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14/07/2025

CHRIS HEDGES
Trump, Epstein et l’État profond
Un “Satyricon” du XXIème siècle


Le refus de l’administration Trump de divulguer les dossiers et les vidéos d’Epstein ne vise pas seulement à protéger Trump, mais aussi la classe dirigeante. Ils appartiennent tous au même club.

Chris Hedges, The Chris Hedges Report, 12/7/2025

Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Satyricon américain, par M. Fish

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Le refus de l’administration Trump de divulguer les dossiers et les vidéos accumulés au cours des enquêtes sur les activités du pédocriminel Jeffrey Epstein devrait mettre fin à la croyance absurde, embrassée par les partisans de Trump et les libéraux crédules, selon laquelle Trump démantèlera l’État profond. Trump est et fait depuis longtemps partie de la cabale répugnante composée de politiciens – démocrates et républicains –, de milliardaires et de célébrités qui nous considèrent, nous, et souvent des filles et des garçons mineurs, comme des marchandises à exploiter pour leur profit ou leur plaisir.

La liste des personnes qui gravitaient autour d’Epstein est un véritable bottin mondain. Elle comprend non seulement Trump, mais aussi Bill Clinton, qui aurait fait un voyage en Thaïlande avec Epstein, le Prince AndrewBill Gates, le milliardaire gestionnaire de fonds spéculatifs Glenn Dubin, l’ancien gouverneur du Nouveau-Mexique Bill Richardson, l’ancien secrétaire au Trésor et ancien président de l’université Harvard Larry Summers, le psychologue cognitif et auteur Stephen Pinker, l’avocat Alan Dershowitz, le milliardaire et PDG de Victoria’s Secret Leslie Wexner, l’ancien banquier de Barclays Jes Staley, l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak, le magicien David Copperfield, l’acteur Kevin Spacey, l’ancien directeur de la CIA Bill Burns, le magnat de l’immobilier Mort Zuckerman, l’ancien sénateur du Maine George Mitchell  et le producteur hollywoodien déchu Harvey Weinstein, qui se délectaient des perpétuelles Bacchanales d’Epstein.

Parmi eux des cabinets d’avocats et des avocats coûteux, des procureurs fédéraux et d’État, des enquêteurs privés, des assistants personnels, des agents publicitaires, des domestiques et des chauffeurs. On trouvait aussi de nombreux fournisseurs et proxénètes, dont la petite amie d’Epstein et fille de Robert Maxwell, Ghislaine Maxwell. Parmi eux les médias et les politiciens qui ont impitoyablement discrédité et réduit au silence les victimes, et qui ont utilisé la force contre quiconque, dont une poignée de journalistes intrépides, cherchant à révéler les crimes d’Epstein et son cercle de complices.

Beaucoup de choses restent encore dans l’ombre. Mais certaines choses sont connues. Epstein avait installé des caméras cachées dans ses somptueuses résidences et sur son île privée des Caraïbes, Little St. James, afin de filmer ses amis influents se livrant à des orgies et à des abus sexuels sur des adolescentes et des adolescents mineurs. Ces enregistrements constituaient une mine d’or pour le chantage. Faisaient-ils partie d’une opération des services secrets israéliens, le Mossad? Ou bien étaient-ils utilisés pour garantir à Epstein une source stable d’investisseurs qui lui versaient des millions de dollars pour éviter d’être démasqués ? Ou bien étaient-ils utilisés dans les deux cas ? Il faisait voyager des mineures entre New York et Palm Beach dans son jet privé, le Lolita Express, qui aurait été équipé d’un lit à orgies. Son cercle d’amis célèbres, dont Clinton  et Trump, sont enregistrés comme ayant voyagé à plusieurs reprises à bord de cet avion dans les registres de vol publiés, bien que de nombreux autres registres aient disparu.

Les vidéos d’Epstein sont conservées dans les archives du FBI, ainsi que des preuves détaillées qui lèveraient le voile sur les penchants sexuels et la cruauté des puissants. Je doute qu’il existe une liste de clients, comme l’affirme la procureure générale Pam Bondi. Il n’existe pas non plus de dossier unique sur Epstein. Les documents d’enquête accumulés sur Epstein remplissent de nombreuses boîtes qui encombreraient le bureau de Bondi et, s’ils étaient rassemblés dans une seule pièce, occuperaient probablement la majeure partie de son bureau.

Epstein s’est-il suicidé, comme l’affirme le rapport d’autopsie officiel, en se pendant dans sa cellule le 10 août 2019 au Metropolitan Correctional Center de New York ? Ou a-t-il été assassiné ? Les caméras qui enregistraient l’activité dans sa cellule cette nuit-là ne fonctionnaient pas, nous ne le savons donc pas. Michael Baden, médecin légiste engagé par le frère d’Epstein, qui a été médecin légiste en chef de la ville de New York et qui était présent lors de l’autopsie, a déclaré qu’il pensait que l’autopsie d’Epstein suggérait un homicide.

L’affaire Epstein est importante car elle fait voler en éclats le mythe des divisions profondes entre les démocrates, qui n’avaient pas plus intérêt que Trump à divulguer les dossiers Epstein, et les républicains. Ils appartiennent tous au même club. Elle révèle comment les tribunaux et les forces de l’ordre s’entendent pour protéger les personnalités puissantes qui se livrent à des crimes. Elle met à nu la dépravation de notre classe dirigeante exhibitionniste, qui n’a de comptes à rendre à personne et qui est libre de violer, piller, saccager et exploiter les faibles et les vulnérables. C’est le bilan sordide de nos maîtres oligarchiques, ceux qui sont incapables de ressentir la honte ou la culpabilité, qu’ils se déguisent en Donald Trump ou en Joe Biden.

Cette classe de parasites au pouvoir a été parodiée dans le roman satirique du premier siècle, le Satyricon par Gaius Petronius Arbiter, écrit sous les règnes de Caligula, Claude et Néron. Comme dans le Satyricon, le cercle d’Epstein était dominé par des pseudo-intellectuels, des bouffons prétentieux, des escrocs, des petits délinquants, des riches insatiables et des dépravés sexuels. Epstein et son cercle restreint se livraient régulièrement à des perversions sexuelles dignes de Pétrone, comme le documente Julie Brown, journaliste d’investigation au Miami Herald, dont les reportages acharnés ont largement contribué à la réouverture de l’enquête fédérale sur Epstein et Maxwell, dans son livre “Perversion of Justice : The Jeffrey Epstein Story”.

Comme l’écrit Brown, en 2016, une femme anonyme, utilisant le pseudonyme “Kate Johnson”, a déposé une plainte civile devant un tribunal fédéral de Californie, affirmant avoir été violée par Trump et Epstein lorsqu’elle avait treize ans, pendant quatre mois, de juin à septembre 1994.

« J’ai supplié Trump à grands cris d’arrêter », a-t-elle déclaré dans le procès concernant son viol. « Trump a répondu à mes supplications en me frappant violemment au visage avec sa main ouverte et en criant qu’il pouvait faire tout ce qu’il voulait. »

Brown poursuit :

Johnson a déclaré qu’Epstein l’avait invitée à une série de « soirées sexuelles avec des mineurs » dans son manoir de New York, où elle a rencontré Trump. Séduite par des promesses d’argent et des opportunités de devenir mannequin, Johnson a déclaré avoir été contrainte d’avoir des relations sexuelles avec Trump à plusieurs reprises, dont une fois avec une autre fille de douze ans, qu’elle a surnommée « Marie Doe ».

Trump a exigé une fellation, selon la plainte, puis « a repoussé les deux mineures tout en les réprimandant violemment pour la « mauvaise » qualité de leurs performances sexuelles », selon la plainte déposée le 26 avril devant la cour fédérale de Californie centrale.

Par la suite, lorsqu’Epstein a appris que Trump avait dépucelé Johnson, il aurait « tenté de la frapper à la tête avec ses poings fermés », furieux de ne pas avoir été celui qui lui avait pris sa virginité. Johnson a affirmé que les deux hommes avaient menacé de s’en prendre à elle et à sa famille si elle révélait ce qui s’était passé.

La plainte indique que Trump n’a pas participé aux orgies d’Epstein, mais qu’il aimait regarder, souvent pendant que « Kate Johnson », âgée de treize ans, lui faisait une fellation.

Il semble que Trump ait réussi à faire annuler le procès en achetant son silence. Elle a depuis disparu.

En 2008, Alex Acosta, qui était alors procureur fédéral pour le district sud de Floride, a négocié un accord de plaidoirie  pour Epstein. L’accord accordait l’immunité contre toutes les accusations criminelles fédérales à Epstein, à quatre complices nommés et à tout « complice potentiel » non identifié. L’accord a mis fin à l’enquête du FBI visant à déterminer s’il y avait d’autres victimes et d’autres personnalités influentes impliquées dans les crimes sexuels d’Epstein. Il a suspendu l’enquête et scellé l’acte d’accusation. Trump, dans ce que beaucoup considèrent comme un geste de gratitude, a nommé Acosta secrétaire au Travail lors de son premier mandat.

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Trump a envisagé de gracier Ghislaine Maxwell après son arrestation en juillet 2020, craignant qu’elle ne révèle des détails sur son amitié de plusieurs décennies avec Epstein, selon le biographe de Trump, Michael Wolff. En juillet 2022, Maxwell a été condamnée à 20 ans de prison.

« La relation la plus étroite de Jeffrey Epstein dans sa vie était celle qu’il entretenait avec Donald Trump... Ces deux hommes étaient inséparables depuis une bonne quinzaine d’années. Ils faisaient tout ensemble », a dit  Wolff à  Joanna Coles, animatrice du podcast The Daily Beast. « Et cela va du partage, de la conquête des femmes, de la chasse aux femmes, du partage d’au moins une petite amie pendant au moins un an dans ce genre de relation entre riches, avec les avions les uns des autres, jusqu’à Epstein conseillant Trump sur la manière de frauder le fisc. »

Les anomalies juridiques, notamment la disparition d’une grande quantité de preuves incriminant Epstein, ont permis à ce dernier d’échapper à des accusations fédérales de trafic sexuel en 2007, lorsque ses avocats ont négocié un accord secret avec Acosta. Il a pu plaider coupable dans des accusations moins graves au niveau de l’État, à savoir sollicitation d’une mineure à des fins de prostitution.

Les hommes éminents accusés d’avoir participé au carnaval pédocriminel d’Epstein, y compris l’avocat d’Epstein, Dershowitz, ont violemment menacé  quiconque chercherait à les exposer. Dershowitz, par exemple, affirme qu’une enquête qu’il a refusé de rendre publique, menée par l’ancien directeur du FBI Louis Freeh, prouve qu’il n’a jamais eu de relations sexuelles avec Virginia Giuffre, une victime d’Epstein qui a été livrée au prince Andrew alors qu’elle était âgée de 17 ans. Giuffre, l’une des rares victimes à avoir publiquement dénoncé ses agresseurs, a déclaré avoir été « passée de main en main comme un plateau de fruits » parmi les amis d’Epstein et de Maxwell, jusqu’à ce qu’elle parvienne à s’échapper à l’âge de 19 ans. Elle “s’est suicidée” en avril 2025. Dershowitz a envoyé plusieurs menaces à Brown et à ses rédacteurs en chef du Miami Herald.

Brown poursuit :

[Dershowitz] n’a cessé de faire référence à des informations contenues dans des documents scellés. Il a accusé le journal de ne pas rapporter les « faits » qui, selon lui, figuraient dans ces documents scellés. La vérité, ai-je tenté d’expliquer, c’est que les journaux ne peuvent pas écrire sur des choses simplement parce qu’Alan Dershowitz affirme qu’elles existent. Nous devons les voir. Nous devons les vérifier. Puis, parce que j’ai dit « montrez-moi les documents », il m’a publiquement accusée d’avoir commis un acte criminel en lui demandant de produire des documents qui étaient sous scellés judiciaires.

C’est ainsi que fonctionne Dershowitz.

Ce qui me dérange le plus chez ce bonhomme, c’est la façon dont les médias, à quelques exceptions près, ne le remettent pas en question de manière critique. Les journalistes ont vérifié les faits rapportés par Donald Trump et d’autres membres de son administration presque tous les jours, mais dans l’ensemble, les médias semblent laisser Dershowitz s’en tirer à bon compte dans l’affaire Epstein.

En 2015, lorsque les accusations de Giuffre ont été rendues publiques pour la première fois, Dershowitz est apparu dans toutes les émissions de télévision imaginables, jurant, entre autres, que les registres de vol d’Epstein le disculperaient. « Comment le savez-vous ? » lui a-t-on demandé.

Il a répondu qu’il n’avait jamais été dans l’avion d’Epstein pendant la période où Virginia était impliquée avec Epstein.

Mais si les médias avaient vérifié, ils auraient pu apprendre que, selon les registres, il était bien passager à bord de l’avion pendant cette période.

Il a ensuite déclaré sous serment qu’il n’avait jamais pris l’avion sans sa femme. Mais il figurait sur les listes d’embarquement comme ayant voyagé à plusieurs reprises sans sa femme. Lors d’au moins un voyage, il se trouvait dans l’avion avec une mannequin nommée Tatiana.

Epstein a fait don d’argent à Harvard et a été nommé chercheur invité au département de psychologie de Harvard, bien qu’il n’ait aucune qualification universitaire dans ce domaine. Il s’est vu remettre une carte magnétique et un code d’accès, ainsi qu’un bureau dans le bâtiment qui abrite le programme de dynamique évolutive de Harvard. Dans ses communiqués de presse, il se présentait comme « Jeffrey Epstein, philanthrope scientifique », « Jeffrey Epstein, militant pour l’éducation », « Jeffrey Epstein, évolutionniste », « Jeffrey Epstein, mécène des sciences » et « Jeffrey Epstein, gestionnaire de fonds spéculatifs non-conformiste ».

Epstein, reproduisant les prétentions et la vacuité des personnages parodiés dans le chapitre “Le dîner chez Trimalcion” du Satyricon, organisait des dîners somptueux pour ses amis milliardaires, parmi lesquels Elon Musk, Salar Kamangar et Jeff Bezos. Il imaginait des stratagèmes sociaux étranges, notamment un plan  pour ensemencer l’espèce humaine avec son propre ADN en créant un bébé composite dans son immense ranch au Nouveau-Mexique.

« Epstein était également obsédé par la cryogénisation, une philosophie transhumaniste dont les adeptes croient que les êtres humains peuvent être reproduits ou ramenés à la vie après avoir été congelés », écrit Brown. « Epstein aurait déclaré à certains membres de son cercle scientifique qu’il souhaitait inséminer des femmes avec son sperme afin qu’elles donnent naissance à ses enfants, et qu’il voulait que sa tête et son  pénis soient congelés”.

L’affaire Epstein est révélatrice de la faillite morale, de l’hédonisme et de la cupidité de la classe dirigeante. Cela transcende les clivages politiques. C’est le dénominateur commun entre les politiciens démocrates, tels que Bill Clinton, les philanthropes, tels que Bill Gates, la classe des milliardaires et Trump. Ils forment une seule et même classe de prédateurs et d’escrocs. Ce ne sont pas seulement les filles et les femmes qu’ils exploitent, mais nous tous.

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Les dossiers Esptein dans la salle de bains de la résidence de Trump en Floride, par Mike Luckovich 

07/07/2025

CHRIS HEDGES
Ils tirent profit du génocide : Francesca Albanese dénonce les principaux complices

Le dernier rapport des Nations Unies cite des centaines d'entreprises, de banques, de sociétés technologiques, d'universités, de fonds de pension et d'organisations caritatives qui tirent profit de l'occupation israélienne et du génocide.

Chris Hedges, The Chris Hedges Report2/7/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala


Murder in the Bank - par M. Fish

 

La guerre est un business. Tout comme le génocide. Le récent rapport présenté par Francesca Albanese, Rapporteure spéciale sur les territoires palestiniens occupés, répertorie 48 entreprises et institutions, dont Palantir Technologies Inc., Lockheed Martin, Alphabet Inc., Amazon, International Business Machine Corporation (IBM), Caterpillar Inc., Microsoft Corporation et le Massachusetts Institute of Technology (MIT), ainsi que des banques et des sociétés financières telles que Blackrock, des assureurs, des sociétés immobilières et des organisations caritatives, qui, en violation du droit international, tirent des milliards de dollars de l'occupation et du génocide des Palestiniens.

 

Le rapport, qui comprend une base de données de plus de 1 000 entités commerciales collaborant avec Israël, exige que ces entreprises et institutions rompent leurs liens avec Israël ou soient tenues responsables de complicité dans des crimes de guerre. Il décrit « l'occupation éternelle » d'Israël comme « le terrain d'essai idéal pour les fabricants d'armes et les géants de la technologie, offrant une offre et une demande importantes, peu de contrôle et aucune reddition de comptes, tandis que les investisseurs et les institutions privées et publiques en tirent librement profit ».

 

Les procès des industriels comme IG Farben après l'Holocauste et la Commission vérité et réconciliation sud-africaine ont établi le cadre juridique permettant de reconnaître la responsabilité pénale des institutions et des entreprises qui participent à des crimes internationaux. Ce nouveau rapport indique clairement que les décisions rendues par la Cour internationale de justice imposent aux entités « de ne pas s'engager et/ou de se retirer totalement et inconditionnellement de toute transaction associée, et de veiller à ce que tout engagement avec les Palestiniens permette leur autodétermination ».

 

« Le génocide à Gaza n'a pas cessé parce qu'il est lucratif, il est profitable pour beaucoup trop de gens », m'a dit Mme Albanese. « C'est un business. Il existe des entités commerciales, y compris dans des États favorables à la Palestine, qui depuis des décennies font des affaires et tirent profit de l'économie de l'occupation. Israël a toujours exploité les terres, les ressources et la vie des Palestiniens. Les profits ont continué et ont même augmenté à mesure que l'économie de l'occupation s'est transformée en une économie de génocide. »

 

En outre, a-t-elle ajouté, les Palestiniens ont fourni « des terrains d'entraînement illimités pour tester les technologies, les armes, les techniques de surveillance qui sont désormais utilisées contre les populations partout dans le monde, du Sud au Nord ».


Le rapport fustige les entreprises qui « fournissent à Israël les armes et les machines nécessaires pour détruire les maisons, les écoles, les hôpitaux, les lieux de loisirs et de culte, les moyens de subsistance et les actifs productifs, tels que les oliveraies et les vergers ».

 

Le territoire palestinien, note le rapport, est un « marché captif » en raison des restrictions imposées par Israël sur le commerce et les investissements, la plantation d'arbres, la pêche et l'eau pour les colonies. Les entreprises ont tiré profit de ce « marché captif » en « exploitant la main-d'œuvre et les ressources palestiniennes, en dégradant et en détournant les ressources naturelles, en construisant et en alimentant les colonies, et en vendant et commercialisant les biens et services dérivés en Israël, dans les territoires palestiniens occupés et dans le monde entier ».

 

« Israël tire profit de cette exploitation, tandis que cela coûte à l'économie palestinienne au moins 35 % de son PIB », note le rapport.

 

Les banques, les sociétés de gestion d'actifs, les fonds de pension et les assureurs ont « canalisé des financements vers l'occupation illégale », accuse le rapport. En outre, « les universités — centres de croissance et de pouvoir intellectuels — ont soutenu l'idéologie politique qui sous-tend la colonisation des terres palestiniennes, développé des armes et ignoré, voire approuvé, la violence systémique, tandis que les collaborations mondiales en matière de recherche ont masqué l'effacement des Palestiniens derrière un voile de neutralité académique ».

 

Les technologies de surveillance et d'incarcération « sont devenues des outils permettant de cibler sans discernement la population palestinienne », note le rapport. « Les engins lourds précédemment utilisés pour démolir des maisons, détruire des infrastructures et saisir des ressources en Cisjordanie ont été réutilisés pour raser le paysage urbain de Gaza, empêchant les populations déplacées de revenir et de se reconstituer en tant que communauté ».

 

L'assaut militaire contre les Palestiniens a également « fourni un terrain d'essai pour des capacités militaires de pointe : plates-formes de défense aérienne, drones, outils de ciblage alimentés par l'intelligence artificielle et même le programme F-35 mené par les USA. Ces technologies sont ensuite commercialisées comme « éprouvées au combat ».

 

Depuis 2020, Israël est le huitième exportateur d'armes au monde. Ses deux plus grandes entreprises d'armement sont Elbit Systems Ltd et la société publique Israel Aerospace Industries Ltd (IAI). Il a conclu une série de partenariats internationaux avec des entreprises d'armement étrangères , notamment « pour l'avion de combat F-35, dirigé par la société usaméricaine Lockheed Martin ».

 

« Des composants et des pièces fabriqués dans le monde entier contribuent à la flotte israélienne de F-35, qu'Israël personnalise et entretient en partenariat avec Lockheed Martin et des entreprises nationales », indique le rapport. Depuis octobre 2023, les avions F-35 et F-16 ont « joué un rôle essentiel dans l'équipement d'Israël avec une puissance aérienne sans précédent, lui permettant de larguer environ 85 000 tonnes de bombes, dont la plupart non guidées, tuant et blessant plus de 179 411 Palestiniens et détruisant Gaza ».

 

« Les drones, hexacoptères et quadricoptères ont également été des machines à tuer omniprésentes dans le ciel de Gaza », indique le rapport. « Les drones, largement développés et fournis par Elbit Systems et Israel Aerospace Industries, volent depuis longtemps aux côtés des avions de combat, surveillant les Palestiniens et fournissant des renseignements sur les cibles. Au cours des deux dernières décennies, grâce au soutien de ces entreprises et à la collaboration d'institutions telles que le Massachusetts Institute of Technology, les drones utilisés par Israël ont été équipés de systèmes d'armes automatisés et ont acquis la capacité de voler en formation en essaim. »

 

Les entreprises japonaises FANUC vendent des produits d'automatisation et « fournissent des machines robotiques pour les chaînes de production d'armes, notamment à IAI, Elbit Systems et Lockheed Martin ».

 

« Des compagnies maritimes telles que la danoise A.P. Møller— Maersk A/S transportent des composants, des pièces, des armes et des matières premières, assurant un flux constant d'équipements militaires fournis par les USA après octobre 2023. »

 

Les dépenses militaires israéliennes ont augmenté de 65 % entre 2023 et 2024, pour atteindre 46,5 milliards de dollars, l'un des montants les plus élevés par habitant au monde. Cela a entraîné une forte augmentation de leurs bénéfices annuels, tandis que les entreprises d'armement étrangères, en particulier les fabricants de munitions et d'artillerie, en ont également profité.

 

Dans le même temps, les entreprises technologiques ont tiré profit du génocide en « fournissant des infrastructures à double usage pour intégrer la collecte et la surveillance de données de masse, tout en profitant du terrain d'essai unique pour les technologies militaires qu'offrent les territoires palestiniens occupés ». Elles améliorent « les services carcéraux et de surveillance, depuis les réseaux de télévision en circuit fermé (CCTV), la surveillance biométrique, les réseaux de points de contrôle à la pointe de la technologie, les « murs intelligents » et la surveillance par drone, jusqu'au cloud computing, à l'intelligence artificielle et à l'analyse de données qui soutiennent le personnel militaire sur le terrain ».

 

« Les entreprises technologiques israéliennes se développent souvent à partir d'infrastructures et de stratégies militaires », indique le rapport, « comme l'a fait le groupe NSO, fondé par d'anciens membres de l'unité 8200. Son logiciel espion Pegasus, conçu pour la surveillance secrète des smartphones, a été utilisé contre des militants palestiniens et commercialisé dans le monde entier pour cibler des dirigeants, des journalistes et des défenseurs des droits humains. Exportée en vertu de la loi sur le contrôle des exportations de défense, la technologie de surveillance du groupe NSO permet une « diplomatie des logiciels espions » tout en renforçant l'impunité de l'État. »

 

IBM, dont la technologie a facilité la production et le traitement par l'Allemagne nazie de cartes perforées pour les données du recensement national, la logistique militaire, les statistiques des ghettos, la gestion du trafic ferroviaire et la capacité des camps de concentration, est une fois de plus partenaire du génocide actuel.

 

Elle est présente en Israël depuis 1972. Elle dispense des formations aux agences militaires et de renseignement israéliennes, en particulier à l'unité 8200, qui est chargée des opérations clandestines, de la collecte de renseignements sur les signaux et du décryptage de codes, ainsi que du contre-espionnage, de la cyberguerre, du renseignement militaire et de la surveillance.

 

« Depuis 2019, IBM Israël exploite et met à niveau la base de données centrale de l'Autorité de la population et de l'immigration, permettant la collecte, le stockage et l'utilisation par le gouvernement des données biométriques sur les Palestiniens, et soutenant le régime discriminatoire des permis d'Israël », note le rapport.

 

Microsoft, présent en Israël depuis 1989, est « intégré dans les services pénitentiaires, la police, les universités et les écoles, y compris dans les colonies. Microsoft intègre ses systèmes et ses technologies civiles dans l'armée israélienne depuis 2003, tout en acquérant des start-ups israéliennes spécialisées dans la cybersécurité et la surveillance ».

 

« À mesure que l'apartheid israélien, l'armée et les systèmes de contrôle de la population génèrent des volumes de données de plus en plus importants, le recours au stockage et au calcul dans le cloud s'est accru », indique le rapport. « En 2021, Israël a attribué à Alphabet Inc. (Google) et Amazon.com, Inc. un contrat de 1,2 milliard de dollars (projet Nimbus), financé en grande partie par le ministère de la Défense, pour fournir une infrastructure technologique de base. »

 

Microsoft, Alphabet Inc. et Amazon « accordent à Israël un accès pratiquement illimité à leurs technologies de cloud et d'intelligence artificielle, améliorant ainsi les capacités de traitement des données, de prise de décision, de surveillance et d'analyse. »

 

L'armée israélienne, souligne le rapport, « a développé des systèmes d'intelligence artificielle tels que « Lavender », « Gospel » et « Where's Daddy ? » pour traiter les données et générer des listes de cibles, redéfinissant ainsi la guerre moderne et illustrant la double nature de l'intelligence artificielle ». Selon le rapport, il existe des « motifs raisonnables » de croire que Palantir Technology Inc., qui entretient des relations de longue date avec Israël, « a fourni une technologie de police prédictive automatique, une infrastructure de défense essentielle pour la construction et le déploiement rapides et à grande échelle de logiciels militaires, ainsi que sa plateforme d'intelligence artificielle, qui permet l'intégration en temps réel des données du champ de bataille pour une prise de décision automatisée ».


 

En avril 2025, le PDG de Palantir a répondu aux accusations selon lesquelles Palantir tue des Palestiniens à Gaza en déclarant : « Il s'agit principalement de terroristes, c'est vrai ».

 

« Les technologies civiles ont longtemps servi d'outils à double usage pour l'occupation coloniale », indique le rapport. « Les opérations militaires israéliennes s'appuient fortement sur les équipements des principaux fabricants mondiaux pour « déraciner » les Palestiniens de leurs terres, démolir leurs maisons, leurs bâtiments publics, leurs terres agricoles, leurs routes et autres infrastructures vitales. Depuis octobre 2023, ces machines ont joué un rôle essentiel dans la destruction de 70 % des structures et de 81 % des terres agricoles à Gaza. »

 

Depuis des décennies, Caterpillar Inc. fournit à l'armée israélienne des équipements utilisés pour démolir des maisons, des mosquées et des hôpitaux palestiniens, ainsi que pour « enterrer vivants des Palestiniens blessés », et a tué des militants, tels que Rachel Corrie.

 

« Israël a transformé le bulldozer D9 de Caterpillar en une arme automatisée et télécommandée, utilisée par l'armée israélienne dans presque toutes les opérations militaires depuis 2000 pour dégager les lignes d'incursion, « neutraliser » le territoire et tuer des Palestiniens », indique le rapport. Cette année, Caterpillar « a obtenu un nouveau contrat de plusieurs millions de dollars avec Israël ».

 

« La société coréenne HD Hyundai et sa filiale partielle Doosan, ainsi que le groupe suédois Volvo et d'autres grands fabricants de machines lourdes, sont depuis longtemps liés à la destruction de biens palestiniens, chacun fournissant des équipements par l'intermédiaire de concessionnaires israéliens sous licence exclusive », indique le rapport.

 

« Tout en contribuant à la destruction de la vie palestinienne dans les territoires palestiniens occupés, les entreprises ont également aidé à construire ce qui la remplace : des colonies et leurs infrastructures, l'extraction et le commerce de matériaux, d'énergie et de produits agricoles, et l'accueil de visiteurs dans les colonies comme s'il s'agissait d'une destination de vacances ordinaire. »

 

« Plus de 371 colonies et avant-postes illégaux ont été construits, alimentés en énergie et commercialisés par des entreprises facilitant le remplacement par Israël de la population indigène dans les territoires palestiniens occupés », conclut le rapport.

 

Ces projets de construction ont utilisé des excavatrices et des équipements lourds Caterpillar, HD Hyundai et Volvo. Hanson Israel, une filiale de la société allemande Heidelberg Materials AG, « a contribué au pillage de millions de tonnes de roche dolomitique dans la carrière de Nahal Raba, sur des terres saisies à des villages palestiniens en Cisjordanie ». La dolomite extraite est utilisée pour construire des colonies juives en Cisjordanie.

 

Les entreprises étrangères ont également « contribué au développement des routes et des infrastructures de transport public indispensables à la création et à l'expansion des colonies, et à leur connexion avec Israël, tout en excluant et en ségréguant les Palestiniens ».

 

Des sociétés immobilières mondiales vendent des propriétés dans les colonies à des acheteurs israéliens et internationaux. Parmi ces sociétés immobilières figure Keller Williams Realty LLC, qui « possède des succursales dans les colonies » par l'intermédiaire de sa franchise israélienne KW Israel. L'année dernière, par l'intermédiaire d'une autre franchise appelée Home in Israel, Keller Williams « a organisé une tournée de présentation immobilière au Canada et aux USA, parrainée conjointement par plusieurs sociétés qui développent et commercialisent des milliers d'appartements dans les colonies ».

 

Des plateformes de location, notamment Booking.com et Airbnb, proposent des biens immobiliers et des chambres d'hôtel dans des colonies juives illégales en Cisjordanie.

 

La société chinoise Bright Dairy & Food est l'actionnaire majoritaire de Tnuva, le plus grand conglomérat alimentaire israélien, qui utilise des terres saisies aux Palestiniens en Cisjordanie.

 

Dans le secteur de l'énergie, « Chevron Corporation, en consortium avec l'israélien NewMedEnergy (une filiale du groupe Delek répertorié dans la base de données du HCDH), extrait du gaz naturel des gisements de Leviathan et Tamar ; elle a versé 453 millions de dollars de redevances et de taxes au gouvernement israélien en 2023. Le consortium Chevron fournit plus de 70 % de la consommation énergétique israélienne. Chevron tire également profit de sa participation dans le gazoduc East Mediterranean Gas, qui traverse le territoire maritime palestinien, et des ventes de gaz à l'Égypte et à la Jordanie. »

 

BP et Chevron sont également « les principaux contributeurs aux importations israéliennes de pétrole brut, en tant que propriétaires majeurs respectivement du pipeline stratégique Azeri Bakou-Tbilisi-Ceyhan et du Kazakh Caspian Pipeline Consortium, ainsi que des champs pétrolifères associés. Chaque conglomérat a effectivement fourni 8 % du pétrole brut israélien entre octobre 2023 et juillet 2024, complété par des livraisons de pétrole brut provenant des champs pétroliers brésiliens, dans lesquels Petrobras détient les participations les plus importantes, et de carburant pour avions militaires. Le pétrole de ces sociétés alimente deux raffineries israéliennes.

« En fournissant à Israël du charbon, du gaz, du pétrole et du carburant, les entreprises contribuent aux infrastructures civiles qu'Israël utilise pour consolider son annexion permanente et qui servent désormais à détruire la vie des Palestiniens à Gaza », indique le rapport. « Les mêmes infrastructures auxquelles ces entreprises fournissent des ressources ont servi l'armée israélienne et sa destruction technologique et énergivore de Gaza. »

 

Les banques et les sociétés financières internationales ont également soutenu le génocide en achetant des bons du Trésor israéliens.

 

« En tant que principale source de financement du budget de l'État israélien, les bons du Trésor ont joué un rôle essentiel dans le financement de l'offensive en cours contre Gaza », indique le rapport. « De 2022 à 2024, le budget militaire israélien est passé de 4,2 % à 8,3 % du PIB, entraînant un déficit budgétaire public de 6,8 %. Israël a financé ce budget en forte expansion en augmentant ses émissions d'obligations, notamment 8 milliards de dollars en mars 2024 et 5 milliards de dollars en février 2025, parallèlement à des émissions sur son marché intérieur du nouveau shekel. »

 

Le rapport note que certaines des plus grandes banques mondiales, notamment BNP Paribas et Barclays, « sont intervenues pour renforcer la confiance du marché en souscrivant ces obligations d'État internationales et nationales, permettant ainsi à Israël de contenir la prime de taux d'intérêt, malgré une dégradation de sa note de crédit. Des sociétés de gestion d'actifs, notamment Blackrock (68 millions de dollars), Vanguard (546 millions de dollars) et PIMCO, la filiale usaméricaine de gestion d'actifs de l'assureur allemand Allianz (960 millions de dollars), figuraient parmi les quelque 400 investisseurs de 36 pays qui les ont achetées.

 

Les organisations caritatives confessionnelles sont « également devenues des facilitateurs financiers clés de projets illégaux, notamment dans les territoires palestiniens occupés, bénéficiant souvent de déductions fiscales à l'étranger malgré des cadres réglementaires stricts en matière de charité », indique le rapport.

 

« Le Fonds national juif (KKL-JNF) et ses plus de 20 filiales financent l'expansion des colonies et des projets liés à l'armée », indique le rapport. « Depuis octobre 2023, des plateformes telles qu’ Israel Gives ont permis un financement participatif déductible des impôts dans 32 pays pour les unités militaires et les colons israéliens. Les organisations Christian Friends of Israeli Communities, basée aux USA, Dutch Christians for Israel et leurs filiales mondiales ont envoyé plus de 12,25 millions de dollars en 2023 à divers projets qui soutiennent les colonies, y compris certains qui forment des colons extrémistes. »

 

Le rapport critique les universités qui s'associent à des universités et institutions israéliennes. Il note que les laboratoires du MIT « mènent des recherches sur les armes et la surveillance financées par le ministère israélien de la Défense ». Ces projets comprennent « le contrôle des essaims de drones — une caractéristique distincte de l'assaut israélien sur Gaza depuis octobre 2023 — les algorithmes de poursuite et la surveillance sous-marine ».

 

Le génocide nécessite un vaste réseau et des milliards de dollars pour se maintenir. Israël ne pourrait pas mener à bien son massacre massif des Palestiniens sans cet écosystème. Ces entités, qui tirent profit de la violence industrielle contre les Palestiniens et des déplacements massifs, sont aussi coupables de génocide que les unités militaires israéliennes qui déciment la population de Gaza. Elles aussi sont des criminels de guerre. Elles aussi doivent être tenues pour responsables.

03/02/2025

CHRIS HEDGES
Genocidio al modo occidental

El genocidio de Gaza presagia la aparición de un mundo distópico en el que la violencia industrializada del Norte Global se utiliza para sostener su acaparamiento de recursos y riquezas cada vez menores.

Chris Hedges,  The Chris Hedges Report, 1/2/2025
Traducido por Atahualpa Guevara

Mr. Fish

Gaza es un erial de 50 millones de toneladas de escombros y desechos. Ratas y perros hurgan entre las ruinas y los fétidos charcos de aguas residuales sin tratar. El hedor pútrido y la contaminación de los cadáveres en descomposición se elevan desde debajo de las montañas de hormigón destrozado. No hay agua limpia. Poca comida. Una grave escasez de servicios médicos y apenas refugios habitables. Los palestinos corren el riesgo de morir a causa de artefactos explosivos sin detonar, dejados atrás tras más de 15 meses de ataques aéreos, descargas de artillería, impactos de misiles y explosiones de proyectiles de tanques, así como de diversas sustancias tóxicas, como charcos de aguas residuales sin tratar y amianto.

La hepatitis A, causada por beber agua contaminada, está muy extendida, al igual que las afecciones respiratorias, la sarna, la desnutrición, el hambre y las náuseas y vómitos generalizados causados por la ingestión de alimentos rancios. Las personas vulnerables, incluidos los bebés y los ancianos, junto con los enfermos, se enfrentan a una sentencia de muerte. Alrededor de 1,9 millones de personas han sido desplazadas, lo que supone el 90% de la población. Viven en tiendas improvisadas, acampadas entre losas de hormigón o al aire libre. Muchos se han visto obligados a mudarse más de una docena de veces. Nueve de cada 10 viviendas han quedado destruidas o dañadas. Bloques de apartamentos, escuelas, hospitales, panaderías, mezquitas, universidades - Israel voló la Universidad de Israa en la ciudad de Gaza en una demolición controlada - cementerios, tiendas y oficinas han sido arrasados. La tasa de desempleo es del 80% y el producto interior bruto se ha reducido en casi un 85%, según un informe de octubre de 2024 publicado por la Organización Internacional del Trabajo.

La prohibición por parte de Israel del Organismo de Obras Públicas y Socorro de las Naciones Unidas para los Refugiados de Palestina en el Cercano Oriente -que calcula que limpiar Gaza de los escombros dejados tras de sí llevará 15 años- garantiza que los palestinos de Gaza nunca tendrán acceso a suministros humanitarios básicos, alimentos adecuados y servicios.

El Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo calcula que reconstruir Gaza costará entre 40.000 y 50.000 millones de dólares y llevará, si se dispone de los fondos, hasta 2040. Sería el mayor esfuerzo de reconstrucción posbélica desde el final de la Segunda Guerra Mundial.

CHRIS HEDGES
Il genocidio al modo occidentale

 Chris HedgesThe Chris Hedges Report, 1/2/2025
Tradotto da Alba Canelli, Tlaxcala

Il genocidio di Gaza preannuncia l'emergere di un mondo distopico in cui la violenza industrializzata del Nord del mondo viene utilizzata per sostenere la sua razzia di risorse e ricchezze in diminuzione.

Mr. Fish

Gaza è una landa desolata composta da 50 milioni di tonnellate di macerie e detriti. Topi e cani rovistano tra le rovine e le fetide pozze di liquami non trattati. Il fetore e la contaminazione dei cadaveri in putrefazione si sprigionano da sotto le montagne di cemento rotto. Non c'è acqua potabile. Poco cibo. I servizi medici sono gravemente carenti e non ci sono praticamente rifugi abitabili. I palestinesi rischiano di essere uccisi dagli ordigni inesplosi rimasti indietro dopo oltre 15 mesi di attacchi aerei, sbarramenti di artiglieria, missili ed esplosioni di obici di carri armati, oltre a una serie di altre sostanze tossiche, tra cui liquami e amianto.

L'epatite A, causata dall'assunzione di acqua contaminata, è endemica, così come le malattie respiratorie, la scabbia, la malnutrizione, la fame e la nausea e il vomito generalizzati causati dall'ingestione di cibo rancido. Le persone vulnerabili, tra cui neonati, anziani e malati, vengono condannate a morte. Circa 1,9 milioni di persone sono state sfollate, pari al 90% della popolazione. Vivono in tende di fortuna, accampate tra lastre di cemento o all'aria aperta. Molte di loro sono state costrette a traslocare più di una dozzina di volte. Nove case su dieci sono state distrutte o danneggiate. Condomini, scuole, ospedali, panetterie, moschee, università (Israele ha fatto esplodere l'Università Israa di Gaza City con una demolizione controllata), cimiteri, negozi e uffici sono stati rasi al suolo. Secondo un rapporto dell'ottobre 2024 pubblicato dall'Organizzazione Internazionale del Lavoro, il tasso di disoccupazione è all'80% e il prodotto interno lordo si è ridotto di quasi l'85%.

Il divieto imposto da Israele all'Agenzia delle Nazioni Unite per il soccorso e l'occupazione dei rifugiati palestinesi nel Vicino Oriente (UNRWA) - che stima che ci vorranno 15 anni per ripulire Gaza dalle macerie lasciate indietro - garantisce che i palestinesi di Gaza non avranno mai accesso a forniture umanitarie di base , cibo e servizi adeguati.