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22/02/2025

JAKE LAHUT
Quand Kash Patel, candidat de Trump à la tête du FBI, attaquait Elon Musk
Un épisode de la guéguerre entre techno-féodaux et national-populistes

ACTUALISATION
Le Sénat a confirmé le 20 février la nomination de Kash Patel à la tête du FBI, par 51 voix contre 49 (tous les démocrates + 2 républicains)

En 2022 Kash Patel s’en est pris à Elon Musk dans des épisodes de podcast : “il va devenir un maous trust”

Jake Lahut, Drop Site News, 7/2/2025
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

L’un des plus importants affrontements idéologiques qui se déroule actuellement aux USA est celui entre Elon Musk et Steve Bannon, qui représentent deux ailes de l’univers trumpesque, les techno-féodaux contre les populistes MAGA. L’article ci-dessous de Jake Lahut revient sur les commentaires enflammés de Kash Patel, un allié de Steve Bannon pressenti pour diriger le FBI [la commission judiciaire du Sénat est en train d’examiner sa candidature, qui pourrait être rejetée, NdT].

Dave Whamond

WASHINGTON, DC — Un épisode inédit d’un podcast animé par Kash Patel, fidèle de Trump et candidat au poste de directeur du FBI, révèle une tension préexistante sous-jacente au mariage déjà difficile entre les populistes du MAGAworld et les élites de la Silicon Valley dirigées par Elon Musk qui ont soutenu la campagne de Donald Trump.

Après 15 mois chaotiques passés à travailler pour la première administration Trump, Patel, un fidèle loyaliste de Trump, avait lancé Kash’s Corner, un podcast dans lequel il proposait son point de vue depuis le MAGAfied sur l’actualité aux côtés de son co-animateur, le rédacteur en chef de l’ Epoch Times, Jan Jekielek.

Dans un épisode d’octobre 2022, Patel a mis en garde non seulement contre les motivations financières de Musk, mais aussi contre ses ambitions monopolistiques et sa soif de données sur les consommateurs et de contrats de défense - les mêmes choses qui préoccupent l’aile économiste-populiste du monde de Trump.


Kash Patel témoigne lors d’une audition de la commission judiciaire du Sénat sur sa nomination au poste de directeur du FBI le 30 janvier 2025. Photo Mandel Ngan / AFP via Getty Images

À l’époque, Musk venait de décider qu’il ne voulait finalement pas acheter Twitter, car le coût exorbitant de la plateforme de médias sociaux l’obligerait à s’endetter de plusieurs milliards de dollars sans perspective évidente de rentabilité. Le milliardaire et [alors] éventuel soutien de Trump a finalement procédé à l’achat quand même, car Twitter l’a poursuivi en justice lorsqu’il a tenté de se rétracter et de ne pas acheter Twitter au prix convenu précédemment.

Mais Patel n’a pas entièrement adhéré à son raisonnement. En fait, sa diatribe contre Musk a révélé un profond scepticisme quant à ses intentions monopolistiques, une préoccupation fondamentale des économistes populistes du MAGAvers.

Patel semblait presque perturbé en dénonçant les intentions de Musk de tenter d’acheter la plateforme de médias sociaux. « En fin de compte », a déclaré Patel, « j’ai réfléchi un moment, et c’est de l’argent. »

17/02/2025

MOSAB ABU TOHA
Gaza doit être reconstruite par les Palestiniens, pour les Palestiniens

Les Palestiniens qui reviennent après le cessez-le-feu sont confrontés à la destruction de leurs maisons et à l’horreur de la proposition du président Trump de transformer Gaza en « Riviera du Moyen-Orient » en commettant un nettoyage ethnique.

Mosab Abu Toha, The New Yorker, 12/2/2025
Traduit par 
Fausto GiudiceTlaxcala

Mosab Abu Toha (Gaza, 1992) est un poète de Gaza, fondateur en 2017 de la bibliothèque Edward-Said, la première bibliothèque anglophone de Gaza. Il a pu quitter Gaza avec sa famille en novembre 2023 et aller aux USA, après une brève détention par les Israéliens. Il est l’auteur de « Things You May Find Hidden in My Ear » [Ce que vous trouverez caché dans mon oreille, Julliard, 2024] et de « Forest of Noise ».


Lorsque j’ai entendu pour la première fois le président Donald Trump faire des commentaires sur l’avenir de Gaza, j’étais à New York, à une projection spéciale célébrant la nouvelle saison de l’émission Netflix de mon ami Mo Amer, « Mo ». Puis un autre ami m’a envoyé un texto : « Conférence de presse horrible de Trump dans laquelle il dit que l’Amérique prendra le contrôle de Gaza. Nous en reparlerons demain. » J’étais choqué. Mais à qui les USA prendraient-ils Gaza ? Les forces israéliennes ont rasé des quartiers entiers avant de se retirer. Mon ami Ahmad, de Beit Hanoun, dans le nord de Gaza, m’a dit que les gens étaient retournés dans leur quartier non pas pour reprendre leur ancienne vie, mais « pour vivre sur les décombres de leur maison ». Mais même les décombres de Gaza ont un sens pour nous. C’est là que nos proches ont vécu et sont morts. Le moment venu, nous serons les seuls à enlever ce qui doit être enlevé, pour le réutiliser ensuite afin de reconstruire.


Un homme de Jabaliya vend du pain sous les restes de sa boulangerie, détruite lors d’une attaque israélienne. Photo Kareem Hana / AP

Les Gazaouis « vont connaître la paix », a déclaré Trump. « Ils ne seront pas abattus, tués et détruits comme cette civilisation de gens merveilleux a dû le subir. La seule raison pour laquelle les Palestiniens veulent retourner à Gaza est qu’ils n’ont pas d’autre choix. C’est actuellement un site de démolition. » Il n’a pas parlé de qui avait tiré, tué et détruit : l’armée israélienne, avec le soutien du gouvernement usaméricain.

Au lieu de cela, Trump a parlé de transformer la bande de Gaza en « Riviera du Moyen-Orient », comme si personne n’y vivait. Plus tard, lorsqu’on lui a demandé combien de personnes devraient être contraintes de quitter leur patrie, Trump a répondu : « Toutes... Probablement environ 1,7 million de personnes, peut-être 1,8 million... Je pense qu’ils seront réinstallés dans des régions où ils pourront mener une belle vie et ne pas craindre de mourir chaque jour. » Il a également déclaré qu’il avait le sentiment que le roi de Jordanie et le président de l’Égypte « ouvriront leur cœur » aux Palestiniens pendant la reconstruction de la région, comme si quelqu’un d’autre que les Gazaouis allait faire ce travail difficile et lent.

Je ne vais pas prendre la peine de corriger les chiffres de Trump. J’ai plutôt une question. Qui a dit que les Gazaouis avaient peur de mourir ? Beaucoup de gens dans le monde ont peur de mourir, y compris certains USAméricains qui n’ont pas d’assurance maladie ou qui vivent dans des zones à risque d’incendies de forêt. Mais notre inquiétude n’est pas de mourir. Les Palestiniens craignent d’être tués par les soldats et les colons israéliens, par les bombes et les balles. Comment empêcher les gens d’être tués ? Pas en éliminant les personnes qui ont été victimes de tirs et de bombardements, mais en arrêtant ceux qui tirent et bombardent.

15/02/2025

GIDEON LEVY
Comment Israël réagirait-il si Trump appelait à la création de camps de la mort à Gaza ?

Gideon Levy,  Haaretz , 12/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Et si le président usaméricain Donald Trump suggérait la création de camps de la mort pour les habitants de la bande de Gaza ? Que se passerait-il alors ? Israël réagirait exactement comme il l’a fait à ses idées de transfert, avec extase à droite et indifférence dans le camp centriste.

Emad Hajjaj

Yair Lapid annoncerait qu’il se rendrait à Washington pour présenter un « plan complémentaire », comme il l’avait proposé pour le plan de transfert. Benny Gantz dirait que le plan fait preuve de « créativité, d’originalité et d’intérêt ». Bezalel Smotrich, dans son état d’esprit messianique, dirait : « Dieu a fait des merveilles pour nous et nous nous en réjouissons ». Benjamin Netanyahou remonterait dans les sondages d’opinion.

La question n’est plus hypothétique. Trump ne suggérera pas explicitement des camps de la mort, mais il a déjà consenti à ce qu’Israël poursuive une guerre qui n’en est pas une, mais plutôt une agression barbare sur une étendue de terre désolée. De là, le chemin vers l’anéantissement est court, et Israël ne bronchera pas. Trump l’a approuvé. Après tout, personne En Israël ne s’est levé pour dire au président des USA : « Merci pour vos idées, mais Israël ne soutiendra jamais l’expulsion des Palestiniens de la bande de Gaza ».

Pourquoi donc être sûr que si Trump suggérait d’anéantir quiconque refuserait d’évacuer Gaza, Israël ne coopérerait pas avec lui ? Tout comme Trump a révélé le sentiment de transfert qui bat au cœur de presque tous les Israéliens, visant à résoudre le problème « une fois pour toutes », il pourrait encore révéler un élément plus sombre, le sentiment du « c’est nous ou eux ».

Ce n’est pas un hasard si un personnage sinistre comme Trump est devenu un guide pour Israël. Il est exactement ce que nous voulions et ce dont nous rêvions : un blanchisseur de crimes. Il pourrait bien s’avérer être le président usaméricain qui a causé le plus de dommages jamais infligés à Israël. Il y a eu des présidents avares en matière d’aide, d’autres acerbes envers Israël, voire menaçants. Mais jamais un président n’a entrepris de détruire les derniers vestiges de la moralité d’Israël. Désormais, tout ce que Trump approuvera deviendra la référence absolue pour Israël.

Trump pousse maintenant Israël à reprendre ses attaques contre la bande de Gaza, en imposant des conditions impossibles au Hamas : tous les otages doivent être libérés avant samedi midi, pas une minute plus tard, comme le fait la mafia. Et si seulement trois otages sont libérés, comme convenu ? Les portes de l’enfer s’ouvriront.

Elles ne s’ouvriront pas seulement à Gaza, qui a déjà été transformée en enfer. Elles s’ouvriront aussi en Israël. Israël perdra ses dernières limites. Trump a donné son autorisation. Mais Trump disparaîtra un jour. Il peut perdre tout intérêt avant cela, et Israël se retrouvera avec les dégâts qu’il a causés, des dégâts infligés par un État criminel et lépreux.

Aucune diplomatie publique ni aucun ami ne pourra le sauver s’il suit la voie de son nouvel oracle éthique. Aucune accusation d’antisémitisme ne réussira à faire taire le choc du monde si Israël se lance dans une nouvelle série de combats dans l’enclave.

On ne saurait exagérer l’intensité des dégâts. Le renouvellement des attaques contre Gaza, avec la permission et sous l’autorité de l’administration usaméricaine, doit être bloqué en Israël. Parallèlement à la campagne désespérée pour le retour des otages, une nouvelle campagne doit être lancée contre Trump et ses idées farfelues.

Cependant, non seulement il n’y a personne qui puisse mener une telle campagne, mais il n’y a personne qui puisse l’initier. Les seules batailles qui sont menées ici maintenant, pour les otages et pour le renvoi de Netanyahou, sont importantes, mais elles ne peuvent pas rester les seules.

La reprise de la « guerre » est le plus grand désastre auquel nous sommes maintenant confrontés, annonçant un génocide, sans plus de discussion sur les définitions. Après tout, à quoi ressemblerait une « guerre » aujourd’hui, si ce n’est à une attaque contre des dizaines de milliers de réfugiés qui n’ont plus rien ? Que signifiera l’arrêt de l’aide humanitaire, du carburant, des médicaments et de l’eau, si ce n’est un génocide ? Nous découvrirons peut-être que les seize premiers mois de la guerre n’étaient qu’un début, les cinquante mille premiers morts seulement un prélude.

Demandez à n’importe quel Israélien et il vous dira que Trump est un ami d’Israël, mais Trump est en réalité l’ennemi le plus dangereux d’Israël aujourd’hui. Le Hamas et le Hezbollah ne le détruiront jamais comme lui le fera.

 

 

13/02/2025

EMMA GOLDBERG
À la recherche de Dieu, ou de Peter Thiel, dans la Silicon Valley

 Lorsque des manitous du monde de la technologie parlent de leur foi chrétienne, les gens les écoutent.

Emma Goldberg, The New York Times, 11/2/2025
Traduit par 
Fausto GiudiceTlaxcala

Emma Goldberg est une journaliste couvrant le monde de l’entreprise qui s’intéresse à la culture du lieu de travail et à l’évolution du travail à une époque de changements sociaux et technologiques. En savoir plus sur Emma Goldberg

Tout s’est enclenché lorsque Peter Thiel a prononcé le discours sur Dieu.

“Il s’agissait d’une fête d’anniversaire pour les 40 ans de Trae Stephens, partenaire en capital-risque de Thiel et l’un des fondateurs d’Anduril Industries, un fabricant de systèmes de défense et d’armement de haute technologie. L’événement s’est déroulé sur plusieurs jours, en 2023, au domicile de Stephens, au Nouveau-Mexique. Il a commencé par une soirée en l’honneur du quarantenaire, suivie d’une autre où l’on a porté un toast, puis d’un brunch avec caviar, mimosas et pizzas de petit-déjeuner. Lors du brunch (dont le thème était le Saint-Esprit), Thiel, milliardaire de la Silicon Valley et faiseur de rois de la droite, a prononcé un discours sur les miracles, le pardon et Jésus-Christ. Les invités ont été captivés.

« Dans la salle, plus de 220 personnes, pour la plupart issues du monde de la technologie et du capital-risque, venaient nous voir en disant : Oh, mon Dieu, je ne savais pas que Peter Thiel était chrétien” », se souvient Michelle Stephens, l’épouse de Stephens. « Il est gay et milliardaire. Comment peut-il être chrétien ? »

Cette réaction – froncements de sourcils, curiosité sincère - a donné une idée à Mme Stephens : réunir des personnes influentes, y compris dans la Silicon Valley, pour parler de la foi chrétienne. L’année dernière, elle a créé une association à but non lucratif appelée ACTS 17 Collective, qui organise des événements au cours desquels les grands noms des secteurs de la technologie et du divertissement discutent de leur foi. Pour ceux qui sont en quête de spiritualité, mais aussi de professionnalisme, c’est l’occasion de se rapprocher des demi-dieux de l’industrie.

Thiel a été l’orateur principal de la première manifestation d’ACTS 17 en mai dernier, au domicile de Garry Tan, directeur général de Y Combinator, à San Francisco. Il a expliqué comment la théologie chrétienne influence sa politique et lesquels des dix commandements sont le plus importants pour lui. ((Le premier et le dernier : Adore Dieu, et Ne convoite pas le bien d’autrui) Un DJ a mis de l’ambiance en mixant des rythmes religieux pour les plus de 200 participants.

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10/02/2025

FRED KAPLAN
Le plan de Trump pour Gaza est l’une des choses les plus dingues que j’aie jamais entendues

Fred KaplanSlate, 4/2/2024
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Lors d’une conférence de presse mardi soir 4 février, Donald Trump a tenu les propos les plus foldingues sur le Moyen-Orient qu’un président usaméricain ait jamais prononcés dans l’histoire.

Il a proposé non seulement que les quelque 2 millions de Palestiniens de Gaza quittent leur patrie - parce que, a-t-il dit, c’est “un trou à rats” et qu’il en sera toujours ainsi - mais aussi que les USA s’en emparent, la “possèdent” (il a lâché cette expression à plusieurs reprises) et la transforment en “Riviera du Moyen-Orient”.

Oui, il a vraiment dit ça.


Le peuple palestinien, que Mister Trump veut expulser de la vieille Gaza, sera-t-il autorisé à revenir vivre dans le nouveau pays des merveilles qu’il envisage ? Eh bien, a répondu Mister Trump, ce sera “une ville internationale”, avec des gens du “monde entier” qui viendront y vivre. Peut-être aussi des Palestiniens, mais en attendant, pendant que les USAméricains reconstruisent le “site de démolition” de Gaza, ces personnes seront accueillies par la Jordanie et l’Égypte.

Oui, a-t-il reconnu, les dirigeants jordaniens et égyptiens insistent sur le fait qu’ils ne veulent pas participer à ce déplacement forcé ; ils ne veulent certainement pas de l’instabilité qu’entraînerait l’arrivée de près de 2 millions de réfugiés palestiniens dans leurs propres villes surpeuplées. Mais Mister Trump est convaincu que ces pays “ouvriront leurs cœurs” et créeront des lieux chaleureux et pacifiques où les réfugiés pourront vivre leur vie loin de la violence que le Hamas leur a imposée.

Ou bien, a imaginé Mister Trump, les Palestiniens pourraient être réinstallés dans “un, deux, trois, quatre, cinq, sept, huit, douze sites, ou un grand site” - peu importe, tant qu’ils “vivent dans le confort et la paix ... Nous ferons en sorte que quelque chose de vraiment spectaculaire puisse être fait”.

Il ne s’agissait pas de remarques spontanées et irréfléchies. Mister Trump a répété ces propos à plusieurs reprises. Il a déclaré qu’il y pensait depuis un certain temps. Il a dit qu’il avait proposé l’idée à des dirigeants de la région qui l’ont trouvée “merveilleuse”. (Il n’a pas identifié les personnes qui l’ont fait marcher, si tant est que quelqu’un ait dit ça).

Il a fait ces déclarations lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, après que les deux hommes se sont entretenus en privé pendant plus d’une heure. Un journaliste a demandé à Netanyahou ce qu’il pensait de l’idée de Mister Trump. Il a semblé aussi surpris que tout le monde, même s’il s’est efforcé d’être poli.

L’objectif d’Israël, a souligné le Premier ministre, est de s’assurer que Gaza ne représente plus jamais une menace pour lui. « Le président Trump porte cette question à un niveau bien plus élevé », a-t-il déclaré. « Il envisage un avenir différent pour ce terrain. ... Il a une idée différente, et cela vaut la peine d’y prêter attention. ... Cela vaut la peine de poursuivre dans cette voie ».

Euh, euh...

07/02/2025

MICHELLE GOLDBERG
Le Deal sur Gaza de Trump : des crimes de guerre en échange d’un terrain pieds dans l’eau

Michelle GoldbergThe New York Times, 7/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Goldberg est chroniqueuse de la rubrique Opinion du Times depuis 2017. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages sur la politique, la religion et les droits des femmes, et a fait partie d’une équipe qui a remporté un prix Pulitzer pour le service public en 2018 pour avoir dénoncé le harcèlement sexuel sur les lieux de travail.

Lorsque Donald Trump, s’exprimant aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, a annoncé cette semaine que les USA prendraient le contrôle de Gaza et réinstalleraient « définitivement » sa population ailleurs, peu de politiciens usaméricains l’ont pris au sérieux.


Une plage dans la bande de Gaza. Photo Eyad Baba/AFP — Getty Images

 Après tout, Trump a déjà proféré des menaces impérialistes trollesques contre le Groenland, le Canada et le Panama, mais jusqu’à présent, il ne semble pas prêt à étayer ses fanfaronnades par la force militaire. Et si certaines parties de sa base frissonnent d’excitation à l’idée d’un renouveau national par la conquête, dans l’ensemble du pays, les nouvelles campagnes de construction nationale suscitent peu d’intérêt.

Dans les jours qui ont suivi la proposition grotesque du président, ses conseillers et alliés ont, comme à leur habitude, tenté de la réorienter vers une voie plus sensée. Le secrétaire d’État, Marco Rubio, par exemple, a prétendu que Trump avait simplement fait une offre généreuse pour aider Gaza à se reconstruire. Israël, cependant, a compris la portée considérable des propos de Trump. Les USA n’ont évidemment pas l’intention de construire une Riviera moyen-orientale à la frontière israélienne. Ce qu’il a fait, cependant, c’est accorder à Israël une nouvelle licence extraordinaire pour écraser les Palestiniens à Gaza, et peut-être aussi en Cisjordanie.

06/02/2025

La C.I.A. a envoyé un courriel non classifié contenant les noms de certains employés à l’administration Trump

La liste des noms partiels a été fournie dans le but de se conformer à un décret présidentiel visant à réduire la main-d’œuvre fédérale.

David E. Sanger et Julian E. Barnes, The New York Times, 5/2/2025
Traduit par Tlaxcala

 John Ratcliffe, le directeur de la C.I.A., lors de sa cérémonie de prestation de serment le mois dernier. Ratcliffe a entrepris de pousser les agents de longue date de l’agence à prendre une retraite anticipée. Photo Doug Mills/The New York Times

La C.I.A. a envoyé un courriel non classifié énumérant tous les employés embauchés par l’agence d’espionnage au cours des deux dernières années pour se conformer à un décret du président Trump visant à réduire la main-d’œuvre fédérale, dans une démarche qui, selon d’anciens fonctionnaires, risquait de divulguer la liste à des adversaires.

La liste comprenait les prénoms et l’initiale du nom de famille des nouvelles recrues, qui sont encore en période d’essai - et donc faciles à licencier. Elle comprenait un grand nombre de jeunes analystes et agents qui ont été embauchés spécifiquement pour se concentrer sur la Chine et dont les identités sont habituellement gardées secrètes parce que les pirates informatiques chinois cherchent constamment à les identifier.

L’agence préférerait normalement ne pas faire figurer ces noms dans un système non classifié. Certains anciens fonctionnaires ont dit craindre que la liste ne soit transmise à une équipe de jeunes experts en logiciels récemment embauchés pour travailler avec Elon Musk et son équipe d’efficacité gouvernementale. Dans ce cas, les noms des employés pourraient être plus facilement ciblés par la Chine, la Russie ou d’autres services de renseignement étrangers.

Un ancien responsable de l’agence a qualifié de « désastre en matière de contre-espionnage » le fait que les noms aient été communiqués dans un courriel non classifié.

Les fonctionnaires actuels ont confirmé que la C.I.A. avait envoyé les noms des employés à l’Office of Personnel Management, conformément à un décret signé par M. Trump. Mais les fonctionnaires ont minimisé les problèmes de sécurité. En n’envoyant que les prénoms et les initiales des employés en période d’essai, ils espéraient, selon un fonctionnaire usaméricain, que les informations seraient protégées.

Mais d’anciens fonctionnaires se sont moqués de cette explication, affirmant que les noms et les initiales pouvaient être combinés avec d’autres informations - provenant des systèmes de permis de conduire et d’immatriculation des voitures, des comptes de médias sociaux et des données accessibles au public provenant des universités que l’agence utilise comme terrains de recrutement - afin de dresser une liste plus complète.

Repudio internacional a plan de Trump para “adueñarse” de Gaza

 La Jornada, con The Independent, AFP y Sputnik, 6-2-2025

París. La comunidad internacional externó ayer un contundente rechazo al plan del presidente de Estados Unidos, Donald Trump, de adueñarse de la franja de Gaza, y desterrar a 1.8 millones de palestinos que habitan en el pequeño enclave costero, que de concretarse sería la mayor limpieza étnica desde la Segunda Guerra Mundial.




En este contexto, al menos tres palestinos, incluidos niños, murieron a manos de tropas israelíes que han estado dispersando a civiles en el este y el sur de la franja de Gaza, a pesar de la tregua que entró en vigor el pasado 19 de enero, informó la agencia noticiosa Wafa.

La Autoridad Nacional Palestina (ANP), el movimiento de resistencia islámica Hamas, países árabes encabezados por Arabia Saudita; Turquía, China, Rusia, Alemania, Francia, Reino Unido, España, Canadá, Brasil, Colombia, Chile y Cuba, entre otras naciones, así como la Organización de Naciones Unidas (ONU), el Alto Comisionado de Naciones Unidas para los Derechos Humanos, la Liga Árabe y la Unión Europea, se sumaron a la cascada de condenas.

El secretario general de la ONU, Antonio Guterres, se pronunció contra cualquier intento de limpieza étnica en el territorio palestino, anunció su portavoz, Stéphane Dujarric.

Le “plan” de Trump pour Gaza : le monde entier est contre, à part la Bande à Bibi

La bombe lancée mardi par Trump aux côtés de Netanyahou pourrait bien s’avérer n’être qu’un pétard mouillé. De toute évidence, des capitales arabes à Washington, tout le monde est contre son “plan” de faire de Gaza un Mar-a-Lago bis une fois vidé de ses habitants, déportés dans le Sinaï égyptien ou dans le désert de Jordanie. Ci-dessous 4 articles du quotidien émirati The National, possédé par Cheikh Mansour bin Zayed bin Sultan Al Nahyan, vice-président et frère du président des Émirats Arabes Unis - qui est tout sauf révolutionnaire -, traduits par Fausto GiudiceTlaxcala

Kenny Tosh, Nigeria

 Gaza est à jamais palestinienne, disent à Donald Trump ses habitants fatigués de la guerre

Les habitants de Gaza qualifient de « fantasmes » les propositions du président concernant le contrôle de l’enclave par les USA.

Nagham Mohanna, The National, 5/2/2025

Les habitants de Gaza se sont montrés défiants mercredi face à toute tentative de les déplacer de l’enclave, affirmant que les projets du président US Donald Trump de prendre le contrôle et de redévelopper le territoire étaient des « fantaisies » vouées à l’échec.

Le président a fait une annonce surprise mardi aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou: les USA « prendront le contrôle » de Gaza et enverront des troupes si nécessaire, dans un pivot étonnant de la politique usaméricaine qui pourrait remodeler le Moyen-Orient.

« Nous allons la développer, créer des milliers et des milliers d’emplois, et ce sera quelque chose dont tout le Moyen-Orient pourra être très fier », a déclaré Trump lors d’une conférence de presse à Washington. Il n’a pas précisé si les Palestiniens seraient autorisés à retourner à Gaza, mais a déclaré que « les gens du monde » seraient les bienvenus.

Il n’est pas clair si Trump poursuivra son idée ou si ses remarques étaient une stratégie de négociation.


De nombreux habitants de Gaza ont réagi avec incrédulité à sa proposition, déclarant à The National que l’histoire avait prouvé que le territoire resterait palestinien et que ce sont les habitants de Gaza qui le reconstruiraient.

05/02/2025

SOUMAYA GHANNOUCHI
Gaza est une terre palestinienne, pas une station balnéaire de luxe pour Trump

Le président usaméricain considère ce territoire bombardé comme un bien immobilier de premier ordre. Mais les Palestiniens n’iront nulle part ailleurs.

Soumaya Ghannouchi, MiddleEast Eye ,4/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

 

Soumaya Ghannouchi, fille du leader tunisien emprisonné Rachid Ghanouchi, est une écrivaine tuniso-britannique et experte en politique du Moyen-Orient. Elle est rédactrice en chef du magazine en arabe Meem. Elle a été condamnée le 5 février 2025 par contumace à 25 ans de prison par un tribunal de Tunis.

 « Les gens se déplacent vers le nord pour rentrer chez eux et voir ce qui s’est passé, puis ils font demi-tour et partent... il n’y a pas d’eau ni d’électricité ».

Steve Witkoff, promoteur immobilier milliardaire et envoyé du président Donald Trump au Moyen-Orient a prononcé ces mots à Axios comme s’il décrivait un malheureux désagrément. Mais en y regardant de plus près, vous verrez leur plan.

C’est le résultat que veut Trump, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyaohu, a déjà mis les choses en route. Gaza n’a jamais été destinée à être reconstruite. Elle était destinée à être vidée, aplatie, effacée.

Et qui mieux que les magnats de l’immobilier pour superviser ce nettoyage ? Pour Trump et Witkoff, Gaza n’est pas la patrie d’un peuple ; c’est une opportunité de développement, une portion de côte méditerranéenne de premier ordre qui attend d’être « réaffectée » une fois que ses habitants auront été chassés.

Trump n’a jamais caché qu’il considérait Gaza comme un bien immobilier de premier ordre, s’émerveillant de sa « situation phénoménale » sur la mer et de son « meilleur temps », comme s’il arpentait un terrain pour une station de luxe.

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Il ne considère pas Gaza comme faisant partie de la Palestine. Il ne la considère pas comme une patrie appartenant à son peuple. Il y voit une opportunité inexploitée pour les riches, un terrain de jeu pour les investisseurs, une future station balnéaire pour les touristes et les étrangers - tout le monde sauf les Palestiniens de Gaza.

Mais Gaza n’est pas un bien immobilier à vendre. Ce n’est pas un projet de développement. Ce n’est pas un lieu de villégiature pour les étrangers. Gaza fait partie de la Palestine.


Tjeerd Royaards

Ils vont le faire

Les USA n’ont pas dépensé des milliards de dollars, déployé des milliers de tonnes de bombes et supervisé l’anéantissement de 70 pour cent des bâtiments de Gaza pour que le territoire puisse être reconstruit.

Les bombes n’ont jamais été destinées à faire place à la reconstruction. Elles visaient à faire en sorte qu’il ne reste rien. L’idée que la population survivante de Gaza, celle que les bombes n’ont pas réussi à tuer, serait autorisée à récupérer ses terres, n’a jamais fait partie du plan.

Et Trump l’a dit clairement : il n’y a pas d’alternative. Lors d’une récente conférence de presse, un journaliste l’a interrogé sur sa suggestion d’envoyer les Palestiniens de Gaza en Jordanie ou en Égypte Il a également demandé si des pressions, telles que des droits de douane, pouvaient être exercées pour leur forcer la main. 

La réponse de Trump, dégoulinante d’arrogance, a fait froid dans le dos par sa certitude : « ls vont le faire. Ils le feront. Ils vont le faire ».

YASMINE EL-SABAWI
“Nous nous l’approprierons” : Trump veut faire de Gaza un lieu de villégiature sans les Palestiniens

Après avoir expulsé les Palestiniens, Donald Trump envisage de développer l’enclave côtière pour les « gens du monde ».

Yasmine El-Sabawi, Middle East Eye  , 5/2/2025
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Yasmine El-Sabawi est une journaliste et productrice palestino-canadienne. Elle a couvert la politique intérieure et étrangère des États-Unis tout au long des administrations Obama, Trump et Biden pour l’Agence de presse du Koweït, TRT World et maintenant Middle East Eye, en mettant l’accent sur la diplomatie, la démocratie, le militarisme et la diaspora arabe et musulmane.


Des journalistes tentent d’attirer l’attention de Trump durant sa conférence de presse avec Netanyahu à la Maison Blanche, le 4 février 2025. Photo Chip Somodevilla/Getty Images/AFP

Si le président Donald Trump parvient à ses fins, son gendre Jared Kushner pourrait bien être en mesure de développer les hôtels en bord de mer à Gaza dont il a vanté les mérites l’année dernière.

Mardi, lors d’une étonnante conférence de presse conjointe aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Trump a annoncé que les USA allaient prendre le contrôle de Gaza et la diriger potentiellement dans un avenir prévisible.

« Tous ceux à qui j’ai parlé adorent l’idée que les USA possèdent ce morceau de terre, le développent et créent des milliers d’emplois avec quelque chose de magnifique », a déclaré Trump aux journalistes après une réunion de trois heures avec Netanyahou.