecida victimando a israelíes tomados como rehenes, hay que visualizar esas barbaridades junto con las descargadas impunemente por colonos o  militares israelíes sobre campesinos sin armas, sobre jóvenes  o niños que tiran piedras, sobre jovencitas que blandiendo una tijera quieren herir a algún ocupante y es matada sin más. Año tras año, mes tras mes, día tras día.

Recordemos que cuando en 2019 se inician Marchas por la Tierra, sin armas, sin piedras, solo reclamando eso; tierra (crecientemente cercenada y apropiada por sionistas), el aparato de seguridad israelí “contesta” con francotiradores que desde distancia y cómodamente alojan balas en las ingles de manifestantes pacíficos.

Dado que los alcanzados empezaron a morir con inesperada frecuencia, desangrados, el mando israelí cambió la orden a los cómodos (y bien entrenados) francotiradores: no a las ingles sino a los tobillos. Dejaban rengos de por vida, pero no producían el trastorno psíquico y el repudio consiguiente de tantos asesinatos por manifestación.

Ése es el valor de la vida palestina en Israel, como lo recordamos por testimonios sinceros de soldados. Así hay que entender que muchos palestinos, también terminen despreciando la vida de los israelíes.

Aquella hospitalidad histórica, proverbial, de los palestinos (en  el siglo XIX), conviviendo con el Antiguo Yishuv –con los judíos inmemoriales de Palestina, con quienes no se les conoce conflicto– no fue destruida por los palestinos –musulmanes, cristianos o agnósticos– sino por los sionistas. Con el Nuevo o moderno Yishuv. El 7 de octubre fue otro intento, otro “asalto al cielo”. 

Notas

[1]   De todos modos, con datos provisorios, las víctimas israelíes reportadas hasta hoy –se señalan centenares–  no tienen comparación con bajas israelíes en conflictos anteriores, como las intifadas 1987 y 2000 o las invasiones a la Franja de Gaza, donde las muertes palestinas resultaron centenares o miles y las israelíes ni decenas.

[2]  International Holocaust Remembrance Alliance. Alianza Internacional para el Recuerdo del Holocausto.

[3]  The Holocaust Industry, Verso Books, N. Y., 2010.

[4]  Un deslinde se impone: Hamas constituye una red religiosa, una suerte de “soldados de Allah”. Tengo enorme desconfianza por todos los saberes divinos. Hamas se aferra a una actividad intolerante que explica el comportamiento afiebrado de sus adherentes. De todos modos, no hay que olvidar que incluso sus atrocidades responden a abusos del muy democrático Israel, con su política genocida, por más gradual que se la presente.

[5]  “«Intercambio mortal», la vigilancia racista de Estados Unidos tiene raíces en Israel”, www.rebelion.org, 5 jun. 2020.

[6]   “Las bases locales y estatales del poder sionista en EE.UU.”, 2010, https://rebelion.org/las-bases-locales-y-estatales-del-poder-sionista-en-ee-uu/ .

[7]  Y la ausencia de mujeres hispanas. Porque la inmigración anglo fue de parejas o familias y la española de segundones “fijosdalgos”, desheredados por el derecho de primogenitura, que venían hambrientos de poder y de sexo porque inicialmente solo cruzaron el Atlántico varones.