Groupe de
travail régional pour une paix juste au Proche-Orient de DIE LINKE Basse-Saxe, LAG Nahost, 19 mai 2021
Original : Stellungnahme zum Beschluss des Parteivorstandes: Stoppt die Gewalt in Israel und Palästina
Traduit par Fausto Giudice
NdT : L’ensemble des politicien·nes
allemand·es, à commencer par la chancelière Merkel, rabâchent que le soutien
inconditionnel à Israël relève de la « raison d’État » de l’Allemagne.
La direction du parti Die Linke vient de leur emboîter le pas. Mais la base du
parti se rebiffe, comme les militant·es qui, à Hanovre, animent le groupe de
travail pour une paix juste au Proche-Orient. Voici leur réponse à la
résolution adoptée par le comité directeur (Parteivorstand) de Die Linke.
Le comité directeur du parti Die
Linke (La Gauche) a adopté le 15 mai une résolution dont le texte se trouve ici :
www.die-linke.de/partei/parteidemokratie/parteivorstand/parteivorstand/detail/stoppt-die-gewalt-in-israel-und-palaestina/
Voici
notre position sur ce texte :
Il y a deux façons de voir ce qui se
passe en Israël/Palestine.
Toute personne qui
croit que le statu quo est un « conflit »
tragique et mutuellement symétrique et NON un état permanent d'oppression
systématique et unilatérale - une dictature militaire comme réalité
d'occupation depuis 54 ans - a du mal à expliquer l'escalade actuelle. Qui, en
outre, annonce la couleur dès la première ligne et attribue l'escalade en
premier lieu aux roquettes lancées depuis Gaza, doit cependant, en plus,
ignorer délibérément l'ensemble des événements survenus pendant le Ramadhan,
bien avant la première roquette du Hamas (le lundi 10 mai au soir). C'est ce
que font la presse bourgeoise, le gouvernement allemand, attaché à sa seule
raison d'État, et, malheureusement, aussi la résolution du comité directeur du
parti du 15 mai 2021.
Ce « calme » censé avoir
régné des derniers mois jusqu'au début d'avril 2021, le début des provocations
israéliennes à la Porte
de Damas, était-il alors une véritable coexistence pacifique quotidienne en
Israël ? Ceux qui voient les choses ainsi, qui ont cru à une telle « idylle »,
doivent maintenant être surpris.
Tout d'abord, d'un
point de vue purement chronologique, selon la lecture de la résoliution, la « violence », les échanges de « tirs » n'auraient commencé qu'à la
fin du Ramadan, le lundi soir (10 mai) avec la première roquette du Hamas. On
peut le voir ainsi - c'est le mainstream bourgeois [1]. C’est alors ne pas
considérer les meurtres et les blessures des manifestants palestiniens pendant
les semaines précédentes comme de la violence, mais comme une qualité
différente, moins dramatique et donc apparemment comme un état normal d'une « coexistence à égalité ».
Ainsi, quiconque,
comme le comité directeur dans sa résolution, fait commencer « l'escalade de la violence » le 10 mai
- date des premiers tirs de roquettes du Hamas depuis Gaza - doit avoir déjà
fait abstraction de la campagne constante et en escalade de
nettoyage ethnique pour une Jérusalem juive ethniquement pure, comme à Sheikh
Jarrah ; sans parler de la réalité quotidienne de l'occupation brutale de la
Cisjordanie et de l'étranglement de Gaza.
-Mais où sont donc les courageux défenseurs de gauche des opprimés quand des milliers de Palestiniens sont virés à coups de matraque de leurs maisons pour faire la place à des colons israéliens ?
-D'abord on prend un capuccino puis on va à la manif antiraciste, s'il ne pleut pas
Dessin de Karsten Schley