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07/01/2022

Alice Speri
Huda Al-Sarari ayudó a sacar a la luz las prisiones secretas de los Emiratos Árabes Unidos en Yemen, pagando por ello un precio muy alto

Alice Speri, The Intercept, 31/12/2021
Traducido del inglés por
Sinfo Fernández, Tlaxcala

Huda Al-Sarari se vio obligada a exiliarse después de que su trabajo de documentación sobre los abusos contra los derechos humanos cometidos por las fuerzas emiratíes respaldadas por Estados Unidos atrajera la atención mundial.

Huda Al Sarari en 2021. Foto : Adil Salim Obaid Al Bahrani

La abogada yemení Huda Al-Sarari llevaba años representando a mujeres en casos de maltrato doméstico y violencia de género cuando, en torno a 2015, empezó a recibir peticiones diferentes de ayuda.

Cuando el conflicto civil en Yemen se convirtió en una guerra por delegación entre las potencias regionales, las mujeres llamaban a Al-Sarari en mitad de la noche para contarle que acababan de asaltar sus casas y se habían llevado a sus maridos, hermanos e hijos por la fuerza. Otras se ponían en contacto con ella después de haber pasado días buscando a sus seres queridos en prisiones y comisarías,  suplicando a funcionarios que les decían que no estaban implicados en la detención de los hombres ni conocían su paradero.

“Estas familias le pedían: ‘Ayúdanos, han secuestrado a nuestros hijos’”, dijo Al-Sarari a The Intercept en una entrevista. “No podía oír hablar de estas violaciones y crímenes y no hacer nada”.

Las desapariciones comenzaron poco después de que Arabia Saudí lanzara una intervención aérea y terrestre sobre Yemen que contó con el respaldo de Estados Unidos y la participación de otras potencias regionales, como los Emiratos Árabes Unidos. Durante la campaña, los EAU, un aliado clave en la guerra liderada por EE. UU. contra Al Qaida en la Península Arábiga, tomaron el control de vastas franjas del sur de Yemen. A medida que el número de desaparecidos forzosos en la ciudad de Adén y sus alrededores aumentaba por centenares, empezaron a circular informes de que fuerzas de seguridad informales yemeníes, entrenadas y armadas por los EAU, estaban deteniendo, golpeando y a menudo torturando a los hombres.

Al-Sarari, junto con un grupo de otros abogados y activistas, comenzó a investigar discretamente esas informaciones. Su meticuloso esfuerzo de documentación culminó en una base de datos que en un momento dado incluyó los nombres de más de 10.000 hombres y niños, la mayoría de los cuales estaban detenidos fuera del dominio del sistema judicial del Estado. Ayudó a sacar a la luz una red de prisiones secretas gestionadas por los EAU con el conocimiento y, en ocasiones, la participación directa de las fuerzas estadounidenses.

06/01/2022

ALICE SPERI
Huda Al Sarari : elle a aidé à faire la lumière sur les prisons secrètes mises en place par les Émirats Arabes Unis au Yémen et elle a payé le prix fort

 Alice Speri, The Intercept, 31/12/2021
Traduit par
Fausto Giudice, Tlaxcala

L'avocate yéménite Huda Al-Sarari représentait depuis des années des femmes dans des affaires de violence domestique et de genre, lorsque vers 2015, elle a commencé à recevoir des appels à l'aide différents.

 
Huda Al Sarari en 2021. Photo : Adil Salim Obaid Al Bahrani

Alors que le conflit civil au Yémen se transformait en une guerre par procuration entre puissances régionales, des femmes appelaient Huda Al Sarari au milieu de la nuit pour lui dire que leur maison venait d'être attaquée et que leurs maris, frères et fils avaient été emmenés de force. D'autres l'appelaient après avoir passé des jours à chercher leurs proches dans les prisons et les commissariats de police, et à plaider auprès de fonctionnaires qui leur disaient ne pas être impliqués dans la détention des hommes ni savoir où ils se trouvaient.

Ces familles disaient : « Aidez-nous, nos fils ont été enlevés », a raconté Al Sarari dans une interview avec The Intercept. « Je ne pouvais pas entendre parler de ces violations et de ces crimes et rester sans rien faire ».

Les disparitions ont commencé peu après que l'Arabie saoudite a lancé une intervention aérienne et terrestre au Yémen, soutenue par les USA et impliquant d'autres puissances régionales, comme les Émirats arabes unis. Au cours de cette campagne, les Émirats arabes unis, un allié clé dans la guerre menée par les USA contre Al-Qaïda dans la péninsule arabique, ont pris le contrôle de vastes étendues du sud du Yémen. Alors que les disparitions forcées se comptaient par centaines dans la ville d'Aden et ses environs, des informations ont commencé à circuler selon lesquelles ces hommes avaient été détenus, battus et souvent torturés par des forces de sécurité yéménites informelles formées et armées par les Émirats arabes unis.

Al Sarari, ainsi qu'un groupe d'autres avocats et militants, ont commencé à enquêter discrètement sur ces rapports. Leur méticuleux effort de documentation a abouti à une base de données qui, à un moment donné, contenait les noms de plus de 10 000 hommes et garçons, dont la plupart étaient détenus en dehors du système judiciaire de l'État. Il a permis de mettre au jour un réseau de prisons secrètes géré par les Émirats arabes unis au su et parfois avec la participation directe des forces usaméricaines.

Le travail d'Al Sarari et de ses collègues a été au cœur de rapports explosifs publiés par l'Associated Press et Human Rights Watch en 2017. Les révélations sur les abus de la coalition dans le sud du Yémen ont renouvelé l'examen de l'implication des puissances étrangères dans le conflit civil du pays, ainsi que des violations des droits humains qui continuent d'être commises par les alliés des USA au nom de la lutte contre le terrorisme. Les efforts de documentation ont contribué à la libération de plus de 260 détenus dans les mois qui ont suivi la publication des rapports, et pourraient fournir des preuves essentielles alors qu'un nombre croissant d'acteurs internationaux demandent des comptes pour les violations généralisées commises par toutes les parties au conflit au Yémen. Plus de 1 000 personnes sont toujours détenues à ce jour, a précisé Al Sarari, et plus de 40 sont portées disparues, sans que l'on sache ce qu'elles sont devenues ni où elles se trouvent.

Le gouvernement des Émirats arabes unis n'a pas répondu à une demande de commentaire. Un porte-parole du département d'État usaméricain a renvoyé les questions au département de la Défense, qui n'a pas répondu à une demande de commentaire.

L'identité d'un grand nombre des personnes qui ont témoigné sur les abus n'est pas rendue publique, en raison de leur crainte de représailles au Yémen. Mais Mme Al Sarari est apparue dans des entretiens avec les médias et a été reconnue publiquement pour son implication. Cette reconnaissance a fait d'elle une cible. Elle a dû faire face à une campagne de diffamation incessante, ainsi qu'à des menaces et des tentatives d'intimidation, et sa famille l'a implorée de cesser de parler. « Ils m'ont blâmée en me disant : "Si tu n'as pas peur pour toi, crains pour tes enfants, crains pour ta réputation" », dit-elle.

Quatre ans plus tard, le travail d'Al Sarari continue d'avoir un impact profond sur sa vie. Al Sarari a fui le Yémen en 2019 quelques mois après que son fils adolescent eut été tué, dans ce qu'elle croit être des représailles pour son travail. Elle se cache maintenant dans un pays qu'elle a demandé à The Intercept de ne pas nommer. De là, elle continue à répondre aux appels de personnes restées au pays, principalement des mères, et à enquêter sur les rapports d'abus.

Même en exil, elle préfère parler des violations actuelles des droits humains au Yémen plutôt que de ce qu'il lui en a coûté de les dénoncer.

« Je vais poursuivre mon travail ; je n'ai jamais regretté ce que j'ai fait malgré les pertes que j'ai subies », dit-elle. « Ne pas pouvoir vivre au Yémen et rester avec ma famille à cause de mon travail - c'est ma responsabilité en tant qu'avocate, en tant que défenseure des droits humains et en tant qu'être humain. Vous devez défendre ces victimes car elles n'ont personne d'autre vers qui se tourner ».

Huda Al Sarari regarde une photo de son fils décédé, Mohsen, en 2021. Photo : Adil Salim Obaid Al Bahrani

20/09/2021

ALICE SPERI
Torturados por Guantánamo

 Sus padres se vieron atrapados en la red de arrastre del 11-S. Y Guantánamo definió sus vidas

Alice Speri, The Intercept, 10/9/2021
Traducido del inglés por Sinfo Fernández, Tlaxcala

 

Alice Speri escribe sobre temas relacionados con la justicia, inmigración y derechos civiles. Ha informado desde Palestina, Haití, El Salvador, Colombia y Estados Unidos. Es originaria de Italia y vive en el Bronx. @alicesperi

Cuando Jawad Rabbani tenía unos doce años, imprimió la entrada de Wikipedia sobre la prisión militar estadounidense de Guantánamo en Cuba. Con su rudimentario inglés, estudió detenidamente el documento, buscando palabras y conceptos que no entendía. Al mismo tiempo, vio una película de Bollywood sobre un joven sospechoso de terrorismo tras los atentados del 11 de septiembre. Una escena en la que se mostraba a un hombre que era sometido a un simulacro de ahogamiento dejó a Rabbani conmocionado y obsesionado con aprender todo lo que pudiera sobre la tortura en Estados Unidos. Pasó horas buscando vídeos que mostraban métodos de tortura y viéndolos repetidamente.

 Jawad Rabbani, hijo del detenido en Guantánamo Ahmed Rabbani, a la edad de seis años (Foto: cortesía de Jawad Rabbani)

 

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