La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

المقالات بلغتها الأصلية Originaux Originals Originales

Affichage des articles dont le libellé est École de police Tuluá. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est École de police Tuluá. Afficher tous les articles

23/11/2021

REINALDO SPITALETTA
Et Hitler se réveilla à Tuluá, Colombie

Reinaldo Spitaletta, Sombrero de mago [Chapeau de magicien, chronique], El Espectador, 23/11/2021

Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

En 1954, on a vu Hitler se promener dans le froid de Tunja [la capitale du Boyacá], emmitouflé dans une ruana [variante andine de poncho], on l'a même photographié, puis, pour raisons de santé, le pauvre, il s’est fait repérer prenant les eaux à Paipa. On raconte même que Laureano Gómez, phalangiste pur jus jusqu'à ce qu'il doive se prosterner devant les USA, l'un des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, a rendu hommage au Führer. Les "Léopards" [acronyme de Légion Organisée pour la Restauration de l'Ordre Social], grands rhétoriciens gréco-quimbaya-caldenses, étaient aussi des sympathisants nazis.

 


Laureano, afin de « faire de la lèche » aux gringos, arma et envoya le bataillon colombien en Corée, croyant ainsi effacer le souvenir de ses sympathies passées pour la phalange espagnole et la croix gammée allemande. À Medellín, dans les années de la Seconde Guerre mondiale, avec une grande présence de sympathisants nazis, Detective 100 a signalé que dans le Banco Alemán-Antioqueño, dirigé par Reinhard Gundlach et consul allemand dans cette ville, il y avait une distribution de propagande nazie et un réseau militant qui comprenait des pharmaciens et quelques brasseurs de bière.

« Lorsque la propagande arrive à la Banque, M. Gundlach oblige ses subordonnés à la lire, à la commenter et à la célébrer, puis elle est envoyée à M. Adolph Stober, chef de la propagande, qui est chargé de la représentation des fabricants allemands de produits pharmaceutiques. M. Stober se charge ensuite, par l'intermédiaire de ses agents et de la colonie nazie, de le distribuer à ses adeptes et à ses adeptes potentiels, qu'il gagne avec une étonnante habileté », note Detective 100, comme le raconte « Une collectivité honorablement suspecte ».

Le fantôme d'Hitler (certains prétendent qu'il n'est pas mort à Berlin en 1945, mais qu'il s'est échappé et a voyagé en Amérique du Sud) a manifesté sa sinistre matérialité dans les mouvements néo-nazis, racistes et génocidaires. Il est inconcevable qu'il existe, comme c'est le cas par exemple en Colombie, des adorateurs d'un auteur de crimes contre l'humanité.


Ce qui s'est passé à l'école de police de Tuluá n'est pas seulement une démonstration d'affection inhabituelle pour un système politique d'horreurs, qui a conduit l'humanité à une destruction sans précédent dans l'histoire, mais un symptôme de l'ignorance crasse des membres de cette institution. Et, comme dirait un Français, plutôt que d'arbitraire, c'est de bêtise qu’il s’agit, qui a autant d'histoire que la méchanceté.