La perle du jour

 « Le public n'est plus dupe des mensonges propagandistes qui résonnent dans les médias. Ces lettres ont été écrites par un petit groupe de radicaux, manipulés par des organisations financées par des fonds étrangers dans le seul but de renverser le gouvernement de droite. Ce n'est pas une vague. Ce n'est pas un mouvement. C'est un petit groupe de retraités bruyant, anarchiste et déconnecté, dont la plupart n'ont pas servi [dans l’armée] depuis des années ». C’est ainsi que Netanyahou a réagi aux pétitions qui se succèdent en rafales, émanant de centaines et de milliers de réservistes de l’armée de l’air, du corps médical militaire, de la marine, demandant au gouvernement d’arrêter de bombarder Gaza pour épargner les Israéliens encore captifs [les fameux « otages », qui sont encore une trentaine en vie plus une trentaine à l'état de cadavres]]. Bibi, qui a 75 ans, n’a pas l’intention, quant à lui de devenir un paisible retraité, ni bruyant ni silencieux. Les pilotes signataires de la première pétition seront rayés des cadres de l’armée génocidaire, ce qui est une bonne chose.

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31/07/2023

JUAN PABLO CÁRDENAS S.
Une proposition obscène de Gabriel Boric

Juan Pablo Cárdenas S., Política y Utopía, 24 de julio 2023
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Si la droite chilienne était moins obtuse et insensible, les partis qui la représentent devraient en fait accueillir avec enthousiasme l’invitation du président Boric à signer une déclaration commune à l’occasion du 50e anniversaire du coup d’État de 1973. Par cette signature, le chef de l’État veut reconnaître leur vocation démocratique, y compris le mérite d’être des défenseurs des droits humains.


Mais le plus incroyable dans tout cela, c’est que les autorités du pays cherchent une réconciliation historique entre les victimes et ceux qui ont été au moins les auteurs intellectuels de l’horreur qui s’est poursuivie au Chili pendant 17 ans avec cette dictature civilo-militaire sanglante dirigée par celui que le monde entier reconnaît comme l’un des pires bouchers de l’histoire mondiale.

Pire encore, l’impunité règne toujours pour les horreurs commises avec l’assentiment de la droite politique et économique, qui cherche encore aujourd’hui à justifier l’attentat sanglant de La Moneda, la déliquescence de nos institutions et les terribles séquelles des assassinats, de la torture, de l’exil et d’une foule d’autres aberrations connues de tous.

Pinochet, comme nombre de ses collaborateurs, n’a pu être poursuivi et condamné par la justice chilienne, de même que de nombreux épisodes terribles contre la dignité humaine n’ont toujours pas été élucidés. Il n’y a pas non plus de certitude totale sur les crimes commis par la caste militaire et politique en raison de son manque de probité, qui a pris le contrôle d’entreprises publiques et dénationalisé les principales ressources naturelles du pays.

Tout cela reste impuni grâce aux gouvernements civils de l’après-dictature, qui ont toujours craint un nouveau soulèvement militaire. Limités, en outre, par la Constitution de 1980 (qui nous régit toujours) et par cet ensemble de lois dictées par l’homme qui a fini par porter le titre de président de la République, un statut qui n’est effacé qu’aujourd’hui des archives officielles.

Ces jours-ci, aux USA, Pedro Barrientos, l’assassin du chanteur-compositeur Víctor Jara est déchu de sa nationalité usaméricaine, un assassin qui, comme d’autres agents, a bénéficié d’une protection dans le pays qui a encouragé et financé le renversement d’un président élu par le peuple. Une responsabilité dont la Maison Blanche et la CIA tentent aujourd’hui de se défaire, parallèlement à leurs efforts de cooptation des décisions de nos nouvelles autorités. Ils sont déterminés à ce que le lithium, l’hydrogène vert et d’autres ressources soient désormais appropriés par leurs transnationales.

Nous craignons que la curieuse invitation de Gabriel Boric à tous les partis représentés au Parlement ne soit que le fruit de ses réflexions les plus intimes, alors qu’il se rendait en Europe à ce sommet présidentiel où les pays les plus puissants de la planète rencontrent ceux du tiers-monde pour consolider de bonnes affaires. Celles qui sont toujours plus avantageuses pour ceux qui ont toujours officié en tant que conquérants, non pas pendant cinquante ans, mais pendant plus de cinq siècles.

On imagine que notre nouveau président n’a pas eu recours aux conseils et aux critiques de plusieurs de ses alliés qui ont déjà exprimé leur réticence à l’invitation présidentielle. Dans l’espoir, certainement, de faire toute la lumière sur les crimes contre la démocratie et les droits humains, avant de se soumettre à une conciliation forcée avec ceux qui sont encore déterminés à défendre la Charte fondamentale léguée par le tyran, ainsi que le système économique et social qui a brutalement divisé le pays entre les très riches et les dramatiquement pauvres. Des secteurs politiques et économiques qui cherchent à perpétuer l’inégalité flagrante qui, si elle continue ainsi, nous assure d’une nouvelle et grave explosion sociale.

Plutôt que d’apaiser la droite, le gouvernement qui se proclame de gauche devrait s’engager à laisser de côté l’opposition tenace exercée par ces secteurs, en optant plutôt pour un pacte sérieux et solide avec le monde social qui a parié sur son élection, dans l’espoir de la justice et certainement d’une démocratie fondée sur la distribution équitable des revenus, sur des normes éducatives plus élevées et sur une éthique rigoureuse dans l’utilisation des ressources publiques.

Il s’agit d’objectifs pour lesquels aucun progrès raisonnable ne peut être constaté. Au contraire, de nouveaux actes de corruption ont été commis en à peine un an de gouvernement Boric.