-Crève, crève !
-Ils ont le droit de se défendre, vous savez bien...
Wilfred Hildonen, Norvège/Finlande/Portugal
Les
Palestiniens sont un peuple très étrange. Comme les particules subatomiques,
selon la physique quantique et selon les sionistes, ils ont la capacité
d’exister sous deux formes différentes et dans des lieux différents en même
temps. Ils sont et ils ne sont pas.
Ils
n’existent pas, mais « tuez-les tous », comme l’a dit la députée Andy
Ogles à Washington. « Effacez tout Gaza de la surface de la terre »,
a insisté la députée israélienne Galit Distel Atbaryan, « toute autre
chose est immorale ». Le ministre israélien de la Défense, Ben-Gvir, a été
clair : « Pourquoi y a-t-il tant d’arrestations ? Ne pouvez-vous pas en
tuer quelques-uns ? Qu’allons-nous faire de tant d’arrestations ? C’est
dangereux pour les soldats ». Le ministre israélien des Finances, Bezalel
Smotrich, a déclaré lors d’un téléconseil des ministres : « Rafah, Deir
al-Balah, Nuseirat, tout doit être anéant », conformément à l’ordre de
Dieu : « Vous effacerez la mémoire d’Amalek sous les cieux ». À
plusieurs reprises, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a répété, en parlant
des Palestiniens : « Vous devez vous souvenir de ce qu’Amalek vous a fait,
dit notre Sainte Bible ». Motti Inbari, professeur d’études juives, a
précisé les propos de Netanyahou : « Le commandement biblique est de
détruire complètement tout Amalek. Et quand je parle de détruire complètement,
il s’agit de tuer chacun d’entre eux, y compris les bébés, leurs biens, les
animaux, tout ». Danny Neumann, membre du Likoud, a déclaré à la
télévision : « Tous les habitants de Gaza sont des terroristes. Nous
aurions dû en tuer 100 000 le premier jour. Très peu d’habitants de Gaza sont
des êtres humains ». Le ministre du Patrimoine, Amihai Eliyahu, a proposé
de gagner du temps et de larguer une bombe atomique sur Gaza pour accomplir le
mandat divin.
Au cours des
sept premiers mois de bombardements, 40 000 hommes, femmes et enfants ont été
détruits par les bombes, sans compter les disparus, les déplacés, les affamés,
les malades, les mutilés et les traumatisés irréversibles. Mais de Netanyahou
au président Joe Biden, « ce que fait Israël n’est pas un génocide, c’est
de l’autodéfense ». Si un groupe armé répond par la violence (ce qui est
reconnu comme un droit par le droit international), il s’agit alors de
terroristes.
Ceux qui ne
se laissent pas tuer sont des terroristes. Ceux qui critiquent le massacre,
comme les étudiants usaméricains, sont des terroristes. C’est pourquoi, en
Europe et aux USA, les manifestations contre le massacre de Gaza sont
repoussées par la police militarisée, tandis que les violentes attaques
sionistes et les défilés nazis sont observés avec respect. C’est parce que les
puissants sont si lâches. Sans armes puissantes, sans médias dominants et sans
capitaux saisis, ils ne sont personne. Un bras raide pour le salut fasciste et
une main tremblante pour remettre en question un massacre contre l’humanité
perpétré contre ceux qui ne peuvent pas se défendre.
Selon les
sionistes, la Palestine n’a jamais existé et les Palestiniens n’ont jamais
existé. Lorsque, par l’accord des sionistes avec Hitler, les Palestiniens
inexistants devaient accueillir les réfugiés du nazisme en Europe, les
inexistants constituaient l’écrasante majorité de la population, du fleuve à la
mer. Les bateaux arrivant « avec du bon matériel génétique » selon
les sionistes, arrivaient sur des navires battant pavillon nazi et britannique.
Lorsqu’en 1947, l’Exodus, transportant 4 500 réfugiés, s’est approché de
Haïfa, le capitaine britannique a averti ses passagers qu’ils seraient arrêtés
à l’arrivée, car l’Empire britannique n’autorisait pas l’immigration illégale. « Si
vous résistez à l’arrestation, nous devrons recourir à la force ». À leur
arrivée en Palestine, les réfugiés déploient une pancarte sur laquelle on peut
lire : « Les Allemands ont détruit nos familles. S’il vous plaît, ne
détruisez pas nos espoirs ». De nombreux réfugiés restent en détention,
mais un quart de million réussit à entrer en Palestine, dont au moins 70 000
illégalement et par la force.
Bientôt, une
partie (nous ne savons pas quel pourcentage) des victimes de l’Europe
deviendront les bourreaux du Moyen-Orient. Le plan sioniste a été soutenu par
une campagne d’attentats terroristes en Palestine qui a fait sauter des hôtels,
des postes de police et massacré des centaines de Palestiniens. Folke
Bernadotte, le diplomate suédois qui a facilité la libération de plusieurs
centaines de Juifs des camps de concentration nazis en 1945, a été assassiné à
Jérusalem deux ans plus tard par le Lehi
(bande Stern), un groupe sioniste qui se décrivait comme des terroristes et des
« combattants de la liberté ». Le Lehi, une faction d’un autre groupe
terroriste, l’Irgoun, avait négocié avec les nazis allemands la création
d’Israël en tant qu’État totalitaire allié au Reich d’Hitler. Cette alliance
ayant échoué, ils ont essayé Staline, avec le même résultat. L’un des (ex-)terroristes
de l’Irgoun, le Biélorusse Menahem Begin, est devenu premier ministre d’Israël
en 1977. L’un des (ex-)terroristes, également biélorusse, Isaac Shamir, lui a
succédé et est devenu Premier ministre d’Israël en 1983. Naturellement, ils ont
tous changé leurs noms et prénoms de naissance.
Dès avant la
création de l’État d’Israël, les habitants inexistants de la Palestine ont
commencé à être dépossédés de leurs maisons pour accueillir des réfugiés.
Certains réfugiés juifs et certains Palestiniens inexistants ont résisté à la
dépossession et à l’exil, si bien qu’il a fallu recourir à la force, forme
particulière d’un droit à l’existence non reconnu par le reste de l’humanité,
et à la colère d’un dieu impitoyable, redouté par le reste de l’humanité
elle-même. Début 2024, la réalisatrice israélienne Hadar Morag se souvient : « Lorsque
ma grand-mère est arrivée en Israël après l’Holocauste, l’Agence juive lui a
promis une maison. Elle n’avait rien. Toute sa famille avait été exterminée.
Elle a attendu longtemps, vivant dans une tente dans une situation très
précaire. Puis ils l’ont emmenée à Ajami, à Jaffa, dans une magnifique maison
sur la plage. Elle a vu que sur la table se trouvaient encore les plats des
Palestiniens qui avaient vécu là et qui avaient été expulsés. Elle est
retournée à l’agence et a dit : “Ramenez-moi à ma tente, je ne ferai jamais à
personne ce qu’on m’a fait”. C’est mon héritage, mais tout le monde n’a pas
pris cette décision ; comment pouvons-nous devenir ce qui nous a opprimés ?
C’est une grande question ».
Certains des
Palestiniens, qui n’existent pas, ont accueilli des réfugiés juifs alors que
même les USA n’en voulaient pas, alors qu’un président comme Roosevelt avait
renvoyé sur le Saint-Louis près d’un millier de réfugiés juifs pour
qu’ils meurent dans des camps de concentration en Europe. Lorsqu’en 1948, les
Nations unies ont créé deux États, Israël et la Palestine, Israël a décidé que
ni la Palestine ni les Palestiniens n’existaient, même si, pour que le miracle
quantique se produise, ils ont dû voler leurs maisons et leurs terres, les
déplacer en masse et les tuer avec joie. En même temps, ils déploraient le sale
boulot qu’ils avaient à faire. « Nous ne pardonnerons jamais aux Arabes de
nous avoir forcés à tuer leurs enfants », a déclaré l’immigrante
ukrainienne Golda Meir, qui deviendra plus tard Premier ministre. « Les
Palestiniens n’ont jamais existé », a-t-elle déclaré en 1969. « J’ai
été Palestinienne de 1921 à 1948 parce que j’avais un passeport palestinien »,
a-t-elle ajouté un an plus tard. C’est comme dire que l’Allemagne est une
invention d’Hitler et de von Papen ou que la Grande-Bretagne est la Prusse
parce que son hymne (“God save the Queen”) sonne de la même manière que l’hymne
de la Prusse (“Gott mit uns”).
Les
références aux Arabes et aux Palestiniens en tant qu’animaux ou sous-hommes
n’ont rien de nouveau. Il s’agit d’un genre classique de racisme suprémaciste
sioniste qui ne choque personne dans le monde impérial et civilisé. Ce même
monde civilisé qui ne tolère pas d’entendre le mot “nègre” mais qui ne veut pas
se souvenir ou reconnaître (et encore moins indemniser) les centaines de
millions de Noirs massacrés pour la prospérité de ses peuples élus. Comme les
nazis l’ont fait avec les Juifs, avant de les massacrer sans remords, il
fallait déshumaniser l’autre.
En 1938,
l’un des chefs du groupe terroriste sioniste Irgoun, le Biélorusse Yosef
Katzenelson, déclarait : « Nous devons créer une situation où tuer un
Arabe est comme tuer un rat. Qu’il soit bien entendu que les Arabes sont des
déchets et que c’est nous, et non eux, qui gouvernerons la Palestine ». En
1967, le diplomate israélien David Hacohen a déclaré : « Ce ne sont pas
des êtres humains, ce ne sont pas des gens, ce sont des Arabes ». En
novembre 2023, l’ancien ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Dan Gillerman,
a déclaré : « Je suis très perplexe quant à l’intérêt constant que le
monde porte au peuple palestinien et, en fait, à ces animaux horribles et
inhumains qui ont commis les pires atrocités que ce siècle ait connues ».
Mais si quelqu’un remarque qu’il s’agit de racisme pur et simple, il est accusé
d’être antisémite, c’est-à-dire raciste.
Les
Palestiniens n’existent pas, mais s’ils se défendent, ce sont de mauvais
terroristes. S’ils ne se défendent pas, ce sont de bons terroristes. S’ils se
laissent massacrer, ce sont des terroristes inexistants. À Gaza, « toute
personne âgée de plus de quatre ans est un partisan du Hamas » a déclaré
Rami Igra, ancien agent du Mossad, à la télévision d’État. « Tous les
civils de Gaza sont coupables et méritent d’être confrontés à la politique
israélienne de punition collective, qui les empêche de recevoir de la
nourriture, des médicaments et de l’aide humanitaire ». Il a laissé tomber
la phrase concernant le bombardement systématique et aveugle qui, chaque jour,
décapite et détruit des dizaines d’enfants, même âgés de moins de quatre ans,
qui seraient des sous-hommes, des animaux, des rats, mais pas encore des
terroristes diplômés.
Israël a le
droit de se défendre, ce qui inclut tous les autres droits humains et divins :
le droit de déplacer, le droit d’occuper, le droit d’enlever, le droit
d’emprisonner et de torturer sans limites des mineurs d’un peuple qui n’existe
pas.
Le droit à
ce que personne ne critique leur droit.
Le droit de
se considérer comme un peuple supérieur, par la grâce de Dieu et par la grâce
de sa nature particulière, de son esprit supérieur, là jusqu’où les goys
n’iront jamais.
Le droit de
pleurer les victimes causées par cette supériorité ethnique et le droit de
pleurer les victimes causées par les sous-hommes, les rats humains.
Le droit
d’acheter des présidents, des sénateurs, des représentants et des rédacteurs en
chef d’autres pays, comme les USA.
Le droit de
ruiner la carrière et la vie de quiconque ose remettre en cause l’un de ces
droits sous l’accusation d’antisémitisme.
Le droit de
massacrer lorsqu’il le juge nécessaire.
Le droit de
tuer même pour le plaisir lorsque les soldats s’ennuient.
Le droit de
danser et de faire la fête lorsque dix tonnes de bombes massacrent des dizaines
de réfugiés dans un camp rempli de gens affamés.
Tout cela
parce que les Palestiniens sont et ne sont pas. Selon ce récit suprémaciste et
messianique, les Palestiniens n’ont jamais existé en tant que peuple lorsqu’ils
revendiquent leurs droits de l’homme. Ils ont existé en tant que peuple Amalek
il y a trois mille ans, en tant qu’habitants d’un peuple qui devait être
déplacé et exterminé « jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul » de
ces êtres fictifs et inexistants.
Si vous ne croyez pas à cette
histoire, il vous suffit de la répéter un nombre infini de fois pour comprendre
qu’il s’agit de la vérité. Si vous osez remettre en question cette vérité, vous
devenez un terroriste, comme la femme de Lot est devenue une colonne de sel
pour avoir osé désobéir et regarder en arrière, là où, dit-on, Dieu massacrait
un peuple à cause de l’orientation sexuelle de certains de ses membres.
La plus
ancienne carte connue de Palestine figure dans le traité de Géographie du
savant gréco-égyptien Claude Ptolémée (100-168 ap. J.-C.), qui fut traduit en
arabe par Al-Khwarizmi entre 813 et 833 ap. J.-C., au sein de Beit El Hikma à
Bagdad. La version ci-dessus est une copie grecque byzantine, sans doute
retraduite de l’arabe en grec, et tirée du Codex Vaticanus Urbinas Graecus
82, Constantinople vers 1300. L’ouvrage, produit par Maximus Planudes,
fut plus tard en possession du banquier philosophe Palla Strozzi (1372-1462)
puis de Federico da Montefeltro, duc d’Urbino. Encore une preuve, vieille de près de 2000 ans, de l’inexistence du peuple palestinien... [NdT]