Jorge Majfud ,
6/9/2021
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
L'ancien premier ministre britannique vient de remettre ça, une fois de plus. S'exprimant lors d'une conférence commémorant le vingtième anniversaire des attaques terroristes de 2001 à New York, il a insisté sur le fait que « nous avons besoin de plus de bottes [soldats] sur le terrain [boots on the ground] pour combattre le terrorisme ». Bien sûr, ce terrorisme ne vient pas de nulle part, mais des interventions historiques britanniques et usaméricaines et, plus récemment, du financement des moudjahidines par la CIA (d'où sortiront Oussama Ben Laden et les fondateurs des Talibans).
Eray Özbek, Turquie
Nous ne reviendrons pas sur ces détails, mais il serait opportun de rappeler au célèbre ancien ministre quelques leçons de l'histoire. Le même avertissement s'applique à Blair et à tous les autres dirigeants qui seraient qualifiés de criminels de guerre s'ils n'étaient pas à la tête de grandes puissances mondiales : Londres et Washington n'ont eu une chance de réussir que lorsqu'ils ont largué des tonnes de bombes sur des « îles de Nègres » (comme on disait au début du XXe siècle), sur des « patelins de Jaunes » au milieu du XXe siècle, sur des « nids de communistes » des décennies plus tard et sur des « tanières de terroristes » au début du XXIe siècle.